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Caractérisation des habitats de Dialium guineense (Willd) en République du Bénin

Authors:
  • Université nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM) Abomey
Assongba et al. J. Appl. Biosci. 2014 Caractérisation des habitats de Dialium guineense (Willd) en
République du Bénin
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Caractérisation des habitats de Dialium guineense
(Willd) en République du Bénin
Yedjanlognon Faustin ASSONGBA
1
, Ines DELEKE-KOKO
1
, Joseph YOKA
2
, Julien Godence DJEGO
1
&
Brice SINSIN
1
(1) Laboratoire d’Ecologie Appliquée, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi, Cotonou, Bénin.
Email: yedjanlognon@yahoo.fr
(2) Laboratoire de Botanique et Ecologie, Faculté des Sciences et Techniques, Université Marien Ngouabi, Brazzaville,
République du Congo. Email: joseph_yoka@yahoo.fr
Auteur correspondant : Yédjanlognon Faustin ASSONGBA Email: yedjanlognon@yahoo.fr
Original submitted in on 19
th
July 2014. Published online at www.m.elewa.org on 30
th
November 2014.
http://dx.doi.org/10.4314/jab.v83i1.1
RÉSUMÉ
Objectif : Faute de données scientifiques de base, les habitats du Dialium guineense Willd, au Bénin ne sont
pas dotés de plans d’aménagement conséquents et gérés rationnellement par les populations locales. Ils
subissent par ailleurs de fortes pressions anthropiques. La présente étude est une contribution à la
connaissance de ces habitats à travers des investigations botaniques et écologiques.
Méthodologie et résultats : Pour ce faire 150 placeaux de taille variable sont installés dans différentes
formations végétales du territoire béninois une fois que Dialium guineense apparaît. Ainsi, 60 placeaux sont
installés dans différentes forêts (sacrées, dense sèches, claires) et savanes ; 14 dans les champs et jachères;
68 dans les galeries forestières et 9 dans les jardins de case. Sur chaque aire, les inventaires floristiques ont
pris en compte toutes les espèces ligneuses et herbacées couplées de leur coefficient d’abondance
dominance. Les données d’inventaire forestiers collectées sont : dbh 10 cm de l’espèce, la hauteur ; le
recouvrement moyen, la hauteur et la forme du fût, la hauteur de la couronne et son rayon Nord-Sud et Est-
Ouest, le nombre de branches, la forme du fût. Les descripteurs écologique tels ; la pente, les perturbations,
l’humidité, la texture des sols, la largeur des cours d’eau, l’influence de la faune et les traces d’activités ont été
notés. Des analyses multivariées (DCA et CCA) ont permis de discriminer quatre groupements végétaux et les
gradients de leur distribution. Les résultats de la DCA réalisée donnent 4 groupements végétaux. La densité de
D. guineense est forte dans les galeries (47 tiges/ha) suivie des jardins de case et maisons (25 tiges/ha).
S’agissant de la structure en hauteur et en diamètre de l’espèce dans les tous les habitats, la distribution est
asymétrique de gauche.
Conclusion et application des résultats : Il est donc, important de connaître les caractéristiques des habitats de
l’espèce afin de promouvoir la plantation des espèces indigènes
Mots clés : Tamarinier noir, habitats, structure, répartition des groupements végétaux, République du Bénin
Journa
l of Applied Biosciences 83:7
520
7
5
34
ISSN 1997–5902
Assongba et al. J. Appl. Biosci. 2014 Caractérisation des habitats de Dialium guineense (Willd) en
République du Bénin
7521
ABSTRACT
Habitat characterization of Dialium guineense (Willd) in Benin
Objective: This study is a contribution to the knowledge of the habitats of Dialium guineense (Willd) through
botanical and ecological investigations.
Methodology and results: To do this, 150 plots of varying sizes were installed in different plant communities of
Benin territory once Dialium guineense willd appears. Thus, 60 plots are installed in different forests (sacred
dense dry, clear) and savannas; 14 in the fields and fallow; 68 in the gallery forests and 9 in home gardens. In
each area, floristic inventories included all woody and herbaceous species abundance coupled to their
dominance coefficient. The forest inventory data collected were: dbh 10 cm, the height; the average
recovery, the height and shape of the barrel, the height of the crown and its radius North-South and East-West,
the number of branches and stem form. The ecological descriptors such; slope, disturbance, moisture, soil
texture, width of rivers, the influence of wildlife and activity traces were recorded. Multivariate analysis (DCA
and CCA) allowed distinguishing of four plant communities and gradients distribution. The results of the
performed DCA gave 4 plant communities. The density of D. guineense is strong in the galleries (47 stems /
ha), followed by home gardens and houses (25 stems / ha). Regarding the structure height and diameter of the
species in all habitats, the distribution is skewed left.
Conclusion and application of results: It is therefore important to know the characteristics of the species habitat
to promote the planting of native species
Key words: Black tamarind, habitats, structure, distribution of plant communities, Republic of Benin
INTRODUCTION
L’extension humaine dans les temps modernes a
induit la modification et la fragmentation des habitats
des écosystèmes naturels avec des pressions
significatives conduisant à une isolation et extinction
des populations naturelles (Smith et Hellmann, 2002
; Feeley et Terborgh Terborgh, 2008). Outre ce
facteur, l’exploitation par l’homme des ressources
naturelles cause l’amenuisement et la disparition des
espèces végétales à forte potentialité génétique et
socioéconomique. Dialium guineense (Willd) subit
ces affronts. Au Bénin, D. guineense est utilisé par
les populations pour la survie. Les différentes
drogues (racines, l’écorce, les fruits et feuilles) sont
utilisées en alimentation, en fourrage et médicine
traditionnelle. Le bois est utilisé en énergie
domestique. Les jeunes tiges et les branches sont
utilisées dans les systèmes d’élevage de poissons
connus sous le nom de «acadja» (Adjanohoun et al.,
1989 ; Ewédjè et Tandjiékpon, 2011). Aujourd’hui, les
peuplements de cette espèce sont menacés par
l’urbanisation accélérée, du fait du poids
démographique que connaît le Bénin. En dépit, des
menaces que subissent les habitats de cette espèce,
il semble qu’aucune étude publiée jusqu’à ce jour au
Bénin ne s’est intéressée à la caractérisation des
habitats de D. guineense. Ainsi, dans le contexte
actuel des variations climatiques combinées à la
déforestation et à la fragmentation des habitats de
l’espèce, toutes menaçantes pour la perte de la
biodiversité, il s’avère indispensable de connaître les
habitats naturels de D. guineense. L'objectif général
de cette étude est de déterminer les habitats de
Dialium guineense en République du Bénin. Les
objectifs spécifiques sont: (i) caractériser les types
d’habitats et les groupements végétaux qui abritent
D.guineense (ii) étudier la diversité floristique des
différents habitats, (iii) évaluer les caractéristiques
dendrométriques de l’espèce, (iv) analyser
l’influence des paramètres environnementaux sur la
répartition des groupements végétaux.
MATERIEL ET METHODES
Milieu d’étude : Cette étude a eu pour cadre la
République du Bénin qui est située en Afrique de l’Ouest,
entre les latitudes 6°10’N et 12°25’N et longitudes 0°45’E
et 3°55’E. Elle est limitée à l’Ouest par la République du
Togo, à l’Est par la République Fédérale du Nigéria, au
Sud par l’Océan atlantique et au Nord par les
Républiques du Niger et du Burkina Faso. Elle couvre
une superficie de 114.673 km². La population est estimée
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à 10 000 000 habitats avec une densité moyenne de 87
habitants par km² (Insae, 2013). La pluviométrie moyenne
annuelle varie entre 900 et 1300 mm de pluies. Des
gradients est-ouest et nord-sud peuvent être distingués.
La température moyenne annuelle varie entre 26 °C et 28
°C et peut atteindre exceptionnellement 35 °C à 40 °C
dans certaines localités du nord tel que Kandi.
