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Soutenabilité de la dette publique post initiative pays pauvres très endettés (PPTE) : une évidence empirique au Togo

Authors:

Abstract and Figures

The objective of this paper is to analyze the sustainability of Togo's public debt in the long term after the Heavily Indebted Poor countries (HIPC) initiative. The study period covers years from 1994 to 2019. Based on stationarity and cointegration tests, the results show that the Togolese government's debt is not very sustainable in the long term. Indeed, the persistence of the budget deficit due to insufficient internal resources to meet the increase in budgetary expenditure, particularly investment expenditure, has forced the Togolese government to resort to borrowing, leading to an increase in debt levels in recent years. In view of these results, budgetary rigor is more than necessary through the contraction of budgetary expenditure, but above all, the progressive taxation of the informal sector and increased mobilization of taxes on property.
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REVUE INTERNATIONALE DES ECONOMISTES DE LANGUE FRANÇAISE, 2021, Vol. 6, N°2
RIELF 2021, Vol. 6, N°2
Association Internationale
des Economistes de Langue Française
© Copyright by Association Internationale des Economistes de Langue Française, Université des Sciences Economiques
et de Gestion de Poznań
Paris, Poznań 2021
La RIELF o󰀨re son contenu complet en accès libre sous licence Creative Commons BY NC SA 4.0
ISSN 2551-895X
e-ISSN 2727-0831
Edition digitale et imprimée
Editions de l ’ Université des Sciences Economiques et de Gestion de Poznań
Projet de couverture : Izabela Jasiczak, Bernard Landais, Krzysztof Malaga, Eduardo Téllez
Comité éditorial
Comité de rédaction
Directeur de la publication
Alastaire ALINSATO, Bénin
Camille BAULANT, France
Matouk BELATTAF, Algérie
Francis BISMANS, Belgique
Horst BREZINSKI, Allemagne
Abdelaziz CHERABI, Algérie
Bernard COUPEZ, France
Jean-Jacques EKOMIE, Gabon
Jules-Roger FEUDJO, Cameroun
Camelia FRATILA, Roumanie
Marian GORYNIA, Pologne
Driss GUERRAOUI, Maroc
Juliana HADJITCHONEVA, Bulgarie
Vidal IBARRA-PUIG, Mexique
Nai IBENRISSOUL, Maroc
Michel LELART, France
Laura MARCU, Roumanie
Boniface MBIH, France
Isabel MOCOROA-VEGA, Espagne
Mbodja MOUGOUE, États-Unis
Thierry PAIRAULT, France
Jacques POISAT, France
Jean-Christophe POUTINEAU, France
Carlos QUENAN, Argentine
Marek RATAJCZAK, Pologne
Alain REDSLOB, France
Xavier RICHET, France
Jeannette ROGOWSKI, États-Unis
Paul ROSELE CHIM, France
Claudio RUFF ESCOBAR, Chili
Baiba ŠAVRINA, Lettonie
Lansana SEYDI, Brésil
Viatcheslav SHUPER, Russie
Abdou THIAO, Sénegal
Roger TSAFACK NANFOSSO, Cameroun
François VAILLANCOURT, Canada
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Małgorzata MACUDA, secrétaire de rédaction, USEGP, Pologne
Eliza SZYBOWICZ, soutien éditorial, USEGP, Pologne
Marta DOBRECKA, rédactrice technique, USEGP, Pologne
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Alain REDSLOB
Professeur émérite à l ’ Université Panthéon Assas (Paris 2)
Président de l ’ AIELF
L ’ Association Internationale des Economistes de Langue Française (AIELF) réunit des économistes
sans parti pris, respuectueux des convictions de celles et de ceux qui les portent. Fusion d ’ une diver-
sité culturelle dans le creuset d ’ une communauté d ’ intérêt, elle rassemble universitaires, chercheurs et
hommes de culture qui rééchissent, coopèrent et di󰀨usent une pensée économique rivée à la passion
de la langue de Molière.
Vaste est sa mission. Parce qu ’ elle instaure, élargit et renforce des liens culturels aux ns de propager
notre discipline, dans son aspect humain, institutionnel et formel. Parce qu ’ elle participe au rayonne-
ment de la recherche, favorise l ’ élévation des niveaux d ’ éducation et incite les jeunes à s ’ investir.
Parce qu ’ en écartant toute pompe, elle encourage le rapprochement des peuples en densiant des
échanges propres à la compréhension de cultures si diverses.
Aujourd ’ hui, les di󰀩cultés abondent, les dés se multiplient, les solutions tardent. À vrai dire, l ’ écono-
mie politique se trouve contrainte d ’ explorer des champs dont l ’ étendue grandissante n ’ a de cesse de
le disputer à une aridité parfois inquiétante. Aussi, avec l ’ ardeur qui nous anime, valorisons nos com-
maissances, suscitons des confrontations d ’ opinions, propageons des idées neuves, tout en portant
haut les couleurs de ce si beau langage qui est le nôtre.
La Revue Internationale des Economistes de Langue Française (RIELF) ambitionne de prendre sa juste
part à cet élan avoué et prometteur.
Prof. dr hab. Maciej ŻUKOWSKI
Recteur de l ’ USEGP
L ’ Université des Sciences Economiques et de Gestion de Poznań est l ’ une des écoles d ’ économie
et d ’ a󰀨aires les plus anciennes et les plus prestigieuses de Pologne. Depuis 1926, nous développons
continuellement l ’ enseignement supérieur et garantissons des études scientiques de haute qualité et
un développement constant des infrastructures de recherche. Nous préparons de nombreux expertises
économiques et réalisons des projets innovants. Une éducation de haute qualité, que nous o󰀨rons
depuis des années, permet à nos étudiants et diplômés de relever avec succès les dés d ’ un marché
du travail dynamique.
L ’ innovation de nos méthodes de recherche et d ’ enseignement a été conrmée par de nombreux
classements et réalisations de nos étudiants et employés. Nous combinons notre souci de la meilleure
qualité d ’ enseignement avec le développement de la coopération avec d ’ autres pays et des pratiques
commerciales largement dénies.
Dr Claudio RUFF ESCOBAR
Recteur de l ’ Université Bernardo O ’ Higgins, Chili
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins (UBO), de Santiago du Chili, est une fondation sans but lucratif, de
droit privé, accréditée par la Commission Nationale d ’ Accréditation (CNA-Chile), pour sa qualité aca-
démique, sa gestion et sa politique en matière de relations extérieures avec la Société. Comptant près
de 7.000 étudiants répartis sur quatre facultés o󰀨rant des programmes de niveaux Licence, Master et
Doctorat, ainsi que des départements et centres de recherche, l ’ Université a pour axe stratégique de
développer l ’ excellence académique et consolider sa politique d ’ internationalisation, vecteur de crois-
sance académique et culturelle pour toute la communauté universitaire. Cette stratégie est d ’ ailleurs
distinguée par les ranking internationaux (Scimago et Times Higher Education (THE), et régionaux
(Revue América Economía), notamment sur les axes de Recherche et d ’ ouverture à l ’ international.
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins compte plus de 125 accords de coopération internationale, parmi les-
quels, nombreux sont célébrés avec des pays francophones, cherchant à promouvoir la Francophonie
comme axe stratégique d ’ internationalisation se positionnant ainsi comme l ’ Université chilienne la plus
engagée dans cette vocation tant sur plan académique, que culturel et linguistique. Depuis 2018, l ’ UBO
est membre actif de l ’ Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Dans ce contexte, l ’ adhésion au
prestigieux réseau de l ’ AIELF, et l ’ organisation de son 61° Congrès à Santiago du Chili en mai 2019,
contribuent largement à enrichir cette vision et au rayonnement de la francophonie en Amérique Latine.
Note aux lecteurs : Les textes à soumettre sont à adresser en version éléctronique à l ’ adresse de la
revue RIELF Krzysztof.Malaga@ue.poznan.pl
Le « guide de soumission » est disponible auprès de site o󰀩ciel de la RIELF http://rielf.aielf.org ou bien
sur le site de l ’ AIELF : http://www.aielf.org
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Bernard COUPEZ, France
Jean-Jacques EKOMIE, Gabon
Jules-Roger FEUDJO, Cameroun
Camelia FRATILA, Roumanie
Marian GORYNIA, Pologne
Driss GUERRAOUI, Maroc
Juliana HADJITCHONEVA, Bulgarie
Vidal IBARRA-PUIG, Mexique
Nai IBENRISSOUL, Maroc
Michel LELART, France
Laura MARCU, Roumanie
Boniface MBIH, France
Isabel MOCOROA-VEGA, Espagne
Mbodja MOUGOUE, États-Unis
Thierry PAIRAULT, France
Jacques POISAT, France
Jean-Christophe POUTINEAU, France
Carlos QUENAN, Argentine
Marek RATAJCZAK, Pologne
Alain REDSLOB, France
Xavier RICHET, France
Jeannette ROGOWSKI, États-Unis
Paul ROSELE CHIM, France
Claudio RUFF ESCOBAR, Chili
Baiba ŠAVRINA, Lettonie
Lansana SEYDI, Brésil
Viatcheslav SHUPER, Russie
Abdou THIAO, Sénegal
Roger TSAFACK NANFOSSO, Cameroun
François VAILLANCOURT, Canada
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Małgorzata MACUDA, secrétaire de rédaction, USEGP, Pologne
Eliza SZYBOWICZ, soutien éditorial, USEGP, Pologne
Marta DOBRECKA, rédactrice technique, USEGP, Pologne
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Alain REDSLOB
Professeur émérite à l ’ Université Panthéon Assas (Paris 2)
Président de l ’ AIELF
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sans parti pris, respuectueux des convictions de celles et de ceux qui les portent. Fusion d ’ une diver-
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hommes de culture qui rééchissent, coopèrent et di󰀨usent une pensée économique rivée à la passion
de la langue de Molière.
