ArticlePDF Available

Ecologie et ethnobotanique de la flore forestière du système montagneux du Rift Albertin congolais (Synthèse bibliographique)

Authors:

Figures

Content may be subject to copyright.
146
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
Ecologie et ethnobotanique de la flore forestière du système montagneux du Rift
Albertin congolais (Synthèse bibliographique)
Norbert Kambale Ndavaro1,4*, Jean-Pierre Pitchou Meniko To Hulu2, Jean de Dieu Minengu Mayulu3 ,
Walere Muhindo Sahani(1), Honoré S.S. Biaou4, Armand K. Natta4
(1)Université Catholique du Graben. Faculté des Sciences Agronomiques. Laboratoire d’Ecologie, d’Etudes et de
Recherches Forestières (LERF). BP 29 Butembo (RDC). E-mail : abbenorbertmarie@gmail.com
(2)Institut Facultaire des Sciences Agronomiques de Yangambi (IFA). Laboratoire d’Ecologie du Paysage et
Foresterie Tropicale (LEPAFORT). BP 1232 Kisangani (RDC).
(3)Université de Kinshasa. Faculté des Sciences Agronomiques. BP 117 Kinshasa XI (RDC).
(4)Université de Parakou. Faculté d’Agronomie. Laboratoire d’Ecologie, de Botanique et de Biologie végétale
(LEB). BP 123 Parakou (Bénin).
Reçu le 12 juin 2022, accepté le 08 août 2022, publié en ligne le 30 septembre 2022
RESUME
Introduction. La flore forestière du système montagneux du Rift Albertin congolais a été étudiée de longue date
sous les aspects écologique et ethnobotanique. Cependant, certaines de ces connaissances ont été publiées
partiellement, tandis que d’autres sont restées fragmentaires, dispersées et très peu structurées. Le présent papier
fait la synthèse des études écologiques et ethnobotaniques sur la flore forestière des zones montagneuses du Rift
Albertin congolais, en vue de dégager le gap des connaissances pour pouvoir développer les projets de conservation
de cette flore. Pour y parvenir, une revue systématique a été effectuée à travers les grandes bases de données
bibliographiques sur le web, suivie d’une méta-analyse. En effet, un total de 177 publications ont été identifiées
dont la plupart ont été faites entre 1987 et 2021.
Littérature. Sur le plan écologique, les données bibliographiques mettent en évidence une diversité taxonomique
élevée et une distribution très variable de la flore de certaines zones du territoire étudié. Bien plus, elles décrivent
l’effet des gradients d’altitude et des facteurs édaphiques sur l’assemblage des espèces de la flore forestière de
certaines montagnes du Rift Albertin congolais. Par ailleurs, ces données soulignent l’endémisme et les
interactions interspécifiques de la flore forestière de quelques zones du secteur d’étude. Du point de vue
ethnobotanique, la littérature disponible décrit les usages médicinaux, alimentaires et artisanaux de la flore
forestière de certaines zones montagneuses du Rift Albertin congolais.
Conclusion. Cette recherche révèle un manque de couverture de l’ensemble de la zone d’étude par les travaux
antérieurs malgré leur nombre important. Ainsi, des recherches sur les aspects écologiques et ethnobotaniques de
la flore forestière d’autres zones du système montagneux du Rift Albertin congolais sont nécessaires afin de
disposer des bases techniques solides et inclusives pour élaborer des plans de durabilité de cette flore dont les
services écosystémiques sont énormes.
Mots-clés : Flore forestière, connaissances écologiques et ethnobotaniques, conservation, Rift Albertin congolais
ABSTRACT
Ecology and ethnobotany of the forest flora of the mountainous system of the Congolese Albertine Rift (A
review)
Introduction. The forest flora of the mountainous system of the Congolese Albertine Rift has been studied for a
long time under the ecological and ethnobotanical aspects. However, some of this knowledge has been published
partially, while others have remained fragmentary, scattered and very unstructured. This paper summarizes the
ecological and ethnobotanical studies on the forest flora of the mountainous areas of the Congolese Albertine Rift,
with a view to clearing the knowledge gap in order to be able to develop conservation projects for this flora. To
achieve this, a systematic review was carried out through the major bibliographic databases on the web, followed
by a meta-analysis. Indeed, a total of 177 publications have been identified, most of which were made between
1987 and 2021.
Literature. On the ecological level, the bibliographical data highlight a high taxonomic diversity and a very
variable distribution of the flora of certain areas of the territory studied. Moreover, they describe the effect of
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture
2022 ; 5(4), 146-159
http://www.rafea-congo.com
ISSN (Print) : 2708-7743 eISSN : 2708-5422 Dépôt légal : JL 3.01807-57259
147
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
altitude gradients and edaphic factors on the assemblage of species of forest flora of certain mountains of the
Congolese Albertine Rift. Moreover, these data underline the endemism and interspecific interactions of the forest
flora of some areas of the study area. From an ethnobotanical point of view, the available literature describes the
medicinal, food and artisanal uses of the forest flora of certain mountainous areas of the Congolese Albertine Rift.
Conclusion. This research reveals a lack of coverage of the entire study area by previous works despite their large
number. Thus, research on the ecological and ethnobotanical aspects of the forest flora of other areas of the
mountainous system of the Congolese Albertine Rift is necessary, in order to have a solid and inclusive technical
basis for developing sustainability plans for this flora whose ecosystem services are huge.
Keywords: Forest flora, ecological and ethnobotanical knowledge, conservation, Congolese Albertine Rift
1. INTRODUCTION
En République Démocratique du Congo (RDC), les
forêts de montagnes sont situées à l’Est du pays
elles forment un ensemble orographique particulier
appelé système montagneux du Rift Albertin
congolais (Plumptre et al., 2007 ; Mangambu et van
Diggelen, 2017). Cette région représente la portion
congolaise du Rift Albertin qui constitue la branche
occidentale du Grand Rift d’Afrique continentale
(Kabonyi Nzabandora, 2016) et dont les forêts
d’altitude couvrent la bordure Est de la RDC et les
zones Ouest de l’Ouganda, du Rwanda,
du Burundi et de la Tanzanie (Plumptre et al., 2007).
Le système montagneux du Rift Albertin congolais
se compose des hautes terres contiguës dont les
principales sont le massif montagneux de
Ruwenzori, le massif montagneux de Lubero, les
montagnes de la chaîne volcanique des Virunga, le
massif montagneux du Parc National de Kahuzi-
Biega (PNKB), le massif montagneux de la Réserve
Forestière d’Itombwe (RFI), le massif montagneux
de Marungu, la Réserve de Mont Kabobo (RMKA),
ainsi que le massif montagneux de la partie Est du
Parc National de Maiko (PNM) (Mangambu, 2013).
A côté de ces grands ensembles montagneux, il
existe de nombreuses autres zones d’altitude qui sont
identifiées comme des conservatoires de la flore
forestière au sein du bloc montagneux du Rift
Albertin congolais (Nangalire Nankafu et al., 2017).
La flore forestière du système montagneux du Rift
Albertin congolais a été étudiée de longue date, plus
précisément à partir de la dernière décennie du 19ème
siècle AD (1895-1898) (Stefani, 1895 ; Vainio,
1898). Les connaissances écologiques et
ethnobotaniques actuelles sur cette flore ont été
rendues disponibles grâce aux multiples missions
d’exploration biologique effectuées par les experts
scientifiques étrangers venus en RDC pendant la
période coloniale pour de grandes expéditions
(Sérusiaux, 1979). Pour assurer la relève des
scientifiques étrangers après la colonisation, les
chercheurs nationaux ont poursuivi les missions
d’exploration et d’études floristiques dans les
régions montagneuses du Rift Albertin congolais
(Mangambu, 2013). La plupart des matériaux
floristiques recueillis et des collections rassemblées
sont conservés à l’Institut National d’Etude et
Recherche Agronomiques de Mulungu (MLGU),
ainsi qu’au Centre de Recherche en Sciences
Naturelles de Lwiro (LWI) (Lambinon et Sérusiaux,
1983). Les doubles sont au Jardin Botanique
National de Belgique, dans l'Herbier National des
États-Unis à Washington, et dans diverses
institutions universitaires et des recherches
congolaises et européennes (Bahuchet et al., 2019).
Où en est-on aujourd’hui avec ces études ? Qu’est-
ce qui a été fait et qu’est-ce qui reste à faire pour
pouvoir étayer les projets de conservation et de
gestion durable de la flore forestière de l’ensemble
du système montagneux du Rift Albertin congolais ?
En d’autres termes et de façon plus détaillée, les
connaissances sur la flore forestière de montagnes du
Rift Albertin congolais, sous ses différents aspects
écologiques et ethnobotaniques, sont-elles
suffisantes ou complètes, et en particulier, apportent-
t-elles des informations nécessaires relatives à la
description et à la comparaison de la diversité
végétale de tous les ensembles forestiers
montagneux de cette région de l’Est de la RDC ? En
somme, en quoi et à quel niveau les connaissances
écologiques et ethnobotaniques actuelles peuvent-
elles contribuer à fournir les bases techniques pour
la conception et la mise en œuvre des stratégies de
conservation et de gestion durable de la flore
forestière des zones montagneuses du Rift Albertin
congolais ? Telles sont les questions auxquelles le
présent article tente de répondre en fournissant une
synthèse bibliographique relative à la flore forestière
du système montagneux du Rift Albertin congolais.
L’objectif de cette étude est de faire l’analyse des
connaissances écologiques et ethnobotaniques
actuelles sur la flore des forêts de montagnes du Rift
Albertin congolais à la lumière des diverses études
qui ont été réalisées sur ces sujets. Cela est d’autant
plus important que certaines données des recherches
antérieures sur la flore forestière des zones
montagneuses du Rift Albertin congolais ont été
publiées partiellement et que d’autres sont restées
fragmentaires et très peu structurées, car dispersées
dans la vaste littérature scientifique. Par ailleurs, il
est évident qu’actuellement les recherches
écologiques et ethnobotaniques sur la flore des forêts
de montagnes du Rift Albertin congolais soient non
148
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
exhaustives, en raison de sa diversité biologique et
de la superficie de son territoire, malgré les efforts
consentis par plusieurs chercheurs. Cela constitue un
handicap majeur à l’intégration de la flore forestière
de toute cette région dans le plan de la conservation
et de la gestion durable du patrimoine forestier
national congolais.
La présente recherche bibliographique s’est appuyée
sur les approches scientométriques et
bibliométriques (Martin, 2011) en utilisant quatre
moteurs de recherche : Google, Google Scholar,
Scopus et ScienceDirect. Les équations de recherche
ont été formulées à l’aide des mots clés suivants en
français et leur équivalent en anglais : flore
forestière, connaissances écologiques et
ethnobotaniques, conservation, Rift Albertin
congolais. En plus de ces moteurs de recherche, deux
bases des données bibliographiques ont été
interrogées, à savoir AGORA et OARE. Au total,
177 documents (articles, ouvrages et thèses) ont été
exploités. Une base de données a été constituée pour
les méta-données des publications de 1885 à 2021.
