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État actuel des connaissances sur l'excrétion de l'ARNm et de la spike produite par
les vaccins à ARNm anti-Covid-19 ; possibilité de contamination de l'entourage des
personnes vaccinées par ces produits
Résumé
La campagne massive de vaccination contre le COVID-19 est la première utilisation de vaccins à
ARNm à l'échelle mondiale. Les vaccins à ARNm correspondent exactement à la définition de la
thérapie génique des agences réglementaires américaines et européennes. La réglementation exige des
études d'excrétion de ces médicaments et de leurs produits (les protéines traduites). Ces études n'ont
pas été faites pour les vaccins à ARNm (ni pour les vaccins à adénovirus). De nombreux témoignages
font état de symptômes et de pathologies identiques aux effets indésirables des vaccins à ARNm chez
des personnes non vaccinées en contact avec des personnes fraîchement vaccinées. Il est donc
important de faire le point sur l'état des connaissances concernant l'excrétion éventuelle des
nanoparticules vaccinales ainsi que de l'ARNm et de son produit, la protéine spike.
Les nanoparticules lipidiques porteuses de l'ARNm du vaccin se répandent après l'injection dans tout le
corps selon les études animales disponibles et l'ARNm du vaccin (nu ou dans les nanoparticules ou
dans des exosomes naturels) est retrouvé dans la circulation sanguine ainsi que la spike vaccinale sous
forme libre ou encapsulée dans des exosomes (démontré dans des études humaines). Il a été démontré
que les nanoparticules lipidiques (ou leur équivalent naturel, les exosomes ou vésicules extracellulaires
VEs) sont capables d'être excrétées par les fluides corporels (sueur, expectoration, lait maternel) et de
passer la barrière transplacentaire. Ces VEs sont également capables de pénétrer par inhalation et à
travers la peau (saine ou lésée) ainsi que par voie orale via le lait maternel (et pourquoi pas lors des
rapports sexuels via le sperme, car cela n'a pas été étudié). Il est urgent de faire respecter la législation
sur la thérapie génique qui s'applique aux vaccins à ARNm et de mener des études sur ce sujet alors
que la généralisation des vaccins à ARNm est envisagée.
Publié 14 novembre 2022 Infectious Diseases Research https://doi.org/10.53388/IDR20221125022
Mots-clés : Vaccin COVID-19, excrétion vaccinale, effets indésirables du vaccin Covid, nanoparticules
lipidiques, LNP, vaccin ARNm, exosome, voie d'excrétion des exosomes, thérapie génique, protéine
spike, voies d'excrétion des LNP, pénétration des exosomes.
Hélène Banoun PhD
Pharmacien biologiste
Ancien chercheur Inserm
Membre du Conseil Scientifique Indépendant (France)
*Correspondance : Hélène Banoun, Pharmacien biologiste, Ancien chercheur Inserm, helene.banoun@laposte.net.
L'auteur ne déclare aucun conflit d'intérêt.
Aucun soutien financier n'a été obtenu.
Abréviations
VE : vésicules extracellulaires ou exosomes
LNP : nanoparticule lipidique synthétique
PEG : polyéthylène glycol
siRNA small interfering RNA, miRNA : microRNA, contrôlent expression des gènes
RBD : receptor binding domain (de spike protéine)
Introduction
Pourquoi s'intéresser à cette hypothèse, qui peut paraître conspirationniste ?
L'expression " excrétion vaccinale " désigne classiquement l'excrétion éventuelle d'un virus par une
personne fraîchement vaccinée contre ce virus ; ceci n'est valable que pour les vaccins à virus vivants
atténués (ROR, varicelle, rotavirus, grippe par pulvérisation nasale).
Aucun vaccin COVID-19 n'utilise cette formule. Par conséquent, il n'y a aucun risque qu'une personne
vaccinée transmette un virus vaccinal. Cependant, les vaccins COVID-19 à base d'ARNm sont les
premiers à être utilisés commercialement chez l'homme à l'échelle mondiale et aucune étude n'a été
menée concernant l'excrétion éventuelle du vaccin lui-même (nanoparticules lipidiques contenant
l'ARNm) de l'ARNm du vaccin ou du produit du vaccin, la protéine spike traduite par les cellules du
vacciné.
La vaccination anti- Covid a débuté en décembre 2020. Le premier témoignage publié d'excrétion
vaccinale que j'ai vu date de décembre 2021, celui du Dr Ray Sahelian [1] : il rapportait des cas de
collègues médicaux ou scientifiques ayant observé des symptômes proches de ceux des effets
indésirables du vaccin après avoir été en contact avec des personnes fraîchement vaccinées ; il
proposait une excrétion des produits du vaccin par la peau et les voies respiratoires et demandait des
études complémentaires.
Au début, ce type de témoignage ne me paraissait pas très crédible, mais ils se sont accumulés et en
octobre 2021 j'ai reçu un témoignage d'un groupe de soignants français : ils ont observé un accident
vasculaire cérébral chez un enfant de 7 ans sans facteur de risque et dont les parents avaient été
fraîchement vaccinés. Il existe des groupes Telegram répertoriant des témoignages de patients et de
médecins. Tous ces témoignages font état de symptômes ou d'affections signalés dans les bases de
données d'effets indésirables des vaccins COVD-19 : les effets indésirables des vaccins ARNm contre
la COVID-19 sont désormais reconnus par les agences réglementaires (voir les bases de données
VAERS et Eudravigilance, ainsi que l'ANSM, France).
Les vaccins sont tous basés sur la protéine spike qui a depuis été reconnue comme la principale
responsable de la pathogénicité du SRAS-CoV-2 [2,3,4,5,6]. Par conséquent, dans le cas où le vaccin
ou son produit (la spike) passerait du vacciné au non-vacciné, les effets indésirables du vaccin
devraient être retrouvés chez certaines personnes non vaccinées en contact avec des personnes
vaccinées. L'exploration des pathologies liées au vaccin dans les classes d'âge non vaccinées en contact
avec des personnes vaccinées pourrait donner des indications dans le sens d'une excrétion vaccinale
mais elle ne donne pas de résultats significatifs (non publié). Comme il y a plus de 400 pathologies
liées aux effets indésirables des vaccins dans les bases de données de déclaration de pharmacovigilance
(voir par exemple les données britanniques, les données de notification spontanée pour le vaccin Pfizer
en mai 2021 [7]), ce grand nombre dilue les signaux qui pourraient apparaître dans les groupes d'âge
non vaccinés.
En revanche, l'analyse des données européennes, israéliennes et américaines montre que pour le groupe
d'âge 0-14 ans non vacciné, la plupart des associations entre la mortalité et la vaccination chez l'adulte
sont positives : la surmortalité dans les groupes d'âge non vaccinés au début des campagnes de
vaccination pourrait s'expliquer par un phénomène de transmission du vaccin ou de ses produits. Ce
schéma de corrélations positives augmente de la semaine de la vaccination à la semaine 18 après la
vaccination, puis disparaît. Il indique des effets négatifs indirects de la vaccination des adultes sur la
mortalité des enfants âgés de 0 à 14 ans au cours des 18 premières semaines suivant la vaccination. [8]
Quelle est la plausibilité biologique de la transmission du vaccin ou de ses produits
du vacciné au non-vacciné ?
