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Caractéristiques physiques des nids de Meliponula nichant dans les termitières de Macrotermes des écosystèmes du corridor 1 du complexe Pô-Nazinga Sissili

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Science de la vie, de la terre et agronomie 6 Résumé Abstract Caractéristiques physiques des nids de Meliponula nichant dans les termitières de Macrotermes des écosystèmes du corridor 1 du complexe Pô-Nazinga Sissili Les mélipones ou abeilles sans dards nichent dans divers habitats repartis dans plusieurs écosystèmes. La connaissance et la préservation de ces différents habitats sont primordiales pour la survie de ces insectes. La présente étude, menée dans les écosystèmes (forêts, champs et jachères) des villages riverains du corridor 1 du complexe Pô-Nazinga-Sissili, vise à caractériser l'habitat et le nid de la mélipone nichant dans les termitières de Macrotermes bellicosus. Pour ce faire, huit (08) termitières abritant des nids de mélipones dans chaque écosystème, ont été examinées. Cette caractérisation a consisté en la mesure de la température et de l'humidité de la paroi interne des termitières, du diamètre du nid et du trou d'envol, de la profondeur, du poids du nid et de la quantité de miel. Les résultats ont révélé que le type d'écosystème n'a pas d'effet significatif sur la profondeur et le diamètre du trou d'envol des mélipones. Cependant, les nids trouvés dans les champs étaient généralement plus profonds (62 ± 9,4 cm), plus larges (24 ± 3,74 cm) et avaient un trou d'envol plus grand (11,2 ± 0,52 cm) et localisés dans des termitières plus chaudes (30± 1,8 °C) que ceux des forêts et des jachères. Néanmoins, les mélipones ont produit plus de miel dans les forêts (0,14 ± 0,09 kg) et les jachères (0,19 ± 0,08 kg) que dans les champs (0,09 ± 0,003 kg). Le développement de la méliponiculture est donc possible au Burkina Faso au regard de la résistance de l'espèces dans diverses conditions climatique et environnementale. Mots clés : Méliponiculture, termitières, nid de mélipone, miel, Burkina Faso Physical characteristics of Meliponula nests nesting in Macrotermes termite mounds in ecosystems of corridor 1 of the PO-Nazinga Sissili Complex Stingless bees, or meliponines, nest in various habitats across multiple ecosystems. Understanding and preserving these different habitats are crucial for the survival of these insects. This study, carried out in the ecosystems (forests, fields, and fallows) surrounding villages adjacent to corridor 1 of the Pô-Nazinga-Sissili complex, aimed to characterize the habitat and nest of stingless bees nesting in Macrotermes termite mounds. To achieve this, height (08) termite mounds harboring stingless bee nests in each ecosystem were examined. This characterization involved measuring the temperature and humidity of the internal walls of the termite mounds, the diameter of the nest and flight hole, the depth and weight of the nest, and the quantity of honey. The results revealed that the type of ecosystem had no significant effect on the depth and diameter of the stingless bee flight hole. However, nests found in fields were generally deeper (62 ± 9.4 cm), wider (24 ± 3.74 cm) with a larger flight hole (11.2 ± 0.52 cm) and were located in warmer termite mounds (30 ± 1.8 °C) than those in forests and fallows. Nevertheless, stingless bees produced more honey in forests (0.14 ± 0.09 kg) and fallows (0.19 ± 0.08 kg) than in fields (0.09 ± 0.003 kg). The development of meliponiculture is therefore feasible in Burkina Faso considering the species' resilience in various climatic and environmental conditions.