L’amplitude thermique annuelle est faible (5-10 °C) dans
certaines parties du sud par contre elle est élevée (11-13
°C) dans certaines parties du nord (Latitude 8°N) (MEPN,
2009). Trois grandes zones climatiques peuvent être
distinguées (Adjanohoun et al., 1989; Akoègninou, 2004 ;
Adomou, 2005) (Figure 1). De la côte jusqu’à 7°-7°30’
latitude nord, le climat est subéquatorial avec deux
saisons pluvieuses alternant avec une longue saison
sèche (décembre-février) et une courte saison sèche
(juillet-août), laquelle dépasse rarement deux mois. Entre
les latitudes 7°7°30’ et 9°N, le climat devient subhumide
ou subsoudanien avec une seule saison pluvieuse et une
saison sèche. Le nord compris entre et N est le
domaine soudanien caractérisé par un seul régime
pluviométrique. On y distingue quatre groupes de sols :
les sols ferralitiques couverts par les forêts denses semi-
décidues; les sols ferrugineux couverts par les forêts
denses sèches, les forêts claires et les savanes; les
vertisols dans la dépression de la Lama abritant les types
particuliers de forêts denses semi-décidues et les sols
hydromorphes couverts par les forêts marécageuses
(Willaine et Volkoff, 1967 ; Assongba, 2011).
Caractéristiques botaniques et écologiques de
Dialium guineense : Dialium guineense willd est un
arbre pouvant atteindre 30 m de haut. Selon les types
biologiques, c'est une espèce appartenant aux
mésophanérophytes (Mph) à l’âge adulte avec une
couronne densément feuillue mais frutescente (Photo 1).
Le fût est sans contrefort, l’écorce est lisse et grise. Les
feuilles sont parfois poilues avec une tige commune de 5
à 13 cm de long (Arbonnier, 2002). Les feuilles sont
composées et habituellement ont deux paires de folioles
et une foliole terminale. La forme de la foliole est
généralement elliptique mais le bout peut être ébréché ou
pointue. La longueur des feuilles varie entre 4,2 et 10,3
cm et la largeur entre 4,2 et 6,1 cm (Ewédjè et
Tandjiékpon, 2011).
Figure 1 : Zones climatiques et aires protégées de la République du Bénin.
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Les fruits sont noirs et les graines sont emballées dans
une pulpe rougeâtre (Photo 1). Les fleurs sont
hermaphrodites et se pollinisent par le vent et les
insectes. Les graines sont orthodoxes et sont tolérantes
au stockage sec et par le froid et se dispersent par le
vent, les oiseaux, l’eau et les humains. La floraison et la
fructification varient largement selon la région
écogéographique l’espèce se trouve. Au Bénin,
Dialium guineense produit de nouvelles fleurs en trois
temps mais la floraison et la fructification se produisent
une seule fois par an (Ewédjè et Tandjiékpon, 2011). La
floraison commence en septembre et s’achève en
décembre. La fructification commence en novembre et
s’achève en avril (Ewédjè et Tandjiékpon, 2011).
Photo 1: Port de Dialium guineense Willd.
Méthodes de collecte des données : Au total, 153
placeaux phytosociologiques suivant la méthode Züricho-
Montpellierraine (Braun-Blanquet, 1964) de tailles
variables ont été installés de manière systématique dans
les formations végétales où l’espèce se retrouve sur toute
l’étendue du territoire béninois et se repartissent comme
suit : 60 placeaux chacun de 100 m x 100 m distants de 1
km dans les forêts. 68 placeaux de 50 m × 10 m chacun,
distant de 500 m le long des galeries forestières. 14
placeaux de même dimension chacun que ceux des
forêts dans les champs et jachères. Enfin, 9 placeaux de
50 m × 30 m chacun dans les jardins des cases et les
maisons (Assongba et al., 2013). A l’intérieur de chaque
placeau, un inventaire floristique de toutes les espèces
de plantes ligneuses et herbacées a été réalisé. Les
coefficients d’abondance dominance des espèces ont été
notés. Ces coefficients ont été attribués aux espèces
comme suit:
5 : espèce couvrant 75 à 100 % de la surface du relevé,
avec un recouvrement moyen (RM) de 87,5 % ;
4 : espèce couvrant 50 à 75 % de la surface du relevé,
avec un recouvrement moyen de 62,5 %;
3 : espèce couvrant 25 à 50 % de la surface du relevé,
avec un recouvrement moyen de 37,5 %;
2 : espèce couvrant 5 à 25 % de la surface du relevé,
avec un recouvrement moyen de 15 % ;
1 : espèce couvrant 1 à 5 % de la surface du relevé, avec
un recouvrement de 3 %;
+ : espèce couvrant moins de 1 % de la superficie du sol,
avec un recouvrement moyen de 0,5 %.
L’abondance dominance exprime le nombre d’individus
d’une même espèce et leur degré de recouvrement. Ce
double caractère s’apprécie globalement suivant les
critères établis par Braun-Blanquet (1932) utilisé par de
nombreux auteurs béninois (Sinsin, 1993; Houinato et al.,
2001 ; Djègo, 2006).
Des herbiers ont été réalisés et sont identifiés au
Laboratoire d’Ecologie Appliquée de la Faculté des
Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi
du Bénin. Autres données collectées portent, sur les
espèces végétales, le diamètre à hauteur de poitrine
d’homme des individus de l’espèce cible (dbh≥ 10 cm), la
hauteur et le recouvrement moyen des autres espèces.
Les paramètres environnementaux notés sont : la pente,
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le recouvrement, les perturbations, l’humidité, la texture
des sols, la largeur des cours d’eau, l’influence de la
faune et les activités observées. Ces paramètres sont
notés de façon directe, par mesure avec le clinomètre, le
décamètre, la tarière, par observation et par disponibilité
de base de données disponibles. La hauteur du fût, la
hauteur de la couronne, la largeur de la couronne dans
les sens Nord-Sud et Est-Ouest, le nombre de branches,
la forme du fût ont été collectées (Assongba et al., 2013).
Traitement des données
Composition spécifique des habitats : Les données
d’abondance dominance des espèces ont été soumises à
une analyse Detendred Correspondence Analysis (DCA)
(McCunne et Mefford, 1999) à travers la mesure de la
distance de Bray-Curtis et le groupe de lien de la
méthode de flexible Beta dans le logiciel R 2.15.3, pour
explorer la variation des compositions floristiques des
placeaux. Les changements de composition floristique et
les corrélations avec les paramètres environnementaux
ont été évalués à travers l’analyse des correspondances
canoniques (CCA) dans le logiciel R 2.15.3, à l’aide des
packages vegan et labdsv afin d’évaluer l’influence des
paramètres environnementaux sur la formation des
différents groupements végétaux. Les espèces
caractéristiques de chaque groupement végétal ont été
déterminées à travers la probabilité de la valeur des
espèces du test de Monte Carlo après 4999
permutations. Seules les espèces dont la probabilité
associée à leur valeur d’espèce est inférieure à 0,05 sont
considérées comme espèces caractéristiques du
groupement correspondant. Les spectres bruts et
pondérés des types biologiques et phytogéographiques
des différents groupements végétaux ont été réalisés.
Les types biologiques : Les types biologiques désignés
par Raunkiaer (1905) mettent en parallèle l’aspect de
chaque plante à la belle saison et durant la mauvaise
saison (Boullard, 1988). Les types biologiques (TB)
utilisés sont ceux définis par Raunkiaer (1934) et modifiés
pour l’étude des formations végétales tropicales par
divers auteurs (Schnell 1971): les thérophytes (Th), les
hémicryptophytes (Hé), les géophytes (Gé), les
chaméphytes (Ch) et les phanérophytes (Ph). Les
chaméphytes (Ch) : plantes dont les bourgeons
persistants ou les extrémités des pousses sont situés à
proximité du sol, sur des rameaux rampants ou dressés.