Des classes d’année d’amplitude de 17 ans ont été
créées et l’histogramme des publications par classe
d’année de publication a été réalisé sous le logiciel
R 4.1.2 (R Core Team 2021). La cartographie de la
répartition spatiale des publications retenues a été
réalisée moyennant le logiciel ArcGIS 10.8. Du
point de vue structural, cette recherche documentaire
s’organise autour de trois points : la variation
temporelle et spatiale des publications sur la flore
forestière du système montagneux du Rift Albertin
congolais, les recherches écologiques sur la flore
forestière du système montagneux du Rift Albertin
congolais et les recherches ethnobotaniques sur la
flore forestière du système montagneux du Rift
Albertin congolais.
2. LA FLORE FORESTIERE DU
SYSTEME MONTAGNEUX DU RIFT
ALBERTIN CONGOLAIS
2.1. Variation temporelle et spatiale des
publications
La figure 1 ci-dessous montre l’évolution du nombre
de publications par classe d’année. Il en ressort que
les 177 publications exploitées relatives aux
connaissances écologiques et ethnobotaniques sur la
flore forestière du système montagneux du Rift
Albertin congolais ont connu un regain d’intérêt de
1885 à 2021, avec une intensification de la période
1987 à 2021. La variation spatiale, à l’échelle locale,
de toutes ces publications est présentée à la figure 2.
Du point de vue répartition spatiale, la plupart de ces
publications concernent la flore forestière de la zone
centre du système montagneux du Rift Albertin
congolais, avec le nombre le plus élevé enregistré
pour les forêts du PNKB « Parc National de Kahuzi-
Biega » (n = 54), de Bukavu (n = 14) et de la RNI (n
= 5). Dans la zone nord du secteur d’étude, les
publications existantes concernent seulement la
chaîne du Ruwenzori (n = 11) et les montagnes
volcaniques des Virunga (n = 8).
Figure 1. Variation temporelle des publications sur la flore forestière du système montagneux du Rift Albertin
congolais.
149
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
Figure 2. Carte de la variation spatiale des publications sur la flore forestière du système montagneux du Rift
Albertin congolais.
2.2. Recherches écologiques sur la flore forestière
du système montagneux du Rift Albertin
congolais
Diversité de la flore forestière
Beaucoup d’études renseignent sur la diversité
taxonomique, spécifique et structurelle de la flore
forestière du système montagneux du Rift Albertin
congolais. Les listes des espèces végétales qu’elles
présentent fournissent des renseignements de valeur,
en raison des inventaires floristiques détaillés,
quoique réalisés sur des surfaces relativement petites
(30 à 100 parcelles à 1’hectare). Les travaux les plus
anciens (Hauman, 1933 ; Lebrun, 1957) sur la flore
forestière du versant occidental du massif du
Ruwenzori (1150-5119 m) permettent de dénombrer
plusieurs espèces différentes. A cet égard, le
catalogue conçu par Lebrun (1957) signale 685
espèces (584 Spermatophytes et 101 Orophytes)
reparties entre quatre groupes et éléments
phytogéographiques, à savoir : espèces à large
distribution (11,5 %), espèces plurirégionales (7,0
%), espèces de liaison (19,0 %), éléments-bases
(56,0 %) et éléments étrangers (6,5 %). L’ouvrage de
Zahlbruckner et Hauman (1936) est le premier en
date sur la richesse floristique des lichens tropicaux
du système montagneux du Rift Albertin congolais.
Ce catalogue des lichens des forêts du massif de
Ruwenzori signale 81 espèces réparties dans les
altitudes supérieures à 2800 m. En dehors du
Ruwenzori, les collections lichénologiques du
système montagneux du Rift Albertin congolais
furent recueillies dans les forêts de la chaîne des
volcans de Virunga et du massif montagneux du
PNKB. Ces collections ont fait l’objet de plusieurs
études taxonomiques. Jusqu’ici, les données y
relatives ont été publiées pour les genres suivants :
Everniopsis, Normandina, Placopsis, Stereocaulon,
Leprocaulon, Coccocarpia et Lobaria (Sérusiaux,
1979) ; il en va de même de quelques groupes de
lichens foliicoles et des Caliciaceae (Lambinon et
Sérussiaux, 1983).
Les hautes altitudes du massif de Ruwenzori ont par
ailleurs fait l’objet des prospections et d’études
150
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
bryologiques. En se rapportant à plusieurs études
anciennes (Herzog, 1936 ; Dixon et Thériot, 1942) et
en se basant sur les résultats botaniques de ses
propres expéditions scientifiques au Ruwenzori en
1932, Hauman (1942) a établi le catalogue des
Bryophytes des étages sub-alpin (2800-3800 m) et
alpin (3800-5000 m) du versant occidental du
Ruwenzori, répartis en deux groupes. Le premier
groupe est celui des mousses, comprenant 167
espèces reparties sur 17 familles botaniques et 53
genres, dont les mieux représentés sont
Leptodontium et Bryum (avec chacun 9 espèces),
Zygodon (7 espèces), Sphagnum (5 espèces) et
Polytrichum (4 espèces). Le second groupe est celui
des hépatiques, avec 51 espèces appartenant à 12
familles botaniques et 21 genres dont les mieux
représentés sont Plagiochila (9 espèces), Lepidozia
(7 espèces), Marchantia (4 espèces), Herbirta,
Anastrophyllum, Bazzania et Lophocolea (3
espèces).
En ce qui concerne le PNKB et ses environs, c’est à
partir des années 1930 que diverses études
floristiques ont été entreprises par les chercheurs
(Masumbuko Ntabaga, 2011). Toutefois, Balezi et
al. (2008) estiment que le travail de Fisher (1993) est
le premier référentiel commun de la connaissance
sur la diversité floristique des forêts de montagnes
du PNKB. En effet, en se rapportant au document
plus ancien d’Humbert (1931), ainsi qu’aux
collections floristiques réalisées par lui-même,
Fisher (1993) établit la première liste floristique du
PNKB contenant plus de 1000 espèces inventoriées
dans les deux parties (haute et basse altitudes) de cet
écosystème forestier. Cette liste fut complétée par
plusieurs recherches ultérieures. Parmi les
contributions les plus importantes, celle de
Mangambu (2013) fournit une grande gamme de
données sur la diversité des Ptéridophytes et en
présente une liste cohérente et progressivement
enrichie. En effet, sur base de l’analyse de 5987
spécimens de Ptéridophytes conservés aux
Herbariums en Belgique, en Pays-Bas et en RDC, cet
auteur a identifié 162 espèces différentes de
Ptéridophytes, parmi lesquelles 22 ont été signalées
pour la première fois en RDC et 63 espèces dans le
PNKB. A cette liste ont été ajoutées les nouvelles
espèces inventoriées dans la suite (Mangambou et
al., 2013a ; Mangambu et van Diggelen, 2017).
L’ensemble de ces inventaires floristiques fait état de
166 taxons différents de Ptéridophytes (161 espèces
et taxons infra spécifiques comprenant 4 sous-
espèces et 2 variétés).
La diversité taxonomique des espèces d’arbres des
forêts du PNKB a été évaluée par Imani et al.
(2016a). En effet, dans l’intervalle altitudinale entre
1250 et 2600 m dans 30 ha, ces auteurs ont recensé
212 espèces réparties dans 161 genres et 66 familles
botaniques. Par ailleurs, Imani et al. (2016b) ont
évalué la diversité spécifique et structurale des
clairières et d’autres milieux ouverts de la partie
haute du PNKB. Les résultats de cette étude ont
montré que la richesse en espèces, ainsi que la
quantité de la biomasse ligneuse ou herbacée
augmentent avec l’augmentation de l’âge des
clairières et que les individus étaient répartis
équitablement entre les espèces. Par contre,
l’incidence de l’âge sur la similarité des clairières n’a
pas été révélée par l’indice de similarité de Jaccard.
Les recherches effectuées sur les Rubiaceae des
forêts de montagnes du PNKB (Mwanga Mwanga et
al., 2013a) ont permis d’inventorier 63 espèces
réparties en 41 genres, 13 taxa infraspécifiques et 18
spécimens restent à être identifiés. Le genre
Psychotria domine avec 11 espèces, suivi de
Rytigynia et Tricalysia. Cette étude a permis
d’ajouter sur la liste de Fisher (1993) 10 genres et 12
taxa infraspécifiques.
Parmi les travaux traitant de la diversité spécifique
et structurelle de la flore forestière des montagnes de
la RNI dans la zone Sud du bloc montagneux du Rift
Albertin congolais, Doumenge (1998) est à
considérer comme le référentiel commun. Sa
recherche est une description générale des
montagnes d’Itombwe qui a toujours offert une base
solide aux investigations futures plus détaillées. En
se rapportant aux travaux antérieurs, plus
particulièrement à Pierlot (1966), Doumenge (1998)
a établi une liste de 294 espèces d’arbres recensées
des trois montagnes (Kibungwe, Kigogo et
Muhunzi) du massif d’Itombwe. La densité de ces
arbres variait de 115 à 821 tiges/ha, tandis que leur
surface terrière était comprise entre18,21 et 35,59
m2/ha. A la suite de Doumenge (1998), d’autres
chercheurs dont Imani et al. (2017) ont évalué la
diversité spécifique et structurale de la flore
forestière de montagnes d’Itombwe. Du point de vue
taxonomique, ces auteurs ont inventorié 123
morpho-espèces regroupées en 99 genres et 51
familles.
Dans la zone sud du Rif Albertin congolais, en plus
des forêts de montagnes de deux aires protégées
(PNKB et RNI), d’autres zones forestières d’altitude
ont fait l’objet d’étude de diversité taxonomique et
spécifique. C’est le cas, notamment, de la forêt
d’altitude de Burhinyi Nangalire Nankafu et al.
(2017) ont recensé 67 espèces ligneuses relevant de
33 familles botaniques et dont les Rubiaceae, les
Euphorbiaceae, les Moraceae, les Clusiaceae, les
Myrtaceae et les Fabaceae se sont dégagées comme
possédant la richesse spécifique la plus élevée. Par
ailleurs, la diversité spécifique ne s’est pas révélée
en lien avec l’équitabilité des individus au sein des
espèces ligneuses inventoriées par parcelle
d’échantillonnage. Les études de Ngabo et al. (2014)
ont révélé 25 espèces ligneuses se trouvant dans la
localité de Katana. Celles effectuées dans la forêt
relique de Lwampango à Kaziba par Ndeko
Mubembe et al. (2021) ont signalé 90 espèces
151
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
herbacées et ligneuses, réparties en 79 genres et 42
familles botaniques dont la plus diversifiée fut celle
des Asteraceae (18 % d’espèces), avec une
dominance en Phanérophytes (42,86 %) et en
espèces Afro-tropicales (51 %).