Pour répondre à cette question, il faut explorer la possibilité et les voies d'excrétion du vaccin ou de ses
produits et les voies de leur pénétration éventuelle.
En ce qui concerne le vaccin et ses produits, il peut s'agir de la transmission de spike circulant chez le
vacciné (sous forme libre ou incluse dans des exosomes ou vésicules extracellulaires - VE), de la
transmission de l'ARNm nu circulant ou encapsulé dans les nanoparticules lipidiques (LNP) complètes.
Il convient donc d'étudier la capacité des LNPs, de l'ARNm et de la spike vaccinale à être excrétés par
différentes voies possibles, puis la capacité des mêmes produits à pénétrer par différentes voies dans
l'organisme de personnes non vaccinées en contact étroit avec des personnes vaccinées.
L'excrétion des LNPs contenant de l'ARNm, l'excrétion de l'ARNm modifié codant pour la spike, et
l'excrétion de la spike produite par les vaccinés n'ont pas été étudiées dans la phase d'essai des vaccins,
contrairement aux recommandations des régulateurs concernant les thérapies géniques. Les études
pharmacocinétiques des nanoparticules en général n'ont pas exploré l'excrétion des transporteurs ou des
molécules transportées. Ce domaine devrait être exploré.
Les documents de Pfizer obtenus par FOIA [9] montrent que seule l'excrétion de certains composants
des LNP (ALC-0315 et ALC-0159) a été étudiée dans l'urine et les fèces de rats injectés par voie IM.
Réglementation concernant l'excrétion des thérapies géniques par les organismes de
réglementation.
Avant les vaccins à ARNm, il n'existait pas de réglementation des essais cliniques sur l'ARNm, alors
que les produits de thérapie génique font l'objet d'une réglementation stricte. Il est difficile de justifier
que les vaccins à ARNm ne soient pas considérés de la même manière que les thérapies géniques en ce
qui concerne cette réglementation, en effet la seule différence est qu'ils sont censés protéger contre une
maladie et non la guérir. Les thérapies géniques sont destinées à un petit nombre de personnes en
mauvaise santé, alors que les vaccins sont utilisés à grande échelle sur des personnes en bonne santé : il
serait donc judicieux de leur appliquer des règles plus strictes. Toutefois, la description des produits de
thérapie génique fournie par les agences de réglementation inclut de fait les vaccins à ARNm et à
adénovirus.
Le document de la FDA de 2015 sur les études d'excrétion des produits géniques [10] concerne les
thérapies géniques qui sont définies comme " tous les produits qui exercent leurs effets par
transcription et/ou traduction de matériel génétique transféré et/ou par intégration dans le génome de
l'hôte et qui sont administrés sous forme d'acides nucléiques, de virus ou de micro-organismes
génétiquement modifiés ", en ce sens les vaccins ARNm sont bien des produits de thérapie génique et
auraient dû être soumis à ces études d'excrétion.
Des études d'excrétion doivent être menées pour chaque VBGT (produits de thérapie génique à base de
virus ou de bactéries), d'abord chez l'animal mais aussi chez l'homme, surtout lorsqu'il existe un risque
de transmission à des personnes non traitées. Selon ce document, les études d'excrétion clinique ne sont
pas des études autonomes mais sont intégrées dans la conception d'un essai de sécurité ou d'efficacité.
Le terme "excrétion" fait référence à la libération de produits VBGT par le patient par l'une ou
l'ensemble des voies suivantes : matières fécales (fèces) ; sécrétions (urine, salive, fluides
nasopharyngés, etc.), ou à travers la peau (pustules, lésions, plaies).
Les directives du NIH [11] fournissent des principes de biosécurité spécifiquement pour les "
molécules d'acide nucléique synthétiques, y compris celles qui sont chimiquement ou autrement
modifiées mais qui peuvent s'apparier avec des molécules d'acide nucléique naturelles " ; il s'agit de
molécules de plus de 100 nucléotides ayant le potentiel d'être transcrites ou traduites. Ce document
d'avril 2019 porte sur les acides nucléiques synthétiques modifiés et non modifiés. Toute expérience
impliquant le transfert délibéré d'un acide nucléique à un humain doit être précédée de l'approbation du
comité de biosécurité institutionnel (ce qui est confirmé ici [12]), mais l'approbation n'a pas été donnée
en raison de l'autorisation d'urgence accordée aux vaccins à ARNm.
Sur la base d'un document de l'EMA sur l'excrétion des produits génétiques [13], les vaccins à ARNm
répondent à la définition des PGMT (médicaments de thérapie génique), mais leur désignation en tant
que "vaccin" leur a permis d'échapper aux exigences des essais cliniques pour les produits génétiques
qui concernent en particulier le potentiel d'excrétion, la biodistribution, la pharmacodynamique, la
génotoxicité, la mutagenèse insertionnelle (page 36 : Des études pharmacocinétiques doivent être
réalisées lorsqu'une protéine est excrétée dans la circulation sanguine). L'expression de la séquence
d'acide nucléique (sa traduction en protéine) doit également être étudiée (page 37). L'excrétion est
définie comme la dissémination du vecteur par les sécrétions et/ou les fèces et doit être abordée dans
des modèles animaux (page 30).
Ainsi, selon la réglementation des agences américaine et européenne, les vaccins à ARNm
correspondent à la définition des produits de thérapie génique et auraient dû faire l'objet d'études
d'excrétion par tous les fluides sécrétés (urine, salive, expectoration, fluides nasopharyngés, sperme,
lait maternel), les fèces et la peau (saine ou lésée). Ces études auraient dû concerner les nanoparticules
contenant l'ARNm, l'ARNm nu et le produit du vaccin après traduction (la protéine spike).
Un exemple d'étude d'excrétion correspondant à cette régulation des produits géniques se trouve
dans un rapport soumis à l'EMA pour autoriser un médicament destiné à traiter une maladie orpheline ;
il s'agit d'un produit à base de LNPs dont la composition est proche de celle des vaccins à ARNm. Ici
les LNPs contiennent du siRNA. La réglementation impose des études approfondies pour cette thérapie
génique, contrairement à celles des vaccins à ARNm qui sont similaires. Cependant, les études sur
l'excrétion de ces LNPs donnent peu d'informations. Chez l'animal, la radioactivité des LNPs se
retrouve dans les urines (50%) et dans les fèces (entre 10% et 24%). Chez l'homme, aucune étude avec
des LNPs radioactifs n'a été réalisée, mais les composants des LNPs sont retrouvés dans l'urine pour
moins de 1% des concentrations plasmatiques. On suppose que l'élimination se fait par les fèces mais
cela n'a pas été prouvé. Il n'y a pas eu d'études sur l'excrétion dans le lait ou d'autres fluides
corporels[14].
