May 2018
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Archives des Maladies Professionnelles et de l Environnement
La perte d’emploi après 45 ans peut conduire à un éloignement durable du marché du travail. Repérer précocement les salariés susceptibles de se retrouver en situation de décrochage peut permettre de mener des actions de prévention visant à leur maintien en emploi. Peu d’outils de détection précoce existent en appui de la pratique des Services de Santé au travail. Aussi, l’Association Lorraine-de-Santé-en-Milieu-de-Travail, avec l’appui de l’INRS, a-t-elle élaboré un questionnaire de repérage des salariés à risque de désinsertion. Cette communication vise à présenter cet outil ainsi que les résultats de sa première passation. L’outil considéré est un auto-questionnaire destiné aux salariés de plus de 45 ans travaillant dans des PME. En 9 questions, il explore des dimensions liées au travail du salarié (exigences du travail, évaluation de la capacité de travail, plaisir au travail, souhait de poursuivre son activité professionnelle) et de sa santé (santé perçue, lien perçu entre la santé et le travail actuel et futur…). Les questions s’inspirent du WAI (Work Ability Index) et de la pratique de l’ALSMT. Cet auto-questionnaire a été passé auprès de 1007 salariés âgés de moins de 65 ans en 2014 (phase test) et 2016, lors de visites médicales. Par ailleurs, une enquête téléphonique a été lancée auprès des « perdus de vue » depuis la première passation du questionnaire pour apprécier l’influence des conditions de travail et de la santé dans leur changement de situation. Un second recueil de données est prévu en 2018, sur la base d’un questionnaire sensiblement identique. Des régressions logistiques ont été réalisées sur deux variables, l’une relative à la possibilité induite par l’état de santé de continuer à travailler dans un futur proche (« pouvoir travailler ») et l’autre relative au souhait de poursuivre son activité (« vouloir travailler »). Continuer à pouvoir travailler apparaît dépendant de la capacité actuelle de travail, de la santé perçue et du plaisir associé au travail exercé. Néanmoins la santé perçue est moins prédictive de la possibilité de ne pas poursuivre son activité que le fait de trouver du déplaisir à son travail actuel. La santé est une variable qui influence plus volontiers le « vouloir travailler » que le « pouvoir travailler ». Le plaisir du travail occupé joue également sur le souhait de poursuivre son activité, en dehors de contingences matérielles. Les effets de l’âge et du sexe seront discutés dans la communication, ainsi que les résultats obtenus pour les deux variables étudiées selon les professions et catégories socioprofessionnelles.