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E1024 JAMC | 9 septembre 2024 | volume 196 | numéro 29 © 2024 AMC Impact Inc. ou ses concédants
Le racisme envers les personnes noires engendre et perpétue des
iniquités en matière de santé par le biais de déterminants sociaux
et structuraux comme l’accès restreint à l’emploi et aux res-
sources matérielles, ou encore l’exposition accrue à divers
facteurs de risque comme la surveillance policière excessive1–4.
Comme il s’agit d’un facteur de stress psychologique, le racisme
peut aussi aecter la santé des personnes noires en provoquant
des réactions de stress psychologiques ou physiologiques néga-
tives5. Bien que la plupart des études sur le sujet aient été menées
aux États-Unis, un volume croissant de données vient confirmer la
présence de répercussions négatives sur la santé et le bien-être
des populations noires du Canada en raison du ra cisme envers les
personnes noires, qui découle des codes raciaux et des conven-
tions discriminatoires associés au paradigme colonial2,6. Pourtant,
l’hétérogénéité des expériences de racisme au sein des commu-
nautés noires au Canada est souvent négligée dans la recherche
en matière de santé. Lorsqu’on ne tient pas compte de l’éventail
d’identités et de positions sociales des personnes noires, on peut
en arriver à une surgénéralisation ignorant les intersections
nuancées avec le racisme envers les personnes noires, qui engen-
dre des iniquités en matière de santé et de soins. Nous explorons
ici l’hétérogénéité des communautés noires au Canada et revendi-
quons l’importance de sa reconnaissance dans la recherche et les
processus de planification visant à lutter plus eicacement contre
le racisme dans les systèmes de soins de santé.
D’après les données du Recensement du Canada de 2021,
près de 1,5million de personnes se considèrent comme
noires, ce qui représente plus de 4 % de la population natio-
nale et de multiples groupes ethnoculturels (https://www150.
statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/221026/dq221026b-fra.htm).
En 2021, la population noire rapportait plus de 300origines
ethniques ou culturelles, 450langues maternelles et plu-
sieurs religions et expériences d’immigration. Alors
qu’environ 40 % des personnes répondantes ont indiqué le
Canada comme pays de naissance, près du tiers étaient nées
en Afrique et 21 % dans les Caraïbes. Les personnes noires au
Canada diffèrent aussi entre autres par l’accès à l’éducation
et à l’emploi, par le revenu et par les structures familiales.
Par exemple, en 2016, environ 18 % des hommes noirs nés au
Canada détenaient un baccalauréat ou un diplôme d’études
supérieures, contre 31 % de leurs homologues féminines
Commentaire
Hétérogénéité de l’identité noire : l’importance
de l’intersectionnalité dans la recherche sur le
racisme envers les personnes noires et l’équité
des soins de santé au Canada
Khandideh K.A. Williams BSc, Aisha Loers MD PhD, Shamara Baidoobonso PhD, Isabelle Leblanc MD MSc,
Jeannie Haggerty PhD, Alayne M. Adams PhD
n CMAJ 2024 September 9;196:E1024-6. doi : 10.1503/cmaj.230350-f
Citation : Veuillez citer la version originale anglaise, CMAJ 2024 June 10;196:E767-9. doi : 10.1503/cmaj.230350
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.230350
Points clés
• Un volume croissant de données montre que le racisme envers
les personnes noires aecte la santé et le bien-être des
populations noires au Canada.
• La question de l’hétérogénéité des expériences de racisme
envers les personnes noires en soins de santé au Canada
demeure insuisamment étudiée.
• Comme l’expérience au quotidien de l’identité noire n’est pas
homogène, les perceptions et les expériences de racisme envers
les personnes noires ne le sont pas non plus.
• La théorie de l’intersectionnalité fournit un angle théorique
utile pour tenir compte des expériences hétérogènes de racisme
envers les personnes noires dans les soins de santé.