Référence à une éventuelle excrétion du vaccin dans les documents de Pfizer
Le protocole de l'essai de phase I/II/III de Pfizer sur les vaccins à ARNm COVID-19 (qui a débuté en
mai 2020) mentionne la possibilité de passage du produit étudié par inhalation ou contact cutané et de
passage par le sperme d'un homme exposé par inhalation ou contact cutané et de passage par le lait
maternel ; la possibilité d'une réaction indésirable au vaccin suite à ces expositions est également
mentionnée.[15] Les données de Pfizer indiquent clairement qu'une femme enceinte peut être exposée à
" l'intervention étudiée en raison d'une exposition environnementale. " L'exposition environnementale
peut se produire par "inhalation ou contact avec la peau". Voici quelques exemples d'exposition
environnementale pendant la grossesse : -Un membre de la famille ou un fournisseur de soins de santé
de sexe féminin signale qu'elle est enceinte après avoir été exposée à l'intervention étudiée par
inhalation ou par contact cutané. -Un membre de la famille ou un prestataire de soins de santé de sexe
masculin qui a été exposé à l'intervention étudiée par inhalation ou contact cutané expose ensuite sa
partenaire féminine avant ou autour de la période de conception. "Cela signifie clairement que tout
contact, y compris le contact sexuel avec une personne ayant reçu les vaccins, expose ceux qui n'ont
pas reçu les vaccins à "l'intervention", c'est-à-dire à l'ARNm. L'exposition pendant l'allaitement devait
également être immédiatement notifiée pendant l'essai : on suppose que l'investigateur craint qu'une
mère qui allaite puisse transmettre l'ARNm expérimental à son bébé si elle a reçu le vaccin directement
ou si elle est "exposée à l'intervention de l'étude par inhalation ou contact avec la peau."
Structure et fonction des vésicules extracellulaires (VEs) ou exosomes et des
nanoparticules lipidiques (LNPs)
Les vésicules extracellulaires naturelles (VE ou exosomes) sont générées par la plupart des cellules
vivantes, ce sont des protéolipides bicouches sphériques dont la taille varie de 20 à 4000 nm et elles
peuvent contenir diverses molécules (lipides, protéines et acides nucléiques, comme les ARN de
signalisation). Les VEs sont des transporteurs naturels dans le corps humain et sont impliquées dans les
communications intercellulaires, elles peuvent servir de transporteur pour différentes molécules qui
peuvent ainsi passer de cellule en cellule, entraînant une réponse marquée de la part de la cellule cible
[16]. Les LNPs synthétiques des vaccins ARNm ont la même structure que les exosomes naturels
qu'elles cherchent à imiter [17, 18]. Les exosomes produits naturellement peuvent transporter de
l'ARNm du vaccin ou de la spike, comme nous le verrons plus loin. Les LNPs ont la capacité (comme
les exosomes naturels) de fusionner avec les membranes cellulaires et de libérer leur chargement dans
le cytosol.
Les LNPs utilisés pour les vaccins à ARNm sont des systèmes lipidiques de taille nanométrique (moins
de 1 micromètre) composés de 2 ou plusieurs (généralement 4) lipides à des proportions variables. La
composition lipidique la plus typique utilisée pour les systèmes ARNm-LNP est constituée d'un lipide
cationique/ionisable, d'un "lipide auxiliaire" phospholipidique, de cholestérol et/ou d'un lipide associé
au poly(éthylène glycol) (PEG). Les LNPs peuvent être administrés par voie IM, sous-cutanée,
intradermique, intratrachéale, orale, ophtalmique et même topique. Les LNPs injectés par toutes ces
voies sont capables d'aboutir à la traduction de l'ARNm en protéine pendant plusieurs jours [19]. La
taille des LNPs dans les vaccins à ARNm COVID-19 se situerait entre 60 et 100 nm [20].
Le trafic de VEs naturelles est bidirectionnel pendant la grossesse (les VEs traversent la barrière
fœto-maternelle et les cellules utérines sécrètent constamment des exosomes) et les VEs peuvent être
utilisées pour délivrer des médicaments au fœtus pendant la grossesse [21].
Les VEs présentent un avantage potentiel pour une utilisation dans les thérapies vaccinales car
elles sont les transporteurs naturels d'antigènes du corps et peuvent circuler dans les fluides corporels
pour distribuer les antigènes même aux organes distaux[16].
On sait peu de choses sur la pharmacocinétique des vaccins à ARNm.
Les nanoparticules chez les animaux
Selon une étude réalisée par des chercheurs indépendants des fabricants de vaccins à ARNm,
chez la souris, les LNPs porteuses d'ARNm injectées par voie IM passent du site d'injection aux
ganglions lymphatiques puis à la circulation générale, s'accumulant principalement dans le foie et la
rate. Les LNPs passent d'abord dans la circulation lymphatique puis dans la circulation sanguine (les
LNPs de moins de 200 nm passent directement dans la lymphe tandis que celles de 200 à 500 nm sont
transportées dans la lymphe par les cellules dendritiques). Une injection directe involontaire dans un
vaisseau sanguin peut également se produire lors d'une injection IM [22].
Les nanoparticules chez l'homme
L'exposition du corps humain aux nanoparticules peut se produire accidentellement par inhalation,
contact avec la peau ou ingestion. En cas d'inhalation, les voies de transfert possibles des
nanoparticules sont la circulation sanguine (systémique), les vaisseaux lymphatiques, le tractus gastro-
intestinal et le système nerveux central et/ou périphérique [23].
L'excrétion des LNPs enrobées de PEG se fait principalement par les fèces et l'urine et
principalement par les fèces lorsqu'elles ont un diamètre > 80 nm. Les LNPs peuvent être excrétées par
la salive, la sueur et le lait maternel [24].
Les LNPs de taille <5nm sont rapidement excrétées par le rein. Les nanoparticules dont la taille
est comprise entre 5 et 200 nm ont tendance à avoir une circulation sanguine étendue. Les LNPs plus
grandes ont une circulation sanguine prolongée et une excrétion rénale faible. En raison de la taille des
LNPs, l'inhalation est la voie d'entrée la plus directe dans le système pulmonaire. L'exposition peut être
intentionnelle, comme dans le cas des nanoparticules de ciblage ou thérapeutiques, ou non
intentionnelle, par inhalation ou exposition cutanée, en raison du nombre croissant d'applications
industrielles des nanoparticules [25].
L'ARNm
Persistance de l'ARNm viral après une infection virale
L'ARN viral de certains virus persiste longtemps dans le cerveau, les yeux, les testicules : ceci a été
démontré pour le virus de la rougeole, le virus Ebola, Zika et Marburg. Le SRAS-CoV-2 persiste dans
les voies respiratoires et l'intestin. Des ARN viraux sont également détectés dans les sécrétions, le sang
ou les tissus. L'excrétion prolongée de ces ARN dans les voies respiratoires, les selles, la sueur, le
liquide conjonctival et l'urine est courante. Des études ont montré que l'ARN viral complet peut
persister à long terme. Cet ARN persistant peut être traduit en protéines même si aucun virus viable ne
peut être assemblé. Chez les patients qui développent plus tard un COVID long, l'ARN viral est
retrouvé dans le sang dans la phase aiguë de la maladie[26].
