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ESJ Social Sciences Peer-reviewed Effets socio-économiques de l'adoption des variétés de mil améliorées diffusées via la plateforme d'innovation de Tingoni (région de Ségou) sur la sécurité alimentaire des ménages agricoles-BY 4.0 OPEN ACCESS Cite As

Authors:
ESJ Social Sciences Peer-reviewed
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Effets socio-économiques de l’adoption des variétés de mil
améliorées diffusées via la plateforme d’innovation de Tingoni
(région de Ségou) sur la sécurité alimentaire des ménages
agricoles
Siaka Drissa Traoré
Institut d’Economie Rurale (IER), Centre Régional de Recherche
Agronomique de Sotuba, ESPGRN-Bamako, Mali
M’Piè Bengali
Institut d’Economie Rurale (IER), Direction Générale
Urbain Dembélé
Institut d’Economie Rurale (IER), Centre Régional de Recherche
Agronomique de Sotuba, ESPGRN-Bamako, Mali
Dommo Tembely
Kalifa Traoré
Institut d’Economie Rurale (IER), Direction Générale
Aune Jens Bernt
Synnevag Gry
Département des Études Internationales pour le Développement et
l’Environnement, Noragric, Université des Sciences de la Vie, Norvège
Doi:10.19044/esj.2024.v20n25p167
Submitted: 12 July 2024
Accepted: 25 September 2024
Published: 30 September 2024
Copyright 2024 Author(s)
Under Creative Commons CC-BY 4.0
OPEN ACCESS
Cite As:
Traoré, S. D., Bengali, M., Dembélé, U., Tembely, D., Traoré, K., Bernt, A. J., & Gry, S.
(2024). Effets socio-économiques de l’adoption des variétés de mil améliorées diffusées via
la plateforme d’innovation de Tingoni (région de Ségou) sur la sécurité alimentaire des
ménages agricoles. European Scientific Journal, ESJ, 20 (25), 167.
https://doi.org/10.19044/esj.2024.v20n25p167
Résumé
Au Mali, des changements rapides dû à la pression démographique et
à la variabilité climatique sont intervenus ces dernières années.
L’augmentation de la densité de population rurale, ne permet plus d’assurer
un système durable de production. Pour remédier à ces contraintes,
l’introduction et l’adoption des semences sont devenu une solution
intournable. cette étude vise à analyser l’effet de production des variétés de
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mil Toroniou et Synthétique 006 diffusées au niveau des membres de la
plateforme de Tingoni sur la sécurité alimentaire. Elle a été conduite pendant
les campagnes 2020-2021, 2021-2022 et 2022-2023 auprès de 53
exploitations agricoles. Elle a consisté à faire un suivi et collecte de données
permanent auprès des exploitations pendant les campagnes et complétée par
les enquêtes individuelles à travers un questionnaire semi-structuré. Les
données ont été saisies sur une base de données conçue sur Excel à cet effet.
Ensuite, elles ont été analysées avec le logiciel STATA 14 et SPSS 25. Le
score de consommation et Household Food Insecurity Access Scale
(HFIAS)ont utilisé pour déterminer le niveau de consommation d’insécurité
alimentaire des exploitations agricoles. Le statut de résidence des producteurs
a une corrélation significative avec le niveau d’adoption des variétés de mil
Toroniou et Synthétique 006. Les rendements moyens sont de 1037 kg/ha pour
les adoptants des variétés de mil et 627 kg/ha pour les non adoptants.
L’analyse de variance a montré une différence hautement significative
(P≤0,001) entre les rendements suivant le statut des producteurs. L’analyse de
la sécurité alimentaire des membres de la plateforme de Tingoni montre que
74 % des exploitations adoptantes ont une consommation acceptable contre 42
% pour les non adoptantes. Les conditions liées à l’insécurité alimentaire ont
montré qu’environ 68 % des producteurs adoptants sont dans les bonnes
conditions. Par contre Seulement 42 % sont dans les bonnes conditions pour
les non adoptants. Les technologies (variétés de mil Toroniou et Synthétique
006) contribuent à l’amélioration des revenus des producteurs. Ces revenus
issus de la vente des surplus de production permettent de diversifier la ration
alimentaire des exploitations. Par conséquence, contribue au bien-être des
membres de la plateforme d’innovation de Tingoni.
Mots-clés: Plateforme d’innovation, variétés de mil, adoptants et non
adoptants, sécurité alimentaire, ménages agricoles
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Socio-economic effects of the adoption of improved millet
varieties disseminated through the innovation platform of
Tingoni (Ségou region) on the food security of agricultural
households
Siaka Drissa Traoré
Institut d’Economie Rurale (IER), Centre Régional de Recherche
Agronomique de Sotuba, ESPGRN-Bamako, Mali
M’Piè Bengali
Institut d’Economie Rurale (IER), Direction Générale
Urbain Dembélé
Institut d’Economie Rurale (IER), Centre Régional de Recherche
Agronomique de Sotuba, ESPGRN-Bamako, Mali
Dommo Tembely
Kalifa Traoré
Institut d’Economie Rurale (IER), Direction Générale
Aune Jens Bernt
Synnevag Gry
Département des Études Internationales pour le Développement et
l’Environnement, Noragric, Université des Sciences de la Vie, Ås, Norvège
Abstract
In Mali, rapid changes due to demographic pressure and climate
variability have occurred in recent years. The increase in rural population
density no longer makes it possible to ensure a sustainable production system.