Vaste est sa mission. Parce qu ’ elle instaure, élargit et renforce des liens culturels aux ns de propager
notre discipline, dans son aspect humain, institutionnel et formel. Parce qu ’ elle participe au rayonne-
ment de la recherche, favorise l ’ élévation des niveaux d ’ éducation et incite les jeunes à s ’ investir.
Parce qu ’ en écartant toute pompe, elle encourage le rapprochement des peuples en densiant des
échanges propres à la compréhension de cultures si diverses.
Aujourd ’ hui, les di󰀩cultés abondent, les dés se multiplient, les solutions tardent. À vrai dire, l ’ écono-
mie politique se trouve contrainte d ’ explorer des champs dont l ’ étendue grandissante n ’ a de cesse de
le disputer à une aridité parfois inquiétante. Aussi, avec l ’ ardeur qui nous anime, valorisons nos com-
maissances, suscitons des confrontations d ’ opinions, propageons des idées neuves, tout en portant
haut les couleurs de ce si beau langage qui est le nôtre.
La Revue Internationale des Economistes de Langue Française (RIELF) ambitionne de prendre sa juste
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et d ’ a󰀨aires les plus anciennes et les plus prestigieuses de Pologne. Depuis 1926, nous développons
continuellement l ’ enseignement supérieur et garantissons des études scientiques de haute qualité et
un développement constant des infrastructures de recherche. Nous préparons de nombreux expertises
économiques et réalisons des projets innovants. Une éducation de haute qualité, que nous o󰀨rons
depuis des années, permet à nos étudiants et diplômés de relever avec succès les dés d ’ un marché
du travail dynamique.
L ’ innovation de nos méthodes de recherche et d ’ enseignement a été conrmée par de nombreux
classements et réalisations de nos étudiants et employés. Nous combinons notre souci de la meilleure
qualité d ’ enseignement avec le développement de la coopération avec d ’ autres pays et des pratiques
commerciales largement dénies.
Dr Claudio RUFF ESCOBAR
Recteur de l ’ Université Bernardo O ’ Higgins, Chili
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins (UBO), de Santiago du Chili, est une fondation sans but lucratif, de
droit privé, accréditée par la Commission Nationale d ’ Accréditation (CNA-Chile), pour sa qualité aca-
démique, sa gestion et sa politique en matière de relations extérieures avec la Société. Comptant près
de 7.000 étudiants répartis sur quatre facultés o󰀨rant des programmes de niveaux Licence, Master et
Doctorat, ainsi que des départements et centres de recherche, l ’ Université a pour axe stratégique de
développer l ’ excellence académique et consolider sa politique d ’ internationalisation, vecteur de crois-
sance académique et culturelle pour toute la communauté universitaire. Cette stratégie est d ’ ailleurs
distinguée par les ranking internationaux (Scimago et Times Higher Education (THE), et régionaux
(Revue América Economía), notamment sur les axes de Recherche et d ’ ouverture à l ’ international.
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins compte plus de 125 accords de coopération internationale, parmi les-
quels, nombreux sont célébrés avec des pays francophones, cherchant à promouvoir la Francophonie
comme axe stratégique d ’ internationalisation se positionnant ainsi comme l ’ Université chilienne la plus
engagée dans cette vocation tant sur plan académique, que culturel et linguistique. Depuis 2018, l ’ UBO
est membre actif de l ’ Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Dans ce contexte, l ’ adhésion au
prestigieux réseau de l ’ AIELF, et l ’ organisation de son 61° Congrès à Santiago du Chili en mai 2019,
contribuent largement à enrichir cette vision et au rayonnement de la francophonie en Amérique Latine.
Note aux lecteurs : Les textes à soumettre sont à adresser en version éléctronique à l ’ adresse de la
revue RIELF Krzysztof.Malaga@ue.poznan.pl
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REVUE INTERNATIONALE DES ECONOMISTES DE LANGUE FRANÇAISE 2021, VOL. 6, N°2
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos (Krzysztof Malaga) ...................................................................................... 3
I F OKOMBI
Courbe de Laer de la relation entre la dette publique et la croissanceen Afrique:
importance de la qualité institutionnelle .......................................................................... 9
T PAIRAULT
L endettement des pays de l UEMOA à l égard de la Chine ......................................... 37
F M TSASSAMBOUAYILA
Eets des politiques conjoncturelles sur la croissance économique en Zone franc . 51
T THIOUNE
Écart de production dans la Zone UEMOA: analyse comparative d une éstimation
par la fonction de production, le ltre de Kalman et le VAR structurel bayésien .... 77
T D T BEHANZIN, M A KONTE
Impact de l ouverture commerciale sur croissance économique dans l UEMOA .... 106
K A D TSOMDZO, Y SANOUSSI, K O
WONYRA
Déterminants des dépenses publiques de santé en Afrique subsaharienne ............... 126
E F KARABOU, K A ADEVE, K SONGHAÏ
L eet des politiques d aide à la santé sur le développement sanitaire et écono-
mique en Afrique subsaharienne ........................................................................................ 142
Y SANOUSSI, K A ADEVE, K O WONYRA
Urbanisation et inégalités de revenu en Afrique subsaharienne: quel rôle pour la
gouvernance traditionnelle et la e-gouvernance ? ........................................................... 162
S AGUEY, Y ALI, A E AGBODJI
Eets de la strategie de relance post-COVID-19 de la BCEAO sur les agrégats
économiques au Togo ............................................................................................................ 183
F NAPO, K B ESSIOMLE
Soutenabilité de la dette publique post -initiative pays pauvres trés endettés
(PPTE): une evidence empirique au Togo ........................................................................ 216
2 Table des matières
W OUDJIM, Y SANOUSSI, K EVLO
Déterminants de la malnutrition des enfants au Togo : une analyse par les dispa-
rités selon le milieu de résidence ........................................................................................ 239
J KIAMBU DI TUEMA, F J D KABIKISSA, F
MOUSSAVOU, C LOMAMA LOMBOTO, É KIYUNGA TCHANDEMA
Banques et opérateurs de téléphonie mobile dans l inclusion nancière en Répu-
blique Démocratique du Congo: concurrence et innovations ..................................... 261
REVUE INTERNATIONALE DES ECONOMISTES DE LANGUE FRANÇAISE 2021, VOL. 6, N°2
https://doi.org/10.18559/RIELF.2021.2.10
SOUTENABILITÉ DE LA DETTE PUBLIQUE POST
INITIATIVE PAYS PAUVRES TRÉS ENDETTÉS PPTE :
UNE EVIDENCE EMPIRIQUE AU TOGO
Post-initiative heavily indebted poor countries (HIPC) public
debt sustainability: Empirical evidence from Togo
F NAPO
Université de Lomé, Togo
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, Département de l Économie
fousseni.napo@gmail.com
ORCID : https://orcid.org/0000-0002-8405-0421
K B ESSIOMLE
Administrateur des Finances au ministère du commerce, de l industrie et de la consommation
locale du Togo
biovaessiomle@gmail.com
ORCID : https://orcid.org/0000-0003-4953-5586
Abstract: e objective of this paper is to analyze the sustainability of Togo s public debt
in the long term aer the Heavily Indebted Poor countries (HIPC) initiative. e study
period covers years from 1994 to 2019. Based on stationarity and cointegration tests, the
results show that the Togolese government s debt is not very sustainable in the long term.
Indeed, the persistence of the budget decit due to insucient internal resources to meet
the increase in budgetary expenditure, particularly investment expenditure, has forced the
Togolese government to resort to borrowing, leading to an increase in debt levels in recent
years. In view of these results, budgetary rigor is more than necessary through the contrac-
tion of budgetary expenditure, but above all, the progressive taxation of the informal sector
and increased mobilization of taxes on property.
Keywords: sustainability, public debt, budget decit, stationarity, cointegration.
Résumé: L objectif de ce papier est d analyser la soutenabilité de la dette publique du Togo
àlong terme après initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). La période d étude couvre
de 1994 à2019. A partir des tests de stationnarité et cointégration, les résultats montrent
1 Université de Lomé, Département de l’Economie 01 BP. 1515, Togo.
F NAPO, K B ESSIOMLE
217Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
que la dette du Gouvernement togolais est faiblement soutenable àlong terme. En eet,
la persistance du décit budgétaire suite àl insusance de ressources internes pour faire
face àla hausse des dépenses budgétaires, notamment celles des dépenses d investissement,
a obligé l État togolais àfaire appel aux emprunts, entraînant alors l accroissement du
niveau de la dette ces dernières années. Au regard de ces résultats, une rigueur budgétaire
est plus qu une nécessité àtravers, la contraction des dépenses budgétaires, mais surtout,
la scalisation progressive du secteur informel et une mobilisation plus accrue des impôts
sur le foncier.
Mots-clés: soutenabilité, dette publique, décit budgétaire, stationnarité, cointégration.
JELclassication : H62, H63, H68.
Introduction
Au cours de ces dernières années, diverses situations d instabilité nancière et
sanitaire ont marqué l économie mondiale, entraînant des contreperformances
des pays. La plus récente est celle engendrée par la pandémie au nouveau coro-
navirus. Ces pays, notamment ceux en développement font face àdes contraintes
relatives àleur autonomie nancière avec la baisse du prix des matières premières
dont dépend l essentiel de leurs ressources budgétaires. Cette situation a réduit
dramatiquement les marges de manœuvre de ces pays contraints de solliciter les
facilités de nancement du Fonds Monétaire International (FMI) et du groupe de la
Banque Mondiale (BM) pour faire face àla crise sanitaire (Aglietta, 2020). De même,
les annonces du G20 du report des échéances de paiements du service de la dette
des pays les plus pauvres, déjà fragilisés par un niveau d endettement important,
donneront un espace politique an de les aider àfaire face aux conséquences de
cette pandémie. La question de l endettement public ne cesse de susciter un débat
en économie. Son appréhension dière selon les écoles de pensée. En eet, les
économistes d inspiration Keynésienne défendent l idée selon laquelle l emprunt
public est nécessaire et même ecace pour le développement. Par contre, ceux
d inspiration classique rejettent l endettement public et pensent que la dette est
nuisible pour les agents économiques. Par ailleurs, le stock de la dette publique a
augmenté considérablement au niveau mondial, àtel point que la projection de
celle-ci àlong terme indique une situation de non stabilité pour certains pays.