Sort de l'ARNm du vaccin
Des quantités énormes d'ARNm sont injectées par rapport à la circulation d'un virus lors d'une
infection naturelle : jusqu'à 10 à 7 fois plus, selon le professeur Jean-Michel Claverie [27].
L'ARNm du vaccin est présent dès le premier jour et persiste dans la circulation sanguine
pendant au moins 2 semaines après l'injection ; sa concentration commence à diminuer après 4 jours.
Cette durée de vie est beaucoup plus longue que ne le prétendaient les fabricants sur la base de brèves
études menées sur des rats. L'ARNm transporté est encapsulé dans les LNPs mais se retrouve dans le
plasma (c'est-à-dire non associé aux globules blancs). Cet ARNm est capable d'être traduit en protéine
spike dans les cellules et les tissus sensibles.[28] L'ARNm emballé dans les LNPs est capable de s'en
échapper et de former des vésicules extracellulaires qui le transportent vers d'autres cellules : ces
vésicules sont sécrétées après l'endocytose des LNPs chargés d'ARNm. Ces VEs protègent l'ARNm
pendant le transport et le distribuent intact aux cellules réceptrices, l'ARNm est fonctionnel et peut
alors être traduit en la protéine d'intérêt. La réponse inflammatoire est plus faible après une transfection
avec des VEs qu'avec des LNPs. Les voies d'absorption des VEs diffèrent de celles des LNPs et ne sont
pas susceptibles de déclencher la voie autophagique-lysosomique, car elles libèrent leur contenu dans le
cytoplasme sans vraisemblablement subir de piégeage lysosomal. De plus, en raison de leur petite
taille, les VEs peuvent échapper à une phagocytose rapide et transporter et délivrer couramment de
l'ARN dans la circulation, traversant l'endothélium vasculaire jusqu'aux cellules cibles[29].
La présence de VEs dans tous les biofluides est attestée. Elles peuvent contenir des acides
nucléiques. Dans la sueur, on trouve des VEs contenant des acides nucléiques provenant de bactéries,
de virus, de champignons de la peau mais aussi de cellules humaines. Ces VEs peuvent également
contenir des virus (hépatite C par exemple). On trouve des petits ARNm (20 à 200 pb) dans ces VEs de
la sueur, ils sont fonctionnels (peuvent être traduits), les ARN sont protégés des nucléases cutanées
dans les Ves [30].
A noter que l'ARN du vaccin comprend 4284 nucléotides (Pfizer) [31]. Il convient donc d'étudier la
possibilité que des ARN de cette taille soient excrétés par la sueur.
Les VEs peuvent contenir des molécules "signaux" telles que les miRNA. Il est possible que les
VEs contiennent des ARNm complets ; ceux-ci sont des médiateurs clés de la communication
intracellulaire. Les analyses d'ARN du sang et de la sueur sont corrélées : les VEs trouvés dans la sueur
reflètent la circulation des VEs dans le plasma. Des ARN nus sont également trouvés dans la sueur
(non encapsulés dans les VEs). Les miRNA sont sélectivement sélectionnés et enrichis dans les VEs de
la sueur à partir du sang et ne circulent pas passivement dans les fractions du sang ou de la sueur[32].
Une augmentation de la transpiration après le vaccin Covid a été constatée [33] et des personnes ayant
reçu le vaccin se sont plaintes d'une augmentation de la transpiration, notamment la nuit [34].
La possibilité d'exsudation de VEs à partir de la peau a été démontrée : Les kératinocytes sont
capables d'exsuder des VEs capables de transporter des miRNAs. Dans le psoriasis, les VEs excrétées
par les kératinocytes passent de cellule en cellule : de kératinocyte à kératinocyte voisin. Chez les
patients atteints de lichen planus (éruption inflammatoire), des VEs transportant des miARN sont
excrétées dans la salive[35].
Des nanoparticules sont naturellement présentes dans les expectorations [36] :des exosomes
contenant des ARN ont été isolés des expectorations de patients asthmatiques légers [37].
Passage de l'ARNm du vaccin dans le lait
De l'ARNm du vaccin est retrouvé dans le lait de 1/10 des femmes étudiées (4/40) la première
semaine après la vaccination avec le vaccin à ARNm (que ce soit après la dose 1 ou après la dose 2).
Les quantités peuvent atteindre 2ng/ml de lait. [38]. Cette quantité peut sembler faible par rapport aux
30 microgrammes d'ARNm injectés avec le vaccin, mais elle peut suffire à produire une quantité non
négligeable de spike. En effet, un nourrisson fait plusieurs tétées par jour, pour environ 240 à 360 ml
par jour et un total sur une semaine de 1680 à 2520ml dans la première semaine. Le nouveau-né, pesant
entre 2 et 5kg, pourrait donc être exposé à une dose de 5 µg d’ARNm dans sa première semaine. Cela
semble disproportionné comparativement aux 10µg injectés à des enfants de 5 à 11 ans qui pèsent
respectivement 18 à 35 kg environ [39]. La méthode utilisée dans cette dernière étude est plus sensible
que celle de Golan et al. qui n'ont pas trouvé d'ARNm dans le lait [40]. Cette même équipe avait
également exploré le passage de l'ARNm vaccinal dans le lait en recherchant indirectement le PEG
contenu dans les LNP. Le PEG a été recherché dans le lait de 13 femmes à différents moments après la
vaccination : La figure 1 de l'article montre la détection du PEG du vaccin dans le lait entre 24 heures
et une semaine après l'injection. Cependant, les auteurs ont conclu sans préciser que ces quantités
n'étaient pas significatives [41].
Une autre étude a cherché à savoir si l'ARNm du vaccin COVID-19 pouvait être détecté dans le
lait maternel exprimé de personnes allaitantes ayant reçu la vaccination dans les 6 mois suivant
l'accouchement. La présence de l'ARNm a été étudiée sous forme libre et encapsulée dans des VEs. Les
VEs ont été isolées par centrifugation du lait. L'ARN du vaccin a été trouvé dans les 48 heures suivant
la vaccination et à des concentrations plus élevées dans les VEs que dans le lait entier. La plus forte
concentration trouvée était de 17 pg/ml dans les VEs et la plus faible était de 1,3 pg/ml dans le lait
entier. La présence prioritaire de l'ARNm dans les VE et non dans le lait entier peut expliquer pourquoi
Golan et al. ne l'ont pas trouvé [42].
On sait depuis quelques années que l'ARNm encapsulé dans les VEs est protégé des sucs
gastriques et peut transfecter les cellules intestinales [43, 44]. Une étude récente de Melnik et Schmitz
confirme que les VEs du lait survivent aux conditions extrêmes du tractus gastro-intestinal, sont
internalisées par endocytose, sont biodisponibles et peuvent transfecter des cellules intestinales[45].
Passage transplacentaire des nanoparticules ?
Chez la souris, des LNPs du même type que celles utilisées dans les vaccins ARNm COVID-19
ont montré leur capacité à transfecter l'ARNm après injection dans une veine fœtale ou in utero [46].