To remedy these constraints, the introduction and adoption of seeds has
become an unavoidable solution. This study aims to analyze the production
effect of the millet varieties Toroniou and Synthetic 006 disseminated at the
level of the members of the Tingoni platform on food security. It was
conducted during the 2020-2021, 2021-2022 and 2022-2023 campaigns on 53
farms. It consisted of continuous monitoring and data collection from farms
during the campaigns and was supplemented by individual surveys through a
semi-structured questionnaire. The data was entered into a database designed
in Excel for this purpose. Then, they were analyzed with the STATA 14 and
SPSS 25 software. The Consumption Score and the EAIAM Score were used
to determine the level of food insecurity consumption of farms.
The residency status of growers has a significant correlation with the
level of adoption of Toroniou and Synthetic 006 millet varieties. Average
yields are 1037 kg/ha for adopters of millet varieties and 627 kg/ha for non-
adopters. The analysis of variance showed a highly significant difference
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(P≤0.001) between yields according to producer status. The analysis of the
food security of the members of the Tingoni platform shows that 74% of
adopting farms have an acceptable consumption compared to 42% of non-
adopters. Food insecure conditions have shown that about 68% of adoptive
producers are in good condition. On the other hand, only 42% are in good
condition for non-adopters. The technologies (Toroniou millet varieties and
Synthetic 006) contribute to the improvement of producers' incomes. This
income from the sale of surplus production makes it possible to diversify the
food ration of farms. As a result, contributes to the well-being of the members
of Tingoni's innovation platform.
Keywords: Innovation platform, millet varieties, adopters and non-adopters,
food security, farm households
Introduction
L’agriculture contribue à hauteur de 37 % du PIB, emploie 80% de la
population active et assure la création de 63 % des emplois (MA/CPS, 2024).
Dans cette production agricole, la céréaliculture est la plus pratiquée. Le mil
et sorgho souvent associés constituent les plus importantes céréales au Mali
par leurs superficies qui représentaient 67% des superficies totales cultivées
en céréales au cours de la campagne 2022-2023 (MA/CPS, 2024)
Le mil à lui seul est la troisième céréale cultivée après le maïs et le riz
(MDR, 2019). Sa superficie est estimée à environ 33 % des superficies totales
cultivées en céréale avec une production annuelle de 1 849 241 tonnes (MDR,
2019). Cette production représente environ 17 % de la production totale
céréalière après le maïs et le riz qui totalisent respectivement 36,09 % et 30,70
% (MDR, 2019).
Cependant, au cours des dernières décennies au Mali, la production de
céréales sèches a augmenté principalement grâce à l’augmentation de la
superficie cultivée plutôt qu’à l’intensification (SISSOKO, 2019).. En effet,
les rendements obtenus pour la culture du mil (0,959 t/ha) au niveau des
producteurs sont faibles comparativement à ceux du maïs (2,538 t/ha) et du riz
(2,541 t/ha) (SISSOKO, 2019). Les raisons de ce faible niveau de rendements
du mil sont nombreuses à savoir la pratique traditionnelle de la culture avec
peu ou pas d’intrants (MA/CPS, 2024). La faible productivité du mil est
certainement liée aux contraintes techniques (non maitrise des bonne
techniques de production, l’insuffisance d’accès aux variétés adaptées,
insuffisance pluviométrique) et Agro-socio-économiques (Agrhymet, 2012).
Pour augmenter la productivité du mil et assurer une autosuffisance
alimentaire, il est important booster le rendement de mil le mil à travers
l’introduction et adoption des semences adaptées aux changement climatiques.
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Les semences adaptées sont des facteurs indispensables à
l’augmentation de la production au vue des chercheurs et décideurs politique
(FAO, 2017). Dans le processus de la recherche de la souveraineté alimentaire,
des variétés adaptés ont été mises au point par l’Institut d’Economie Rurale
(IER). Parmi ces variétés, le mil Toroniou et Synthétique 006 ont été retenus
par les membres de la plateforme de Tingoni à cause de leurs résistances à la
sècheresse et aux ravageurs et leurs rendements élevés. De nos jours, ces deux
variétés sont en diffusion à grande échelle en milieu paysan à travers les
approches de recherche-intégré pour développement qui s’opérationnalise à
travers les plateformes d’innovation. Dans le cadre le projet d’Adaptation de
l’Agriculture et de l’Elevage au Changement Climatique (ACC) phase 2,
l’IER a mis en place plusieurs plateformes d’innovation pour la mise à échelle
des technologies. La plateforme de Tingoni, objet de la présente étude, couvre
3 communes des cercles de Baraouéli et Ségou. Au niveau de cette plateforme
d’innovation, les variétés de mil Toroniou et Synthétique 006 ont été
introduites. Plusieurs variétés de mil sont développées et diffusées auprès des
exploitations agricoles et leurs impact sur la sécurité alimentaire reste peu
étudiés. Le présent travail met en évidence les attributions et les causalités de
l’adoption des variétés de mil Toroniou et synthétique 006 sur la sécurité des
membres de la plateforme de Tingoni.
Matériel et Méthodes
Zone d’étude
Les travaux ont été réalisés dans les villages de Tingoni, Tigui dans le
cercle de Baraouéli et Binkèbougou dans le cercle de Ségou.
