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Utilisation des instruments économiques pour réduire l’épuisement des eaux souterraines dans le contexte du changement climatique : cas de l’aquifère de Mahdia-Ksour Essef en Tunisie

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La gestion durable des aquifères dans les régions arides et semi-arides est cruciale pour assurer la durabilité socio-environnementale. La régulation des prélèvements d’eau souterraine peut être réalisée à travers plusieurs instruments. La modélisation hydro-économique fournit des perspectives pour l’analyse de l’efficacité de ces instruments en vue d’une gestion efficace des ressources en eau. En effet, ces modèles offrent aux décideurs des informations importantes qui peuvent les aider à optimiser leurs décisions en matière d’allocation de l’eau. Cette étude évalue l’impact des instruments économiques tels que les quotas, la taxe environnementale et le système quota-taxe, sur la durabilité de l’aquifère Mahdia-Ksour Essef ainsi que sur l’économie locale, tout en intégrant les projections climatiques futures grâce à la modélisation hydro-économique. En explorant divers scénarios de gestion de l’eau, l’étude fournit des recommandations pour améliorer l’allocation des ressources. Les politiques de quotas, ajustés en fonction de la recharge naturelle, ainsi que les taxes et le système quota-taxe sont examinés et comparés au scénario de statu quo. Les résultats montrent que les politiques basées sur les quotas permettent une reconstitution plus rapide de l’aquifère et génèrent des revenus totaux après taxes supérieurs à ceux avant taxes. Par exemple, sous le scénario de changement climatique le plus pessimiste, le quota de préservation de la ressource en eau pour les générations futures pourrait augmenter le niveau de l’aquifère à la fin de la période de simulation de 1,69 m. Ces politiques pourraient influencer les revenus agricoles, en favorisant des cultures plus rentables et résilientes à la sécheresse, telles que les olives et les amandes. Cette étude souligne l’efficacité des modèles hydro-économiques en tant qu’approches pour évaluer la gestion des eaux souterraines. Ainsi, elle oriente les décideurs vers des choix stratégiques favorisant la durabilité et l’efficacité, particulièrement dans un contexte de changement climatique et de surexploitation des ressources en eau.
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ARTICLE DE RECHERCHE /RESEARCH ARTICLE
Utilisation des instruments économiques pour réduire
lépuisement des eaux souterraines dans le contexte
du changement climatique : cas de laquifère de Mahdia-Ksour
Essef en Tunisie
Rania Soula
1,*
, Ali Chebil
2
, Rajouene Majdoub
1
, Taher Kahil
3
et José Albiac
3,4
1
Institut Supérieur Agronomique de Chott Mariem, Université de Sousse, Tunisie
2
Institut National de Recherches en Génie Rural, Eaux et Forêts (INRGREF), Tunis, Tunisie
3
Institut International dAnalyse des Systèmes Appliqués (IIASA), Laxenbourg, Autriche
4
Centre de Recherche et de Technologie Agroalimentaire dAragon, Saragosse, Espagne
Résumé La gestion durable des aquifères dans les régions arides et semi-arides est cruciale pour assurer
la durabilité socio-environnementale. La régulation des prélèvements deau souterraine peut être réalisée à
travers plusieurs instruments. La modélisation hydro-économique fournit des perspectives pour lanalyse de
lefcacité de ces instruments en vue dune gestion efcace des ressources en eau. En effet, ces modèles
offrent aux décideurs des informations importantes qui peuvent les aider à optimiser leurs décisions en
matière dallocation de leau. Cette étude évalue limpact des instruments économiques tels que les quotas,
la taxe environnementale et le système quota-taxe, sur la durabilité de laquifère Mahdia-Ksour Essef ainsi
que sur léconomie locale, tout en intégrant les projections climatiques futures grâce à la modélisation
hydro-économique. En explorant divers scénarios de gestion de leau, létude fournit des recommandations
pour améliorer lallocation des ressources. Les politiques de quotas, ajustés en fonction de la recharge
naturelle, ainsi que les taxes et le système quota-taxe sont examinés et comparés au scénario de statu quo.
Les résultats montrent que les politiques basées sur les quotas permettent une reconstitution plus rapide de
laquifère et génèrent des revenus totaux après taxes supérieurs à ceux avant taxes. Par exemple, sous le
scénario de changement climatique le plus pessimiste, le quota de préservation de la ressource en eau pour
les générations futures pourrait augmenter le niveau de laquifère à la n de la période de simulation de
1,69 m. Ces politiques pourraient inuencer les revenus agricoles, en favorisant des cultures plus rentables et
résilientes à la sécheresse, telles que les olives et les amandes. Cette étude souligne lefcacité des modèles
hydro-économiques en tant quapproches pour évaluer la gestion des eaux souterraines. Ainsi, elle oriente
les décideurs vers des choix stratégiques favorisant la durabilité et lefcacité, particulièrement dans un
contexte de changement climatique et de surexploitation des ressources en eau.
Mots clés : surexploitation / modélisation hydro-économiques / quota-taxe / changement climatique / Mahdia
Abstract Economic instruments for reducing groundwater depletion in the context of climate
change: Case of Mahdia Ksour Essef aquifer in Tunisia. Sustainable management of aquifers in arid and
semi-arid regions is crucial to ensure socio-environmental sustainability. Groundwater extraction regulation
can be implemented through various instruments. Hydro-economic modeling methods offer signicant
insights which help to evaluate these instruments for effective groundwater regulation. Nonetheless,
regulators can leverage the information generated by hydro-economic models to enhance their decision-
making processes related to water allocation. This study evaluates the impact of water management
instruments such as quotas, environmental taxes, and the quota-tax system on the sustainability of the
Mahdia-Ksour Essef aquifer and the local economy, while also considering future climate projections, using
hydro-economic modeling. By exploring various water management scenarios, the study offers strategic
insights for enhancing resource allocation. The policies of quotas, adjusted according to natural recharge, as
well as taxes and combined policies (quota-tax system) are examined and compared to the Business As
*Auteur correspondant : raniaso1@hotmail.fr
Cah. Agric. 2025, 34, 7
©R. Soula et al., Hosted by EDP Sciences 2025
https://doi.org/10.1051/cagri/2025003
Disponible en ligne :
www.cahiersagricultures.fr
This is an OpenAccess article distributedunder the terms of the CreativeCommons Attribution LicenseCC-BY-NC(https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0),
which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, except for commercial purposes, provided the original work is properly cited.
Usual (BAU) scenario. The results show that policies based on quotas (only quotas and quota-taxes) allow
for a faster replenishment of the aquifer and generate total revenues after taxes that are higher than those
before taxes. For example, under the most pessimistic climate change scenario, a preservation quota for
future generations could increase the actual aquifer level by 1.69 meters at the end of the simulation period.
These policies could inuence agricultural revenue by promoting more protable and drought-resistant
crops, such as olives and almonds. This study highlights the effectiveness of hydro-economic models as
optimal approaches for evaluating groundwater management. Thus, it contributes to guiding policymakers
toward strategic choices that promote sustainability and efciency, particularly in the complex context of
climate change and groundwater resource overexploitation.
Keywords: overexploitation / hydro-economic modelling / quota-taxe / climate change / Mahdia
1 Introduction
Lutilisation des eaux souterraines pour lagriculture
représente une part signicative des besoins en eau à léchelle
mondiale, atteignant environ 70 % (Siebert et al., 2010).
Toutefois, dans les régions arides et semi-arides, les aquifères
superciels, essentiels à lirrigation agricole, subissent une
pression croissante en raison de la demande accrue en eau, des
pratiques agricoles intensives et dune régulation insufsante
(Petit, 2004). Cette surexploitation engendre des impacts
environnementaux graves, tels que la baisse des niveaux deau,
lintrusion deau salée et la dégradation des écosystèmes
aquatiques (Rodríguez-Estrella, 2012 ;Mammadova et Negri,
2024). Il est donc crucial dadopter des instruments de gestion
efcaces, pour promouvoir une utilisation plus durable des
ressources en eau (Montginoul et al., 2016).