REV. RAMRES - VOL.12 NUM.01. 2024** ISSN 2424-7235 Science de la vie, de la terre et agronomie
6
Résumé
Abstract
Caractéristiques physiques des nids de Meliponula nichant dans les termitières de
Macrotermes des écosystèmes du corridor 1 du complexe Pô-Nazinga Sissili
Tchirè Joséfa ZAGUE-SOME1, Mamoudou TRAORE2, Boubacar TRAORE2, Bassirou Sogo SANON2,
Mamounata BELEM2
1 Université AUBE NOUVELLE, UFR des Sciences et Technologie,
Laboratoire de Systèmes d’Information - de Gestion de l’Environnement
et du Développement Durable (LSI-GEDD), 06 BP 9283 Ouagadougou
06, Burkina Faso
2 Centre National de la Recherche Scientique et Technologique,
Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles, BP 7192
Ouagadougou 01, Burkina Faso
Les mélipones ou abeilles sans dards nichent dans divers habitats repartis dans plusieurs écosystèmes. La connaissance et la
préservation de ces différents habitats sont primordiales pour la survie de ces insectes. La présente étude, menée dans les écosystèmes
(forêts, champs et jachères) des villages riverains du corridor 1 du complexe Pô-Nazinga-Sissili, vise à caractériser l'habitat et le
nid de la mélipone nichant dans les termitières de Macrotermes bellicosus. Pour ce faire, huit (08) termitières abritant des nids
de mélipones dans chaque écosystème, ont été examinées. Cette caractérisation a consisté en la mesure de la température et de
l’humidité de la paroi interne des termitières, du diamètre du nid et du trou d’envol, de la profondeur, du poids du nid et de la quantité
de miel. Les résultats ont révélé que le type d'écosystème n'a pas d'effet signicatif sur la profondeur et le diamètre du trou d'envol
des mélipones. Cependant, les nids trouvés dans les champs étaient généralement plus profonds (62 ± 9,4 cm), plus larges (24 ± 3,74
cm) et avaient un trou d'envol plus grand (11,2 ± 0,52 cm) et localisés dans des termitières plus chaudes (30± 1,8 °C) que ceux des
forêts et des jachères. Néanmoins, les mélipones ont produit plus de miel dans les forêts (0,14 ± 0,09 kg) et les jachères (0,19 ± 0,08
kg) que dans les champs (0,09 ± 0,003 kg). Le développement de la méliponiculture est donc possible au Burkina Faso au regard de
la résistance de l’espèces dans diverses conditions climatique et environnementale.
Mots clés : Méliponiculture, termitières, nid de mélipone, miel, Burkina Faso
Physical characteristics of Meliponula nests nesting in Macrotermes termite mounds in ecosystems of corridor 1 of the PO-
Nazinga Sissili Complex
Stingless bees, or meliponines, nest in various habitats across multiple ecosystems. Understanding and preserving these different
habitats are crucial for the survival of these insects. This study, carried out in the ecosystems (forests, elds, and fallows) surrounding
villages adjacent to corridor 1 of the Pô-Nazinga-Sissili complex, aimed to characterize the habitat and nest of stingless bees nesting
in Macrotermes termite mounds. To achieve this, height (08) termite mounds harboring stingless bee nests in each ecosystem were
examined. This characterization involved measuring the temperature and humidity of the internal walls of the termite mounds, the
diameter of the nest and ight hole, the depth and weight of the nest, and the quantity of honey. The results revealed that the type of
ecosystem had no signicant effect on the depth and diameter of the stingless bee ight hole. However, nests found in elds were
generally deeper (62 ± 9.4 cm), wider (24 ± 3.74 cm) with a larger ight hole (11.2 ± 0.52 cm) and were located in warmer termite
mounds (30 ± 1.8 °C) than those in forests and fallows. Nevertheless, stingless bees produced more honey in forests (0.14 ± 0.09 kg)
and fallows (0.19 ± 0.08 kg) than in elds (0.09 ± 0.003 kg). The development of meliponiculture is therefore feasible in Burkina
Faso considering the species' resilience in various climatic and environmental conditions.
Keywords: Meliponiculture, termite mounds, stingless bee nest, honey, Burkina Faso
1. Introduction
Les abeilles sans dards sont des insectes de l’ordre des
Hyménoptères, de la famille des Apidés et de la tribu des
Méliponini (Kwapong et al., 2010). Les espèces de Mélipones
varient en taille, en couleur et en comportement selon leur
habitat spécique. Les abeilles sans dard se trouvent dans les
régions tropicales du monde, notamment en Amérique centrale
et du Sud, en Australie et en Afrique. En Afrique, environ 26
espèces ont été identiées, et parmi celles-ci, 9 ont été trouvées
jusqu'à présent au Ghana (Kwapong et al., 2010; Ndungu et al.
2017)). Ces espèces sont réparties dans six genres selon Ndungu
et al. (2017) : Cleptotrigona, Dactylurina, Hypotrigona,
Liotrigona, Meliponula et Plebeina. Au Burkina Faso, bien que
la collecte de miel d'abeilles sans dard ait une longue tradition,
il existe peu d'informations documentées sur ces abeilles. Seuls
les genres Meliponula et Hypotrigona ont été formellement
identiés dans le cadre des travaux de Kanazoé et al. (2023).
