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Revue Internationale des Sciences de Gestion
ISSN: 2665-7473
Volume 7 : Numéro 4
Revue ISG www.revue-isg.com Page 899
Industrie comptable au Maroc : Analyse descriptive et
perspectives d’amélioration
Morocco's accounting industry: Descriptive analysis and
prospects for improvement
BELHAJ Hajar
Chercheur
École Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger
Université Abdelmalek Essaadi
Laboratoire de Management, Économie, Système d'information et Droit
Maroc
https://orcid.org/0009-0005-5958-3655
AL MERIOUH Youssef
Enseignant chercheur
École Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger
Université Abdelmalek Essaadi
Laboratoire de Management, Économie, Système d'information et Droit
Maroc
https://orcid.org/0000-0002-4154-0973
Date de soumission : 07/09/2024
Date d’acceptation : 28/10/2024
Pour citer cet article :
BELHAJ H. & AL MERIOUH Y. (2024) «Industrie comptable au Maroc : Analyse descriptive et perspectives
d’amélioration», Revue Internationale des Sciences de Gestion « Volume 7 : Numéro 4 » pp : 899 – 925
Digital Object Identifier : https://doi.org/10.5281/zenodo.14025081
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Résumé
Cet article se propose d’explorer en profondeur l'industrie comptable marocaine, en examinant
son contexte unique et le cadre législatif, réglementaire et institutionnel qui la régit. Également,
l'article analyse les particularités de cette industrie dans un environnement favorisant la
transition vers le digital, allant des grands cabinets affiliés à des réseaux internationaux aux
petits cabinets indépendants. La méthodologie adoptée s’appuie sur une analyse documentaire
approfondie des textes législatifs, réglementaires et des publications scientifiques, complétée
par une étude de la presse spécialisée et une revue de littérature exhaustive. Les résultats de
cette étude révèlent les grands défis auxquels fait face l’industrie comptable marocaine,
notamment la pression exercée par un environnement technologique et réglementaire en
constante évolution, la nécessité d'adopter de nouvelles technologies et de développer des
compétences innovantes. L’article se conclut par une discussion sur les perspectives
d’amélioration pour la profession comptable marocaine et propose des pistes pour renforcer sa
compétitivité. Parmi ces recommandations figurent l’adoption de technologies numériques
avancées, la formation continue des professionnels, et le renforcement de la collaboration entre
les différents acteurs du secteur pour favoriser l'innovation et une croissance durable.
Mots-clés : Industrie comptable ; Cadre réglementaire ; Digitalisation ; Comptable agréé ;
Expert-comptable.
Abstract
This article explores the Moroccan accounting industry in depth by examining its unique
context and the legislative, regulatory, and institutional framework that governs it. The study
also analyzes the particularities of this industry in an environment promoting the transition to
digitalization, encompassing entities ranging from large firms affiliated with international
networks to small independent practices. The adopted methodology is based on an in-depth
documentary analysis of legislative texts, regulations, and scientific publications,
complemented by a review of specialized press and an exhaustive literature survey. The results
of this study reveal the major challenges faced by the Moroccan accounting industry, notably
the pressure exerted by a constantly evolving technological and regulatory environment, the
necessity to adopt new technologies, and the need to develop innovative skills. The article
concludes with a discussion of prospects for improvement for Moroccan accounting
professionals and proposes avenues to strengthen its competitiveness. Among these
recommendations are the adoption of advanced digital technologies, continuous professional
development, and the reinforcement of collaboration between different actors in the sector to
promote innovation and sustainable growth.
Keywords: Accounting industry; Regulatory framework; Digitalization; Chartered accountant;
Certified public accountant.
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Introduction
L’industrie comptable comme nous préférons de l’appeler pour concilier l’ensemble des
prestataires qui fonctionnent dans le secteur comptable, n’est pas notre propre concept. Il a été
utilisé par autres auteurs (Gaudy, 2020; Longuenesse, 2003; Macey & Sale, 2003; Macintosh,
2013; Mohammad et al., 2020; Nohayla & Zineb, 2023). En effet, l'art de compter est une
pratique ancrée dans l’histoire de l’humanité. D’ailleurs, la comptabilité est un instrument
incontournable dont les origines de l'enregistrement des données remontent à au moins 10 000
ans (Schroeder et al., 2022).
En 1494, Luca Pacioli a publié le premier ouvrage sur l’enregistrement des opérations en deux
entrées (débit et crédit). Bien qu’il soit considéré par plusieurs comme «le père de la
comptabilité», Luca n’a pas inventé ce système, il a décrit simplement les pratiques utilisées
par les marchands de Venice pendant la renaissance italienne. Ceci n’empêche pas que son
ouvrage a été le seul manuel de comptabilité au monde jusqu'au XVIe siècle (Smith, 2013).
D’autres auteurs ont discuté la comptabilité, à cette époque-là, mais la comptabilité n’était
qu’une extension de la discipline d’algèbre, et s’était limitée dans la tenue des comptes
(Schroeder et al., 2022).
Le XIXe siècle marque un tournant majeur dans l’histoire de la comptabilité, en la transformant
d’une comptabilité «marchande» à une comptabilité «industrielle», stimulé par la révolution
industrielle et l’expansion des entreprises privées. C’est d’ailleurs la période où la complexité
des affaires et l’évolution de besoin des entreprises, ont eu pour effet de transformer une simple
méthode d'enregistrement systématique des transactions en un outil indispensable à la gestion
et au contrôle des organisations. De même, durant cette période, des règles de gestion ont été
intégrées, notamment les amortissements et les calculs de coûts de revient (Félix, 2005). Cette
évolution a conduit à l’émergence graduelle de certains métiers notamment les spécialistes en
comptabilité. Ensuite, ces spécialistes se sont engagés dans l’organisation de leur métier afin
de mieux servir le grand public en matière de comptabilité (Schroeder et al., 2022).
Néanmoins, il convient de noter que les métiers comptables existaient depuis toujours et ont
évolué d’une simple collection des impôts et son comptabilisation dans les anciennes
civilisations (Brown, 2014), à un métier indépendant et incarné dans tout type d’organisation.
Progressivement, la structure institutionnelle de la profession comptable se développait en
visant l'uniformité du traitement des transactions commerciales. Ce développement a conduit à
la formation des comités de pilotage responsables de la proposition des normes régissant la
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comptabilité, leur examen et le conseil en matière des pratiques comptables. Cette évolution a
engendré l’uniformisation des pratiques comptables dans le monde entier (Unegbu, 2014) et la
parution de terme «Big» , à la fin des années 1960 pour désigner les dix premiers cabinets (en
termes de chiffre d’affaires et de nombre d’effectif) des classements professionnels américains.
