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Le partage de la valeur ajoutée des entreprises françaises entre salaires et
profits
Eric Dor
directeur des études économiques à l’IESEG School of management
14 novembre 2022
Le partage de la valeur ajoutée des entreprises entre revenus du travail et du capital est une
problématique qui concentre énormément d’attention. Comment mesurer ce partage, et quelle a été son
évolution dans le temps ? Comment se compare ce partage avec celui des autres pays ? Les commentaires
à cet égard, de quelque bord qu’ils proviennent, sont souvent empreints d’idéologie. Le traitement de ce
sujet est trop fréquemment biaisé par les intérêts catégoriels des commentateurs. Cette constatation
montre l’intérêt d’une investigation objective et neutre de la question. C’est ce à quoi cette recherche
s’est attelée. Les différentes parties prenantes peuvent ensuite en interpréter les conclusions à leur
manière en fonction de leurs critères spécifiques.
La mesure du partage entre salaires et profits
Les comptes nationaux fournissent l’information nécessaire et distinguent les sociétés financières des
autres. On se concentre ici sur les sociétés hors secteur financier. La production de richesse de ces sociétés
est mesurée par la valeur ajoutée. La valeur ajoutée brute d’une entreprise, au cours d’une période, est
la différence entre ce qu’elle a produit, en euros, et ses achats de biens et services utilisés et totalement
épuisés dans le processus de production. C’est donc bien la valeur que l’entreprise a ajoutée à celle de
ces achats. La production est estimée aux prix de base, ceux réellement reçus par les sociétés. Ce sont
donc les prix hors impôts indirects comme la TVA ou les accises, mais en y ajoutant les subventions reçues
sur les produits.
Les achats pris en compte ignorent bien sûr les acquisitions de biens de capital physique, qui sont des
équipements comme des machines, des bâtiments ou du matériel de transport. L’utilisation ou la
dépréciation de ces équipements s’étale en effet sur de nombreuses périodes successives. Cette valeur
ajoutée brute contient donc encore la dépréciation des équipements, mesurée par la consommation de
capital fixe.
L’affectation de la valeur ajoutée brute, 1289823 millions d’euros en 2021, se répartit entre
les autres impôts nets des autres subventions sur la production, 11 802 millions d’euros,
la rémunération des salariés, cotisations sociales comprises, 836 082 millions d’euros,
et le solde qui est l’excédent brut d’exploitation, 441 939 millions d’euros.
2
La part des revenus bruts du capital est souvent mesurée par l’excédent brut d’exploitation en
pourcentage de la valeur ajoutée brute. Ce quotient est même parfois qualifié abusivement de part des
profits bruts. C’est cependant fallacieux car l’excédent brut d’exploitation est loin de mesurer les profits
qui échoient aux propriétaires des entreprises.
D’abord, l’excédent brut d’exploitation comprend la consommation de capital fixe qui est un coût, 277095
millions d’euros en 2021. Une approche pertinente consiste donc dejà à privilégier l’excédent net
d’exploitation, 164 844 millions d’euros. C’est l’excédent brut d’exploitation diminué de la consommation
de capital fixe. Ce qui peut être partagé est bien sûr la valeur ajoutée nette. C’est la valeur ajoutée brute
diminuée de la consommation de capital fixe. Un indicateur intéressant est alors l’excédent net
d’exploitation en pourcentage de la valeur ajoutée nette.
Toutefois l’excédent net d’exploitation est encore très loin de mesurer les bénéfices issus de l’activité
productive sur le territoire national, qui peuvent être distribués ou épargnés par les entreprises. En effet,
plutôt que d’être allouée aux actionnaires, une partie de l’excédent net d’exploitation des entreprises est
utilisée pour payer des impôts, des intérêts nets sur l’endettement net, des loyers sur des locaux loués,
ou d’autres transferts nets.