Distribution spatiale de la flore forestière
Une bonne partie des recherches en écologie des
communautés végétales dans les forêts d’altitude du
Rift Albertin congolais se sont concentrées sur la
description, à l’échelle locale, des aires de
distribution de certaines espèces végétales. Ces aires
de distribution sont très variables : les unes couvrent
des grandes étendues, d’autres se réduisent à des plus
petits endroits (Mangambu, 2013). Lebrun (1934,
1935) et Humbert (1931) ont décrit la distribution
géographique des deux genres des Araliaceae, à
savoir : Polyscias et Scheffleva. L’aire de
distribution du genre Polyscias comprend les forêts
de montagne des districts des lacs Albert et Edouard,
précisément dans le Ruwenzori et la vallée de la
Butahu : vers 1800 et 2100 m, la vallée de la Lamia :
vers 1600 m, la vallée de la Nyamwamba : vers 2200
m (Lebrun, 1934), le Lubero montagnard
(Lubango) : vers 2400 m (Lebrun, 1935), l’île
d’Idjwi et Mgatuoo : vers 1600 et 1700 m, l’ouest de
Tshibinda : vers 2000 et 2400 m (Humbert, 1931) et
la forêt de montagne située entre Walikale et
Kalehe : vers 2110 et 1950 m (Lebrun, 1934). Le
genre Scheffleva est, quant à lui, distribué dans le
district du lac Albert et celui des lacs Edouard et
Kivu à travers les forêts du Ruwenzori et de la vallée
de la Butahu : vers 2200 et 2600 m, de la vallée de la
Lamia : vers 1600 m, de la vallée de la
Nyamwamba : vers 2200 m, entre Angi et Tongo, de
la Lulenga, des marais de Kanzibi : vers 2000 et
2400 m, de volcan de Nyamulagira : vers 2200 m
(Humbert, 1931), du Lubero montagnard
(Lubango) : vers 2320 m, de Mushwere : vers 2400
m et des chaînes volcaniques des Virunga : vers
2500 m (Lebrun, 1935).
Les données de la littérature sur la distribution
géographique de Trichocladus ellipticus Eckl. &
Zeyh. (Hamamelidaceae) dans les forêts
montagneuses du Rift Albertin congolais sont
documentées par Lejoly et Lisowski (1983). Cette
distribution s’étend sur le mont Kasali, les hautes
terres de Lubero (vers 1580 m) et le long de la rivière
Lume sur le Ruwenzori. En ce qui concerne les
Ptéridophytes, des études critiques successives ont
décrit la large distribution géographique des quatre
espèces de ces cryptogames vasculaires (fougères)
recensées à différents endroits du district des lacs
Edouard et Kivu. Osmunda regalis L. est dominante
à Tshibinda, à Kabango, à Kanzibi (Humbert, 1931),
à Tshitshiangutu, à Kakondo, au Sud de Lubero, le
long de la route et au mont Munagana (Bonaparte,
1924). Marattia fraxinea L. est distribuée dans le
Ruwenzori, précisément dans les vallées de la
Ruanoli (1900 m) et Muboka (1460 m) (Lebrun,
1935), dans l’île d’Idjwi vers 1800 m (Humbert,
1931), au Sud de Lubero, le long de la route et dans
le Kabimba, vers 1200 m (Bonaparte, 1923).
Ophioglossum vulgantum L. a été retrouvée à
Kabare, dans le Ruwenzori, précisément dans la
vallée de la Butahu, vers 1800-2000 m, à Kalonge,
vers 2000 m et dans les montagnes à l’Est de
Kisenyi, vers 2200-2700 m (Humbert, 1931). Enfin,
Ophioglossum pedunculosum L. se répand au sud de
Karisimbi, vers 2300 m (Lebrun, 1935).
Au niveau du PNKB, Masumbuko Ntabaga et al.
(2008) ont décrit la distribution spatiale de Syzygium
guineense, l’une des essences des forêts primaires de
la zone de montagne de cette aire protégée. Les
résultats obtenus par ces auteurs indiquent une
distribution spatiale agrégative de Syzygium
guineense au niveau du flanc Est du secteur de
Nyamuhambaza-Tshivanga du PNKB. De leur côté,
Mangambu et van Diggelen (2017) ont décrit
l’habitat et la distribution géographique de deux
nouvelles espèces de fougères endémiques du
PNKB, à savoir Loxogramme ntahobavukiana
Mangambu & va Diggelen sp.nov. et Lepisorum
robbrechtiana Mangambu & van Diggelen sp. nov.
La première espèce a été trouvée dans le plateau
moyen des régions de Lemera et Kalehe, dans la
région montagneuse de Tshivanga (PNKB) et dans
les escarpements de Burhinyi (RNI). Quant à la
seconde espèce, deux échantillons ont été collectés
dans les roches volcaniques du Parc National des
Virunga (PNvi) à proximité de Kilimanyoka.
Effet des gradients d’altitude sur l’organisation
spatiale des formations végétales forestières
Les données de la littérature décrivent l’organisation
spatiale des formations végétales forestières du
système montagneux du Rift Albertin congolais en
les subdivisant en différents étages altitudinaux.
Ceux-ci correspondent aux entités physionomiques
et floristiques qui reflètent la zonation altitudinale
des formations forestières et possèdent chacun une
florule caractéristique (Lebrun, 1957 ; Cirimwami,
2020 ; Imani et al., 2021). Cependant, tous ces
auteurs sont loin d’être unanimes en ce qui concerne
la typologie des forêts de montagnes du Rift Albertin
congolais suivant les gradients d’altitude. Ainsi,
Scaetta (1935) a découpé la végétation forestière des
montagnes du Rift Albertin congolais en deux étages
altitudinaux distincts : (i) les forêts ombrophiles
équatoriales et (ii) les forêts claires semi-arides de
montagnes. En revanche, Lebrun (1935) a identifié
trois types de forêts le long des gradients d’altitude
des zones montagneuses du Rift Albertin congolais,
à savoir : (i) la forêt de montagne inférieure (1600-
1900 m d’altitude), (ii) la forêt de montagne
moyenne (1900-2100 m d’altitude) et (iii) la forêt de
montagne supérieure (2100-2400 m d’altitude). De
leur côté, Denys (1980) et Lambinon et Sérussiaux
152
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
(1983) ont délimité les formations forestières de
l’ensemble des régions montagneuses du Rift
Albertin congolais en cinq groupes étagés suivants :
(i) forêt ombrophile de basse altitude (750-1400 m
d’altitude), (ii) forêt de transition (1400-1700 m
d’altitude), (iii) forêt ombrophile de montagne
(1700-2400 m d’altitude), (iv) forêt de bambous
(2400-2600 m d’altitude) et (v) mosaïques des
marais et tourbières et des bruyères subalpines et
Paramo (au-delà de 2600 m d’altitude).
Dans la zone nord du système montagneux du Rift
Albertin congolais, Lebrun (1957) subdivise le
versant occidental du massif de Ruwenzori en quatre
étages altitudinaux correspondant à quatre types
forestiers distincts, à savoir : l’étage de la forêt dense
ombrophile submontagnarde ou forêt de transition
(1115-1800 m d’altitude), l’étage de la forêt
ombrophile de montagne (1800-2600 m d’altitude),
l’étage des formations sclérophyles afro-subalpines
(2600-3800 m d’altitude) et l’étage afro-alpin (au-
dessus de 3800 m d’altitude). Dans la même zone
nord du système montagneux du Rift Albertin
congolais, Vyakuno (2006) découpe le massif
montagneux de Lubero en trois milieux étagés
correspondant à trois étages de végétations
forestières distincts, à savoir : (i) les forêts
ombrophiles équato-guinéennes (900-1400 m
d’altitude), (ii) les forêts afro-montagnardes de
versant (14000-2000 m d’altitude) et (iii) les forêts
afro-montagnardes nuageuses (2000-3100 m
d’altitude). Toujours dans la zone nord du système
montagneux du Rift Albertin congolais, Lebrun
(1960) établit l’étagement altitudinal des forêts de
trois groupes montagneux volcaniques du massif des
Virunga (Nyiragongo : 3750 m, Karisimbi : 4450 m
et Muhavura : 4100 m). En se rapportant
spécialement à Robyns (1948) et à ses notes prises à
l’occasion de ses ascensions prospectives réalisées
dans la chaîne de montagnes volcaniques des
Virunga en 1932 et 1937, cet auteur délimite trois
horizons de végétation forestière correspondant aux
trois étages altitudinaux de trois groupes
montagneux volcaniques étudiés : horizon forestier
montagnard, horizon forestier afro-subalpin et
horizon forestier afro-alpin.
Dans la zone Sud de cette même région, Doumenge
(1998) et Imani et al. (2021) stratifient les
montagnes d’Itombwe en quatre principaux types de
végétation forestière : (i) les forêts sous-
montagnardes environ 1000-1200 m d'altitude),
(ii) les forêts de la montagne inférieure environ
1200-2 000 m d'altitude), (iii) les forêts de la
moyenne montagne environ 2000-2400 m
d'altitude) et (iv) les forêts de la haute montagne
(>2 400 m d'altitude). Toujours dans la zone Sud du
système montagneux du Rift Albertin congolais,
plusieurs chercheurs au PNKB (Fisher, 1993 ;
Mangambu, 2013 ; Imani et al., 2017) ont identifié
quatre types de forêts le long du gradient altitudinal
du relief de cette aire protégée : (i) planitiaire (678-
1250 m), (ii) submontagnard (1250-1700 m), (iii)
montagnard (1700-2600 m) et (iv) afro-subalpin
(2600-3315 m). L’étage de 650 à 1250 m abrite la
forêt ombrophile de basse altitude, la forêt
ombrophile de transition qui s’installe de 1250 à
1700 m où elle cède la place à la forêt ombrophile de
montagne qui va jusqu’à 2600 m et enfin l’étage
afro-subalpin de 2600 à 3315 m d’altitude.
Effet des gradients d’altitude et des facteurs
environnementaux sur la diversité floristique
Au niveau du système montagneux du Rift Albertin
congolais, beaucoup d’études ont investigué sur
l’effet de l’altitude et des facteurs environnementaux
sur la variation des indicateurs de la diversité
spécifique, ainsi que des attributs structuraux de la
flore forestière. Dans la série de ces études, Mwanga
Mwanga et al. (2014) ont évalué l’effet de la
variation altitudinale sur la richesse spécifique des
Rubiaceae dans les forêts de montagne du PNKB.
Les conclusions de cette étude démontrent qu’au fur
et à mesure qu’on monte en altitude, le nombre
d’espèces des Rubiaceae diminue. Cette variation de
la diversité spécifique et de la répartition inéquitable
des espèces de Rubiaceae du PNKB en fonction de
l’altitude a été démontrée également par Mangambu
et al. (2013b).
De leur part, Imani et al. (2016a) ont étudié la
variabilité des groupements végétaux ligneux le long
du gradient altitudinal du PNKB. Les résultats
obtenus par ces auteurs montrent que la diversité
d’arbres diminue avec l’augmentation de l’altitude,
d’une part, et que le nombre d’espèces augmente
avec l’augmentation de l’altitude, d’autre part. Par
ailleurs, les mêmes résultats indiquent une
corrélation négative linéaire entre les indices de
diversité de Shannon, de Simpson et de Piélou et
l’élévation altitudinale. Enfin, ces résultats mettent
en évidence les proportions des espèces indicatrices
de chaque étage altitudinal de la manière suivante :
57 % pour le type sous-montagneux, 20 % pour le
type montagne inférieure, 60 % pour le type
moyenne montagne et 37 % pour le type montagne
supérieure.