Dans un essai d'immunisation des fœtus contre l'herpès néonatal chez des souris gravides par injection
de LNPs chargées d'ARNm à la mère, il n'est pas discuté la possibilité que le passage transplacentaire
des LNPs expliquerait aussi bien l'immunisation du fœtus que le passage des Ig induites chez la mère
[47]. Des études ont montré qu'il est très possible que des nanoparticules de taille comparable à celles
utilisées pour les vaccins à ARNm soient capables de passer par voie transplacentaire chez l'homme
[48,49].
L'administration de thérapies à base de LNPs pendant la grossesse présente des risques qui doivent être
étudiés. La détection du passage transplacentaire dépend de la sensibilité des méthodes de détection :
pour certains types de nanoparticules, une embryotoxicité a été observée alors qu'aucune absorption par
le fœtus n'a été observée ; cette absorption ne semble pas corrélée avec le type, la taille ou la charge
électrique de surface des nanoparticules. La translocation des LNP est susceptible de dépendre des
différents stades de la grossesse. Au cours du premier trimestre, la barrière placentaire est très épaisse
pour protéger l'embryon en développement et devient mince à terme lorsque de grandes quantités de
nutriments sont nécessaires pour soutenir la croissance du fœtus. Cependant, chez les animaux, le
transfert placentaire semble être plus élevé en début de grossesse. Il est nécessaire de développer des
modèles humains pour les études de transfert placentaire en début de grossesse. La comparaison avec
les études animales est essentielle, car le placenta est l'organe le plus spécifique à l'espèce [50,51]. Des
LNPs de 240 nm sont capables de traverser la barrière placentaire humaine [52].
Toutes ces publications soulignent la difficulté d'extrapoler les études animales à l'homme concernant
le passage transplacentaire des nanoparticules. D'après une revue de 2022 [53], les nanoparticules
peuvent transiter par les mécanismes ordinaires de transport transcellulaire placentaire tels que la
pinocytose, le transport actif, la diffusion facilitée et la diffusion passive. Les VEs à cargaison d'ARN
sont également capables de traverser la barrière placentaire humaine. Les LNPs enrobées de PEG
auraient une diffusion moindre à travers la barrière placentaire que les formulations à base de
liposomes, mais sont capables de délivrer une partie de leur cargaison au fœtus. [54]
Toutes ces données ne permettent pas d'exclure que les LNPs provenant de vaccins à ARNm
soient capables d'atteindre le fœtus d'une mère vaccinée pendant la grossesse.
Excrétion des LNPs dans le sperme ?
Je n'ai pas trouvé d'études concernant la possibilité de passage des LNPs dans le sperme ; cependant,
l'effet des nanoparticules sur la fertilité et la qualité du sperme a été largement étudié chez l'animal
[55]. La toxicité des nanoparticules sur la fonction reproductive masculine est bien établie, il a été
démontré que les nanoparticules d'or agissent uniquement en interagissant avec la surface des
spermatozoïdes mais ne les pénètrent pas. Aucune donnée n'est disponible sur l'éventuelle pénétration
des LNPs dans les spermatozoïdes.
Selon un document confidentiel de Pfizer obtenu par la FOIA [56] concernant des études
pharmacocinétiques chez le rat, les LNPs se concentrent dans les ovaires et dans une moindre mesure
dans les testicules.
Devenir de la protéine spike après traduction de l'ARNm
Un site d'information sponsorisé par le CDC, consulté le 21 juillet 2021, note que la durée de
vie de la protéine spike dans le sang est " inconnue et pourrait être de quelques semaines. "[57].
L'injection de LNPs contenant de l'ARNm modifié par la pseudouridine par voie IM, sous-cutanée et
intradermique entraîne la production de protéines au site d'injection, la durée de traduction active est de
6 à 10 jours chez la souris. L'injection intradermique produit une quantité initiale de protéines plus
faible mais sur une période de temps plus longue que la voie IM. Par la voie intradermique, la demi-vie
de production des protéines est la plus longue par rapport aux autres voies d'injection (IM, sous-
cutanée, IV, intrapéritonéale, intra-trachéale). Par voie IM, la majorité de la traduction cesse dans le
foie au jour 2 post-injection mais dure jusqu'à 8 jours dans les muscles [58].
Chez l'homme, la protéine spike pourrait persister longtemps chez les vaccinés, la surveillance
des effets indésirables du vaccin devrait donc être étendue [59]. La comparaison des concentrations de
spike atteintes pendant la maladie et après la vaccination montre que pendant l'infection sévère par
COVID-19, la concentration médiane observée est de 50 pg/ml avec des maximums à 1ng/ml. Au cours
d'une infection sévère à Covid, des concentrations allant jusqu'à 135 pg/ml de spike S1 peuvent être
détectées, le plus souvent entre 6 et 50 pg/ml. Après une vaccination avec un vaccin à ARNm, des
concentrations allant jusqu'à 150 pg/ml sont couramment observées, mais peuvent atteindre 10 ng/ml
chez les individus présentant une thrombocytopénie induite par le vaccin [60]. La même équipe [61]
montre également que la protéine spike persiste longtemps sous forme libre : la spike induite par le
vaccin circule dans le plasma dès J1 après la vaccination et jusqu'à 14 jours, le pic étant atteint à J5
avec 68 pg/mL de sous-unité S1 détectée ; la spike entière est détectée jusqu'à J15, avec un pic à 62
pg/mL. Après la deuxième dose, la spike libre n'est plus détectée car elle serait liée aux anticorps ;
l'étude ne détecte pas de complexes immuns anticorps-spike. Une autre équipe montre également
qu'après la vaccination avec l'ARNm, la protéine spike passe dans le sang, persiste pendant plus d'une
semaine et est complètement éliminée en 1 mois. L'augmentation de la concentration sanguine de spike
après la vaccination est rapide (1 à 3 jours). [62]
Selon une autopsie, la spike vaccinale est retrouvée jusqu'à trois semaines après l'injection dans
différents organes (cœur, cerveau, muscles, centres germinaux, ...) et notamment dans l'endothélium
des capillaires [63].
Exosomes circulants contenant la protéine spike
Après une infection par COVID-19, la spike circule sous forme d'exosomes (ou VEs). Les VEs
sont libérés par les cellules dans l'environnement extracellulaire dans des conditions normales et
pathologiques. Les VEs sont un outil important pour la communication intercellulaire, car elles servent
de navettes pour le transfert de protéines, de lipides et d'ARN biologiquement actifs. Les VEs peuvent
incorporer des protéines pathogènes et/ou des fragments d'ARN viral provenant de cellules infectées
pour transporter du matériel vers des cellules cibles, un événement qui joue un rôle important dans les
réponses aux infections virales. La protéine spike du SARS-CoV-2- ou les fragments dérivés étaient
clairement présents dans les VEs des patients COVID-19. Des fragments dérivés de la spike sont
présents dans les VEs de tous les patients COVID-19[64].
