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Données administratives vs codification des rapports des intervenants en
protection de la jeunesse : laquelle est la plus associée aux difficultés de
l’enfant?
Dominic Poiré1,4, Alycia O’Leary1,4, Chantal Cyr1,4, Miguel M. Terradas2,4, Sophie Couture2,4 et Sébastien Monette 1,2,3,4
1, Université du Québec à Montréal (UQAM);
2, Université de Sherbrooke (UdS)
3, Université de Montréal (UdeM)
4, Institut universitaire Jeunes en difficulté (IUJD);
INTRODUCTION
●La maltraitance est un phénomène mondial qui
touche des millions d’enfants, la prévalence à
vie est estimée entre 13 et 35 %
dépendamment des sous-types de maltraitance
(Stoltenberg et al., 2015).
●Deux stratégies sont généralement utilisées
pour estimer la maltraitance à partir des
dossiers des services de protection de la
jeunesse (SPJ) :
○L’extraction de données administratives,
permettant d’obtenir rapidement de vastes
quantités de données directement
exploitables;
○L’extraction et la codification des rapports
narratifs d’évaluation de signalement des
intervenants (~10-15 pages/rapport) à l’aide
d’une grille standardisée, comme le Extended
Modified Maltreatment Classification System
(EMMCS).
●Très peu d’études ont comparé ces deux
méthodes d’extraction des données de
maltraitance des SPJ. Parmi ces rares études,
celle de Runyan et al. (2005) a montré que la
maltraitance mesurée par la codification des
rapports prédit mieux le fonctionnement de
l’enfant que les données administratives.
●L’objectif de cette étude est d’examiner les
liens entre deux scores composites de
maltraitance globale (un construit à partir des
données administratives et l’autre à partir des
rapports codés) et le dysfonctionnement de
l’enfant.
RÉSULTATS et DISCUSSION
●Le score composite de maltraitance créé à partir
du EMMCS corrèle avec 9/14 des indicateurs de
dysfonctionnement de l’enfant, alors que le
score composite de maltraitance créé à partir
des données administratives ne corrèle avec
aucun de ces indicateurs.
●Ces résultats suggèrent que la mesure de
maltraitance à partir de la codification des
rapports des intervenants à l’aide d’une grille
comme le EMMCS montre une meilleure validité
convergente avec des indicateurs du
dysfonctionnement de l’enfant et soulève des
questionnements sur la validité de la
maltraitance lorsqu’estimée à partir des données
administratives.
Mesures
• Huit types de maltraitance ont été pris en
considération : Abus physique, Abus sexuel,
Négligence physique, Négligence
psychologique/éducative, Négligence par
manque de surveillance, Maltraitance
psychologique, Exposition à la violence
conjugale, Exposition à d’autres événements
potentiellement traumatiques
•Un score composite de maltraitance global a été
généré à partir des deux sources suivantes :
• Rapports narratifs d’évaluation de signalement
codés avec la grille Extended Maltreatment
Classification System (EMMCS):score combiné
de sévérité (0-5) et fréquence (0-5) pour les 8
types de maltraitance (score total : 0-80) ;
•Données administratives:présence (oui/non)
des 8types de maltraitance à vie (score total : 0-
8)
•Les figures de soins ont complété différents
questionnaires concernant le fonctionnement de
l’enfant : BRIEF-2 (fonctions exécutives), ToMI-2
(cognition sociale), TSC-YC et Conners CBRS
(symptômes de plusieurs psychopathologies).
MÉTHODE
Participants:
●177 enfants d’âge scolaire (106 garçons, Mâge=
8,9; E.T. = 2.,0) placés en familles d’accueil (n=
119) ou en centre de réadaptation (n= 58)
dans les services de protection de la jeunesse
de six régions du Québec.
La maltraitance mesurée par la
codification des rapports
narratifs des intervenants à l’aide
d’une grille (EMMCS) permet
une meilleure prédiction du
dysfonctionnement de l’enfant,
comparée à la maltraitance
mesurée par les données
administratives.