Àléchelle internationale, la surexploitation des nappes
phréatiques a des effets environnementaux signicatifs,
nécessitant des stratégies de gestion adaptées. En Inde, lÉtat
a utilisé le prix de lélectricité comme levier indirect en
limitant laccès gratuit à lélectricité pour les agriculteurs
pratiquant lirrigation durant la saison sèche (Aubriot, 2006).
Aux États-Unis, au Colorado, une taxe marginale sur
lutilisation de leau souterraine est envisagée pour réduire
la surconsommation, en alignant les coûts marginaux externes
supportés par les utilisateurs (Duke et al., 2020). Les effets des
taxes environnementales ont également été étudiés dans divers
aquifères, notamment en Californie (MacEwan et al., 2017), en
Espagne (Kahil et al., 2015) et en Tunisie (Soula et al., 2023).
En Chine, les prélèvements sont régulés par des quotas et des
compteurs deau intelligents, bien que leur efcacité soit
inuencée par les régulations institutionnelles et les conditions
sociétales des agriculteurs (Aarnoudse et Bluemling, 2017). En
Espagne, la combinaison de quotas et de taxes a montré des
résultats positifs, générant des valeurs plus élevées de bien-être
social total par rapport à des instruments individuels (Esteban
et Dinar, 2013). Dautres instruments efcaces incluent les
contrats de nappes au Maroc, qui clarient les droits et
responsabilités des parties prenantes (Del Vecchio, 2020), et
les marchés de leau, qui facilitent léchange de droits de
prélèvement entre utilisateurs pour améliorer la gestion des
ressources (Safari et al., 2023).
La littérature propose plusieurs approches pour remédier à
la surexploitation des nappes phréatiques, telles que les
marchés de leau, les contrats de nappes, les quotas de
prélèvement, et les taxes sur lextraction de leau, ainsi que leur
combinaison (Molle et Closas, 2019). Lefcacité de ces
instruments dépend de leur rigueur dapplication, de leur
exibilité spatiale et temporelle, et de lintégration des agents
économiques concernés (Mitter et Schmid, 2021). Elle varie
également en fonction des contextes hydrologiques, des
hétérogénéités spatiales, des technologies agricoles et des
impacts du changement climatique (CC), qui peuvent différer
dune région à lautre (Cai et al., 2015).
En Tunisie, lexploitation des nappes phréatiques a atteint
903 Mm
3
en 2015, dépassant largement les réserves estimées à
746 Mm
3
par an, ce qui accroît les risques dintrusion deau
saumâtre dans les zones côtières (Ayadi, 2017 ;Onagri, 2021).
Les nappes phréatiques sont principalement utilisées pour
lirrigation dans le pays (Hamdane, 2014). La surexploitation de
ces nappes est particulièrement préoccupante dans la région de
Mahdia, qui fait face à une grave pénurie deau. Cette situation
est aggravée par une forte croissance démographique et une
population rurale élevée (INS, 2014). Les nappes phréatiques de
Mahdia, souvent considérées comme des ressources communes,
souffrent dune tragédie des biens communs en raison dune
gestion collective insufsante (Soula et al.,2021).
Dans la région de Mahdia, les Groupements de développe-
ment agricole (GDA) sont responsables de la gestion des
périmètres publics irrigués, couvrant 2916 hectares. Ces
périmètres dépendent principalement des eaux des barrages,
tels que celui de Nabhana, et des nappes profondes. En revanche,
les périmètres privés irrigués, représentant 4530 hectares,
exploitent principalement les nappes phréatiques (AFA, 2010).
Les agriculteurs de ces périmètres privés ne bénécient pas du
soutien des GDA et se procurent leur eau principalement par des
puits de surface. Ces périmètres se caractérisent par une
intensication élevée des cultures, incluant principalement
larboriculture, notamment les oliviers, et des cultures maraî-
chères sous serre. Cette intensication contribue à la surex-
ploitation des nappes phréatiques et à la salinisation des sols.
Il est donc crucial de réévaluer et de renforcer les politiques
existantes, en intégrant des stratégies adaptées aux s
climatiques (Delorit et Block, 2020 ;Yang et al., 2020), an
daméliorer la gestion durable des ressources en eau
souterraine et de répondre aux s croissants auxquels la
Tunisie est confrontée (Abdelmalek et Nouiri, 2020).
Dans ce contexte, linstauration de quotas et de taxes
pourrait offrir des solutions efcaces pour assurer une gestion
durable des aquifères surexploités. Cette étude vise à évaluer
lefcacité des instruments politiques, tels que les quotas et les
taxes ainsi que leur combinaison, dans la gestion de la
surexploitation de laquifère phréatique Mahdia-Ksour Essef,
en tenant compte les s posés par le changement climatique,
notamment sous le scénario le plus pessimiste, dit RCP 8,5,
du 5
e
rapport du Groupe dexperts intergouvernemental sur
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lévolution du climat (GIEC) (ONERC, 2015 ;INM, 2021). En
nissant des scénarios spéciques et en comparant leurs
impacts sur les revenus avant et après taxes, les niveaux de
nappe et le stockage de laquifère sur une période de 50 ans,
cette recherche, à travers une approche de modélisation hydro-
économique (HE), cherche à déterminer la politique la plus
efcace sous le scénario climatique envisagé, an de réduire la
surexploitation de laquifère et daméliorer la gestion des
ressources en eau pour les générations futures.
2 Méthodologie
2.1 Cadre dapplication : laquifère phréatique de
Mahdia
La région de Mahdia, située au centre-est de la Tunisie, est
caractérisée par un climat semi-aride. Laquifère phréatique
Mahdia-Ksour Essef, couvrant une supercie de 611 km
2
, joue
un rôle crucial dans léconomie locale. Lirrigation, qui dépend
essentiellement des eaux souterraines, constitue lactivité
économique principale de la région. Laquifère « Mahdia-Ksour
Essef » a été surexploité à hauteur de 191 % en 2016 en raison de
lutilisation excessive de leau pour lirrigation (CRDA, 2017)
(Fig. 1). Le nombre de puits de surface a doublé en lespace de
20 ans, passant de 1016 en 1985 à 2078 puits en 2015 (CRDA,
2018). Le systèmede culture pratiqué repose essentiellement sur
larboriculture (oléiculture) et les cultures maraîchères. Laqui-
fère phréatique est principalement rechar par les précipita-
tions. Cependant, la recharge des eaux souterraines par les
précipitationsest susceptible de diminuer avecle temps en raison
des changements climatiques (Besbes et Chahed, 2023). La
recharge articielle est une autre solution pour rétablir le niveau
de la nappe. Cependant, seulement 19 % des eaux usées traitées
sont réutilisées pour la recharge articielle des nappes. Les eaux
souterraines se caractérisent par leur forte salinité, qui a
augmenté dans certaines zones côtières et près des sebkhas en
raison des intrusions marines.
2.2 Programmes doptimisation
Le modèle hydro-économique développé dans cette étude
intègre des données sur les cultures, leurs systèmes dirriga-
tion, les revenus des agriculteurs, les coûts de production des
cultures, les coûts de pompage, ainsi que la dynamique de
laquifère (voir matériel supplémentaire Tab. S1). Ce modèle
permet dévaluer les impacts de différentes politiques,
notamment sous les effets du changement climatique
(réduction de la recharge sous le scénario RCP 8,5, voir
matériel supplémentaire Équation S7), sur le stock de
laquifère, lallocation de leau pour lirrigation des cultures,
les revenus avant taxes des agriculteurs et les revenus après
taxes. Les scénarios sont élaborés et comparés à la gestion
actuelle de laquifère de Mahdia-Ksour Essef (Statu Quo
SQ). Le modèle identie les extractions optimales pour
chaque culture et pour chaque scénario, en tenant compte des
contraintes de disponibilité des terres et de leau.
