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La place de la posture psychothérapeutique et psychanalytique dans le coaching

Authors:

Abstract

En s’appuyant sur une vignette clinique d’une part et sur une revue de littérature d’autre part, cet article vise à mettre en discussion la représentation sociale du coaching. Dans un premier temps et par le biais de la vignette clinique, l’auteur présente un exemple portant sur la nature de la demande du sujet de faire appel à un coach. Dans un second temps, l’auteur cherche à illustrer la dynamique en vigueur et le déroulement du travail entre le praticien et le sujet faisant appel à un coach. Par ailleurs, l’auteur discute la porosité des frontières existantes entre la pratique psychothérapeutique et le coaching. Enfin, il présente la place de la souffrance psychique ainsi que celle de la psychanalyse dans la pratique du coaching en s’appuyant sur les notions du transfert et de la suggestion.
LA PLACE DE LA POSTURE PSYCHOTHÉRAPEUTIQUE ET
PSYCHANALYTIQUE DANS LE COACHING
Jonathan Benelbaz
Érès | « Nouvelle revue de psychosociologie »
2022/2 N° 34 | pages 79 à 91
ISSN 1951-9532
ISBN 9782749275314
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-de-
psychosociologie-2022-2-page-79.htm
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Jonathan Benelbaz
« Je suis à la recherche d’un coach, j’ai déjà fait une psychothérapie
mais souhaite actuellement quelque chose de plus proactif axé sur les
compétences, la performance et le travail ! » : cet énoncé pourrait refléter les
représentations sociales et les écrits scientifiques qui semblent tendre à diffé-
rencier le coaching de la psychothérapie. Toutefois, y a-t-il une différence
entre la démarche psychothérapeutique et celle de la pratique du coaching ?
Comment comprendre la demande du sujet qui sollicite un coach ? Quelle est
la place de la souffrance psychique et de la psychanalyse dans le coaching ?
Cet article vise à mettre en discussion ces interrogations en s’appuyant
d’une part sur une revue de littérature, d’autre part sur une vignette clinique
qui se base sur des séances de travail de vidéoconsultation de quarante-
cinq à soixante minutes de façon bihebdomadaire sur environ douze mois.
Enfin, l’article cherche également à illustrer la dynamique et le déroulement
du travail en vigueur entre les différentes parties concernées.
une demande initiale : pragmatiSme, technicité
et augmentation de la performance
Xavier est ingénieur de formation et opère dans une organisation du
travail diversifiée dans différents secteurs d’activités dont la recherche
Jonathan Benelbaz, docteur en psychologie, psychologue, psychanalyste, consul-
tant en organisation, chercheur associé du Centre de recherche psychanalyse,
médecine et société (
crpms
), enseignant à l’
inseec mba
Institute.
jonathan.benelbaz@gmail.com
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et psychanalytique dans le coaching
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et le développement, le service ingénierie ainsi que la production de la
documentation technique. Il est basé dans une autre ville que le praticien,
d’où sa demande de réaliser des séances par vidéoconsultation. L’ingénieur
a 36 ans et n’a pour le moment travaillé que dans cette entreprise.
L’organisation du travail dans laquelle il opère est scindée en différentes
unités, chacune spécialisée dans un secteur d’activités spécifique. Xavier
vient d’être nommé à la tête d’une des unités et dirige une vingtaine de
personnes.
Il prend contact avec moi quelques semaines après sa nomination.
Lors de notre premier entretien, il indique avoir récemment entamé en
parallèle une psychothérapie avec une femme : « Le but de notre travail
avec vous, c’est de prendre de l’assurance dans mon rôle de directeur.
Je travaille la gestion de mon état d’anxiété avec ma thérapeute, j’avais
pensé faire la partie psychothérapie avec elle puis la partie coaching avec
vous. » Lorsque je lui demande pourquoi il veut faire appel à un coach alors
qu’il est déjà suivi par une personne, il répond : « J’ai besoin de travailler
sur ma performance, sur des objectifs professionnels et sur mon rôle de
manager. »
Pour Xavier, le travail sur la performance professionnelle et sur celui du
rôle du manager ne semble donc pas rentrer dans le cadre de sa pratique
psychothérapeutique. Il a entendu par bouche-à-oreille que je serais adapté
pour une mission de « coaching ».
