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Neurolinguistique générale

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  • Service de Recherche Pédagogique SRP Inc

Abstract

La Neurolinguistique Générale est le domaine de recherche qui émerge naturellement de la Sémantique Générale définie par Alfred Korzybski lorsque la barrière mentale due à la certitude injustifiée que la réalité physique ne peut pas être confirmée avec certitude et ne peut pas être comprise objectivement est levée, tel que Korzybski en fit l'hypothèse. En relation avec les découvertes faites par Donald Hebb, Ivan Pavlov et Paul Chauchard, cette discipline a pour objectif d'expliquer comment le mode de pensée conceptuelle qui émerge naturellement de la maîtrise d'un langage articulé permet de décrire et comprendre le monde extérieur observé via nos perceptions sensorielles et permet ensuite de le mesurer via le mode de pensée mathématique qui émerge des généralisations permises par ce même mode de pensée conceptuelle.
Neurolinguistique générale
(Mécanique de la pensée conceptuelle)
André Michaud
Service de Recherche Pédagogique
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La Neurolinguistique Générale est le domaine de
recherche qui émerge naturellement de la
Sémantique Générale définie par Alfred Korzybski
lorsque la barrière mentale due à la certitude
injustifiée que la réalité physique ne peut pas être
confirmée avec certitude et ne peut pas être comprise
objectivement est levée, tel que Korzybski en fit
l'hypothèse.
En relation avec les découvertes faites par Donald
Hebb, Ivan Pavlov et Paul Chauchard, cette
discipline a pour objectif d'expliquer comment le
mode de pensée conceptuelle qui émerge
naturellement de la maîtrise d'un langage articulé
permet de décrire et comprendre le monde extérieur
observé via nos perceptions sensorielles et permet
ensuite de le mesurer via le mode de pensée
mathématique qui émerge des généralisations
permises par ce même mode de pensée conceptuelle.
Neurolinguistique
générale
Aussi disponible en
anglais, espagnol et
allemand
ÉDITIONS UNIVERSITAIRES EUROPÉENNES
Intégration en une monographie finale des cinq articles du projet
Neurolinguistique générale
ATTENTION: Soyez très prudent si vous décidez d'acheter cet ouvrage de référence.
Assurez-vous d'obtenir le livre ayant le ISBN 978-620-3-43809-3. Toute autre version
française de cet ouvrage serait le fruit de traductions automatiques non autorisées et non
vérifiées qui ne garantissent pas la conformité avec la terminologie scientifique et les
citations originales dans les langues des sources formelles de cette synthèse ni avec
l'analyse de l'auteur. Les seules versions autorisées des 5 chapitres sont celles produites
dans la version ci-haut en conformité avec les articles formellement publiées en anglais.
Pour la présentation du livre, les versions autorisées de la Table des matières, de l'Avant-
propos ainsi que de l'Épilogue sont fournis ci-après.
Disponible sur Amazon et autres sites.
" La pensée est une symphonie
dont les notes sont des mots "
Table des matières
AVANT-PROPOS ......................................................................................................... 9
L'étude de cas ........................................................................................................ 14
Notre culture .......................................................................................................... 17
D’où sont venues les connaissances ...................................................................... 19
Le choix ................................................................................................................. 22
Les conséquences .................................................................................................. 25
1. NEUROLINGUISTIQUE GÉNÉRALE................................................................ 31
1.1. Introduction ................................................................................................... 31
1.2. La Sémantique Générale ............................................................................... 36
1.3. Égocentrisme versus altruisme...................................................................... 37
1.4. Les origines de l'égocentrisme et de l'altruisme ............................................ 40
1.5. Codes de valeurs ........................................................................................... 47
1.6. L'approche de Korzybski .............................................................................. 48
1.7. Alfred Korzybski, 1921 ................................................................................ 51
1.8. Égocentrisme/altruisme collectif .................................................................. 53
1.9. Conscience sociale ........................................................................................ 61
1.10. Le problème de la certitude ......................................................................... 65
1.11. Bref aperçu du processus de compréhension .............................................. 69
1.12. Conclusion .................................................................................................. 75
2. LA MÉCANIQUE DE LA PENSÉE CONCEPTUELLE .................................... 81
2.1. Introduction ................................................................................................... 81
2.2. Survol du processus de la pensée conceptuelle ............................................. 91
2.3. L'amygdale .................................................................................................... 96
2.4. Le mécanisme de l'attention .......................................................................... 99
2.4.1. L'automaticité du traitement des ensembles d'éléments ........................... 101
2.4.2. Infrastructure d'indexation Associative par Inclusion .............................. 102
2.5. Les zones verbales du néocortex ................................................................. 104
2.6. L'hippocampe .............................................................................................. 108
2.7. L'origine et la fonction des émotions .......................................................... 110
2.8. La fonction du langage articulé ................................................................... 113
2.9. Perception subjective de la réalité physique ................................................ 117
2.10. Perception objective de la réalité au niveau personnel .............................. 119
2.11. Perception objective de la réalité au niveau collectif ................................ 121
2.12. La capacité de généralisation .................................................................... 123
2.13. Généralisation par contexte ....................................................................... 125
2.14. Les objets et leurs caractéristiques ............................................................ 127
2.15. Représentation verbale d'objets et processus observés ou idéalisés .......... 128
2.16. La fonction des adjectifs ............................................................................ 128
2.17. La fonction des noms ................................................................................ 130
2.18. La fonction des verbes ............................................................................... 131
2.19. La fonction des Adverbes .......................................................................... 132
2.20. La fonction des inclusions dans les phrases .............................................. 133
2.21. Communication verbale, orale ou écrite .................................................... 134
2.22. Un nom spécifique est une étiquette spécifique de premier niveau
identifiant un objet unique ......................................................................... 135
2.23. Hiérarchies d'étiquettes généralisatrices .................................................... 136
2.24. Deux sortes d'étiquettes : Premier niveau et généralisations ..................... 138
2.25. Quelles sont les implications ? .................................................................. 139
2.26. Cogitation et conversations par corrélation de généralisations ................. 144
2.27. Le mode de pensée mathématique ............................................................. 148
2.28. Conclusion ................................................................................................. 160
3. RELATION ENTRE LA CAPACITÉ DE COMPRÉHENSION ET LES
ZONES VERBALES DU NÉOCORTEX ......................................................... 163
3.1. Introduction .................................................................................................. 163
3.2. Relation entre intelligence et facilité d'expression ....................................... 166
3.3. Le niveau d'intelligence peut être contrôlé ................................................... 169
3.4. Le néocortex humain .................................................................................... 169
3.4.1 La fonction de chaque hémisphère…………………………….......... 177
3.4.2 Asymétrie fonctionnelle……………………………………….. ........ 178
3.4.3 Structure de l'hémisphère verbal………………………………. ........ 182
3.5. Les réseaux de neurones artificiels ............................................................... 185
3.6. Acquisition du langage dans la petite enfance ............................................. 188
3.7. Les premiers mots significatifs ..................................................................... 192
3.8. L'émergence de la capacité de généralisation ............................................... 192
3.9. La structure interne du néocortex humain .................................................... 196
3.10. Perception initiale automatique de cohérence et resoumission .................. 198
3.11. La remise en question ................................................................................. 200
3.12. Prise de contrôle du processus de resoumission ......................................... 207
3.13. Raisonnement par perception de cohérences .............................................. 211
3.13.1. Définition d'une cohérence perçue par corrélation ......................... 211
3.13.2. Définition du cadre de référence d'un ensemble d'éléments à
considérer ........................................................................................... 212
3.13.3. Méthode de raisonnement par perception de cohérences ............... 212
3.13.4. Preuve par démonstration de la validité de cette méthode .............. 213
3.14. Conclusion .................................................................................................. 214
4. INTELLIGENCE ET APPRENTISSAGE PRÉCOCE DE LA LECTURE .... 217
4.1. Avant-propos ................................................................................................ 217
4.2. Introduction .................................................................................................. 218
4.3. Évolution historique ..................................................................................... 220
4.4. L'état de la littératie dans le monde .............................................................. 226
4.5. Relation possible entre un apprentissage trop tardif du langage articulé et
le TDAH ....................................................................................................... 229
4.6. Conclusion .................................................................................................... 232
5. ANALYSE CRITIQUE D'UN RAPPORT D'ENQUÊTE DE TERRAIN
SUR LES DIAGNOSTICS DE TDAH .............................................................. 233
5.1. Introduction ................................................................................................... 233
5.2. TDAH, les origines du concept et ses fondements ....................................... 235
5.3. Les effets connus des psychostimulants ....................................................... 236
5.4. Pression du milieu scolaire pour diagnostiquer et médicamenter ................. 237
5.5. Causes sous-jacentes possibles ..................................................................... 239
5.6. Perspective historique ................................................................................... 240
5.7. Conclusion .................................................................................................... 244
6. ÉPILOGUE ............................................................................................................ 247
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................... 251
Avant-propos
La Neurolinguistique Générale est censée correspondre à la révision majeure de la
Sémantique Générale qu'Alfred Korzybski a mentionnée à de nombreuses reprises
comme devant se produire dans les 25 ans suivant sa disparition (1950), et qui en émerge
naturellement lorsque la barrière mentale due à la certitude injustifiée que la réalité
physique ne peut pas être confirmée avec certitude et ne peut pas être comprise
objectivement est levée.