Le compte des entreprises situées en France, hors secteur financier, se présente de la manière suivante.
compte des entreprises hors secteur financier situées en France en 2021
millions d’euros
ressources
emplois
excédent net d'exploitation
164 844
impôts payés sur le revenu
52 096
intérêts reçus
59 805
intérêts payés
66 568
dividendes reçus et recettes
assimilées
180 280
dividendes payés et dépenses
assimilées
231 121
bénéfices réinvestis reçus
d'investissements directs
étrangers
44 850
bénéfices réinvestis payés
d'investissements directs
étrangers
6 192
autres revenus d'investissement
reçus
1 069
loyers payés
4 875
cotisations sociales nettes
reçues
14 019
prestations sociales autres que
transferts sociaux en nature
13 921
autres transferts courants reçus
18 196
autres transferts courants payés
38 005
revenu disponible net, ou
épargne nette
70285
total
483 063
total
483 063
Eurostat
Les recettes ou dépenses assimilées sont les prélèvements sur les revenus des quasi sociétés, assez
insignifiants, de 920 millions payés et 192 millions reçus.
Ce compte peut donc encore être présenté comme suit.
3
compte des entreprises hors secteur financier situées en France en 2021
millions d’euros
ressources
emplois
excédent net d'exploitation
164 844
impôts payés sur le revenu
52 096
bénéfices nets
d'investissements étrangers
reçus nets de ceux payés
38 658
intérêts nets payés
6 763
autres revenus
d'investissement reçus
1 069
loyers payés
4 875
cotisations sociales reçues
nettes de prestations
98
autres transferts courants nets
payés
19 809
dividendes nets payés
50841
revenu disponible net, ou
épargne nette
70285
total
204 669
total
204 669
Eurostat
Les dividendes nets payés comprennent les prélèvements versés sur les revenus des quasi sociétés, nets
de ceux reçus.
Si on déduit de l’excédent net d’exploitation les intérêts nets payés, les loyers payés, les impôts sur le
revenu et les autres transferts courants nets payés, on obtient le profit net distribué ou épargné des
activités productives nationales, de 81 301 millions d’euros en 2021. Cette notion, proposée et définie
sur cette recherche, est une bonne mesure des profits nets issus de la répartition de la valeur ajoutée
nette des entreprises.
répartition de l’excédent net d’exploitation des entreprises situées en France hors secteur financier
2021 millions d’euros
ressources
emplois
excédent net d'exploitation
164 844
impôts payés sur le revenu
52096
intérêts nets payés
6763
loyers nets payés
4875
autres transferts courants nets
payés
19809
profit net distribué ou épargné des
activités productives nationales
81 301
total
164 844
Eurostat IESEG
L’impôt sur le revenu des entreprises porte sur leurs bénéfices. Les autres paiements nets de 19809
millions d’euros sont surtout des primes nettes d’indemnités liées aux assurances, ou des amendes et
pénalités. Le profit net distribué ou épargné des activités productives nationales se compose des
dividendes nets payés pour 50841 millions d’euros, et du profit net épargné des activités productives
nationales pour 30460 millions d’euros.
4
répartition de l’excédent net d’exploitation des entreprises situées en France hors secteur financier
2021 millions d’euros
ressources
emplois
excédent net d'exploitation
164 844
impôts payés sur le revenu
52096
intérêts nets payés
6763
loyers payés
4875
autres transferts courants nets
payés
19809
dividendes nets payés
50841
profit net épargné des activités
productives nationales
30 460
total
164 844
Eurostat IESEG
Le profit net épargné des activités productives nationales des entreprises est aussi égal à leur épargne
nette, de 70285 millions d’euros, diminuée des bénéfices nets d'investissements étrangers reçus nets de
ceux payés, des autres revenus d'investissement reçus, et des cotisations sociales reçues nettes de
prestations. Ces composantes déduites sont en effet des sources extérieures de revenu disponible des
entreprises qui sont indépendantes de la répartition de leur valeur ajoutée dégagée sur le territoire
national.
répartition du revenu disponible net, ou épargne nette, des entreprises hors secteur financier
2021 millions d’euros
profit net épargné des activités
productives nationales
30460
revenu disponible net, ou
épargne nette
70285
bénéfices nets
d'investissements étrangers
reçus nets de ceux payés
38658
autres revenus
d'investissement reçus
1069
cotisations sociales reçues
nettes de prestations
98
total
70285
Eurostat IESEG
En 2021, la valeur ajoutée nette des entreprises situées en France, hors secteur financier, a été allouée
pour 82,56% aux travailleurs salariés, pour 1,17% aux administrations publiques sous la forme d’autres
impôts nets de subventions sur la production, et pour 16,28% à l’excédent net d’exploitation. Toutefois
l’excédent net d’exploitation doit lui-même être réparti pour identifier la partie qui représente un profit
net après impôt pour les propriétaires des entreprises.