Dans une étude sur l’effet de l’altitude sur la
structure des peuplements ligneux du PNKB, Imani
et al. (2016c) ont montré une variabilité des attributs
structuraux des arbres en fonction de l’altitude. En
effet, les résultats de cette étude ont montré que la
surface terrière ne diminue pas lorsqu’on monte en
altitude et qu’il n’existe pas de différence entre les
tranches d’altitude prises deux à deux. Par ailleurs,
les mêmes résultats ont montré une diminution de
diamètre et de la hauteur maximale des arbres avec
l’augmentation de l’altitude, d’une part, et une
augmentation de la densité d’arbres avec l’altitude,
d’autre part. L’effet de l’altitude sur dominance des
153
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
espèces ligneuses est également mentionné par les
résultats de cette étude. Dans le même contexte,
Imani et al. (2017) ont évalué l’effet de l’altitude et
des facteurs édaphiques sur la biomasse aérienne
(AGRB) des arbres du PNKB. Ces auteurs ont
mentionné une corrélation significativement
négative entre la richesse spécifique et l’altitude. De
plus, bien qu’une variation altitudinale de la
biomasse aérienne des arbres (AGB) ait pu être
démontrée par ces mêmes auteurs, aucune différence
significative de cette dernière n’a pu être mise en
évidence entre les types de forêts le long des
gradients d’altitude. En ce qui concerne l’effet des
facteurs édaphiques, l’AGB a été significativement
négativement corrélée avec la matière organique, le
carbone, l’azote et le pH des sols, mais, par contre,
significativement positivement corrélée avec le
potassium de ces derniers.
Bien d’autres auteurs, tels Cirimwami et al. (2017,
2019) et Chirimwami (2020), en examinant l'effet de
l'altitude sur la variation de la diversité spécifique et
structurale de la flore des forêts de montagnes du
PNKB, ont trouvé que cette variation dépendait
d’une forme de vie végétale à une autre (ligneuse ou
herbacée), ainsi que d’une famille botanique à une
autre. En évaluant l’influence de l’altitude sur
l’occurrence de la flore des fougères et leurs alliés au
sein de l’écosystème forestier des montagnes du
PNKB, Magambu et al. (2013b) ont montré que la
richesse spécifique décroît linéairement avec
l’augmentation de l’altitude. Les mêmes auteurs ont,
par ailleurs, confirmé l’existence de similarité de la
richesse spécifique entre les trois étages du PNKB,
ainsi qu’une distribution équitable de ces espèces
sur ce massif montagneux.
Dans les montagnes du massif de la RNI, la diversité
et la répartition des arbres le long du gradient
altitudinal est rapportée par plusieurs auteurs
(Pierlot, 1966 ; Doumenge, 1998 ; Imani et al.,
2021). Les résultats de la plus récente de ces études
(Imani et al., 2021) ont montque la richesse en
espèces d'arbres, ainsi que la diversité de Shannon
diminuaient à mesure que l'altitude augmentait. En
revanche, ces mêmes résultats ont mis en évidence
une augmentation de la densité des tiges, de la
surface terrière et de la densité de la masse de bois
pondérée par la surface terrière avec l’altitude. Par
ailleurs, une similarité du diamètre moyen, de la
hauteur moyenne et de la densité des grands arbres a
été établie entre les forêts de différents étages
altitudinaux par ces mêmes résultats.
Endémisme et interactions interspécifiques de la
flore forestière
La diversité végétale des forêts de montagnes du Rift
Albertin congolais est aussi caractérisée par un taux
élevé d’endémisme de sa flore. A cet effet, White
(1983) est à considérer comme le ressort propulseur
de la caractérisation de l’endémisme de la flore
forestière des zones montagneuses du Rift Albertin
congolais. En effet, c’est sur base des plantes
endémiques recensées dans le Système montagneux
du Rift Albertin que White (1983) a rattaché cette
région à deux phytocories, à savoir : le centre
régional d’endémisme guinéo-congolais de
l’Afrique centrale et le centre régional d’endémisme
afro-montagnard de l’Afrique orientale. A la suite de
White (1983), certains travaux d’études ont traité de
l’endémisme de la flore forestière du bloc
montagneux du Rift Albertin congolais, plus
particulièrement de celle des montagnes du PNKB.
Dans cette aire protégée, Fischer (1993) a identifié
145 espèces végétales endémiques dans le Rift
Albertin congolais. Par ailleurs, l’ensemble des
résultats d’études de Mangambu et al. (2013b,
2013c) ont montré que les forêts de montagnes du
PNKB regorgent environ 10 espèces endémiques de
Rubiaceae dans le Rift Albertin congolais, parmi
lesquelles 4 sont uniquement endémiques du PNKB.
Il s’agit de : Pauridiantha kahuziensis Ntore,
Psychotria bugoyensis K. Krause, Rutidea
bridsoniae Verdc. subsp. Kahurica Verdc. et
Sericanthe leonardii (N. Hallé) Robbr. Subsp.
Leonrdii. Ces auteurs estiment cependant que
d’autres espèces endémiques restent susceptibles
d’être découvertes dans les forêts de montagnes du
PNKB si les recherches s’accentuent surtout à
différents niveaux altitudinaux de ce massif
forestier.
Par ailleurs, certaines études effectuées au PNKB
font état des interactions interspécifiques au sein de
la flore forestière de cette aire protégée (Balezi et al.,
2008 ; Masumbuko Ntabaga et al., 2007 ;
Masumbuko Ntabaga, 2011, Masumbuko Ntabaga et
al., 2012). L’ensemble des résultats de ces études ont
permis de mettre en évidence l’effet dégradateur de
Sericostachys scandes Gilg & Lopr (Araliaceae) sur
les forêts de montagne du PNKB. En effet, S.
scandes étouffe les plantes-hôtes, accélérant ainsi
l’ouverture de la canopée des forêts. Par ailleurs,
cette liane envahissante affecte négativement la
structure des forêts en faisant tomber les arbres-
hôtes, mettant ainsi en place des clairières ou des
îlots forestiers primaires ou encore des plages de
forêts secondaires de terre ferme. Ainsi, des taches,
parfois avec corridor et matrix, sont formées à
plusieurs endroits du paysage forestier du PNKB,
donnant ainsi une physionomie non forestière à cet
écosystème. D’autres auteurs (Ndabage et al., 2013 ;
Ntamwira Niranda, 2015) ont mentionné l’incidence
négative de S. scandes sur la régénération et la
dynamique de croissance en épaisseur des arbres-
hôtes.
154
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
2.3. Recherches ethnobotaniques sur la flore
forestière du système montagneux du Rift
Albertin congolais
Connaissances sur les usages médicinales de la
flore forestière
La plus abondante littérature ethnobotanique sur la
flore forestière du système montagneux du Rift
Albertin congolais a été consacrée aux plantes
médicinales (Lejoly et al., 1997). Les travaux les
plus anciennes (Ipatieff, 1932 ; Castagne, 1934) se
sont consacrées principalement à l’étude de la
composition chimique et pharmacologique des
lianes Efii. Ils ont souligné la présence de
cyclohexanepentol dans les tiges de cette espèce
végétale, un puissant alcaloïde utilisé fréquemment
par les indigènes du Congo Belge dans le traitement
d’un certain nombre de maladies, spécialement les
vers intestinaux, la diarrhée, les coliques, la toux et
les maladies nériennes. En revanche, les travaux
récents ont procédé à la classification botanique des
plantes médicinales utilisées par les tradipraticiens
dans le domaine de la médecine traditionnelle
humaine et vétérinaire. A titre d’exemples, l’étude
de Schneider (1996) a listé, sur base des enquêtes
menées auprès des populations locales, 91 espèces
de plantes médicinales appartenant à 39 familles
botaniques. Sur ce catalogue, les plantes médicinales
sont classées par ordre alphabétique avec leurs noms
scientifiques et vernaculaires, les localités elles
ont été prélevées, leurs différents usages en médicine
humaine et vétérinaire et, occasionnellement, une
indication sur le biotope, la nature du sol et l’altitude
du lieu de prélèvement. L’étude menée par
Chifundera (2001) dans le Bushi permet de
dénombrer 170 espèces de plantes médicinales
utilisées par les tradipraticiens de cette région.
Quelques années plus tard, ce catalogue des plantes
médicinales du Bushi sera complété par Balagizi et
al. (2007).
Parmi les travaux réalisés sur les plantes médicinales
des forêts de montagnes du PNKB, ceux de
Shalukoma et al. (2015, 2016) figurent parmi les
plus importants. En effet, la première de ces études
investigue tour à tour sur l’influence des plantes
médicinales sur leur fréquence d’usage, le consensus
entre tradipraticiens autour des relations maladies-
plantes et le degré de fidélité d’une plante à une
catégorie de maladies. La seconde étude démontre
l’existence ou non du lien entre les pratiques de la
médecine traditionnelle et l’identité ethnique et
géographique des tradipraticiens. Dans l’ensemble
de travaux réalisés sur les plantes médicinales des
montagnes du PNKB, il faut également mentionner
ceux de Magambu et al. (2014, 2015a, 2015b) qui
décrivent les utilisations médicinales des espèces
ligneuses par les populations vivant dans le couloir
écologique et dans la zone sub-montagnarde de cette
aire protégée. Par ailleurs, Mangambu (2013) a
identifié 41 espèces de Pridophytes utilisées par
les populations voisines du PNKB en médecine
traditionnelle (34 espèces traitant 36 maladies
différentes).
En-dehors du PNKB, d’autres régions montagneuses
du Sud-Kivu ont également fait l’objet de recherches
ethnobotaniques. Dans ce cadre, Kasali et al. (2013)
et Habakaramo et al. (2015) ont documenté les
plantes médicinales utilisées dans le traitement de
l’asthme respectivement dans la ville de Bukavu et
dans l’ile d’Idjwi. Par ailleurs, des notices sur les
plantes médicinales de la région du Bushi ont été
présentées par Balagizi et al. (2007). La plupart de
ces notices rassemblent les pratiques utilisées en
ethno pharmacopée agro-vétérinaire du Sud-Kivu. A
ces documents il faut ajouter les études
ethnobotaniques consacrées aux plantes médicinales
antipaludiques de la région de Bukavu (Bashige et
al., 2020 ; Bashige, 2021). Les informations sur les
remèdes à base de plantes médicinales des forêts de
montagnes des territoires de Fizi et d’Uvira sont
rassemblées par Masumbuko Ntabaga et Nyakabwa
(2013) et Iragi et al. (2021). Dans l’ensemble, les
résultats de ces études font état de plusieurs espèces
végétales utilisées dans la préparation des recettes
destinées à traiter des maladies diverses, parmi
lesquelles la diarrhée, les maux d'estomac, les
hémorroïdes et l'impuissance sexuelle ont été
fréquemment citées. Les feuilles, les écorces, les
racines et les tiges ont été citées comme les parties
de plantes utilisées dans la préparation
médicamenteuse qui se fait, dans la majorité de cas,
par décoction. Les recettes obtenues sont
administrées par voies orale.