Dans la gestion actuelle de laquifère de Mahdia-Ksour
Essef SQ, la surface irriguée par le système dirrigation
goutte-à-goutte durant la première année de la simulation est
de 1040 hectares, ce qui représente 64 % de la surface totale
irriguée (1620 ha), tandis que la surface irriguée par le
système dirrigation de surface est de 580 hectares (36 % de la
surface totale). Ces valeurs sont issues de lenquête sur les
périmètres irrigués privés élaborée par lAgence foncière
Fig. 1. Localisation de laquifère phréatique Mahdia-Ksour Essef.
Fig. 1. Localization of the Mahdia-Ksour Essef shallow aquifer.
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agricole (AFA) en 2010 (AFA, 2010). Lensemble des
cultures (oliviers, pêchers, amandiers, fourrages, céréales,
légumes) nit six groupes de cultures dans la région
étudiée. Ces cultures sont irriguées à laide de systèmes
dirrigation (surface et goutte-à-goutte), et la période de
planication sétend sur un horizon de 50 ans.
Sous la politique de libre accès, lagriculteur optimise sa
demande deau W(t) pour maximiser son revenu total avant
taxes (P
AG
, voir matériel supplémentaire Éq. S1) sous les
contraintes de dynamique de laquifère et de supercie de
culture total (voir matériel supplémentaire Éq. S6), ainsi que
sous la contrainte de la théorie économique qui suggère que
dans des conditions de marché libre, la productivité marginale
de leau devrait être égale au coût marginal de leau (voir
matériel supplémentaire Annexe 1).
Sous la politique de taxe partielle, lagriculteur choisit le
niveau deau dirrigation W(t) qui maximise son revenu
total avant taxe environnementale (P
CP
, voir matériel
supplémentaire Éq. S2), en réduisant les coûts dopportunité
C
pw
(t) (voir matériel supplémentaire Éq. S2.2) de son revenu
avant taxes, sous les mêmes contraintes de dynamique de
laquifère et de supercie de culture.
Sous la politique de taxe environnementale, lagriculteur
choisit le niveau deau dirrigation W(t) qui maximise son
revenu total après taxes (P
CT
, voir matériel supplémentaire
Éq. S3), en réduisant les coûts externes D(t) (voir matériel
supplémentaire Éq. S3.2) liés aux dommages environnemen-
taux et les coûts dopportunité C
pw
(t) (voir matériel
supplémentaire Éq. S2.2) de son revenu total avant taxes,
sous les mêmes contraintes.
Sous la politique de quotas, lagriculteur doit prélever
une quantité annuelle deau W(t) inférieure à celle xée
par lÉtat (Quota (t), voir matériel supplémentaire Éq. S4);
il maximise son revenu total avant taxes sous cette nouvelle
contrainte.
Sous la politique de système quota-taxe, lagriculteur doit
limiter son prélèvement annuel deau W(t) à une quantité xée
par lÉtat (Quota, voir matériel supplémentaire Éq. S5)
pendant les 40 premières années. En cas de dépassement de ce
quota, une taxe environnementale est appliquée.
3 Résultats
3.1 Impact des instruments économiques sur la
durabilité de laquifère
Le modèle hydro-économique a été résolu pour étudier
limpact potentiel de 12 scénarios sur lhydrologie de la nappe
et léconomie des agriculteurs. Le scénario SQcorrespond à
laccès libre à la nappe ; dans ce cas, le pompage est illimité et
les agriculteurs maximisent leurs revenus avant taxes. Les
niveaux annuels totaux de la nappe phréatique « Mahdia Ksour
Essef » décroissent de 8,66 m, soit 0,16 m/an à partir du niveau
initial h0 = 25 m, et les extractions deau sont maximales
(Fig. 2). Le volume de stockage de laquifère pendant toute la
période de simulation, mesuré comme la différence entre la
recharge annuelle cumulée, le retour à la nappe, et la quantité
deau pompée pour lirrigation, révèle des variations
signicatives sous différents scénarios de gestion. Sous la
politique de libre accès dans des conditions normales (P1S1
ou SQ), le volume de stockage est de 256,77 Mm
3
. La mise
en œuvre de la taxe de prélèvement deau P2permet une
amélioration du stock de 4,9%, tandis que la taxe environne-
mentale P3conduit à une augmentation de 22,8 % par rapport
au SQ. Les politiques de quota pour éviter la surexploitation de
la nappe P4et de quota de préservation de la nappe pour les
15
17
19
21
23
25
27
1 9 17 25 33 41 49
)m(seppansedxuaeviN
Années
a
SQ P2S1 P3S1
P1S2 P2S2 P3S2
15
17
19
21
23
25
27
1 9 17 25 33 41 49
Niveaux des nappes (m)
Années
b
P4S1 P5S1 P6S1
P4S2 P5S2 P6S2
Fig. 2. Les niveaux de nappe sous les différents scénarios. (a) accès libre à laquifère (P1) et taxes (P2 : taxe de prélèvement deau, P3 : taxe
environnementale) sous les scénarios climatiques (S1 : conditions normales, S2 : RCP 8,5), (b) quotas (P4 : quota pour éviter la surexploitation
de la nappe, P5 : quota de préservation de la nappe pour les générations futures) et système quota-taxe (P6 : quotas et taxe environnementale)
sous les scénarios climatiques.
Fig. 2. Water table levels under different scenarios. (a) open access (P1) and taxes (P2: water abstraction tax, P3: environmental tax) under
climate scenarios (S1: normal conditions, S2: RCP 8.5), (b) quotas (P4: overexploitation prevention quota, P5: preservation quota for future
generations) and the quota-tax system (P6: combined quotas and environmental tax) under climate scenarios.
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générations futures P5offrent des réductions substantielles du
cit, avec des augmentations respectives de 107,3 % et
119,8 %, indiquant une inversion signicative de la tendanceà la
déplétion. Cette récupération du stock est due aux réductions
signicatives des prélèvements et aux ux positifs résultant du
retour deau provenant du système dirrigation. La combinaison
de quotas et de taxe environnementale P6réduit également le
cit de 94,6 % (Tab. 1).
Sous les scénarios de changement climatique, les
politiques de taxe, de quota, ainsi que le système quota-taxe
montrent des diminutions des stocks par rapport aux conditions
normales. Par exemple, le système quota-taxe P6réduit la
surexploitation de 92,4 %, entraînant une diminution de 2,2 %
du stock sous le scénario RCP 8,5.
Les Figures 3c et 3d démontrent que les politiques de taxes et
de quotas contribuent à réduire les extractions annuelles deau
par rapport au SQ, avec les extractions les plus faibles
observées sous le scénario de quota de préservation de la nappe
pour les générations futures en présence de changement
climatique. La Figure 2a illustre les niveaux de nappe sous
les politiques de taxes par rapport au SQ. Sous la taxe de
prélèvement deau P2, les niveaux de nappe diminuent
progressivement de 0,15 m/an, entraînant une diminution totale
de 8,24 m au cours de la période de simulation. La taxe
environnementale P3induit une diminution de 0,12 m/an, soit
une diminution totale de 6,73 m. Malgré ces baisses, les niveaux
de nappe sous les politiques de taxe restent supérieurs à ceux
observés sous le SQ. En présence de conditions de changement
climatique, les politiques de taxe continuent de maintenir des
niveaux de nappe plus élevés que ceux du SQ, soulignant leur
efcacité relative dans un contexte de stress hydrique accru.