Cependant, selon le FMI (2017), la croissance économique mondiale devrait rester
soutenue avec les perspectives disparates entre les principales régions économiques.
Cette reprise de la croissance est le résultat d un eort de stabilisation couplé d un
218 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
dynamisme économique des pays. Les économies des pays en développement, qui
font face àun besoin important de ressources pour nancer leur développement
ne sont pas épargnées de cette situation préoccupante mais àdes degrés diérents.
Ces pays, du fait de l insusance de l épargne interne, font recours àl endettement
extérieur pour nancer leur développement. Au niveau de l espace UEMOA
2
seule
la Côte d Ivoire a enregistré un solde courant excédentaire de 252,2 milliards de
FCFA3 en 2014, soit 1,5% du PIB (BCEAO, 2017)4. A l inverse, le Togo fait partie
de ceux qui subissent les externalités néfastes de la conjoncture mondiale. En eet,
la détérioration des termes de l échange est àla base de la persistance du décit du
compte courant qui ressortait à9,2% en 2018 (FMI, 2020)5.
Par ailleurs, avant l atteinte du point d achèvement de l initiative Pays Pauvres
Très Endettés (PPTE) par le Togo en 2007, le ratio de dette rapportée au PIB de
ce pays était de 74,8% (DPPF, 2020)6. Cela implique une situation de non viabilité
de sa dette par rapport au seuil de 70,0%7. La mise en œuvre de l initiative PPTE
jusqu au point d achèvement en 2010 et de l Initiative d Allègement de la Dette
Multilatérale (IADM) ont permis au Togo de ramener sa dette àun niveau viable,
soit un ratio de 45,1% du PIB (DPPF, 2020). Une fois le point d achèvement atteint,
le pays continue de mobiliser ànouveau des ressources en vue de la mise en œuvre
des programmes et projets de développement, principalement le nancement des
infrastructures énergétiques et de transport. Ce regain d endettement n est pas
sans conséquence pour le pays. Ainsi, le ratio dette rapportée au PIB du Togo
qui ressortait à78% en 2016 (FMI, 2020), a dépassé le seuil de viabilité de 70,0%
du PIB. Mais les eorts fournis par le Gouvernement ces dernières années pour
réduire le fardeau de la dette, notamment par un meilleur recouvrement des recettes
intérieures avec un taux de pression scale de 20,6% du PIB en 2017 (UEMOA,
2018)8 et une contraction de l investissement public, ont porté leur fruit. Le pays
a vu sa dette baissée à68,7% en 2019 et selon les estimations ocielles, elle sera
à65,3% en 2020 (FMI, 2020). Le décit du compte courant a été également réduit
progressivement, passant de 9,2% en 2018 à8,0% en 2019 et selon les estimations
2 Union Économique et Monétaire Ouest Africaine. Elle regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la
Côte d Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
3 Franc de la Communauté Financière Africaine.
4 Banque Centrale des États de l Afrique de l Ouest (Direction Nationale pour la Côte d Ivoire):
Balance des Paiements et Position Extérieure Globale de la Côte d Ivoire au titre de l année 2016,
octobre 2017.
5 Rapport FMI n°20/107, mai 2020.
6 Direction de la Dette Publique et du Financement du Togo.
7
Seuil xé par l UEMOA àtravers l adoption de l Acte Additionnel N°01/2015/CCEG/UEMOA
du 15 janvier 2015 instituant un Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre
les États membres de L UEMOA.
8
Rapport semestriel d exécution de la surveillance multilatérale de la Commission de l UEMOA,
décembre 2018.
219Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
du FMI à7,0% en 2020. Cette diminution du taux d endettement est perceptible
grâce aussi àl augmentation des taux de croissance en sorte que la croissance 2018
a atteint 4,9%; 5,1% en 2019 et devrait atteindre 5,3% en 2020 (FMI, 2020).
Cependant, en raison des implications humaines et économiques de la pandémie
du COVID-19, les projections de croissance du FMI pour 2020 ont été revues sen-
siblement àla baisse à3%. Celles relatives au décit budgétaire ont été également
revues considérablement et celui-ci pourrait s établir désormais à3,6% au lieu de
1,9% en 2019. En dépit du ralentissement de l augmentation du taux d endettement
ces deux dernières années, le niveau de la dette du Togo, qui se chirait à2 197
milliards de FCFA en 2019, soit 68,7% du PIB, reste relativement élevé, compara-
tivement au critère de convergence de 70,0% du PIB xé par l UEMOA. Du risque
faible qu il présentait au lendemain des deux initiatives en 2010, l accroissement
de la dette publique qui ressortait à78,0% du PIB en 2016; 72,7% en 2017; 73,
6% en 2018; 68,7% en 2019 pourrait susciter des interrogations quant àsa soute-
nabilité (FMI, 2020). Dans le cadre du présent papier (ou article), la dynamique
de l évolution des ratios d endettement sera analysée au regard de la soutenabilité
dans un contexte caractérisé par une chute des cours des recettes d exportation
(coton, café-cacao, phosphate) (BM, 2019) et une mobilisation moyenne des recettes
scalespar rapport aux économies avancées (OCDE, 2020)9. En eet, la dernière
décennie s est caractérisée par une série d emprunts extérieurs et sur le marché
régional de façon régulière par les autorités du pays pour les besoins de nancement
du développement et de la lutte contre la pauvreté. Cette situation engendre des
questions relatives àla capacité du pays àfaire face àses engagements et poursuivre
les projets ambitieux de développement. Au plan empirique, de nombreuses études
ont été consacrées àl évaluation de la capacité des pays àla soutenabilité de la dette
(Jondeau, 1992 ; Blanchard, Chouraqui, & Sartor, 1990 ; Moisseron & Ranot,
1999 ; Daseking, 2002; IMF, 2005, 2012, 2018 ; Presbitero & Arnone, 2006 ; Sira,
2011,pour le cas de l UEMOA; Bouabdallah et al., 2017 ; Debrun, Ostry, Willems,
& Wyplosz, 2019; Ranot & Ferry, 2019). En particulier, Sira (2011) a montré que
la dette n est pas soutenable dans le cas du Togo, en faisant recours aux tests de
stationnarité et de cointégration. Ainsi, au regard des évolutions récentes, il ressort
la nécessité d évaluation de la soutenabilité de la dette pour ce pays en adoptant
une nouvelle approche méthodologique. Pour ce faire, un certain nombre de pré-
occupations demeurent auxquelles il faut apporter des réponses. La dette publique
du Togo est-elle soutenable àlong terme ? Quel est le taux de réaction des recettes
par rapport aux dépenses publiques?
9 Organisation de Coopération et de Développement Économiques. Selon le tableau comparatif
des recettes scales de l OCDE, en 2020, certains pays avancés (Autriche, Belgique, Danemark,
Finlande, France, Suède, etc.) enregistrent un taux de pression scale supérieur à40%.
220 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
L objectif général est d étudier la soutenabilité de la dette au Togo. De façon
spécique, il s agit d analyser la dynamique de l endettement public du Togo et
d estimer le coecient de réaction des recettes par rapport aux dépenses publiques.
De ces objectifs, découlent les hypothèses suivantes: d une part, le décit courant et
les besoins en infrastructures socioéconomiques déterminent le niveau de l endet-
tement public au Togo. D autre part, le décit budgétaire et sa persistance favorisent
l accroissement du ratio d endettement public du Togo. L intérêt de l étude paraît
double. Au plan théorique, l étude aborde un cas pratique de soutenabilité de la
dette publique au Togo. A cet eet, elle constitue une œuvre de plus qui s ajoute
aux connaissances déjà produites en économique par la recherche académique. Au
niveau pratique, cette étude constitue pour les autorités nationales un outil d aide
àla décision en matière de gestion de la dette publique. Pour la présente étude, il
sera fait recours aux tests de stationnarité et de cointégration avant les estimations
des paramètres du modèle d analyse. Disposant de données temporelles, leurs
propriétés seront analysées. Ces données concernent les séries décit, dette, recette
totale, dépense totale, toutes rapportées au PIB et s étendent sur la période allant
de 1994 à2019. Ce travail s articule autour de cinq sections. A la suite de cette
première section qui pose le problème, La deuxième est consacrée àl exposé du
cadre théorique relatif àla soutenabilité de la dette publique. Ce cadre présente la
revue de littérature. Quant àla troisième section, elle s intéresse au développement
du cadre méthodologique de l étude. Après la présentation des résultats de l esti-
mation du modèle de référence dans la quatrième section, vient enn la conclusion
de l étude assortie de propositions des recommandations relatives aux politiques
économiques dans la dernière section.
1. Revue de littérature
Le débat sur la thématique de l endettement public continue d être la cible des
discussions entre les économistes. En eet, pendant que certains plaident en faveur
de la dette, d autres la rejettent en s opposant catégoriquement àun quelconque
recours àl endettement par l État. Il sera question de la présentation du cadre
théorique sur l endettement public. Concrètement, nos réexions porteront sur
l analyse des travaux théoriques et empiriques menées dans le cadre de l emprunt
public et sa soutenabilité.
Approche théorique de l endettement public
La problématique de l endettement public fait toujours l objet de débats entre
plusieurs économistes qui se remarquent par la divergence de leurs points de vue
sur ce phénomène. En eet, pendant que certains plaident en faveur de la dette en
mettant l accent sur ses eets positifs sur l économie, d autres la rejettent en faisant
221Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
ressortir les risques d un tel phénomène sur les équilibres macroéconomiques. De
manière générale, on distingue deux grandes approches de l endettement public
àsavoir l approche classique et l approche Keynésienne.