Les abeilles sans dard, longtemps méconnues dans les milieux
agricoles de plusieurs pays africains, jouent un rôle important
dans la préservation de la biodiversité à travers la pollinisation
des plantes. Ces espèces contribuent de manière signicative
à la pollinisation de plus de 60 plantes tropicales (Brosi,
2009). De plus, leurs produits tels que le pollen et la propolis
présentent des propriétés antibactériennes, anti-inammatoires
et antioxydantes, offrant des perspectives d'utilisation médicale
plutôt que simplement en tant qu'édulcorants (Mohammad et
al., 2021). Les mélipones sont d'excellentes pollinisatrices pour
des espèces rudérales à petites eurs, telles que Aspilia pluriseta
Schweinf, Tithonia diversifolia et Galinsoga parviora pour
lesquelles la pollinisation par d'autres abeilles, telles qu'Apis
mellifera, serait moins efcace, voire impossible (Ndayikeza et
al., 2014). Par ailleurs, le développement de la méliponiculture
serait une grande opportunité de création d’emploi et de
diversication de ressources dans les milieux ruraux selon
Anguilet et al. (2018). Les abeilles sans dard démontrent une
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remarquable adaptation à une diversité de sites de nidication,
allant des nids vivants ou morts aux nids dans les fourmillières
et termitières, en passant par les cavités dans les arbres, les
branches, les rochers ou les constructions humaines, jusqu'aux
nids largement auto-construits exposés dans les arbres (Tarakini
et al., 2021; Chakuya et al., 2022). Toutefois, tout comme les
abeilles avec dard, les abeilles sans dard sont vulnérables à
la perte des habitats, en particulier, due à la déforestation et
à la fragmentation de l'habitat, entraînant une diminution des
sites de nidication et des plantes alimentaires (Brosi, 2009 ;
Anguilet et al., 2018). La méconnaissance de l'espèce, de
son habitat et de son utilité, constitue la principale source de
vulnérabilité des abeilles dans les campagnes du Burkina Faso.
Malgré le fait qu'ils bénécient principalement des services de
ces abeilles, les agriculteurs mènent des activités telles que le
déboisement et les feux de brousse, qui ont tendance à détruire
complètement l'habitat des mélipones. L'intensication
de l'apiculture et de la méliponiculture inuence l'habitat
et la distribution de l’apis et de la mélipone. Ainsi, une
compréhension approfondie de la biologie, de l'écologie, de
la diversité, de l'habitat et de la distribution des abeilles est
cruciale pour garantir une conservation efcace (Fitzpatrick et
al., 2007).
Pour développer la méliponiculture, des facilités existent, car
les abeilles sans dard se nourrissent d'une grande variété de
eurs et peuvent nidier dans diverses structures, qu'elles soient
naturelles (arbres abattus, talus de terre, rochers) ou articielles
(constructions humaines). Les exigences en matière d'habitat
et de nidication varient d'une espèce à une autre, inuençant
leur distribution au sein des écosystèmes de la savane africaine
(Bak-Badowska et al., 2019).
Pour préserver les mélipones et tous les services écosystémiques
que celles ci procurent, il s’avère important de connaître leurs
différents habitats ainsi que les caractéristiques de ces habitats
à travers divers écosystèmes. Cela permettra de faciliter leur
adaptation à différents habitats et de soutenir efcacement la
croissance de la méliponiculture. Dans cette perspective, cette
étude vise à décrire l'environnement et les caractéristiques
physiques des nids de Méliponula nichant dans les termitières
de Macrotermes bellicosus situées dans les écosystèmes du
corridor 1 du complexe Po-Nazinga-Sissili (PONASI) au
Burkina Faso.
2. Matériel et méthodes
2.1. Description de la zone géographique
Cette étude a été réalisée dans six villages riverains du corridor
1 du complexe PONASI, à savoir Tiakané, Yaro et Bourou
dans la commune rurale de Pô, et Oualem, Sarro et Kollo dans
la commune rurale de Guiaro. Tous ces villages appartiennent
à la province du Nahouri, localisée dans la région Centre-Sud
du Burkina Faso. Le corridor 1 fait référence au couloir de
passage utilisé par les animaux sauvages, principalement les
éléphants, situé entre trois réserves fauniques : le parc national
de Pô, également appelé Tambi Kaboré (PNKT), le ranch de
gibier de Nazinga (RGN) et la forêt classée de la Sissili (Figure
1). Localisé entre 11°22’ et 11°13’ de latitude Nord et entre
1°14’ et 1°20’ de longitude Ouest, le corridor 1 s'étend sur une
supercie de 4 503 hectares (IGB, 2023).
La zone est sous l’inuence d’un climat de type sud soudanien
dont les pluies sont reparties entre les mois de mai, juin, juillet,
août et septembre. La pluviométrie de la zone a atteint 1083,8
mm en 2020. Les températures moyennes annuelles minimale
et maximale de 2020 étaient respectivement de 22,28°C
et 34,57°C, tandis que la température moyenne globale du
pays ?de la même période était de 28,46°C. Le relief est marqué
par des formes assez variées à savoir les plateaux cuirassés, des
bas-fonds, des plaines et glacis.