étape dalliance entre leS deux interlocuteurS
Xavier travaille en binôme et partage son bureau avec son prédéces-
seur, plus âgé que lui et qui envisage de prendre sa retraite une fois que
l’ingénieur sera dans la « parfaite maîtrise » de son poste – départ repoussé
car Xavier met du temps à être opérationnel dans sa nouvelle fonction.
L’ingénieur indique que cette relation est compliquée. Il a l’impression
de se faire rabaisser constamment. Selon le senior, être directeur de divi-
sion, c’est à la fois maîtriser la documentation technique et opérer avec
une distance émotionnelle et un contrôle sur ses collaborateurs.
L’ingénieur déplore le manque de communication entre les unités de
l’entreprise. L’absence de vision d’ensemble de l’organisation du travail
provoque chez lui de l’anxiété. Son impression de manque de légitimité est
exacerbée par la relation avec son binôme. Une extrême charge de travail
amène l’ingénieur à me demander de programmer les séances tard le soir.
Je lui refuse cette demande, arguant que pour sa santé il est important
de maintenir des créneaux horaires davantage serrés. Les trois séances
suivantes sont annulées par Xavier à la dernière minute, il invoque la charge
de travail. Puis il disparaît de la circulation du jour au lendemain et ne
répond plus aux messages pendant deux mois. Lorsqu’il reprend contact
avec moi de nouveau, j’apprends que Xavier a subi un arrêt de travail
provoqué par des douleurs gastriques et des crises de migraine.
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Pendant son absence, j’ai été assailli de questionnements. Aurais-je
dû rassurer Xavier davantage ? Comment me positionner face à lui avec
ma double formation en psychologie clinique et en gestion complétée par
plusieurs tranches d’analyse personnelle et une supervision avec un psycha-
nalyste ? Comment composer avec mon passé de manager en entreprise et
les environnements professionnels que je fréquente régulièrement, orientés
principalement vers la productivité économique alors que je m’inscris dans
une démarche qui vise l’exploration de la vie intérieure ?
intégration de lémotion et de la cognition
À la suite de la reprise des sessions, je suggère à Xavier d’organiser
ses journées de travail différemment afin de permettre le maintien de
nos séances. J’émets par ailleurs l’hypothèse qu’il lui semble difficile de
confronter ses propres ressentis et ceux de son binôme : « Alors que cela
serait bénéfique pour vous de vous rapprocher des autres directeurs pour
échanger avec eux de manière informelle, il serait probablement judicieux
de parvenir à vous mettre à l’écart de votre binôme. Il semble difficile
pour votre prédécesseur de laisser la place à un ingénieur plus jeune que
lui. Il serait donc bénéfique pour lui que vous ne soyez pas opérationnel
et que vous ayez besoin de son aide. En revanche, alors que vous êtes en
mesure de comprendre cela intellectuellement, que ressentez-vous vis-à-vis
de votre binôme ? Quelles sont les émotions qui y sont liées ? Je pense
que vous êtes peut-être très en colère contre lui. À qui vous fait-il penser ?
Puis que ressentez-vous vis-à-vis de moi et de mes refus de vous recevoir
tard le soir ? »
Xavier est invité à explorer des émotions qu’il ne s’autorise pas à
affronter. Alors que des sentiments d’anxiété sont accessibles pour lui,
la colère fait partie des émotions qu’il a tendance à dénier. Il reconnaît
alors que la dynamique entre lui et son binôme lui rappelle celle en vigueur
entre son père et lui. Son père avait tendance à être froid, mais pouvait
également se mettre dans des états de colère intimidants. Son père, prag-
matique, considérait que l’expression des affects était une perte de temps,
à son contact Xavier a alors appris à mettre à distance ses ressentis et à
rester dans un raisonnement intellectuel. J’émets l’hypothèse que cette
mise à l’écart des affects et des fantasmes est à l’origine de son anxiété,
des somatisations et de son hyperactivité au travail, à l’instar des « galé-
riens volontaires » théorisés par Gérard Szwec 1 (1998). Dans la mesure
où Xavier ne se sent pas légitime dans le rôle de directeur, il ne pense pas
que sa colère soit légitime face à un binôme qui semble avoir du mal à lui
céder la place en se montrant indispensable.
