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Les écarts d’espérance de vie entre cadres et ouvriers : 5 ans chez les hommes, 3 ans chez les femmes, Insee première, n°2005

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Abstract

Dans les conditions de mortalité de 2020-2022, les hommes cadres de 35 ans vivent en moyenne 5,3 ans de plus que les ouvriers. Chez les femmes, cet écart est moins marqué (3,4 ans). Les ouvriers ont plus de deux fois plus de risque que les cadres de mourir entre 35 et 65 ans, et 1,7 fois plus entre 65 et 75 ans. Depuis les années 1990, l'écart d'espérance de vie entre les cadres et les ouvriers a diminué pour les hommes (-1,7 an), alors qu'il a augmenté modérément pour les femmes (+0,8 an). Entre les diplômés du supérieur et les non-diplômés, l'écart d'espérance de vie à 35 ans est de 8,0 ans pour les hommes et de 5,4 ans pour les femmes. Pour les hommes, il existe une gradation : plus le diplôme est élevé, plus l'espérance de vie l'est. Pour les femmes, l'écart d'espérance de vie est net entre celles qui ont un diplôme et celles qui n'en ont pas, mais la gradation est peu marquée parmi les diplômées. Quelle que soit leur catégorie sociale, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. L'espérance de vie des ouvrières est même légèrement supérieure à celle des hommes cadres.
Dans les conditions de mortalité de 2020-2022, les hommes cadres de 35ans vivent
en moyenne 5,3ans de plus que les ouvriers. Chez les femmes, cet écart est moins
marqué (3,4ans). Les ouvriers ont plus de deux fois plus de risque que les cadres
de mourir entre 35 et 65 ans, et 1,7 fois plus entre 65 et 75 ans. Depuis les années
1990, l’écart d’espérance de vie entre les cadres et les ouvriers a diminué pour les
hommes (-1,7 an), alors qu’il a augmenté modérément pour les femmes (+0,8 an).
Entre les diplômés du supérieur et les non-diplômés, l’écart d’espérance de vie
à 35ans est de 8,0ans pour les hommes et de 5,4ans pour les femmes. Pour les
hommes, il existe une gradation: plus le diplôme est élevé, plus l’espérance de
vie l’est. Pour les femmes, l’écart d’espérance de vie est net entre celles qui ont un
diplôme et celles qui n’en ont pas, mais la gradation est peu marquée parmi les
diplômées.
Quelle que soit leur catégorie sociale, les femmes vivent plus longtemps que les
hommes. L’espérance de vie des ouvrières est même légèrement supérieure à celle
des hommes cadres.
En 2020-2022, l'espérance de vie à 35 ans
est de 53,0 ans pour les femmes cadres, et
de 49,6ans pour les ouvrières, soit 3,4ans
d’écart encadré1, gure1. Chez les
hommes, l’espérance de vie à 35ans des
cadres atteint 48,9ans, contre 43,6ans
pour les ouvriers, soit 5,3ans d’écart.
La nature des professions exercées
explique en partie ces écarts, puisqu’elle
peut être la cause directe d’un état de
santé plus ou moins bon, et donc d’une
durée de vie plus ou moins longue. Ainsi,
les cadres sont moins soumis aux risques
professionnels (accidents et maladies du
Les écarts d’espérance de vie entre cadres
et ouvriers: 5ans chez les hommes,
3ans chez les femmes
travail, conditions de travail pénibles, etc.)
que les ouvriers. De plus, les modes de
vie dièrent selon les groupes sociaux:
les comportements de santé à risque, les
moindres recours et accès aux soins, ou
encore l’obésité sont moins fréquents chez
les cadres que chez les ouvriers. Enn,
l’appartenance à une catégorie sociale
peut également être la conséquence d’une
mauvaise santé plutôt qu’en être la cause:
une santé défaillante peut empêcher la
poursuite d’études, le maintien en emploi,
ou rendre plus diciles les promotions et
l’accès aux emplois les plus qualiés en
cours de carrière.