Il est intéressant de noter que l'analyse menant à cette révision particulière a débuté
dans les années 1970, c'est-à-dire dans le délai prévu par Korzybski, même si elle n'a pu
être pleinement documentée et reliée à l'ensemble des références formelles requises que
beaucoup plus tard, en raison du temps qu'il a fallu pour identifier, localiser et corréler
chaque élément majeur de la solution pour aboutir à la présente synthèse.
Une description sommaire de la neurolinguistique générale suivie d'une description
sommaire de la sémantique générale qu'elle est censée améliorer sera fournie au
Chapitre 1, suivie d'une analyse sommaire de l'influence de la motivation des membres
de l'élite d'une société sur l'état des structures de cette société; une motivation alimentée
de manière surprenante principalement par les réactions de défense génétiquement
programmées chez les humains lorsqu'ils se sentent insécures quant à leur propre capacité
à survivre dans leur environnement ce qui comprend aussi bien sûr leur environnement
social ce qui a été déterminant dans l'établissement des structures sociales à travers
l'histoire.
Certaines structures sociales n'ont pas toujours évolué au fil de l'histoire pour s'adapter
correctement aux besoins changeants des populations qu'elles encadrent et finissent
quelquefois par rendre lourdement insécures de larges segments de ces populations.
Mais pour que ces structures sociales devenues inappropriées soient éventuellement
modifiées de telle sorte que le sentiment d'insécurité qui en résulte diminue pour ces
populations, il faut bien sûr que le niveau de conscience sociale des décideurs issus de
l'élite de ces sociétés soit suffisant pour qu'ils soient conscients des avantages pour eux-
mêmes qu'il y a à adapter ces structures. La relation entre la conscience sociale et la
motivation des individus sera mise en perspective à la Section 1.4.
Mais étant donné qu'un tel niveau de conscience sociale ne semble se développer
naturellement que chez les personnes qui subissent les effets négatifs de structures
sociales inadéquates et que la plupart des membres de l'élite sont généralement protégés
par leur statut et leurs moyens financiers de ces effets négatifs, un autre moyen doit être
utilisé pour activer un niveau de conscience sociale suffisant chez l'élite pour que ces
changements se concrétisent si ce niveau ne semble pas suffisant pour que des
changements soient mis en œuvre.
Or, il est remarqué que les structures sociales évoluent plus facilement dans les
sociétés dans lesquelles le système d'éducation procure une large base de connaissances
générales à sa population. Il semblerait donc que pour favoriser cette évolution dans les
sociétés elle est plus lente, il suffirait d'encourager l'orientation des programmes
d'éducation de ces sociétés vers un tel enseignement d'une base de connaissances
générales plus larges.
L'élection de décideurs motivés à améliorer les structures sociales n'est pas rare dans
les sociétés un tel enseignement est prodigué, mais dans les sociétés un tel
enseignement n'est pas la norme, peu de tels décideurs sont élus et les structures sociales
de ces sociétés évoluent très peu.
C'est une solution à ce problème que Korzybski tenta sans succès de faire accepter par
l'élite de son pays dans la première moitié du vingtième siècle. Une analyse sommaire des
causes de cette résistance historique de la communauté académique à l'introduction de ce
nouveau paradigme de nature ontologique, qui auraient pu contribuer à une évolution
positive des structures sociales sera exposée (voir Section 1.10), soit une résistance
irréductible illustrée et confirmée par une étude de cas de 25 ans d'une société qui
enseignait historiquement une telle base élargie de connaissances, mais qui abandonna cet
enseignement dans la deuxième moitié du vingtième siècle, avec des conséquences
désastreuses.
Soit une société dont l'élite éducative inspirée des méthodes d'enseignement d'Europe
continentale disposait de l'ensemble des connaissances nécessaires pour résoudre ce type
de problèmes, mais que l'élite universitaire, d'où émergeaient les décideurs politiques de
cette société, issue d'un système universitaire d'inspiration anglo-saxonne, orientée plutôt
vers un besoin de progrès économie immédiat, força à la retraite dans les années 1960
pour ensuite demeurer sourde et aveugle à toute tentative visant à l'amener à prêter
attention.
La relation entre l’étendue de la base nérale de connaissances des individus et
l’étendue du niveau de conscience sociale qui en résulte sera mise en perspective.
Enfin, un aperçu sommaire sera présenté du processus de compréhension compris par
Korzybski, qui émerge de l'utilisation du langage articulé, support de la pensée
conceptuelle, qui s'établit dans des zones spécialisées du réseau neuronal multicouche du
néocortex, dont la compréhension et l'utilisation adéquate favorisent l'acquisition de
connaissances objectives à propos de la réalité physique.
Cet ouvrage reproduit et propose en un seul texte intégré et finalisé une série de cinq
articles qui furent formellement publiés dans divers journaux scientifiques, quatre
desquels ayant également été republiés sur invitation en versions augmentées dans une
collection spécialisée de compilations d'articles sélectionnés dans l'offre globale, que les
éditeurs jugent suffisamment dignes d'attention pour être mis à disposition plus
immédiate des étudiants et des chercheurs.
Ces articles synthétisent les recherches convergentes menées au cours du siècle dernier
dans plusieurs pays par des chercheurs dont les conclusions ont été publiées dans diverses
langues européennes, et qui ont maintenant été corrélées pour être mises à la disposition
de la communauté formelle, concernant les découvertes successives qui ont été faites au
cours du XXe siècle à propos du rôle joué par les zones verbales du néocortex dans
l'établissement de la pensée conceptuelle.
Très peu de membres de la communauté internationale sont conscients du fait que,
dans la première moitié du XXe siècle, les recherches de pointe menées en Europe dans
de nombreux domaines n'étaient officiellement publiées que dans des langues autres que
l'anglais. Lorsque l'anglais est devenu la langue de publication officielle standard au
milieu du 20e siècle, un certain nombre de ces articles de pointe ont été traduits en
anglais pour être mis à la disposition de la communauté internationale, mais pas tous, loin
s'en faut, notamment en physique fondamentale et dans les sciences de l'éducation. C'est
une situation à laquelle s'attaquent actuellement, du moins dans le domaine de la
physique fondamentale, des institutions telles que l'Institut Minkowski de Montréal.
Dans l'ensemble des ouvrages non traduits, certains concernaient des découvertes
importantes qui n'ont malheureusement pas été mises à la disposition de la communauté
internationale en version anglaise, et rapidement dans les années 1950, l'opinion générale
tendant vers l'idée que ce qui n'avait pas été traduit ne devait pas être suffisamment
important pour l'être, et même certains ouvrages d'importance critique pour l'éducation
cessèrent d'être consultés, les nouvelles générations de chercheurs de tous les pays
n'ayant dorénavant confiance qu'aux ouvrages publiés en anglais, ou traduits de l'anglais.
Cette question sera abordée plus concrètement dans l'Épilogue de cet ouvrage, avec un
exemple concret, preuve à l'appui, des dommages qui en ont résulté dans un cas bien
particulier.
Les lecteurs observeront donc que de nombreuses sources formelles citées sont en
français ou en allemand, simplement parce qu'elles appartiennent à l'ensemble négligé
des publications formelles de pointe qui n'ont pas été traduites en anglais, ce qui explique
qu'elles n'ont jamais été mentionnées dans les publications formelles de langue anglaise.
L'ensemble des références aux publications officielles liées à ces travaux de recherche
convergents est désormais mis à la disposition de la communauté dans ces articles et est
regroupé dans la section Bibliographie de cette monographie.
Outre le Chapitre 1 déjà sommairement présenté, le Chapitre 2 présente une synthèse
de la manière dont les découvertes convergentes faites par des chercheurs de pointe du
XXe siècle permettent d’expliquer la mécanique de la pensée conceptuelle.
