Detey, S. (2023). Savons-nous vraiment parler ? Du contrat linguistique comme contrat social. Paris : Armand Colin. ISBN : 978-2-200-63634-0, 416 p.
Cet ouvrage explique pourquoi, à l’heure où chacun revendique le droit de dire publiquement tout et n’importe quoi, il nous faut ouvrir nos programmes scolaires et nos débats médiatiques à la question du langage, en lien avec l'éducation civique et scientifique, afin de rationaliser les effets des réseaux sociaux et de la rhétorique mondialisée.
https://www.dunod.com/lettres-et-arts/savons-nous-vraiment-parler-du-contrat-linguistique-comme-contrat-social
Voici en outre ci-dessous 13 questions, parmi d’autres, auxquelles vous chercherez des réponses dans cet ouvrage : merci d’inviter vos amis, vos réseaux ou vos étudiants à en prendre connaissance, et, pour ceux qui en ont les moyens, de les poser sur la table des personnes et des institutions concernées.
1. Pourquoi la distinction entre « bien parler » et « mal parler » peut-elle avoir du sens ou n’en avoir aucun ?
2. Pourquoi l’absence de distinction entre parole publique et parole privée peut-elle nous conduire au désastre ?
3. Pourquoi une vie médiatique sans violence verbale ni cyberharcèlement devrait-elle être possible ?
4. Pourquoi la langue peut-elle constituer un ultime outil d’égalité sociale et devrait par conséquent être préservée des luttes socio-idéologiques ?
5. Pourquoi le pouvoir des journalistes et des éditeurs devrait-il être politiquement réévalué ?
6. Pourquoi des cours de phonétique devraient-ils aider à combattre le racisme et favoriser l’intégration ?
7. Pourquoi les cours de langue maternelle et de langue étrangère devraient-ils être menés en partie conjointement, en particulier dans le traitement de la liberté d’expression ?
8. Pourquoi faut-il des cours obligatoires de linguistique du primaire au supérieur, en lien avec l’éducation civique, scientifique, historique et sexuelle ?
9. Pourquoi l’éducation à la parole concerne-t-elle tout aussi bien les ministères de l’Education nationale et du Numérique que ceux de l’Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères et des Affaires Sociales ?
10. Pourquoi faut-il repenser un Ministère de l’information et de la communication respectueux de la démocratie du XXIe siècle, dont une des missions serait de mettre sur pied un séjour à l’étranger obligatoire pour tous les jeunes de 18 ans ?
11. Pourquoi les outils de traduction automatique risquent-ils de perpétuer l’illusion de la communication internationale ?
12. Pourquoi nos enfants devraient-ils mieux parler que nous ?
13. Pourquoi cet ouvrage s’adresse-t-il aussi bien aux enseignants, aux étudiants, aux stars des médias, aux journalistes et aux grands acteurs de la vie sociale et économique qu’aux citoyens lambdas qui aspirent à un monde meilleur ?
Et sur la base de ces 13 « Pourquoi » se dessinent des « Comment » …
L’ouvrage peut servir de manuel d’introduction à la communication pour tous les cursus, en lettres, en sciences, en SHS et en formation professionnelle.
Sommaire
Parler, une évidence ?
1. La communication : un handicap pour tous.
2. Être reconnu dans le monde : parler bien, parler fort ou parler peu ?
3. La norme : devons-nous tous parler de la même manière ?
4. La variation : pouvons-nous échapper à notre manière de parler ?
5. Du monolingue au polyglotte : apprendre au moins deux langues étrangères
6. Locuteur natif ou locuteur expert ? Devenir professeur de sa propre langue
7. Plurilinguisme et gestion de l’incertitude communicative : mondialisation de l’information et liberté d’expression
8. Du contrat linguistique comme il en est du contrat social : quelles perspectives éducatives ?
9. La communication de l’avenir passera-t-elle encore par la parole ?
Handicap communicatif, contrat linguistique et communication empathique
Annexes : Les dix-huit commandements linguistiques moralisateurs. Pourquoi légiférer sur la parole n’est pas tâche aisée. Vous, comment parlez-vous ?
Références
Présentation éditeur
Nous perdons un temps fou à ne pas être d’accord. Contrairement à ce que l’on imagine, nous ne nous comprenons pas – ou du moins pas suffisamment.
« Parlons plus pour mieux nous comprendre ! », entonnera-t-on. Et pourtant, il suffit de pratiquer une langue étrangère pour que la difficulté de comprendre et d’être compris nous assaille et nous éveille. Par effet retour, on prend la mesure de l’illusion dans laquelle nous bercent les langues que nous pensons maîtriser, à commencer par notre langue maternelle.
Plutôt que de parler plus, n’est-il pas temps de parler moins et de parler mieux, ou différemment ? Mais il en est du contrat linguistique comme du contrat social, du « savoir-parler » comme du savoir-vivre. Et pour savoir parler, les mots et les règles de grammaire ne suffisent pas. Tout particulièrement à l’heure d’internet et de la communication mondialisée, dans laquelle les frontières entre communication privée et publique d’une part, et nationale et internationale d’autre part, sont devenues dangereusement poreuses. Il est donc temps de reprendre le contrôle de nos comportements communicatifs, comme nous l’avons fait à chaque fois que l’innovation technologique nous a permis d’accroitre nos libertés et nos pouvoirs individuels, aujourd’hui internet et réseaux sociaux.