5
répartition de la valeur ajoutée nette des entreprises situées en France hors secteur financier
2021 millions d’euros
rémunération des salariés
82,56%
autres impôts nets de
subventions sur la production
1,17%
impôts payés sur le revenu
5,14%
profit net distribué ou épargné
des activités productives
nationales
8,03%
intérêts nets et loyers
1,15%
autres transferts courants nets
1,96%
total
100%
Eurostat IESEG
Cela montre que la valeur ajoutée nette des entreprises situées en France, hors secteur financier, a été
répartie entre les travailleurs salariés pour 82,56%, les actionnaires pour 8,03%, les administrations
publiques pour 6,31% et d’autres bénéficiaires pour 3,11%.
La part de 8% des actionnaires a été allouée sous forme de dividendes pour 5% et de bénéfices réservés
pour 3%.
Evolution de la répartition
La part des travailleurs est mesurée par la rémunération des salariés, toutes cotisations sociales
comprises, en pourcentage de la valeur ajoutée des entreprises. C’est la valeur ajoutée nette qui doit être
privilégiée car c’est elle qui peut être partagée. Utiliser la valeur ajoutée brute donne l’impression
fallacieuse que la part de la rémunération des salariés a stagné de 1988 à 2021, mais c’est parce que la
part de la consommation de capital fixe a fortement augmenté tendanciellement, de 15,57% en 1971, et
15,76% en 1988, à 21,48% en 2021. En réalité, après la forte baisse enregistrée de 1982 à 1987, la
rémunération des salariés a augmenté tendanciellement de 1988 à 2021 en pourcentage de la valeur
ajoutée nette. Elle a atteint 82,56% en 2021, depuis 75,02% en 1988. Au 1er semestre 2022 elle a un peu
diminué pour se retrouver à 81,81%.
6
50,00%
55,00%
60,00%
65,00%
70,00%
75,00%
80,00%
85,00%
90,00%
95,00%
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015
2017
2019
2021
rémunération des salariés des entreprises situées en France
hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée brute pourcentage de la valeur ajoutée nette
calcul IESEG sur données Eurostat
15,00%
16,00%
17,00%
18,00%
19,00%
20,00%
21,00%
22,00%
23,00%
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
consommation de capital fixe des entreprises situées en France
hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée nette
calcul IESEG sur données Eurostat
7
Les cotisations sociales, aussi bien celles payées par les employeurs que celles payées par les travailleurs,
sont une composante réelle de leur rémunération. Ces cotisations sont en effet une forme de salaire
socialisé, qui est utilisé pour financer des prestations sociales au bénéfice des travailleurs.
La part de la valeur ajoutée allouée aux propriétaires des entreprises doit aussi être examinée. Un
indicateur fréquemment publié est l’excédent brut d’exploitation en pourcentage de la valeur ajoutée
brute. Mais l’excédent brut d’exploitation est un agrégat qui excède largement la part allouée aux
propriétaires. Au mieux, cet indicateur est un taux de marge brute sur les intrants hors capital et travail.
La stagnation de ce taux de marge brute depuis 1988 est fallacieuse car elle reflète la hausse de la part de
la consommation de capital fixe, plutôt qu’une augmentation de la fraction de la valeur ajoutée allouée
aux actionnaires. La hausse tendancielle de la consommation de capital fixe, en pourcentage de la valeur
ajoutée brute, peut refléter une augmentation continue de la mécanisation, donc du remplacement de
travailleurs par des robots. Elle résulte aussi d’un changement de la composition du capital physique, avec
un renforcement du poids des équipements informatiques qui sont remplacés très vite.
On constate en effet que l’excédent net d’exploitation, en pourcentage de la valeur ajoutée nette, e
diminue tendanciellement depuis 1988. De 21,2% en 1988, cet indicateur a baissé jusqu’à 16,3% en 2021,
et 15,3% au premier semestre 2022.