La Figure 2b montre limpact des politiques de quotas sur
les niveaux de nappe. Les politiques de quotas non seulement
réduisent le pompage et protègent la nappe contre la
surexploitation, mais augmentent également le niveau initial
de la nappe (H
0
= 25 m). Sous les conditions normales, le quota
pour éviter la surexploitation P4, les niveaux de nappe
augmentent de 0,79 m, tandis que sous le quota de préservation
pour les générations futures P5,laugmentation atteint 1,8 m
au cours des cinq décennies de simulation. En revanche, la
politique du système quota-taxe P6indique une diminution
plus modeste du niveau de nappe de 0,46 m.
Les effets du changement climatique entraînent des
réductions signicatives des niveaux de nappe de chaque
politique par rapport aux conditions normales : les diminutions
sont de 2,62 % sous P1S2, de 2,50 % sous P2S2, de 2,30 %
sous P3S2, de 0,196 % sous P4S2, de 0,608 % sous P5S2,
et de 0,9 % sous P6S2. Ces résultats mettent en évidence
lefcacité relative des politiques de quota P5et de système
quota-taxe P6pour atténuer les effets négatifs du change-
ment climatique sur les niveaux de nappe.
3.2 Impact des instruments économiques sur les
revenus des agriculteurs et les supercies des
cultures
Les résultats obtenus indiquent que la réduction du
pompage par le biais des taxes, des quotas, et du couplage
de ces deux instruments, entraîne des changements dans les
choix des cultures et la taille de la supercie irriguée, se
traduisant par une diminution des revenus annuels des
agriculteurs par rapport au SQ.LaFigure 4 montre quavec
les politiques de taxes sur le prélèvement deau et de taxes
environnementales, les revenus annuels avant taxes deviennent
plus élevés que ceux obtenus sous le SQaprès trois
décennies de simulation. Sous les politiques de taxe, les
revenus annuels après taxes sont légèrement inférieurs aux
revenus annuels avant taxes (Fig. 4f).
La Figure 4g montre quavec les politiques de quotas, les
revenus annuels avant taxes des agriculteurs diminuent
considérablement, mais restent stables au l du temps par
rapport à ceux obtenus sous le SQ. En revanche,
contrairement aux taxes, les politiques de quotas permettent
dobtenir des revenus annuels après taxes légèrement
supérieurs aux revenus annuels avant taxes (Fig. 4h). La
politique de système quota-taxe génère également des revenus
annuels après taxes supérieurs aux revenus annuels avant taxes
pendant les 40 premières années de simulation, cest-à-dire
lors de lapplication des quotas, et des revenus annuels après
taxes inférieurs aux revenus annuels avant taxes pendant la
dernière décennie, lorsque la taxe environnementale est
appliquée. Les gures montrent également que le changement
climatique a un impact négatif sur les revenus annuels avant et
après taxes dans tous les scénarios de simulation.
Lanalyse des revenus totaux (somme des revenus annuels
actualisés et calculés sur toute la période de simulation) avant
et après taxes sous différentes politiques de gestion de
laquifère Mahdia-Ksour Essef révèle des tendances signi-
catives (Tab. 1). Dans des conditions normales, les politiques
de taxes, telles que la taxe de prélèvement deau (P2S1)etla
taxe environnementale (P3S1), conduisent à une augmenta-
tion du revenu total après taxes et à une diminution de revenu
total avant taxe par rapport au SQ. Par exemple, la taxe
environnementale P3S1génère un revenu total avant taxes
de 73,06 millions TND, ce qui représente une diminution de
0,6 % par rapport au SQ(73,50 millions TND). En revanche,
le revenu total après taxes sous cette politique atteint
68,73 millions TND, enregistrant une augmentation de
1,35 % par rapport au SQ(67,81 millions TND).
En contraste, les politiques de quotas, telles que le quota
visant à éviter la surexploitation P4S1et le quota de
préservation pour les générations futures P5S1,afchent des
revenus totaux après taxes supérieurs aux revenus totaux avant
taxes, avec des valeurs respectives de 47,83 et 41,53 millions
TND pour les revenus totaux après taxes, contre 47,43 et
40,44 millions TND pour les revenus totaux avant taxes. De
même, la politique du système quota-taxe P6S1génère un
revenu total après taxes supérieur au revenu total avant taxes
(43,62 contre 42,87 millions TND), dépassant ainsi les revenus
totaux avant et après taxes obtenus sous le quota de
préservation pour les générations futures P5S1. Les résultats
soulignent également lefcacité des politiques basées sur les
quotas, même dans le scénario climatique pessimiste (S2 : RCP
8,5), qui assurent la durabilité des ressources à long terme et la
génération de revenus après taxes supérieurs à ceux avant
taxes, comme le montre le Tableau 1.
Les principales cultures observées au cours de la première
année de simulation de la politique SQsont les légumes
irrigués par goutte-à-goutte, représentant 33 % de la supercie
totale, suivis par les oliviers également irrigués par goutte-à-
goutte, avec 24 % de la supercie totale. Les céréales et les
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Tableau 1. Étude de performance des politiques de gestion de leau pour la nappe phréatique de Mahdia-Ksour Essef sous conditions normales et scénario RCP 8,5.
Table 1. Performance assessment of groundwater management policies for the Mahdia-Ksour Essef shallow aquifer under normal conditions and the RCP 8.5 scenario.
Scénarios Niveau de nappe à la n
de la période de
simulation (m)
Variation de stock de
laquifère pendant toute la
période de simulation
(Mm3)
Supercie irriguée pendant
toute la période de
simulation (1000 ha)
Revenu total avant taxes
(million TND)
Revenu total après taxes
(million TND)
Politiques sous conditions normales (CN)
P1S1 (SQ, CN) 16,78 256,77 76,72 73,50 67,81
P2S1 (Taxe de
prélèvement deau, CN)
17,19 244,19 74,497 73,56 68,22
P3S1 (Taxe
environnementale, CN)
18,70 198,20 66,324 73,06 68,73
P4S1 (Quota pour éviter la
surexploitation de la
nappe, CN)
25,79 18,65 37,344 47,43 47,834
P5S1 (Quota de
préservation de la nappe
pour les générations
futures, CN)
26,85 51,04 32,940 40,44 41,53
P6S1 (système quota-taxe,
CN)
24,74 13,80 41,91 42,87 43,620
Politiques sous RCP 8,5
P1S2 (libre accès sous
RCP 8,5)
16,34 270,15 76,576 73,45 67,60
P2S2 (Taxe de
prélèvement deau sous
RCP 8,5)
16,76 257,68 74,363 73,53 68,02
P3S2 (Taxe
environnementale sous
RCP 8,5)
18,27 211,69 66,190 73,02 68,53
P4S2 (Quota pour éviter la
surexploitation de la nappe
sous RCP 8,5)
25,74 17,13 35,618 45,99 46,37
P5S2 (Quota de
préservation de la nappe
pour les générations
futures sous RCP 8,5)
26,69 46,35 31,645 39,17 40,20
P6S2 (système quota-taxe
sous RCP 8,5)
24,52 20,54 40,88 41,72 42,40
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R. Soula et al. : Cah. Agric. 2025, 34, 7
fourrages, irrigués par irrigation supercielle, ne couvrent que
15 % de la supercie totale. Sous le scénario SQou P1S1,la
supercie totale initial de 1620 ha a diminué de 10% à la nde
la période de simulation, principalement en raison de la
réduction des supercies de fourrages (de 51 %) et de céréales
(de 45 %), tout en maintenant la même répartition des cultures
au cours des cinq décennies. La supercie totale irriguée
pendant toute la période de simulation est de 76 720 ha. Sous le
scénario de libre accès en conditions de changement clima-
tique P1S2, la supercie totale irriguée a diminué de 0,2 %,
montrant ainsi leffet négatif de la sécheresse sur les
supercies irriguées (Tab. 1).