Chez les femmes, les espérances de vie
à 35ans de la plupart des catégories
sociales sont relativement proches,
comprises entre 50ans et 53ans. Seules
les espérances de vie des ouvrières
(49,6ans) et des inactives non retraitées
(45,8ans) se distinguent. Chez les
hommes, les écarts sont plus marqués:
les cadres sont ceux qui vivent le plus
longtemps au-delà de 35ans (48,9ans),
suivis par les professions intermédiaires
(47,4ans), les agriculteurs (47,2ans),
les artisans, commerçants (46,4ans),
les employés (45,1ans), et les ouvriers
(43,6ans). L’espérance de vie à 35ans
Catégorie sociale Femmes Hommes
1991-1999 2020-2022 1991-1999 2020-2022
Cadre 49,8 53,0 45,8 48,9
Profession intermédiaire 49,5 52,3 43,0 47,4
Artisan, commerçant 48,8 51,7 43,1 46,4
Employé 48,7 51,2 40,1 45,1
Agriculteur 48,8 50,5 43,6 47,2
Ouvrier 47,2 49,6 38,8 43,6
Inactif non retraité 47,1 45,8 28,4 34,0
Ensemble 48,0 50,8 40,8 45,3
Écart cadre-ouvrier 2,6 3,4 7,0 5,3
Diplôme Femmes Hommes
1991-1999 2020-2022 1991-1999 2020-2022
Diplôme supérieur
au baccalauréat
50,8
52,6
46,2
48,5
Baccalauréat 50,5 51,7 43,6 46,5
CAP, BEP 49,3 51,1 41,7 44,9
Brevet, CEP 48,7 50,5 40,7 43,6
Sans diplôme 46,0 47,2 37,9 40,5
Ensemble 48,0 50,8 40,8 45,3
Écart supérieur au
baccalauréat- sans diplôme
4,8
5,4
8,3
8,0
1. Espérance de vie à 35 ans selon le sexe, en 1991-1999 et en 2020-2022
Lecture: En 2020-2022, l'espérance de vie des femmes cadres de 35ans est de 53,0ans, soit 3,4ans de plus que celle des ouvrières.
Champ: France métropolitaine en 1991-1999, France hors Mayotte en 2020-2022.
Source: Insee, échantillon démographique permanent.
a. Selon la catégorie sociale b. Selon le diplôme
en annéesen années
Insee Première • n° 2005 • Juillet 2024
Insee Première   l n° 2005    l Juillet 2024
des hommes inactifs non retraités est
particulièrement faible (34,0ans), bien
plus que celle des femmes de même
catégorie sociale. En eet, l’inactivité
masculine est plus souvent liée à des
problèmes de santé ou d’invalidité
[Guérin, 2023], tandis que celle des
femmes demeure davantage liée à la
conciliation entre vie familiale et vie
professionnelle.
Les ouvriers ont deux fois plus
de risque que les cadres de mourir
entre 35 et 65ans
Dans les conditions de mortalité de 2020-
2022, les ouvrières ont deux fois plus de
risque que les femmes cadres de mourir
entre 35 et 65 ans. Ainsi, une femme âgée
de 35ans a 8% de risque de mourir avant
65ans si elle est soumise à chaque âge aux
conditions de mortalité des ouvrières de
2020-2022, et 4% si elle est soumise à celles
des cadres. Chez les hommes, le risque de
mourir entre 35 et 65 ans est 2,5 fois plus
élevé pour les ouvriers (15 %), que pour les
cadres (6 %).
Entre 65 et 75ans, les ouvriers ont 1,7 fois
plus de risque que les cadres de mourir, tous
sexes confondus. Une femme âgée de 65ans
a 10% de risque de mourir avant 75ans si
elle est soumise à chaque âge aux conditions
de mortalité des ouvrières de 2020-2022, et
6% si elle est soumise à celles des cadres.
Chez les hommes, le risque de mourir entre
65 et 75 ans est de 20 % pour les ouvriers et
de 12 % pour les cadres.
L’espérance de vie des hommes
diplômés du supérieur dépasse
de 8,0ans celle des non-diplômés
En 2020-2022, l’écart d’espérance de vie
entre les diplômés du supérieur et les
non-diplômés est plus marqué chez les
hommes que chez les femmes. Chez les
hommes, l’espérance de vie augmente
régulièrement avec le niveau de diplôme.
Ainsi, à 35ans, un homme diplômé du
supérieur peut espérer vivre en moyenne
2,0ans de plus qu’un bachelier, 3,6ans de
plus qu’un titulaire d’un CAP ou d’un BEP,
4,9ans de plus qu’un diplômé du brevet
ou du certicat d’études (CEP), et 8,0ans
de plus qu’un homme sans diplôme.
Chez les femmes, les écarts d’espérance
de vie sont nets entre les non-diplômées
et les diplômées. En revanche, parmi les
diplômées, les diérences d’espérance de
vie sont moins marquées selon le niveau
de leur diplôme. Une femme diplômée du
supérieur peut espérer vivre en moyenne
seulement 0,9 ans de plus qu'une
bachelière, et les écarts restent contenus
avec une femme ayant un CAP ou un BEP
(1,5 an), ou bien le brevet ou le certicat
d’études (2,1ans); elle vit en revanche
nettement plus longtemps qu’une femme
sans diplôme (5,4ans).