• La prise en compte de la diversité au sein des communautés
noires du Canada et des diérences associées dans les
perceptions et les expériences de racisme en soins de santé
peut faciliter la création de systèmes de santé plus équitables.
Accès aux soins de santé
Commentaire
JAMC | 9 septembre 2024 | volume 196 | numéro 29 E1025
(https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-657-x/89-657
-x2020002-fra.htm).
L’hétérogénéité des communautés noires au Canada est
davantage mise en évidence lorsque l’on considère les dié rentes
étiquettes ethniques et raciales qu’elles utilisent pour s’identifier.
On pense notamment aux personnes qui s’identifient comme
Noires, Néo-Écossaises noires, Canadiennes, Caribé ennes, Antil-
laises (ou toute référence à un pays des Caraïbes), mais aussi des
étiquettes axées sur l’identité africaine qui renvoient au patri-
moine de ce continent (Africaine, Afro- Canadienne, Afro-
Caribéenne, ou toute référence à un pays d’Afrique). Le terme
«Africadien», inventé par George Elliott Clarke, tient également
compte de l’hétérogénéité des communautés noires au Canada en
soulignant le rôle de l’ethnicité dans la formation des identités
raciales7. Ces origines diverses incarnent tout un spectre de visions
du monde qui influencent la manière de vivre et de confronter le
racisme perçu, ainsi que la manière dont les personnes noires
considèrent leurs besoins de soins de santé.
D’autres caractéristiques sociodémographiques—comme le
genre, la sexualité, la classe sociale, la couleur de peau, la
langue, la religion, etc.—interagissent de manière complexe
avec la race et ont notamment une grande influence sur le
façonnement des expériences liées à l’identité noire et au
ra cisme. Pour les personnes noires, la marginalisation intersec-
tionnelle liée à l’une de ces caractéristiques ou à toutes ces
dernières vient complexifier davantage la compréhension de leur
position sociale et l’interprétation de leurs rapports interperson-
nels8. À ce propos, la théorie de l’intersectionnalité est pertinente
pour analyser l’hétérogénéité et ses eets, puis pour mettre en
lumière la complexité des catégorisations sociales (comme la
race, le genre et la situation de handicap) par rapport à des sys-
tèmes interdépendants et additifs de discrimination qui alimen-
tent l’oppression et désavantagent certaines personnes tout en
en privilégiant d’autres9,10. Par exemple, le racisme lié au genre
(des expériences au croisement du sexisme et du racisme) peut
se manifester de manières sensiblement diérentes, qui puisent
dans des stéréotypes et des préjugés particuliers sur les femmes
et les hommes noirs en lien avec leur race, leur sexe et leur
genre11. Bien que les résultats soient mitigés, il semblerait que
l’âge (ou la génération) ait une influence sur la perception et le
signalement d’épisodes de discrimination; le climat sociopoli-
tique et les discours raciaux associés créent une sorte d’eet de
cohorte qui aecte le signalement d’épisodes de discrimination8.
Par exemple, les minorités racisées qui sont passées par des
pé riodes de fortes tensions raciales, comme l’ère des droits
civiques, peuvent signaler davantage d’expériences cumulatives
de discrimination raciale que leurs homologues plus jeunes8.
