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Pouvoir et vouloir se former Les Sportifs de Haut Niveau face au processus de reconversion : entre stratégies individuelles et contraintes institutionnelles, personnelles et systémiques

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Abstract

L'un des problèmes les plus cruciaux qui se pose aux Sportifs de Haut Niveau (SHN) est la reconversion. Celle-ci constitue une période transitoire particulièrement difficile qui doit être préparée. Le double projet (se former durant la carrière sportive) constitue l'un des processus qui devrait faciliter cette transition. S'il existe, a priori, une volonté politique, maintes fois réaffirmée par différents Ministres et Secrétaires d'Etat, pour que les SHN puissent s'engager dans le double projet, la réalité semble toute autre. Quelques uns anticipent leur reconversion dès leur arrivée dans les Centres nationaux ou les clubs professionnels. Construisent un projet professionnel. Suivent des formations. A l'inverse d'autres sont dans l'obligation de trouver des solutions urgentes à l'issue de leurs carrières sportives ou à la suite d'une blessure. La question se trouve donc posée : « Comment interpréter le fait qu'un grand nombre d'athlètes ne s'engage pas dans le double projet malgré les dispositifs mis en œuvre et les discours politiques les y encourageant ? ». Pour y répondre 60 SHN appartenant à 5 sports différents et 12 cadres institutionnels » ont été interrogés sous forme d'histoire de vie ou de récit de pratique professionnelle. L'analyse révèle un système complexe dans lequel, en l'absence de pilotage institutionnel, se confrontent des stratégies antagonistes et des relations de pouvoir et de domination. Les politiques fédérales se distinguent entre « éthique de la responsabilité » (l'athlète est au centre du projet) et « éthique de la conviction » (seul le résultat sportif compte). Si les SHN subissent de nombreuses contraintes, celles-ci constituent autant d'obstacles que d'excuses à ne pas se former. C'est dans l'histoire singulière de ceux qui ont décidé de se former, parfois à l'encontre de la politique fédérale, que se lisent tout à la fois la volonté et les stratégies mises en œuvre. Les acteurs institutionnels tentent de faire vivre le double projet. Ce dernier étant « imparfaitement défini », non encadré légalement, leur cadre d'action se trouve considérablement réduitL'un des problèmes les plus cruciaux qui se pose aux Sportifs de Haut Niveau (SHN) est la reconversion. Celle-ci constitue une période transitoire particulièrement difficile qui doit être préparée. Le double projet (se former durant la carrière sportive) constitue l'un des processus qui devrait faciliter cette transition. S'il existe, a priori, une volonté politique, maintes fois réaffirmée par différents Ministres et Secrétaires d'Etat, pour que les SHN puissent s'engager dans le double projet, la réalité semble toute autre. Quelques uns anticipent leur reconversion dès leur arrivée dans les Centres nationaux ou les clubs professionnels. Construisent un projet professionnel. Suivent des formations. A l'inverse d'autres sont dans l'obligation de trouver des solutions urgentes à l'issue de leurs carrières sportives ou à la suite d'une blessure. La question se trouve donc posée : « Comment interpréter le fait qu'un grand nombre d'athlètes ne s'engage pas dans le double projet malgré les dispositifs mis en œuvre et les discours politiques les y encourageant ? ». Pour y répondre 60 SHN appartenant à 5 sports différents et 12 cadres institutionnels » ont été interrogés sous forme d'histoire de vie ou de récit de pratique professionnelle. L'analyse révèle un système complexe dans lequel, en l'absence de pilotage institutionnel, se confrontent des stratégies antagonistes et des relations de pouvoir et de domination. Les politiques fédérales se distinguent entre « éthique de la responsabilité » (l'athlète est au centre du projet) et « éthique de la conviction » (seul le résultat sportif compte). Si les SHN subissent de nombreuses contraintes, celles-ci constituent autant d'obstacles que d'excuses à ne pas se former. C'est dans l'histoire singulière de ceux qui ont décidé de se former, parfois à l'encontre de la politique fédérale, que se lisent tout à la fois la volonté et les stratégies mises en œuvre. Les acteurs institutionnels tentent de faire vivre le double projet. Ce dernier étant « imparfaitement défini », non encadré légalement, leur cadre d'action se trouve considérablement réduit