Dans la zone Nord du système montagneux du Rift
Albertin congolais, les quelques études faites en
ethnobotanique (Kasika et al., 2014, 2015, 2016)
documentent les résultats d’enquêtes menées auprès
de 36 tradipraticiens appartenant aux deux groupes
ethniques (Bantou et Pygmée) de Beni et de Lubero
sur les plantes médicinales utilisées dans le
traitement de six maladies (fièvre typhoïde, zona,
amibiase, dysenterie et tuberculose) dans ces deux
territoires. L’ensemble de résultats de ces recherches
font état de 197 recettes fabriquées à partir de 182
espèces végétales chez les Bantu et 78 recettes
fabriquées à partir de 83 espèces végétales chez les
Pygmées. Par ailleurs, ces mêmes résultats montrent
que la décoction et la carbonisation sont les
principaux modes de préparation utilisés par les
tradipraticiens bantous, alors que les tradipraticiens
pygmées utilisent surtout la trituration. Enfin, dans
la même logique comparative, ces résultats montrent
que les tradipraticiens de deux groupes ethniques,
tout en vivant dans un même village, utilisent
différemment les mêmes espèces végétales pour
traiter les mêmes maladies. Il est toutefois évident
que cette littérature ethnobotanique rassemble les
données sur les usages des organes (feuilles, racines,
155
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
écorces et graines) de plantes médicinales collectés
dans différentes formations végétales aussi bien des
basses que des hautes terres de Beni et Lubero.
Connaissances sur les usages alimentaires et
artisanaux de la flore forestière
Toutes les études ethnobotaniques citées ci-haut se
sont concentrées sur l’usage médicinal des plantes
forestières des zones montagneuses du Rift Albertin
congolais. Quelques travaux font exception à cette
unique catégorie d’usage ethnobotanique,
notamment celui d’Amani et al. (2016) qui
documente les plantes sauvages à la fois médicinales
et alimentaires dans le groupement d’Irambi-Katana,
Bugorhe et Miti. A ces études s’ajoutent celles de
Mangambu et al. (2012, 2015a). La première de ces
études inventorie 2 espèces des Ptéridophytes
utilisées en alimentation humaine (Pteridium
aquilinum et Osmunda regalis) et plusieurs autres
espèces utilisées dans la construction et d’autres
usages culturels (Cyathea sp, Equisetum
ramossisimum, Lycopodiella cernua, Lycopodium
spp, Azolla nilotica et Azolla pinnata). Cette étude a
permis aux auteurs d’évaluer également le risque
d'extinction des espèces de Ptéridophytes
inventoriées ainsi que leur état actuel de
conservation. La seconde étude met en évidence
quatre principales catégories d’usages (médicinale ;
alimentaire, bois énergie, bois d’œuvre) de 52
espèces ligneuses des forêts de montagne du Parc
National de Kahuzi-Biega pour trois groupes
ethnosocio-linguistiques (Shi, Tembo et Pygmée) du
milieu. De leur côté, Mwanga Mwanga et al. (2013),
en décrivant l’importance socio-économique et
culturelle des espèces des Rubiaceae du PNKB,
montrent qu’en plus de leur usage dans la médecine
traditionnelle, ces espèces végétales sont également
utilisées comme colorant. C’est le cas de l’espèce
Pauridiantha paucinervis. En outre, elles servent à
la fabrication des mortiers, plus précisément l’espèce
Hallea rubrostipulata.
3. CONCLUSION
La présente recherche documentaire a permis de
dresser le bilan des connaissances écologiques et
ethnobotaniques sur la flore forestière du système
montagneux du Rift Albertin congolais. Bien que des
efforts louables de recherche aient été faits à ce sujet,
il ressort de cette revue de la littérature que les
connaissances écologiques et ethnobotaniques
actuelles sur la flore forestière du système
montagneux du Rift Albertin congolais demeurent
très limitées du fait qu’elles ne projettent pas toute la
diversité floristique du territoire étudié. Elles
montrent que les prospections floristiques au sein du
système montagneux du Rift Albertin congolais sont
inégalement réparties. Les zones les plus prospectées
sont le PNKB, la RNI, le massif du Ruwenzori et,
pour une très moindre mesure, la chaîne des
montagnes volcaniques des Virunga. C’est pourquoi,
il est nécessaire que les recherches écologiques et
ethnobotaniques soient orientées maintenant dans les
zones dont la flore forestière est insuffisamment
connue, afin d’avoir un aperçu équilibré de la flore
forestière du système montagneux du Rift albertin
congolais.
Par ailleurs, la plupart des études écologiques faites
jusqu’alors sont des formats très classique. Elles
peuvent être considérées comme significatives
seulement pour les inventaires floristiques et la
description des espèces de la zone d’étude.
Cependant, elles n’ont aucun fondement théorique à
rapport avec la configuration spatiale du milieu
physique ainsi qu’avec les caractéristiques éco-
géographiques des écosystèmes forestiers
fragmentés qui peuvent impacter sur la richesse
floristique ligneuse. Il en va de même des recherches
ethnobotaniques actuelles dont les résultats ne
peuvent être considérés que comme des simples
catalogues d’usages médicinaux de la flore forestière
du territoire étudié. Aucune d’elles n’est basée sur
une théorie ou une hypothèse majeure
ethnobotanique. Dans le cas de la flore forestière du
bloc montagneux du Rift Albertin congolais, il est
nécessaire que les recherches futures se penchent sur
les hypothèses et théories majeures de
l’ethnobotanique pour pouvoir comprendre le
fonctionnement des interactions entre l’homme et la
plante et examiner la durabilité de ces interactions
sur le long terme.
Dans cette perspective de recherches, l’accent
devrait être particulièrement mis sur la flore ligneuse
des îlots forestiers du massif montagneux de Lubero
qui fait actuellement face à une déforestation
incessante qui pourrait entraîner sa disparition dans
l’indifférence totale sans que les générations futures
ne puissent la voir et la connaître. A cet effet, les
thématiques suivantes devraient être prioritairement
abordées : (i) l’évaluation de la diversité ligneuse des
îlots forestiers du massif montagneux de Lubero ; (ii)
l’évaluation de l’effet des gradients d’altitude sur la
diversité ligneuse des îlots forestiers du massif
montagneux de Lubero, (iii) l’évaluation de l’effet
de la réduction de la superficie des îlots forestiers du
massif montagneux de Lubero sur la richesse
spécifique ligneuse, (iv) la détermination des
facteurs qui influencent la sélection et la valeur
d’usage ethnobotanique des espèces ligneuses des
îlots forestiers du massif montagneux de Lubero.
Aborder ces aspects est nécessaire pour pouvoir
développer et orienter les stratégies de conservation
et de gestion durable de la flore forestière ligneuse
du massif montagneux de Lubero dans le Rift
Albertin congolais.
156
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
Remerciements
La présente publication fait partie des recherches
doctorales de Norbert Kambale Ndavaro effectuées
sous la direction de Armand K. Natta, Professeur à
l’Université de Parakou (Bénin), et la co-direction de
Walere Muhindo Sahani, Professeur à l’Université
Catholique du Graben de Butembo (RDC). Nous
remercions Madame le Professeur Christine A.I.N.
Ouinsavi, présidente du comité de thèse, et les
Professeurs Honoré S.S. Biaou et Gérard N.
Gouwakinnou, membres du comité de thèse, pour
avoir donné des orientations pertinentes à l’ensemble
des travaux de recherches doctorales. Les travaux
réalisés dans ce cadre ont été financés entièrement
par Son Excellence Monseigneur Sikuli Paluku
Melchisédech, Evêque du diocèse de Butembo-Beni
(RDC). Nous lui exprimons notre gratitude et nous
lui adressons nos profonds hommages.
Références
Amani MY., Shalukoma HS., Nteranya B., Minzangi KF.,
Cimanuka KO. & Tabaro CG., 2016. Inventory of wild
food plants in Irhambi-Katana, Bugorhe and Miti Districts,
South-Kivu, DR Congo. International Journal of
Innovation and Scientific Research, 20(1), 163-170.
Bahuchet S., Blanc J., Hoare C., Juraver S., Kourdourli M.
& Pennec F., 2019. Des hommes et des plantes : les
collections d’ethnobotanique du Muséum, état des lieux et
projet. Revue d’ethnoécologie, 16, 1-45.
https://doi.org/10.4000/ethnoecologie.5786.
Balagizi KI., Ratti E. & Kambale V., 2007. Les plantes
médicinales du Bushi. Gênes, Italie : Insieme al Terzo
Mondo, 313 p.
Balezi Z., Nyakabwa M. & Lejoly J., 2008. Etude
écologique de la liane envahissante Sericostachys
scandens dans la partie de haute altitude du Parc National
de Kahuzi-Biega (PNKB), (Sud-Kivu, R.D.Congo).
Annales de la Faculté des Sciences de l’Université
Officielle de Bukavu, 1(1), 28-36.
Bashige CV, Bakari AS., Okusa NP., Kahumba B.J., Duez
P. & Lumbu Simbi J.B., 2020. Ethnobotanical study of
plants used as antimalarial in traditional medicine in
Bagira in Eastern RD Congo. Journal of Pharmacognosy
and Phytochemistry, 9(4), 1-14.
Bashige C.V., 2021. Etude ethnobotanique,
phytochimique et pharmacologique de plantes médicinales
antimalariques de Bukavu ; Intérêt majeur de Dialium
angolense Welw ex Oliv (Fabaceae). Thèse de doctorat :
Université de Mons, Mons (France), 255 p.
Bonaparte RN., 1923. Notes Ptéridologiques XIV', 199-
235.
Bonaparte RN., 1924. Notes Ptéridologiques XV', 7-58.
Castagne E., 1934. Contribution à l’étude chimique de la
liane Efiri. Sur la présence dans les tiges d’Efiri de
cyclohexanepentol. Congo Sciences, 1(3), 341-347.
Chifundera K., 2001. Contribution to the inventory of
medicinal plants from the Bushi area, South Kivu
Province, Democratic Republic of Congo. Fitoterapia, 72,
351-368.
Cirimwami L., Gourlet-Fleury S., Kahindo
JM., Doumenge C., Gonmadje C. & Amani C., 2017.
Does the altitude affect the stability of montane forests? A
study in the Kahuzi-Biega National Park (Democratic
Republic of the Congo). Applied Ecology and
Environmental Research, 15(4), 1697-1713.
https://doi.org/ 10.15666/aeer/1504_16971713.
Cirimwami L., Doumenge C., Kahindo JM. & Amani C.,
2019. The efect of elevation on species ricness in tropical
forest depends on the considered lifeforms : results from
an East African mountain forest. Tropical Ecology, 60,
473-484. https://doi.org/101007/s42965-019-00050-z.
Cirimwami L., 2020. Caractérisation des habitats et effets
des facteurs environnementaux sur l’organisation de la
végétation du Parc National de Kahuzi-Biega en
République Démocratique du Congo. Thèse de doctorat :
Université de Kisangani, Kisangani (République
Démocratique du Congo), 170 p.