Encadré 1 – Que signie l’espérance de vie par catégorie sociale ou diplôme ?
L’espérance de vie à un âge X est le nombre moyen d’années restant à vivre qu’aurait une génération ctive soumise aux conditions de mortalité d’une
année donnée, au-delà de cet âge X. Si l’espérance de vie à la naissance des femmes est de 86ans en 2024, cela ne signie pas que les lles nées en
2024 vivront en moyenne jusqu’à cet âge, puisqu’elles seront très probablement soumises au cours de leur vie à des conditions de mortalité diérentes
de celles de 2024. Ainsi, l’espérance de vie n’est pas une prévision, mais un indicateur synthétique du niveau de la mortalité d’une année donnée. Elle
permet donc de comparer les conditions de mortalité à diérentes dates ou pour diérents groupes (pays, catégorie sociale, niveau d’études).
De la même façon, l’espérance de vie par catégorie sociale ou diplôme à 35 ans n’est pas une prévision de la durée de vie moyenne qu’aurait une personne
selon sa catégorie sociale ou son diplôme à 35ans. Par exemple, l’espérance de vie à 35ans des ouvriers correspond au nombre moyen d’années restant
à vivre qu’aurait une génération soumise, au-delà de 35ans, aux conditions de mortalité des ouvriers d’une année donnée. Cette génération est ctive
puisque les conditions de mortalité varient au l des années. De plus, toutes les personnes conserveraient la même catégorie sociale, or des changements
peuvent intervenir en cours de vie professionnelle: un ouvrier de 35ans ne le restera pas nécessairement jusqu’à l’âge de la retraite. Néanmoins,
l’espérance de vie par catégorie sociale est un indicateur synthétique du niveau de la mortalité actuelle des diérentes catégories sociales.
Depuis la n des années 1970, la structure des emplois a été profondément modiée, avec notamment davantage de cadres et moins d’ouvriers. De ce
fait, les catégories sociales ne recouvrent pas nécessairement la même population et ne renvoient pas aux mêmes conditions d’emploi sur l’ensemble
de la période, sans qu’il soit possible de déterminer dans quelle mesure cela joue sur les évolutions d’espérance de vie par catégorie sociale.
Diplôme supérieur au baccalauréat Baccalauréat CAP, BEP Brevet, CEP Sans diplôme
35
37
39
41
43
45
47
49
51
53
55
1991-1999 2000-2008 2009-2013 2017-2019 2020-2022
en années
b. Hommes
35
37
39
41
43
45
47
49
51
53
55
1991-1999 2000-2008 2009-2013 2017-2019 2020-2022
en années
a. Femmes
Lecture : En 2020-2022, l'espérance de vie des femmes de 35 ans ayant un diplôme supérieur au baccalauréat est de 52,6 ans.
Champ : France métropolitaine jusqu'en 2000-2008, France hors Mayotte à partir de 2009-2013.
Source : Insee, échantillon démographique permanent.
2. Espérance de vie à 35 ans selon le diplôme, de 1991-1999 à 2020-2022
Insee Première   l n° 2005    l Juillet 2024
Depuis les années 1990, l’écart entre les
diplômés du supérieur et les non-diplômés
est proche de 5ans pour les femmes et de
8ans pour les hommes gure2.
Les ouvrières vivent un peu plus
longtemps que les hommes cadres
Partout dans le monde ou presque, les
femmes vivent plus longtemps que les
hommes. En France, l’espérance de vie des
femmes est supérieure à celle des hommes,
quelle que soit leur catégorie sociale : les
ouvrières, qui sont les femmes actives dont
l’espérance de vie est la plus faible, vivent
même légèrement plus longtemps que les
hommes cadres (0,7an de plus), qui sont
les hommes ayant la plus longue espérance
de vie. Par ailleurs, l’espérance de vie des
femmes sans diplôme n’est inférieure que
de 1,3an à celle des hommes diplômés
du supérieur. Pourtant, les ouvrières
ou les femmes sans diplôme cumulent
plusieurs caractéristiques qui pourraient
dégrader leur état de santé: leurs revenus
sont inférieurs à ceux des hommes
cadres, et leurs conditions de travail sont
en général plus pénibles. En revanche,
certains de leurs comportements sont
plus favorables à leur santé. Les ouvrières
sont par exemple moins exposées aux
consommations dangereuses d’alcool que
les hommes cadres [Mildeca, 2021]. De
plus, elles bénécient d’un meilleur suivi
médical, en particulier pendant leur vie
féconde. Par ailleurs, leur durée de travail
(hebdomadaire ou tout au long de leur
vie) est plus faible, réduisant ainsi leur
exposition à des risques professionnels.