Ces dix cabinets professionnels de comptabilité ont vécu des fusions successives, formant les
Big four en 2001, qui sont Price Waterhouse Coopers, KPMG, Deloitte Touche Tohmatsu et
Ernest & Young (Gow & Kells, 2018).
L’industrie comptable se métamorphosait profondément, poussée par l'avancée incessante de
technologies sur le marché. Bien que nombreuses entreprises reconnaissent le potentiel
transformateur de ces avancées, une proportion significative d’entre elles hésite à s’ajuster et à
adopter pleinement cette révolution numérique. Cette perplexité met en lumière des défis
anticipés auxquels les prestataires d’industrie comptable pourraient faire face, tels que
l’augmentation des charges financières et le besoin imminent des recrutements supplémentaires
(Lala et al., 2021).
Au Maroc, la genèse de la profession comptable est étroitement liée à son homologue française,
importée par la France pendant le protectorat, et initialement destinée à servir les besoins de la
communauté française présente dans le pays. Par conséquence, l'histoire du secteur comptable
marocain est étroitement liée à l'évolution économique et politique du pays. Elle est une
profession encore jeune au Maroc (Hassouni, 2015). Bien que l'importance de ce sujet soit de
plus en plus reconnue, la littérature scientifique présente une lacune significative en ce qui
concerne l'analyse approfondie de l'industrie comptable au Maroc. Cette étude vise à combler
cette lacune en proposant une analyse descriptive détaillée de l'industrie comptable au Maroc,
tout en explorant des perspectives d'amélioration. Dans ce contexte, une question essentielle se
pose : Comment l'industrie comptable marocaine peut-elle relever les défis de la
digitalisation et des évolutions réglementaires pour renforcer sa compétitivité ?
Pour répondre à cette question, nous avons adopté une approche méthodologique basée sur une
analyse documentaire approfondie. Cette démarche inclut l'examen des textes législatifs et
réglementaires, l'étude de publications scientifiques pertinentes, ainsi que l'analyse de la presse
spécialisée. Une revue de littérature exhaustive a également été réalisée pour contextualiser
notre recherche dans le cadre des travaux existants.
Cet article est structuré comme suit : premièrement, nous examinerons le cadre réglementaire
et institutionnel régissant la profession comptable au Maroc. Ensuite, nous analyserons la
structure et l'organisation de l'industrie comptable marocaine, en mettant en lumière les
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différents acteurs et leurs rôles. Nous aborderons les défis spécifiques auxquels le secteur est
confronté. Enfin, nous explorerons les opportunités de croissance et d'amélioration, en tenant
compte des tendances mondiales et des spécificités locales, et proposerons des
recommandations pour renforcer la compétitivité de la profession comptable marocaine.
1. Méthodologie
La méthodologie que nous allons adopter dans cette recherche, se base sur une analyse
qualitative descriptive, ambitionnant à analyser l’industrie comptable au Maroc, ses régulations
actuelles, et les défis futurs. La collecte des données s’était effectuée en se basant sur plusieurs
sources officielles :
Textes législatifs et réglementaires relatifs à l’organisations des professionnels comptables.
Rapports partagés au sites officiels des organismes régulateurs de la profession comptable
au Maroc, à savoir https://www.opca.ma/ , https://oecmaroc.com/ et
https://www.finances.gov.ma/.
Articles de la presse spécialisée : Le Matin, L'Économiste, ou La Vie Éco.
La sélection des données a pris en considération, les publications récentes datant de moins de
20 ans, en exception des lois et des réglementations vu leur critère exhaustif et crucial.
D’autre part, nous avons revu la littérature pertinente liée au sujet, afin d’identifier les défis
spécifiques au secteur. Nous avons remarqué un manque notable de publications scientifiques
traitant la profession comptable et ses particularités. Pour essayer de récolter un maximum des
publications, nous avons utilisé les principaux mots clés.
Le tableau suivant (tableau 1) présente la répartition des publications sur la profession
comptable, par année.
Tableau 1: Répartition des publications sur la profession comptable, par année
Année de publication
Nombre de publications
2003
1
2005
1
2006
1
2008
1
2009
1
2014
1
2015
2
2017
2
2018
1
2019
1
2020
2
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2021
2
2022
2
2023
4
2024
2
Total
24
Source: Auteurs
Il est possible de constater que la période allant de 2003 à 2014 est caractérisée par une
prédominance de certains auteurs, limitant ainsi la diversité des perspectives et des démarches
méthodologiques. Depuis l’année 2020, nous remarquons une tendance croissante des
recherches scientifiques étudiant le contexte de la profession comptable au Maroc. Également,
une évolution des sujets est observée en passant d'études historiques à des problématiques plus
contemporaines (digitalisation, IA).
Ainsi, la méthodologie employée dans cette étude permet d’obtenir une vue d’ensemble du
paysage actuel de l’industrie comptable marocaine et ses défis. Cette analyse exhaustive fournit
une base solide pour une analyse qualitative qui sera menée par le biais d’entretiens semi-
directifs avec les professionnels comptables marocains. Les résultats de cette analyse feront
l’objet d’une publication séparée au futur proche, complétant ainsi la présente étude.
2. La profession comptable au Maroc : État de lieux
Actuellement, le schéma comptable marocain est caractérisé par la présence de trois types de
professionnels : les experts comptables ; les comptables agréés et les comptables indépendants.
Depuis que le Maroc a obtenu son indépendance, seul le métier des experts comptables qui était
réglementé par l’État Marocain. Ce n’est qu’en 2015, que le métier des comptables agréés a
finalement atteint son tour d’organisation. Il convient de noter que seuls les experts-comptables
et les comptables agréés sont réglementés par l'État, tandis que les comptables indépendants
exercent sans cadre réglementaire spécifique.
2.1. Les experts comptables
Actuellement, et selon les dernières statistiques partagées relatives à la profession d’expert-
comptable au Maroc , telles qu’elles ont été extraites du rapport du conseil national de l’Ordre
des Experts Comptable
1
, 807 experts comptables sont inscrits à l’Ordre des Experts Comptables
au Maroc comme illustre la figure 1.
1
https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7187007902778281985/ consulté le 09/06/2024
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Figure 1: Répartition des experts comptables au Maroc par âge, par genre, par diplôme et par
région
Source: https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7187007902778281985/
En examinant la figure 1, nous constatons que la profession est majoritairement masculine,
avec environ 84% d'hommes et 16% de femmes. De plus, la figure 1 révèle une concentration
significative des experts-comptables dans les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-
Kénitra, qui regroupent ensemble près de 88% des professionnels inscrits. Cette concentration
géographique reflète l'importance économique de ces régions et souligne le déséquilibre de la
distribution des services comptables à travers le pays.
2.2. Les comptables agréés
Selon les listes publiées sur le site officiel de ministère de l’Économie et de Finance, 3934
comptables agréés sont inscrits actuellement dans le tableau des comptables agréés au Maroc.
