Le livre
Aussi étrange que cela puisse paraître, les Anglais,
ceux-là mêmes qui inventèrent le football au milieu
du XIXe
siècle, ont longtemps délaissé leur équipe
nationale, lui préférant, et de loin, leurs clubs professionnels.
Si les choses semblèrent changer quelque
peu en 1966, avec la victoire des Three Lions dans la
World Cup organisée outre-Manche, rien n’est pour
autant définitivement
... [Show full abstract] acquis et les sujets de Sa Gracieuse
Majesté pourraient bien manifester une indifférence
polie en cas de contre-performance de l’équipe d’Angleterre lors du prochain Euro ou de la Coupe du
monde à venir. Que ceci advienne dans un pays où le football est le sport roi illustre la complexité du rapport que
peut entretenir une société avec son équipe nationale. Bien loin de constituer l’élément cristallisateur exclusif
et permanent des fiertés nationales, les sélections nationales, et la passion qu’elles ont pu et peuvent susciter, sont le produit de constructions historiques bien différentes selon les configurations nationales envisagées. Ce livre collectif
se propose donc de retracer, essentiellement à l’échelle européenne et par des approches monographiques,
la diversité des situations pour ce qui concerne les rapports à la nation et au football, c’est-à-dire le rapport
à la nation par le football et au football par le prisme du fait national. Dans cette optique, chaque étude est
l’occasion de réflexions mettant en jeu des idiosyncrasies particulières qui révèlent les modalités et les évolutions des sentiments d’appartenance nationale.