Les phanérophytes (Ph) : plantes dont les pousses et les
bourgeons persistants sont situés sur les axes aériens
plus ou moins persistants. Ils se subdivisent en :
- mégaphanérophytes (MPh) : arbres de plus de 30 m de
haut ;
- mésophanérophytes (Mph) : arbres de 10 à 30 m de
haut ;
- microphanérophytes (mph) : arbustes de 2 à 10 m de
haut ;
- nanophanérophyes (nph) : sous-arbustes de 0,4 à 2 m
de haut ;
- phanérophytes lianescents (Phgr) : Plantes volubiles, à
vrilles, à racines crampons ;
- phanérophytes épiphytes : (Hép).
Les hémicryptophytes (H) : plantes dont les pousses ou
bourgeons de remplacement sont situés au niveau du sol.
Les hydrophytes (Hyd) : plantes aquatiques dont les
bourgeons persistants sont situés au fond de l’eau et dont
le cycle de vie se déroule entièrement dans l’eau.
Les géophytes (G) : plantes dont les pousses ou
bourgeons persistants sont abrités dans le sol durant la
mauvaise saison.
Les thérophytes (Th) : plantes annuelles sans organe
végétatif persistant et se multipliant au moyen de graines.
Les types phytogéographiques : Les types de
distribution phytogéographiques ont été établis suivant
les grandes subdivisions chronologiques établies pour
l'Afrique (White, 1983). Les principaux sous-types de
distribution (TP) retenus sont :
- espèces à large distribution :
Cos = cosmopolites ; espèces répandues dans les
pays tropicaux et non tropicaux ;
Pan = pantropicales ; espèces réparties dans toutes les
régions tropicales ;
Pal = paléotropicales; espèces présentes aussi bien en
Afrique tropicale, en Asie tropicale, en Australie et à
Madagascar ;
Aam = afro-américaines ; espèces présentes en Afrique
et en Amérique tropicale ;
- espèces plurirégionales africaines :
SZ = soudano-zambéziennes ; espèces présentes à la
fois dans les Centres Régionaux d'Endémisme
Soudanien et Zambézien ;
AT = afro-tropicales ; espèces distribuées dans toute
l'Afrique tropicale ;
AM = afro-malgaches ; espèces distribuées en Afrique
et à Madagascar ;
PA = espèces plurirégionales africaines ; espèces dont
l'aire de distribution s'étend à plusieurs Centres
Régionaux d’endémisme ;
GC = espèces guinéo-congolaises; espèces largement
distribuées dans la Région guinéenne.
- éléments bases:
S = espèces soudaniennes; espèces largement
distribuées dans le Centre Régional d'Endémisme
Soudanien ;
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GCS= Guinéo-Congolo-soudanien.
Structure des populations de Dialium guineense : La
densité moyenne, la surface terrière, la hauteur de Lorez
ont été calculées par type de groupements végétaux et
soumises à une analyse de variance. Les structures en
diamètre et en hauteur ont été relaissées en utilisant la
distribution de Weibull à deux paramètres à l’aide des
logiciels R 2.15.3 et Minitab14. Le logiciel R 2.15.3 a été
utilisé pour estimer les paramètres de forme c à l’aide du
package MASS. Le paramètre de forme c des diamètres
et des hauteurs de chaque type de groupement végétal a
été introduit dans le logiciel Minitab.14 pour la réalisation
des structures en diamètre et en hauteur. Pour résoudre
la difficulté d’interprétation des structures liées au non
ajustement de certaines distributions, le coefficient de
Skewness estimant la proportion relative des jeunes
plants par rapports aux grand arbres (Feeley et al., 2007)
a été calculé pour chaque structure à l’aide du logiciel R
2.15.3 avec le package agricole.
Modélisation de la relation entre la hauteur et le
diamètre de Dialium guineense des différents
groupements végétaux : La connaissance de la relation
entre la hauteur et le diamètre de l’arbre constitue une
alternative pour diminuer le coût et le temps de réalisation
de l’inventaire forestier. Pour établir cette relation, une
régression linéaire simple a été au préalable établie entre
les deux paramètres. Mais compte tenu du fait du non
respect de certaines conditions indispensables pour
l’établissement du modèle approprié, les transformations
de la famille Box et Cox (Box et Cox, 1964) ont été
effectuées par la détermination itérative des exposants de
la hauteur et du diamètre du modèle de régression qui
maximise une fonction de vraisemblance donnée.
RESULTATS
Typologie et description des habitats de Dialium :
Quatre groupes de relevés floristiques correspondant à
de formations végétales ont été discriminés, ce que
confirment les résultats de la DCA (Figure 2). Suivant
l’axe 1, de gauche vers la droite se succèdent les
groupements végétaux des milieux forestiers (G1), des
galeries forestières (G2), des jardins de case et
botaniques (G4) et des champs et jachères (G3). Il s’agit
alors, de la succession des milieux moins perturbés, aux
milieux très perturbés. L’axe 1 exprime un gradient de
perturbations anthropiques croissant à mesure où on va
vers la droite. Suivant l’axe 2, on a une succession du
bas vers le haut, des groupements végétaux (G4, G1, G3
et G2).
-0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0
DCA1
DCA2
P1
P2
P3
P4
P5
P11
P12
P13
P23 P29
P31
P34
P36
P37
P38
P39 P42
P44
P48
P50
P51 P53
P62
P64
P65
P66
P69
P70
P72
P76
P83
P85 P86
P87
P89
P90
P91
P97
P98
P113
P117
P121
P125
P127
P130
P131
P132
P134
P135
P137
P139
P140
P141
P142
P143
P144
P145
P146
P147
P148
P149
P150
P151
P152
P153
G4
G2
G3
G1
Figure 2: Partition des 153 relevés en groupements végétaux dans le plan factoriel des axes 1 et 2 de la DCA.
Ces groupements végétaux sont respectivement formés
des placeaux des milieux jardins de case et jardins
botaniques, en passant par les milieux forestiers, ceux
des champs et jachères aux galeries forestières. Il s’agit
donc, d’une succession des milieux relativement plats
aux milieux de forte pente (Galeries forestières). L’axe 2
exprime un double gradient topographique et d'humidité
croissant. Les résultats du test de Monte carlo sur la
valeur des espèces après 4999 permutations sur chacun
des groupements végétaux révèlent que chaque
groupement végétal est caractérisé par des espèces
fondamentales. Les espèces caractéristiques de chaque
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groupement ont des probabilités associées inférieur à
0,05. Les espèces caractéristiques du groupement
végétal à Dialium guineense et Gardenia ternifolia sont :
Cassipourea congoense (DC.) ; Ceiba pentandra (L.)
Gaertn. ; Isoberlinia doka (Craib & Stapf) ; Khaya
senegalensis (Desr.) A.Jusss.; Dennettia tripetala (Baker
f.) ; Diospyros mombuttensis (Gürke) ; Lonchocarpus
sericeus (Poir.) Kunth ; Pterocarpus lucens (Lepr.). Il
s’agit des espèces typiquement forestières. Les espèces
caractéristiques de ce groupement végétal ont des
affinités élevées au sol hydromorphe. Le groupement
végétal à Dialium guineense et Mitragyna inermis est
caractérisé par les espèces telles que: Mimusops
andongensis (Hiern) ; Cola laurifolia (Mast) ; Borassus
aethiopum (Mart.) ; Rytigynia senegalensis (Blume) ;
Terminalia glaucescens ; Anogeissus leiocarpa (DC.)
Guill. & Perr. ; Erythrina senegalensis (A. DC.) ;
Combretum mucronatum (Schum. & Thonn.); et
Rhinacanthus virens (Nees) Miln. Redl. Ces différentes
espèces ont de très fortes affinités à l’eau. Elles vivent
pratiquement sur les rebords des cours d’eau. Le
groupement végétal à Dialium guineense et Panicum
maximum (Jacq) Raeuschel est dominé par les espèces
telles que : Zea mays (L.) ; Adansonia digitata (L.);
Anacardium occidentale (L.) ; Blighia sapida (C. König) ;
Irvingia gabonensis (Aubry-Lecomte ex O'Rorke) Baill. ;
Mangifera indica (L.); Psidium guajava (L.) ; Andropogon
gayanus (Kunth) ; Imperata cylindrica (L.); Milicia excelsa
(Welw.)C.C.Berg ; Manihot esculenta (Crantz) ; Arachis
hypogaea (L.). Ces espèces sont plantées par l'homme.