Ce Chapitre résume les derniers développements dans la compréhension de la façon
dont le cerveau traite l’information par corrélations d’ensembles de données, et de la
manière dont nos trois modes de pensée sont interreliés, soit : 1) le mode de pensée non
verbal par association d'images provenant de nos perceptions sensorielles directes,
nommé le premier système de signalisation par Pavlov; 2) le mode de pensée verbale par
association de mots qui généralise les perceptions du premier système, nommé le second
système de signalisation par Pavlov; 3) et le mode de pensée mathématique par
association de concepts géométriques et mathématiques idéalisés émergeant du second
système, nommé le troisième système de signalisation.
Le Chapitre 3 décrit sommairement comment les découvertes de Donald Hebb à
propos de la manière dont les réseaux neuronaux multicouches du néocortex traitent et
stockent les informations peuvent expliquer la relation entre nos perceptions sensorielles
et les mots des langages articulés que nous utilisons pour les décrire et les comprendre.
Les découvertes faites par Paul Chauchard de la relation entre le niveau d'intelligence
atteint par les individus et la densité du réseau synaptique d'interconnexions établi
pendant la petite enfance dans les aires verbales du néocortex seront mises en relation
avec les découvertes de Hebb.
La mécanique de corrélation automatique du réseau neuronal multicouche du
néocortex, qui permet la capacité de généralisation découverte par Ivan Pavlov comme
étant due à l'utilisation de langages articulés, sera mise en relation avec la méthode de
raisonnement définie par Alfred Korzybski, ce qui expliquera pourquoi cette méthode est
si efficace pour aider à établir une compréhension plus claire de notre environnement.
Enfin, le mode de raisonnement par perception de cohérences successives découvert par
Korzybski sera clarifié à la lumière des découvertes de Pavlov, Hebb et Chauchard.
Le Chapitre 4 décrit la relation entre le niveau d’intelligence atteint par les individus
et l’âge auquel ils atteignent le niveau d'autonomie en lecture, ce qui met clairement en
perspective comment et pourquoi chaque enfant doit être guidé le plus tôt possible vers
l'atteinte d'une maîtrise autonome de tous les aspects du langage articulé afin d’assurer sa
scolarisation enthousiaste et facile, soit une maitrise de la lecture ayant pour
conséquence, lorsque correctement enseignée, le développement parallèle de l'ensemble
des autres habiletés verbales. La possibilité d'une relation entre un retard dans la maîtrise
du langage articulé et le TDA/TDAH est également analysée.
Enfin, le Chapitre 5 présente l'analyse critique d'un rapport de recherche de terrain sur
les TDA et TDAH, réalisé indépendamment mais simultanément à l'étude sociologique
qui établit le cadre de référence de la présente étude de cas, soit une étude de terrain
menée dans les écoles primaires d'une grande ville de la province de Québec et dont les
conclusions ont également été constamment ignorées pendant plus de 20 ans plus de 25
ans dans le cas de la nécessité d'un apprentissage précoce de toutes les compétences
linguistiques malgré d'innombrables tentatives au cours de ces périodes pour déclencher
un débat public impliquant notre élite par contact direct avec toute personne de cette élite
éducative et politique qui semblait montrer le moindre intérêt pour ces questions selon
leurs opinions exprimées dans les médias bien au delà d'un millier de personnes au
cours de l'étude, mais qui n'ont suscité aucune réponse , ce qui confirme hors de tout
doute la conclusion de Korzybski quant à la résistance historique des communautés
académiques à l'introduction de nouveaux paradigmes possiblement ontologiques dont
pourraient bénéficier les sociétés.
À la connaissance de l'auteur, cette étude de terrain a été la première et la seule étude
de ce type jamais réalisée au Canada concernant les causes réelles du diagnostic du TDA
et du TDAH chez les jeunes enfants pendant leurs premières années de scolarité. Cette
étude de terrain a été publiée en 1999, soit la même année que l'étude sociologique menée
en parallèle. L'analyse critique de ce rapport de recherche de terrain de Cohen et al. a été
rendue publique de manière informelle quelques années après la publication du rapport et
a été formellement publiée en 2016.
Un certain chevauchement des descriptions sera observé entre les cinq chapitres, mais
comme chaque chapitre reproduit principalement le contenu d'un article publié
séparément, il a été choisi de ne pas réduire ces chevauchements afin de ne pas interférer
avec les lignes de raisonnement spécifiques que chaque article était censé mettre en
évidence. Cela permet aux cinq chapitres, désormais davantage clarifiés et intégrés, de
demeurer indépendants les uns des autres, de sorte qu'ils peuvent être lus dans n'importe
quel ordre sans préjudice.
L'étude de cas
Le cas qui est à l’origine de ce projet de synthèse est l’évolution du système
d’éducation dans la communauté canadienne-française de la province de Québec, ma
communauté, des années 1950 à 2022, année de publication de la présente monographie,
c’est-à-dire une évolution rétrograde qui a dégra l’un des meilleurs systèmes
d’éducation au monde, historiquement fondé sur les meilleures pratiques des systèmes
éducatifs d’Europe continentale, directement inspiré des connaissances et des recherches
issues du système universitaire français de l’époque, jusqu'à son état lamentable actuel.
Jusqu'au milieu des années 1960, tous les enfants de la province apprenaient à lire
jusqu'à l'autonomie dès la première année du primaire. J'en sais quelque chose car j'ai
encore le livre que j'ai eu en prix de fin de première année en 1950 parce que j'avais
appris à lire à temps. Ceux qui ne lisaient pas de manière autonome à la fin de la première
année devaient y réussir avant d'entrer en deuxième année.
Tous les élèves qui terminaient leurs études secondaires avaient reçu une base de
connaissances générales relativement étendue en physique, chimie, biologie, littérature
classique et philosophie et avaient eu l'occasion d'étudier l'histoire et la littérature de
notre culture jusqu'à ses vastes racines gréco-latines françaises.
Ceux qui se destinaient à une carrière dans l'enseignement pouvaient entrer dans le
cours classique, un cours de 8 ans menant à l'équivalent d'une maîtrise [15], leur donnant
accès aux derniers progrès européens dans ce domaine, et à une étude approfondie de la
physique, de la chimie, de la biologie, de la littérature classique et des philosophies, en
vue de les enseigner au niveau secondaire et pour la formation des enseignant du primaire
dans notre réseau d'écoles normales.
Pour complément de culture générale, ils étudiaient le grec ancien dont sont issus les
racines de tant de mots de nos langues, par l'étude de l'Iliade et de l'Odyssée, et
finalement le latin, au point de pouvoir lire Newton dans son texte original, par exemple,
qui était la langue de communication scientifique internationale à son époque, et dont les
locutions formalisées sont toujours présentes dans tant de publications formelles.
Tel était le niveau d'éducation de notre élite enseignante et intellectuelle jusque dans
les années 1960. Ce sont ces grands érudits spécialisé dans le domaine de l'éducation qui
ont éduqué notre peuple jusqu'au milieu des années 1960, et qui l'ont en grande partie
préservé des politiques d'assimilation de l'Empire britannique après la conquête survenue
dans les années 1700.
Ceux qui avaient les moyens de poursuivre une carrière autre que l'enseignement
avaient accès à un système universitaire local de langue française dont les programmes
n'étaient pas calqués sur le système universitaire d'Europe continentale qui sous-tendait
les connaissances de notre élite éducative, mais sur le système anglo-saxon nord-
américain qui, dès les années 1940, avait commencé à privilégier les spécialités à
vocation économique et la recherche appliquée, au détriment de la recherche
fondamentale en sciences humaines et sociales encore maintenue en Europe, une
tendance qui n'a cessé de s'accentuer depuis.
Mais depuis une réforme catastrophique de l'éducation mise en œuvre dans la seconde
moitié des années 1960, précisément par cette élite universitaire spécialisée qui ne
connaissait rien des pratiques reconnues de notre élite éducative d'alors, mais dont étaient
issues les décideurs de l'époque (voir Section 1.9), la qualité de l'enseignement dispensé à
nos enfants s'est tellement dégradée, que plus de la moitié de notre population âgée de 16
à 65 ans était considérée comme fonctionnellement illettrée par l'OCDE en 2013.
Cette situation est à l’origine de ce projet de synthèse sur la neurolinguistique qui a
abouti à l’identification et à la synthèse des recherches formelles de pointe sur
l’éducation qui était disponible en français dans les années 1960 en Europe et au
Canada, apparemment à l'insu de notre élite universitaire de l'époque, maintenant
regroupées dans cette monographie.