Nous excluons de notre compte ceux qui sont actuellement en train de passer l'examen
d'aptitude professionnelle, ceux qui suivent une formation spécialisée, ainsi que ceux qui seront
admis en 2025.
En l'absence des rapports annuels officiels détaillés sur la profession de comptable agréé au
Maroc, qui devraient être mis à disposition par le site officiel, nous avons élaboré les Figures 2
et 3 pour pallier ce manque d'informations.
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Figure 2: Répartition des comptables agréés par
genre
Figure 3: Répartition des comptables agréés par région
Source: Auteurs
La figure 2 illustre la répartition des comptables agréés par genre. Nous constatons que la
profession est majoritairement masculine, avec environ 87% d'hommes et 13% de femmes, ce
qui révèle un déséquilibre de genre significatif. La figure 3 présente la répartition régionale des
comptables agréés au Maroc. Elle montre une concentration élevée de professionnels dans les
régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra, qui regroupent ensemble près de 46% des
comptables agréés du pays. Cette concentration géographique suggère une centralisation des
activités économiques et professionnelles dans les principales zones urbaines, laissant des
régions entières avec un accès limité aux services comptables professionnels.
3. Cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la profession comptable au
Maroc
Cette partie analysera les lois, les décrets et les organismes chargés de réguler l'exercice de la
comptabilité au Maroc.
3.1. Cadre législatif de la profession comptable au Maroc
Comme annoncé antérieurement, le contexte marocain est caractérisé par la présence de deux
métiers des professionnels en comptabilité qui sont réglementés par des lois spécifiques aux
métiers, à savoir les experts comptables et les comptables agréés. Le tableau 2 ci-dessous
présente une synthèse détaillée des lois et réglementations spécifiques à chaque catégorie
professionnelle, ainsi que les principaux apports de ces cadres législatifs.
Femme
13%
Homme
87%
Femme Homme
1200
602
545
482
422
256
218
77
73
29
26
4
Casablanca - Settat
RABAT-SALE-KENITRA
MARRAKECH-SAFI
TANGER-TETOUAN-AL…
FES MEKNES
SOUS MASSA
BENI-MELLAL-KHENIFRA
Drâa - Tafilalet
L'Oriental
Laayoun sakia hamra
GUELMIM-OUED NOUN
DAKHLA
0 500 1000 1500
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Tableau 2: Cadre législatif de l'industrie comptable au Maroc
Catégorie
Loi
Description
Expert-
comptable
Loi n° 15-89 réglementant la profession d'expert-
comptable et instituant un ordre des experts comptables
Régit la profession d'expert-comptable au Maroc en créant l’Ordre des Experts-
Comptables.
Définit les rôles de l'expert-comptable, impose des conditions strictes d'accès à la
profession, et établit des obligations de responsabilité civile et de déontologie
professionnelle.
Décret n° 2-93-521 du 30 août 1993 pris pour
l'application de la loi n° 15-89 réglementant la
profession d'expert-comptable et instituant un ordre
des experts comptables
Encadre l'exercice de la profession d'expert-comptable au Maroc.
Attribue au ministre des Finances la supervision des experts-comptables et définit
les critères de reconnaissance des diplômes équivalents.
Détaille en outre la composition des conseils régionaux et national, les procédures
disciplinaires et les conditions de création des sociétés d'experts-comptables.
Dahir n° 1-96-124 du 30 août 1996 portant
promulgation de la loi n°17-95 relative aux sociétés
anonymes
Introduit l'obligation pour les sociétés anonymes de désigner un ou plusieurs
commissaires aux comptes (CAC).
Confère aux professionnels membres de l'Ordre des Experts-Comptables le
monopole de l'exercice de la fonction de commissariat aux comptes.
Instruction conjointe du 28 juillet 1995 relative aux
équivalences avec le Diplôme National d'Expert-
Comptable
Détermine les procédures de dépôt et d'évaluation des demandes d'équivalence au
diplôme national d'expert-comptable.
Comptable
agréé
Loi n° 127-12 réglementant la profession de comptable
agréé et instituant une organisation professionnelle des
comptables agréés (2015)
Réglemente la profession des comptables agréés au Maroc
Instaure l’Organisation Professionnelle des Comptables Agréés (OPCA)
Définit les conditions d'inscription à l'OPCA, les modalités de son fonctionnement
et les dispositions transitoires pour les professionnels en exercice libéral
Décret n° 2-15-806 du 24 mars 2016 pris pour
l'application de la loi n° 127-12 réglementant la
profession de comptable agréé et instituant une
organisation professionnelle des comptables agréés
Encadre l'examen d'aptitude professionnelle requis pour s'inscrire à l'Organisation
Professionnelle des Comptables Agréés (OPCA).
Assure le niveau de qualité et de compétence des comptables agréés en instaurant un
cadre rigoureux pour l'accès à la profession et l'évaluation continue des compétences
professionnelles.
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Catégorie
Loi
Description
Loi n° 53-19 portant réforme de la loi 127-12 relative
aux comptables agréés (2021)
Modifie et complète la loi n° 127-12 régissant la profession de Comptable Agréé au
Maroc.
Améliore le cadre réglementaire en définissant clairement les conditions d'accès à la
profession, les modalités d'inscription à l'Organisation Professionnelle des
Comptables Agréés (OPCA) et en introduisant de nouvelles mesures pour renforcer
la discipline et l'éthique professionnelles.
Encadre les pratiques comptables et d'assurer une plus grande transparence et qualité
au sein de la profession comptable marocaine.
Source: Auteurs
Cette analyse montre que bien que les deux professions partagent des objectifs communs en termes de qualité et de fiabilité de l'information
financière, elles diffèrent par le niveau de responsabilité et le champ d'intervention. Cette dualité réglementaire reflète la structure du marché
comptable marocain et pose des défis en matière de coordination et d'harmonisation des pratiques.
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3.2. Cadre réglementaire de la profession comptable au Maroc
3.2.1. Les experts comptables
Le code de déontologie forme le fondement essentiel de la réglementation de la profession
d'expertise comptable. Il définit les obligations déontologiques des membres de l'Ordre, dans
l'exercice de leurs missions et dans leurs interactions avec les clients, les confrères, les instances
ordinales et les administrations (Malamane, 2003). Ce code de déontologie peut revêtir deux
dispositions principales ; soit un ensemble de principes généraux régissant les normes de la
conduite estimée par les membres de l’ordre, soit un recueil des règles spécifiques définissant
les comportements inacceptables et les sanctions engendrées en cas de violation . Le cadre
réglementaire de la profession comptable au Maroc comprend le projet du code des devoirs
professionnels, les dispositions relatives au fonctionnement des organes de l'Ordre, les
modalités d'élection des conseils de l'Ordre, ainsi que le règlement du stage professionnel. De
plus, l’ordre a inclut aussi un arsenal complémentaire de règles relatives à l’incompatibilité et
l’indépendance, aux honoraires ainsi qu’au contrôle de l’activité professionnelle (Malamane,
2003). En 2020, une mise à jour de code des devoirs professionnels a été publiée.