Les classiques rejettent l endettement public et l assimilent àun impôt futur
àpayer par les contribuables. Selon eux, toute politique scale basée sur la demande
est contre-productive et provoque uniquement des eets inationnistes. Pour Ricar-
do (1817), les citoyens voient dans l emprunt un impôt diéré dans le temps et se
comportent comme s ils étaient contraints de payer un impôt ultérieurement pour
rembourser cet emprunt quel que soit le décalage intergénérationnel. En d autres
termes, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation
àla hausse des impôts, ce qui les amène àconstituer une épargne pour y faire face et
àse détourner ainsi de la consommation. En outre, sur le principe de l équivalence
Ricardienne, Barro (1974) montre qu une politique de décit budgétaire nancée
par emprunt reste sans eet sur l activité économique dans la mesure où les agents
économiques ne sont pas victimes de l illusion scale. Ils anticipent une hausse des
impôts destinés àrembourser l emprunt en constituant une épargne d un montant
équivalent l endettement public. Toujours dans le même sens, Hayek (cité par Yapo,
2002) dénonce l endettement comme étant une croissance articielle, fondée sur
un investissement supérieur àl eort d épargne de la nation et entraînant injus-
tement l ination. Idlemouden et Ranot (2005) pensent que la dette extérieure
constitue un fardeau pour une économie. Ils arment que le paiement du service
tend àévincer les dépenses publiques conduisant àune baisse de l investissement
global et son poids futur décrit par l encours de la dette inuencerait les incitations
des agents économiques privés via l accroissement de la pression scale. Selon les
auteurs, ces eets ne se manifestent qu àcertain niveau. Les études réalisées par
Krugman (1988), Sachs (1989), Froot, Scharfstein et Stein (1989) et Calvo (1989)
ont montré que l accumulation de la dette et son service constituent une taxe sur
la production future et décourage l investissement par l eet d éviction.
En revanche, selon les Keynésiens, l emprunt public n entraîne pas générale-
ment de coûts aussi bien pour les générations actuelles que pour les générations
futures compte tenu des investissements nouveaux qui en découlent. Il favorise
plutôt l accumulation du capital et la consommation des générations présentes
et àvenir (Keynes, 1936). L endettement de l État, tel que conçu dans le modèle
Keynésien, favorise la relance de la demande globale qui provoque àson tour, par
l eet du multiplicateur, un accroissement sensible des investissements. Ainsi,
selon ce courant de pensée, un décit budgétaire maîtrisé et justié peut servir
de moyen de lutte contre le chômage, de réduction de la pauvreté et de façon
générale de relance économique. Pour Daseking (2002), les dettes extérieures
peuvent contribuer àaccélérer la croissance des pays en nançant des investisse-
ments productifs et peuvent de ce fait réduire les eets des chocs économiques.
Heller (2005) aborde dans le même ordre d idée en précisant que la dette interne
222 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
donne aux autorités nationales une marge de manœuvre qui peut leur permettre
de compenser une baisse imprévue de ressources et par conséquent de réguler les
dépenses publiques.
Soutenabilité de la dette publique: Revue conceptuelle et empirique
La soutenabilité de la dette publique est au centre des préoccupations dans les
pays en voie de développement. Elle représente l un des dés majeurs des nances
publiques mais cela est dicile àréaliser du fait de l urgence et de l importance
des besoins de développement ànancer. Avant d aborder la soutenabilité de la
dette proprement dite, il est important de faire un rappel des concepts autour du
sujet. Puis s en suivront une revue empirique et le cadre de viabilité de la dette.
L importance que revêt le sujet a suscité beaucoup d intérêt autour des acteurs
du domaine par rapport àla maîtrise de cette notion. Ainsi, il est admis que la
dette publique d un pays est soutenable si la politique budgétaire menée peut être
maintenue sans ajustement excessif dans le futur. Le FMI dénit la soutenabilité
de la dette comme: «la situation dans laquelle un pays a la capacité de satisfaire
àses obligations présentes et futures concernant le service de la dette, sans qu un
changement important dans la balance des paiements ne soit nécessaire». Il ressort
de cette dénition la capacité que doivent avoir les pays àfaire face àleurs enga-
gements lorsque ceux-ci arrivent àéchéance. Aucun changement important ne
doit donc être constaté dans l évolution des recettes et des dépenses pour justier
l apparition des excédents budgétaires futurs (INSEE, 2004–2005).
Loser (2004) aborde dans la même direction en armant que la dette extérieure
est soutenable lorsque le poids du service de la dette ne freine pas la croissance.
Quant àRanot (1998), il envisage la soutenabilité de la dette comme le fait qu un
ratio déterminé (de type stock de la dette rapporté au PIB) tende vers une limite
nie, ce qui permet àun pays, s il paie régulièrement des intérêts de la dette, de
continuer àrecevoir les nancements extérieurs. Pour leur part, Guérineau et
Guillaumont (2007) arment que la dette reste soutenable si l État conserve la
capacité d assurer le paiement du service de la dette àlong terme. Ils précisent plus
loin que cette capacité est déterminée en fonction du solde budgétaire primaire,
du coût réel de la dette et de l évolution de croissance économique. De cette ana-
lyse, il ressort que la soutenabilité de la dette publique est étroitement liée àcelle
de la nance publique. Ainsi, une politique budgétaire est soutenable si la valeur
actualisée des surplus primaires futurs est au moins équivalente àla dette publique
actuelle du pays. Il s agit de ce fait de la contrainte budgétaire inter-temporelle. Si
le pays arrive àrespecter cette condition, cela signie qu il est en mesure d éviter
un risque d insolvabilité. Il y a lieu dans ce cas de ne pas confondre soutenabilité
et solvabilité. En eet, plusieurs études se sont penchées sur la distinction entre les
deux termes. Celles de Croce et Juan-Ramón (2003), FMI (2002) montrent qu un
ensemble de politiques n est pas soutenable si elles conduisent àl insolvabilité. En
223Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
d autres termes, la soutenabilité renvoie àl idée de rester solvable sans modication
radicale de la politique économique (Muzellec & Conan, 2013). La solvabilité est
alors dénie comme une situation dans laquelle les dépenses et les recettes futures
satisfont la contrainte budgétaire inter-temporelle. Cette contrainte, impose une
limite àla capacité du Gouvernement àemprunter indéniment. D après Berr et
Combarnous (2007), la solvabilité représente le fait pour un débiteur d avoir les
moyens de payer ses créanciers. Autrement dit, la solvabilité est la capacité nan-
cière d un État àfaire face au désintéressement total de ses engagements àmoyen
et long termes en respectant les échéances. La solvabilité est donc une condition
nécessaire àla soutenabilité des politiques.
Au plan empirique, Hamilton et Flavin (1986) ont été les précurseurs des tests
économétriques dans le cas de l analyse de la soutenabilité des nances publiques.
Ils ont analysé la soutenabilité budgétaire des États-Unis dans une logique stochas-
tique et non déterministe en faisant appel aux tests de racine unité de Dickey-Fuller
Augmenté (ADF) sur les séries de dette et de solde primaire pour la période allant
de 1960 à1984.Les tests portaient donc sur la stationnarité de la dette et du décit
primaire. Au terme de leurs travaux, ils ont conclu que la politique budgétaire de
l État américain était soutenable. Après, les résultats de ces études ont fait l objet
de critique par Kremers (1988) qui leur reprochait l absence de retards dans leur
modèle et la présence d autocorrélation des erreurs. Dix ans plus tard, Trehan et
Walsh (1988) ont introduit des tests de cointégration dans leurs études. Ils ont
appliqué ces tests sur les séries de dette et de décit primaire aux États-Unis de 1964
à1984. Ils sont parvenus au résultat selon lequel la politique budgétaire de l État
américain n était pas soutenable. Par la suite, Hakkio et Rush (1991) armaient
que «l existence d une relation de cointégration entre les recettes et les dépenses
totales est une condition nécessaire et susante àla soutenabilité». Quatre ans
après, Quintos (1995) a repris les travaux de Hakkio et Rush (1991) en introdui-
sant la notion de soutenabilité forte et la soutenabilité faible. Enn, Bohn (1995)
a mis en œuvre un moyen pour le test de cointégration contraire aux précédents.
Il consistait àtester la soutenabilité en étudiant la relation de cointégration entre
le solde primaire et le stock de la dette. Pour évaluer la soutenabilité de la dette
intérieure du Zimbabwe sur la période 1980–2007, Chikoko et Mupunga (2012)
ont utilisé le test de cointégration sur la base de l analyse des séries temporelles
des dépenses publiques, recettes publiques et du décit budgétaire. Les résultats
ont révélé l absence de cointégration entre les dépenses et les recettes publiques.
En conséquence, la dette intérieure du Zimbabwe n était donc pas soutenable. Les
auteurs proposent au Gouvernement d accroître sa croissance an d augmenter
ses recettes et nancer les dépenses publiques.
Sira (2011) a étudié la soutenabilité de la dette extérieure des pays membres de
l UEMOA sur la période allant de 1970 à2009 en utilisant les tests de stationnarité
et de cointégration sur la base des séries de décit public, de recettes et dépenses
224 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
totales. Les résultats montrent que la dette de ces pays est non soutenable àmoyen
et long termes. Pour une politique budgétaire soutenable, l auteur propose aux Gou-
vernements des ajustements qui reposent sur une contraction de certaines dépenses
courantes, orientation de la dette vers les secteurs porteurs de croissance ou la mise
en œuvre des programmes politiques àmême de produire une croissance vive.
2. Méthodologie
Diérentes approches conduisent àl évaluation de la soutenabilité de la dette
publique d un État. Il s agit de l approche par les ratios d endettement, l approche
comptable, l approche actuarielle et l approche économétrique. Les trois dernières
approches se fondent sur la contrainte budgétaire inter-temporelle de l État. Il est
ànoter que, dans le cadre de la présente étude, c est l approche économétrique
qui sera utilisée.