Pour ceux qui seraient intéressés à une analyse plus approfondie 1) de notre
environnement social au Canada, 2) de l'origine des connaissances présentées dans ce
livre, qui faisaient partie intégrante de notre culture dans les années 1960, 3) des raisons
pour lesquelles notre élite universitaire de l'époque les a ignorées lors de la mise en
œuvre de la réforme des années 1960 et, enfin, 4) de la manière dont cette réforme a
affecté les structures sociales de notre communauté un choix insidieux auquel les élites
de nombreuses autres cultures dans le monde semblent avoir été exposées , ces quatre
sujets sont présentés séparément dans les quatre sections suivantes de cet avant-propos.
Notre culture
Notre culture n’est pas très bien connue à l’échelle internationale, même dans les pays
francophones, la plupart ayant l'impression que notre population se limite seulement à la
province de Québec. Cela est au fait que lors de son émancipation de l'Empire
britannique, le gouvernement canadien a refusé de reconnaitre l'existence de notre peuple
et du peuple Acadien, et maintient ce choix depuis cette époque d'une manière plutôt
méprisante, il faut le dire, maintenant ainsi silencieusement la politique d'assimilation
toujours en vigueur instaurée par le régime britannique, sans avoir eu à l'admettre
ouvertement.
Étant donné qu'il n'est jamais mentionné dans la documentation fédérale officielle,
même notre nom le peuple Canadien-français a maintenant pratiquement disparu de la
sphère publique, remplacé par des termes génériques tels que les Canadiens
francophones, les Franco-québécois, les francophones hors Québec, les Franco-
Ontariens, et ainsi de suite pour chaque province, ce qui nous sépare arbitrairement en de
multiples groupes disparates de simples individus d'une autre langue sans culture
commune.
Tout cela est bien sûr de la foutaise, parce qu'au-delà de la langue que nous parlons,
c'est notre culture d'inspiration européenne qui nous caractérise, qui est différente à bien
des égards de la culture anglo-saxonne. En fait, nous sommes environ 9 millions à travers
le Canada, avec une diaspora aux États-Unis ayant engendré environ 13 millions de
descendants, dont beaucoup parlent encore français. Ces chiffres incluent, bien sûr, les
arrivées de souches plus récentes de toutes origines qui ont adopté notre culture par le
passé et qui continuent de le faire.
Nous nous déplacions dans toute l'Amérique du Nord avant la conquête britannique, là
il était plus facile de gagner sa vie et d'élever une famille, tout comme nous
continuons à le faire aujourd'hui. Nous avons une culture très spécifique dans tout le
Canada, avec des racines historiques spécifiques qui remontent au 16e siècle, sauf pour le
peuple Acadien, qui a des racines historiques différentes et donc une culture différente,
qui est la deuxième culture de langue française du Canada, que le gouvernement canadien
n'a jamais reconnu non plus.
La population Acadienne, avec laquelle j'ai aussi des liens, puisque ma mère était
acadienne, plus précisément Brayonne, née dans le nord du Maine, descendante de
réfugiés acadiens qui fuyaient les mauvais traitements des colons britanniques qui
s'emparaient de leurs terres dans la région de la Baie de Fundy dans les années 1700, est
répartie dans les provinces maritimes de l'est du Canada, y compris une partie de l'est du
Québec et la partie nord du Maine aux États-Unis. Les populations Canadienne-française
et Acadienne sont maintenant réduites à un peu plus de 20% de la population du Canada.
Un fait divers récemment mentionnée dans les média est très révélateur du type de
tracasseries auxquelles nous faisons face et qui n'a pas cessé même après l'émancipation
du Canada de l'Empire britannique, aucun des deux n'ayant reconnu l'existence de notre
culture.
Même dans la province de Québec, les employés canadiens-français de certaines
entreprises se voient encore ouvertement interdire de parler français entre eux au travail
par des propriétaires condescendants, qui sont demeurés nostalgiques de la domination et
des méthodes d'assimilation de l'Empire britannique, sous le règne duquel il fut interdit
par la loi d'utiliser et même d'enseigner le français dans de nombreuses provinces, pour
finalement y renoncer en Ontario en 1944, mais ce qui nous a pratiquement éradiqué du
Manitoba où nous étions autrefois majoritaires.
En fait, on refuse systématiquement de servir les canadiens-français dans des milliers
de commerces dans la ville de Montréal, métropole de la province de Québec, vantée
comme étant la plus grande ville francophone d'Amérique, à moins qu'ils ne s'expriment
en anglais. Lors de l'organisation en juin 2022 de l'événement Les Francos de Montréal,
un événement destiné à célébrer fièrement le fait français au Canada selon le ministre
du Patrimoine canadien , les employés canadiens-français de l'entreprise montréalaise
chargée d'organiser l'événement se sont vus interdire de parler français entre eux pendant
la préparation de l'événement. Même les employés qui ne parlaient pas anglais recevaient
leurs instructions en anglais seulement, ce qui en a poussé plusieurs à abandonner et à
démissionner [135].
"Le français fait partie intégrante de notre histoire et de notre identité
collective… C’est avec fierté que le gouvernement du Canada appuie ce festival
haut en couleur."
Hon. Pablo Rodriguez, Ministre du Patrimoine canadien, 2022
Bref, étant donné que nos droits collectifs ne sont pas reconnus par le gouvernement
fédéral, nous sommes souvent devant les tribunaux à titre personnel à travers le Canada,
quand la chose est même financièrement possible, pour forcer le respect d'un minimum
de nos droits collectifs dans notre propre pays, avec des résultats généralement décevants
car les juges de la cours suprême sont tous nommés par le gouvernement fédéral, qui
n'hésite même plus à s'impliquer directement pour contrer nos tentatives. Les Acadiens
sont confrontés à la même situation.
Cependant, la présente étude de cas n'a rien à voir avec cette situation décevante. Elle
concerne plutôt très spécifiquement la dégradation du système d'éducation dans la
province de Québec depuis les années 1960, qui est de juridiction provinciale au Canada.
D’où sont venues les connaissances
La culture canadienne-française se trouve à être l'une des rares cultures, peut-être la
seule en fait, en raison de son origine française et de sa situation privilégiée au cœur de
l'Amérique du Nord anglophone, combinées à l'influence culturelle de notre élite
éducative d'alors, si remarquablement bien éduquée, ce qui a réuni un ensemble de
circonstances qui a fait bénéficier notre population générale d'un accès facile autant à la
production scientifique européenne de pointe de langue française non traduite en anglais,
qu'à la production scientifique internationale de langue anglaise désormais standard.
Ces circonstances nous procurèrent un accès facile à des recherches de pointe qui ne
sont toujours pas traduites en anglais, en particulier dans le domaine de la physique
fondamentale par les écrits de Louis de Broglie et quelques autres; de l'éducation par
ceux de Jean Piaget et quelques autres; et d'importance capitale, aux écrits sur la
neurophysiologie de Paul Chauchard et de ses collègues, dont les recherches ont donné
accès à la découverte majeure d'Ivan Pavlov selon laquelle la maîtrise du langage articulé
est le fondement même de la pensée conceptuelle chez l'espèce humaine; les travaux de
Pavlov sur cette question n'étant disponibles qu'en allemand à ce jour.
Une incroyable collection de vulgarisation unique au monde en particulier, un projet
dû à la direction passionnée des Presses Universitaires de France, la collection Que Sais-
je, était à la disposition de tous dans la province, composée de milliers de petits ouvrages
de vulgarisation peu coûteux d'une centaine de pages, chacun rédigé par un universitaire
français invité, spécialiste de haut niveau dans son domaine, dont certains étaient les
découvreurs de pointe eux-mêmes, faisait découvrir aux lecteurs les avancées de la
recherche dans tous les domaines, dont certaines titres sont donnés en référence dans la
présente monographie.
Les connaissances auxquelles cette collection donnait accès dans les années 1940, 50
et 60 étaient véritablement universelles, couvrant toutes les découvertes de pointe dans
tous les domaines de la recherche. Tout profane intéressé par la littérature de
vulgarisation avait alors la possibilité d'acquérir une base de connaissances générales de
pointe qui a été déterminante pour amener de nombreux jeunes des pays francophones à
orienter leur carrière vers la recherche fondamentale.