3.2.2. Les comptables agréés
Le règlement interne de métier des comptables agréés a été adopté lors de la promulgation de
décret n° 2.21.664 publié le 6 mai 2022, visant à mettre en œuvre les dispositions de la loi n°
127.12 régissant la profession de Comptable Agréé et instituant l'Organisation Professionnelle
des Comptables Agréés (OPCA), telle que modifiée et complétée par la loi n° 53.19. Ce
règlement définit l’ensemble des règles générales de l’OPCA, ses devoirs et son organisation.
En ce qui concerne les devoirs professionnels des comptables agréés et leur code de
déontologie, ils viennent d’être discutés par le projet de décret n°2.23.150 adopté par le Conseil
de gouvernement le 07 mars 2024
2
.
3.3. Cadre institutionnel de la profession comptable au Maroc
3.3.1. Experts comptables
L’ordre des experts comptables assume un rôle critique dans la gouvernance de la profession
comptable au Maroc. Investi dans une mission d'encadrement et de régulation, l’Ordre des
Experts Comptables veille au respect des normes éthiques et déontologiques, garantit la
conformité légale des pratiques, gère l'admission des nouveaux membres, défend les intérêts de
2
https://www.cg.gov.ma/ar/node/11702 consulté le 07/06/2024
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la profession et représente les experts-comptables auprès des autorités et des organisations
internationales. Sa structure organisationnelle, composée du Conseil National, des Conseils
Régionaux, des commissions nationales et de l'administration, lui permet de remplir
efficacement ses missions et de participer activement à l'amélioration de la fiabilité et de la
transparence des données financières.
3.3.2. Comptables agréés
Le métier des comptables agréés au Maroc est gouverné par l’Organisation Professionnelle des
Comptables Agréés (OPCA), créée par les lois 127-12 et 53-19. L’OPCA veille au respect de
l'éthique, à la conformité légale des pratiques, à l'admission de nouveaux membres compétents
et à la défense des intérêts de la profession. Cette organisation est composée d’un Conseil
National et des Conseils régionaux ainsi que des commissions.
Bien que le cadre réglementant la profession comptable marocaine offre actuellement une
structure bien définie et une organisation robuste, il est toujours en évolution croissante,
impacté par la volonté de l’État régulateur d’instaurer la transparence et d’assurer l’alignement
avec les exigences locales et internationales. Ceci présente sûrement des opportunités
importantes, mais également des défis pour les professionnels, notamment en termes
d'adaptation continue aux nouvelles exigences.
4. Défis de la profession comptable au Maroc
4.1. Digitalisation de l'administration publique
L'ère numérique a bouleversé le paysage des administrations fiscales à travers le monde,
déclenchant une révolution sans précédente dans les modalités de collecte et de gestion des
recettes publiques. Le Maroc, pays en plein essor économique, ne demeure pas en marge de
cette révolution et s'inscrit résolument dans cette dynamique de mutation, en s'efforçant de
digitaliser son administration fiscale pour en optimiser l'efficacité. Au cœur de cette
métamorphose, le contrôle fiscal trône en tant que pivot des préoccupations, incarnant la pierre
angulaire de la vérification et de l'application des obligations fiscales (Aafir et al., 2023).
Le programme de transformation numérique de la Direction Générale des Impôts (DGI) est
guidé par la vision de devenir une administration moderne et connectée répondant aux besoins
en constante évolution des contribuables. Au cœur de cette stratégie se trouve la mise en place
de services en ligne, permettant aux contribuables de remplir leurs obligations fiscales par voie
électronique. L'introduction de la télédéclaration et du télépaiement en 2017 a constitué une
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étape importante vers cet objectif, en offrant aux contribuables une plateforme pratique et
accessible pour le respect de leurs obligations fiscale (Misoid et al., 2019).
El Ghiouan & El Adnani (2023) ont analysé l’impact de la digitalisation sur la performance de
l'administration fiscale marocaine. Ils ont souligné que la digitalisation a connu un succès
fulgurant, avec une explosion du nombre de télédéclarations passant de 42 506 en 2013 à 4 967
669 en 2021 et des télépaiements passant de 53,01 milliards de DH en 2013 à 145,79 milliards
de DH en 2021, permettant à la DGI de se focaliser sur des activités stratégiques. Par ailleurs,
les données partagées par les auteurs révèlent une augmentation substantielle des recettes
fiscales supplémentaires issues des opérations de contrôle fiscal, sur place et sur pièces, ainsi
que celles résultant des actions de recouvrement forcé, avec une progression de 7,042 milliards
de dirhams en 2011 à 10,590 milliards de dirhams en 2021.
D’autre part, et selon une étude faite par (Oukhit et al., 2023) , un niveau d’évaluation positif a
été constaté vis-à-vis les interfaces en ligne de la DGI et l’Office Marocain de la Propriété
Industrielle et Commerciale (OMPIC), suggérant ainsi une confirmation des attentes d’une
grande partie des professionnels enquêtés.
Cependant, l’adoption de la dématérialisation dans le système fiscal présente un certain nombre
de défis qui peuvent limiter son impact positif sur le consentement à l'impôt. L’administration
fiscale elle-même peut rencontrer des difficultés dans l'adaptation à la dématérialisation. La
maîtrise des nouvelles technologies peut être insuffisante chez certains fonctionnaires,
notamment les plus âgés, ce qui peut nuire à l’efficacité des procédures dématérialisées et à
ralentir leur mise en œuvre. De même, la mise en place de démarches administratives
dématérialisées nécessite une infrastructure informatique fiable et performante. La qualité du
réseau internet est un facteur déterminant pour assurer une accessibilité fluide et éviter des
ruptures de service qui pourraient entraîner des conséquences néfastes sur le civisme fiscal. Des
investissements dans les infrastructures numériques sont indispensables pour garantir une
expérience utilisateur satisfaisante et favoriser l'adoption de la dématérialisation (Hossni,
2022).
Ces limitations obstruant l’administration fiscale, se propagent et impactent ses parties
prenantes et notamment les professionnels de la comptabilité. La digitalisation de
l’administration publique a souvent augmenté la pression sur les comptables, qui sont déjà
accaparés par leurs obligations traditionnelles et se sont retrouvés abasourdis devant les
nouvelles exigences technologiques. L’émergence des problèmes techniques, des erreurs de
système et la nécessité de réapprendre certains aspects de leur travail ont entrainé une surcharge
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de travail supplémentaire, aggravant ainsi la charge existante. Cette dualité de responsabilités
résulte aux niveaux de stress élevés et impacte occasionnellement la qualité du travail fourni
aux clients. En outre, les professionnels de l’industrie comptables investissent des temps
considérables pour s’approprier des nouveaux outils et vérifier minutieusement le respect de
toutes les exigences fiscales.