Les écarts d’espérance de vie entre
femmes et hommes se sont réduits
depuis le milieu des années 1990. C’est en
particulier le cas entre l’espérance de vie
des ouvrières et des hommes cadres. De
fait, certains comportements des femmes
et des hommes se sont rapprochés.
Par exemple, d’après l’enquête
HandicapSanté2008, les ouvrières âgées
de moins de 60ans fument davantage
que les hommes cadres, alors que ce
n’est pas le cas pour les générations plus
anciennes.
L’écart d’espérance de vie entre
les hommes cadres et les ouvriers
se réduit depuis les années 1990
En hausse de la n des années 1970 aux
années 1990, l’écart d’espérance de vie
à 35ans entre les hommes cadres et
ouvriers a ensuite diminué, passant de
7,0ans dans les années 1990 à 5,3ans
en 2020-2022 gure3. L’espérance
de vie des ouvriers a en eet progressé
plus vite que celle des hommes cadres
(+4,8ans entre 1991-1999 et 2020-2022,
contre +3,1ans). En particulier, les
risques de mourir dans l’année au-delà
de 60ans ont diminué plus rapidement
pour les ouvriers que pour les cadres.
À structure par sexe et âge constante,
le taux de décès des hommes à la suite
d’un cancer du poumon a baissé depuis
les années 1990 [Inserm, CépiDc, 2024].
Comme les ouvriers fument plus que
les hommes cadres, ils pourraient avoir
davantage « bénécié » de cette baisse
de la mortalité.
Chez les femmes, au contraire, l’écart entre
les cadres et les ouvrières a légèrement
augmenté depuis les années 1990 (de
2,6ans à 3,4ans). L’espérance de vie des
ouvrières a en eet progressé un peu
moins vite que celle des femmes cadres.
Depuis les années 1990, la mortalité des
ouvrières a baissé au-delà de 70ans,
mais elle a augmenté entre 40 et 70ans.
À structure par sexe et âge constante, le
taux de décès des femmes par cancer du
poumon a augmenté. Comme les femmes
ouvrières fument plus que les femmes
cadres, cela a pu ralentir leur progrès
d’espérance de vie.
Entre 2017-2019 et 2020-2022, l’écart
d’espérance de vie entre les hommes
cadres et les ouvriers a continué de
se réduire et est resté stable chez les
femmes. Toutefois, il est dicile d’isoler
l’eet de l’épidémie de Covid-19 sur
les écarts sociaux d’espérance de vie
encadré2.
L’espérance de vie des inactives non
retraitées a diminué depuis les années 1990
(-1,3 an), tandis que celle de l’ensemble
des femmes a progressé (+2,8ans). La
population des femmes inactives s’est
beaucoup transformée, avec une forte
diminution du nombre de femmes au foyer,
ce qui a pu accroître la part de l’inactivité
liée à des problèmes de santé. l
Nathalie Blanpain (Insee)
3. Espérance de vie à 35 ans selon la catégorie sociale, de 1976-1984 à 2020-2022
35
37
39
41
43
45
47
49
51
53
55
1976-1984 1983-1991 1991-1999 2000-2008 2009-2013 2017-2019 2020-2022
en années
35
37
39
41
43
45
47
49
51
53
55
1976-1984 1983-1991 1991-1999 2000-2008 2009-2013 2017-2019 2020-2022
en années
b. Hommes
a. Femmes
Employé OuvrierCadre Profession intermédiaire Artisan, commerçant
Lecture : En 2020-2022, l'espérance de vie des femmes cadres de 35 ans est de 53,0 ans.
Champ : France métropolitaine jusqu'en 2000-2008, France hors Mayotte à partir de 2009-2013.
Source : Insee, échantillon démographique permanent.
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Sources
L’échantillon démographique permanent (EDP) contient des informations issues des
recensements et de l’état civil (dont les décès), pour un échantillon d’individus. Il permet
notamment de suivre la mortalité de ces personnes au l du temps en fonction de leurs
caractéristiques sociodémographiques observées lors du recensement de la population.