Ce sont des espèces qui subissent fortement des assauts
humains. Le dernier groupement végétal à Dialium
guineense et Ocimum gratissimum L. a pour espèces
caractéristiques : Chrysophyllum albidum (G. Don) ;
Azadirachta indica A. Juss.; Irvingia gabonensis (Aubry-
Lecomte ex O'Rorke) Baill.; Monodora myristica ; Carica
papaya (L.); Vernonia colorata (Willd.) Drake ; Ananas
comosus (L.) Merrill; Caripa papaya; Jatropha curcas L.;
Moringa oleifera ; Sporobolus pyramidalis (P.Beauv.) ;
Vernonia cinerea (L.) Less. ; Dioscorea sagittifolia (Pax) ;
Monodora myristica L . La CCA réalisée figure 2explique
15,88% de l’inertie totale. Les deux premiers axes
expliquent à 54,23% toute la variance expliquée par la
CCA (Figure 3). Les axes canoniques ont une relation
avec les différentes variables environnementales (Figure
3 ; Tableau 1).
-2 -1 0 1 2 3 4 5
-2 -1 0 1 2
CCA1
CCA2
+
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++
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++
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++
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+++
+
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+
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+
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+
+
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++
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
++
+++
+
Pente
Typformations
Recouvrement
Rspécifiques
Pertubations
Humidité
Texturesol
Actobserv
-1 0 1
P1
P6
P7
P11
P14
P17
P22
P23 P24
P26
P31
P33 P35
P36
P37
P38
P41
P49
P52 P53
P54
P65
P67
P68
P70
P71
P73
P78
P82
P83
P85
P89
P97
P99
P100
P102
P103
P104
P107
P113
P115
P119
P121
P122
P127
P128
P129
P130
P131
P132
P134
P135
P136
P137
P138
P139
P140
P141
P142
P143
P144
P145
P146
P147
P148 P149
P150
P151
P152
P153
G3
G4
G1
G2
Figure 3 : Carte factorielle montrant la pprojection sur les axes 1 et 2 de la CCA appliquée aux 153 relevés et aux huit
variables environnementales
. Légende : Actobsev= Activités observées ; Rspécifiques= Richesse spécifique ; Typformations
=Types de formation ; Nsol = nature du sol
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7527
Tableau 1: Corrélation des variables environnementales avec les deux premiers axes d’ordination.
Variables environnementales
CCA1
CCA2
Pente
0,22
-
0,84
Types de formation
0,66
0,48
Recouvrement
-
0,46
0,53
Richesse spécifique
-
0,21
0,75
Perturbations
-
0,51
0,11
Humidité
-
0,96
-
0,02
Texture du sol
0,68
0,51
Activités observées
-
0,28
0,17
NB Seules les valeurs ≥ 0,50 contribuent substantiellement à la formation des axes.
L’axe 1 est un gradient de diminution de l’humidité et des
perturbations des groupements végétaux habitant D.
guineense car les P-valeur sont respectivement pour ces
facteurs environnementaux (p = - 0,96 et - 0,51). Ce
même axe est aussi un gradient de l’accroissement des
variables type de formation (p = 0,66) et de la texture du
sol (p = 0,68). Les groupements végétaux situés à
l’extrémité de la partie négative de cet axe correspondent
aux formations de forêts (G1) et de galeries forestières
(G2). Il s’agit donc, des groupements végétaux qui sont
très humides, avec fort recouvrement des végétaux et de
pente plus ou moins élevée. Les groupements végétaux
(G3 et G4) situés à l’extrémité de la partie positive du
même axe sont ceux des placeaux effectués au sein des
champs, des jachères, des jardins de case, des jardins
botaniques et maisons. L’axe 2 est un gradient
d’accroissement de la richesse spécifique (p = 0,75), du
recouvrement des espèces floristiques (p = 0,53) et de la
texture du sol due aux matières organiques (p = 0,51). Ce
même axe est un gradient de diminution de la pente (p = -
0,84). Les relevés des groupements végétaux G1 et G2
traversés par cet axe 2 ont é effectués sur des sols
riches en débris organiques due à la décomposition
rapide de la litière favorisée par une humidité élevée. Les
variables environnementales qui ont de longues flèches
sont plus corrélées à la structure que montrent les
données dans la carte factorielle.
Spectres écologiques
Groupement végétal à Dialium guineense et Gardenia
ternifolia : Les types biologiques les plus abondants
(80%) et les plus dominants (85%) sont les
phanérophytes (figure 4a). S’agissant des types
phytogéographiques, les espèces Guinéo-Congolaises
sont les plus abondantes (55%) et dominantes (50%)
suivies respectivement des espèces Plurirégionales
Africaines, Pantropicales et Soudaniennes (Figure 4b).
Les espèces Soudano-Guinéennes
Figure 4 : Spectres brut et pondéré des types biologiques et phytogéographique du groupement végétal à Dialium
guineense et Gardenia ternifolia.
Groupement végétal à Dialium guineense et
Mitragyna inermis : Les phanérophytes sont les plus
abondants (88%) et les plus dominants (77%) suivis des
chaméphytes (11%). Les hémicryptophytes sont les
moins représentés (2%)(Figure 5a). Pour les types
phytogéographiques, les espèces Soudaniennes sont les
Assongba et al. J. Appl. Biosci. 2014 Caractérisation des habitats de Dialium guineense (Willd) en
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7528
plus abondantes (30%) suivies des espèces Guinéo-
Congolaises (27%) et Plurirégionales Africaines (24%).
Au niveau du spectre pondéré les espèces Guinéo-
Congolaises sont les plus dominantes 48% suivies des
espèces Plurirégionales Africaines (22%)
Figure 5: Spectres brut et pondéré : a/ des types biologiques ; b/ des phytogéographiques du groupement végétal à D.
guineense et M. inermis.
Groupement végétal à Dialium guineense et Panicum
maximum : Les phanérophytes sont les plus abondants
(84%) et les plus dominants (86%) suivis des
chaméphytes (9%). Les autres types biologiques
représentent moins de 7% (figure 6a). Pour lestypes
phytogéographiques, les espèces Guinéo-Congolaises
sont les plus abondantes (56 %) et les plus dominantes
(49%) suivies des espèces Plurirégionales Africaines
(20%) ; Pantropicales (12%) et Soudaniennes (10%)
(Figure 6b).
Figure 6 : Spectres brut et pondéré : a/ des types biologiques ; b/ des types phytogéographiques du groupement
végétal à Dialium guineense et Panicum maximum.
Groupement végétal à Dialium guineense et Carica
papaya : Les phanérophytes sont les plus abondants
(89%) et dominants (87%) (figure 7a). Les espèces
Guinéo-Congolaises sont les plus abondantes (59%) et
plus dominantes (60%) suivies des espèces
Pantropicales (13%), Plurirégionales Africaines (9%) et
Soudano-Zambéziennes (6%) (figure 7b).
b
a
b
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7529
Figure 7 : Spectres brut et pondéré : a/ des types biologiques ; b/ des types phytogéographiques du groupement
végétal à Dialium guineense et Ocimum gratissimum.
Caractéristiques structurales et écologiques de
Dialium guineense: La différence est hautement
significative pour la densité, le diamètre moyen, la
hauteur de Lorey et la surface terrière de D. guineense
entre les différentes formations végétales (Tableau 2).
Les formations végétales : galeries forestières (47
tiges/ha) ; jardins et maisons (25 tiges/ha) possèdent la
plus forte densité. La plus faible densité (4 tiges/ha) est
observée au niveau de la formation végétale champs et
jachères. Le diamètre de l’arbre de surface terrière
moyenne le plus élevé est observé dans les galeries
forestières (33,78 cm) et la hauteur de Lorey la plus
élevée est notée en forêt (12,49 m). La richesse
spécifique la plus élevé est observé en forêt (223
espèces) et la plus faible au niveau des jardins de case et
maisons (47 espèces). L’indice de diversité de Shannon
(H) noté au niveau des formations végétales forêts et des
galeries forestières est supérieur à 5. On peut conclure
qu’on est dans le cas de communauté végétale
complexe.