Une récente étude canadienne a relevé plusieurs détermi-
nants sociaux pouvant accroître le risque de vivre du racisme en
tant que personne noire, notamment les identités liées à
l’homosexualité, à la bisexualité, à la transidentité et au ques-
tionnement de sa sexualité, le fait d’avoir une bonne éducation,
l’âge avancé, l’emploi, ou le fait d’être né ou née au Canada12. Les
auteurs et autrices ont signalé que les personnes noires sont plus
enclines à vivre ou à rapporter des incidents de racisme à mesure
qu’elles montent les échelons socioéconomiques ou dans les
classes sociales, ce qui suggère que la mobilité sociale
n’empêche pas le racisme. Ces conclusions sont essentielles
pour illustrer les nuances et l’aspect sournois des manifestations
du racisme envers les personnes noires dans le contexte cana-
dien. Pensons par exemple à l’ampleur des diérences entre les
interactions au quotidien d’une dame noire âgée ayant récem-
ment immigré du Nigéria et celles d’un jeune homme noir né au
Canada, compte tenu de leurs positions sociales diérentes et
des normes culturelles qui façonnent leurs perceptions et leurs
expériences. De plus, les attentes liées à des caractéristiques
comme l’âge, le genre ou la situation d’immigration (surtout si
un accent est perceptible) peuvent avoir une influence sur la
manière dont les personnes noires sont perçues, ce qui mène à
diérentes expériences de racisme liées à des préjugés et à des
stéréotypes distincts. Un autre facteur vient compliquer notre
compréhension du racisme, soit l’existence de données mon-
trant que la probabilité de détecter ou de signaler le racisme
envers les personnes noires ou bien d’y réagir est plus grande
chez les personnes nées dans une société consciente de la
race—comme le Canada —que chez celles qui sont nées ail-
leurs13. Par exemple, les personnes noires ayant immigré au
Ca nada sont plus enclines à attribuer les manifestations de
ra cisme à leur statut de nouvelles arrivantes qu’à leur race,
puisqu’elles viennent d’un contexte où le fait d’avoir la peau
noire n’est pas couramment utilisé pour définir l’identité.
D’autres intersections comme la langue maternelle (et les bar-
rières de langue associées), les identités religieuses ainsi que les
croyances (et les diérences liées) peuvent davantage façonner
la perception du racisme et les attentes associées. Tout comme
l’identité noire ne se vit pas de manière homogène, il en va de
même pour les expériences et la perception du racisme.
Les analyses nuancées de l’hétérogénéité de la population
noire et de ses relations avec les perceptions et les expériences
de racisme envers les personnes noires au Canada ont des con-
séquences importantes pour la recherche en matière de santé,
l’équité dans les soins de santé, et la conception et la gestion des
systèmes de santé. Par exemple, dans le cas de la recherche sur
l’équité dans les soins de santé, l’intersectionnalité fournit un
langage utile pour mieux comprendre et formuler l’origine struc-
turelle des iniquités et des mécanismes qui s’associent pour les
maintenir en place. En tant que cadre analytique, l’inter-
sectionnalité est pertinente à divers stades du cycle de
re cherche, puisqu’elle attire l’attention sur la position relative de
l’équipe de recherche et des personnes participantes d’un point
de vue social et sur l’interdépendance des identités sociales et
des forces structurelles qui affectent les différentes manières
pour les personnes noires de percevoir, de vivre et de se remé-
morer les épisodes de racisme vécus dans les soins de santé. Sur-
tout, la collecte de données claires sur la race—précisant quels
groupes composent les «personnes noires» de l’étude —dans
les systèmes de santé canadiens est essentielle14, tout comme
l’est la capacité de rainer ces groupes par l’ajout de données
sociodémographiques qui reflètent la diversité des communau-
tés noires et leurs expériences en soins de santé. La reconnais-
sance de l’intersectionnalité et de l’hétérogénéité qu’elle engen-
dre aurait aussi une incidence sur l’interprétation des données et
Commentaire
E1026 JAMC | 9 septembre 2024 | volume 196 | numéro 29
sur les personnes invitées à participer aux processus de
recherche.