Modèle théorique d accumulation de la dette publique
La fonction d accumulation de la dette est elle-même confondue àla contrainte
budgétaire inter-temporelle de l État. L étudier revient àétablir une relation entre
les ressources et les dépenses de l État. Ainsi, àchaque exercice budgétaire, l État
prélève des impôts, collecte des cotisations sociales et taxes (Tt) qui forment ses
principales ressources. Il fait face aux dépenses publiques courantes et transferts
(Gt). De même, il supporte les charges relatives au remboursement du principal et
au paiement des intérêts (rBt–1). La diérence entre l encours de la dette de deux
périodes successives (Bt – Bt–1 > 0) représente le décit budgétaire. Soit r le taux
d intérêt. La fonction de l accumulation de la dette publique peut s écrire (en
l absence des revenus du seigneuriage, M):
Bt – Bt–1 = Gt – Tt + rBt–1 (1a)
En notant Gt – Tt, le décit primaire (Dt), l équation (1a) devient:
Bt – Bt–1 = D_t + rBt–1 (1b)
En divisant cette fonction par le PIB (Yt), l équation (1b) devient:
1 1 1 1
1 1
t t t t t t
t t t t t t
B B Y D B Y
r
Y Y Y Y Y Y
= +
(1c)
Soit
1
1
t t
t
Y Y
g
Y
=
, le taux de croissance du PIB. Ainsi, on peut poser:
1
1
(1
)
t
t
Y
Y g
=+
225Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
L ’ équation (1c) devient:
1 1
1 1
1 1
(1 ) (1 )
t t t t
t t t t
B B D B
r
Y Y g Y Y g
= +
+ +
(1d)
Si on note
1
1
1
, et
t t t
t t t
t t t
B B D
b
b d
Y Y Y
= = =
, on peut réécrire l équation (1d) de la
manière suivante:
1
(1 )
(1 )
t t t
r
b
d b
g
+
= + +
(1e)
Avec bt et bt–1 les ratios d endettement respectivement de la période t et t – 1, dt
le décit primaire rapporté au PIB.
En faisant varier le taux d endettement et en supposant g très petit, que r et g
sont constants, on obtient:
bt – bt–1 = dt + (r – g) bt–1 (1f)
Il ressort de l équation (1f) que l évolution de l encours de la dette publique est
liée au décit primaire et au produit de l écart entre le taux d intérêt et celui de la
croissance économique par l encours précédent. En eet, lorsque cet écart est positif
(r > g), la dette publique croît en permanence (Jondeau, 1992). Dans ce cas, un
excédent budgétaire est indispensable pour stabiliser le ratio Dette/PIB. En outre,
si la diérence entre le taux d intérêt et le taux de croissance ressort négatif (r < g),
cela signie que le Gouvernement n est plus contraint d avoir nécessairement des
surplus budgétaires, même certains décits primaires peuvent être acceptés pour
maintenir la stabilité du ratio Dette/PIB (Jondeau, 1992). Alors, la question de la
soutenabilité ne se pose plus car le Gouvernement dispose des moyens nanciers
susants pour faire face àses engagements en matière de paiement du service de
la dette et couvrir une partie du décit primaire.
Modèle empirique d accumulation de la dette publique
La soutenabilité budgétaire par la méthode économétrique se base àla fois sur les
méthodes comptable et actuarielle. Elle fait appel aux tests de stationnarité et de
cointégration des séries. En eet, la littérature révèle que Hamilton et Flavin (1986),
Wilcox (1989) ont fait recours aux tests de stationnarité (ADF) dans le cadre de
l évaluation empirique de la politique budgétaire des USA. Par la suite, leurs travaux
ont fait l objet d un certain nombre de reproches selon lesquels leur modèle ne tenait
pas compte de retards et n éliminait pas l autocorrélation des erreurs. Pour cela, ils
ont été complétés plus tard par l introduction de la notion de cointégration entre
les variables dans les modèles d analyse. Ceci, grâce aux études économétriques
réalisées par les chercheurs comme Trehan et Walsh (1988, 1991), Hakkio et Rush
(1991), Quintos (1995), Bohn (1995) et Hénin et Garcia (1996). Jondeau (1992),
pour sa part, a été l un des auteurs qui ont combiné les tests de stationnarité et
de cointégration pour analyser la soutenabilité de la dette publique. La procédure
226 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
qu il a utilisée sert toujours de référence àla plupart des travaux économétriques
réalisés dans ce domaine. Pour la présente étude, le modèle développé par Quintos
(1995) sera utilisé. En eet, dans son article: «Sustainability of the Decit Process
with structural shi» publié en 1995, cet économiste a estimé une relation de long
terme entre les recettes et les dépenses publiques des États-Unis an de vérier si
leur combinaison est stationnaire àlong terme (ou stable en moyenne) ou non.
L expression du modèle de Quintos se présente comme suit:
Tt = α + β Gt + εt (2)
avec: Tt recettes totales, Gt dépenses budgétaires y compris les charges d intérêts, β
paramètre, α constante, ε
t
terme d erreur. Dans ce modèle, T
t
est la variable endogène
et Gt la variable explicative. A partir de son modèle, Quintos (1995) montre qu il
existe deux types de soutenabilité à savoir la soutenabilité « forte » et la soutenabili
« faible ». En eet, lorsque le coecient β de cointégration entre les recettes et les
dépenses est égal à 1, la soutenabilité est qualiée de forte. Ce qui signie que les
recettes et les dépenses évoluent à long terme dans la même direction et s ajustent
complétement. Alors, la diérence entre les deux variables que représente la série de
décit (–αε) est stationnaire. En revanche, la soutenabilité faible correspond au cas
où le coecient β de cointégration entre les recettes et les dépenses prend les valeurs
comprises entre 0 et 1 (0 < β < 1). Précisément, cela veut dire que certes, les recettes
et les dépenses évoluent sur la même trajectoire mais n ont pas la même amplitude.
Les recettes sont sensiblement en deçà des dépenses. Dans ce cas, le décit qui en
résulte n est plus nécessairement stationnaire. D après l auteur, étudier la cointé-
gration entre ces deux variables, revient àtester la stationnarité du décit. Hénin et
Fèvre (1998) complète l étude de la soutenabilité de la dette par l application de la
méthode de stationnarité en eectuant le test de stationnarité du ratio dette/PIB et
celui de la série du décit/PIB. Ainsi, après les travaux de Hénin et Garcia (1996)
et, Hénin et Fèvre (1998), toutes les études de soutenabilité se sont basées sur les
tests de stationnarité du ratio de la dette et du décit global, mais aussi sur les tests
de cointégration entre les recettes et les dépenses totales. Ainsi, le choix porté sur
le modèle développé par l économiste américain Quintos (1995) pour analyser la
soutenabilité de la dette publique du Togo se justie par trois raisons. D abord, c est
un modèle simple, pratique, facile àutiliser. Ensuite, il est cohérent et en phase avec
les objectifs de la politique budgétaire mise en œuvre par l État. Enn, àtravers le
coecient de cointégration, il permet d expliquer aisément le niveau de couverture
des dépenses par les recettes et partant de là, la soutenabilité de la dette.
Données et sources
Les données utilisées (tableau A1 et gures A1, A2, A3 et A4 en annexe) pour
la mise en œuvre des tests économétriques proviennent principalement de deux
sources, àsavoir la BCEAO et la DDPF. En eet, les séries recettes et dépenses
totales ainsi que le décit global et le PIB sont issues de la base de données de la
227Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
BCEAO. La série de la dette publique, quant àelle, provient de la DDPF. Il est
ànoter que les variables ayant servi aux tests ont été rapportées au PIB pour les
rendre en terme réel par rapport aux eets liés àleurs uctuations. Ces séries
couvrent la période 1994 à2019. Le choix de cette période n est pas fortuit. Elle
est retenue non seulement en raison de la disponibilité des données mais surtout
pour tenir compte de la cohérence et de l homogénéité de ces séries par rapport
àla variation de la valeur ocielle de la monnaie FCFA, puisque, en début janvier
1994, àl instar des autres pays de l UEMOA, le Togo a connu une dévaluation de
sa monnaie nationale.
Te chniques d ’ estimations
L étude empirique de la soutenabilité obéit àdes procédures d application des tests
statistiques. Leur usage permet de mettre en évidence le caractère stationnaire
et de cointégration ou non des séries chronologiques. De façon spécique, cette
démarche de mise en œuvre de ces tests portant sur la soutenabilité de la dette
publique du Togo peut être résumée en deux grandes phases. La première consiste
àeectuer des tests de stationnarité de toutes les variables. La deuxième phase est
consacrée àl étude de la cointégration entre les recettes et les dépenses totales.
Concrètement, il sera question d une brève présentation de la procédure de ces
tests ainsi que leurs règles de décision. Plusieurs outils statistiques permettent de
tester la stationnarité des séries temporelles. Il s agit des statistiques ADF (1981),
PP (1988) et KPSS10(1992). Dans le cas de notre étude, les tests de racine unitaire
(Unit Root Test) de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et de Phillips-Perron (PP)
sont utilisés pour apprécier la stationnarité des séries dette/PIB, décit/PIB, recette
totale/PIB et dépense totale/PIB. Une série est dite stationnaire si sa moyenne,
sa variance et son auto-covariance sont indépendantes du temps. Ce qui signie
que la série n a ni tendance ni saisonnalité. Sa moyenne et sa variance sont donc
constantes et la série uctue autour de sa valeur moyenne d équilibre de long
terme en revenant régulièrement vers celle-ci. Après avoir vérié la stationnarité
de toutes les séries, l ultime étape conduisant àl analyse de la soutenabilité est
le test de cointégration entre les recettes et les dépenses totales. A cet égard, si
les conclusions du test de stationnarité des séries de recettes et dépenses eectué
séparément révèlent qu elles sont non stationnaires en niveau mais stationnaires
en diérence première I(1), on testera l hypothèse nulle de non cointégration entre
les deux variables (recettes et dépenses). Dans le cas où l hypothèse nulle serait
rejetée, il ne reste qu àdéterminer le vecteur de cointégration (1, –β) entre les
recettes et les dépenses totales. Alors, la règle de décision quant àla soutenabilité
comme indiquée plus haut est la suivante:
Si β = 1, il existe une relation de cointégration entre recettes et dépenses totales.