22,50%
24,50%
26,50%
28,50%
30,50%
32,50%
34,50%
36,50%
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015
2017
2019
2021
excédent brut d'exploitation des sociétés
situées en France
hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée brute
calcul IESEG sur données Eurostat
8
Mais cet excédent net d’exploitation comprend encore des composantes qui sont allouées à d’autres
bénéficiaires que les actionnaires. La bonne mesure de la partie de la valeur ajoutée des entreprises qui
bénéficie aux actionnaires est le profit net distribué ou épargné des activités productives nationales. En
pourcentage de la valeur ajoutée nette, ce profit net distribué ou épargné des activités productives
nationales oscille autour d’une moyenne constante depuis 1988 mais avec une forte dispersion. Il a baissé
de 1988 à 2012, d’une performance initiale de 9,2% pour arriver à 2,6%. Il est ensuite remonté jusqu’à 8%
en 2021 avant de redescendre à 6,34% au 1er semestre 2022.
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
excédent net d'exploitation
des sociétés situées en France
hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée nette
calcul IESEG sur données Eurostat
9
La remontée de la part des profits de 2012 à 2021 a été réalisée sans que ce soit au préjudice de celle des
salaires. La part des salaires, en pourcentage de la valeur ajoutée nette, a en effet augmenté aussi très
légèrement pendant cette période. La hausse de la part des profits a été permise d’abord par la baisse
des intérêts nets, loyers nets et autres versements nets à des tiers, de 6% à 3,1%. Elle a aussi été favorisée
par la diminution de la part des impôts de production nets de subvention, et sur les bénéfices, de 9,1% à
6,3%.
La baisse de la part des profits au 1er semestre 2022 est corrélative à la hausse de celle des impôts ainsi
que des intérêts et loyers nets.
-6,00%
-4,00%
-2,00%
0,00%
2,00%
4,00%
6,00%
8,00%
10,00%
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
profit net distribué ou épargné des activités productives nationales
sociétés situées en France
hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée nette
calcul IESEG sur données Eurostat
10
répartition synthétique récente de la valeur ajoutée nette
répartition de la valeur ajoutée nette des sociétés situées en France hors secteur financier
2021
1er semestre 2022
salaires toutes cotisations sociales comprises
82,56%
81,81%
impôts de production nets de subventions
1,17%
2,88%
impôts sur les bénéfices
5,14%
5,52%
intérêts nets et loyers nets
1,15%
1,40%
autres versements nets à des tiers
1,96%
2,05%
profit net distribué ou épargné des activités
productives nationales
8,03%
6,34%
100,00%
100,00%
Répartition en France comparée avec les autres pays européens
La répartition de la valeur ajoutée nette des entreprises est particulièrement en faveur des travailleurs en
France. En effet, la part des salaires, en pourcentage de la valeur ajoutée nette, est supérieure en France
à celle de tous les autres pays de l’Union européenne, à l’exception de la Slovénie.
33,13%
51,23%
59,60%
61,29%
64,81%
64,85%
65,59%
67,41%
67,95%
68,72%
70,23%
70,72%
71,24%
73,20%
73,61%
74,38%
75,41%
75,57%
76,72%
76,76%
76,89%
78,55%
79,47%
82,56%
83,10%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
Irlande
Malte
Pologne
Lituanie
Hongrie
Suède
Slovaquie
Chypre
Grèce
Estonie
Danemark
Finlande
Luxembourg
Italie
Tchéquie
Pays-Bas
Croatie
Autriche
Allemagne
Lettonie
Belgique
Espagne
Portugal
France
Slovénie
salaires bruts et cotisations sociales des entreprises hors secteur financier
part de la valeur ajoutée nette en 2021
calcul IESEG sur données Eurostat
11
Le corolaire est que le partage de la valeur ajoutée des entreprises dégagée en France est très en défaveur
des actionnaires. La part des profits nets distribués ou épargnés des sociétés situées en France, hors
secteur financier, est inférieure à celle de tous les autres pays de l’Union Européenne, à l’exception de
Chypre.
C’est la partie de la valeur ajoutée nette qui est allouée aux actionnaires, sous forme de dividendes nets
ou de bénéfices réservés.
Ce sont bien sûr les dividendes nets, ceux payés moins ceux reçus des filiales, qui sont une distribution
prélevée sur la valeur ajoutée nette dégagée par les activités des sociétés sur le territoire de la France.
On remarque que les dividendes nets, ceux payés moins ceux reçus, payés par les entreprises situées en
France, sont inférieurs à ceux de leurs concurrentes de la plupart des autres pays de l’Union européenne.