La végétation est caractérisée principalement par les savanes
arbustives et boisées. La ore du corridor 1 est relativement
riche, constituée principalement d’espèces ligneuses à savoir
les Combretaceae, les Caesalpiniaceae, les Rubiaceae, les
Mimosaceae, les Sapotaceae et les Ebenaceae (Fontès et
Guinko, 1995)
Le corridor 1 englobe trois (03) écosystèmes distincts
correspondant à trois (03) types d'occupation des sols : les
champs, les jachères et les forêts. Ces écosystèmes sont riches
en termitières de Macrotermes sp qui abritent parfois des
mélipones (Photo 1). Les travaux de Kanazoé et al. (2023) ont
montré que le genre Meliponula est celui qui niche en majorité
dans les termitières de Macrotermes mortes ou vivantes dans
les écosystèmes des villages riverains du corridor 1.
Les champs sont des zones dédiées à la culture continue du
coton et des céréales, souvent parsemées d'arbres et arbustes.
Les jachères sont des terrains en repos dont l’âge moyen est de
trois (03) ans, constituées des savanes arbustives et herbeuses.
Les forêts, dans le corridor 1 du PONASI, sont anthropisées,
afchant une conguration de savane arbustive, arborée et
herbeuse. Bien que les espèces de plantes mellifère soient
très diversiées dans la zone d’étude, les plus fréquentes sont
Vitellaria paradoxa., Parkia biglobosa, Lannea microcarpa,
Figure 1 : Situation géographique de la zone d’étude
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Adansonia digitata , Tamarindus indica, Faidherbia albida,
Vachellia nilotica et Balanites aegyptiaca (Nombré, 2003).
2.2. Méthode d’étude
La présente étude s’est alors focalisée sur la description des
nids de Meliponula abrités dans les termitières de Macrotermes
dans les différents écosystèmes. L'hypothèse sous-jacente est
que les caractéristiques des nids dans les termitières peuvent
varier selon les écosystèmes.
Les termitières susceptibles de contenir des mélipones ont été
systématiquement explorées depuis le trou d'envol du nid de
mélipone jusqu'au nid proprement dit au sein des termitières.
Huit (08) termitières abritant des nids de mélipones dans
chaque écosystème de forêt, de champ et de jachère ont été
examinées. Ces termitières de Macrotermes bellicosus étaient
toutes vivantes contenant des nids de mélipones actifs. Chaque
termitière abritant un nid de mélipones a été caractérisée en
son aspect physique externe. Le diamètre du trou d’envol
et du nid de mélipone ont été mesurés à l’aide d’un pied à
coulisse millimétré. La profondeur du nid, de la surface du
sol à la paroi externe du nid a été mesurer à l’aide d’un mètre
ruban. L’humidité à l’intérieur de la termitière a été mesurée à
l’aide d’un humidimètre. La photo 2 présente un nid en cours
d’extraction pour les mesures. Après l’extraction, le nid a été
pesé, ensuite le miel a été récolté pour être pesé également.
Après extraction, le poids du nid, son diamètre et sa teneur en
miel, ont été soigneusement mesurés.
2.3. Analyse statistique
Les données sur les paramètres physico-chimiques des sols
ont été analysées à l’aide du logiciel Genstat édition 2010. Une
analyse de variance a permis de comparer les caractéristiques
de l’habitat de la mélipone selon les différents écosystèmes. Le
test de Fisher LSD a permis de séparer les moyennes. Le test
de la plus petite différence signicative au seuil de probabilité
de 5 % a été utilisé pour la comparaison des moyennes. Les
graphiques ont été generés grâce au logiciel Minitab édition 18.
3. Résultats
3.1. Diamètre du nid et du trou d’envol des mélipones
Le tableau 1 présente la variation du diamètre du trou
d’envol du nid et le diamètre du nid dans trois écosystèmes
différents. Il ressort que la variation de l’écosystème a
affecté signicativement le diamètre du nid contrairement
au diamètre du trou d’envol du nid. Les moyennes les plus
élevées (24 ±3,74 cm et 11,2 ± 0,52 mm respectivement) pour
le diamètre du nid et le diamètre du trou d’envol du nid ont été
obtenues dans les champs comparativement aux deux autres
écosystèmes (Tableau 1).
3.2. Variation de quelques paramètres de la termitière
abritant des nids de mélipones selon les écosystèmes
La variation de la profondeur du nid de mélipone, de l’humidité
et de la température interne de la termitière est présentée par la
gure 2. L’humidité des nids n’a pas signicativement variée
entre les trois écosystèmes. En effet, l’humidité interne de la
termitière abritant le nid de mélipone a été de 58,52 ± 6,84 %
dans les champs contre 60,86 ± 1,97% et 61,86 ± 2,76% dans
les forêts et les jachères respectivement. Il ressort que les nids
ont été moins profonds (49 ± 8,6 cm) et moins chauds (28 ±
1,02°C) dans les forêts. Par contre, l’intérieur des termitières
a été chaud et plus profond dans les champs (30 ± 1,8°C et
62 ± 9,4 cm respectivement) et dans les jachères (29 ± 1,03
°C et 66 ± 10 cm respectivement). L’ensemble des variables
utilisées pour caractériser l’habitat des mélipones ont présenté
une variabilité plus large dans les champs comparativement
aux forêts et aux jachères. L’analyse statistique a montré une
différence signicative (p<0,05) entre les écosystèmes pour la
température de la paroi interne de la termitière et la profondeur
du nid de mélipone contrairement à l’humidité interne.