La dette est donc fortement soutenable àlong terme. L excédent couvre la totalité
10 KPSS: Kwiatowski, Philips, Schmidt et Shin.
228 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
des charges du service de la dette. La diérence entre les recettes et les dépenses
totales est stationnaire. Elle uctue autour de sa valeur moyenne constante.
Si 0 < β < 1, les recettes et les dépenses totales sont cointégrées. Mais le surplus
primaire ne couvre pas la totalité des charges du service de la dette. L État est
contraint de contracter une nouvelle dette. La diérence entre les recettes et les
dépenses totales n est plus stationnaire. Il ressort une soutenabilité faible de la
dette car les dépenses sont sensiblement supérieures aux recettes àlong terme.
L absence de cointégration entre recettes et dépenses totales entraîne du coup
la non soutenabilité de la dette.
Les méthodes couramment utilisées pour tester la cointégration et déterminer la
relation d équilibre de long terme entre les variables du modèle sont celles d Engle
et Granger (1987), et de Johansen (1988, 1991). Les deux tests ont pour hypothèse
nulle la non cointégration. La stratégie d Engle et Granger (1987) consiste dans
un premier temps, àestimer la relation de long terme entre les recettes totales
et les dépenses totales par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) et
dans un second temps, àtester la cointégration sur le résidu estimé àl aide des
outils statistiques de ADF et PP. Ces tests ADF et PP ont comme hypothèse nulle
la non cointégration. La stratégie de Johansen (1991) est basée sur l estimation
de la relation par le maximum de vraisemblance (Likehood Ratio) pour tester la
cointégration des séries an de déterminer le vecteur de cointégration (1, –β). La
règle de décision pour le test de rang de cointégration est la suivante:
si le rang de cointégration est égal àzéro, l hypothèse nulle de non cointégration
n ’ est pas rejetée;
si le rang de cointégration est supérieur ou égal àun, l hypothèse nulle de non
cointégration est rejetée.
Il est ànoter que la méthode àdeux étapes d Engle et Granger ne s utilise que
si les variables sont de même ordre d intégration. En revanche, celle en une étape
de Johansen s utilise même si les variables n ont pas le même ordre d intégration.
La méthode de Johansen est privilégiée pour eectuer les tests de cointégration
parce que la méthode d Engle et Granger, basée sur le résidu, est peu ecace et
ses résultats peuvent être contradictoires (Pesaran, 1987).
3. Résultats empiriques
Les résultats concernent les tests de stationnarité et de cointégration des variables
utilisées.
Résultats des tests de stationnarité
Les résultats du tableau 1 montrent que les statistiques des tests ADF et PP associés
aux diérentes variables sont tous supérieures àla critical value (–2,66) au seuil 1%.
229Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
L hypothèse nulle de non stationnarité n est pas rejetée. Les séries dette/PIB, décit/
PIB, recette totale/PIB et dépense totale/PIB sont non stationnaires en niveau. Tou-
tefois, la réalisation des tests de stationnarité sur ces séries en diérence première
montre que celles-ci deviennent stationnaires. Par conséquent, elles sont toutes
intégrées d ordre 1. En eet, la non stationnarité en niveau du décit budgétaire
global, est àl origine de la non stabilité du ratio d endettement du Togo. Ce décit
récurrent s explique par les besoins de nancement des investissements dans le
cadre de l opérationnalisation de la politique de relance de l économie togolaise.
Elle est mise en œuvre par la réalisation d importants programmes et projets de
développement relatifs, entre autres, àla relance du secteur agricole (PNIASA11,
PNIASAN12), la modernisation des infrastructures de transport (aéroport, port,
routes), énergétiques (extension du réseau électrique, électrication rurale) et
socioéconomiques de base (écoles, hôpitaux, marchés modernes).
Résultats des tests de cointégration
Comme annoncées plus haut, les séries recettes totales et dépenses totales sont
non stationnaires en niveau; mais en diérence première, elles sont stationnaires.
Les deux séries ont donc le même ordre d intégration (1). Cela nous permet de
vérier la relation de cointégration entre ces deux variables. Pour y parvenir, nous
11 Programme Nationale d Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire.
12 Programme Nationale d Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle.
Tableau 1. Stationnarité des variables
Variables
analysées Tests H0 testée Tre nd Constante Racine unitaire Résultats
Décit/PIB
ADF Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif –1,96 > –2,66 Non
stationnaire
PP Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif –1,92 > –2,66 Non
stationnaire
Dette/PIB
ADF Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif –1,45 > –2,66 Non
stationnaire
PP Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif –1,51 > –2,66 Non
stationnaire
Recette
totale/PIB
ADF Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif 1,81 > –2,66 Non
stationnaire
PP Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif 1,81 > –2,66 Non
stationnaire
Dépense
totale/PIB
ADF Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif 0,09 > –2,66 Non
stationnaire
PP Non
stationnarité
Non
signicatif
Non
signicatif 0,18 > –2,66 Non
stationnaire
Source: Élaboration propre.
230 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
avons fait recours àla méthode de Johansen qui a donné les résultats consignés
dans le tableau 2.
La trace statistique (13,69471) est supérieure àcritical value au seuil de 5%
(12,32090). L hypothèse de non cointégration est rejetée. Les séries recettes totales
et dépenses totales sont donc cointégrées. Le rang de la cointégration est égal à1.
Cela signie qu il existe une relation de long terme entre ces deux variables. Nous
pourrons estimer cette relation par la méthode des MCO. Ainsi, après estimation des
paramètres du modèle, nous obtenons la relation suivante: T
t
= 3,39 + 0,61 G
t
+ ε
t
.
Le coecient β (0,61) est signicativement diérent de 0 car sa probabilité critique
(nulle) est inférieure àtous les seuils conventionnels (1%, 5%, 10%). Comme le
coecient d ’ intégration β (0,61) est compris entre 0 et 1, nous déduisons que la
soutenabilité de la dette publique du Togo existe mais elle est faible. Ce constat nous
amène également àarmer qu àlong terme, les recettes totales et les dépenses
totales se compensent, mais cette compensation est partielle. Autrement dit, les
dépenses de l État augmentent d une manière plus que proportionnelle àl augmen-
tation des recettes nationales. Concrètement, si les dépenses de l État augmentent
de 10 000 FCFA, les recettes publiques n augmentent que de 6100 FCFA.
De l analyse des résultats des tests économétriques, il ressort que les recettes
publiques ne couvrent pas entièrement les dépenses nationales. La persistance du
décit global s explique par un service de la dette important (tableau A2 et gureA5
en annexe) et surtout des investissements massifs constatés ces deniers temps dans
divers secteurs de l économie togolaise. Ce décit, dû aux déséquilibres récurrents
entre les ressources internes (scales et non scales) et les dépenses publiques
composées de dépenses ordinaires (elles seules, représentent plus de 80% des res-
sources internes) et en capital, en plus de celui du compte courant, est àla base de
l accroissement du ratio d endettement ces dernières années entrainant, du coup, la
faible soutenabilité de la dette publique. Donc, la réaction des recettes face àl aug-
mentation des dépenses budgétaires de l État est faible (0,61). Ce même résultat
a été obtenu aux USA par Quintos (1995) et Crowder (1997) où cette réaction se
situe entre 0,6 et 0,8. En Espagne, De Castro, Gonzales-Paramo et Hernandez de
Cos (2001) trouvent également une réaction des recettes aux dépenses de 0,7. Pareil
pour Anago (2016) et Abdou (2017) respectivement au Bénin (0,73) et au Niger
(0,60) avec ce même modèle. Toutefois, Mansour (2012) trouve que la politique
budgétaire est non soutenable pour la France par l absence d une relation de long
Tableau 2. Cointégration entre « Recette totale/PIB » et « Dépense totale/PIB »
Trace statistique Critical value à5% Rang de cointégration
13,69471 12,32090 1
2,472377 4,129906 0
Rang de cointégration 1
Source: Élaboration propre.
231Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
terme entre les recettes et les dépenses. Egalement, Sira (2011) est parvenue àla
même conclusion que Mansour (2012) pour les pays de l UEMOA. Selon cette
conclusion, non seulement l hypothèse de non cointégration n est pas rejetée,
mais de plus les coecients de régression paraissent très faibles et proches de zéro
àtelle enseigne qu ils ne permettent pas d armer une quelconque soutenabilité.
Conclusion et recommandations
Au terme de l analyse sur la soutenabilité de la dette publique du Togo, il ressort
que la dette est soutenable au sens faible du terme dans une perspective de long
terme. La mise en œuvre des tests de stationnarité et de cointégration montre que
l hypothèse de soutenabilité de la politique budgétaire apparaît non rejetée. De
plus, le coecient de cointégration est positivement inférieur àl unité (0,61). Ce
qui conduit àl armation de la faible soutenabilité de la dette publique du Togo.
Cela s explique par une couverture partielle des dépenses par les recettes totales.
Concrètement, les ressources internes ne couvrent qu environ 61% des dépenses
globales. Donc, la politique budgétaire du Togo ne répond pas de manière àstabi-
liser complètement l évolution de la dette puisqu elle ne génère pas susamment
de surplus budgétaires àmême de faire face au remboursement de la dette en cours.
En eet, la baisse des cours des matières premières d exportation et la hausse du
niveau des importations de biens et services (gure A6 en annexe) continuent
de dégrader le décit de la balance courante. De même, la politique de relance
de l économie amorcée par l État togolais àtravers le nancement d importants
programmes et projets de développement ajouté au poids grandissant du service
de la dette creuse davantage le décit budgétaire global. Le Togo est alors dans une
dynamique d accumulation de décits et par conséquent de l accroissement de sa
dette. Cette tendance est préoccupante dans la mesure où elle pourrait déboucher
sur une crise de surendettement àlong terme, en l absence de mesures d ajustement
strictes de sa politique budgétaire. Par ailleurs, il convient de relever que cette étude
pourrait comporter des limites au regard de la diversité des sources de données
exploitées mais également du choix du modèle empirique retenu et la période de
temps considérée. Aussi, en septembre 2020, le Togo a-t-il procédé au rebasage de
son PIB en prenant 2016 comme année de référence. Le taux d endettement du
Togo ressort désormais à54,5% en 2017, 55,5% en 2018, 51,9% en 2019 et selon les
prévisions ocielles, il serait à51,8% en 2020 (DDPF, 2020). La prise en compte de
ces paramètres peut faire l objet d autres réexions dans le cadre de la soutenabilité
de la dette publique du Togo.