L’intersectionnalité est également importante lorsque vient le
temps d’élaborer des approches nuancées visant à renforcer des
systèmes de santé équitables, comme l’élaboration de nouvelles
stratégies cliniques et de gestion eicaces pour lutter contre le
racisme envers les personnes noires, ainsi que l’amélioration de
l’accès et de l’utilisation des services de soins de santé. Pour amé-
liorer la compréhension de la relation entre les personnes noires
et l’utilisation des systèmes de santé canadiens, il faudrait analy-
ser en profondeur les trajectoires uniques que peuvent prendre
divers facteurs sociodémographiques et culturels pour contribuer
au racisme dans le contexte des soins de santé. Les obstacles à la
qualité et à la rapidité des soins sont particulièrement préoccu-
pants, tout comme le sont les facteurs systémiques potentiels
sous-jacents aux disparités en matière de santé qui touchent les
personnes noires. Par exemple, une approche ciblée universaliste
qui reconnaît à la fois les similitudes et les diérences des expé-
riences de racisme envers les personnes noires peut optimiser
l’eicacité de la promotion des initiatives de santé, notamment
celles visant l’augmentation du taux de vaccination ou de
dépistage médical au sein des communautés noires. Une telle
approche encouragerait également les prestataires de soins de
santé à tenir compte des facteurs sociostructurels qui ont une
influence sur la santé et les soins au-delà de la personne, ce qui
permet une évaluation plus holistique des besoins de la
patientèle et du contexte de soins de santé, et l’optimisation de la
qualité des soins ainsi que des résultats en matière de santé pour
la patientèle noire. Pour finir, elle inciterait les systèmes de santé
et les programmes de médecine à éviter les stratégies et les cours
réducteurs qui font de la généralisation dans leur traitement des
communautés noires. Si elles ne tiennent pas compte de la diver-
sité au sein des communautés noires du Canada, les politiques et
interventions en soins de santé visant à lutter contre le racisme
sont moins susceptibles de réellement changer les choses.
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tion when conducting health research in Canada. CMAJ 2022;194:E948-E949.
Intérêts concurrents: Shamara Baidoobonso
déclare avoir reçu du financement des Insti-
tuts de recherche en santé du Canada
(IRSC), du Conseil de recherches en sciences
humaines (CRSH) et de l’Agence de la santé
publique du Canada (ASPC), des honoraires
des IRSC et de l’ASPC et du soutien aux
réunions des IRSC. Aucun autre intérêt con-
current n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Affiliations : Département de médecine
familiale (Williams, Leblanc, Haggerty,
Adams), Université McGill; Centre hospitalier
de St. Mary (Williams, Haggerty), Montréal,
Qc; Department of Family & Community Med-
icine (Lofters), University of Toronto; Peter
Gilgan Centre for Women’s Cancers (Loers),
Women’s College Hospital, Toronto, Ont.;
Department of Community Health & Epide-
miology (Baidoobonso), Dalhousie Univer-
sity, Halifax, N.-É.; Groupe de médecine fami-
liale (Leblanc), Centre hospitalier de St. Mary,
Montréal, Qc.
Contributions : Khandideh Williams et
Alayne Adams ont contribué à la conception
et à l’élaboration des travaux. Khandideh
Williams a rédigé l’ébauche du manuscrit.
Tous les auteurs et toutes les autrices en ont
révisé de façon critique le contenu intellec-
tuel important, ont donné leur approbation
finale pour la version destinée à être publiée
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Financement : Khandideh Williams a béné-
ficié du soutien des Instituts de recherche en
santé du Canada par l’intermédiaire de la
Bourse d’études supérieures du Canada au
niveau de la maîtrise Frederick Banting et
Charles Best, d’une bourse de formation de
doctorat du Fonds de Recherche du Qué-
bec—Santé en partenariat avec l’unité de
soutien de la Stratégie de recherche axée sur
les patientes et patients au Québec, et de la
chaire de recherche en médecine familiale et
communautaire du Centre de recherche de
St. Mary. Jeannie Haggerty a bénéficié du
soutien de la Fondation de l’hôpital St. Mary.
Traduction et révision : Équipe Francophonie
de l’Association médicale canadienne
Correspondance: Khandideh Williams,
khandideh.williams@mail.mcgill.ca