Sous la politique de taxe de prélèvement deau, qui intègre
les coûts dopportunité, les résultats montrent que les
supercies totales irriguées diminuent de 2,8 % sous le
scénario P2S1(conditions normales) et de 3,06 % sous le
scénario P2S2(changement climatique) par rapport au SQ
(Tab. 1). Malgré cette légère diminution, principalement due à
la réduction des supercies des fourrages et des céréales
irriguées par irrigation supercielle, toutes les cultures
observées au cours de lannée initiale sont maintenues dans
les choix productifs optimaux annuels des agriculteurs. Sous la
politique de taxe environnementale, qui intègre les coûts
dopportunité et les coûts externes, les supercies totales
irriguées diminuent de 13,5 % sous le scénario P3S1
(conditions normales) et de 13,7 % sous le scénario P3S2
(changement climatique) par rapport au SQ(voir Tab. 1). Les
résultats de la simulation montrent une réduction des
supercies consacrées aux céréales et aux fourrages irrigués
par irrigation supercielle dans les conditions normales
(scénario P3S1). Sous les conditions de changement
climatique (scénario P3S2), ces cultures disparaissent
complètement des choix de cultures optimaux à la dernière
décennie de la simulation. En revanche, les supercies dédiées
aux oliviers, aux légumes, aux amandiers et aux pêchers restent
présentes dans la combinaison optimale des cultures.
Sous la politique de quota, les résultats montrent la
disparition des cultures maraîchères (légumes) irriguées par
irrigation supercielle. En revanche, les oliviers, amandiers,
pêchers et légumes irrigués par goutte-à-goutte constituent les
principales cultures proposées par la solution optimale. Sous le
scénario P4S1, qui réduit le pompage au niveau de la
recharge naturelle constante, la supercie irriguée totale
pendant la période de simulation a été réduite de 48,75 % par
rapport au SQ. Sous le scénario P5S1, qui réduit le
pompage à 75 % de la recharge naturelle constante, la
supercie irriguée totale pendant la période de simulation a
été réduite de 57,02 % par rapport au SQ. Ces résultats
suggèrent un conit signicatif entre la préservation de la
nappe pour les générations futures et le maintien de léconomie
de laquifère Mahdia-Ksour Essef. La comparaison entre les
scénarios de quotas sous changement climatique et sous
conditions normales montre que la supercie irriguée totale
diminue de 5,13 % sous le scénario P4S2par rapport au
scénario P4S1, et de 1,72 % sous le scénario P5S2par
rapport au scénario P5S1. Les oliviers conservent la part la
plus importante de la production, représentant 53 % de la
supercie irriguée en début de période et 51 % en n de période
de simulation.
Les résultats de la politique de système quota-taxe sous les
conditions normales, désignée P6S1, montrent que la
supercie irriguée totale diminue de 45,5 % par rapport
au SQ(voir Tab. 1). Les supercies annuelles irriguées
augmentent progressivement dune période à une autre : au
cours des 25 premières années, cette supercie atteint
659 hectares par an, puis croît pour atteindre 747 hectares
par an entre 25 et 40 ans, pour nalement atteindre
1425 hectares par an à la n de la période danalyse. Durant
0
2
4
6
8
10
12
1 9 17 25 33 41 49
Extracons (Mm3)
Années
c
SQ P2S1 P3S1
P1S2 P2S2 P3S2
0
2
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6
8
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11019283746
Extracons (Mm3)
Années
d
P4S1 P5S1 P6S1
P4S2 P5S2 P6S2
Fig. 3. Les extractions sous les différents scénarios. (c) accès libre à laquifère (P1) et taxes (P2 : taxe de prélèvement deau, P3 : taxe
environnementale) sous les scénarios climatiques (S1 : conditions normales, S2 : RCP 8,5), (d) quotas (P4 : quota pour éviter la surexploitation
de la nappe, P5 : quota de préservation de la nappe pour les générations futures) et système quota-taxe (P6 : quotas et taxe environnementale)
sous les scénarios climatiques.
Fig. 3. Groundwater extractions under different scenarios. (c) open access (P1) and taxes (P2: water abstraction tax, P3: environmental tax)
under climate scenarios (S1: normal conditions, S2: RCP 8.5), (d) quotas (P4: overexploitation prevention quota, P5: preservation quota for
future generations) and the quota-tax system (P6: combined quotas and environmental tax) under climate scenarios.
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les 40 premières années, les oliviers irrigués par goutte-à-
goutte demeurent la culture prédominante, occupant
300 hectares (45 % de la supercie irriguée) au cours des
25 premières années, et 310 hectares (42 %) entre 25 et 40 ans.
Les cultures maraîchères, également irriguées par goutte-à-
goutte, suivent en importance, avec 120 hectares (19 %) durant
les 25 premières années et 180 hectares (35 %) entre 25 et
40 ans. Cependant, au cours de la dernière décennie, en raison
de lapplication de la taxe, les cultures maraîchères irriguées
par goutte-à-goutte deviennent les principales cultures,
sétendant sur 490 hectares (37 % de la supercie irriguée),
tandis que les oliviers représentent 390 hectares (27 % de la
supercie irriguée). Les pêchers irrigués par goutte-à-goutte et
les amandiers irrigués par irrigation de surface occupent
respectivement 12,5 % et 13,5 % de la supercie irriguée
durant les 40 premières années. Ces proportions diminuent
ensuite pour atteindre 6,88 % et 6,94 % au cours de la dernière
décennie. Les oliviers irrigués par irrigation de surface
représentent 9,2 % de la supercie irriguée pendant les
40 premières années de simulation. Cette proportion diminue
pour atteindre 6,8 % à la n de la période de simulation. Les
cultures maraîchères irriguées par irrigation de surface, ainsi que
les céréales et les fourrages irrigués par goutte-à-goutte,
disparaissent du système au cours des 40 premières années.
Toutefois, à la n de la période de simulation, elles représentent
respectivement 8 %, 5 % et 3 % de la supercie irriguée.
Les résultats de la politique de système quota-taxe et taxes
sous RCP 8,5, dénommé P6S2, révèlent une réduction de la
supercie totale irriguée de 46,82 % par rapport au SQ(voir
Tab. 1). La répartition des cultures reste identique à celle
observée dans les conditions normales. Pendant les 40
premières années, les oliviers irrigués par goutte-à-goutte
dominent avec 45 % de la supercie irriguée, suivis des
cultures maraîchères irriguées par goutte-à-goutte à hauteur de
19 %. Les amandiers irrigués par irrigation de surface et les
pêchers irrigués par goutte-à-goutte occupent respectivement
13,5 % et 12,5 %, tandis que les oliviers irrigués par irrigation
de surface représentent 9 %. Dans la dernière décennie, les
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4,8
5
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s
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(Million TND/ An)
Années
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SQ P2S1 P3S1
P1S2 P2S2 P3S2
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Revenus annuels après taxes
(Million TND/ An)
Années
f
SQ P2S1 P3S1
P1S2 P2S2 P3S2
2
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1 9 17 25 33 41 49
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(Million TND/ An)
Années
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P4S1 P5S1 P6S1
P4S2 P5S2 P6S2
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1 9 17 25 33 41 49
Revenus annuels après taxes
(Million TND/ An)
Années
h
P4S1 P5S1 P6S1
P4S2 P5S2 P6S2
Fig. 4. Les revenus annuels avant taxes (e,g) et après taxes (f,h) sous les différents scénarios : accès libre à laquifère (P1), taxes (P2 : taxe de
prélèvement deau, P3 : taxe environnementale), quotas (P4 : quota pour éviter la surexploitation de la nappe, P5 : quota de préservation de la
nappe pour les générations futures) et système quota-taxe (P6 : quotas et taxe environnementale) sous les scénarios climatiques (S1 : conditions
normales, S2 : RCP 8,5).
Fig. 4. Annual revenues before taxes (e,g) and after taxes (f,h) underdifferent scenarios: open access (P1), taxes (P2: water abstraction tax, P3:
environmental tax), quotas (P4: overexploitation prevention quota, P5: preservation quota for future generations), and the quota-tax system
(P6: combined quotas and environmental tax) under climate scenarios (S1: normal conditions, S2: RCP 8.5).