La Spike circule également dans les VEs après une vaccination par ARNm chez l'homme. Des
auteurs ont proposé qu'après l'internalisation des LNPs et la libération de l'ARNm, le tri et le trafic des
antigènes puissent induire la libération de VEs contenant la protéine S. Les événements présentés se
produiraient dans les surfaces apicales et/ou basolatérales des cellules polarisées (par exemple,
épithéliales). [65] En effet, la spike du vaccin est spontanément enveloppée dans des VEs : La
vaccination avec l'ARNm et la traduction de l'ARNm induit la production de VEs portant la spike et
circulant dans le sang jusqu'à 4 mois après la vaccination. L'injection de ces VEs à des souris induit la
synthèse d'anticorps anti-spike. [66]
La spike du vaccin a été trouvée dans les vésicules de kératinocytes du derme d'un patient
présentant des lésions cutanées 3 mois après la vaccination avec le vaccin Pfizer-BioNTech. Ce patient
avait une infection par le virus varicelle-zona. Une hypothèse plausible était que la stabilisation de
l'ARN par la substitution méthyl-pseudouridine à tous les nucléotides d'uridine du vaccin Pfizer
BNT162b2 pourrait entraîner une production à long terme de la spike codée à partir de n'importe quelle
cellule, affectant de façon persistante le microenvironnement du système immunitaire protecteur, y
compris la peau [67].
Toutes ces données indiquent que les LNPs vaccinales ou les VEs formées naturellement après
la vaccination pourraient contenir de l'ARNm ou de la spike et être présentes dans les fluides corporels.
Ces nanoparticules sont-elles capables de passer de ces fluides dans l'organisme de personnes non
vaccinées en contact avec des personnes fraîchement vaccinées ?
Capacité des LNP ou des vésicules extracellulaires naturelles (VE ou exosomes) et
de l'ARNm à pénétrer par différentes voies.
Utilisation de nanoparticules à des fins thérapeutiques par inhalation, voie transdermique, in
utero et par voie conjonctivale.
Dans une revue consacrée à la sécurité des nanoparticules dans les applications biomédicales,
on apprend que l'exposition aux LNPs peut se faire par ingestion, injection, inhalation et contact
cutané. Certaines expositions ne sont pas intentionnelles, comme l'inhalation pulmonaire de NPs
présentes dans l'environnement ou sur les sites de fabrication. [68]
Les nanosystèmes sont de plus en plus exploités pour l'administration topique et cutanée,
notamment les peptides thérapeutiques, les protéines, les vaccins, les fragments de gènes ou les
particules porteuses de médicaments [69]. Il a été démontré que l'administration intradermique
d'ARNm codant pour le facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF) entraîne l'expression
fonctionnelle de la protéine dans la peau, même en l'absence de nanoparticules lipidiques [70]. [70]
Selon Palmer et al [71], dans une formulation de nanoparticules lipidiques, les liposomes augmentent le
passage transdermique des molécules utilisées pour traiter les maladies de la peau. La pénétration
cutanée des siRNA a été démontrée sous la forme de nanocarriers, ces siARNs transfectent les cellules
et expriment le gène d'intérêt ciblé. Des nanocarriers ont été testés pour une utilisation en vaccination
transdermique [72].
Les VEs sont utilisées pour délivrer des thérapies autres que les vaccins : des études cliniques
sont en cours par voie locale (péridontite, ulcères, épidermolyse bulleuse) et par inhalation (essai en
cours contre la maladie d'Alzheimer) [73]. Les LNPs avec une bicouche lipidique sont capables de
passer la barrière cutanée et de transporter du matériel génétique. Ces particules peuvent pénétrer dans
la peau par les follicules pileux ou directement dans les kératinocytes en raison de leur similitude avec
les membranes cellulaires [74].
L'administration intranasale, orale, intraoculaire et sous-conjonctivale de VEs capables de
transporter des médicaments a été testée avec succès. L'administration intranasale représente la
deuxième voie la plus fréquemment rapportée. Elle est efficace pour transporter des médicaments dans
le système nerveux central et les poumons. La plupart des effets protecteurs ont été obtenus de manière
similaire pour l'administration intraveineuse et intranasale. L'administration orale a été décrite pour les
VEs du lait bovin dans un modèle de souris. Six heures après l'administration, les VEs étaient
localisées dans le foie, le cœur, la rate, les poumons et les reins. L'injection intraoculaire et sous-
conjonctivale de VEs dérivées de MSC (cellules souches) a permis de délivrer des VEs dans la rétine
dans un modèle de lapin de rétinopathie induite par le diabète. [75]
Les nanovésicules produites naturellement par les plantes sont morphologiquement et
fonctionnellement identiques à leurs analogues mammaliens. Une revue sur les nanovésicules végétales
rassemble les connaissances sur les mécanismes transdermiques, transmembranaires et de ciblage de
ces vésicules. Des expériences sur des souris ont montré qu'il est possible de délivrer de l'ARN dans
une tumeur cérébrale via ces nanovésicules introduites par voie intranasale. Ces nanovésicules seraient
également capables de transporter efficacement leur chargement à travers la peau et dans les cellules
cutanées. [76]
Les LNP sont un vecteur potentiel pour délivrer des molécules dans la chambre postérieure de
l'œil : elles ont démontré d'excellentes caractéristiques de perméation oculaire et des capacités
d'amélioration de la pénétration, tout en présentant une charge médicamenteuse élevée et des efficacités
de piégeage. [77]
Nanoparticules dans les essais de vaccination et de thérapie génique (LNPs contenant des acides
nucléiques) par voie respiratoire.
Les nanoparticules cargo d'acides nucléiques sont capables de transfecter les cellules des voies
respiratoires chez l'animal et l'homme par administration locale (instillation ou nébulisation). Le projet
DEFUSE [78], soumis par Eco Health Alliance en réponse à un appel à propositions de la DARPA,
porte sur l'administration transcutanée de vaccins chez l'animal à l'aide de nanoparticules. À des fins
thérapeutiques, la formulation des LNPs a été optimisée pour une pénétration pulmonaire par inhalation
et il a été vérifié que l'ARNm est efficacement traduit dans le poumon après nébulisation (testé sur des
souris) [79].
La voie intranasale a également été étudiée pour la vaccination avec des LNPs cargo d'ARNm
ainsi que pour la thérapie génique de la fibrose kystique avec des ARNm encapsulés dans des LNPs par
voie intranasale par instillation dans les narines des souris : l'ARNm transfectant les cellules nasales
exprime la protéine d'intérêt dans les cellules qui ne l'exprimaient pas à cause d'un défaut génétique.
[80]
Chez l'homme, des nanoparticules liposomales contenant de l'ADN administrées localement par
nébulisation ont transfecté des cellules des voies respiratoires. Un récent essai de phase 2b sur
l'administration de l'ADN du CFTR (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator) à l'aide d'un
système d'administration liposomal a montré qu'après des nébulisations mensuelles répétées pendant un
an, les groupes de patients atteints de mucoviscidose ont connu une stabilisation de la fonction
pulmonaire, tandis que le groupe placebo a connu un déclin[81].