D’autre part, la digitalisation des procédures fiscales a soulevé des nouvelles préoccupations en
matière de protection des données, obligeant les professionnels comptables à acquérir des
compétences en cybersécurité et à adopter une vigilance accentuée pour la préservation de
l'intégrité des informations financières sensibles des clients et la prévention des cyberattaques.
Cependant, l’administration fiscale ne propose pas le soutien adéquat aux professionnels de la
comptabilité, en ce qui concerne la communication, l’accompagnement et la documentation
claire et concise liée aux nouveautés proposées.
4.2. Domination du « Big Four »
Les «Big Four» dominent le marché mondial dans plusieurs secteurs clés à savoir la
comptabilité, le conseil légal et fiscal et l’audit financier (Gow & Kells, 2018). Le Maroc ne
s’échappe pas à cette règle. Le secteur de l'audit au Maroc, un des domaines d’intervention des
experts comptables, joue un rôle crucial dans la transparence financière et la conformité des
entreprises aux normes comptables. Cet environnement professionnel en constante évolution
est caractérisé par une pluralité de cabinets, chacun contribuant avec son expertise unique. Les
Big Four règnent en maîtres sur le marché, concentrant environ 70% des parts (El Fakir, 2024).
En 2015, l’industrie comptable marocaine a connu une avancée significative avec l'adoption de
la loi 127-12. Cette loi, relative à la réglementation de la profession de comptable agréé et
instituant l'Organisation Professionnelle des Comptables Agréés (OPCA), a abrogé le décret
précédent et a octroyé le monopole de la tenue et de la supervision des comptes des entreprises
à deux catégories de professionnels : les experts-comptables et les comptables agréés (Grine,
2019). Néanmoins, la persistance de la prédominance des grands cabinets, et notamment des
Big Four, soulève des interrogations quant à la concurrence et à l'accès équitable aux services
comptables. Cette domination est justifiée selon (Rguibi et al., 2021), par plusieurs
déterminants, notamment la réputation et la qualité des audits fournis par ces cabinets. Les «Big
Four» sont perçus comme offrant des services d'audit de haute qualité, soutenus par leur taille,
leur expérience et leurs systèmes d'information sophistiqués. La gestion des ressources
humaines, avec des politiques de recrutement et de formation efficaces, assure un niveau élevé
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de professionnalisme et de compétence. En outre, l'indépendance et la capacité des Big Four à
résister aux pressions des dirigeants sont des facteurs déterminants. Enfin, la concentration du
marché et le monopole des Big Four limitent les options des grands cabinets, renforçant ainsi
leur domination.
D’autre part, El Fakir (2023) a étudié l’impact de l’appartenance de commissaire aux comptes
à un réseau de « Big Four » , et a conclu que ceci n’a pas d’effet significatif sur la qualité des
rapports financiers. Cette observation remet en question la théorie dominante postulant qu'une
affiliation à un réseau international d'audit (Big Four) rehausse la qualité de l'audit et, par
extension, la fiabilité de l'information financière. En effet, cette théorie présuppose que les
cabinets du Big Four procèdent à des contrôles plus rigoureux et appliquent des normes de
qualité plus élevées, et bénéficient d'une crédibilité accrue par rapport aux cabinets non-
membres du Big Four. Des réflexions approfondies et des mesures ciblées sont nécessaires pour
favoriser un paysage comptable marocain plus dynamique, inclusif et porteur de valeur ajoutée
pour l'économie nationale.
4.3. Une institutionnalisation fragmentée
Selon Mohamadi Rachdi El Yacoubi, l’ex-président de l’OPCA, dans son interview avec
l’Opinion (El Yacoubi, 2021), la fragmentation du paysage comptable marocain et la diversité
des acteurs, sont des défis que la profession comptable confronte. D’ailleurs, cette
fragmentation se manifeste par la coexistence de divers niveaux de praticiens et d'organisations,
chacun ayant des rôles et des responsabilités précises, assujettis à des cadres juridiques
différenciés. Cette multiplicité de cadres juridiques peut parfois engendrer des juxtapositions et
des nébulosités dans les responsabilités et les compétences des différentes catégories de
professionnels.
La fragmentation se reflète également dans les pratiques professionnelles variées. Les grandes
firmes comptables internationales, présentes au Maroc, appliquent souvent des normes et des
méthodes de travail différentes de celles des cabinets locaux. De plus, les niveaux de formation
et de compétence peuvent varier considérablement, allant des diplômés des grandes écoles de
commerce et d'administration, comme l'ISCAE, aux praticiens ayant une expérience
professionnelle sans formation académique formelle.
Le paysage comptable marocain, caractérisé par sa fragmentation et sa pluralité de pratiques
professionnelles, soulève des difficultés considérables en termes de réglementation, de
coordination et d'harmonisation. Afin de surmonter ces obstacles, des efforts soutenus de
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réforme et de normalisation sont requis, visant à établir une profession comptable cohérente et
alignée aux standards internationaux, tout en s'adaptant aux spécificités de l'économie
marocaine
D’ailleurs, Mohamadi Rachdi El Yacoubi recommande la fusion des Ordres des Experts-
Comptables et des Commissaires aux Comptes en une entité unique. Cette unification
s'accompagnerait de la création de deux tableaux professionnels distincts :
Tableau des Experts-Comptables : Ce tableau intégrerait les experts-comptables actuels et
les comptables agréés, reconnaissant ainsi l'expertise et les compétences de ces deux
professions.
Tableau des Commissaires aux Comptes : Ce tableau serait composé exclusivement
d'experts-comptables, garantissant un niveau élevé de spécialisation et d'expérience dans le
domaine de l'audit légal.