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cultures maraîchères irriguées par goutte-à-goutte deviennent
prédominantes.
4 Discussion
Les résultats indiquent que les instruments économiques
peuvent instaurer la durabilité dynamique de laquifère en
augmentant les niveaux de la nappe phréatique, mais ils
entraînent une diminution des revenus des agriculteurs. Cela
soulève un conit entre la croissance de léconomie régionale
et la préservation des réserves en eaux souterraines (Pereau,
2020). Les politiques de taxes soulignent limportance
dinclure le coût dopportunité P2, mais surtout les coûts
externes P3dans la maximisation du revenu total après taxes,
principalement sous les conditions du changement climatique,
an de maintenir la durabilité de laquifère « Mahdia-Ksour
Essef ». En effet, sous ces politiques de taxes, les niveaux de
nappe annuels diminuent avec le temps, mais restent toujours
supérieurs au SQ. De plus, les revenus avant taxes diminuent
au cours des trois premières décennies pour augmenter dans la
dernière décennie de simulation. Autrement dit, les agricul-
teurs peuvent compenser les pertes subies au cours des trois
premières décennies suite à la diminution des extractions en
utilisant des combinaisons optimales de cultures. Cependant,
les résultats montrent que limpact du coût dopportunité
économique est faible sur la gestion de la nappe et que
lintégration des coûts externes est plus signicative. Ces coûts
externes, supportés par les agriculteurs, peuvent réduire leurs
supercies de cultures irriguées par irrigation supercielle, les
contraignant à se tourner vers lirrigation la plus économe en
eau et la plus rentable. De même, Amami et al. (2024)
indiquent que lintroduction de lolivier, cultivé sous un
régime dirrigation citaire, montre un potentiel intéressant
et devrait être encouragée pour les petits agriculteurs,
notamment en raison de laugmentation des prix de cette
culture sur le marché. Les travaux de Gisser et Sánchez (1980)
ont montré que la mise en place dun contrôle optimal des
prélèvements basé uniquement sur lintégration des coûts
dopportunité est négligeable par rapport à une gestion sans
régulation, utilisant un modèle mathématique simplié(Gisser
et Sánchez, 1980 ;Koundouri, 2004). Dun autre côté, Esteban
et Albiac (2011),MacEwan et al. (2017),Martínez-Dalmau
et al. (2023) et Soula et al. (2023) prennent également en
compte les externalités négatives induites par le pompage des
eaux souterraines sur lécosystème et montrent que la taxe
environnementale augmente les niveaux de la nappe phréa-
tique tout en réduisant les revenus des agriculteurs par rapport
àSQ, constituant ainsi une bonne alternative pour la gestion
de la nappe, même dans des situations de sécheresse.
Les politiques basées sur les quotas P4,P5et P6
peuvent entraîner une augmentation des niveaux de la nappe
dès la première année de simulation. Cependant, elles sont
également associées à une diminution signicative des
revenus. Ces politiques garantissent une protection immédiate
et durable des eaux souterraines dans des conditions de
changement climatique et génèrent des revenus totaux après
taxes supérieurs à ceux avant taxes. Ainsi, elles peuvent
savérer particulièrement efcaces dans les aquifères soumis à
une surexploitation sévère.
Lapplication dune taxe environnementale permet de
réduire les prélèvements optimaux à 8,271 Mm
3
àlandela
période de simulation, ce qui entraîne une réduction des
prélèvements de 23 % et une diminution de la surexploitation
de 32,5 %. La xation dun quota de prélèvement égal à cette
valeur optimale, lexternalité environnementale est inter-
nalisée, permet dobtenir des résultats similaires (Bredehoeft et
Young, 1970). Cependant, cette taxe environnementale ne
suft pas à restaurer laquifère (voir matériel supplémentaire
Annexe 2). Par conséquent, cette mesure doit être accompa-
gnée dautres types de taxes, telles quune taxe indirecte (par
exemple, en augmentant le prix de lénergie, comme le
suggèrent Soula et al. [2023]), ou être combinée avec des
quotas plus stricts, comme le démontre cette étude. Cependant,
face aux taxes indirectes, les agriculteurs ont développé des
méthodes innovantes en intégrant de nouvelles sources
dénergie pour éviter ces charges supplémentaires liées à la
consommation dénergie. Ferchichi et al. (2024) ont montré
quà partir de 2014, un nombre croissant dagriculteurs a
commencé à adopter lénergie solaire, notamment dans les
zones rurales éloignées des centres urbains. Toutefois, cet
accès accru à des sources dénergie renouvelables en Tunisie
peut également exacerber la surexploitation des ressources
en eau.
Aarnoudse et al. (2016) et Oulmane et al. (2019) montrent
que laugmentation des prix de leau et linstauration de quotas
peuvent entraîner une réduction de la demande deau
dirrigation. Toutefois, les quotas se révèlent les plus efcaces
pour gérer lutilisation de leau, en assurant une protection
immédiate, bien quils entraînent une baisse notable des
revenus des agriculteurs et des supercies irriguées. Feuillette
(2001),Amami et al. (2014) et Chebil et al. (2018) montrent
également que linstauration dun quota semble constituer la
mesure la plus efcace pour limiter labaissement des nappes
et le coût social de lintervention de gestion en Tunisie (les
travaux de recherche sont menés dans les régions de Kairouan
et Cap-Bon). Selon Ndahangwapo et al. (2024), les quotas
contribuent à prévenir la surexploitation des aquifères en
protégeant leur capacité de stockage à court et à long terme. Ils
sont donc essentiels dans la gestion des ressources souterraines
limitées, permettant une régulation stricte et une utilisation
durable de leau, particulièrement nécessaire dans les régions
leau est déjà rare.
Montginoul et Rinaudo (2009),Madani et Dinar (2013),
ainsi que Valle-García et al. (2024) montrent que les taux
dacceptation des quotas deau sont élevés par rapport à ceux
des taxes environnementales. Cette préférence sexplique par
plusieurs facteurs. Dune part, les quotas sont perçus comme
plus équitables, car chaque utilisateur reçoit une allocation
proportionnelle à ses besoins, indépendamment de sa capacité
de paiement. Dautre part, les quotas sont plus transparents :
leur mise en œuvre est plus simple et leur compréhension est
facilitée par rapport aux taxes, qui peuvent être perçues comme
complexes et difciles à expliquer aux utilisateurs. Cependant,
les quotas risquent dêtre refusés par les agriculteurs qui
supportent toutes les pertes économiques. Ainsi, le quota doit
saccompagner dun système de compensation des revenus
pour préserver laquifère et être accepté par les agriculteurs
(Varela-Ortega et al., 2011). Par ailleurs, lapplication des
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quotas devrait être accompagnée de lintroduction de
nouvelles technologies, telles que des compteurs pour mesurer
les volumes prélevés, an de faciliter le contrôle par les
Groupements de développement agricole (GDA) (Aarnoudse
et Bluemling, 2017). Cependant, les GDA des périmètres
publics irrigués en Tunisie rencontrent des difcultés
importantes. Les faiblesses du système des GDA sont
principalement dues à linterventionnisme des Commissariats
régionaux de développement agricole (CRDA) dans leurs
activités administratives et de gestion, ainsi quà des capacités
nancières et administratives insufsantes pour entretenir et
maintenir les infrastructures (Frija et al., 2015). Ces limites
montrent que les GDA ne remplissent pas la plupart des
conditions énoncées par Ostrom (1990) pour assurer une
gestion collective efcace des ressources. De même, les GDA
de la région de Mahdia ne respectent pas ces conditions (Soula
et al., 2021). Dans les périmètres privés, labsence de GDA
complique davantage la gestion et le suivi des prélèvements
deau souterraine, rendant difcile la mise en œuvre de
mesures collectives et la coordination entre les différents
acteurs locaux. Par conséquent, il est nécessaire de renforcer la
capacité institutionnelle des GDA dans les périmètres publics
utilisant les eaux souterraines profondes et de créer des GDA
dans les périmètres privés utilisant les eaux souterraines de
surface, ce qui permet dencourager une plus grande
participation des agriculteurs dans la prise de décision. Un
exemple de réussite en gestion collective à suivre est le GDA
dédié au contrôle des puits dans la zone de Bsissi Oued El
Akarit, au sud de la Tunisie (Frija et al., 2016). Ce succès
repose sur trois facteurs clés : louverture au dialogue de
ladministration avec les agriculteurs, la compétence et la
légitimité des leaders du GDA, et la nécessité dun
nancement durable.