Des essais cliniques pour la prévention de la grippe ont montré l'efficacité et la sécurité des
vaccins à ARNm inhalés : L'ARNm nu ou l'ARNm enveloppé dans des particules lipidiques
(notamment à base de PEG comme dans les vaccins ARNm anti-Covid), peut être inhalé sous forme
d'aérosol et transfecter les cellules épithéliales pulmonaires [82].L'administration in utero de
formulations de nanoparticules lipidiques contenant de l'ARNm peut être appliquée pour délivrer
l'ARNm à des fœtus de souris, avec pour conséquence l'expression de la protéine dans le foie, les
poumons et les intestins du fœtus [70].
Essai de LNPs pour une vaccination transcutanée
Dans une revue [72] sur la possibilité de vaccination transcutanée par LNPs, on apprend que la peau
humaine non endommagée est imperméable aux micro et nanoparticules mais il existe des preuves
d'une certaine pénétration cutanée dans les tissus viables (principalement dans le stratum spinosum de
la couche épidermique, mais aussi éventuellement dans le derme) pour les très petites particules (moins
de 10 nm). Lorsque l'on utilise des protocoles de pénétration de la peau intacte, il n'y a pas de preuve
concluante de la pénétration de la peau dans les tissus viables pour les particules d'une taille primaire
d'environ 20 nm et plus. Mais il n'y a pas d'informations appropriées pour la peau dont la fonction de
barrière est altérée, par exemple la peau atopique ou la peau brûlée par le soleil. Quelques données sont
disponibles sur la peau psoriasique. Il existe des preuves que certains effets mécaniques (par exemple,
la flexion) sur la peau peuvent avoir un effet sur la pénétration des nanoparticules.
Mais il a été montré que les nanoparticules s'accumulent dans les ouvertures folliculaires, les glandes
sébacées ou les plis cutanés. Une suspension aqueuse de nanoparticules ainsi qu'une formulation
d'hydrogel de ces particules, appliquée sur la peau d'oreille de porc in vitro, pénétrait profondément
dans les follicules pileux. Ces particules peuvent libérer différents composés encapsulés qui pénètrent
ensuite dans la peau.
Il existe des preuves dans la littérature que la voie trans-folliculaire peut être utilisée : l'application
topique de vecteurs d'expression plasmidiques nus sur la peau intacte de souris a induit des réponses
immunitaires spécifiques de l'antigène. Les réponses cellulaires et en anticorps spécifiques de l'Ag HBs
ont été induites dans le même ordre de grandeur que celles produites par l'injection i.m. du vaccin
polypeptidique recombinant de l'Ag HBs. En revanche, aucune réponse immunitaire n'a pu être induite
chez les souris nues :la présence de follicules pileux normaux était une condition préalable à l'induction
d'une réponse. Les particules avaient une taille d'environ 150 nm. Les LNPs des vaccins ARNm
mesurent entre 100 et 400 nm [22].
Un système qui a fait l'objet de tests cliniques par voie transdermqiue est le patch DermaVir
contre le VIH-1/sida. Il contient un vaccin à ADN plasmidique (ADNp) codant pour tous les principaux
antigènes du VIH-1 et pour la formation de particules de type viral). L'ADNp est formulé sous la forme
de nanoparticules de polyéthylèneimine mannosylées (80-400 nm) semblables à celles des agents
pathogènes. Cette étude a porté sur 12 personnes immunisées avec le vaccin : elles ont développé des
niveaux plus élevés et plus larges de cellules T CD8+ par rapport au placebo, bien qu'il n'ait eu aucun
effet sur le nombre de cellules T CD4+. [72]
L'ARN nu pourrait également être utilisé par passage cutané et par inhalation
Les oligonucléotides ARN peuvent pénétrer la peau intacte et conserver leur activité biologique, la
pénétration à travers la peau ne dépend pas de la taille de la molécule étudiée (12,5 à 29,3 kDA)
[83]. La faisabilité de l'ARN inhalé pour la transfection passive a également été démontrée dans un
certain nombre d'études. L'ARN inhalé peut conduire à la synthèse de protéine spike après transfection
et conduit ainsi à l'immunisation de l'individu. [84]
LNPs thérapeutiques et vaccinales dans la COVID-19
Étant donné que les LNPs vaccinales sont des VEs synthétiques, il n'est pas surprenant que des
thérapeutiques et des vaccins COVID avec des VEs naturelles servant de vecteurs soient en
expérimentation. La nébulisation de VEs pour une thérapie par inhalation a été testée pour la COVID-
19. Actuellement, plus de soixante essais cliniques sont en cours pour étudier les effets des CSM
(cellules souches mésenchymateuses) et des VEs (contenant ces CSM) chez les patients atteints de
COVID-19. Un essai clinique de phase 1 visant à évaluer la sécurité et l'efficacité des VEs inhalées
dérivées de CSM adipeuses allogéniques pour le traitement de la pneumonie COVID-19 a été achevé. 3
essais cliniques utilisent l'aérosol comme voie d'administration. En 2022, cette technique a montré son
efficacité pour la thérapie par nébulisation chez les patients atteints de COVID-19. [85]
Vaccins à exosomes naturels contre le SARS-CoV-2 : voie plantaire ou inhalation
Des vaccins à base de VEs porteuses d'ARNm ont été envisagés contre le SRAS-CoV-2 [86].
Des essais de vaccins injectés sous forme de VEs dans le coussinet plantaire de souris ont montré
l'induction d'anticorps contre le spike [87]. Des VEs vectrices du RBD (domaine de liaison) de la spike
sont capables de faire pénétrer par nébulisation et inhalation l'antigène dans les cellules pulmonaires de
souris et d'induire une réponse immune. Ce sont des particules proches des virus (VLP-Virus Like
Particles) obtenues naturellement à partie de cellules de poumon et qui transportent l'ARN de leur
cellule mère ainsi que différentes protéines exprimées à leur surface. Par inhalation également, les VEs
contenant de l'ARNm de la protéine spike sont capables d'immuniser des souris ou des primates non
humains contre le SARS-CoV-2 et les VEs naturelles sont plus efficaces que les VEs synthétiques [89].
Observations réalisées après la campagne massive de vaccination pouvant soutenir
l'excrétion du vaccin
Les scientifiques ont comparé des enfants non vaccinés vivant avec des parents non vaccinés
avec des enfants également non vaccinés mais vivant avec des parents vaccinés. Les enfants de parents
vaccinés ont des IgG anti-Covid dans le nez et la différence avec les enfants de parents non vaccinés est
significative. Les auteurs pensent que cela est dû à l'excrétion d'anticorps par les gouttelettes : ce qui
est transféré serait l'anticorps IgG lui-même dans les gouttelettes de salive. Mais il est possible que les
enfants développent des IgG intranasales parce que d'autres sous-produits du vaccin ou exosomes sont
excrétés par leurs parents vaccinés. Cela pourrait être dû aux nanoparticules lipidiques d'ARNm qui
pourraient être excrétées et transférées par la salive, par expectoration ou par la peau. Les enfants
développeraient une réaction immunitaire aux nanoparticules (ou sous-produits du vaccin) au lieu que
les IgG soient transférées directement par les parents aux enfants. Les anticorps recherchés sont les IgG
et IgA contre le RBD de la spike et pas contre la nucléocapside du virus, c'est dommage car les auteurs
ont développé les 2 types de test [91] : cela ne permet pas de distinguer les enfants qui auraient été
infectés naturellement par le virus (et auraient des anticorps anti-RBD et anti-N) des enfants qui
auraient développé des anticorps suite à la vaccination de leurs parents (et n'auraient que des anti-RBD
et pas d'anti-N car non induits par le vaccin).