1. Dans son essai, Gérard Szwec écrit sur les personnes en suractivité qui forcent
jusqu’aux frontières de leurs capacités dans le but d’apaiser une excitation débordante.
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Je lui fais part de l’hypothèse de travail suivante : « Vous êtes dans la
fuite de vos affects et avez très peur d’un débordement. Vous gardez vos
émotions à distance, de la même manière que votre père vous a toujours
maintenu émotionnellement à distance. Vous avez appris que les émotions
et la perte de maîtrise n’ont pas leur place dans le travail. Vous éprouvez
de la colère à la fois face à un binôme qui vous rabaisse et envers votre
coach qui refuse de se rendre plus disponible pour vous, de la même
manière que votre père vous rabaissait. Vous êtes allé chercher une femme
thérapeute qui vous rassure et vous donne l’impression de contrôler vos
affects. Au lieu de rester dans la gestion de vos émotions, comment vous
permettre de vous positionner différemment dans votre travail, à savoir
accepter le débordement et la perte de maîtrise ? »
Xavier a choisi une femme thérapeute avec qui exprimer ses émotions
d’anxiété et un coach homme pour aborder des éléments pragmatiques.
D’un côté, il s’est tourné vers une femme qui serait dans une démarche
d’écoute passive et dans le soutien ; de l’autre, vers un homme supposé
avoir une attitude davantage suggestive et active. C’est une façon pour lui
de congédier dans la sphère « psychothérapie » tous les sujets liés à l’affect.
Les éléments portant sur son travail sont alors réservés aux séances de
coaching. Ainsi, Xavier préfère « cliver » en deux sphères indépendantes la
cognition, l’action, l’activité et le pragmatisme (représentation masculine) et
l’émotion, l’écoute, le recul et la passivité (représentation féminine).
J’adresse la suggestion suivante à Xavier : « Vous avez choisi de
travailler dans une structure avec des divisions hermétiques où chaque
directeur est à l’écart des autres divisions. Il y a donc un manque d’inter -
action entre les différents directeurs. Cette structure organisationnelle
reflète-t-elle votre structure psychique ? Ainsi, vous séparez la cognition
et l’affect dans deux sphères hermétiques dans la même logique que les
différentes divisions sont compartimentées dans des entités non commu-
nicantes. » La question portant sur la tendance de l’ingénieur à cliver la
cognition et l’affect dans des sphères différentes l’invite à découvrir des
terrains inexplorés, ouvrir de nouveaux champs de pensée et faire un
travail sur soi pour s’autoriser de nouvelles conduites et un autre posi-
tionnement face à son binôme, ses collaborateurs et le travail en général.
travail Sur leS frontièreS
Je suggère de nouveau à Xavier de mettre des frontières à la fois
entre lui et son binôme et entre sa vie professionnelle et sa vie privée ;
de respecter un cadre de travail avec des horaires fixes et les horaires liés
à nos séances de travail. Par ailleurs, alors qu’il a décidé de scinder son
travail psychique en deux (coaching/psychothérapie), je lui indique qu’il
serait probablement judicieux d’effectuer son travail d’accompagnement
avec une seule personne. Enfin, je l’invite à s’approcher davantage de ses
collègues pour échanger avec eux de manière informelle.