En fait, cela pourrait bien expliquer pourquoi deux physiciens canadien-français, Paul
Marmet et Larkin Kerwin, étaient si avancés dans leur domaine que Marmet a fini par
mettre au point une équation d'une importance fondamentale qui n'est toujours pas
comprise dans la communauté des physiciens, mais qui a permis de comprendre enfin la
relation qui existe entre le champ magnétique de l'électron et sa masse [129], dans un
article qu'il a publié en 2003 [130], en plus d'avoir développé dans les années 1960 à
l'Université Laval, sous la direction éclairée de son mentor Larkin Kerwin, qui fut aussi
pendent un moment recteur de cette université, une nouvelle source d'électrons, capable
de générer et de guider des électrons thermiques possédant une énergie cinétique aussi
faible que quelques eV chacun, permettant ainsi d'explorer facilement les propriétés des
atomes ionisés négativement dans la nature [131], ce qui a donné lieu à la publication
d'environ 70 articles sur la spectroscopie.
Il était tellement incompris que ses collègues de l'Université d'Ottawa ont fini par le
faire démettre de son poste d'assistant professeur, spécifiquement pour avoir fait de la
recherche fondamentale qu'ils ne comprenaient pas, et ont malicieusement détruit
l'appareil inestimable qu'il avait mis au point. Sa carrière est résumée sur le site de sa
succession [29], et un hommage est rendu à sa contribution en annexe de l'article qui
explique pourquoi sa découverte est si importante [28]. Pour en savoir plus sur ce cas,
voir la Section 1.8.
Mais la situation a bien changé, et il semble ne plus exister de collection d'ouvrages
aussi accessibles dans le monde, vulgarisant les recherches de pointe rédigées par les
chercheurs eux-mêmes. Cette situation sera mise plus clairement en perspective dans
l'Épilogue de cet ouvrage.
Je me souviens que grâce au très haut niveau de conscience sociale de notre élite
éducative, des supports rotatifs étaient disponibles même dans les petits villages de la
province, l'un pour la collection Que Sais-je, l'un pour les comiques illustrés français et
anglais, l'un pour les romans et autres ouvrages de vulgarisation français, l'un pour la
science-fiction française et l'un pour la science-fiction américaine, tous rechargés
mensuellement. Étant donné la disponibilité immédiate à cette époque de cette collection
d'ouvrages de vulgarisation de si haute qualité dans toute la province de Québec, de
nombreux canadiens-français ont eu l'occasion d'acquérir de vastes connaissances
générales de pointe.
Intéressé en tant que profane aux ouvrages de vulgarisation, j'ai fini par me
familiariser avec les découvertes clairement décrites par Chauchard, ignorant à l'époque
que ce matériel n'était pas disponible en anglais, et confiant que l'élite universitaire
canadienne-française se tenait au courant de ces progrès, dont la conclusion la plus
importante était l'importance pour tous les enfants d'apprendre à lire dès la petite enfance.
Ainsi, lorsque la réforme de l'éducation du milieu des années 1960 a été mise en branle,
j'étais candidement convaincu que cette réforme visait à adapter le mieux possible la
méthode d'enseignement aux dernières découvertes dans ce domaine.
N'étant pas directement impliqué dans l'éducation, les décennies suivantes se sont
écoulées sans que j'y prête beaucoup d'attention. Ce n'est que bien plus tard, au milieu des
années 1990, que mon attention fut à nouveau attirée par cette question, lorsque nous
avons reçu un petit mot de l'enseignante de notre fille rempli de fautes d'orthographe ! J'ai
rapidement découvert que le taux d'illettrisme fonctionnel dans notre population avait
progressivement augmenté pour atteindre 35 % en 1994 selon les chiffres de l'OCDE et
qu'il était apparemment toujours en croissance.
Le choix
Une étude sociologique approfondie a alors révélé que non seulement les
connaissances en pédagogie de notre élite éducative des années 1960 n'avaient pas pris
racine dans le milieu universitaire québécois, mais qu'elles y étaient même totalement
inconnues, malgré leur disponibilité dans de nombreux ouvrages de vulgarisation
largement disponibles.
Il s'avéra que le Ministère de l'Éducation du Québec, créé dans les années 1960 dans
le cadre de la forme Parent, dirigé par une élite universitaire anonyme qui s'était
improvisée spécialiste de l'éducation malgré son ignorance de son propre héritage
scientifique européen, ne faisait désormais confiance qu'à du matériel traduit de l'anglais.
Le cours classique fut jugé obsolète et cessa d'être enseigné, les écoles normales
furent fermées et leurs professeurs hautement qualifiés furent invités soit à prendre leur
retraite ou à devenir enseignants de terrain pour dorénavant enseigner le nouveau
programme réduit. Un cours de 3 ans dans les nouvelles Facultés des sciences de
l'éducation était dorénavant jugé suffisant pour former les générations à venir
d'enseignants, augmenté à 4 ans, 30 ans plus tard, étant donné les graves lacunes
progressivement constatées, soit la moitié des 8 ans de formation dont bénéficiaient les
enseignants qualifiés avant la réforme des années 1960.
De plus, aucun universitaire qualifié au niveau de la maîtrise et même aux niveaux
doctoral et postdoctoral dans tout autre domaine de spécialisation soit les seuls qui sont
profondément compétents dans leur propre domaine n'est autorisé à enseigner au
Québec aux niveaux primaire et secondaire, a moins de suivre en supplément de leur
formation spécialisé, ce cours de 4 ans dans une Faculté des sciences de l'éducation du
Québec, soit une exigence qu'aucune personne censée n'est susceptible d'envisager.
Ignorants des progrès de pointe largement disponibles et non traduits en anglais
réalisés en neurophysiologie en provenance de France, de l'Allemagne et de la Russie, ces
universitaires aux connaissances trop faibles en pédagogie pour comprendre les
conséquences de leur décision, ont forcé l'abandon de l'obligation d'enseigner la langue
maternelle jusqu'à un niveau d'autonomie minimale en lecture en première année pour
l'étendre sur les 3 premières années du cours primaire, malgré la découverte déjà faite que
l'atteinte de ce niveau minimal d'autonomie en lecture devient beaucoup plus difficile
passé l'âge de 7 ans, en raison d'un processus de maturation physiologique irréversible
(myélinisation des aires verbales du cerveau) génétiquement programmé pour se produire
chez tous les enfants vers cet âge de 7 ans, ce qui rend plus difficile l'amélioration
ultérieure de toutes les compétences verbales pour lesquelles ce seuil de maîtrise
minimale n'est pas atteint avant cette échéance de maturation physiologique.
La conséquence de leur décision fut une augmentation constante par la suite du taux
d'illettrisme fonctionnel dans la population adulte de la province de Québec, qui atteignit
le niveau à peine croyable de 53 % de la population en 2013, selon les chiffres de
l'OCDE, et l'on entend parler maintenant en 2022 de taux atteignant les 60% dans
certaines régions de la province.
En parallèle, il fut observé une augmentation constante de prescription de
médicaments psychostimulants pour contrôler des comportement qui étaient déjà connus,
dans les milieux véritablement informés, pour se manifester chez les enfants qui
n'atteignent pas une maîtrise suffisante de leur langue en temps voulu, sans aucune
indication que des mesures radicales soient mises en œuvre, ou soient même envisagées,
pour inverser ce taux de dégradation.
Apparemment complètement inconscients des difficultés de compréhension que
provoque chez les enfants une maîtrise insuffisante en temps voulu de toutes les habiletés
langagières, mais percevant que de moins en moins d'élèves réussissaient leur
apprentissage, ces pédagogues anonymes n'ont rien trouvé de mieux à faire pour rétablir
les taux de réussite, que de progressivement diminuer le niveau de difficulté des examens
de passage, même, comble de l'absurde, pour le niveau même de maîtrise de la langue, et
de diminuer le contenu des cours maintenant jugés trop difficiles à enseigner en
connaissances générales au niveau secondaire.
Le résultat au fil du temps fut que les générations suivantes d'enseignants, issues de ce
système défaillant, encore moins informés et ne maîtrisaient pas suffisamment leur
langue maternelle pour bien l'enseigner, ont commencé à former les générations suivantes
d'enfants. C'est d'ailleurs ce qui attira l'attention du présent auteur dans les années 1990,
lorsque nous avons reçu cette courte note de l'enseignante de notre fille remplie de fautes
d'orthographe.
À bout de ressources pour faire augmenter le taux de réussite, étant donné leurs
connaissances limitées en pédagogie, ces pédagogues improvisés ont finalement éliminé
du cursus du niveau secondaire d'autres matières jugées maintenant trop difficiles,
comme la littérature classique européenne et l'histoire de notre peuple, deux des piliers de
notre culture canadienne-française, la faisant s'étioler au fil du temps au point les
dernières générations de notre population ont à peine conscience de leur histoire et de
leur propre culture.