Á la lumière des résultats auxquels nous avons abouti, nous formulons les recom-
mandations suivantesaux autorités en charge de la gestion de la dette : (1) élargir
l espace budgétaire en réduisant les exonérations abusives, la fraude et l incivisme
232 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
scaux (par la sensibilisation des contribuables, la mise en place des mécanismes
incitatifs et l allègement des procédures de collecte des recettes publiques en met-
tant àcontribution le numérique), le poids de l économie informelle (àtravers une
meilleure organisation et une scalisation progressive de ce secteur), et en rationna-
lisant les dépenses publiques, notamment par la maîtrise des dépenses courantes;
(2) améliorer le solde courant àtravers l apport de la valeur ajoutée aux produits
locaux (par la transformation) avant leur exportation, la diversication des pro-
duits àl export, la promotion des échanges justes et équitables avec les partenaires
commerciaux; (3) continuer àrendre plus attractif l environnement des aaires
par la poursuite des réformes économiques structurelles (adoption d un code des
investissements qui rassure les opérateurs économiques et protège les investisse-
ments, modernisation de la justice; réduction des délais, coûts et allègement des
formalités administratives pour la création d entreprise ainsi que pour l obtention
et le transfert des titres de propriété), an d attirer davantage d Investissements
Directs Etrangers (IDE); (4) renforcer la qualité des institutions par la promotion
de la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion; (5) investir les sommes
empruntées dans des secteurs àforte potentialité productive capables de générer
les ressources an de faire face sans diculté au service de la dette.
233Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
Annexe
Tableau A1. Présentation des variables ayant servi aux tests économétriques
Variables Description
Recette totale
Ensemble des prélèvements obligatoires et non obligatoires eectués par l État
au prot de l ensemble de sa population dans un but d intérêt général. Elle est
composée des recettes scales et des recettes non scales. Les recettes scales
sont constituées essentiellement des impôts et taxes. Alors que les recettes non
scales comprennent des dividendes issus des prises de participations de l État
dans les entreprises, des revenus du domaine et de l entreprise, les droits et
frais administratifs.
Dépense totale
Il s agit des dépenses budgétaires globales. Elles se composent des dépenses
ordinaires et des dépenses en capital. Les dépenses ordinaires englobent les
dépenses de personnel, d acquisition de biens et services, de transferts courants,
des charges nancières de la dette, et des dépenses en atténuation de recettes.
Les dépenses en capital ne sont autres que les dépenses d investissement.
Décit budgétaire
Il s agit du décit budgétaire global (base engagement) hors dons. C est la
diérence positive entre les dépenses totales et les recettes totales.
Dette publique
Ensemble des engagements nanciers contractés par l administration centrale
nets des remboursements eectués. Elle se compose de la dette intérieure et
extérieure. Elle n intègre pas ici la dette des sociétés publiques.
PIB nominal Il représente la richesse produite par le Gouvernement togolais en une année.
Source: Basé sur Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) 2020–2022
du Togo/Glossaire du cadre harmonisé des nances publiques de l UEMOA, 2009.
Figure A1. Évolution de la recette totale en pourcentage du PIB
Source: Élaboration propre.
234 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
Figure A2. Évolution de la dépense totale du Togo en pourcentage du PIB
Source: Élaboration propre.
Figure A3. Évolution du décit global du Togo en pourcentage du PIB
Source: Élaboration propre.
235Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
Tableau A2. Service de la dette publique en pourcentage des recettes scales de 2016
à2019
Année 2016 2017 2018 2019
Service de la dette/recettes
scales (%) 84,78 106,47 91,86 77,32
Source: Basé sur Bulletin statistique de la dette, juin 2020 / Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique (DGTCP) du Togo.
40
50
60
70
80
90
100
110
120
94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14 16 18
DETTEPIB
Figure A5. Évolution de la dette intérieure, extérieure et publique du Togo en milliards de
FCFA
Source: Élaboration propre àpartir des données de la DDPF.
Figure A4. Évolution de la dette publique du Togo en pourcentage du PIB
Source: Élaboration propre.
0,000
500,000
1
000,000
1
500,000
2
000,000
2500,000
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
Dee extérieure Dee intérieure Dee publique
236 Fousséni NAPO, Ko Biova ESSIOMLE
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0,000
200,000
400,000
600,000
800,000
1
000,000
1
200,000
1
400,000
1600,000
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
Exportaon B&S Importaon B&S
Figure A6. Évolution des exportations et importations de biens et services du Togo en
milliards de FCFA
Source: Élaboration propre àpartir des données de la BCEAO.
237Soutenabilite de la dette publique post-initiative pays pauvres tres endettes (PPTE)
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Horst BREZINSKI, Allemagne
Abdelaziz CHERABI, Algérie
Bernard COUPEZ, France
Jean-Jacques EKOMIE, Gabon
Jules-Roger FEUDJO, Cameroun
Camelia FRATILA, Roumanie
Marian GORYNIA, Pologne
Driss GUERRAOUI, Maroc
Juliana HADJITCHONEVA, Bulgarie
Vidal IBARRA-PUIG, Mexique
Nai IBENRISSOUL, Maroc
Michel LELART, France
Laura MARCU, Roumanie
Boniface MBIH, France
Isabel MOCOROA-VEGA, Espagne
Mbodja MOUGOUE, États-Unis
Thierry PAIRAULT, France
Jacques POISAT, France
Jean-Christophe POUTINEAU, France
Carlos QUENAN, Argentine
Marek RATAJCZAK, Pologne
Alain REDSLOB, France
Xavier RICHET, France
Jeannette ROGOWSKI, États-Unis
Paul ROSELE CHIM, France
Claudio RUFF ESCOBAR, Chili
Baiba ŠAVRINA, Lettonie
Lansana SEYDI, Brésil
Viatcheslav SHUPER, Russie
Abdou THIAO, Sénegal
Roger TSAFACK NANFOSSO, Cameroun
François VAILLANCOURT, Canada
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Małgorzata MACUDA, secrétaire de rédaction, USEGP, Pologne
Eliza SZYBOWICZ, soutien éditorial, USEGP, Pologne
Marta DOBRECKA, rédactrice technique, USEGP, Pologne
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Alain REDSLOB
Professeur émérite à l ’ Université Panthéon Assas (Paris 2)
Président de l ’ AIELF
L ’ Association Internationale des Economistes de Langue Française (AIELF) réunit des économistes
sans parti pris, respuectueux des convictions de celles et de ceux qui les portent. Fusion d ’ une diver-
sité culturelle dans le creuset d ’ une communauté d ’ intérêt, elle rassemble universitaires, chercheurs et
hommes de culture qui rééchissent, coopèrent et di󰀨usent une pensée économique rivée à la passion
de la langue de Molière.
Vaste est sa mission. Parce qu ’ elle instaure, élargit et renforce des liens culturels aux ns de propager
notre discipline, dans son aspect humain, institutionnel et formel. Parce qu ’ elle participe au rayonne-
ment de la recherche, favorise l ’ élévation des niveaux d ’ éducation et incite les jeunes à s ’ investir.
Parce qu ’ en écartant toute pompe, elle encourage le rapprochement des peuples en densiant des
échanges propres à la compréhension de cultures si diverses.
Aujourd ’ hui, les di󰀩cultés abondent, les dés se multiplient, les solutions tardent. À vrai dire, l ’ écono-
mie politique se trouve contrainte d ’ explorer des champs dont l ’ étendue grandissante n ’ a de cesse de
le disputer à une aridité parfois inquiétante. Aussi, avec l ’ ardeur qui nous anime, valorisons nos com-
maissances, suscitons des confrontations d ’ opinions, propageons des idées neuves, tout en portant
haut les couleurs de ce si beau langage qui est le nôtre.
La Revue Internationale des Economistes de Langue Française (RIELF) ambitionne de prendre sa juste
part à cet élan avoué et prometteur.
Prof. dr hab. Maciej ŻUKOWSKI
Recteur de l ’ USEGP
L ’ Université des Sciences Economiques et de Gestion de Poznań est l ’ une des écoles d ’ économie
et d ’ a󰀨aires les plus anciennes et les plus prestigieuses de Pologne. Depuis 1926, nous développons
continuellement l ’ enseignement supérieur et garantissons des études scientiques de haute qualité et
un développement constant des infrastructures de recherche. Nous préparons de nombreux expertises
économiques et réalisons des projets innovants. Une éducation de haute qualité, que nous o󰀨rons
depuis des années, permet à nos étudiants et diplômés de relever avec succès les dés d ’ un marché
du travail dynamique.
L ’ innovation de nos méthodes de recherche et d ’ enseignement a été conrmée par de nombreux
classements et réalisations de nos étudiants et employés. Nous combinons notre souci de la meilleure
qualité d ’ enseignement avec le développement de la coopération avec d ’ autres pays et des pratiques
commerciales largement dénies.
Dr Claudio RUFF ESCOBAR
Recteur de l ’ Université Bernardo O ’ Higgins, Chili
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins (UBO), de Santiago du Chili, est une fondation sans but lucratif, de
droit privé, accréditée par la Commission Nationale d ’ Accréditation (CNA-Chile), pour sa qualité aca-
démique, sa gestion et sa politique en matière de relations extérieures avec la Société. Comptant près
de 7.000 étudiants répartis sur quatre facultés o󰀨rant des programmes de niveaux Licence, Master et
Doctorat, ainsi que des départements et centres de recherche, l ’ Université a pour axe stratégique de
développer l ’ excellence académique et consolider sa politique d ’ internationalisation, vecteur de crois-
sance académique et culturelle pour toute la communauté universitaire. Cette stratégie est d ’ ailleurs
distinguée par les ranking internationaux (Scimago et Times Higher Education (THE), et régionaux
(Revue América Economía), notamment sur les axes de Recherche et d ’ ouverture à l ’ international.