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Comment parvenir à intégrer les deux éléments (la cognition et l’affect)
dans la vie professionnelle et psychique de Xavier ? Cette étape passe par
l’instauration de la confiance entre Xavier et son interlocuteur obtenue par
l’écoute et le questionnement, permettant d’établir une alliance thérapeu-
tique 2 entre le praticien et l’ingénieur. Elle permet aux interlocuteurs de
travailler ensemble de manière fluide vers un objectif commun. Grâce à la
confiance de Xavier, le praticien peut lui proposer des interprétations pour
élaborer sa demande de faire appel à un coach, ses ressentis et ses méca-
nismes défensifs impliquant le clivage. Ces hypothèses ont pour objectif
de susciter une réaction affective chez l’ingénieur, l’amenant à intégrer la
cognition et l’émotion dans la même sphère. Un changement psychique
s’opère alors et permet à Xavier de se positionner différemment face à la
fois à son binôme, à ses collaborateurs et à ses propres affects. Ce n’est
pas la compréhension intellectuelle du lien existant entre son père et son
homologue qui entraîne le changement. La transformation psychique passe
par un travail d’élaboration 3 ainsi que par la relation transférentielle 4 (et
contretransférentielle) entre le praticien et le patient. Xavier avait-il donc
fait un choix inconscient de se tourner vers un praticien homme pour
transformer la relation avec son père ? L’ingénieur ne faisait jamais part du
contenu des séances avec sa thérapeute, il semblait n’avoir jamais essayé
de me mettre en rivalité avec elle. Néanmoins, mes questionnements et
la frustration que génère en moi le manque de réponse de Xavier lors de
son absence sont-ils en résonance avec son clivage (je ressens en moi les
affects de Xavier, inaccessibles pour lui) ainsi que son irritation de devoir
composer avec des entretiens à distance (et avec un père distant) ? J’invite
Xavier à explorer ses émotions puis à faire le rapprochement des liens
entre le passé et le présent. Pour cela, il faut créer un espace dans lequel
il a suffisamment confiance pour se confronter à son coach, l’attaquer et
lui faire part de sa colère. J’émets l’hypothèse que les annulations récur-
rentes de Xavier sont une manière agressive pour lui d’attaquer le cadre de
travail que nous avons construit ensemble. Je lui explique : « Vous avez
le droit de m’attaquer et de vous mettre en colère contre moi. Je ne vais
pas réagir comme votre père et vous hurler dessus. Cependant, je vous
invite à assumer votre colère et à l’accepter. »
2. Définie comme « une collaboration mutuelle, le partenariat, entre le patient et le
thérapeute dans le but d’accomplir les objectifs fixés » (Bioy et Bachelart, 2010,
p. 318).
3. La notion d’élaboration qui est une opération de la cure analytique consiste à
intégrer les excitations dans le psychisme et à « établir entre elles des connexions
associatives » (Laplanche et Pontalis, 1967, p. 130).
4. La relation transférentielle est assimilée à un souvenir qui peut « revenir en acte »
comme si une situation historique s’actualisait dans le présent. Le transfert est
parfois comparé à une forme de répétition du passé qui se réactualise inconsciem-
ment, pouvant générer une réaction contretransférentielle chez l’analyste (Freud,
1914 ; Laplanche et Pontalis, 1967).
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Xavier va pouvoir envisager la confrontation à la fois à son passé et
à son homologue lui permettant de mettre à distance les projections sur
lui d’un junior incapable de fonctionner sans l’aide indispensable d’un
senior.
« Comment pouvez-vous être complémentaire sans pour autant être
en rivalité ? » : cette question à laquelle je n’ai pas directement la réponse
mérite d’être explorée par Xavier pour transformer la dynamique en vigueur
entre ses différents interlocuteurs au travail.
la repréSentation Sociale deS différenceS entre le coaching
et la pSychothérapie
Xavier voit la relation entre le coach et le manager sur un mode com -
mercial et mercantile. Il se procure un service de coaching, matérialisé
par la transmission des compétences techniques l’aidant à mieux assurer
sa fonction professionnelle. L’ingénieur cherche l’acquisition des compé-
tences managériales et a tendance à se focaliser sur les aptitudes tech-
niques. Ses attentes vis-à-vis de la psychothérapeute sont d’un tout autre
ordre. Selon Xavier, la psychothérapeute serait mieux placée pour l’aider
à faire face à la souffrance liée à l’anxiété et pour faire acte de soutien.
La perception de Xavier semble illustrer la représentation sociale
selon laquelle le coaching est conçu comme une technique avant tout
comportementale et adaptative, axée sur la performance. Ainsi, Williams
et Offley indiquent que le coaching agit dans « le but d’améliorer la per -
formance […], faciliter l’apprentissage […] et augmenter […] les compé-
tences managériales et interpersonnelles » (Williams et Offley, 2005, p. 2).