4.4. Nouvelles normes de IFRS
L'adoption croissante des Normes Internationales d'Information Financière (International
Financial Reporting Standards : IFRS) en Europe et l'évolution synchrone des pratiques
comptables internationales exercent une influence multidimensionnelle sur l'environnement
financier du Maroc (El Oud et al., 2021). Pour donner suite à son engagement dans le processus
de la modernisation économique et financière et de libre-échange, le Maroc se situe
actuellement à la croisée des chemins en matière de la normalisation comptable. D'un côté, le
Code Général de Normalisation Comptable (CGNC) et son Plan Comptable Général 1992
régissent la comptabilité des entreprises marocaines. D’autre part, les Normes IFRS s'imposent
pour les comptes consolidés des établissements de crédit et des sociétés cotées. Par conséquent,
les entreprises marocaines se trouvent dans l’obligation s’adopter les normes IFRS et de
s’adapter aux changements résultants, afin d’optimiser leur accès aux marchés financiers
internationaux et attirer plus des investissements étrangers. La transition vers les IFRS depuis
2005 représente un défi majeur pour le Maroc, nécessitant une adaptation des pratiques
comptables nationales, une formation des professionnels comptables et une sensibilisation des
acteurs économiques. En relevant ce défi, le Maroc pourra renforcer son intégration dans
l'économie mondiale et consolider sa position en tant que destination attractive pour les
investissements étrangers (Baghar, 2017). Les professionnels de comptabilité ne s’échappent
pas à ce défi. La complexité inhérente aux normes IAS/IFRS, tant sur le plan normatif que
technique, a mis en évidence les difficultés rencontrées par les praticiens. Ils peinent à maîtriser
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pleinement l'ensemble du corpus, et à anticiper les effets de l’application de ces normes sur les
états financiers (Zaim et al., 2020).
Ghandari (2018) a discuté l’impact de la transition vers les normes IFRS sur les missions
exercées par les commissaires aux comptes qui sont des experts comptables et a conclu que
cette transition impliquera des mutations profondes au niveau de l’organisation des ressources
humaines et technologiques. De même, il a souligné le fait que si l'objectif fondamental de la
mission d'audit demeure inchangé, la complexité croissante des normes IFRS, l'évolution
constante du référentiel comptable et le manque de préparation adéquate des entreprises
constituent des défis majeurs pour les auditeurs financiers. Ces facteurs introduisent de
nouveaux risques qu'ils doivent prendre en compte pour mener à bien leur mission.
Bien que le contexte marocain présente ses propres défis, la transition vers de nouvelles normes
comptables n'est pas aisée, même dans des pays où l'industrie comptable est plus développée.
Aux États-Unis, par exemple, Bierstaker et al. (2016) ont discuté l’état de la préparation des
professionnels de la finance à l’adoption de l’IFRS et suggèrent un besoin urgent d'intensifier
les efforts de la formation. Les auteurs recommandent de renforcer la préparation des
responsables financiers et la formation des étudiants, des comptables et des professionnels
américains assumant d'importantes responsabilités financières. Ces recommandations trouvent
un écho chez Arya (2024) qui a souligné l’importance des investissements massifs dans des
programmes de formation et de sensibilisation afin de permettre aux préparateurs et aux
auditeurs d'effectuer une transition efficace vers un nouveau régime comptable.
4.5. Rentabilité des services
L’industrie comptable marocaine est très compétitive et englobe de nombreux praticiens non
agréés en parallèle avec le secteur réglementé, qui offrent quasiment le même service. Cette
rivalité intense peut entraîner une baisse des tarifs, affectant ainsi la viabilité économique des
cabinets réglementés. N’ayant pas l’obligation de s’investir dans la formation ou l’adhésion aux
organismes professionnels, ces praticiens proposent des tarifs minimes par rapport aux autres
cabinets réglementés par l’État. El Ghali Khadir, membre du premier conseil national de
l’OPCA, a relevé ce défi en précisant que les cabinets souffrent d’une baisse considérable de
chiffre d’affaires en raison de la limitation des champs d’intervention chez les comptables
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agréés ( la comptabilité traditionnelle et le conseil juridique et fiscal, etc.), ainsi que le nombre
croissant des intervenants non agrées qui ne sont soumis à aucune réglementation.
3
L’ancien président de l’OPCA M. Mohamadi Rachdi El Yacoubi déclare dans son interview
prémentionné que les comptables agréés doivent travailler sur l’établissement des tarifs
minimums de leurs différents services offerts, notamment la tenue de la comptabilité, et la
constitution ou la modification juridique des entreprises. Ces tarifs doivent être basés sur un
ensemble des critères tels que la complexité de la mission, les ressources utilisées et les
compétences nécessaires. De même, ces tarifs doivent être publiés afin de garantir la
transparence et l’accessibilité par tout type de client.
D’autre part, en 2019, le Conseil National de l'Ordre des Experts Comptables a émis une
directive instaurant un tarif minimum pour les missions d'audit légal et contractuel. Cette
mesure, qui visait à harmoniser les pratiques tarifaires et à garantir une juste rémunération des
professionnels de l'audit, a été rendue obligatoire à compter du 1er janvier 2020. Toutefois, une
nouvelle directive "budget-temps" a remplacé la directive précédente, s'abstenant de fixer un
prix horaire minimum à appliquer pour les missions d'audit financier et comptable, à partir du
10 novembre 2023.
4
En outre, les autres services offerts par les experts comptables ne sont pas
unifiés et souvent sont critiqués par l’excès de leurs honoraires (Malamane, 2003). Cependant,
comment juger que les prix sont élevés par rapport à un service offert qui n’a pas des prix
référentiels tenant en compte le volume de la diligence, les frais de la mission, la technicité du
dossier, et la notoriété du fait de l’ancienneté de prestataire ?
5
.
À l’échelle mondiale, il s’était avéré que l’influence du pouvoir financier des clients sur la
capacité de négociation des cabinets d'audit est particulièrement notable dans les pays
industrialisés, où l’omniprésence des grandes entreprises dotées des structures financières
solides leur permet de dicter des conditions tarifaires avantageuses. Néanmoins, le marché de
l'audit au Maroc se distingue par la prédominance des petites et moyennes entreprises (PME),
ce qui confère aux cabinets d'audit un pouvoir de négociation plus important. De plus, la
concurrence accrue sur ce marché joue un rôle déterminant dans la fixation des honoraires
d'audit (Moutahaddib, 2017).
3
https://www.lavieeco.com/affaires/les-comptables-agrees-en-pleine-crise/ consulté le 23/06/2024
4
https://www.lavieeco.com/affaires/entente-sur-les-prix-lordre-des-experts-comptables-accepte-la-sanction-du-
conseil-de-la-concurrence/ consulté le 07/06/2024
5
https://www.lec.ma/honoraires-expert-comptable-casablanca consulté le 07/06/2024
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Dans l'optique de répondre aux enjeux cruciaux de rentabilité et d'efficience opérationnelle, El
Fakir (2024) recommande que les cabinets d'expertise comptable doivent opérer une mue
profonde de leur modèle économique. Cette transformation implique un détournement des
missions classiques à faible valeur ajoutée, telles que la saisie comptable et les bilans annuels.
Ces tâches, chronophages et peu rémunératrices, doivent être externalisées ou automatisées,
afin de libérer de temps et s’orienter vers des prestations de conseil haut de gamme qui créent
une forte valeur ajoutée à la fois pour les cabinets et pour les clients.