5 Conclusion
Les politiques de gestion des eaux souterraines mises en
œuvre en Tunisie jusquà présent, telles que les instruments de
régulation et les subventions pour lacquisition de matériel
dirrigation économe en eau, nont pas réussi à endiguer leur
surexploitation. Cette situation pourrait conduire à la
dégradation totale des nappes après quelques décennies, si
des mesures plus rigoureuses ne sont pas adoptées rapidement.
Nos résultats montrent que les politiques de taxes, de
quotas et le système quota-taxe entraînent une augmentation
des niveaux de la nappe, une réduction des supercies
irriguées, une modication des choix de cultures, ainsi quune
diminution des revenus pour les agriculteurs par rapport au
statu quo.
Les politiques de gestion basées sur des quotas, notamment
celles visant à préserver la nappe pour les générations futures,
sont non seulement les plus efcaces, mais aussi essentielles
pour garantir la durabilité à long terme des ressources en eau,
en particulier face aux s croissants posés par le changement
climatique. Ces politiques imposent des limites strictes et
immédiates sur les prélèvements, permettant ainsi daugmen-
ter rapidement le niveau de la nappe au-delà de son niveau
initial dès les premières années de simulation, tout en
prévenant sa surexploitation et en générant des revenus totaux
après taxes supérieurs à ceux avant taxes.
Ainsi, les politiques basées sur des quotas offrent une
protection immédiate et à long terme des eaux souterraines
surexploitées dans la région de Mahdia. Toutefois, pour que
ces quotas soient réellement applicables, il est crucial de
surmonter certains s. La faiblesse des contrôles des
prélèvements, due à labsence de compteurs volumétriques
ables, constitue un obstacle majeur à une gestion durable des
nappes. Des investissements signicatifs sont nécessaires pour
installer ces compteurs et garantir un suivi rigoureux par les
autorités. De plus, il est essentiel dharmoniser les modes de
décision entre la gestion régionale et les interventions locales
andassurer une gestion participative plus cohérente et
efcace des ressources en eau. Labsence de Groupements de
développement agricole (GDA) dans les périmètres irrigués
privés utilisant les nappes phréatiques complique davantage la
gestion et le suivi des prélèvements. La création de GDA dans
ces périmètres et le renforcement de leur rôle pourraient
améliorer la coopération entre les agriculteurs et garantir une
gestion plus durable des ressources en eau.
La mise en œuvre efcace des politiques de quotas et de
système quota-taxe, soutenue par des infrastructures adéquates
et une coordination renforcée entre les acteurs, constitue une
voie prometteuse pour la préservation des ressources en eau
souterraines en Tunisie.
Matériel supplémentaire
Le matériel supplémentaire est disponible sur https://www.
cahiersagricultures.fr/10.1051/cagri/2025003/olm.
Remerciements
Cette étude a été rendue possible grâce à lopportunité de stage
offerte par le Rectorat de lUniversité de Sousse (Tunisie), qui a
permis à lauteur de réaliser un séjour de 5 mois au Centre de
Recherche et de Technologie Agroalimentaire dAragon (Saragosse,
Espagne), dans le cadre de ses études doctorales.
Financement
Le nancement de cette étude a été assuré par une bourse
dalternance du Ministère de lEnseignement Supérieur et de la
Recherche Scientique de la Tunisie.
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Citation de larticle : Soula R, Chebil A, Majdoub R, Kahil T, Albiac J. 2025. Utilisation des instruments économiques pour réduire
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Article
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La région de Kébili en Tunisie subit une surexploitation des aquifères, exacerbée par l’extension des palmeraies en utilisant des pompages illicites. L’évolution de ces extensions est sous documentée et leurs impacts sur les ressources en eau souterraines sont sous-évalués. Les priorités divergentes en matière de protection des eaux souterraines et de développement économique local ont conduit à des conflits entre les décideurs et les agriculteurs. Cette situation illustre les difficultés de la mise en place d’une gestion participative des eaux souterraines, incluant les défis de l’application des réglementations, de coordination entre les institutions, et la complexité des interactions entre les parties prenantes. Une représentation commune du territoire est donc nécessaire, c’est un prérequis pour construire une gestion collective des ressources en eau. Un processus multi-acteurs a donc été mis en place avec les parties prenantes impliquées dans la gestion des oasis de Kébili, afin de mener une réflexion collective sur les scénarios futurs permettant de concilier la gestion durable des ressources en eau souterraines et le développement des extensions oasiennes. Cet article a pour objectif d’explorer le rôle de la visualisation spatiale des dynamiques diversifiées de développement des extensions oasiennes dans l’initiation de ce dialogue multi-acteurs. Dans ce travail, la visualisation spatiale se réfère à l’utilisation des images satellites, des cartes géographiques et des cartes participatives (i) pour illustrer l’évolution des limites et des superficies de ces extensions, la distribution spatiale des palmeraies, des systèmes de drainage et d’irrigation solaire (forages, panneaux photovoltaïques) et (ii) pour construire des scénarios d’évolutions futures possibles du territoire oasien. En explicitant les liens de causalité entre le développement des extensions et la dégradation quantitative et qualitative des ressources en eau souterraines, cette approche a permis de faire émerger des stratégies de gestion durable de ce territoire oasien.
Article
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The current situation of structural water scarcity due to the rise in demand, the reduction in supply as a consequence of climate change, increasingly frequent drought periods, and overall quantitative pressure on water resources creates a need for economic instruments to reduce the amount of water used, especially in the agricultural sector. Thus, water pricing and allocation quotas (proportional reduction of allocations) may be suitable tools to reduce demand or allocate scarce water resources. For a comparative analysis of the performance of these two measures, a Positive Mathematical Programming model has been developed, using the Guadalquivir River Basin as a case study. Additionally, the analysis takes into account the revenue generated from water pricing and the marginal cost of public funds. The results indicate that, from the farmer’s perspective, quotas result in smaller losses than water pricing. However, when considering water pricing along with the revenue generated from this measure, this mechanism would be more beneficial for society as a whole, since the taxes collected could be used for other purposes, albeit with efficiency losses measured by the marginal cost of public funds and the excess burden of taxation.
Article
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Fresh surface water is increasingly becoming scarcer worldwide, leading to significant groundwater over-extraction. However, groundwater over-extraction could result in many environmental externalities including various land subsidence (LS) effects. LS causes the gradual reduction of the voids and the subsequent ground surface sinking. The loss of aquifer system storage capacity, owing to LS, is one such negative externality that is seldom discussed in the economic literature. In this paper, we investigate the indirect loss of the aquifer system storage capacity due to LS along with other direct LS negative externalities. We develop a dynamic economic optimization model for groundwater utilization and evaluate various policy instruments (quota systems, taxes on land sinking and aquifer storage loss, and packaging and sequencing of taxes and quotas) to prevent overexploitation externalities. The model is calibrated to South African data. We found that taxes on land sinking and aquifer system storage capacity reduction have a significant effect on withdrawals and water table levels. Taxes provide larger social welfare. In addition, under certain circumstances, quotas are preferable when it comes to supporting groundwater conservation practices. Packaging and sequencing provide the second largest social benefits.