Baraouéli chef-lieu de cercle, est dans la région de Ségou avec
superficie de 864 km2. Son climat est type soudano-sahélien. La campagne
agricole s’étend de Juin à Septembre. La température moyenne varie entre 35
et 40° en saison sèche contre 20 à 30° période froide. Les principaux sols
rencontré sont les sols sablo limoneux et les sols argilo limoneux. La commune
de Baraoueli n’est pas arrosée par un cour d’eau. Par contre, il existe beaucoup
de mares d’abreuvement des animaux. La commune de Baraouéli compte 40
302 habitants pour 49 habitants/km2. Les principales ethnie de la commune
sont les Bambaras, Sarakolés, Peulhs, Toucouleurs, Haoussas (PROMISAM,
2010). Ségou chef-lieu de cercle est l’un des sept l’ancienne région
administrative de Ségou. Il est limité à l’Est celui de Macina, à l’ouest par
ceux de Koulikoro et Banamba, au nord par celui de Niono, au Nord Est par
Nara et au Sud par ceux de Bla et San. La superficie totale du cercle est
de10844 km² avec 670 165 habitants (RGPH, 2024. Cette population est
présente dans vingt-neuf (29) communes rurales et une (1) commune urbaine.
L’ethnie principale du cercle est le bambara qui cohabite avec les peuhls, les
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miniakas, les bozos, les somonos, les Dogons et les Sarakolés. Le climat est
caractérisé par les vents secs et de type sahélien (PROMISAM, 2012).
Figure 1 : Carte de localisation des sites d’étude
Les trois sites d’étude ont été retenus parmi les villages bénéficiaires
des semences adaptées du volet plateforme du projet ACC-II. Les
exploitations agricoles dans les villages ont été retenues de façon raisonnée.
Les conditions étaient d’être membre de la plateforme d’innovation et avoir
reçu l’un des variétés de mil. Pour cela 53 exploitations agricoles dont 34
ayant reçues la variété améliorée ont été retenues pour cette étude. Cette
enquête a été réalisée à travers un questionnaire semi-structuré adressé aux
producteurs et aux personnes ressources.
Materiel Vegetal
Substrats organiques
Les variétés de mil Toroniou et Synthétique 006 ont été choisies par
leurs rendements élevés (plus de 2T/ha) dans les conditions de sécheresses. En
plus de leurs résistances à la sècheresse et leurs rendements élevés, elles sont
précoces, farineux et ont une valeur marchande très élevée sur le marché. Ces
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variétés ont été mises au point par l’IER à travers la Station de Recherche
Agronomique (SRA) de Cinzana. Ces variétés ont été comparées aux variétés
locales.
Methode
Echantillonnage
Dans les sites d’étude, le choix des producteurs a porté sur ceux ayant
reçus les semences de variétés de mil Toroniou et Synthétique 006 et un
groupe de contrôle (ceux n’ayant pas reçus la technologie). Au total 53
exploitations ont été suivies par les agents du projet chargés de la collecte de
données de 2020 à 2023 dont 34 bénéficiaires et 19 non bénéficiaires.
Ces exploitations ont été choisies pour participation aux activités de la
plateforme, d’adoption des deux variétés lors d’une assemblée générale de la
plateforme d’innovation. Le choix des exploitations adoptants a été fait de
façon systémique. Toutes les exploitations adoptants des deux variétés ont été
enquêtés. Le factuel des exploitations non bénéficiaires a été comparé aux
adoptants afin de retenir de 19 exploitation non adoptants qui représentent les
mêmes caractères que celles adoptants.
Collecte des informations
La collecte des informations a été réalisée à travers des suivis des
opérations de cultures des parcelles ayant reçues des semences de mil
Toroniou et Synthétique 006 et celles n’ayant pas reçues durant les campagnes
2020-2021, 2021-2022 et 2022-2023. Ces données ont été enrichies par des
entretiens individuels sur la base d’un questionnaire semi-structuré élaboré
pour les producteurs. Les données collectées ont porté d’abord sur les
caractéristiques socioéconomiques, la production du mil, les opérations
culturales du mil, les sources de revenu et penses du producteur, les
équipements agricoles utilisés et les informations liées à la sécurité
alimentaire .
Analyse des données
Une base de données a été élaborée pour la saisie des données sur le
logiciel SPSS Vers 2025. Les analyses ont été faites avec le même logiciel. Le
rendement moyen a été calculé pour tous les producteurs enquêtés.
Les coûts variables ont été calculés. Ils représentent le coût des
semences, le coût des engrais, le coût des produits phytosanitaires, le coût de
la main-d’œuvre salariale et autres charges de production. Le coût variable a
été calculé par la formule :
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Avec la quantité de l’intrant i, le prix unitaire correspondant à l’intrant
i et n le nombre d’intrants utilisé dans la production du mil.
Les indicateurs de rentabilité tels que le produit brut et la marge brute
ont été évalués. Tous ces indicateurs ont été ramenés à l’hectare afin de
permettre la comparaison des résultats.
Le produit brut en valeur (PBV) correspond au rendement (Rdt) multiplié
par le prix unitaire (PU) : PBV = Rdt * PU
La marge brute (MB) représente le bénéfice de l’exploitant une fois acquitté
de toutes les charges courantes (coûts variables) :
MB = PBV - CV
Le taux de rentabilité quant à lui est donné par le rapport entre la marge brute
et le coût variable engagé dans la production :
TR =MB/CV
Model d’analyse
Le modèle Logit a été utilisé. Le modèle permet de comprendre
l'influence des variables indépendantes sur la probabilité d'occurrence de
l'événement. . Aussi la modèle Local Average Response Function (LARF)
basée sur l’approche contrefactuelle a été utilisé pour déterminer les facteurs
inobservables et estimer les effets non biaisés.
