Barbara Casciarri’s research while affiliated with Paris 8 University and other places

Le Soudan a vécu une longue saison révolutionnaire qui commence en décembre 2018, obtient la chute du pouvoir islamiste en avril 2019 et continue après le coup d’État du 25 octobre 2021. Depuis le 15 avril 2023, les deux armées putschistes, auparavant alliées, s’affrontent dans un conflit extrêmement violent aux frais des populations civiles. La faible attention portée sur ce conflit reste polarisée entre les images d’une énième guerre entre généraux africains assoiffés de pouvoir et celles d’une « catastrophe humanitaire » où l’exode des civils accroitrait les flux migratoires vers l’Europe. En contestant cette vision dominante, qui invisibilise le lien entre révolution et guerre, cet article centre la lecture du conflit soudanais sur l’action des Comités de Résistance ( lijan al-mugawama ), forme inédite d’organisation de la vie sociale et politique d’un processus de changement radical, pour réfléchir au caractère structurel de la guerre en contexte capitaliste.

Le Soudan a vécu une longue saison révolutionnaire qui commence en décembre 2018, obtient la chute du pouvoir islamiste en avril 2019 et continue après le coup d’État du 25 octobre 2021. Depuis le 15 avril 2023, les deux armées putschistes, auparavant alliées, s’affrontent dans un conflit extrêmement violent aux frais des populations civiles. La faible attention portée sur ce conflit reste polarisée entre les images d’une énième guerre entre généraux africains assoiffés de pouvoir et celles d’une « catastrophe humanitaire » où l’exode des civils accroitrait les flux migratoires vers l’Europe. En contestant cette vision dominante, qui invisibilise le lien entre révolution et guerre, cet article centre la lecture du conflit soudanais sur l’action des Comités de Résistance (lijan al-mugawama), forme inédite d’organisation de la vie sociale et politique d’un processus de changement radical, pour réfléchir au caractère structurel de la guerre en contexte capitaliste.

In this essay, we analyze the processes through which the actors of the December Revolution in Sudan—being themselves revolutionary activists or counterrevolutionary promoters—use language for political and economic purposes. Based on an ethnographic analysis of both oral and written language practices, the study describes the metasemiotic changes that occurred during the last Sudanese uprising, against the background of the language-related ideological struggles, and it analyzes them through their embeddedness within local sociocultural patterns. By focusing on the processes of indexical (re)ordering and language commodification, the study eventually shows how a phase of political crisis can generate metasemiotic reconfigurations of the revolutionary linguistic resources in order to render them more suitable for the market economy and/or to produce political consensus.

Access to water is a major constraint for pastoralists conditioned by spatial mobility and balance between pastures exploitation and territorial appropriation. Despite this centrality, nomads are still neglected as a focus of social sciences which paid more attention to irrigation systems among sedentary groups. The article shows the results of two ethnographies on water access: one among Ait Unzar Berber-speaking nomads in Saharan Morocco, the other on Ahamda and Batahin Arab-speaking pastoralists in Sudan. Our study presents the historical arrangements shaping their resource appropriation, as irrigation water shared with peasants or as wells consecrated to mobile herding. Through a political anthropology approach we seize the sociocultural incorporation of water, as a medium of multiple relationships constantly reshaped. We focus our comparison on water techniques and infrastructures, and on the articulation between commons and tribal paradigms.