المثقف المتخلي

Abstract

Afin de décrire l’attitude des intellectuels arabes face à la modernité occidentale, Laroui a dressé trois idiotypes d’intellectuel (le clerc, le politicien, le technophile). Dans une autre typologie, Laroui ne retient que deux: une majorité avec une logique salafiste, et une minorité avec une logique libérale. Ces deux modèles ayant échoué à rattraper le retard historique, Laroui appelle à les écarter et à la constitution d’un nouveau qui nécessite une révolution culturelle basée sur la rationalité et l’unité de l’histoire humaine. Le but du papier est de tester la thèse larouienne à travers les trajectoires de Georges Tarabishi (1939-2016) et Taha Abderrahmane (1944- ), supposant qu’ils constituent le « nouveau intellectuel larouiste », s’inscrivant toutefois, dans deux registres différents. En dépit de leurs formations et trajectoires intellectuelles différentes, les deux penseurs évoluent facilement dans deux cultures différentes. Ils ont réussi, tant bien que mal, à « concrétiser » le vœu larouiste. Toutefois, ces deux intellectuels sont restés éloignés des problèmes sociopolitiques de la société arabe actuelle, en envisageant des solutions élitistes au retard de celle-ci. Mais si cette attitude pourrait être bénéfique pour une production intellectuelle aussi importante que celles de Tarabishi et Abderrahmane, pourrait-elle l’être pour la société arabe qui est sensée s’approprier une telle pensée critique afin de sortir de ses impasses ?

Mots clés :
Turâth – Modernité – Tarabishi – Abderrahmane – Intellectuel.