Les gros dividendes payés par les grandes entreprises françaises, donc les actions cotées sont intégrées à
l’indice CAC, prêtent souvent à confusion, lorsque certaines interprétations croient erronément que c’est
un prélèvement sur la valeur ajoutée dégagée en France par ces sociétés, au détriment des salariés
français.
6,54%
8,03%
13,44%
14,49%
14,50%
16,22%
17,05%
19,06%
19,25%
19,33%
19,70%
20,78%
21,87%
21,97%
22,37%
22,70%
22,82%
23,56%
24,61%
29,84%
30,86%
32,43%
35,40%
45,65%
56,29%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
Chypre
France
Espagne
Portugal
Slovénie
Suède
Danemark
Belgique
Italie
Allemagne
Croatie
Luxembo…
Tchéquie
Pays-Bas
Slovaquie
Autriche
Finlande
Lettonie
Grèce
Estonie
Hongrie
Pologne
Lituanie
Malte
Irlande
profits nets distribués ou épargnés
de l'activité productive nationale
des sociétés hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée nette 2021
calcul IESEG sur données Eurostat
12
En réalité une grande partie de ces dividendes payés par les multinationales françaises sont une simple
redistribution à leurs actionnaires des dividendes qu’elles ont reçus de leurs filiales localisées à l’étranger,
et qui sont donc issus du partage de la valeur ajoutée dans ces autres pays. Ces dividendes sont donc peu
informatifs sur le partage de la valeur ajoutée dégagée sur les implantations de ces sociétés situées en
France.
Les taux de marge des entreprises situées en France sont également inférieurs à ceux des autres pays.
L’excédent brut d’exploitation en pourcentage de la valeur ajoutée brute est inférieur, en France, à celui
de tous les autres pays de l’Union Européenne.
-1,50%
0,78%
2,36%
4,96%
5,02%
5,30%
6,07%
6,63%
7,06%
7,07%
7,63%
8,90%
9,68%
9,84%
10,12%
10,29%
11,71%
11,82%
11,91%
12,87%
13,11%
17,53%
18,94%
24,67%
29,67%
-5,00%
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
35,00%
Luxembourg
Croatie
Pays-Bas
Estonie
France
Slovénie
Espagne
Danemark
Pologne
Belgique
Slovaquie
Autriche
Suède
Finlande
Tchéquie
Portugal
Chypre
Lettonie
Grèce
Allemagne
Hongrie
Italie
Lituanie
Malte
Irlande
dividendes nets payés par les sociétés hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée nette
calcul IESEG sur données Eurostat
13
De la même manière, l’excédent net d’exploitation, en pourcentage de la valeur ajoutée nette, est
inférieur, en France, à celui de tous les autres pays de l’Union Européenne.
34,26%
35,01%
37,20%
38,75%
39,70%
39,78%
40,13%
40,15%
40,47%
40,84%
40,96%
41,43%
44,13%
44,20%
44,33%
44,69%
44,73%
45,64%
46,35%
47,31%
47,71%
47,93%
49,08%
60,22%
78,27%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
France
Slovénie
Portugal
Espagne
Luxembourg
Suède
Allemagne
Lettonie
Chypre
Pays-Bas
Italie
Croatie
Belgique
Danemark
Finlande
Grèce
Autriche
Estonie
Tchéquie
Lituanie
Pologne
Hongrie
Slovaquie
Malte
Irlande
excédent brut d'exploitation des sociétés hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée brute
calcul IESEG sur données Eurostat
14
16,28%
19,18%
21,52%
23,00%
24,81%
25,04%
25,24%
26,31%
26,61%
28,62%
28,62%
29,23%
29,55%
29,92%
31,06%
31,27%
32,17%
32,57%
33,37%
34,51%
37,03%
38,21%
40,65%
53,83%
68,35%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
France
Slovénie
Espagne
Portugal
Lettonie
Italie
Suède
Allemagne
Croatie
Belgique
Autriche
Tchéquie
Pays-Bas
Luxembourg
Finlande
Danemark
Chypre
Grèce
Estonie
Hongrie
Slovaquie
Pologne
Lituanie
Malte
Irlande
excédent net d'exploitation des sociétés hors secteur financier
pourcentage de la valeur ajoutée nette
calcul IESEG sur données Eurostat