Yigitbasioglu et al. (2023) ont montré que l’automatisation des tâches comptables a un effet bi-
dimensionnel sur la baisse des fonctions comptables traditionnelles chez les professionnels
comptables, et la croissance des fonctions liées aux conseils et à la gestion des risques.
4.6. Besoin aux talents
Soumis à l'impératif d’acquérir des nouveaux talents et dans un contexte marqué par la rareté
des profils qualifiés, les professionnels de la comptabilité, doivent repenser leurs stratégies de
recrutement afin d’identifier et attirer des talents à haut potentiel (El Fakir, 2024) et qui seront
un maillon fort dans la chaîne de la création de la valeur.
Dans leurs étude, Fadili & Souaf (2018) ont identifié 6 types des talents qui sont les plus
demandés à savoir l’esprit critique, la créativité, l’aptitude à la collaboration, la capacité de
résolution des problèmes, la pensée informatique et la littératie numérique, afin d’élever le
profil de la marque fédérale de cabinet d’expert-comptable, et créer de la valeur ajoutée pour
toutes ses parties prenantes. Cependant, l’investissement dans la formation des collaborateurs
en communication, selon ces auteurs, est «l'huile du fonctionnement des processus de création
de valeur».
Le besoin en talents en matière de la profession comptable, est un défi global discuté par
plusieurs auteurs à l’échelle mondiale (Bloom & Myring, 2008; Edgley et al., 2017; Jackson et
al., 2023). Selon Payne (2002), loin d’être une simple réalité, le besoin en talents dans la
profession comptable met en lumière un autre défi, à savoir l’absence de vision, de motivation
et des perspectives d’évolution dont témoignent de nombreux cabinets d'experts-comptables.
En Roumanie, Rîndașu (2017) a confirmé l'écart entre les compétences que les praticiens
développent dans l'environnement académique et les attentes des entreprises et a soutenu que
le non-alignement de la formation universitaire sur les nouvelles exigences engendrera à moyen
et long terme une pénurie de compétences critiques pour les employeurs.
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Les professionnels de métier d’audit exercé par les cabinets d’expertise comptable au Maroc,
sont largement préoccupés par la question de la gestion des talents. Une étude internationale
réalisée par Protiviti, une société de conseil internationale, a porté sur les principaux risques
pour les responsables de l'audit interne. Cette étude a classé la gestion des talents et des
compétences au troisième rang des principaux risques auxquels sont confrontés les responsables
de l'audit en 2024 et au deuxième rang à l'horizon 2034. Cette préoccupation s'inscrit dans un
contexte de concurrence accrue pour le recrutement et la rétention des talents qualifiés dans le
domaine de l'audit interne. Le nombre insuffisant des professionnels expérimentés sur le marché
du travail, associé au départ à la retraite de la génération des baby-boomers, accentue davantage
ce défi. En effet, l'acquisition, la valorisation et la rétention du capital humain hautement
qualifié constituent des enjeux stratégiques majeurs pour les cabinets d'expertise comptable au
Maroc
6
.
Outre les problèmes liés au recrutement et à la fidélisation des talents, 37 % des directeurs de
l'audit ont exprimé leur inquiétude quant à leur capacité à développer les compétences et à
former les collaborateurs de l'audit interne. En conséquence, les dirigeants explorent diverses
approches pour combler le déficit de talents
7
.
Les crises pandémiques, les événements climatiques extrêmes, les conflits et les
bouleversements technologiques s'inscrivent désormais dans le paysage mondial, s'ajoutant aux
transformations profondes que connaît déjà la profession comptable. L'évolution des modes de
travail et de gestion de l'information impose une révision des compétences requises pour les
comptables. Aussi bien les universitaires que les professionnels s'accordent sur l'importance
croissante des compétences non techniques, au-delà des compétences techniques
traditionnelles, pour la création de valeur par les comptables. Martins et al. (2023) ont insisté
sur l’importance des compétences non techniques pour l'avenir de la profession comptable, face
aux turbulences à venir, en mettant l'accent sur le rôle primordial des établissements
d'enseignement supérieur dans leur développement.
4.7. Un système fiscal en profonde mutation
En s'inscrivant dans une dynamique de réforme fiscale soutenue au cours de trois dernières
décennies, le Maroc témoigne une volonté politique déterminée d'ajuster son système fiscal aux
6
https://www.protiviti.com/us-en/survey/top-risks-chief-audit-executives-2024#4 consulté le 26/06/2024
7
https://www.fm-magazine.com/news/2023/mar/companies-scrambling-secure-tech-talent-internal-audit-
teams.html consulté le 26/06/2024
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mutations économiques et sociétales profondes que traverse le pays (Zaam & Yousfi, 2021).
Chaque année, et depuis la grande réforme des années 80, des nouvelles dispositions fiscales
sont introduites à travers la loi de finances, naviguant entre les impératifs macroéconomiques
et les défis budgétaires tout en soutenant les initiatives socio-économiques du gouvernement.
Cette instabilité chronique, même qu’elle est bénéfique pour certains acteurs, impose une
charge administrative lourde aux professionnels de la comptabilité qui tentent sans cesse de ne
pas manquer le train des réformes fiscales, et de respecter toute nouvelle exigence publiée.
4.8. Formation continue
À la suite des mutations constantes de l’industrie comptable au Maroc, la formation continue
des professionnels de l’industrie comptable est cruciale afin de respecter et promouvoir les
valeurs fondamentales de la profession. D’ailleurs, et comme préalablement mentionné, les
défis de la normalisation, de la digitalisation et de l’instabilité des lois dans le contexte marocain
relèvent des défis majeurs pour la formation des professionnels de la comptabilité. Ils se
trouvent dans l’obligation complète de mettre à jour constamment leurs compétences afin de
s’adapter aux dernières évolutions réglementaires, techniques et technologiques. Sido &
Lakrarsi (2021) ont mené une étude aux seins des cabinets des experts comptables au Maroc et
ont conclu que 47% des cabinets interrogés ont affirmé l’absence d’une politique en matière de
formation continue de leurs collaborateurs. Cette situation a un impact significatif sur la
capacité des cabinets à offrir aux clients des nouveaux services de qualité, tout en affectant
négativement le bien-être des collaborateurs en augmentant leur niveau de stress.
D’autre part, Roussi (2022) souligne l'importance cruciale des investissements dans la
formation aux nouvelles technologies, notamment l'intelligence artificielle, dès la création de
l'entreprise. Selon l'auteur, ces investissements sont essentiels pour créer de nouvelles sources
de valeur ajoutée dans les pratiques professionnelles, et pour développer de nouvelles
compétences sociales. Ces adaptations sont considérées comme nécessaires pour éviter le risque
de chômage qui pourrait menacer les professionnels ne s'adaptant pas aux nouvelles tendances
du marché. De même, El Fakir (2024) met en lumière la nécessité d’une identification
systématique des besoins en formation des professionnels du secteur, afin de veiller au
développement continu de leurs compétences et connaissances.