Score de consommation alimentaire (SCA)
La méthode du score de consommation alimentaire (SCA) ou le score
EAIAM est utilisée pour appréhender l’état de la sécurité alimentaire des
ménages. Le SCA reflète la diversité du régime alimentaire ainsi que la valeur
(le contenu) en calories, en macronutriments et en micronutriments des
aliments consommés (PAM, 2009). Ce score repose sur la diversité du régime
alimentaire, la fréquence de consommation (nombre de jours au cours
desquels un groupe d’aliments donné a été consommé sur une période de
référence, généralement définie en jours) et l’élément nutritif relatif des sept
groupes d’aliments (PAM, 2009).
Le SCA est calculé à partir des types d’aliments et de la fréquence de
consommation sur une période de sept (07) jours.
Le score calculé est comparé au seuils des catégories alimentaires
prédéfinis par le PAM. Pour le PAM, (2009).: PAM, les catégories retenues,
les seuils suivants ont été appliqués
Catégorie alimentaire faible de 0 à 21 ;
Catégorie alimentaire limite de 21,5 à 35 ;
Catégorie alimentaire acceptable - > 35.
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Tableau 1 : Mode de calcul du SCA : Application dans STATA & Excel
Groupe
alimentaire
Aliments
Pondération
(A)
Jjours de
consommation au
cours des 7
derniers jours (B)
Note (A*B)
Céréales et
tubercules
Maïs, riz, sorgho,
mil, pain et autres
céréales, manioc,
pommes de terre et
patates douces,
igname
2
Légumineuses
(Légumes secs)
Haricot, pois,
arachides en coques
et noix de cajou
3
Légumes
Légumes,
condiments et
légume-feuilles
1
Fruits
Fruits
1
Viande et
poisons
Boeuf, chèvre,
volailles, porc, oeuf
et poissons
4
lait et produits
laitiers
Lait, yaourt et
autres produits
laitiers
4
sucre
Sucre et produit
sucrés
0,5
Huiles, graisses
et beures
Huiles, matières
grasse et beurre
0,5
Faire l’estimation
de cette colonne
dans STATA
Score composite
SCA= somme
(A*B) ; Faire
l’estimation de
cette colonne dans
le tableur Excel
Réaliser un test t-student entre les SCA des groupes bénéficiaires et non bénéficiaires
Tableau 2 : Calcul du Nombre de jours moyen de consommation des différents groupes
alimentaires
Groupe alimentaire
Céréales et tubercules
Légumineuses (Légumes secs)
Légumes
Fruits
Viande et poisons
lait et produits laitiers
sucre
Huiles, graisses et beures
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Echelle de l’Accès déterminant l’Insécurité alimentaire des ménages :
Household Food Insecurity Access Scale (HFIAS)
HFIAS est un processus de collecte d’information sur l’insécurité
alimentaire au niveau des populations d’enquête. Quatre indicateurs sont
calculés et dégagent une information récapitulative sur les éléments suivants
(FANTA, 2007) :
Conditions liées à l’insécurité alimentaire (accès) du ménage,
Domaines liés à l’insécurité alimentaire (accès) du ménage,
Score de l’échelle liée à l’insécurité alimentaire (accès) du ménage,
Prévalence liée à l’insécurité alimentaire (accès) du ménage.
La condition liée à l’insécurité alimentaire (accès) du ménage
Cette information est spécifique et désagrégée sur la perception des enquêtés.
F (%) =
N
S
x 100
S=Nombre de l’exploitation (avec réponse = 1 à Q7) ; N= Nombre total des
exploitations répondant à Q7).
Le domaine lié à l’insécurité alimentaire (accès) du ménage
Ce paramètre collecte des informations sur la prévalence des
exploitations dans chacun des trois domaines à savoir (i) angoisse et
incertitude, (ii) qualité insuffisante et (iii) apport alimentaire insuffisant ainsi
que ses conséquences physiques.
Formule du calcul du domaine dans le cas de pourcentage du ménage
avec qualité insuffisante de la nourriture :
Domaine = ((Nombre de ménages avec réponse = 1,2 ou 3 à Q2 ou 1,2 ou 3 à
Q3 ou 1,2 ou 3 à Q4) / Nombre total de ménages répondant à Q2 ou Q3, OU Q4)
*100
Le score EAIAM
Cet indicateur donné le niveau d’insécurité alimentaire (accès) dans le
ménage sur les quatre dernières semaines (30 derniers jours). Le score EAIAM
est calculé en additionnant les codes pour chaque réponses aux questions sur
la fréquence de survenance. A la suite, les scores sont additionnés pour tous
les cas la réponse à la question correspondante était « non ». Le seuil
maximum pour cet indicateur est fixé à 27 à raison de 3 points par modalité et
le minium est 0.
Plus le score est faible, moins, ménage fait l’expérience de l’insécurité
alimentaire (accès).
Score EAIAM (0-27) = somme des réponses aux questions sur la fréquence de
survenance (Q1a + Q2a + Q3a + Q4a + Q5a + Q6a + Q7a + Q8a Q9a)
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Score moyen HFIAS= (Somme de score EAIAM dans l’échantillon/ Nombre
de score EAIAM (ménage) dans l’échantillon), FANTA (2007).
Résultats obtenus
Caractéristiques sociodémographiques des ménages de l’échantillon
Les résultats du tableau 3 montrent que Tous les producteurs enquêtés
sont des hommes en majorité de l’ethnie bambara (50 %) qui cohabitent avec
les peulhs (33 %) et quelques Dogons, Dafing et Malinké. Le test de Pearson
a montré qu’il n’y a de différence significative entre les bénéficiaires des
variétés de mil Toroniou et Synthétique 006 et les non-bénéficiaires des
variétés de mil Toroniou et Synthétique 006 en ce qui concerne l’ethnie des
producteurs. L’analyse du statut de résidence dans les villages des producteurs
a montré que 52 % sont des allochtones. Cependant, le statut de résidence a
montré une corrélation significative entre les bénéficiaires et les non-
bénéficiaires. La majori des producteurs suivis et enquêtés n’ont pas
fréquenté l’école formelle. 17% ont fréquentés l’école coranique/medersa.