Évelyne Deret, quant à elle, définit le coaching comme une activité « qui
vise la correction d’un manque ou d’un trop-plein de certains types de
comportements. La demande porte alors sur un entraînement au dévelop-
pement ou à la suppression de certains comportements » (Deret, 2020,
p. 95-96). Dans la même logique, Gori et Le Coz assimilent le coaching à
« une stratégie comportementale consistant à mobiliser […] en stimulant
[d]es ressources psychologiques à titre de complément psychique […] »
(Gori et Le Coz, 2007, p. 74).
Les écrits scientifiques semblent être en résonance avec la représen-
tation de Xavier selon laquelle la psychothérapie chercherait à conjurer
la pathologie et la souffrance (Grant, 2001 ; Williams, 2003) quand le
coaching viserait l’amélioration de la performance (Garvey, 2004) et s’ins-
crirait davantage dans une durée ponctuelle (Rotenberg, 2000). Cette vision
se reflète clairement dans la citation de Grant qui différencie le coaching de
vie de la démarche psychothérapeutique par la définition suivante (Grant,
2003, p. 254) : « Un processus systématique collaboratif, destiné aux
clients normaux non cliniques [sic] dont la démarche est orientée solution et
résultat et où le coach vise l’amélioration de l’expérience de vie et l’atteinte
des objectifs dans la vie personnelle et professionnelle. »
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Une distinction similaire entre les deux dispositifs est effectuée par
Amar et Angel (2017, p. 19) : « […] l’objectif de la thérapie et du coaching
est également différent : le plus souvent, il s’agit de parvenir à l’apaise-
ment d’une souffrance ou d’un mal-être psychique d’une part, par rapport
à un travail ponctuel vers une amélioration de la performance de l’autre. »
Ainsi, le coaching se distinguerait de la psychothérapie par son orien-
tation vers la performance, la compétence, l’adaptation au travail (voire
à la vie sociale), bref l’amélioration de la productivité par des conduites
d’adaptation au monde économique (Lenhardt, 1991) et par sa démarche
plus ponctuelle. La psychothérapie, quant à elle, serait caractérisée par
son accent portant sur la souffrance psychique et sa démarche qui s’ins-
crit dans la durée. Le « clivage » opéré par Xavier paraît se refléter dans
la société en général.
la poroSité deS frontièreS entre deux diSpoSitifS
Le coaching est donc généralement défini par sa visée adaptative,
comportementale et sa limitation dans le temps. Toutefois, force est de
constater que ces caractéristiques se retrouvent dans certaines formes
de psychothérapies, dont celles inspirées de la psychologie du moi nord-
américaine 5 – mouvance qui, déjà dans les années 1950, véhiculait l’idée
que l’objectif de la psychothérapie serait la réponse aux besoins sociaux
(Dortier, 2015 ; Ohayon, 2017) – et les thérapies à l’orientation comporte-
mentale et cognitive (
tcc
) parfois désignées par leur dimension éducative
et pédagogique dans le but de transformer ou modifier des comportements
chez l’individu (Chambon et Marie-Cardine, 2003). Ce positionnement
s’illustre par la citation suivante portant sur les
tcc
(Palazzolo, 2020, p. 6
et 11) : « Ce type de prise en charge est généralement limité dans le
temps […]. Dans un
tcc
, l’objectif est d’apprendre, d’expliquer et de
renforcer des comportements adaptés. »
Le coaching est-il susceptible d’aborder la souffrance du sujet au
travail ? Selon la psychodynamique du travail, la souffrance serait le primus
movens du travailler, à savoir la confrontation du sujet aux résistances liées
au réel du travail 6 (Dejours, 1995 ; Dejours et Gernet, 2012). La confronta-
tion au réel implique d’être en mesure de supporter la frustration, le doute,
l’angoisse et l’anxiété liés à l’échec. La souffrance est donc provoquée
dès la première rencontre avec le réel du travail, mais reste également un
état affectif qui permet de générer de l’originalité et de la créativité dans
5. En 1937, « Heinz Hartman prononce une conférence sur “Psychologie du moi
et problèmes d’adaptation” qui peut être considérée comme l’acte de naissance
de l’ego psychology et d’une politique de contrôle social “soft” » (Ohayon, 2017,
p. 27).
6. Le terme « réel » sera défini de la manière suivante : « ce qui dans le monde
se fait connaître par sa résistance à la maîtrise technique et à la connaissance
scientifique » (Dejours, 1995, p. 38).