Ces pédagogues anonymes furent éventuellement remplacés par de nouveaux venus
anonymes éduqués dans le système faillant que leurs prédécesseurs avaient mis en
place, d'où sont maintenant issus génération après génération d'une nouvelle élite aux
connaissances générales insuffisantes pour que se développe chez eux un niveau suffisant
de conscience sociale et une compétence suffisante pour une gestion rationnelle des
affaires publiques.
C'est ce qui explique d'ailleurs aussi pourquoi, dès la fin des années 1990, plus
personne, dans cette élite peu informée maintenant aux commandes de tous les leviers,
n'était à même de comprendre et de réagir aux signaux d'alarme donnés par le Rapport
d'enquête de Cohen et al. dans le dossier des diagnostics de TDAH, et par l'étude
sociologique menée en parallèle, lors de leur publication en 1999. Voir Chapitre 5.
Il faut dire que les millions de notre population qui lisent facilement et font rouler
l'économie de manière relativement satisfaisante masquent facilement le fait que les
millions restants aussi nombreux sont devenus fonctionnellement illettrés, aux yeux d'une
élite principalement préoccupée par son propre bien-être, qui est déjà satisfait par l'état
actuel de notre société. Voir Section 1.9.
Comble de l’inconscience, 20 ans après la publication du rapport d’enquête de Cohen
et al. et de l’étude sociologique parallèle, soit 60 ans après la réforme improvisée de notre
système d’éducation, notre Ministre de l’enseignement supérieur considère maintenant
interdire l’enseignement de l’histoire de la civilisation occidentale, dernier pilier restant
de notre culture.
Les conséquences
Au Québec, la capacité à gérer intelligemment les affaires publiques a tellement
diminué depuis 40 ans à un trop faible niveau de connaissances générales des
membres de l'élite de la province, ce qui les empêche d'acquérir un niveau de conscience
sociale suffisant et une capacité rationnelle d'appréhender et gérer adéquatement les
grands problèmes sociétaux, que la structure gouvernementale n'est plus en mesure de
fonctionner de manière adéquate.
À tous les niveaux décisionnels de la structure gouvernementale, de nombreux
gestionnaires en place en sont réduits à gérer tous les cas à l'aveugle, en suivant leur
guide de règlementation et procédures générales de la manière la plus minutieuse
possible, sans égard aux particularités de chaque cas, de manière à se décharger de toute
responsabilité pour les conséquences négatives de certaines de leurs décisions, qui
peuvent être particulièrement désastreuses dans les domaines qui concernent les plus
vulnérables, comme les services de santé et les services de protection des enfants.
Lorsque des signaux d'alarmes sont lancés par les personnes conscientes de problèmes
en évolution qui sortent du cadre étroit des procédures qui les sécurisent, ces
gestionnaires n'offrent généralement que silence ou réponses non-engageantes à ces
signaux, et maintiennent envers et contre tout sens commun des situations devenues
inacceptables pour leurs victimes au lieu de référer le problème au palier supérieur qui
aurait autorité pour intervenir, ce qui bloque constamment la chaine de communication
du bas vers le haut de la structure de gestion, et la chaine de décisions du haut vers le bas.
Certains drames récents amplement rapportés dans les média locaux en font d'ailleurs
péniblement foi. Par exemple, dans les 2 premiers mois de la pandémie de covid, dans de
nombreux hôpitaux de soins de longue durée, des milliers de personnes sont mortes de la
covid-19 (environ dix fois plus que dans les provinces voisines), ou pire encore, de faim
et de soif, abandonnés à leur sort par un personnel qui fuyait les lieux, sans que personne
dans la structure de gestion ne réussisse à alerter les plus haut niveaux décisionnels,
jusqu'au jour un journaliste documente publiquement l'hécatombe hors de contrôle
dans un journal local.
Autre cas de négligence, tellement inqualifiable que l'on ose à peine y croire, d'une
petite fille de 7 ans, dont il est interdit sous peine de poursuite légale de publier le nom,
retrouvée un matin morte étouffée d'avoir été complètement enveloppée dans du ruban
adhésif, après avoir été maltraitée pendant des années. Heureuse dans les premières
années de sa vie alors qu'elle vivait chez sa grand-mère, elle fut confiée de force ensuite
par les autorités à des personnes qui apparemment ne l'aimaient pas, une garde maintenue
même après que l'une d'entre elles fut trouvée coupable de voies de faits graves à son
endroit alors qu'elle n'avait que 5 ans. Aucun des signaux d'alarme lancés par des
personnes inquiètes et même perçus directement, n'ont suscité la moindre réaction d'aide
de la part des autorités pour cette petite fille, qui, amaigrie et semblant constamment
affamée, fouillait les poubelles à l'école vers la fin de sa vie à la recherche de nourriture,
au su et au vu des autorités immédiates.
Quelques cas du côté des situations chroniques, qu'aucun décideur ne semble capable
d'aider à redresser: Depuis des cennies, une nourriture tellement déficiente et peu
ragoutante est servie dans certains hôpitaux de soins de longue durée que souvent les
patients ne peuvent se résoudre à la manger, ce qui les conduit progressivement et
inexorablement vers un état de malnutrition chronique.
Du côté de la population générale, des centaines de milliers de personnes n'ont plus
accès à un médecin dans le système public, ni même aux soins d'urgence immédiats dans
de nombreux hôpitaux, à moins d'avoir les moyens d'aller au privé ou d'aller se faire
soigner hors de la province, pendant que les intervenants de première ligne surchargés de
travail achèvent de s'épuiser à constamment éteindre des feux qu'ils n'ont pas allumés, et
finissent par quitter la profession, découragés que du haut en bas de la structure de
gestion, plus personne ne semble à même d'assumer ses responsabilités.
Pénurie de médecins, pénurie d'infirmières, pénurie de pharmaciens, pénurie
d'enseignants bien formés il manquerait 1400 enseignant en 2022 , pénuries de
mesures sociales adéquates de toutes sortes, dues à la mauvaise gestion d'une élite ayant
trop peu de connaissances générales pour avoir développé un niveau suffisant de
conscience sociale et une capacité de planification à long terme qui ont disparu depuis
des décennies à tous les niveaux de la structure de gestion, combinés à une indifférence
induite par leurs conditions de vie qui, même dans l'état actuel de la société, s'avèrent
suffisamment satisfaisantes pour eux pour qu'ils n'aient pas pris conscience depuis des
décennies des mesures éducatives préventives qui auraient empêché ces pénuries de se
produire.
Bref, la structure de gestion générale est devenue tellement déficiente, dans tellement
de domaines, qu'elle est maintenant l'objet de dénonciations presque quotidiennes dans
les média, qui sont maintenant devenu le moyen standard par lequel les autorités sont
maintenant avisées des problèmes relevant de leur juridiction. Le même jour pris au
hasard, dans un journal local : Des patients laissés dans leurs excréments pendant des
heures ici… –Une dizaine d'ambulances qui attendent en file pendant des heures sans que
leurs patients soient pris en charge à la porte d'un hôpital Une personne décède
chez elle en attendant pendant des heures une ambulance qui arrive finalement trop
tard, etc., suscitent à peine quelques mots d'explication rassurants de la part d'un
gestionnaire quelconque, mais aucune mesure de redressement à long terme jamais
planifiée et mise en route, soit les mêmes explications insipides aux mêmes situations qui
se répètent en empirant depuis maintenant des décennies. Les gestionnaires compétents et
consciencieux qui demeurent en poste, surchargés de travail et prisonniers de cette
structure devenue ingérable, songent à démissionner, et finissent par quitter le navire.
Soixante ans après la réforme de l'éducation des années 1960 donc, force est de
constater qu'après l'enthousiasme des premières années, suscité par les bénéfices attendus
mais jamais concrétisés de cette réforme improvisée, l'ensemble de l'élite politique et
intellectuelle de la province de Québec, qui ignore maintenant tout de notre héritage
littéraire et scientifique unique au monde, est rapidement devenue complètement
indifférente à la qualité de l'éducation de sa propre relève, avec les résultats qui peuvent
maintenant être observés.
En 2022, même ces rapports faisant état d'un taux d'illettrisme fonctionnel atteignant
maintenant 60% dans certaines régions du Québec ne suscitent pas le moindre signe de
prise de conscience dans les milieux éducatifs ni dans les milieux politiques, de l'urgence
d'agir, alors que la solution si simple à cette situation catastrophique pour la survie de
notre culture, est tout simplement que tous les enfants apprennent à maitriser l'ensemble
des compétences verbales en temps opportun, c'est-à-dire avant l'âge de 7 ans, comme
c'était la norme avant la réforme des années 1960.