L’analyse de variance n’a pas montré de différence significative entre le
niveau d'éducation et le statut des producteurs. La catégorisation de la taille
des exploitations a montré que 31% des producteurs sont entre le quartile 2 et
3. La corrélation de Pearson a montré qu’il n’y a pas de liaison entre la taille
et le statut d’adoption des variétés. De même, il n’y a pas de corrélation entre
les superficies de production et le statut des producteurs dans la plateforme de
Tingoni (Tableau 3).
Tableau 3 : Caractéristiques sociodémographiques des producteurs suivant le statut
Caractéristiques
Bénéficiaires
Non
bénéficiaires
Ensemble
Site
Khi-Chi-
deux
ddl
Sig.
(n)
(%)
(n)
(%)
(n)
(%)
Ethnie des producteurs
Mianka
1
3
0
0
1
2
3,086a
5
0,687
Banbara
15
43
12
63
27
50
Dogon
2
6
1
5
3
6
Peulh
13
37
5
26
18
33
Malinké
2
6
0
0
2
4
Dafing
2
6
1
5
3
6
Statut de résidence
Autochtone
13
37
13
68
26
48
4,826a
1
0,028*
Allochtone
22
63
6
32
28
52
Niveau d'éduction
Aucun
27
77
16
84
43
80
3,125a
3
0,373
Primaire
1
3
0
0
1
2
Secondaire
0
0
1
5
1
2
Medersa/Coranique
7
20
2
11
9
17
Taille de l'exploitation
Mix-Q1
8
23
5
26
13
24
1,592a
3
0,661
Q1-Q2
11
31
3
16
14
26
Q2-Q3
10
29
7
37
17
31
Q3-Max
6
17
4
21
10
19
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Superficie de production
Mix-Q1
12
34
3
18
15
29
3,727a
3
0,293
Q1-Q2
9
26
3
18
12
23
Q2-Q3
10
29
6
35
16
31
Q3-Max
4
11
5
29
9
17
*: test significatif (p<0,05) ;
Caractérisation économique des ménages de l’échantillon
La superficie moyenne des parcelles de mil est 3,81 ha/exploitation
avec un rendement moyen de 890 kg/ha. L’analyse de variance a montré une
différence hautement significative (P≤0,001) entre les rendements suivant le
statut des producteurs. Le produit brut en valeur est 259 375 F CFA/ha pour
les bénéficiaires contre 171 118 F CFA/ha pour les non bénéficiaires. Le T-
Test a montré une différence hautement significative des produits bruts suivant
le statut des producteurs. Les charges variables sont respectivement de 39 388
F CFA/ha et 39 111 F CFA/ha pour les non bénéficiaires et les bénéficiaires.
L’analyse de variance a montré qu’il n’y a pas de différence significative entre
les indicateurs des charges variables et le statut des producteurs enquêtés.
Cependant, une différence hautement significative au seuil de 1% a été
observée pour la marge brute (P≤0,01) et la marge nette (P≤0,01). Le coût
unitaire de production pour les bénéficiaires est de 37 F CFA/kg contre 72 F
CFA/kg pour les non bénéficiaires. L’analyse du taux de rentabilité a montré
que pour chaque 1 F investi dans la production de mil Toroniou et Synthétique
006 procure environ 27,59 FCFA contre 13,26 F CFA pour les variétés locales.
Ces indicateurs de rentabilité montrent que la production avec ces variétés
améliorées est rentable pour les producteurs (Tableau 4)
Tableau 4 : Indicateurs de rentabilité de production de mil suivant le statut des producteurs
Variables/indicateurs
Bénéficiaires
Non
bénéficiaires
Ensemble
site
t
ddl
Sig.
(bilatérale)
Superficie (ha)
3,79
3,84
3,81
- 0,0430
50,773
0,966
Rendement (kg/ha)
1 037
627
890
3,7091
48,994
0,001**
Produit brut (F CFA/ha)
259 375
171 118
227 736
2,8532
34,824
0,007**
Coût des semences (F
CFA/ha)
2 878
1 375
2 339
1,2491
50,415
0,217
Coût des fertilisants (F
CFA/ha)
12 670
13 202
12 861
- 0,1090
38,010
0,914
Coûts des produits Pht.
(F CFA/ha)
2 608
1 916
2 360
0,5961
50,955
0,554
Coût de MO (F CFA/ha)
15 559
17 789
16 358
- 0,2561
50,999
0,799
Coûts autres dépenses (F
CFA/ha)
5 397
5 105
5 292
0,1052
45,101
0,917
Total charges variables
39 111
39 388
39 211
- 0,0275
49,131
0,978
Marge brute (F CFA/ha)
235 823
149 519
204 883
2,9288
34,461
0,006**
Marge nette (F CFA/ha)
220 264
131 729
188 525
3,1445
33,014
0,004**
Coût unitaire (F
CFA/kg)
37
72
50
- 2,7658
33,698
0,009**
TRI
27,59
13,26
22,45
1,2163
49,960
0,230
*: test significatif (p<0,05) ; ** : test hautement significatif (P<0,01);
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Evaluation du niveau de sécurité alimentaire des ménages
- Analyse de la consommation des ménages agricoles
Le score moyen de consommation des bénéficiaires est de 57,85±16,43 contre
56,15±16,81 pour les non bénéficiaires. L’analyse de variance n’a pas montré
de différence significative entre les scores de consommation suivant le statut
des producteurs (Tableau 5).