Tableau I : Moyenne des diamètres du trou d’envol et du nid de
mélipones en fonction des écosystèmes
Écosystème Diamètre du trou
d’envol du nid (mm)
Diamètre du nid
(cm)
Champ 11,2 ± 0,52 a 24 ±3,74 a
Forêt 9,85 ±1,29 a 17,04 ±2,16 ab
Jachère 10,71 ±1,44 a 17,86 ±1,58 ab
Probabilité 0,7 0,05
Variance 9,08 39,37
Ddl 7 7
Légende : les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas
signicativement différentes
Figure 2: Variation de l’humidité interne (A) et de la température
interne du nid (B) et de la profondeur du nid de mélipone (C)
dans les champs, les jachères et les forêts
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3.3. Variation de la quantité de miel et du poids du nid
de mélipones selon les écosystèmes
Les résultats de la variation du poids de miel et du poids du
nid de mélipones sont indiqués dans le tableau 2. Ces résultats
révèlent que le poids du miel a varié signicativement entre les
écosystèmes contrairement au poids du nid. La quantité de miel
récoltée dans les jachères (0,19 ± 0,08) et les forêts (0,14 ± 0,09
kg) a été plus importante que celle récoltée dans les champs
(0,09 ± 0,003). Le poids du nid a été plus élevé dans les champs
(0,56 ± 0,06 kg) et les forêts (0,56 ± 0,25 kg) que celui des
jachères (0,43 ± 0,13 kg).
4. Discussions
Les conditions environnementales et climatiques des
écosystèmes du complexe PONASI ont une inuence
signicative sur la vie des Meliponini. Dans les champs, les
nids de Méliponula sont plus profonds, plus larges et ont un
trou d'envol plus grand que ceux trouvés dans les forêts et les
jachères. Cette observation peut être expliquée par plusieurs
facteurs. Tout d'abord, elle pourrait reéter une adaptation de
l'espèce à un environnement hostile à son développement.
En effet, les champs, en tant que vastes zones de production
de maïs et de coton, sont soumis à une utilisation intensive
de pesticides et d'engrais chimiques. Les travaux de Zague-
Some et al. (2023) ont montré que les activités principales
autour du corridor telles que la production de coton et de maïs,
l’élevage, la carbonisation, la récolte sauvage du miel affectent
la survie de la mélipone dans cet environnement. Cette hostilité
environnementale est également marquée par des températures
élevées à l'intérieur des termitières, un facteur auquel les
abeilles sans dards semblent résistantes (Fijn et Baynes-Rock,
2018; Azmi et al., 2019; Hrncir et al., 2019). En effet, selon
ces auteurs, les mélipones sont des espèces résistantes aux
conditions de chaleur, de périodes sèches avec rupture de
oraison et de manque d’eau.
Selon Hrncir et al. (2019), les colonies de Melipona subnitida
sont capables de rétablir leur fonctionnalité même après
plusieurs mois de sécheresse, à partir de nids contenant
seulement quelques dizaines d'ouvrières dans les forêts
tropicales sèches. L’adaptation des abeilles sans dard à
diverses conditions environnementales peut s’expliquer par
leur isolement dans de petits refuges écologiques pendant des
milliers d'années (Hrncir et al., 2019).
Le faible taux d'humidité observé dans les nids de mélipones
dans les champs serait associé à la diminution de la végétation
dans cet écosystème par rapport aux forêts et aux jachères.
À mesure que la végétation diminue, les rayons solaires
atteignent directement le sol, entraînant ainsi une augmentation
de la température à l'intérieur des termitières. Cette hausse de
température contribue à la diminution de l'humidité à l'intérieur
des termitières abritant les nids de mélipones, en comparaison
avec d'autres écosystèmes.
Les observations sur le terrain ont révélé que les mélipones
ont tendance à structurer leurs nids de manière à réguler sa
taille et à faciliter la ventilation. En réponse aux variations
d'humidité, les mélipones adaptent le diamètre de l'ouverture
de leur nid. Dans des environnements plus humides tel que les
forêts ou dans les heures froides de la journée, elles réduisent
le diamètre jusqu'à le fermer hermétiquement, pour ensuite le
rouvrir progressivement à mesure que la température augmente
(Shackleton, 2018)
Une autre stratégie d'adaptation des mélipones aux
environnements est la construction de nids plus spacieux,
favorisant ainsi des conditions thermiques optimales pour
la reproduction et la survie de la colonie. Cette adaptation
serait liée à des préférences spéciques en termes de plage de
températures et d'humidités relatives (Kwapong et al., 2010).