Tableau 2: Paramètres dendrométriques et caractéristiques écologiques des différents groupements végétaux à Dialium
guineense.
Paramètres
G1
G2
G3
G4
P
m
cv (%)
m
cv (%)
m
cv (%)
m
cv (%)
Densité (d) tiges/ha
7
96,25
47
64,85
4
45,23
35
32,45
0,0001
Diamètre moyen (dm) cm
12,12
10,44
33,78
11,53
14,83
4,72
15,88
9,42
0,001
Haute
ur de Lorey (m
)
12,49
134,99
8,86
182,99
4,57
70,69
3,20
141,80
0,0001
Surface terrière (m²/ha)
0,01
108,90
0,02
132,88
0
51,12
0
22,68
-
Richesse spécifique
223
-
81
-
56
-
47
-
-
Indice de diversité de
Shannon
6
-
5,7
-
3,64
-
2,98
-
-
Equitabilit
é de Piélou
0,8
-
0,9
-
0,64
-
0,54
-
-
Volume du houppier (m
3
)
187,59
184,79
151,52
125,93
57,65
23,15
68,24
34,27
0,001
Nombre moyen de
branches
15,33
-
11,23
-
5,20
-
8,17
-
-
Légende G1= Forêts; G2= Galeries forestières; G3= Champs et jachères; G4= Jardins de case et les maisons; P=
Probabilité ; m= Moyenne; cv= Coefficient de variation.
a
b
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7530
La taille de l’échantillon (1 ha) justifie cette valeur. Pour
les deux autres formations végétales, H est compris entre
2,5 bits et 4 bits. Alors les formations végétales champs,
jachères, jardins de case et maisons sont relativement
diversifiées. Toutes les valeurs de l’équitabilité de Pielou
sont inférieures à 1 indiquant une bonne condition
écologique. Le volume moyen des branches varie de
23,15 à 184,79 m
3
par unité de surface en allant des
champs et jachères aux forêts denses. Il y a une
différence significative entre les volumes des branches
d’un groupement végétal à un autre. Le nombre moyen
de branche évolue également de la même manière allant
de 5, 20 à 15,33. La structure en diamètre et en hauteur a
été établie par groupement végétal abritant D. guineense
à l’aide de la distribution à deux paramètres de Weibull et
l’asymétrie de chaque distribution a été examinée à l’aide
du coefficient d’asymétrie de Skewness. Le paramètre de
forme b de Weibull est compris entre 1 et 3,6 pour toutes
les structures en diamètre, en relation avec les différents
groupements (figure 8). Il s’agit dans tous les cas de
distribution asymétrique gauche. Le coefficient de
Skewness est supérieur à zéro pour toutes les
distributions indiquant ainsi qu’il s’agit des populations de
D. guineense avec prédominance des tiges de faible
diamètre. Les tiges de diamètre compris entre 10 et 20
cm sont les plus abondants. Le paramètre de forme b de
la distribution de Weibull a deux paramètres suivie du
coefficient de Skewness est aussi comprise entre 1 et 3,6
pour toutes les structures en hauteur des différents
groupements végétaux (figure 9). Il s’agit alors, des
distributions en cloche à symétrie gauche. Le coefficient
de Skewness de toutes les distributions est supérieur à
zéro confirmant ainsi les observations précédentes selon
lesquelles les populations de D. guineense sont à
prédominance composées de jeunes tiges. Les tiges de
hauteur comprise entre 2 et 6 m sont les plus abondants.
Diamètre (cm)
Fréquence
1301201101009080706050403020100
50
40
30
20
10
0
Forêts
a: 67, 71 cm
b: 03,10
skewness: 0,35
.
Diamètre (cm)
Fréquence
1101009080706050403020100
40
30
20
10
0
Galeries forestières
a: 30,61 cm
b: 1,31
Skewness: 165
Diamètre (cm)
Fréqque nce
3020100
14
12
10
8
6
4
2
0
a: 15.44 cm
b: 09.15
skewness : 0.11
Champs et jachères
Diamètre (cm)
Fréquence
403020100
20
15
10
5
0
a: 15,40 cm
b: 01,39
skewmess: 2,76
Jardins de case et maisons
Figure 8 : Structure en diamètre de Dialium guineense en relation avec les groupements végétaux.
Assongba et al. J. Appl. Biosci. 2014 Caractérisation des habitats de Dialium guineense (Willd) en
République du Bénin
7531
Hauteur (m)
Fréquen ce
2220181614121086420
50
40
30
20
10
0
Forêts
a : 10,52 m
b: 02,47
skewness: 0,94
Hauteur (m)
Fréquence
1412108642
50
40
30
20
10
0
Galeries forestières
a: 9,58 m
b: 7,08
skewness: 0,80
Hauteur (m)
Fréquence
121086420
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Champs et Jachères
a: 4,69 m
b: 1,60
skewnes: 0,94
Hauteur (m)
Fréquence
86420
14
12
10
8
6
4
2
0
Jardins de case et maisons
a: 2,94 cm
b: 2,2
skewness: 1,75
Figure 9 : Structure en hauteur de Dialium guineense des différents groupements végétaux.
Modélisation de la relation entre la hauteur et le
diamètre de D. guineense suivant les différents
habitats : La relation entre la hauteur et le diamètre de
Dialium guineense dans l’habitat forêts montrent que le
diamètre influence très significativement la hauteur (P
0,001). La valeur du coefficient de détermination ajusté
(53,80%) montre que le diamètre influence la hauteur
jusqu’à 53,80%. Cette valeur du coefficient de
détermination prédit jusqu’à 53,50% la croissance en
hauteur de D. guineense en forêt. La même relation dans
les galeries forestières indique que le diamètre de D.
guineense influence significativement la hauteur (P ≤
0,001). La valeur du coefficient de détermination
(48,70%) montre que le diamètre influence la hauteur
jusqu’à 48,70%. Cette valeur du coefficient de
détermination permet de prédire jusqu’à 47,96% la
croissance en hauteur du D. guineense dans cet habitat.
Dans les champs et jachères la relation indique que le
diamètre de D. guineense influence très significativement
la hauteur (P ≤ 0,001). La valeur (34,80%) du coefficient
de détermination montre que le diamètre influence la
hauteur jusqu’à 34,80%. La valeur du coefficient de
détermination de prédiction prédit jusqu’à 31,98% la
croissance en hauteur du D. guineense dans les champs
et les jachères. Dans les jardins de case et botaniques la
relation indique une influence du diamètre significative
sur la hauteur car P ≤ 0,001. De même la valeur
(48,70%) du coefficient de détermination montre que le
diamètre influence la hauteur jusqu’à 48,70 %. Ce
coefficient de détermination permet de prédire à 47,96 %
la croissance en hauteur du D. guineense dans cet
habitat.
DISCUSSION
Composition spécifique des groupements végétaux à
Dialium guineense : Les différents groupements végétaux
obtenus reflètent l’influence des facteurs dominants de
l’environnement ainsi que de l’influence de l’action
humaine sur les différents habitats de D. guineense.