Conclusion
Il existe de nombreux témoignages de personnes non vaccinées ayant présenté des symptômes
identiques aux effets indésirables du vaccin après avoir été en contact avec des personnes fraîchement
vaccinées. Une étude montre un excès de mortalité dans les classes d'âge non vaccinées au début des
campagnes de vaccination, qui pourrait s'expliquer par un phénomène de transmission du vaccin ou de
ses produits. Il est important de ne pas négliger ces témoignages car les études requises de
pharmacocinétique et notamment d'excrétion du vaccin et de ses produits n'ont pas été réalisées malgré
la réglementation en vigueur pour les thérapies géniques, qui incluent les vaccins à ARNm selon la
définition de ces produits géniques. De plus, le doute sur la possible transmission du vaccin crée un
climat malsain de suspicion des non-vaccinés envers les vaccinés : une clarification serait donc la
bienvenue. Les vaccins sont tous basés sur la protéine spike, reconnue depuis comme la principale
responsable de la pathogénicité du virus SRAS-CoV-2 : si la transmission du vaccin ou du spike est
possible, il est logique de retrouver les effets indésirables du vaccin chez des personnes non vaccinées
en contact avec des personnes vaccinées.
On sait peu de choses sur la pharmacocinétique du vaccin. Les LNPs du vaccin sont très
similaires aux VEs naturels ou exosomes, dont les scientifiques ont essayé d'imiter la structure et la
fonction le plus fidèlement possible. D'après le peu d'études effectuées par les fabricants et des
chercheurs indépendants, les LNPs des vaccins ARNm circulent dans le sang et s'accumulent dans la
rate et le foie chez souris (et dans une moindre mesure dans de nombreux organes dont les ovaires et
les testicules, la moelle osseuse,...). La traduction en protéine spike persiste 6 à 10 jours chez la souris
au site d'injection et 8 jours dans les muscles.
La voie d'excrétion des LNPs varie en fonction de leur taille, dans le cas des LNP de vaccins ARNm
l'excrétion devrait se faire principalement par les fèces mais aussi par l'urine. Les résultats quantitatifs
de ces études suggèrent que d'autres voies d'excrétion que les fèces et l'urine devraient être explorées.
Des études antérieures aux vaccins à ARNm suggèrent que l'excrétion des VEs est possible par la
salive, la sueur et le lait maternel.
Des études ont montré qu'il est très possible que des nanoparticules de taille comparable à celles
utilisées pour les vaccins à ARNm soient capables de passage transplacentaire chez l'homme.
Les nanoparticules (VEs) sont naturellement présentes dans tous les fluides corporels (y compris les
expectorations, la salive et la sueur) et dans les kératinocytes et peuvent transporter des acides
nucléiques qui sont ainsi protégés des nucléases. Certains types d'ARN (miRNA) sont sélectivement
sélectionnés et enrichis dans les VEs de la sueur à partir du sang.
Aucune étude n'a été trouvée concernant la possibilité de passage des LNPs dans le sperme ; étant
donnée la biodistribution dans tous les organes et fluides, un tel passage est a priori possible et devrait
être exploré.
L'ARN viral de nombreux virus est présent dans le sang, les sécrétions et les tissus. L'ARNm
des vaccins est injecté en quantités plusieurs fois supérieures à l'ARN viral produit lors de l'infection
naturelle. Cet ARNm est retrouvé dans le sang dès le premier jour après l'injection et persiste jusqu'à 15
jours, il est capable de s'échapper des LNPs et d'être encapsulé dans des VEs, il est fonctionnel et peut
être traduit en protéine. L'ARNm du vaccin nu ou encapsulé dans les VEs se retrouve dans le lait
maternel dès la première semaine après l'injection ; il est protégé des sucs gastriques et peut transfecter
les cellules néonatales. L'ARN incorporé dans les VEs ou même nu est capable de transfecter des
cellules par inhalation ou passage transdermique. L'administration intranasale, orale, transdermique
intraoculaire et sous-conjonctivale de VEs porteuses de médicaments a été testée : Les LNPs peuvent
être administrées par voie cutanée, intranasale, intraconjonctivale et par inhalation ; des expériences ont
montré que l'ARNm inclus dans ces LNPs est capable de transfecter des cellules. Des essais de
vaccination contre la COVID par inhalation de VEs contenant de l'ARNm ou de la spike ont donné des
résultats positifs chez les souris et les primates non humains. Les VEs naturelles sont plus efficaces que
les VEs synthétiques.
La protéine spike traduite à partir de l'ARNm du vaccin persiste pendant des mois en grandes
quantités chez les vaccinés ; on la trouve sous forme libre dans le plasma et encapsulée dans les VEs
qui se forment spontanément à partir des cellules où elle a été produite. Ces VEs peuvent délivrer leur
cargaison à différents types de cellules, en particulier aux cellules fœtales des mères vaccinées. La
spike peut être trouvé dans les kératinocytes de la peau.
Spécifiquement contre les coronavirus, des essais de thérapie génique et de vaccination
(notamment avec des ARNm) ont montré la possibilité de transfecter des cellules par voie transcutanée,
nasale et par nébulisation à partir de LNPs et même d'ARNm nus. Des exosomes vecteurs de RBD
(domaine de liaison) de la spike ou d'ARNm ont été testés par inhalation chez l'animal pour une
immunisation anti-COVID-19.
Toutes ces études montrent que les VEs porteuses d'ARNm et de spike pourraient donc être
excrétées par différents fluides corporels et pourraient pénétrer par voie transcutanée ou par inhalation
chez des individus non vaccinés (ainsi que par le lait maternel chez les nourrissons et par passage
transplacentaire chez les fœtus et pourquoi pas par le sperme). L'ARNm nu pourrait également être
excrété et pénétrer.
Les vaccins à ARNm (et adénovirus) correspondent exactement à la définition de la thérapie
génique donnée par les agences sanitaires (FDA, NIH et EMA). Selon les réglementations de ces
agences, ces produits devraient faire l'objet d'études pharmacocinétiques supplémentaires (en
particulier des études d'excrétion) de toute urgence au fur et à mesure que la généralisation de la
technologie ARNm semble vouloir s'imposer. En effet, Sanofi lance l'essai clinique du premier
candidat vaccin contre la grippe saisonnière à base d'ARNm [92] et Moderna lance l'essai de phase 3 du
vaccin contre la grippe à base d'ARNm [93]. Pour ces vaccins anti-grippaux, l'autorisation d'urgence ne
devrait pas pouvoir s'appliquer et l'obligation de ces études supplémentaires ne devrait pas être
outrepassée.
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