Democratic Republic. Mountain Research and
Development, 18 (3), 249-264.
Denys E., 1980. A tentative phytogeographical division of
tropical Africa based on a mathematical analysis of
distribution maps. Bulletin du Jardin botanique national
de Belgique, 50, 465-504.
Dixon HN. & Thériot I., 1942. Mousse du Congo Belge et
du Ruwenzori. Mélanges bryologiques et lichénologiques,
67-80.
Doumenge C., 1998. Forest diversity, distribution, and
dynamique in the Itombwe mountains, South-Kivu, Congo.
Fischer E., 1993. Taxonomic results of the Bryotrop-
Expedition to Zaire and Rwanda (Description of
Collecting Sites. The Vegetation of KahuziBiega-National
Park/Zaire, Nyungwe Forest and Virunga
volcanoes/Rwanda). Tropical Bryology, 8, 13-37.
Habakaramo MP., Ntahobavuka HH. & Kabonyi
Nzabandora C., 2015. Les plantes médicinales utilisées
dans le traitement de l’asthme à l’ile d’Idjwi (Sud-Kivu,
R.D. Congo). International Journal of Innovation and
Scientific Research, 19(1), 49-60.
Hauman L., 1933. Esquisse de la végétation des hautes
altitudes sur le Ruwenzori. Bulletins de l’Academie Royale
de Belgique, Classe des Sciences, 5e sér., 19, 602-616,
702-717, 900-917.
Hauman L., 1942. Les Bryophytes des hautes altitudes au
Ruwenzori. Bulletin du Jardin botanique de l'État à Bruxelles,
16(4), 311-353. https://doi.org/10.2307/3666740
Herzog T., 1936. Neue Bryophyten vom Ruwenzori.
Fedde Repert., 61, 285-288.
Humbert H., 1931. La végétation des hautes montagnes de
l’Afrique centrale équatoriale. Revue d’Ecologie (La Terre
et la Vie), 4, 205-219.
Imani MG., Zapfack L. Kalume J., Riera B., Cirimwami
L. & Boyemba F., 2016a. Woody vegetation groups and
diversity along the altitudinal gradient in mountain forest:
Case study of Kahuzi-Biega National Park and its
157
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
surroundings, RD Congo. Journal of Biodiversity and
Environmental Sciences, 8(6), 134-150.
Imani MG., Zapfack L., Baraka P. & Mungu IA., 2016b.
Etude préliminaire de la flore et de la biomasse ligneuse
des clairières en haute altitude du Parc National de Kahuzi-
Biega, République démocratique du Congo. VertigO - la
revue électronique en sciences de l'environnement [En
ligne], Regards / Terrain, mis en ligne le 21 septembre
2016, consulté le 18 octobre 2021.
https://doi.org/10.4000/vertigo.17564.
Imani MG., Zapfack L., Riera B., Mwanga Mwanga IJC.,
Bulonvu F. & Boyemba F., 2016c. Variabilité structurale
des peuplements d’arbres en forêt de montagne du Parc
national de Kahuzi-biega, RD Congolais. Revue
Scientifique Européenne, 12(23), 88-111.
Imani MG, Boyemba, F, Lewis S. et al., 2017. Height-
diameter allometry and above ground biomass in tropical
montane forests : Insights from the Albertine Rift in
Africa. PloS ONE, 12(6), 1-20.
https://doi.org/10.1371/journal. pone.0179653
Imani MG., Kalume J., Marchant R. et al., 2021. Tree
diversity and carbon stocks in the Itombwe Mountains of
eastern DR Congo. bioTROPICA, 53(6), 1594-1605.
https://doi.org/10.1111/btp.13008
Ipatieff N., 1932. La liane Efiri. Communication au sujet
de la liane Efiri utilisée par les indigènes du Congo belge
pour combattre les fièvres tropicales. Léopoldville
(Kinshasa) : Cosmos, 20 p.
Iragi KG., wa Rusaati BI., Byamungu Nfizi I. et al., 2021.
Ethnomedicinal study of plants used in the Uvira Territory
(Democratic Republic of Congo). Forest Science and
Technology, 11(3), 144-154.
Kabonyi Nzabandora C., 2016. Atlas pollinique des
régions montagneuses bordières du Lac Kivu. Revue
Internationale de Géologie, de Géographie et d’Ecologie
Tropicale, 40(1), 1-74.
Kasali MF., Mahano AO., Bwironde FM. et al., 2013.
Ethnopharmacological survey of plants used against
diabetes in Bukabu City (D.R. Congo). The Journal of
Ethnobiology and Traditional Medecine, 119, 538-546.
Kasika LE., Vasombolwa KV. & Lejoly J., 2014.
Contribution to the knowledge of affinities of traditional
medecine of Bantu of high and low lands in the territories
of Beni and Lubero. Journal of Medicinal Plants
Research, 8(42), 1245-1261.
https://dx.doi.org/10.5897/JMPR2014.5498
Kasika LE., Vasombolwa KV. & Lejoly J., 2015.
Contribution to the Knowledge of Plants Used by Bantu
and Pygmy Healers in Beni and Lubero Territories
(Democratic Republic of Congo). Journal of Plant Studies,
4(2), 157-176. http://dx.doi.org/10.5539/jps.v4n2p157
Kasika LE., Vasombolwa KV. & Lejoly J., 2016. Popular
medicinal plants used by the bantu people and Pygmies
living in the adminkistrive territories of Beni and Lubero
(DRC). Journal of Medicinal Plants Research, 10(30),
479-494. https://dx.doi.org/10.5897/JMPR2014.5483
Lambinon J. & Sérusiaux E., 1983. Contribution á l’étude
des lichens du Kivu (Zaire), du Rwanda et du Burundi. VII.
Approche écogéographique de la flore et de la végétation
lichéniques dans l’est de l’Afrique centrale. Bothalia,
14(3-4), 533-538.
Lebrun J., 1934. vision des Araliacées du Congo belge.
Bulletin du Jardin botanique de l'État à Bruxelles, 13(1), 11-
22.
Lebrun J., 1935. Les essences forestières du Congo belge
: Les essences forestières des régions montagneuses du
Kivu. Bruxelles (Belgique) : Institut National pour l’Etude
Agronomique du Congo Belge, Série Scientifique, 1, 264
p.
Lebrun J., 1957. Sur les éléments et groupes
phytogéographiques de la flore du Ruwenzori (Versant
occidental). Bulletin Du Jardin Botanique de l’État à
Bruxelles, 27(3), 453478.
Lebrun J., 1960. Sur les horizons et étages de végétation de
divers volcans du massif des Virunga (Kivu - Congo). Bulletin
du Jardin botanique de l'État à Bruxelles, 3(30), 255-277.
Lejoly J. & Lisowski S., 1983. Nouvelles données concernant
la distribution géographique en Afrique centrale de
Trichocladus ellipticus Eckl. & Zeyh. subsp. malosanus
(Bak.) Verdc. (Hamamelidaceae). Bulletin du Jardin
Botanique National de Belgique, 51(3-4), 427-430.
Lejoly J., Polygenis-Bigendako MJ. & Maes F., 1997.
Herbal medicines. In Janssens PG., Kivits M. & Vuylsteke
J. eds. Health in Central Africa since 1885. Bruxelles
(Belgique): King Baudouin Fondation, 707-735.
Mangambu MJD., Diggelen R., Mwanga Mwanga IJC.,
Ntahobavuka H., Malaisse F. & Robbrecht E., 2012. Etude
ethnoptéridologique, évaluation des risques d’extinction et
stratégies de conservation aux alentours du Parc National
de Kahuzi-Biega (RD Congo). Revue Internationale de
Géologie, de Géographie et d’Écologie Tropicales, 36,
137-158.
Mangambu MJD., 2013. Taxonomie, biogéographie et
écologie des Ptéridophytes de l’écosystème forestier des
montagnes du Parc National de Kahuzi-Biega à l’Est de la
R.D. Congo. Thèse de doctorat : Université d’Anvers,
Anvers (Belgique), 463 p.
Mangambu MJD., Van Diggelen R., Mwanga Mwanga
IJC., Ntahobavuka H. & Robbrecht E., 2013a. Espèces
nouvellement signalées pour la flore ptéridologique de la
République Démocratique du Congo. International
journal of Biological and Chemical Sciences, 7(1), 107-
124.
Mangambu MJD., Muhashy Habiyaremye F., Janssen T.,
van Diggelen R., Robbrecht E. & Ntahobavuka HH.,
2013b. Diversité des Fougères et leurs alliées le long du
gradient altitudinal au sein de l’écosystème forestier des
montagnes du Parc National de Kahuzi-Biega (RD
CONGO). International Journal of Environmental
Studies, 70(2), 259-283.
Mangambu MJG., Wabika DP., Imani MG. & Mwanga
Mwanga IJC., 2013c. Etude préliminaire sur la
connaissance taxonomique et endémisme des Rubiaceae
du Parc National de Kahuzi-Biega à l’Est de la R.D.
Congo. Continental Journal Biological Sciences, 6 (3), 33-
42.
158
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
Mangambu MJD., Mushagalusa KF. & Kadima NJ., 2014.
Contribution à l’étude photochimique de quelques plantes
médicinales antidiabétiques de la ville de Bukavu et ses
environs (Sud-Kivu, R.D. Congo). Journal of Applied
Biosciences, 75, 6211-6220.
Mangambu MJD., Aluma K., Van Diggelen R. et al.,
2015a. Etudes ethnobotanique et ethnolinguistique des
ressources forestières ligneuses utilisées par la population
du couloir écologique du Parc National de Kahuzi-Biega
(R D. Congo). European Scientific Journal, 11(15), 135-
162.
Mangambu MJD., Muyisa K., Nishuli BR. & Ntahobavuka
H., 2015b. Utilisation des ressources forestières ligneuses
par la population habitant la zone submontagnarde du Parc
National de Kahuzi-Biega (R.D. Congo). International
Journal of Innovation and Applied Studies, 11(2), 508-
521.
Mangambu MJD. & van Diggelen R., 2017. Two new
Species of Loxogramme and Lepisorus (Polypodiacées) :
Endemic Ferns from Kivu-Ruwenzori Mountain System
(Eastern D.R. Congo, Albertine Rift). Biosciences and
plant biology, 4(4), 61-74.
Martin BR., 2011. What can bibliometrics tell us about
changes in the mode of knowledge production?
Prometheus, 29(4), 455-479.
Masumbuko Ntabaga C., Nyakabwa Mutabana DS.,
Lejoly J., Symoens JJ. & Luksenber B., 2007. Dynamique
forestiére et impact de Sericostachys scandens Gilg &
Lopr. (Amaranthaceae) sur l'écosystème forestier en zone
de montagne, Parc National de Kahuzi-Biega, RD Congo.
Bruxelles (Belgique) : Durbuy : D.J.P. De Blaay, 20 p.