Concernant les paramètres environnementaux mesurés dans
les écosystèmes forêts et jachères, la faible température de
la paroi interne et la faible profondeur des nids indiquent un
environnement favorable à l'espèce. La réduction du trou
d’envol dans les forêts serait liée au besoin de régulation de la
température et de sécurisation du nid au regard de l’abondance
des prédateurs dans cet écosystème selon Kajobe et Roubik
(2006) et Estienne et al. (2017). La réduction de la profondeur
des nids associée à des parois internes plus froides dans les
forêts pourrait s'expliquer par la présence de végétation. La
présence des racines réduit également les possibilités non
seulement d’agrandir le nid mais d’aller en profondeur comme
dans les champs.
Peu importe l’écosystèmes, le poids du nid ne varie pas
signicativement. Cependant, les mélipones produisent plus
de miel dans les forêts et les jachères comparativement au
champ. Cela se justierait par l’abondance de la végétation
avec une plus grande diversité de plantes mellifères et d’eau
dans les forêts et jachères par rapport aux champs. Par ailleurs,
les champs dans la zone d’étude sont de vastes domaines de
production de coton et de maïs où les facteurs anthropiques tels
que les feux de brousse, le défrichage ont entrainé la diminution
des plantes mellifères (Zague-Somé et al., 2023).
5. Conclusion
La présente étude a permis de révéler que les mélipones
sont des espèces qui s’adaptent aux conditions climatiques
et environnementales diverses des écosystèmes champs,
forêts et jachères du complexe PONASI au Burkina Faso. La
profondeur du nid, le diamètre du trou d’envol, et le diamètre
du nid ont été plus importants dans les champs par rapport aux
forêts et aux jachères. Cependant, la production de miel a été
Tableau II :Production moyenne de miel et poids du nid de
mélipone en fonction des écosystèmes
Ecosystème Poids du miel (kg) Poids nid (kg)
Champ 0,09 ± 0,003 b 0,56 ± 0,06
Forêt 0,14 ± 0,09 a 0,56 ± 0,25
Jachère 0,19 ± 0,08 a 0,43 ± 0,13
Probabilité 0,05 0,8
Variance 0.02 0,21
Ddl 7 7
Légende : les moyennes suivies de la même lettre ne sont pas signicatives
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plus important dans les forêts et jachères comparativement
aux champs. Ces caractéristiques intrinsèques des nids de
Méliponula dans les termitières de Macrotermes, telles
que l'humidité, la température, le diamètre du nid et du trou
d’envol, doivent être nécessairement prises en compte dans le
cadre du développement de la méliponiculture. Par ailleurs, la
préservation de l'habitat naturel des Méliponini, à savoir les
termitières, est essentielle pour leur conservation.
Bibliographie
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Background and Research Aims Globally, concerns over a decline in insect pollinator abundance have been raised. Although bees were noted to be key pollinating agents for approximately 52 of the leading 115 global food commodities, they are currently exposed to risks ranging from a variety of diseases and environmental threats emanating from changes in land use, farming practices and climate change. The study reviewed the habitat and distribution of common stingless bees and honeybees species in African savanna ecosystems. The review focused mainly on (i) profiling stingless bee and honeybee species, habitat and distribution within African savanna ecosystems and (ii) assessing factors affecting stingless bees and honeybees in habitat selection within the savanna ecosystem. Methods A meta-synthesis of existing literature with a qualitative orientation was used for the review process and 90 published documents were consulted between 1970 and 2021. Results The review findings indicated that there are 19 stingless bee species and 13 subspecies of Apis mellifera found in Africa. The A. mellifera scutellata and A. mellifera adansonii were reported to be widely distributed across the African savanna ecosystem. Conclusion The migration and swarming of bees play a pivotal role in the general stingless bees and honey bees distribution within the savanna ecosystem. Implications for Conservation The persistence of stingless bees and honeybees within savanna ecosystems depends on the adoption of the best conservation policies derived from economic and ecological services associated with bee conservation.
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This article refers to the biology and ecology of stingless bees (Meliponini), living in tropical and subtropical areas. Similar to honey bees (Apis mellifera), stingless bees (Meliponini) belong to the category of proper social insects and are at the highest level of social development. This group of insects comprises about 500 species and they are the most common bees pollinating the native plants in many tropical areas. Families of stingless bees are usually quite numerous, reaching up to 100,000 individuals. They are characterised by polymorphism, age polyethism and perennialism. This article presents the structural complexity of natural nesting of these tropical insects and their ability to settle in artificial nest traps. The main significance of stingless bees for humans is their role in the natural environment as pollinators, which is an essential factor influencing biodiversity.