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le travail. Ainsi, pas de travail sans souffrance avant que la subversion de
cet état génère du plaisir et l’accroissement de la subjectivité par les voies
de la sublimation 7. La frustration liée à la résistance du réel du travail serait
susceptible, selon la structure psychique de l’individu et de la nature de
la tâche, de générer de la souffrance pathique. Cette souffrance saurait
être amplifiée par la résonance avec l’inconscient lié au passé, lorsque le
sujet se retrouve confronté à la tâche. Le praticien serait à même d’aider
le sujet à subvertir cette souffrance.
Dans notre vignette clinique, la demande de Xavier émane à la fois
du désir d’atteindre un objectif (être un manager qui assure son rôle dans
lequel il ne se sent pas encore à l’aise ; comprendre les aspects documen-
taires) et de la souffrance liée à la crainte et à la frustration de ne pas y
parvenir (il se sent illégitime dans sa fonction, augmente la cadence de
travail et souffre de somatisations). Xavier fait appel à un psychothérapeute
pour « apprendre à gérer » ses émotions. L’échange de Xavier (avec le
coach mais également avec ses collègues) lui permet de se confronter à ses
états affectifs liés à la résistance à la tâche. L’écoute et le questionnement
du praticien visent la découverte de nouveaux champs de pensée (soit un
travail d’élaboration) et une prise de recul par rapport à cette souffrance.
Toutefois, dans la mesure où le coaching professionnel cherche à aborder
l’environnement professionnel et que la souffrance serait le primus movens
de tout travail, il semble très problématique de ne pas aborder la souf-
france et l’affect dans tout accompagnement portant sur le travail. Si la
souffrance psychique est inhérente à tout travail, il semble donc important
de s’y référer dans tout type d’accompagnement d’ordre professionnel, y
compris dans le coaching.
la relation tranSférentielle et la SuggeStion
Certains auteurs avancent que l’utilisation de la relation transférentielle
par le praticien serait propre à la pratique psychothérapeutique (notamment
celle d’inspiration psychodynamique 8, contrairement aux autres formes
de psychothérapie) (Jordan et Livingstone, 2013). Cette posture serait
différente de celles de certains scientifiques adeptes du coaching qui font
clairement usage d’une démarche psychanalytique dans leur pratique
(Arnaud, 2000 ; Arnaud, 2003 ; Wareham, 1998).
Le transfert, quant à lui, serait « la pierre angulaire […] de la pratique
psychanalytique » (Roussillon, 2008, p. 66). Il se définit en tant que
souvenir qui « reviendrait en acte » sous forme d’une répétition du passé,
7. Le travail sublimatoire par la reconnaissance du travail bien fait conduit à
l’accroissement de l’identité et à la stabilisation psychique par la dérivation de la
pulsion sexuelle vers un objet socialement valorisé (Dejours, 2014).
8. Les psychothérapies psychodynamiques sont parfois définies par le fait de
s’appuyer sur une référence à la psychanalyse visant l’exploration de l’inconscient
(Weyeneth et coll., 2004).
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La place de la posture psychothérapeutique et psychanalytique dans le coaching 87
voire une sorte d’actualisation dans le présent d’une situation historique.
L’actualisation transférentielle concernerait chaque secteur de la vie.
Cependant, la psychanalyse présente la spécificité de se servir de l’affect
produit dans la « conjoncture relationnelle » (Roussillon, 2012, p. 273).
Xavier a une réaction de soumission envers son binôme, il ne parvient
pas à s’affirmer et souffre d’un sentiment de manque de légitimité. La dyna-
mique relationnelle entre lui et son père vient en quelque sorte se réacti-
ver dans une situation professionnelle actuelle. Nos séances permettent
de mettre en lumière cette dynamique du passé faisant irruption dans le
présent. Xavier déplace des affects de son passé sur son binôme ainsi
que sur son praticien. Envers le praticien, il exprime de manière passive sa
colère par des annulations tardives, ses arrivées en retard et son absence
de réponse aux messages. Malgré les contraintes liées à la vidéoconsulta-
tion, serait-il plus simple pour Xavier d’assumer sa colère dans une relation
construite par des entretiens à distance ? Toutefois, c’est l’interprétation
des agissements de Xavier ainsi que de la relation transférentielle qui cher-
che à transformer ses affects lui permettant de se positionner différemment
face à son travail et à son passé.