Masumbuko Ntabaga C., Mangambu MJD. & Nyakabwa
MDS., 2008. Distribution spatiale de Syzygium guineense
(willd.) dc (Myrtaceae) dans le Parc National de Kahuzi-
Biega (secteur de Nyamuhambaza-Tshivanga) en zone de
haute altitude, à l’Est de la République Démocratique du
Congo. Cahiers du CERUKI, Nouvelle Série, 36, 59-63.
Masumbuko Ntabaga C., 2011. Ecologie de Sericostachys
scandens, liane envahissante dans les forêts de montagne
du PNKB, République Démocratique du Congo. Thèse de
doctorat : Université Libre de Bruxelles, Bruxelles
(Belgique), 192 p.
Masumbuko Ntabaga C., Herpigny B., Barbier N.,
Habiyaremye MF., Lejoly J. & Meerts P., 2012b. Life
strategy traits of the liana Sericostachys
scandens spreading in the montane forests in the Kahuzi-
Biega National Park (DR Congo). Journal of Mountain
Science, 9, 665-675.
Masumbuko Ntabaga C. & Nyakabwa M., 2013. Plantes
médicinales utilisées chez les Fuliiru d'Uvira (Sud-Kivu,
RD Congo). Annales des Sciences de l'Université
Officielle de Bukavu, 3, 81-89.
Mwanga Mwanga IJC., Imani MG., Wabika P.D.,
Mushagalusa KF. & Mangambu MJD., 2013. Contribution
à la connaissance de la diversité et endémisme des
Rubiaceae du Parc National de Kahuzi-Biega à l’Est de la
R.D. Congo. International Journal of Biological and
Chemical Sciences, 7(5), 2092-2105.
Mwanga Mwanga IJC., Wabika DP., Imani MG. & Balezi
ZA., 2014. Distribution altitudinale des Rubiaceae dans les
forêts de montagnes à l'Est de la R.D. Congo. Le cas du
Parc National de Kahuzi-Biega et la forêt communautaire
de Rwaga-Nirindja. Continental Journal of Applied
Sciences, 9(2), 1-9.
Nangalire Nankafu O., Mushagalusa Murhula M. &
Ntamwira Niranda S., 2017. Contribution à l’étude de
l’abondance et de la diversité des espèces ligneuses de la
forêt d’altitude de Burhinyi, à l’Est de la République
Démocratique du Congo. Revue Internationale de
Géologie, de Géographie et d’Ecologie Tropicale, 41(1),
1-12.
Ndabage CM., Muhashy FH. & Lejoly J., 2013. Impact de
Serichostachys scandens sur la régénération forestière
dans le Parc National de Kahuzi-Biega, RD Congo. Scripta
Botanica Belgica, 50, 130-137.
Ndeko Mubembe SD., Balagizi Karhagomba I., Nihoreye
Fakage J. et al., 2021. Etude floristique de la forêt relicte
de Lwampango dans la chefferie de Kaziba, Province du
Sud-Kivu, RD Congo. International Journal of Innovation
and Scientific Research, 56(1), 1-14.
Ngabo PP., Mashimango BJJ., Bajope BJP., Mushayuma
BD., Ngabo RG. & Cishibanji BP., 2014. Inventaire de la
flore ligneuse sur la côte occidentale du lac Kivu : cas de
la région de Katana, RD Congo. International Journal of
Innovation and Applied Studies, 9(2), 573-579.
Ntamwira Niranda S., 2015. Anatomie du bois de
Sericostachys scandens Gilg & Lopr. et de ses arbres hôtes
et impact de l’envahissement de cette liane sur la
dynamique forestière au Parc National de Kahuzi-Biega,
à l'est de la République Démocratique du Congo. Thèse de
doctorat : Université de Kisangani, Kisangani (RD
Congo), 141 p.
Pierlot R., 1966. Structure et composition des forêts denses
d’Afrique centrale, spécialement celles du Kivu. Bruxelles
(Belgique) : ARSOM, Classe des Sciences naturelles et
médicales-N.S.-XVI-4, 367 p.
Plumptre AJ., Davenport TRB., Behangana M. et al.,
2007. The biodiversity of the Albertine Rift. Biological
Conservation, 134, 178-194.
https://doi.org/10.1016/j.biocon.2006.08.021
Robyns W., 1948. Les territoires phytogéographiques du
Congo Belge et du Ruanda-Urundi. Atlas général du
Congo Belge, Académie Royale des Sciences Coloniales,
Bruxelles, 10 p.
Scaetta H., 1935. Le climat et la végétation de la dorsale
Congo-Nil. Annales de géographie, 249, 264-280.
Scheneider E., 1996. Contribution à l'étude de
l'ethnobotanique et de la médecine traditionnelle du Bushi
(Kivu, Zaïre). Anthropos, 91(1-3), 53-74.
Sérusiaux E., 1979. Contribution to the study of lichens
from Kivu (Zaire), Rwanda and Burundi. III. Vezdaea, a
new genus for Afric. Mycotaxon, 8, 135-139.
Shalukoma C., Bogaert J., Duez P., Stévigny C.,
Pongombo C. & Visser, 2015. Les plantes médicinales de
la région montagneuse de Kahuzi-Biega en République
Démocratique du Congo : utilisation, accessibilité et
159
Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 2022 ; 5(4), 146-159
consensus des tradipraticiens. Bois et Forêts des
Tropiques, 326(4), 43-55.
Shalukoma C., Duez P., Bigirimana J. et al., 2016.
Characterization of traditional healers in the mountain
forest region of Kahuzi-Biega, South-Kivu, DR Congo.
Biotechnonologie, Agronomie, Société et Environnement,
20(1), 25-41. https://doi.org/10.25518/1780-4507.1216
Stephani F., 1895. Hepatica africana. Engl. Bot. Jahrb.,
20, 299-321.
Vainio E., 1898. Lichenes a G.F. Scott-Elliot in vicinis
montis Ruwenzori (0°5’l.s.) in Africa centrali annis 1893-
1894 collecti. Hedwigia (Beibl.z.), 37, 39-44.
Vyakuno K., 2006. Pression anthropique et aménagement
rationnel des hautes terres de Lubero en R.D.C. Rapports
entre société et milieu physique dans une montagne
équatoriale. Thèse de doctorat : Université de Toulouse II-
Le Mirail, Toulouse (France), 485 p.
White F., 1983. The vegetation of Africa: a descriptive
memoir to accompany the Unesco/AETFAT/UNSO
vegetation map of Africa. Paris (France) : UNESCO, 354
p.
Zahlbruckner A. & Hauman L., 1936. Les lichens des
hautes altitudes au Ruwenzori. Résultats botaniques de
l’expédition scientifique beige au Ruwenzori, 1932. VI.
Bruxelles (Belgique). Institut Royal Coloniale Belge, Sect.
Sci. nat. méd., 8 (5,2), 31 p.
... Indeed, forests provide several resources for food, feed, traditional medicine and many other socio-economic and cultural services (Loubelo 2012, Sonwa et al. 2012, Hessavi et al. 2019, Traoré et al. 2021, Kambale Ndavaro et al. 2022a). African societies are the most closely linked to these resources in the world due to the standard of living of the populations, especially in rural areas (Kambale et al. 2016, Masinda et al. 2017). ...
Article
Full-text available
Abstract Background: In the Democratic Republic of Congo (DR Congo), Oldeania alpina (K. Schum.) Stapleton provides multiple goods and services to rural populations and is the keystone species of mountain forest ecosystems, most of which are in a very advanced state of degradation. The present study was carried out in Lubero cool highlands region, in the North-East of the DR Congo. It aims to highlight the knowledge of local populations on the uses of O. alpina as well as their perceptions of the spatio-temporal dynamics of this high-altitude bamboo species. Methods: Ethnobotanical surveys were conducted in five villages of the study area through semi-structured individual interviews and focus groups with 245 people. The different forms of use of O. alpina organs and the local perceptions of its spatio-temporal dynamics were the key axes of the surveys. The software R version 4.1.5 was used to calculate the ethnobotanical indices and to carry out static analyses of the data. Results: The results showed that O. alpina is well known by the populations of the study area and is solicited in seven main categories of use, namely: fuelwood (22.5 %), construction (22 %), handicrafts (17 %), agriculture (14.5 %), pharmacopoeia (14 %), worship (8 %) and food (2 %). For these uses, the populations solicit the following organs: culms (59.2 %), blades (12.24 %), shoots (10.54 %), rhizomes (6.78 %), sheaths (6.56 %) and straw (4.68 %). Also, for the populations of the study area, the bamboo groves of O. alpina are in a regressive spatio-temporal dynamics. Conclusion: In Lubero cool highlands region, O. alpina is in constant degradation due to uncontrolled human exploitation. The results of this study provide reliable technical bases for developing conservation strategies for O. alpina in the study area.
Article
Full-text available
This study aimed to investigate the ethnomedicinal plant knowledge among people living in The Uvira Territory. The data were collected using semi-structured interviews with and field observation in seven villages. The ethnomedicinal data was analyzed using the informant consensus factor (ICF), family importance value (FIV), and Jaccard index (JI). Sixty-nine medicinal plants belonging to 61 genera and 34 families were used to treat eight disease categories. Fabaceae was not only the dominant family but also a family with the high FIV. Decoction and pound were the most common methods of preparation, while leaves were the most used part. We compared this study with 24 other ethnomedicinal studies conducted in RD Congo and neighboring countries, and the results showed that the Jaccard index ranged from 0.57 to 10.94. The highest degree of similarity (10.94) was found with another study conducted in Congo, while the lowest degree of similarity (0.57) was found with a study conducted in Rwanda. The disease category for which there was the highest number of use (66) and plant species (39) was “diseases of the digestive system disorders and intestinal parasites” (ICF 0.42). The investigation of the plants used as drugs in the study area revealed that the population daily relies on medicinal plants to treat different diseases.
Article
Full-text available
Elevation gradients in tropical forests have been studied but the analysis of patterns displayed by species richness and elevation have received little attention. We examined whether the effect of elevation on species richness varies according to forest lifeforms and the main plant families in the Kahuzi-Biega National Park, within the Albertine Rift. We established 20 1-ha plots from 810 to 2760 m asl. Inside each plot, species inventories were carried out within three nested sub-plots: the tree lifeform (i.e. species with a dbh ≥ 10 cm), the shrub lifeform (dbh < 10 cm) and the herbaceous lifeform. For trees and shrubs (woody lifeforms) abundance data (i.e. number of individuals per species) were taken into account whereas the herbaceous lifeform was surveyed using presence–absence data. We plotted species counts vs elevation for each of the ten richest families per forest lifeform and resorted to Poisson regression models to assess the statistical meanings of the displayed results. Hurdle models (truncated Poisson regression) were used to account for overdispersion in the data. For woody lifeforms, we observed a monotonic decrease of species richness, while species richness appeared to be increasing with elevation for the herbaceous lifeform. Woody lifeforms displayed various vegetation patterns according to the considered families, therefore, contrasting with the general pattern observed in the herbaceous lifeform. These findings suggest the existence of specific eco-physiological properties pertaining to each forest lifeform and the existence of family-specific elevation patterns of species richness.