L'évolution rapide du paysage comptable, marquée par des mutations techniques et
technologiques profondes, impose les experts-comptables marocains à s'adapter en
permanence. Cette nécessité d'adaptation est traduite lors des Assises de la Profession
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Comptable par une réflexion poussée sur la normalisation et la responsabilité éthique. C'est
dans ce contexte que la formation continue s'impose comme un élément clé pour relever ces
défis. Faïçal Mekouar a ainsi insisté sur l'importance de développer les compétences
professionnelles des experts-comptables afin d'assurer la fiabilité et l'efficacité des services
offerts. "La mission de tiers de confiance repose sur trois piliers : la responsabilité, la
normalisation et la formation continue", a-t-il rappelé. "Et l'élargissement de ce rôle et des
conditions de son exercice est au cœur de ces Assises".
8
En conclusion, l’'industrie comptable marocaine se distingue par ses particularités
réglementaires et institutionnelles. Les défis identifiés montrent la nécessité d'adaptations
continues pour améliorer l'efficacité et la conformité, tout en soutenant la croissance et la
modernisation du secteur.
5. Perspectives d’amélioration
Les défis mentionnés auparavant, nécessitent une forte volonté de la part des professionnels
comptables afin de les surmonter et les transformer en des opportunités uniques favorisant
l’évolution et l’innovation.
Les professionnels de l’industrie comptable marocaine doivent penser hors des sentiers battus
des services classiques de comptabilité et d’audit des comptes, en se lançant dans d’autres
services promettants, tels que le conseil aux entreprises, l’audit des systèmes d’informations
comptables, les formations en ce qui concerne les nouveautés réglementaires et l’assistance
dans la planification financière.
D’autre part, la transformation digitale est là et nous ne pouvons pas la fuir. Les professionnels
comptables marocains, doivent alors apprendre à s’adapter aux évolutions technologiques, et à
les intégrer dans leur modèle de business, pour réaliser des gains de temps et d’efficacité. Ils
doivent également être préparés pour gérer les risques inhérents aux systèmes d’information, et
avoir des pratiques qui mettent en évidence l’intégrité de l’information financière et sa sécurité
(Belhaj et al., 2024). Cette approche doit être participative, en prioritisant la sensibilisation
accrue de personnel, le lancement des formations continues, et la veille à promouvoir une
culture de sécurité où chacun se sent responsable soit la direction, le management intermédiaire
ou les collaborateurs (top-down).
8
https://lematin.ma/economie/les-experts-comptables-face-aux-defis-technologiques-et-ethiques/228169
consulté le 29/06/2024
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En outre, les cabinets comptables doivent développer leurs modes de gestion des ressources
humaines. Cette évolution devrait s’articuler autour de deux axes principaux : d’une part, la
valorisation et la fidélisation des collaborateurs clés, et d’autre part, l’attraction de nouveaux
talents partageant les mêmes valeurs. Pour ce faire, les cabinets doivent mettre l’accent sur les
opportunités de formation, de développement professionnel et des rémunérations compétitives.
Parallèlement, la création d’un environnement de travail favorable et une marque employeur
sophistiquée, s’avèrent essentiels pour attirer et retenir les talents de haut niveau.
Pour résumer, il est le temps que l'industrie comptable au Maroc tire parti des opportunités
offertes par l'innovation et embrasse le changement afin de survivre et de prospérer dans un
contexte mondialisé, tout en répondant de manière efficace aux défis posés par les exigences
réglementaires et la pression exercée par les clients.
Globalement, l’avenir de la profession repose sur sa capacité à s’adapter , à évoluer et à
s’inscrire dans une approche proactive face aux risques et aux changements structurels qui
marquent le monde d’aujourd’hui.
Conclusion et perspectives futures
En conclusion, cet article dresse un panorama détaillé des acteurs de l’industrie comptable
marocaine, mettant en lumière son évolution, son état actuel, ainsi que les défis auxquels elle
fait face. Certes que l’industrie comptable marocaine a connu une transformation significative
au cours des dernières décennies, marquée par une professionnalisation accrue et une adaptation
progressive aux normes internationales. Cependant, des défis persistent, notamment en termes
d'harmonisation des pratiques et d'application uniforme des normes.
De plus, la vague de la transformation digitale est déclenchée sur tous les niveaux au Maroc,
touchant particulièrement l’administration publique qui est la partie prenante la plus influente
de l’industrie comptable marocaine. Si cette transformation digitale a certes engendré des
avancés intéressantes en ce qui concerne l’efficacité opérationnelle , elle a également soulevé
des questions sérieuses concernant la sécurité de l’information et la gestion des risques.
Pareillement, la formation et le développement des compétences apparaissent comme des
enjeux centraux. Face à l'évolution rapide des pratiques et des technologies, il est impératif de
renforcer les programmes de formation initiale et continue pour assurer la compétitivité et la
pertinence de la profession à long terme.
Ces constats ont des implications managériales significatives. Les cabinets comptables au
Maroc doivent adopter stratégiquement les technologies numériques pour améliorer leur
efficacité et rester compétitifs sur le marché globalisé. Il est crucial de mettre en place des
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programmes de formation continue pour doter les professionnels des compétences nécessaires
face aux évolutions technologiques et réglementaires. De plus, le renforcement de la
collaboration entre les différents acteurs du secteur, y compris les organismes professionnels,
les institutions académiques et les autorités réglementaires, est essentiel pour favoriser
l'innovation, partager les meilleures pratiques et assurer une croissance durable.
Sur le plan scientifique, cette étude contribue à enrichir la littérature sur l'industrie comptable
dans les pays émergents, en offrant une analyse approfondie du contexte marocain souvent
sous-représenté dans les recherches académiques.
Tandis que l’approche méthodologique que nous avons adoptée est rigoureuse, cette étude
reconnaît certaines limites. Premièrement, la rapidité des changements dans le secteur, peut
rendre certaines observations rapidement obsolètes. Deuxièmement, l'absence d'une analyse
empirique détaillée, ouvre la voie à de futures recherches. Celles-ci pourraient inclure des
études de cas, des enquêtes sur le terrain et des analyses comparatives avec d'autres pays
émergents pour approfondir la compréhension des dynamiques sectorielles.
En conclusion, l'industrie comptable marocaine se trouve à un tournant décisif. Sa capacité à
relever les défis actuels tout en saisissant les opportunités offertes par l'innovation et la
digitalisation déterminera non seulement son avenir, mais aussi son rôle dans le développement
économique et la gouvernance financière du pays. Une approche proactive et collaborative entre
toutes les parties prenantes sera essentielle pour assurer un avenir prospère et durable à cette
profession indispensable.
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