Jusqu’à la période 2000-2008, la mesure s’appuie sur des recensements exhaustifs: la mortalité
des personnes recensées une année N est analysée sur les neuf années suivantes, an de
disposer d’eectifs susants. À partir de la période 2009-2013, la mesure s’appuie sur les
enquêtes annuelles de recensement (EAR): par exemple, la mortalité des personnes recensées
entre 2013 et 2020 est analysée sur la période 2020-2022.
Le dernier exercice publié portait sur 2009-2013. Dans ce nouvel exercice, deux sous-périodes ont
été distinguées: la période 2017-2019, soit avant la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, et
la période 2020-2022, marquée par une surmortalité.
L’analyse de la mortalité par diplôme n’est possible que depuis le recensement de 1990. En eet,
les diplômes n’étaient connus que pour un quart de la population lors des recensements de 1975
et 1982, ce qui ne permet pas de disposer d’eectifs susants.
Les espérances de vie ont tout d’abord été estimées sur le champ des personnes nées en
France, car une partie des décès des personnes nées à l’étranger et ne résidant plus en France
ne gurent pas dans l’EDP. Elles ont ensuite été calées sur les espérances de vie du bilan
démographique, an de représenter l’ensemble des personnes résidant en France.
Les écarts et les évolutions de faible ampleur, en particulier entre 2017-2019 et 2020-2022,
sont à analyser avec prudence en raison des diérents aléas aectant la mesure (erreur
d’échantillonnage, non réponses, redressements, etc.). À titre illustratif, l’intervalle de conance à
90% de l’espérance de vie à 35ans, qui mesure la seule erreur d’échantillonnage, s’étend de
+/-0,2 an pour les femmes employées à +/-0,8 an pour les femmes agricultrices, et de +/-0,2 an
pour les hommes ouvriers à +/-0,6 an pour les hommes inactifs non retraités.
Dénitions
Sept catégories sociales ont été retenues:
cadres et professions intellectuelles
supérieures ; professions intermédiaires ;
artisans, commerçants, chefs d’entreprise ;
agriculteurs ; employés ; ouvriers ; inactifs
non retraités.
Les retraités et les chômeurs sont classés
dans la catégorie sociale de leur dernier
emploi. Les chômeurs n’ayant jamais
travaillé sont regroupés avec les inactifs
non retraités.
Pour en savoir plus
Insee, Les espérances de vie, outil
interactif.
Blanpain N., « L’espérance de vie par
catégorie sociale et par diplôme jusqu’en
2020-2022 – méthode », Documents de
travail n° 2024-17, Insee, juillet 2024.
« Tables de mortalité par catégorie sociale
et par diplôme jusqu’en 2020-2022 », Insee
Résultats, juillet 2024.
Inserm, CépiDc, Statistiques de mortalité
sur la Covid-19, janvier 2024.
Guérin V., « Qui sont les inactifs entre 30
et 54ans, dont le nombre a légèrement
augmenté depuis 10ans ? », Insee
Première n° 1970, octobre 2023.
Robert-Bobée I., « L’espérance de vie, un
calcul certes ctif mais très utile », Le blog
de l’Insee, janvier 2022.
Mildeca, « Les conduites addictives de la
population active », Chires clés issus de
la cohorte CONSTANCES, mars 2021.
Barhoumi M., Jonchery A., LeMinezS.,
LombardoP., Mainaud T., PailhéA.,
Pollak C., RaynaudÉ., Solaz A.,
« Les inégalités sociales à l’épreuve de
la crise sanitaire: un bilan du premier
connement », in France, portrait social,
coll. « Insee Références », édition 2020.
Encadré 2 – La période 2020-2022 est marquée par une surmortalité
De 2017-2019 à 2020-2022, l’espérance de vie à 35ans a diminué de 0,3 an chez les femmes et
0,4 an chez les hommes. La période 2020-2022 est en eet marquée par une surmortalité liée à
l’épidémie de Covid-19, mais aussi par d’autres évènements inhabituels comme, en 2022, deux
épisodes de grippe et plusieurs épisodes de forte chaleur. Entre 2017-2019 et 2020-2022, l’écart
d’espérance de vie entre les hommes cadres et les ouvriers a continué de se réduire et est resté
stable chez les femmes. En 2020, les ouvriers ont eu plus de risques de développer une forme
grave de la Covid-19 que les cadres, tous sexes confondus [Barhoumi et al., 2020]. Étant donné
que les écarts de mortalité entre cadre et ouvrier existent également pour la plupart des autres
maladies ou accidents, il est dicile de déterminer l’eet de l’épidémie de Covid-19 sur les
écarts sociaux d’espérance de vie.
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