Article
Full-text available
En ethnobotanique, des aspects comme l’influence de l’accessibilité d’une plante sur sa fréquence d’usage, le consensus entre les tradipraticiens autour des rela- tions maladie-plante ainsi que le degré de fidélité d’une plante à une catégorie de maladies sont essentiels pour évaluer une tradition médicinale ; mais ils sont d’une interprétation difficile. Nous avons exploré ces aspects dans cette étude basée sur des entretiens semi-structurés avec 88 tradi- praticiens issus des communautés Batwa, Havu, Shi et Tembo dans les localités situées à proximité de la forêt de montagne du Parc national de Kahuzi-Biega, en pro- vince du Sud-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo. Il s’avère que 77 espèces végétales sont utilisées pour traiter les pathologies regroupées dans 18 catégories de maladies, dont les plus fré- quentes sont les troubles digestifs et les infections. Lesfeuilles et les écorces sont les parties les plus utilisées dans les recettes majoritairement monoplantes et principa- lement préparées en solutions aqueuses. Bien que la corrélation entre l’accessibilité des plantes et leurs fréquences d’usage soit positive (H = 17,64 ; p < 0,001), certaines plantes forestières pourtant moins acces- sibles connaissent des fréquences d’usage particulièrement élevées. Le facteur de consensus des tradipraticiens est globale- ment élevé, particulièrement pour les caté- gories de troubles musculo-squelettiques (= 0,83) et les infections (= 0,80). Toutes les catégories de maladies fidélisent au moins une plante malgré les taux globalement faibles. Bien qu’exploratoires, nos résultats suggèrent un certain ancrage d’une tradi- tion médicinale au sein de communautés locales de la région. Cet ancrage suppose une bonne connaissance des plantes médicinales, une transmission intergénéra- tionnelle des savoirs ainsi qu’une certaine collaboration entre les tradipraticiens. Plus d’études sont nécessaires pour évaluer davantage ces différents aspects.
Article
Full-text available
To understand the functioning of montane forests, this study was conducted in the highlands of the Kahuzi-Biega National Park in the Democratic Republic of the Congo. The relationship between the altitude and the floristic stability of woody layers and regeneration capability of canopy species after many years of disturbance was studied. Ten 1-ha plots were established from 1935m to 2760m a.s.l. In each plot we inventoried the trees ≥10cm of diameter at breast height (DBH), separating a canopy layer (10% of the tallest trees) and an understorey layer (all the other trees). In each plot, we nested a 0.1 ha subplot to inventory the saplings between 1 and 10 cm DBH. We found that the Jaccard index of dissimilarity between the understorey layer and the canopy layer decreases with the altitude. The proportion of species which are well represented in the three layers increases with the altitude. The number of pioneer species decreases with the altitude while that of non-pioneer and shade tolerant species increases. These findings suggest that altitude influences the stability of highland forests, higher altitude being more stable than lower ones in the case of this study.
Book
Full-text available
Cette thèse est le premier travail sur la flore ptéridologique de la République Démocratique du Congo (RDC) avec une orientation à la fois taxonomique/ biogéographique et écologique. Elle vise essentiellement l’étude de la systématique, de la biogéographie des Ptéridophytes et l’explication de leur diversité et de leur écologie. Les études ont étés menées dans la zone de montagne du Parc national de Kahuzi-Biega (PNKB) à l’Est de la RDC. Ce Parc se trouve au carrefour des centres d’endémisme guinéo-congolais et afro-montagnard. Le Parc, couvert de forêt tropicale primaire, est dominé par deux volcans éteints, le Kahuzi et le Biega. Il fut créé en 1970 et fait partie de l'UNESCO depuis 1980. A plus de 2 000 m d'altitude, y vit l'une des dernières populations de gorilles de montagne. Les études antérieures menées dans ce Parc montrent des hauts intérêts systématiques et biogéographiques dans l’ensemble de sa flore. Malheureusement ce Parc n’est pas entièrement exploré. Pour mieux cerner notre problématique, nous avons traité des données originales résultant d’un effort d’échantillonnage important durant au moins une décennie de récolte et des spécimens historiques. Le travail d’identification et d’analyses taxonomiques a été mené dans les principaux herbariums de la Belgique, des Pays Bas et aussi de la RDC. Les résultats ont confirmé que les Ptéridophytes constituent un compartiment majeur de la biodiversité du PNKB, représentant actuellement 164 espèces, 4 sous-espèces et 2 variétés, c’est-à-dire 167 taxons. Cette étude a mis en évidence la signalisation de 22 taxons nouveaux pour la RDC et 65 pour le PNKB ; aussi, 4 espèces ont été mises en synonymie. L’analyse phylogénique de deux espèces du genre Asplenium (Asplenium aethiopicum et A. friesiorum) qui s’est basé sur de trois marqueurs moléculaires (trnG, trnL-F & rps4-trnS) a montré qu’au sein de chacune des espèces d’Asplenium étudiées, il existe deux sous-espèces. La sousespèce A. friesiorum subsp. kivuensis décrite pour la première fois dans ce travail, a eu un support moléculaire. La majorité des Ptéridophytes trouvées au PNKB sont des plantes de liaisons plurirégionales africaines et à large distribution ; seulement trois espèces sont endémiques. Trois espèces montrent une large disjonction entre le système montagneux Ouest-africain et le massif montagneux du Kahuzi-Biega. L’étage submontagnard du PNKB est considéré comme la zone de transition entre le massif montagneux du Kahuzi et les autres centres et sous-centres d’endémisme de la RDC. L’analyse de la distribution des Ptéridophytes le long du gradient altitudinal montre que la richesse floristique est élevée dans l’étage montagnard suivi de l’étage submontagnard et enfin l’étage subalpin. Une analyse canonique (DCA) a montré que les facteurs abiotiques pris en compte dans cette recherche (altitude, pente, substrats, température) absorbent de 71,7% de la variance de la distribution des Ptéridophytes trouvées et que c’est l’altitude qui est prépondérante. Les analyses sur l’adaptation des Ptéridophytes à la structure des forêts de zone de montagnes ont montré qu’il existe des convergences entre la classe diamétrique des arbres et arbustes, structure de la canopée, le recouvrement moyen par strate et la richesse floristique des arbres et des arbustes. Dans l’écosystème stable et mature du PNKB, les Ptéridophytes constituent un peuplement très riche, diversifié et stable. Dans les milieux perturbés, la composition floristique des Ptéridophytes est faible. Dans cette optique, les Ptéridophytes sont considérées comme les bio-indicateurs de la végétation montagneuse du PNKB Les études menées sur le groupement à Cyathea manniana du PNKB a mis en évidence 9 affinités écologiques différentes au sein du groupement ; d’où sa grande richesse floristique. Cette fougeraie joue un rôle dans la dynamique de reconstitution des forêts ombrophiles du PNKB. L’étude des déterminants environnementaux et de la variabilité floristique a permis de comprendre les relations entre la variation de la composition floristique et la variabilité des gradients environnementaux de ce groupement. Quarante-trois espèces inventoriées dans ce groupement, dont Cyathea manniana elle-même, interviennent dans l’alimentation des primates qui vivent au PNKB. Les enquêtes par sondages menées auprès de la population riveraine du PNKB pour évaluer la similitude d’usage des Ptéridophytes par le groupe ethnique entourant le PNKB ont permis de constater que ces plantes sont les plus exploitées par cette population. Quelques stratégies de conservation ont été proposées pour la bonne gestion du Parc en général et des Ptéridophytes en particulier. Entre autres : renforcer les activités de développement aux profits des populations vivant aux environs du PNKB et multiplier les sensibilisations dans le but de sauvegarder les ressources naturelles en général et du PNKB en particulier. La connaissance du PNKB comme un des principaux refuges écologiques, en vertu desquels le Rift Albertin est un véritable ‘hotspot’ de la biodiversité, est à renforcer. Mots-clés : Ptéridophytes, taxonomie, biogéographie, écologie, bio-indicateurs, Conservation, R.D. Congo, Parc National de Kahuzi-Biega, zone des montagnes
Article
Full-text available
Tropical montane forests provide an important natural laboratory to test ecological theory. While it is well-known that some aspects of forest structure change with altitude, little is known on the effects of altitude on above ground biomass (AGB), particularly with regard to changing height-diameter allometry. To address this we investigate (1) the effects of altitude on height-diameter allometry, (2) how different height-diameter allometric models affect above ground biomass estimates; and (3) how other forest structural, taxonomic and environmental attributes affect above ground biomass using 30 permanent sample plots (1-ha; all trees ≥ 10 cm diameter measured) established between 1250 and 2600 m asl in Kahuzi Biega National Park in eastern Democratic Republic of Congo. Forest structure and species composition differed with increasing altitude, with four forest types identified. Different height-diameter allometric models performed better with the different forest types, as trees got smaller with increasing altitude. Above ground biomass ranged from 168 to 290 Mg ha⁻¹, but there were no significant differences in AGB between forests types, as tree size decreased but stem density increased with increasing altitude. Forest structure had greater effects on above ground biomass than forest diversity. Soil attributes (K and acidity, pH) also significantly affected above ground biomass. Results show how forest structural, taxonomic and environmental attributes affect above ground biomass in African tropical montane forests. They particularly highlight that the use of regional height-diameter models introduces significant biases in above ground biomass estimates, and that different height-diameter models might be preferred for different forest types, and these should be considered in future studies.
Article
Full-text available
This article mentions the presence of two new species or variation discovered and described once in the Kivu-Ruwenzori mountain system in D. R. Congo. The used methodology is related to taxonomy treatment of herbarium with macroscopic and microscopic observations of spores. We have also established chronological and ecological analysis. Loxogramme ntahobavukiana to simple fronds, pinnately lobed, notched, oblanceolate the base and without sori exindusiate, elongated, oblique to costa. While Lepisorus robbrechtiana was characterized by monomorphic fronds, with a tendency to fronds monomorphic, with a tendency of dimorphism, lamina of two kinds, assimilating holders of sori, long each lobed at the vein rib fork, and others are short integers and simple vein.
Article
Our ecological understanding of tropical montane forests in Africa is still limited, particularly in the Albertine Rift. Because of a greater role of environmental filtering at higher elevations, tree species’ richness and aboveground biomass (AGB) is expected to decrease with increasing elevation. However, broader scale patterns are complex and different patterns have also been observed in different mountains. We established eight permanent 1‐ha plots in Itombwe Mountains and sampled all trees ≥10 cm diameter following standard RAINFOR protocols to investigate tree species’ richness, forest structure, and estimated AGB. We also collected and analyzed soil samples to establish how these affected AGB. We identified over 120 tree species, 12 of which were of international conservation concern according to IUCN criteria. Species richness was significantly negatively correlated with elevation. AGB ranged from 268 Mg/ha (submontane) to 396 Mg/ha (middle montane forests), and it was significantly positively correlated with elevation, soil organic matter, and soil organic C and N. We compare Itombwe with other montane forests in the Albertine Rift, to demonstrate their high floristic diversity, high abundance of large stems, and high AGB, insights which are crucial for the future management of these unique forests. Abstract in French is available with online material.