Ainsi, le groupement végétal des forêts constitués des
forêts sacrées, des forêts marécageuses, des forêts
claires, des forêts denses semi décidues et savanes
possède la plus forte richesse spécifique, suivi des
galeries forestières qui sont des habitats plus au moins
protégées (aires protégées) par la législation ou la
tradition béninoise. La forte richesse spécifique observée
au niveau des formations végétales forêts / aires
protégées traduit l’importance de la création des aires
Assongba et al. J. Appl. Biosci. 2014 Caractérisation des habitats de Dialium guineense (Willd) en
République du Bénin
7532
protégées naturelles par l’évaluation de leurs potentialités
(Ouoba, 2006). Les plus faibles richesses spécifiques ont
été notées au niveau du groupement végétal des jardins
de case et celui des champs et des jachères traduisant
ainsi l’influence de l’action humaine sur la diversité
biologique ou sur les habitats de l’espèce. Les forêts
inventoriées sont constituées en grande majorité des
forêts classées où l’action humaine sur la biodiversité
biologique est très limitée en l’occurrence les forêts
sacrées que les populations locales utilisent pour la
perpétuation de leur tradition et donc intégralement
protégées par ces derniers. La position des galeries
forestières se justifie par le faite que certaines sont
protégées par l’état et d’autres sont exploités par les
populations riveraines pour le bois énergie et le bois
d’œuvre et même pour les rituels surtout celles situées au
Sud Bénin et sur les plateaux de terre de barre des
phytodistricts d’Ouest Bénin. Bien que jouissant
d’humidité très élevée favorable pour le développement
de bon nombre d’espèces végétales, elles se retrouvent
un peu affectées, mais non moins importante en diversité
biologique. Ce constat semble contrarier un peu la théorie
selon laquelle les galeries forestières sont des refuges
pour bon nombre d’espèces végétales et animales dans
les régions sèches (Porembski, 2001). La plus faible
richesse spécifique est observée au niveau du
groupement constitué des relevés obtenus dans les
maisons et jardins de case. On en déduit que la faible
diversité du groupement est liée aux conditions extrêmes
du milieu des relevés (Masharabu et al., 2010). Les
indices de diversité calculés (quelques valeurs) révèlent
une absence de dominance pure des espèces dans les
forêts, les galeries forestières et dans les champs et les
jachères. Par contre une légère dominance de certaines
espèces est notée dans les jardins de case et les
maisons et s’explique par le fait que les populations
accordent beaucoup d’importance aux espèces ayant des
valeurs médicinales et alimentaires et de ce fait les
domestiquent (les cultivent plus au détriment des autres
espèces).
Analyse des spectres écologiques des groupements
végétaux à Dialium guineense. Les phanérophytes sont
plus abondants dans tous les groupements végétaux dont
sont constitués les formations forestières, les champs et
les jachères. Ainsi, Dialium est une espèce forestière
multiusage délibérément conservé dans les paysages
agraires. Ces résultats corroborent les résultats de
Bangirinama et al. (2010). Ce dernier qui souligne que les
systèmes post culturaux se caractérisent par une
diminution progressive des thérophytes au profit de la
strate arbustive (phanérophytes) qui conduit à
l’installation d’espèces ligneuses. Sur le plan
phytogéographique, les espèces Guinéo-congolaises
sont largement représentées et dominantes pour ces
groupements végétaux sont très fermés. Ensuite suivent
les espèces Plurirégionales Africaines, les espèces
Soudano-Guinéennes, en l’occurrence celles inventoriées
dans les galeries forestières, les espèces Pantropicales
et les espèces Soudano-Zambéziennes. Par contre les
espèces Soudaniennes sont très peu représentées. Ce
statut des espèces Soudaniennes s’explique par deux
principaux facteurs. La plupart des relevés effectués dans
le Soudanien ont révélé une influence prépondérante de
l’homme sur les différents habitats de D. guineense et
aussi une avancée significative de la désertification dans
les extrêmes nord Bénin. Ainsi, plusieurs espèces
Soudaniennes sont en voie de disparition. Cet état peut
s’expliquer par d'intenses influences externes qui
favorisent l’installation des espèces allochtones, surtout
dans les galeries forestières.
Caractérisation écologique et structurale de Dialium
guineense : La densité de D. guineense varie entre 4
tiges / ha à 47 tiges / ha entre les groupements végétaux
qui l’abritent. Cette différence est très hautement
significative entre les différents groupements végétaux.
La plus forte densité est observée en galeries forestières
et la plus faible dans les champs et les jachères. En effet,
D. guineense est une espèce des zones humides ou de
demi-ombre et se développe sur des sols biens drainés.
Dans les forêts galeries, du fait de la proximité des cours
d’eau, le stress hydrique au niveau des plantes est très
faible, ce qui favorise une meilleure croissance des
espèces comparativement aux autres formations
végétales (Fandohan et al., 2010). Par contre, dans les
champs et jachères, l’humidité est très faible, les activités
agricoles répétées ne favorisent pas le développement
des individus de l’espèce. La densité aussi élevée
observée dans les jardins de case s’explique par l'action
positive des populations qui préserve l’espèce pour son
rôle multiusage (alimentaires, médicinaux, fourragers et
énergiques). Les jeunes tiges et les branches sont
utilisées dans les systèmes d’élevage de poissons
connus sous le nom de «acadja» au Bénin, au Togo et au
Nigéria (Ewédjè et Tandjiékpon, 2011). L’analyse de la
structure en diamètre et en hauteur a révélé une
distribution asymétrique gauche et les coefficients de
skewness calculés indiquent la prédominance des tiges
d’arbres de faible diamètre et de faible hauteur. Ce qui
confirme les résultats des travaux de Lokonon (2008), de
Kakpo (2012) sur Dialium guineense, respectivement en
forêt dense semi-décidue de Lama et dans la forêt dense
d’Itchèdè au Sud Bénin. Le faible nombre des tiges
Assongba et al. J. Appl. Biosci. 2014 Caractérisation des habitats de Dialium guineense (Willd) en
République du Bénin
7533
d’arbres de grand diamètre se justifie par le fait que les
jeunes arbres sont fréquemment élagués par les
populations pour des usages multiples tels que
fabrication des brosses végétales, construction des cases
sur pilotis dans la vallée de l’Ouémé, fabrication de
l'engin de frayère piscolle «acadja» dans les systèmes
traditionnels d’élevage des poissons. Les multiples
actions de l'homme sur cette espèce font que sa
croissance en diamètre et en hauteur est très limitée chez
les sujets qui en sont victimes.
Modélisation de la relation entre la hauteur et le
diamètre de D. guineense Selon Rondeux (1999), les
relations qui unissent la hauteur à la grosseur en
structure équienne qui s’ajuste mieux à une fonction
allométrique de parabolique. Cependant les modèles
obtenus ici s’ajustent mieux à d’autres fonctions
allométriques. Les coefficients de détermination
relativement élevés conduisent à la conclusion selon
laquelle une grande part de variabilité de hauteur est
inexpliquée par la variabilité de diamètre. En effet, ces
différentes relations dépendraient surtout d'autres
facteurs. Ces facteurs peuvent être la fertilité du milieu et
ses variations locales, la position sociologique des arbres
(ici dominante) au sein du peuplement. L'âge des
populations de l'espèce peut être aussi soupçonné
comme facteur car selon les auteurs Rondeux (1999) et
Philip (2002), les relations hauteur et diamètre évoluent
dans le temps et ce n'est qu'à partir d'un âge avancé que
les différences entre celles-ci s'estompent de plus en
plus.
CONCLUSION
Le Bénin abrite une flore très diversifiée, compte tenu de
la variabilité des niches écologiques. En effet, chaque
type de végétation est caractérisé par une structure et
une diversité floristique qui sont sous l’influence des
conditions édaphiques, climatiques et anthropiques. Ainsi,
les forêts denses semi-décidues sont les plus riches et
les plus diversifiées, mais les forêts galeries sont les plus
équitables au niveau de la répartition de la flore. Les
champs, jachères, maisons et jardins de case sont les
plus pauvres en espèces floristiques. La connaissance
des habitats de Dialium guineense est d’une importance
écologique capitale compte tenu du nombre important
d’espèces végétales à statut particulier rencontrées dans
les différents groupements. Il ressort de cette étude que
les jardins de case sont d’une importance capitale dans le
dispositif de la conservation de la flore au Bénin et
particulièrement pour les espèces utiles aux populations
de la sous-région Ouest Afrique. Il est donc, souhaitable
d’étudier l’impact des changements climatiques sur la
répartition spatiale de Dialium guineense en République
du Bénin.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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University, Wageningen, 150 p.
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... Les usages alimentaires ont été cités par tous les enquêtés en ce qui concerne les produits retenus dans cette étude. Ces résultats sont similaires à ceux deAssongba et al., (2014),de Gbesso et al., (2014) et ceux de ...