Mais, maintenant qu'au moins l'ensemble des références formelles à ces articles et
ouvrages non traduits devient disponible dans des articles formellement publiés en
anglais, il est à espérer que la génération montante aura de nouveau accès à ces
connaissances, qui permettraient de facilement s'attaquer au problème et de peut-être
refaire connaissance avec leur héritage culturel et ainsi reconstituer cette élite aux
connaissances générales hors du commun maintenant disparue, et de finalement rétablir
une capacité de planification à long terme qui permettra de remettre de l'ordre dans la
gestion des affaires publiques et peut-être empêcher la disparition complète de notre
culture, car une langue qui n'est sous-tendue par aucune culture propre n'a aucune chance
de survivre.
Nous pouvons donc constater que les problèmes d'assimilation que nous avons, en
l'absence de toute représentation formelle pour représenter légalement notre culture suite
au refus du gouvernement canadien d'en reconnaitre l'existence, sont de la petite bière
comparé à l'étendue des dommages causés par l'opération de destruction progressive et
systématique de notre culture, soutenue de l'intérieur à vitesse grand-V depuis 60 ans par
notre propre élite universitaire, complètement ignorante de son propre héritage littéraire
et scientifique, n'en conservant qu'une langue mal enseignée, déconnectée de ses racines
culturelles; une élite qui ne s'intéresse dorénavant qu'à son propre bien-être et dont 27%
des nouvelles cohortes de diplômés étaient considérées fonctionnellement illettrées par
l'OCDE en 2016.
Soit un suicide culturel dont on n'a pas vu l'équivalent depuis le suicide culturel de
l'Empire Romain suite à la décision de leur propre élite d'interdire l'enseignement de la
science des Grecs, causant ainsi sa déstructuration progressive jusqu'à son effondrement
final, pendant que leurs dirigeants continuaient à afficher leur fierté d'appartenir à l'élite
de l'Empire.
Ce qui s'est passé au Québec dans le domaine de l'éducation devrait être un
avertissement pour toutes les sociétés tentées de négliger l'enseignement adéquat de la
langue maternelle jusqu'à un niveau d'autonomie minimale en temps voulu et de favoriser
une spécialisation hâtive au détriment de l'enseignement d'une base de connaissances
générales étendue au secondaire.
Ce projet de synthèse met maintenant à la disposition de la communauté éducative
internationale un ensemble de découvertes formellement publiées dont une grande partie
était déjà connues en Europe dans les années 1960 sans avoir été traduite en anglais;
ensemble qui confirme hors de tout doute les bénéfices d'un apprentissage précoce de
toutes les habiletés langagières, et de l'acquisition par tous d'un large éventail de
connaissances générales.
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6. Épilogue
Les chercheurs du monde entier, et en particulier les chercheurs des cultures anglo-
saxonnes, sont victimes d'une grave erreur d'appréciation en pensant que toutes les
recherches de pointe sont désormais systématiquement traduites en anglais pour être
mises à la disposition de la communauté internationale.
Ce problème concerne non seulement les articles et travaux de recherche de pointe,
aujourd'hui oubliés mais toujours disponibles, publiés dans des langues autres que
l'anglais au cours de la première moitié du XXe siècle, mais aussi une multitude de
travaux de recherche effectués depuis cette époque qui, pour diverses raisons, n'ont pas
fini par être formellement publiés en anglais.
Tant qu'une prise de conscience commune n'émergera pas à ce sujet au niveau
international, des recherches d'une importance potentiellement critique que des
considérations logistiques, budgétaires ou administratives rendent la traduction et
publication formelle en anglais hors de portée du chercheur, de l'équipe de recherche,
voire de l'organisation qui produit l'étude, ces études échapperont à l'attention générale de
la communauté scientifique internationale, ce qui fut le cas pour le rapport de recherche
de terrain de Cohen et al. [120] dont l'analyse critique est présentée au Chapitre 5.
La conséquence est que d'importantes lignes de recherche ont stagné pendant des
décennies au niveau international, tandis que dans certaines communautés non
anglophones, des ouvrages de vulgarisation d'origine européenne non traduits en anglais
décrivaient et expliquaient des avancées significatives, voire déterminantes, qui devinrent
alors de connaissance publique dans ces communautés. Ceci fut le cas, sinon de leurs
élites qui avaient tendance par formation à étudier plutôt les ouvrages de référence
formels d'origine anglo-saxonne qui étaient devenus à la mode à l'époque, du moins dans
leur population générale pour laquelle les ouvrages de vulgarisation des recherches de
pointe européenne non disponibles dans ouvrages de référence d'origine anglo-saxonne
étaient largement disponibles au public dans leurs propre langues.
Ce fut précisément le cas dans la communauté canadienne-française des années 1960
en raison de la disponibilité universelle dans cette communauté de la collection Que sais-
je, et autres collections d'ouvrages de vulgarisation d'origine française. C'est ainsi que
dans la seconde moitié des années 1990, un projet de synthèse de l'ensemble des
recherches convergentes déjà publiées en français, en allemand et en anglais dans les
années 1960, toutes facilement disponibles dans cette communauté dans les domaines de
l'éducation et de la neurophysiologie, a été entrepris pour être finalement présenté dans
cette monographie.
Parallèlement également, dans la seconde moitié des années 1990, un projet fondé sur
les recherches convergentes déjà publiées en français, allemand et anglais facilement
accessible dans notre communauté dans les années 1960 dans le domaine de la physique
fondamentale a également été entrepris, dont la somme mise à jour est maintenant
disponible dans un ensemble de deux monographies [45] [46], et d'un article final [125],
dont la fonction est de servir de preuve de la validité de la méthode de raisonnement
proposée par Korzybski (voir Section 3.13) maintenant confirmée être complémentaires
des découvertes de Pavlov, Hebb et Chauchard.
Ces deux lignes de recherche de pointe ont maintenant été récupérées pour être mises
à la disposition de la communauté internationale afin d'être enfin évaluées. Mais le temps
presse pour terminer l'analyse de tous les articles non traduits en anglais produits en
Europe dans les autres lignes de recherche avant les années 1960, car il peut être observé
que même dans la collection Que sais-je, qui avait une portée universelle, un début de
détérioration est déjà perceptible.
Cette dégradation concerne en particulier, non pas la non-republication des ouvrages
de vulgarisation d'un scientifique tel que Pierre Rousseau qu'il a publiés dans cette
collection par exemple, mais l'effacement complet de sa contribution à la collection.
Pierre Rousseau était un astronome, mathématicien de talent et vulgarisateur hors du
commun, l'un des rares mathématiciens de haut niveau capable d'expliquer clairement
l'ensemble des théories de la physique fondamentale sans faire appel aux mathématiques.
C'est ce qu'il fit d'ailleurs dans deux des premiers livres de la collection Que sais-je, soit
le livre numéro 2 [126] et le livre numéro 48 [127], descriptions qui sont demeurées le
cadre de référence à l'intérieur duquel l'entière synthèse de la mécanique
électromagnétique des particules élémentaires présenté dans les références [45] [46]
[125] a été développée.
En hommage à sa contribution à l'élaboration de cette synthèse, l'épigraphe de la
première monographie sur la mécanique électromagnétique des particules élémentaires
[45] était une citation de son livre de la collection Que sais-je Numéro 48 de 1941 [127]
sur la nature de la lumière:
"Le photon est un papillon chatoyant qui s'échappe de la chrysalide de
l'atome".
Mon exemplaire du numéro 48 [127] publié en 1941 s'étant fortement détérioré avec le
temps en raison de tant de relectures répétées, j'en ai commandé une nouvelle copie au
début des années 2000.
À ma grande surprise, j'ai reçu une copie du numéro 48, mais pas l'ouvrage de Pierre
Rousseau, plutôt un ouvrage portant le même numéro 48 [128], mais publié en 1996,
avec le même titre La lumière, et écrit par un autre chercheur Émile Biémont, qui, bien
que très intéressant et complètement mathématisé, ne fait pas référence aux mêmes
travaux passés dont les données expérimentales ont justifié les équations classiques de la
physique fondamentale.
Une rapide vérification montre que le nom même de Pierre Rousseau à disparu de la
liste des auteurs ayant contribués à la Collection Que sais-je, et je peux confirmer par
expérience directe que même si la page Wikipedia qui résume sa biographie mentionne
que ses ouvrages de la collection Que sais-je sont toujours disponibles, ils ne le sont plus.