Dans la pratique psychanalytique, les interprétations du psychanalyste
des réactions transférentielles du patient permettent la modification des
affects de celui-ci (Chambon et Marie-Cardine, 2003). Cette interprétation
passerait par l’analyse des émotions exprimées par le patient. L’exploration
de cette réaction émotionnelle permettra au patient de se représenter ses
sentiments et ses significations par un travail d’élaboration.
À l’instar de notre vignette clinique, la relation transférentielle serait
en jeu dans différentes formes de pratiques d’accompagnement (que ce
soit le coaching, la thérapie ou la cure-type). Toutefois, compte tenu de la
représentation selon laquelle le coaching serait plutôt orienté vers la perfor-
mance, nous pensons que le sujet a généralement des attentes de la part
d’un coach d’une attitude plus proactive et suggestive que celle tradition-
nellement associée au praticien dans le cadre de la cure psychanalytique.
La posture de l’analyste dans le cadre de la cure-type est parfois marquée
par une attitude silencieuse, voire passive, dans le but de laisser surgir les
dynamiques inconscientes de l’analysant (Bolzinger, 2012 ; Rovet, 1999).
Dans la posture psychanalytique, l’attitude suggestive qui chercherait à
influencer le patient serait considérée comme une entrave à l’analyse du
transfert (Devos et Dumay, 2006). De surcroît, certains auteurs effec-
tuent une distinction entre les psychothérapies non psychanalytiques et la
psychanalyse 9 par le degré d’utilisation de l’influence de la part du praticien
sur le patient (Diatkine, 2012). Toutefois, la suggestion (soit la recherche
9. Il semble compliqué d’effectuer une distinction nette entre une psychothérapie
à inspiration psychodynamique et une psychanalyse. Sauf si la cure-type se diffé-
rencie de la psychothérapie seulement par le positionnement face au patient (soit
en position allongée soit en face à face) et par la fréquence (où la cure-type se
déroulerait à l’occasion de minimum trois séances par semaine).
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Nouvelle Revue de psychosociologie - 34
88
d’influence sur le patient) semble être une pratique faisant partie des théra-
pies non psychanalytiques telles que l’
emdr
10. Néanmoins, le coaching
permettrait-il au praticien d’accommoder une posture psychanalytique avec
un positionnement plus actif, suggestif et pragmatique que dans celle
généralement admise dans la pratique canonique de la psychanalyse ?
Ainsi, dans une société marquée par l’amélioration de la performance, la
pratique du coaching favoriserait-elle le recours à une pratique conciliant
la productivité économique et l’exploration de la vie intérieure ?
concluSion
Le coaching serait-il le symptôme d’un air du temps du monde écono-
mique néolibéral caractérisé par le mercantilisme et la production écono-
mique dans lequel les psychologues et psychothérapeutes s’appuient sur
une pratique marquée par une base théorique solide alors que « les coachs
seraient principalement limités par leur seule capacité d’attirer des clients »
(Carrol, 2003, cité par Maxwell, 2009, p. 150) sans pour autant être régi
par un code de déontologie et un titre protégé ? Cet article n’a pas la préten-
tion de répondre à cette question. Toutefois, il semblerait que la démarche
du travail d’accompagnement du sujet (que ce soit dans le cadre psycho-
thérapeutique ou dans le coaching) passe généralement par un certain degré
d’écoute, une alliance thérapeutique entre le sujet et le praticien (et donc la
relation transférentielle), soit la suggestion soit l’interprétation pour parvenir
à une transformation qui serait soit psychique soit dans la réalité matérielle.
Enfin, à l’instar de notre vignette clinique, il se pourrait que la demande du
sujet de vouloir avoir recours au coaching soit dans certaines situations
un « cheval de Troie pour une psychanalyse » (Arnaud, 2003, p. 1133).
Ainsi le coaching professionnel serait-il une porte d’entrée permettant au
praticien d’amener son interlocuteur à effectuer une démarche psycha-
nalytique, impliquant la dynamique générée par la rencontre entre le sujet
et le travail.