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Worldwide bees provide an important ecosystem service of plant pollination. Climate change and land‐use changes are among drivers threatening bee survival with mounting evidence of species decline and extinction. In developing countries, rural areas constitute a significant proportion of the country's land, but information is lacking on how different habitat types and weather patterns in these areas influence bee populations. This study investigated how weather variables and habitat‐related factors influence the abundance, diversity, and distribution of bees across seasons in a farming rural area of Zimbabwe. Bees were systematically sampled in five habitat types (natural woodlots, pastures, homesteads, fields, and gardens) recording ground cover, grass height, flower abundance and types, tree abundance and recorded elevation, temperature, light intensity, wind speed, wind direction, and humidity. Zero‐inflated models, censored regression models, and PCAs were used to understand the influence of explanatory variables on bee community composition, abundance, and diversity. Bee abundance was positively influenced by the number of plant species in flower (p < .0001). Bee abundance increased with increasing temperatures up to 28.5°C, but beyond this, temperature was negatively associated with bee abundance. Increasing wind speeds marginally decreased probability of finding bees. Bee diversity was highest in fields, homesteads, and natural woodlots compared with other habitats, and the contributions of the genus Apis were disproportionately high across all habitats. The genus Megachile was mostly associated with homesteads, while Nomia was associated with grasslands. Synthesis and applications. Our study suggests that some bee species could become more proliferous in certain habitats, thus compromising diversity and consequently ecosystem services. These results highlight the importance of setting aside bee‐friendly habitats that can be refuge sites for species susceptible to land‐use changes.
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Stingless bee-collected pollen (bee bread) is a mixture of bee pollen, bee salivary enzymes, and regurgitated honey, fermented by indigenous microbes during storage in the cerumen pot. Current literature data for bee bread is overshadowed by bee pollen, particularly of honeybee Apis. In regions such as South America, Australia, and Southeast Asia, information on stingless bee bee bread is mainly sought to promote the meliponiculture industry for socioeconomic development. This review aims to highlight the physicochemical properties and health benefits of bee bread from the stingless bee. In addition, it describes the current progress on identification of beneficial microbes associated with bee bread and its relation to the bee gut. This review provides the basis for promoting research on stingless bee bee bread, its nutrients, and microbes for application in the food and pharmaceutical industries.
Article
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Nearly half of all terrestrial tropical ecosystems around the globe comprise dry forests, characterised through elevated temperatures all year round, and short rainy seasons at irregular intervals. The consequent water deficit over several consecutive months limits the availability of floral resources to often very brief and unpredictable periods, which poses a challenge to the maintenance of perennial colonies in highly eusocial bees. Thus, only few highly eusocial bees occur permanently in tropical dry forests, among them some highly adapted species of stingless bees (Apidae, Meliponini). In the present review, we discuss the current knowledge on the adaptations to such extreme environments in Melipona subnitida, a stingless bee native to the Brazilian tropical dry forest. Key to the success of this species is not so much heat resistance of foragers, as it is the ability to maintain perennial colonies despite extended dearth periods. After several months of drought, M. subnitida colonies are capable of re-establishing fully functional colonies from nests containing only few dozens of workers. This surprising resilience is based on a quick reaction to precipitation-driven increase in floral resource availability, mainly owing to selective foraging at high-profit resources and an immediate up-regulation of brood production once food storage conditions improve.
Research
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This book describes on the physical, biological, social and management aspects of the Greater Tasik Kenyir Landscapes. Caution statements; Kindly find enclosed pdf version of Springer Nature Book manuscript for your professional non-commercial research, educational and classroom use only.
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Here we highlight two ontologically different modes of care and management of endemic stingless bees in Australia. While Indigenous Yolngu and backyard beekeepers both engage in caring for stingless bees, neither way of living with bees would classically be defined as ‘domestication’, yet bees are encompassed within the ‘home’, or domus. This requires a different perspective in relation to the kinds of multispecies connections between humans and other beings. We propose that the key difference between Aboriginal Australians hunting for sugarbag on country and beekeeping in the backyard is in the way bee populations are maintained and in the degree of ecological separation from the surrounding environment. For Yolngu the domus is the bush. Backyard beekeeping involves modes of care that separate bees from outside predators, pests and other detrimental elements, while the Yolngu relationship with bees is primarily concerned with maintaining the integrity of the surrounding ecology, or the homeland.