Tableau 5 : Score de Consommation Alimentaire (SCA) suivant le statut des producteurs
statut
Effectif
Moyenne
Ecart-
type
t
ddl
Sig.
(bilatérale)
Bénéficiaires
34
57,8521
16,43357
-
0,379
53
0,705
Non
Bénéficiaires
19
56,1515
16,81047
Ensemble
53
57,0018
16,62202
- Niveau de consommation alimentaire des ménages
Il ressort du Tableau 6 qu’environ 74 % des bénéficiaires ont une
consommation acceptable contre 42 % pour les non bénéficiaires. (32 %) et
26 % des non bénéficiaires sont respectivement dans la consommation
alimentaire limite et faible. Le test de Pearson a montré une différence
significative au seuil de 5 % pour le score de consommation alimentaire entre
le statut des producteurs.
Tableau 6 : Niveau de consommation alimentaire suivant le statut des producteurs
Statut
Consommation
faible
Consommation
limite
Consommation
acceptable
Khi-
Chi-
deux
ddl
Sig.
(n)
(%)
(n)
(%)
(n)
(%)
Adoptant
3
8,8
6
17,6
25
73,5
6,587a
2
0,037*
Non
adoptant
5
26,3
6
31,6
8
42,1
Ensemble
8
15,1
12
22,6
33
62,3
*: test significatif (p<0,05) ;
- Conditions liées à l’insécurité alimentaires
Les conditions liées à l’insécurité alimentaire sont présentées dans le
tableau 7. Il ressort qu’environ 68% des producteurs bénéficiaires sont dans
les bonnes conditions. Par contre42 % de des non bénéficiaires sont dans les
bonnes conditions. L’analyse de variance a montré une différence hautement
significative (P≤0,001) entre les conditions liées à l’insécurité alimentaire
suivant le statut
Tableau 7 : Conditions liées à l’insécurité alimentaire (accès) des ménages suivis
Statut
Bonne
condition
Mauvaise
condition
Khi-Chi-
deux
ddl
Sig.
(n)
(%)
(n)
(%)
Bénéficiaires
23
67,6
11
32,4
5,024a
2
0,001**
Non
bénéficiaires
8
42,1
11
57,9
Ensemble
31
58,5
22
41,5
** : test hautement significatif (P<0,01);
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- Domaine lié à l’insécurité alimentaire des ménages agricoles
Environ 58 % des non bénéficiaires n’ont pas de nourriture suffisante
pour leurs membres alors que la proportion des bénéficiaires avec insuffisance
de nourriture est de 32 %. L’analyse de variance a montré qu’il y’a une
différence hautement significative au seuil de 1 % de l’insuffisance
alimentaire entre le statut des producteurs (Tableau 8).
Tableau 8 : Domaine lié à l’insécurité alimentaire (accès) des ménages suivis
Groupes des
enquêtés
% des ménages avec qualité
insuffisante de la nourriture
Khi-Chi-
deux
ddl
Sig.
(n)
(%)
Bénéficiaire
11
32,4
4,702a
1
0,002**
Non bénéficiaire
11
57,9
Ensemble
22
41,5
** : test hautement significatif (P<0,01);
Discussions
La décision des producteurs de mil à adopter les nouvelles variétés
Toroniou et Synthétique 006 n’est pas systématique. Elle dépend d’abord de
certains facteurs dont le plus important est lié aux informations utiles données
par les facilitateurs des plateformes qui assurent la diffusion de ces
technologies. Les résultats montrent que l’implication des producteurs de la
plateforme d’innovation (PI) dans la diffusion des technologies est non
seulement favorable à l’accès aux informations sur ces technologies mais aussi
à leur adoption. Le développement des activités à travers la PI est déterminant
dans le processus d’acquisition de savoir ou de connaissances sur les nouvelles
technologies (Ho et Liu, 2011). Les hommes demeurent les précurseurs de ces
technologies au niveau des ménages agricoles.
En effet, les hommes ont plus accès aux facteurs de production et sont
généralement les décideurs dans les ménages agricoles. Ces actions d’adoption
pour les hommes sont dans le but de booster leurs revenus à travers les
potentialités disponible par contre les femmes ne prennent pas de risques et
conservent les anciennes variétés (Oloumilade et Yabi, 2019). Nos résultats
confirment ceux de certains auteurs. En effet, Yabi et al. (2016) ont montré les
bonnes pratiques d’application de la fumure organique est adopté par les
hommes que les femmes. Quant à Dibba et al. (2012), ont montré que les
hommes adoptent plus les variétés améliorées de riz que les femmes dans les
systèmes de production intensifs. Un résultat similaire a été trouvé par Adesina
et al. (2000) dans une étude sur les technologies en couloirs.
L’analyse du statut de résidence des producteurs a montré qu’il y a une
corrélation significative avec l’adoption des variétés de mil dans la zone de
Tingoni. Dans notre cas d’étude, les producteurs allochtones n’ont pas accès
libre à la terre de production ainsi, ils ne veulent pas prendre de risque
d’investir dans les nouvelles technologies.