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La présente étude porte sur l'importance socio-économique des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) dans la région des savanes du Togo. Au total 56 espèces ont été recensées reparties en 52 genres et 29 familles. La famille des Leguminosae-Mimosoideae composée de 8 espèces est la plus représentée. Toutes les espèces recensées ont une importance pour les ménages et des populations. En termes d'usage, 36 % des espèces citées ont un usage alimentaire, 32 % un usage économique et 22 % un usage médicinal. Les espèces ayant les indices de valeur d'importance élevées sont Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Vitex doniana et Borassus aethiopum. Pour les produits retenus, les acteurs sont principalement les producteurs ou collecteurs, les commerçants de matière première, les transformateurs et les consommateurs. Mise à part les différents usages des organes des PFNL, ils constituent égale-ment une source de revenu pour les ménages. Pour le V. paradoxa, P. biglobosa et T. indica, les noix, les graines et les fruits sont les organes les plus commercialisés, soit à l'état brut ou transformés. Les revenus de ce commerce sont utilisés pour améliorer les conditions de vie des populations rurales. La production de ces PFNL se fait dans les milieux ruraux alors que leur vente se fait dans les centres urbains dont le principal est le grand marché de Dapaong. Abstract This study focuses on the socioeconomic importance of Non-Timber Forest Products (NFTP) in the savannah region of Togo. A total of 56 species were identified, consisting of 52 genera and 29 families. The Leguminosae-Mimosoideae family, with 8 species, was the most represented. All the listed species are important to local households. In terms of use, 36% of the species are used for food, 32% for commercial purposes and 22% for medicinal purposes. The species with the highest importance value indices are Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Vitex doniana and Borassus aethiopum. For the selected products, the main stakeholders are producers or collectors, raw material traders, processors and consumers. Apart from the various uses of NTFPs, they also constitute a source of household income. In the case of V. paradoxa, P. biglobosa and T. indica, nuts, seeds and fruits were the most widely traded organs, either raw or processed. Revenue from these products is used to improve the living conditions of rural populations. NTFPs are produced in rural areas and sold in urban centers, the main one being the large market in Dapaong.
... La floraison et la fructification varient largement selon la région écogéographique où l'espèce se trouve(Assongba et al., 2015). Au Togo, D. guineense produit de nouvelles fleurs en trois temps, mais la floraison et la fructification se produisent une seule fois par an. ...
... Overall, the results of the present study demonstrate that no bioclimatic model has predicted a total decline in the range of H. abyssinica in Benin; which is in agreement with the work of Agbo et al. (2019a), which found a slight increase in the extent of habitats very suitable for the development of Detarium microcarpum (Caesalpiniaceae) with two climate models by 2050, but these results seem somewhat upset by the previous work which announces the negative impact of climate change on biological diversity (Fandohan et al. 2013;Assongba et al. 2014). In our case, the conservation challenge of the species remains minor with regard to climate change; on the contrary, one of the models predicts an increase in the potential area of the species by 2050. ...
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The modelling of the ecological niche of Harrisonia abyssinica in Benin made it possible to have a function of both parameters which predicts the probability of the presence of the species in their respective habitats. This study showed the current distribution of this species and its prediction for 2050. Species occurrence data records were combined with climatic and soil data in Maximum Entropy (Maxent), a species distribution modelling algorithm, to evaluate the impacts of future environmental conditions (under CNRM-CM5 and HadGEM2-ES) on the species’ potential distribution in Benin. The result showed that the habitats which are currently very suitable to H. abyssinica are mainly located in those agro-ecological zones: Cotton zone of the center (V), Zone of the land of bars (VI), Zone of depression (VII) and the Zone of fisheries (VIII) covering an area of 5339.21 km2 (4.7%) of the Beninese national territory. CNRM-CM5 model showed a decrease of 510.07 km2 in the highly suitable area for the species and HadGES-ES model showed an increase of 791.79 km2. According to the two models, the classified forest of Lama is and will remain the single protected forest moderately suitable to the conservation of H. abyssinica in Benin.
... For instance, few number of D. guineense and D. mespiliformis were recorded in the fallows compared to the dense forests and could be attributed to the fact that they were intensively harvested in the fallows and the enrichment programs of the fallows were not focused on these species compared to the dense forests under lower extraction pressures in the LFR. Similar results on D. guineense were reported by Assongba et al. (2014) in the LFR whereby, a high density of D. guineense has been found in the dense forests compared to the fallows. The highest number of individuals for P. guajava and S. mombin recorded in the fallows could be explained by the fact that P. guajava and S. mombin (which originate from South America) have been introduced by the riparian population in the fallows prior to the protection by law. ...
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Wild-edible fruits tree (WEFT) species constitute an important source of nutrients but nowadays, these resources are concentrated in the protected areas. This study aimed to evaluate the diversity and distribution pattern of WEFT species in the Lama Forest Reserve in Benin, to provide basics for designing appropriate conservation strategies. An inventory of WEFT species was carried out in 53 square plots demarcated in the four vegetation types of the reserve. Shannon (H), Pielou (E), Green (GI) indices, and the actual distribution maps of the species were generated. The results revealed 10 WEFT species within the dense forests and young fallow having nine species, while the old fallow had seven species. The diversity indices showed that the reserve had low floristic diversity (H = 2.41 and E = 0.73) in WEFT species. Dialium guineense, Ficus capensis, Mimusops andongensis, and Pancovia bijuga, in the young fallow, Lecaniodiscus cupanioides, and Psidium guajava in the degraded dense forest and L. cupanioides, and P. bijuga in old fallow exhibited an aggregative distribution (GI > 1), suggesting that more effort need to be put on their conservation in these vegetation types. The maps generated in this study can later be used as reference to carry out gap analyses.
... The WEFT species such as: D. guineense, D. mespiliformis, and M. andogensis presented a high trees density (120, 83 and 64 trees/ha respectively) in the typical dense forest because their ecological requirements were met in that vegetation type. These results are consistent with the findings of Assongba et al. (2014) who found that the density of D. guineense is high in the dense forest compared to the fallows and home gardens. Similar results were obtained by Lokonon (2008) while evaluating the structure of D. guineense and D. mespiliformis in the Lama Forest Reserve. ...
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Understanding interactions between forest and the adjacent people is crucial for participative management of forest resources. In order to determine the ecological diversity and the conservation strategies of wild edible fruit tree species (WEFT species) in protected areas, this study was conducted in the Lama Forest Reserve in southern Benin. An inventory of WEFTs species was carried out in 53 plots systematically delimited in the typical dense forest, degraded dense forest, young and old fallows of the Lama Forest Reserve. An ethnobotanical survey was conducted with 136 respondents and the WEFT species habitats were identified using a Simple Correspondence Analysis on the density data. A list of priority species was generated using Compound Ranking System method. The results revealed ten (10) WEFT species, including Dialium guineense, Diospyros mespiliformis, Drypetes floribunda, Mimusops andogensis, Pterocarpus santalinoides in typical dense forest; Pancovia bijuga, Psidium guajava, Lecaniodiscus cupanioides, in degraded dense forest and Ficus capensis, Spondias mombin in fallows. Unlike the other species, the average density of D. guineense, D. mespiliformis, D. floribunda, L. cupanioides and M. andongensis varied significantly (P<0.01) from one vegetation type to another. WEFT species recorded, were mainly used for food and medicinal purposes. The compound ranking system method revealed that P. guajava, S. mombin, F. capensis, P. santalinoides and P. bijuga were top priority species for conservation. More protection effort should be made on the degraded dense forest and fallows to ensure the conservation of these species. Further, priority WEFT species need to be included in plantation programs to reduce pressure from riparian populations.
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The impact of bush fire on the dynamic of vegetation in Bassila forest was studied. The results show reforestation in the plot protected from bush fire and decrease of forest species in the plot affected by late fire. In the plot affected by early fire, most species present at the beginning of the study had a normal development. Late fire allowed apparition of new species of therophyte (36%) and decrease of phanerophyte species. Phanerophytes have the same values (45%) in the plots protected from bush fire and those affected by early fire.
