C. Soubourou’s scientific contributions

Résumé Le législateur a voulu, notamment, par les modifications apportées au Code Minier en 1979 et, par la loi sur la protection de la nature, que le document appelé “Etude d'impact” relève de l'entière responsabilité de la personne qui envisage d'exploiter un gisement. Voilà la raison pour laquelle les exploitants de carrières ont créé une Association, ENCEM qui outre le rassemblement et la mise à disposition de moyens d'études, est aussi l'organisme au sein duquel s'exprime la réflexion et s'élabore la synthèse des expériences individuelles des professionnels dans le domaine des relations des exploitations avec leur environnement. Au regard de cette expérience, il apparaît que l'étude d'impact est avant tout pour le carrier, un document de concertation entre lui-même, les administrations et le public. C'est pour lui, le plus souvent, le moyen de prendre conscience des questions d'environnement humain et physique, auxquelles il se doit, dans la mesure du possible, d'apporter des solutions. En contrepartie, cette méthode originale de sélection des choix de professionnels, par laquelle chacun, sans justification de compétence, est appelé à s'ériger en censeur se traduit, non seulement, par une remise en cause fréquente de la démarche des entrepreneurs, mais aussi peut entraîner des modifications des caractéristiques essentielles de la profession. D'autre part, pour être crédible, l'étude d'impact doit abandonner son caractère descriptif pour devenir analytique et quantitative. Les exploitants doivent donc se donner les moyens de cette mutation. Mais cette crédibilité n'empêchera, malheureusement pas le document d'être toujours le prétexte à des débats politico-écologiques au lieu d'être, enfin considéré comme une base de travail. Enfin, une prise de conscience plus importante des besoins réciproques doit exister, tant au niveau de l'exploitant qu'à celui des particuliers et des administrations. Alors la procédure de l'étude d'impact pourra devenir une procédure participative réelle.

La sensibilité aux problèmes d'environnement et notamment de paysage s'est accrue ces dernières années, permettant parfois une meilleure gestion du partrimoine naturel, mais conduisant souvent à des refus inconditionnels face à des activités pourtant indispensables à chacun, comme les extractions de matériaux. Le paysage, résultat de l'interaction entre la nature et les activités humaines, possède un caractére évolutif. Son analyse, indissociable de celle de l'ensemble des facteurs d'environnement, est à la fois objective et subjective dans la mesure où, tout en décrivant des facteurs physiques, il s'agit d'approter un jugement de valeur esthétique. Une exploitation de matériaux, en tant qu'activité humaine, est appelée à modifier l'environnement, donc le paysage. Mais l'impact paysager engendré n'est pas forcément grave. Il dépend des éléments structuraux du paysage de la carrière, du contexte paysager local et du caractère transitoire ou définitif du conflit, c'est-à-dire de la remise en état du site après l'exploitation. La résolution de ce type de conflit gagne à être rationalisée. Il est donc nécessaire de réduire au maximum les facteurs subjectifs intervenant au niveau de l'analyse. C'est pourquoi la recherche d'une solution scientifique pourrait trouver une réponse par le biais de l'informatique. Cependant, chaque facteur ne peut être quantifié. Tout au plus peut-on pondérer ces facteurs, c'est-à-dire les classer selon tel ou tel critère. On le voit, le subjectif est toujours présent. Par contre, une fois l'analyse et le choix de réaménagement effectués, l'ordinateur pourrait être un instrument permettant de déterminer les méthodes d'exploitation et de remise en état les meilleures. Mais peut-on considérer que cet outil est abordable dans ce cadre restreint?