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L’analyse de la productivité’ a montré que les rendements des variétés
améliorées (1 037 kg/ha) sont meilleur par rapport aux variétés locales (627
kg/ha) soit un gain de 60,5 %. Ces résultats montrent l’utilisation des variétés
adaptées du mil améliorent la production. Ces résultats ont été confirmés par
plusieurs auteurs dans le cadre des études d’impact. Ces auteurs ont confirmé
que l’utilisation des semences adaptées au niveau des exploitations agricoles
boostent significativement le rendement des cultures (Meughoyi, 2015 ;
Ogunniyi et Kehinde, 2015 ; Tesfaye et al., 2016). Une étude réalisée au Bénin
a montré qu’il y’a une différence significative sur le rendement entre les
bénéficiaires et les non bénéficiaires des semences améliorées (Nouhoheflim
et al. 2004). Au Niger également, Assiya (2010) a montré l’utilisation des
variétés améliorées permet d’augmenter le revenu des producteurs. Au
Nigéria, Awotide et al. (2012) ont confirmé les avantages positifs liés à
l’utilisation des semences améliorées. FAO (2013) a estimé à 25% le taux des
rendements des cultures à travers l’utilisation des variétés améliorées du mil
et du niébé.
L’analyse des indicateurs de la rentabilité productrice avec et sans
variétés améliorées a montré une différence hautement significative pour les
marges brutes (P≤0,01) et les marges nettes ((P≤0,01). Le coût unitaire de
production chez les bénéficiaires est de 37 F CFA/kg contre 72 F CFA/kg pour
les non bénéficiaires. Beaucoup d’auteurs ont montré que l’augmentation des
rendements à travers l’utilisation des variétés améliorées améliore la sécurité
alimentaire et une augmentation du revenu des agriculteurs (Awotide et al.,
2012 ; Arouna et Diagne, 2013 ; Shiferaw et al., 2014 ; Moti et al., 2015 ;
Tesfaye et al., 2016). Nos résultats confirment ceux de Abdou et al. (2017) qui
ont confirmé la production des variétés améliorées mil et sorgho est une
activité rentables pour les acteurs de Niger. L’évaluation de l’effet
d’utilisation des variétés améliorées sur les conditions de vie des acteurs a
montré que 74% des ménages bénéficiaires ont une consommation acceptable
contre 42 % pour les non bénéficiaires. Les conditions liées à l’insécurité
alimentaire ont montré qu’environ 58 % des producteurs non bénéficiaires
sont dans les mauvaises conditions contre 32 % pour les bénéficiaires. Nos
résultats sont confirmés par Abdou et al. (2017) qui ont montré que les
semences améliorées du mil contribue à l’atteinte de la sécurité alimentaire et
nutritionnelle des ménages. Ils ont aussi montré que l’utilisation des variétés
améliorées du mil et du niébé permet aux producteurs de couvrir tous les
besoins alimentaires de l’exploitation. En Afrique de l’Est (Ethiopie),
Schiferaw et al. (2014) ont montré que la production avec variété améliorée
de Blé contribue à l’atteinte de la sécurité alimentaire dans les exploitions
agricoles.
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Conclusion
Les plateformes d’innovations ont facilité l’introduction et la mise à
grande échelle des variétés de mil Torinion et Synthétique 006 dans la zone
sahélienne de Ségou. Elles sont constituées de différents groupements
d’acteurs ayant l’objectif commun de lutte contre les effets néfastes des
changements climatiques et travaillent en synergie d’action et de façon
complémentarité en mutualisant les connaissances, les expériences et les
ressources. L’acquisition des connaissances par les acteurs du développement
agricole en général et les producteurs du mil en particulier a été favorisée par
une communication de proximité à travers les réunions d’informations, les
radios locales et l’utilisation des réseaux sociaux. Ainsi, cette communication
s’est montrée fondamentale à l’adoption des mils Torinion et Synthétique 006.
Les résultats montrent que l’implication des producteurs de la plateforme
d’innovation (PI) dans la diffusion des technologies est non seulement
favorable à l’accès aux informations sur ces technologies mais aussi à leur
adoption. Au sein de ces groupes, on constate que les producteurs de sexe
masculin sont les précurseurs de l’adoption car ils ont plus accès aux facteurs
de production et plus aptes à prendre des risques et des décisions dans
l’utilisation des nouvelles technologies que les femmes et les autres catégories
sociales.
L’étude montre que l’adoption des deux variétés améliorées de mil
améliore la sécurité alimentaire et les revenus des ménages et contribue
efficacement à l’atteinte du bien-être de la population. Cette adoption des
variétés améliorées introduites n’est influencée ni par l’ethnie, ni la taille de
l’exploitation, ni par la superficie emblavée mais par le statut d’adoptant et de
non adaptant. A l’instar des résultats de recherche obtenus dans d’autres zones,
les rendements de mil des producteurs ayant adopté les deux technologies sont
nettement supérieurs à ceux des producteurs n’ayant pas adopté les
technologies dans la zone d’étude.
L’adoption des variétés améliorées de mil est rentable. L’analyse du
taux de rentabilité a montré que chaque 1 F investi dans la production de mil
Toroniou et Synthétique 006 procure 27,59 FCFA à Tingoni contre 13,26
FCFA pour les variétés locales.
En ce qui concerne la sécurité alimentaire des exploitations agricoles,
le score moyen de consommation des bénéficiaires est supérieur aux non
bénéficiaires. Il ressort également que 3/4 des bénéficiaires ont une
consommation acceptable contre 42 % pour les non bénéficiaires. L’adoption
des variétés de mil Toroniou et Synthétique 006 a diminué de 26 % le taux
d’insécurité alimentaire des exploitations agricoles.