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10. Cf. la citation suivante : « On peut aussi parler des techniques de sugges-
tion hypnotique dans l’hypnothérapie, des principes de l’EMDR (Eye Movement
Desensitization and Reprocessing) pour intégrer les traumatismes, etc. » (Bouvet,
2020, p. 14).
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La pLace de La posture psychothérapeutique et psychanaLytique dans Le
coaching
réSumé
En s’appuyant sur une vignette clinique d’une part et sur une revue de littérature
d’autre part, cet article vise à mettre en discussion la représentation sociale du
coaching. Dans un premier temps et par le biais de la vignette clinique, l’auteur
présente un exemple portant sur la nature de la demande du sujet de faire appel à un
coach. Dans un second temps, l’auteur cherche à illustrer la dynamique en vigueur
et le déroulement du travail entre le praticien et le sujet faisant appel à un coach.
Par ailleurs, l’auteur discute la porosité des frontières existantes entre la pratique
psychothérapeutique et le coaching. Enfin, il présente la place de la souffrance
psychique ainsi que celle de la psychanalyse dans la pratique du coaching en
s’appuyant sur les notions du transfert et de la suggestion.
motS-cléS
Coaching, psychanalyse, psychodynamique du travail, psychothérapie, suggestion,
transfert.
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La place de la posture psychothérapeutique et psychanalytique dans le coaching 91
the roLe of the psychotherapeutic and psychoanaLytic stance in coaching
abStract
The author of this article aims to discuss the social representation of coaching,
illustrated by a clinical vignette and a literature review. First, based on a clinical
vignette, the article provides an example illustrating the nature of an individual’s
request to seek a coach. Second, the author seeks to illustrate the dynamic and the
sequence of work carried out between the practitioner and the subject seeking a coach.
Next, the author discusses the porous boundaries between psychotherapy and
coaching. Finally, the article presents the role of psychic suffering, psychoanalysis,
and more specifically the notions of transference and suggestion in coaching.
keyWordS
Coaching, psychoanalysis, psychotherapy, psychodynamics of work, suggestion,
transference.
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Article
Full-text available
La loi n? 2007-1549 du 29 octobre 2007 dite « de lutte contre la contrefacon » transpose la directive 2004/48/CE du 29 avril 2004 et ajoute au droit en vigueur en proposant une definition unique de la contrefacon pour tous les droits definis par le Code de propriete intellectuelle. Cette loi se place sous le signe de la simplification des lors qu’elle harmonise les regles procedurales. Des juridictions specialisees sont designees afin de regler les questions de contrefacon. La constitution de la preuve en ressort facilitee puisque la faculte est offerte au saisissant de proceder a la saisie reelle des materiels et instruments utilises pour produire ou distribuer les objets pretendus contrefaisants. De facon generale, des procedures d’information sont ouvertes au justiciable afin qu’il puisse etablir la preuve de la contrefacon. Enfin, la loi a instaure la possibilite d’obtenir, au besoin sous astreinte, toute mesure destinee a prevenir une atteinte imminente ou a empecher la poursuite des actes argues de contrefacon. Le legislateur amenage egalement un dispositif repressif reposant sur une meilleure evaluation du prejudice. Le principe de reparation integrale etait acquis. Il en ressort harmonise pour les droits de propriete intellectuelle. ■
Article
Silence has a say in psychoanalysis as it reveals the paths taken by words and affect. In an article written in 1913, Freud shows how the psychoanalytic technique can thwart silence so as to lift censorship and secrets and overcome oblivion. For the analyst this is brought about by the method of free associations, for the analyzed person, by his or her drifting attention. Yet how is silence to be treated? Two examples – one bearing on the way the symptom is silenced and the other, on a long silence within the analysis itself – will be used to show the relation between silence and the vital questions raised by all human beings, dealing with sexuality, death, and generations succeeding each other.
Article
Sublimation: Between Work-related Clinical Issues and Psychoanalysis Clinical situations related to work are mostly known for the analysis of suffering and harmful effects of work on mental health (psychopathology of work). However, it also takes into account the conditions which sometimes enable psychical functioning to derive benefits from work. In the light of the clinical study of work, the problematic of sublimation can profit from developments which will be discussed.