Il semble donc que la philosophie qui a présidé à la création de la collection Que sais-
je, à savoir vulgariser systématiquement les avancées de la recherche au fur et à mesure
qu'elles se confirment, soit devenue plus sélective entre les mains des nouvelles
générations d'administrateurs, qui éliminent progressivement les écrits du passé qui leur
semblent ne plus être à la mode et qui, par conséquent, ne seraient pas assez importants
pour être maintenus. Cette opinion est contredite par les deux synthèses ci-haut
mentionnées dont les fondements appartiennent précisément à ces écrits passés de mode.
À force de négligence de leur propre héritage scientifique d'avant-garde, ces
administrateurs français, ont aussi fait disparaître de la collection les ouvrages si
importants de Paul Chauchard et de ses collègues qui décrivent des aspects critiques de
leurs découvertes en neurophysiologie, privant ainsi les générations montantes de leur
propre culture de leurs avancées de pointe jamais traduites en anglais dans ce domaine.
Son nom a aussi disparu de la liste des auteurs ayant contribué au départ de la collection.
Il semble donc que les recherches jugée périmées décrites dans les milliers premiers
numéros de la collection Que Sais-je ont tout simplement été rayés de la carte, et il se
pourrait bien que les deux lignes de recherche récupérées au cours de ce projet soit tout
ce qui demeura disponible des recherches faites en Europe à cette époque, que les
chercheurs français avaient confié à la collection Que Sais-je en pensant que leurs
comptes-rendus demeureraient disponibles en permanence, et qui n'ont pas été traduites à
temps en Anglais.
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Ultime tentative
En relation avec l'importance d'un apprentissage précoce de toutes les habiletés
verbales révélée par l'analyse des références sur lesquelles cet ouvrage est fondé, l'auteur
a donné son opinion dans un article publié dans un journal local, Le Soleil du 22
septembre 2021, sur l'état de l'enseignement de la langue et de la culture au Québec; état
dont l'étude du cas fut à l'origine de ce projet de recherche sur la neurolinguistique il y a
25 ans, soit une problématique qui peut potentiellement affecter toutes les langues et
toutes les cultures, soit une ultime tentative qui prévisiblement ne suscita aucune
réaction :
Qui sommes nous ?
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Au cas ou le site du journal soit momentanément hors-ligne, voici le texte intégral de
l'article soumis et publié le 22 septembre 2021 dans ce journal:
Qui sommes-nous ?
POINT DE VUE / L'idée m'est venue de donner mon opinion en lisant celle de
Konrad Sioui exprimée dans son texte intitulé "Brûler le passé", dans le Soleil du
samedi 18 septembre 2021, à propos d'une énervée qui faisait brûler des livres. Je
suis en parfait accord avec lui qu'aucun peuple n'a à tolérer que qui que ce soit qui
ne partage pas leur culture ait l'arrogance de prétendre le définir. Je suis aussi
d'accord avec sa conclusion que les Québécois sont des alliés objectifs naturels des
Premières Nations dans la défense de nos cultures et langues respectives.
Son texte m'a fait me poser la question en titre. On dit souvent de nous-mêmes que
nous sommes les "francophones". J'ai même plusieurs fois lu et entendu nos propres
politiciens et chroniqueurs nous nommer le "peuple francophone". Vraiment!
Voir aussi: Brûler le passé!
Il y a environ 300 millions de francophones sur la planète. Curieusement, hormis la
langue commune, je cherche en vain quelles valeurs communes je partage avec ce
"peuple francophone" universel. En fait, ces 300 millions d'individus sont regroupés en
un grand nombre de cultures locales, chacune enracinée dans sa propre histoire, qui a
forgé leur ensemble local de valeurs culturelles. Un peuple se définit principalement par
sa langue, bien sûr, mais surtout par sa culture.
Pour savoir qui on est, il faut savoir d'où l'on vient. Personnellement, je sais très bien
d’où je viens. Ma mère était acadienne, née aux États-Unis, descendante de réfugiés qui
fuyaient les mauvais traitements des colons britanniques dans les années 1700 et à qui les
autorités du Maine ont donné des terres. Mon père était canadien-français, née au
Québec, descendant d'un colon français à qui on a confié une terre près de Québec dans
les années 1650. Je suis canadien-français de culture, et j'ai donc des liens d'affinité très
directs avec les deux peuples francophones d'Amérique du nord.
Mais qu'est-ce donc que cette culture qui nous différencie des autres peuples
francophones ? Les acadiens le savent très biens dans leur cas, et ils la célèbre
joyeusement chaque année à de multiples occasions. Ils célèbrent l'héritage culturel que
leur histoire a forgé, leurs valeurs communes.
Je me souviens que les canadiens-français aussi célébraient joyeusement à chaque
année notre héritage culturel, lequel, au-delà du langage populaire, était fondé sur une
maitrise formelle de notre langue, pour laquelle même les commentateurs sportifs avaient
le plus grand respect, sur notre histoire enseignée au secondaire, et sur la grande
littérature classique issue de l'héritage socioculturel occidental dont notre culture est
issue.
Pour certains d'entre nous, la culture ça veut dire principalement un haut niveau de
maîtrise du français, pour d'autres une connaissance approfondie et un amour de la
littérature classique. Pour d'autres encore c'est la production littéraire et artistique propre
à notre culture, allant de la poésie si touchante des Leclerc, Vigneau, Ferland, etc., à celle
de nos interprètes hors pair, Céline, Lara, Jerry, Marjo, etc., au talent de nos musiciens
incomparables, Léveillée, Hill, etc., de nos grands comédiens, Brathwaite, Côté, Messier,
etc., de nos scientifiques de haut niveau, Reeves, Marmet, Kerwin, etc., de nos grands
sportifs, JSP, Lemieux, Lafleur, etc., de nos humoristes de talent, jusqu'aux parodies
auto-dérisives extrêmes de "la Petite vie", dont certains épisodes nous font tellement rire,
héritage moderne du vaudeville des tournées historiques de Jean Grimaldi, etc., etc..
Dans mon cas, c'est aussi l'accès privilégié que nous donne notre langue aux
importantes connaissances scientifiques européennes de la première moitié du 20e siècle
qui n'ont toujours pas été traduites en anglais. Peu de gens sont conscients que durant
cette période les chercheurs les plus avancés dans certains domaines étaient français,
allemands, russes, et que certaines de leurs découvertes sont encore inconnues et non
redécouvertes par la communauté scientifique anglo-saxonne, particulièrement en
pédagogie et sciences connexes. Bref, j'aime tout de notre culture.
Comment sommes nous donc devenus de simples "francophones", dont la dernière
génération ignore tout de notre histoire et de notre héritage littéraire et scientifique
européen parce qu'on ne les leur a jamais enseignés, et dont plus de la moitié est
considérée fonctionnellement illettrée par l'OCDE? Nous sommes en voie de devenir un
peuple de 9 millions de "francophones" au Canada sans culture spécifique, que les 13
millions de descendant de la diaspora canadienne-française aux États-Unis ne réussi plus
à identifier comme étant la culture dont ils sont issus.
Lors de la réforme Parent des années 1960, on a cessé d'exiger l'apprentissage du
français jusqu'à l'autonomie en lecture dès la première année du primaire, qui était
obligatoire et très surveillé avant la réforme, ainsi qu'une maîtrise plus avancée ensuite,
dorénavant délaissée. S'ensuivit des générations d'enfants aux connaissances
approximative en français dont furent issus dans les années 1980 les premières
générations d'enseignants aux français approximatif, incapables de comprendre et
d'enseigner les grands classiques de la littérature et d'expliquer notre histoire, ce qui
conduisit à la disparition de ces cours jugés dorénavant trop difficiles, y compris celui de
l'histoire de notre peuple, une situation qui n'a fait qu'empirer par la suite.
Comble de l'inconscience, notre Ministre de l’enseignement supérieur s’apprête
maintenant à interdire l’enseignement de l’histoire de la civilisation occidentale, dernier
pilier restant des trois piliers de notre culture.
Pour que nous redécouvrions qui nous sommes et pour que notre culture survive, il
faut qu'après 60 ans de dérive hors de contrôle, nos Ministres successifs de
l'enseignement supérieurs commencent enfin à s'entourer de pédagogues compétents qui
aiment notre culture, qui leurs conseilleraient une réintroduction de l'enseignement du
français jusqu'à une autonomie minimale en lecture dès la première année avec
perfectionnement ultérieur, comme cela se faisait avant la réforme et comme cela se fait
dans toutes les cultures qui contrôlent bien le niveau de littératie de leur population, une
réintroduction de l'enseignement de notre histoire et le maintien de l'enseignement de
l'histoire de la civilisation occidentale et de sa littérature classique.
C'est à ce prix que notre culture survivra et qu'un jour, nous célébrerons de nouveau
joyeusement l'héritage culturel de notre peuple.
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