Article
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La surexploitation des nappes génère un coût économique et environnemental qui se traduit par la diminution de la disponibilité de l’eau et l’augmentation de son coût de pompage. Les études portant sur la distribution de ces coûts à travers les types d’exploitations et leur impact sur l’équité d’accès aux eaux souterraines demeurent limitées en Tunisie. À travers l’élaboration d’indicateurs par le modèle de programmation mathématique appliqué à des exploitations types, ce travail a montré que les coûts résultant de la surexploitation des nappes sont inégalement répartis. Les petites exploitations, disposant de moins de 3 ha, sont les plus affectées. Elles encourent des coûts de pompage de 1,25 à 1,5 fois plus élevés que les exploitations disposant d’une superficie beaucoup plus large. Le ratio bénéfice-coût de l’irrigation est également le plus faible dans cette catégorie, suggérant la non-rentabilité de l’irrigation dans un futur proche. Ce travail a révélé que l’accès économique à l’eau souterraine est désormais tributaire de la dotation de deux facteurs clés : le capital foncier et le capital financier. Les exploitations disposant de moyens fonciers et financiers vont continuer à profiter des eaux souterraines, tandis que les petites exploitations risquent d’en perdre rapidement l’accès, se trouvant ainsi exclues de leur part de cette ressource collective. Afin de préserver l’égalité d’accès pour toutes les catégories d’exploitations, et de prévenir une accentuation de la dégradation de la nappe, une politique robuste de gouvernance devrait être mise en place, avec une implication plus forte des usagers locaux et de l’administration agricole régionale.
Article
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The Salento aquifer located in the Salento Peninsula in Southern Italy plays a vital role in supporting various sectors like agriculture, economy, and tourism. However, the aquifer has faced escalating challenges from rising water abstraction, falling piezometric levels, and saltwater intrusion for decades. This comprehensive review identifies the varied drivers of increased water abstraction like intensified agricultural activities and expanding tourism, through well data analysis, geological and hydrogeological studies, alongside evaluations of land use patterns, water consumption trends, and meteorological records. The study compares the findings of previous research, which have consistently shown a downward trend in the piezometric levels of the aquifer over several decades, confirming that this decline persists to the present day. The analysis of new and historical well data is combined with existing studies to explore the complex interactions between climate change and human impacts on the aquifer, providing general recommendations for sustainable aquifer management.
Article
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The objective of the research is to explore the predictability of water resources directly with GCMs by analysing long-term effects of climate change on Northern Tunisia’s blue and green water. Hydrologic impacts rely on a rainfall-runoff lumped model using outputs of CMIP6 GCMs within the framework of the ssp2-45 scenario. Among the 30 CMIP6 models, the composite cnrm-esm2-1 and fgoals-g3 best restore observed runoff from 1995 to 2014 and give the best GCM. Hydrologic projections 2015–2100 show significant drops in rainfall (9%), runoff (21%), groundwater recharge (15%), as well as for green water (6%). The results show that the use of raw GCMs predictions on large basins is possible and provides precisions comparable to what is produced when using Regional Climate Models in medium size basins.
Article
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Study region The Guadalquivir Basin in Spain as a representative Mediterranean basin. Study focus The aim of this study is to assess the adaptive capacity of Mediterranean basins to long periods of severe drought. To do so, a hydro-economic model has been developed that includes a spatial representation of the major economic uses of water and enables an analysis of the economic and environmental effects of alternative water management policies under a single event of water scarcity. New hydrological insights for the region Results highlight the trade-offs among economic uses of water and environmental flow requirements since water resources in the Guadalquivir are fully allocated. Moreover, the increase of irrigated perennial crops area will aggravate vulnerability to drought by limiting the adaptive capacity of the basin. Survival irrigation is the first option for farmers to adapt to the simulated extreme drought. 148,000 ha are shifted from normal irrigation to survival irrigation in the Drought Management Protocol scenario. These findings call for policy interventions to ensure greater management flexibility toward optimising water use while meeting environmental goals. For instance, enabling water trading among farmers would reallocate 22 % more water to the upper basin, reducing drought losses by 22 M EUR. The hydro-economic model developed here can be adapted to basins elsewhere and the results show that it can be a useful tool to guide the design of efficient water management policies to address severe droughts in water-stressed basins.
Article
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Region-specific groundwater policies are required to regulate groundwater extraction for agricultural irrigation and reduce climate change adaption externalities. We examine the semi-arid Seewinkel region in Austria and explore interactions between climatic, agronomic, hydrological, and socio-economic conditions and processes to provide policy advice. The assessment is conducted with a spatially explicit integrated modeling framework to analyze impacts on land and irrigation water use, land management, and net benefits of agricultural production. The model results show that with imposed groundwater restrictions for irrigation, land use shifts from irrigated vineyards to mostly rainfed cropland with declining regional net benefits of agricultural production. The direction of change is similar for a DRY, SIMILAR, and WET climate scenario, while the magnitude differs. We estimate that an increase of the marginal value of groundwater extraction for irrigation by 0.1 €/m³ results in an average decrease in groundwater extraction volumes by 17.2 Mm³ in DRY, 6.3 Mm³ in SIMILAR, and 6.4 Mm³ in WET. Furthermore, regional net benefits of agricultural production decrease by 3.4 M€ in DRY and SIMILAR, and by 1.6 M€ in WET, on average. Our assessment highlights that efficient groundwater policies can help to sustain groundwater availability in semi-arid regions, particularly under climate change.
Article
This study develops a hydro-economic model for the coastal aquifer Mahdia Ksour Essef in Tunisia in order to analyze how external shocks (climate change, energy price increase) and management policies can affect groundwater sustainability during the coming decades. Twenty-one scenarios covering three management policies (free market, partial cooperation, and full cooperation policy) under various potential climate and economic changes are evaluated. The results of scenario simulations show the potential impact of energy soaring prices and climate change on the aquifer’s water table level, groundwater extractions, cropland areas, and farmers’ benefits under each policy option in the future. They also show that the best scenario to address the effects of climate change would need to take into account environmental externalities and efficient energy prices. The findings of this study are very important in the context of climate change and uncertain global energy markets and provide feasible alternatives to preserve the regional economy and aquifer sustainability.
Article
Groundwater markets improve the agricultural economy by transferring water entitlements from low-efficient users to high-efficient ones to maximize productivity. Aiming at developing an efficient groundwater market, the environmental effects of the market mechanism should be assessed, and a reliable method for monitoring water consumption needs to be employed. Toward this end, this paper proposes three annual smart groundwater market mechanisms to maximize water net benefits, minimize groundwater withdrawal, and precisely measure water consumption in agricultural fields. To guarantee the aquifer's safe yield in each mechanism, a groundwater simulation model (i.e., Groundwater Modeling System (GMS)) is used to control groundwater table drawdown at the end of the planning horizon. In addition, the fields' evapotranspiration (ET) is estimated using Surface Energy Balance Algorithm for Land (SEBAL) and Mapping Evapo Transpiration at high Resolution with Internalized Calibration (METRIC) algorithm to measure the net groundwater consumption during the market. In this regard, we evaluated the algorithms' performances using observed data from a local lysimeter. They are applied to the Nough plain in Iran to assess the effectiveness of the proposed market framework. The findings illustrate their efficiency in recovering approximately 80% (23.33 million cubic meters (MCM)) of groundwater loss due to overexploitation in the study area and increasing the users' annual benefits by 10.6% compared to the non-market condition. In addition, results imply that the METRIC model approximates daily crop ET with a higher accuracy level than the SEBAL model with RMSE, MAE, and Percentage Error of 0.37 mm/day, 0.32 mm/day, and 14.92%, respectively. This research revealed that the proposed market framework is a powerful tool for reallocating water entitlements and increasing water productivity in arid and semi-arid regions.