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Background and aims – A synchronic study has been achieved in fallows distributed in three age classes (0–2 years, 3–5 years and more than five years) in the natural forest reserve of Kigwena (Burundi). The aim was to show that differences in the proportion of plant functional groups could be used as indicators in characterizing the post-cultivation succession stages. Methods – The retained functional groups concerned biological and phytogeographic types, leaf size and diaspores dispersion. Key results – The data analysis gave five floristic associations. The functional group analysis evidences that the young successional stages are often characterized by sclerochorous herbaceous (therophyts) with often anemochorous dispersion, while the aged stages are essentially dominated by sarcochorous phanerophyts with essentially autochorous dispersion. The proportion of species with large distribution decreases with the age of the fallow contrary to species with regional distribution. A progressive increase with the age of species number with large leaves and a reduction of species with small leaves has been observed. Conclusion – The follow-up of the temporal variability of biological traits of species permits to characterize stages of post-cultivation succession.
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Book dealing with : diameter measurement (instruments, types of errors), height measurements (instruments, types of errors), age, bark, crown, stump merasurements, form and volume of trees - determination, mass and biomass, volume tables (construction), forest stands (characterization), stand measurements (areas,volumes), growth of stands and trees, forest productivity (estimation methods), yield tables, growth models (construction and application), forest inventories (sampling methods : random sampling, stratified, systematic, point sampling, sampling with partial replacement, multiphase sampling,..
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The conservation status of many wild fruit tree species that support rural people in Africa remains poorly documented despite its importance for their management. We compared the viability of tamarind (Tamarindus indica) populations, a dry land species that has nutritional, medicinal and cultural importance for rural communities, under different human-pressure levels. Materials and methods. The data relative to the tree diameter and height as well as the number of adults and stems were collected in plots of inventory and made it possible to calculate the dendrometric parameters for each targeted population, and to establish their diameter distribution. The dendrometric characteristics were analyzed by using nonparametric tests and the diameter distribution was adjusted to a truncated normal distribution. Results and discussion. Numbers of mature tamarind trees per hectare and regeneration (expressed as stem.ha(-1)) were relatively low, suggesting tamarind populations may not be self-rejuvenating. Nonetheless, significant variation occurred between habitat types (P < 0.001). Mature tree density in gallery forests [(18.2 +/- 10.1) trees.ha(-1)] was three to eight times higher than that of savannah woodlands [(5 +/- 4.5) trees.ha(-1)] and farmlands [(2.5 +/- 0.4) trees.ha(-1)]. Young plants followed the same trend, with (11.2 +/- 9.3) plants.ha(-1), (1.1 +/- 0.6) plants.ha(-1), and 0.00 plants.ha(-1), respectively. Diameter size class distributions departed from normality (P < 0.0001) and coefficient of skewness was positive irrespective of habitat type, indicating declining populations. However, median diameter values would suggest the species' populations in farmlands and savannah woodlands to be more vulnerable than those occurring in gallery forests. These findings would suggest that gallery forests best suit tamarind in situ conservation. The observed severe reduction of trees and juveniles in farmlands and woodlands may negatively impact the long-term viability of tamarind populations. Juveniles' introduction into farmlands may be needed to ensure conservation in agroforestry systems.
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It is critical to understand the responses of tropical tree species to ongoing anthropogenic disturbances. Given the longevity of large trees and the scarcity of appropriately long-term demographic data, standing size distributions are a potential tool for predicting species' responses to disturbances and resultant changes in population structure. Here we test the utility of several different measures of size distribution for predicting subsequent population changes at the intraspecific level using demographic records from two subsampled 50-ha tree plots in Malaysia (Pasoh and Lambir). Most measures of size distribution failed to successfully predict population change better than random; however, the ‘coefficient of skewness’ (a measure of the relative proportion of small vs. large stems in a population) was able to correctly predict the direction of population change for approximately three-quarters of species at both sites. At Pasoh, the magnitude of this relationship decreased with adult stature and rate of turnover, but was unrelated to sapling growth rates at either site. Finally, using data for species common at both forests, we found that size distributions were generally uninformative of subsequent differences in population change between sites (only median dbh correctly predicted the direction of change for more species than random). Based on these results we conclude that some measures of intraspecific differences in size distribution are potentially informative of population trends within forests but have limited utility across broader spatial scales.
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Tropical forest fragments typically decrease in avian diversity at rates inversely related to area. However, the mechanisms by which area reduction drives avian species loss remain poorly understood. Changes in habitat area may directly lead to species loss through stochastic fluctuations of reduced populations. Alternatively, area-dependent changes in top-down and bottom-up processes associated with fragmentation may indirectly lead to accelerated avian extinctions. For example, on land-bridge islands in Lago Guri, Venezuela, fragmentation has resulted in complex changes in the biotic environments through altered abundances of nest predators and generalist herbivores. Using path analysis, we quantified the relative importance of these indirect versus direct effects of area reduction on the rates of avian species loss from 11 fragments during the period 1993–2003. Area reduction had a direct effect on species loss but this was relatively minor compared with indirect effects, especially those mediated through changes in herbivore abundances: species loss was slowed on islands occupied by hyperdense howler monkeys and accelerated on islands with leaf-cutter ants but lacking howlers. The effects of herbivores on bird species loss are likely indirect and resulting from bottom-up processes. The primacy of indirect effects at Lago Guri suggests that the loss of species from forest fragments may be driven by active biotic processes (i.e. changes in trophic structure) and is not only a passive response to reduction in habitat area per se. These findings have important implications for the design and management of reserves aimed at protecting birds and other threatened species.
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Des études floristiques, écologiques et phytosociologiques du sous-bois des forêts et plantations ont été entreprises dans la forêt classée de la Lama. Elles abordent la diversité floristique, sa sociologie et l’impact des plantations exotiques. Les données de base collectées en 4 ans se composent de 71 relevés phytosociologiques, de 284 espèces et de 6 variables environnementales. La méthode Sigmatiste de Braun-Blanquet (1932) est utilisée pour la collecte des données floristiques. La sélection des variables environnementales significatives sur le sous-bois est faite à l’aide du test de Monte Carlo qui identifie le pH, l’humidité, le type de formation végétale, la masse de litière et le type de sol. Ces variables en interaction, créent un microclimat influençant la mise en place des associations végétales de sous-bois. La végétation de sous-bois constitue un bon indicateur des conditions écologiques. Le traitement des relevés par la Detrented Correspondence Analysis (DCA) associée au coefficient de similitude de Sorensen, a identifié 3 associations de sous-bois, répartis suivant la structure de la végétation et le degré d’anthropisation. Au point de vue des formes d’adaptation et phytogéographique, les phanérophytes prédominent dans les forêts denses naturelles et plantations exotiques tandis que dans les formations post-culturales très ouvertes, ce sont les herbacées qui l’emportent. Les espèces de l’élément base guinéo-congolais prédominent seulement dans les forêts tandis que celles à large dispersion géographique dominent les jachères herbeuses et les plantations à base d’essences exotiques. Considérant les groupes écosociologiques, les espèces des forêts primaires de la classe des Strombosio-Parinarietea (SP) prédominent dans les forêts naturelles. Celles de la classe des forêts secondaires abondent dans les plantations et celles de la classe des Soncho-Bidentetea pilosae et des Ruderali-Manihotetea, prédominent dans les jachères. Les formes de dissémination présentent une prédominance des sarcochores. L’homme par son intervention, modifie cette tendance de prédominance des sarcochores au profit des anémochores et même des autochores. Cette action humaine n’est pas sans influence sur la diversité biologique du milieu. Les plantations forestières de la zone d’étude affectent notamment le sol et la composition floristique du sous-bois. Les effets varient suivant l’essence de reboisement, le type de peuplement, l’âge, la densité et le recouvrement. Les plantations renferment une flore différente de celle de la végétation naturelle qu’elles remplacent. La forte dominance d’espèces à large répartition en leur sein, traduit un indice de dégradation et signale une perte progressive de l’identité floristique des stations d’afforestation. La gestion durable des Impact des plantations sur la flore locale plantations forestières devrait être envisagée pour assurer une conservation et une protection efficiente des ressources de sous-bois.Mots clés : Lama, sous-bois, biodiversité, plantations exotiques, impact.