Études humaines: Un formulaire de consentement éclairé a été soumis avec
le protocole de recherche aux producteurs pour leur accord. A la suite, ils ont
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été rassurés que tout ce qu’ils diront resterons confidentiels et ne partageraient
avec personne. Ils ont été assuré que leurs noms ne seront pas inclus dans les
rapports. Ils ont été informé qu’ils n’auront pas d'argent ou quoi que ce soit
d'autre pour répondre à mes questions, mais c'est l'occasion d'aider le projet à
mieux comprendre vos besoins. Tous les participants à cette étude ont attesté
que qu’ils ont bien compris le protocole de recherche après avoir été
clairement informé par l’investigateur à travers la fiche d’information générale
du projet. Ils ont attesté adhérer librement et volontairement à la mise en œuvre
du protocole.
Conflits d'intérêts: Dans le cadre de cette étude, il y’a pas de conflit
d’intérêts.
Disponibilité des données: Toutes données utilisées dans le cadre de cette
étude ont été analysées pour les besoins du projet et du présent article. Il y’a
pas de base de données en ligne.
Déclaration de financement: Nos remerciements vont aux paysans
collaborateurs des villages de Tingoni, Tigui dans le cercle de Baraouéli et
Benkebougou dans le cercle de Ségou et au projet ACC-II à travers sa
composante 7 sur les plateformes d’innovation, qui a accepté de financer cette
recherche.
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Article
Full-text available
Wheat (Triticum aestivum L.) is one of the most important cereal crops cultivated in wide range of agro-ecologies in Eastern Africa. However, wheat productivity has remained low. This study was carried out in Ethiopia Aris Zone to determine the level and impact of adoption of improved wheat varieties on wheat productivity and farm income level of wheat producers in the country. The study employed the propensity score matching method to carry out the impact study. It was found out that the rate of adoption of improved wheat varieties in 2013 was 56%. Probit model showed that sex of household headship and livestock ownership enhanced adoption of improved varieties, while the educational level of the household head negatively affected in enhancing the adoption of improved wheat varieties. According to the result of the propensity score matching method, improved wheat variety adoption on average increased wheat productivity of adopters by about 1 to 1.1 t ha-1 than the nonadopters. Similarly, the result of the propensity score matching estimates showed that the average income of adopters was 35 to 50% greater than the non-adopters.The results provide empirical evidence that agricultural technology adoption can contribute to improving productivity and raising income of farm households.
Article
Full-text available
Rice (Oryza sativa) is one of the most important cereal crops cultivated in sub-Saharan Africa (SSA). It is ranked as the fourth most important crop in terms of production after sorghum (Sorghum bicolor), maize (Zea mays) and millet (Eleusine coracana). The objective of this study was to establish adoption rates, and their determinants, of the New Rice Varieties for Africa (NERICA) in the Gambia. We used data from a stratified sample of 600 rice farmers and applied the Average Treatment Estimation (ATE) framework to establish rate of adoption and associated factors. The results revealed that NERICA adoption rate was barely 40% falling far below the expected 83%. The shortfall was due to the incomplete stakeholder exposure to NERICA in the period before 2006. The introduction of NERICA to villages was found to be a significant determinant of both exposure and adoption of NERICA varieties.
Conference Paper
Agricultural research programs that are driven by Agricultural Innovation System concepts usually target to change the way in which low income rural agrarian households in a nation like Nigeria communicate with the market and the decision making strategies pertaining to development of their agri-business and the scarce resources which are at their disposal. As a result there has been a shift in the research paradigm in many African countries like Nigeria; from top down research systems to nonlinear dynamic systems that aim to enhance end users capacity to obtain and utilize knowledge and research outputs. The aim of this paper was therefore to assess the extent to which the use of these innovative agricultural research interventions impact upon the livelihood and productivity outcomes of rural smallholder farmers in Nigeria using a case study from the South west region of Nigeria.
Article
Slash-and-burn agriculture continues to expand in many parts of the forest zone of Cameroon. One alternative land use to slash-and-burn system is alley farming. This paper quantifies, using an econometric model, the factors determining farmers’ adoption and use of alley farming variants in southwest of Cameroon, based on a survey of 156 farmers in 11 villages in the region.The analysis showed that male farmers are more likely to adopt than women. Adoption is higher for farmers with contacts with extension agencies working on agroforestry technologies. Adoption is higher for farmers belonging to farmers’ groups. Adoption is lower for farmers in areas with very high population pressure, as farmers in such areas may have greater labor productivity from use of less labor intensive natural resource management technologies like chemical fertilizers. Adoption is higher for farmers in areas facing fuel wood scarcity. Farmers have made adaptations to the conventional alley farming technology recommended by researchers, the most significant adaptation being the introduction of fallow periods into the system. Farmers use alley farming as a land use option, not as a replacement for the slash-and-burn system, since land supply is still relatively elastic. Achieving increased impact with alley farming variants requires effective targeting. Results showed that econometric modeling using farmer and village characteristics, socioeconomic and institutional variables can lead to more effective targeting to farmers and locations where higher adoption rates may occur.
Impact de la production de semence riz sur le rendement et le revenu des ménages agricoles : une étude de cas du Bénin
  • A Arouna
  • A Et Diagne
Arouna A., et Diagne A., 2013. Impact de la production de semence riz sur le rendement et le revenu des ménages agricoles : une étude de cas du Bénin. 4th International Conference of the African Association of Agricultural Economists. Hammamet, Tunisia. 17 pp.
Evaluation des impacts socio-économiques de l'utilisation des variétés améliorées
  • A C Assiya
Assiya A.C., 2010. Evaluation des impacts socio-économiques de l'utilisation des variétés améliorées (Mil HKP et Niébé TN5-78) au niveau ménages dans la région de Zinder : cas de Garagoumsa, Tirmini et Tanout au Niger. Mémoire d'Ingénieur Agronome. Institut Polytechnique Rural (à vérifier), Mali. 107pp.