Article
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Honey represents a highly nutritious resource for animals, but is difficult to obtain given bees' defensive strategies. We investigated exploitation of the underground nests of stingless bees (Meliplebeia lendliana) by three sympatric consumers in Loango National Park, Gabon: the central African chimpanzee (Pan troglodytes troglodytes), forest elephant (Loxodonta cyclotis) and honey badger (Mellivora capensis). Given the differences in their respective morphological traits and sensory abilities, we hypothesized that chimpanzees would be more limited in digging out the bee nests, compared to the other two competitors, and would show behavioral strategies to overcome such constraints. Our dataset comprised camera trap footage recorded over 60 mo at 100 different bee nests. Chimpanzees visited the nests more often than the other consumers, showing a frequency of extraction success comparable to that observed in honey badgers, the most efficient digger. Both chimpanzees and honey badgers increased their extractive attempts across the dry season, whereas elephants did not. The soil hardness was greater during the dry season than the wet season and, possibly in order to compensate for this, chimpanzees showed a tendency toward digging at nests found in relatively softer soil. They also seemed to be inhibited by indirect cues left by other consumers, possibly as a risk-avoidance strategy. Overall, chimpanzees and honey badgers extracted the underground nests of stingless bees with similar frequencies, whilst forest elephants did so only occasionally. Moreover, chimpanzees can use tools and other behavioral strategies to overcome the physical limitations that may constrain their exploitation of this resource.
Chapter
Résumé La réussite des trois luttes en matière de protection de l’environnement, menées depuis la révolution burkinabè, ne deviendront un succès que si la conservation de la nature est associée à l’exploitation durable des ressources naturelles. La méliponiculture est considérée comme un secteur d’activités qui pourrait allier conservation de la nature et exploitation des ressources naturelles. L'objectif de la présente recherche est d’explorer les possibilités méliponicoles des villages riverains du corridor n°1 du complexe des aires protégées Pô-Nazinga-Sissili au Sud du Burkina Faso. Elle est réalisée à l’aide d’un questionnaire semi-structuré et des visites de terrain auprès de méliponiculteurs. Les résultats montrent que c’est la prédation de miel de mélipones qui est pratiquée dans les villages enquêtés. Cette prédation se fait dans des nids situés dans des troncs d’arbres et dans des termitières. Elle pourrait, à long terme, conduire à l’extinction de ces espèces. Le miel de mélipones, généralement de faible quantité (entre 20g à 600g par nids), est consommé par les cueilleurs et/ou utilisé en pharmacopée. La modernisation reste la meilleure option pour la méliponiculture en vue de son intégration optimale dans les stratégies de gestion durable des aires protégées. Abstract The three struggles for environmental protection since the Burkinabe Revolution will only be successful if nature conservation is combined with the sustainable exploitation of natural resources. Keeping Stingless Bees is seen as a sector of activity that could combine nature conservation and natural resource exploitation. The objective of the present research is to explore the possibilities of Keeping Stingless Bees in the villages bordering corridor n°1 of the Pô- Nazinga-Sissili protected area complex in southern Burkina Faso. It was carried out using a semi-structured questionnaire and field visits to Keepers Stingless Bees. The results show that Stingless Bees honey predation is practiced in the villages surveyed. This is done in nests located in tree trunks and in termite mounds. This predation could, in the long term, lead to the extinction of these species. Stingless Bees honey, generally in small quantities (between 20g and 600g), is consumed by the gatherers and/or used in pharmacopoeia. Modernization remains the best option for Keeping Stingless Bees to integrate it optimally into the sustainable management strategies of protected areas.
Article
Stingless bees are important pollinators of wild plants and crops. The identity of stingless bee species in Africa has not been fully documented. The present study explored the utility of morphometrics and DNA barcoding for identification of African stingless bee populations, and to further employ these tools to identify potential cryptic variation within species. Stingless bee samples were collected from three ecological zones, namely Kakamega Forest, Mwingi and Arabuko-Sokoke Forest, which are geographically distant and cover high, medium and low altitudes, respectively. Forewing and hind leg morphometric characters were measured to determine the extent of morphological variation between the populations. DNA barcodes were generated from the mitochondrial cytochrome c-oxidase I (COI) gene. Principal Component Analysis (PCA) on the morphometric measurements separated the bee samples into three clusters: (1) Meliponula bocandei; (2) Meliponula lendliana + Plebeina hildebrandti; (3) Dactylurina schmidti + Meliponula ferruginea black + Meliponula ferruginea reddish brown, but Canonical Variate Analysis (CVA) separated all the species except the two morphospecies (M. ferruginea reddish brown and black). The analysis of the COI sequences showed that DNA barcoding can be used to identify all the species studied and revealed remarkable genetic distance (7.3%) between the two M. ferruginea morphs. This is the first genetic evidence that M. ferruginea black and M. ferruginea reddish brown are separate species.