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... Par ailleurs, la primo-orientation est un projet élaboré sans connaissance ni expérience du marché du travail. Aussi, elle est à envisager comme provisoire en attendant d'être confrontée à la réalité des faits (Boutinet, 2007 (Suaud, 1978), sur les sportifs de haut niveau (Javerlhiac, 2010) ou sur les individus se dirigeant vers les métiers de la documentation (Nuttin, 2010). Pour leur part, les travaux s'intéressant à la notion de reconversion professionnelle volontaire (Négroni, 2005a(Négroni, , 2005b(Négroni, , 2007 Les conclusions qui se dégagent de l'ensemble de ces écrits laissent à penser que la question de la mobilité professionnelle impliquant simultanément un changement de métier, de secteur d'activité et de CSP justifié par une quête de sens n'a pas encore été abordée. ...
Thesis
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Cette recherche s’attache à décrire la nature des ruptures intentionnelles de carrière chez des cadres français au mitan de la vie souhaitant redonner du sens à leur vie professionnelle. Il s’agit d’une préoccupation originale dans le champ de l’orientation professionnelle, l’objectif étant de combler un vide concernant un phénomène d’actualité dans la littérature scientifique et au sein de nos sociétés. L’objectif de cette recherche consiste à décrire la nature des ruptures intentionnelles de carrière susceptibles d’être justifiées par une quête de sens chez des cadres arrivés au mitan de la vie. Il s’agit d’une étude descriptive permettant de mieux appréhender ce phénomène à travers : 1) l’identification des grandes étapes du processus de rupture intentionnelle de carrière et ses variantes éventuelles ; 2) la mise en évidence des événements déclencheurs des ruptures intentionnelles de carrière et leurs variantes éventuelles ; 3) l’examen des motifs individuels porteurs de sens évoqués sur lesquels s’appuient les ruptures intentionnelles de carrière ; 4) l’identification des éléments porteurs de sens évoqués par les sujets pour décrire leur nouvelle situation professionnelle. Ces objectifs de recherche sont traités à travers une approche qualitative. La méthode de recueil des données utilisée étant le récit de vie. L’analyse des données se base sur trois méthodes distinctes : une analyse phénoménologique des données, puis une analyse comparative des données et enfin une analyse à l’aide de catégories conceptualisantes. Les résultats mettent en évidence plusieurs éléments précisant la nature du concept de rupture intentionnelle de carrière. Il s’agit d’abord des explications relatives à son processus et ses variantes qui ouvrent un questionnement quant à l’objectivité de l’intentionnalité de la rupture de carrière. Il est aussi mis en évidence l’existence de ruptures intentionnelles de carrière objectives et subjectives. Également, la question du sens du travail comme motif de mobilité est éclairée et caractérisée. Enfin, il est rapporté que ce phénomène chez des cadres français au mitan de la vie semble être une manière de gérer une continuité identitaire.
Article
À travers une enquête sociologique qualitative, croisant entretiens compréhensifs et observations, le présent article interroge la croyance en un sport perçu comme « naturellement » éducatif et inclusif au Maroc. L’analyse des données recueillies auprès d’un groupe de jeunes sportifs, de leurs parents et des associations sportives dans deux quartiers défavorisés de la ville de Témara (Maroc) met en évidence les limites, voire les paradoxes, de cette croyance face aux contraintes et aux ressources déterminées socialement de la population des quartiers défavorisés. Ainsi, les résultats permettent, d’une part, de déconstruire cette croyance tout en contribuant, d’autre part, à repenser les vertus attribuées au sport en prenant en compte les difficultés et les besoins de la population ciblée.
Chapter
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Nowadays, several processes help organize scholarly work about sport and physical activities in France. These include professional development activities of sport and leisure organizations; cultural innovations within sports and physical activities, which involve new spaces with new technologies; questions of public health; and questions of inclusion for marginal groups such as handicapped persons. Questions of power are important to understand each sport situation and each sport sociocultural, economic, and ecologic system. Behind the political and institutional instrumentalization of sport, the reality of social and cultural changes is rarely clear. Strong social, cultural, and economic forces continue to govern sports and seem to be more and more prominent. When sport scandals emerge, the media reveal the case, notably but not exclusively in the context of commercial interests. The possibility for a caring and respectful physical education experience and to improve inclusion for all (Gardou, C. (2012). La société inclusive, parlons-en! Toulouse: Erès) seems like an uphill battle.
Article
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The purpose of this study, which follows on from previous work, is to show in what ways sport has surreptitiously changed and become more complex, to the extent that its functioning only imperfectly responds to one of the basics of sport as envisaged by Elias: role distance. That is the propensity of the participants to avoid being caught in the game, which is only a game, defining in this way the social distance which classes sports performers and the relationship of their practice to the contingencies and material necessities of life. The choice of this focal point is another attempt to understand what happens when sport, by transforming itself, becomes more than sport or even another type of sport. In other words, here we wish to discover what makes Elias' model incomplete. Although sport is supposed to contribute to the pacification of social relations, there are still a large number of elements, which in sporting practice, and in its most recent developments, cannot be explained by the theory of the ‘civilising process’.
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The biographical interview as interaction : negociation, counterinterpretation, adjustments in meaning In French sociology, the biographically-orientated interview is a particularly valued method. However, methodological reflection on the part of sociologists too often takes far too little notice of the most basic aspects of the interview situation. The precepts of benevolence and neutrality are not taken into account in conducting the interview, while characterising the power relationship during the interview as one of domination throws insufficient light on the interpretation of the situation by each of the protagonists. This article seeks a new approach by considering the biographical interview in the context of its immediate production, through the interaction between sociologist and interviewee. It concentrates on definitions of the situation, exchanges, and adjustments with regard what the participants do. Their discursive and interpretative activity is assessed in three empirical surveys conducted in differentiated groups, which, within specific frameworks, provide the sociologist-interviewer with contrasting interpretations of the interview situation.
Article
Background and purpose. The concept of transitions has, during the past decade, become a well-delineated topic of study among the sport psychology community. This introductory article provides an overview of the major developments within this thematic field of research, as well as a description of interventions used with athletes in transition. Avenues for further research and developments are proposed.Methods. Literature review and integration.Results and conclusions. Analysis reveals that the concept of transition is currently viewed in a holistic, life-span perspective which spans the athletic and post-athletic career and which includes transitions occurring in the athletic career as well as those occurring in other domains of athletes’ lives. This ‘beginning-to-end’ approach is illustrated with a developmental model on transitions faced by athletes at athletic, individual, psychosocial, and academic/vocational level. At the level of interventions, analysis suggests that the focus on interventions has shifted from the use of traditional therapeutic approaches to cope with the possible traumatic experience of the termination of the athletic career, to that of career transitions and athlete life skill programs aimed at providing support and education to athletes making athletic and non-athletic transitions. Finally, suggestions for future conceptual developments include the need to extend the available knowledge on the characteristics of specific transitions (e.g. non-normative transitions, in-career transitions), on the influence of sport-, gender- or cultural-specific factors on the quality of the transitional process, as well as on the user-friendliness and applicability of sports career transition interventions and programs across the range of athletes.