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins compte plus de 125 accords de coopération internationale, parmi les-
quels, nombreux sont célébrés avec des pays francophones, cherchant à promouvoir la Francophonie
comme axe stratégique d ’ internationalisation se positionnant ainsi comme l ’ Université chilienne la plus
engagée dans cette vocation tant sur plan académique, que culturel et linguistique. Depuis 2018, l ’ UBO
est membre actif de l ’ Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Dans ce contexte, l ’ adhésion au
prestigieux réseau de l ’ AIELF, et l ’ organisation de son 61° Congrès à Santiago du Chili en mai 2019,
contribuent largement à enrichir cette vision et au rayonnement de la francophonie en Amérique Latine.
Note aux lecteurs : Les textes à soumettre sont à adresser en version éléctronique à l ’ adresse de la
revue RIELF Krzysztof.Malaga@ue.poznan.pl
Le « guide de soumission » est disponible auprès de site o󰀩ciel de la RIELF http://rielf.aielf.org ou bien
sur le site de l ’ AIELF : http://www.aielf.org
© Copyright by Association Internationale des Economistes de Langue Française, Université des Sciences Economiques
et de Gestion de Poznań
Paris, Poznań 2021
La RIELF o󰀨re son contenu complet en accès libre sous licence Creative Commons BY NC SA 4.0
ISSN 2551-895X
e-ISSN 2727-0831
Edition digitale et imprimée
Editions de l ’ Université des Sciences Economiques et de Gestion de Poznań
Projet de couverture : Izabela Jasiczak, Bernard Landais, Krzysztof Malaga, Eduardo Téllez
Comité éditorial
Comité de rédaction
Directeur de la publication
Alastaire ALINSATO, Bénin
Camille BAULANT, France
Matouk BELATTAF, Algérie
Francis BISMANS, Belgique
Horst BREZINSKI, Allemagne
Abdelaziz CHERABI, Algérie
Bernard COUPEZ, France
Jean-Jacques EKOMIE, Gabon
Jules-Roger FEUDJO, Cameroun
Camelia FRATILA, Roumanie
Marian GORYNIA, Pologne
Driss GUERRAOUI, Maroc
Juliana HADJITCHONEVA, Bulgarie
Vidal IBARRA-PUIG, Mexique
Nai IBENRISSOUL, Maroc
Michel LELART, France
Laura MARCU, Roumanie
Boniface MBIH, France
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Mbodja MOUGOUE, États-Unis
Thierry PAIRAULT, France
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Jean-Christophe POUTINEAU, France
Carlos QUENAN, Argentine
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Alain REDSLOB, France
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Jeannette ROGOWSKI, États-Unis
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Baiba ŠAVRINA, Lettonie
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Abdou THIAO, Sénegal
Roger TSAFACK NANFOSSO, Cameroun
François VAILLANCOURT, Canada
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Małgorzata MACUDA, secrétaire de rédaction, USEGP, Pologne
Eliza SZYBOWICZ, soutien éditorial, USEGP, Pologne
Marta DOBRECKA, rédactrice technique, USEGP, Pologne
Krzysztof MALAGA, rédacteur en chef, USEGP, Pologne
Alain REDSLOB
Professeur émérite à l ’ Université Panthéon Assas (Paris 2)
Président de l ’ AIELF
L ’ Association Internationale des Economistes de Langue Française (AIELF) réunit des économistes
sans parti pris, respuectueux des convictions de celles et de ceux qui les portent. Fusion d ’ une diver-
sité culturelle dans le creuset d ’ une communauté d ’ intérêt, elle rassemble universitaires, chercheurs et
hommes de culture qui rééchissent, coopèrent et di󰀨usent une pensée économique rivée à la passion
de la langue de Molière.
Vaste est sa mission. Parce qu ’ elle instaure, élargit et renforce des liens culturels aux ns de propager
notre discipline, dans son aspect humain, institutionnel et formel. Parce qu ’ elle participe au rayonne-
ment de la recherche, favorise l ’ élévation des niveaux d ’ éducation et incite les jeunes à s ’ investir.
Parce qu ’ en écartant toute pompe, elle encourage le rapprochement des peuples en densiant des
échanges propres à la compréhension de cultures si diverses.
Aujourd ’ hui, les di󰀩cultés abondent, les dés se multiplient, les solutions tardent. À vrai dire, l ’ écono-
mie politique se trouve contrainte d ’ explorer des champs dont l ’ étendue grandissante n ’ a de cesse de
le disputer à une aridité parfois inquiétante. Aussi, avec l ’ ardeur qui nous anime, valorisons nos com-
maissances, suscitons des confrontations d ’ opinions, propageons des idées neuves, tout en portant
haut les couleurs de ce si beau langage qui est le nôtre.
La Revue Internationale des Economistes de Langue Française (RIELF) ambitionne de prendre sa juste
part à cet élan avoué et prometteur.
Prof. dr hab. Maciej ŻUKOWSKI
Recteur de l ’ USEGP
L ’ Université des Sciences Economiques et de Gestion de Poznań est l ’ une des écoles d ’ économie
et d ’ a󰀨aires les plus anciennes et les plus prestigieuses de Pologne. Depuis 1926, nous développons
continuellement l ’ enseignement supérieur et garantissons des études scientiques de haute qualité et
un développement constant des infrastructures de recherche. Nous préparons de nombreux expertises
économiques et réalisons des projets innovants. Une éducation de haute qualité, que nous o󰀨rons
depuis des années, permet à nos étudiants et diplômés de relever avec succès les dés d ’ un marché
du travail dynamique.
L ’ innovation de nos méthodes de recherche et d ’ enseignement a été conrmée par de nombreux
classements et réalisations de nos étudiants et employés. Nous combinons notre souci de la meilleure
qualité d ’ enseignement avec le développement de la coopération avec d ’ autres pays et des pratiques
commerciales largement dénies.
Dr Claudio RUFF ESCOBAR
Recteur de l ’ Université Bernardo O ’ Higgins, Chili
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins (UBO), de Santiago du Chili, est une fondation sans but lucratif, de
droit privé, accréditée par la Commission Nationale d ’ Accréditation (CNA-Chile), pour sa qualité aca-
démique, sa gestion et sa politique en matière de relations extérieures avec la Société. Comptant près
de 7.000 étudiants répartis sur quatre facultés o󰀨rant des programmes de niveaux Licence, Master et
Doctorat, ainsi que des départements et centres de recherche, l ’ Université a pour axe stratégique de
développer l ’ excellence académique et consolider sa politique d ’ internationalisation, vecteur de crois-
sance académique et culturelle pour toute la communauté universitaire. Cette stratégie est d ’ ailleurs
distinguée par les ranking internationaux (Scimago et Times Higher Education (THE), et régionaux
(Revue América Economía), notamment sur les axes de Recherche et d ’ ouverture à l ’ international.
L ’ Université Bernardo O ’ Higgins compte plus de 125 accords de coopération internationale, parmi les-
quels, nombreux sont célébrés avec des pays francophones, cherchant à promouvoir la Francophonie
comme axe stratégique d ’ internationalisation se positionnant ainsi comme l ’ Université chilienne la plus
engagée dans cette vocation tant sur plan académique, que culturel et linguistique. Depuis 2018, l ’ UBO
est membre actif de l ’ Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Dans ce contexte, l ’ adhésion au
prestigieux réseau de l ’ AIELF, et l ’ organisation de son 61° Congrès à Santiago du Chili en mai 2019,
contribuent largement à enrichir cette vision et au rayonnement de la francophonie en Amérique Latine.
Note aux lecteurs : Les textes à soumettre sont à adresser en version éléctronique à l ’ adresse de la
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REVUE INTERNATIONALE DES ECONOMISTES DE LANGUE FRANÇAISE, 2021, Vol. 6, N°2
RIELF 2021, Vol. 6, N°2
Association Internationale
des Economistes de Langue Française
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Book
Full-text available
Souvent abordée de façon homogène, la question de la dette des pays en développement révèle pourtant une profonde fracture entre deux groupes de pays distincts : les pays dits « émergents » et les pays à faible revenu. Emportés par l’exubérance financière des années 1970, les premiers ont connu de graves crises d’endettement dès 1982. Les traitements appliqués jusqu’en 1989 et le plan Brady ont voulu préserver les intérêts des créanciers au détriment des pays endettés. Depuis les cas de l’Argentine et de la Turquie en 2001, les crises d’endettement des pays émergents ont quasiment disparu. Tout autre est l’évolution des pays pauvres, pour qui les crises d’endettement des années 1990 ont abouti à des réductions de dette sans précédent. Ces dernières témoignent de l’apparition d’un nouveau paradigme où les droits des créanciers sont confrontés aux engagements en termes de développement. Cet ouvrage retrace cette double évolution. Il questionne le caractère récurrent des crises d’endettement, la pertinence des solutions apportées, et présente les perspectives de financement de ces pays, dont certaines sont à nouveau porteuses de risques, mais aussi d’opportunités.
Article
Full-text available
The Sustainability of Budget Policy, by Eric Jondeau. The hypothesis of the sustainability of French budget policy, according to which there is a long-term relationship between receipts and expenses, is tested and rejected. The reason for this is probably the change in the government's behaviour over the 1965-1990 period. Short-term dynamics are analyzed using the tax smoothing theory, inducing a relationship of causality of receipts to expenses in the Granger sense. The interpretation that comes to light from this is that of rational behaviour on the part of the government.
Article
Full-text available
The requirement that the government's budget be balanced in present value terms is shown to be equivalent to the condition that government expenditures inclusive of interest, tax receipts and seignorage be cointegrated. The condition is in fact stronger, requiring that the deficit inclusive of interest be stationary. Stationarity of the net-of-interest deficit is neither necessary nor sufficient for intertemporal budget balance. However, it does have implications for Barro's tax smoothing hypothesis. Data for the period 1890–1986 are consistent with intertemporal budget balance but not with tax smoothing.
Article
This paper addresses two related issues in the literature of non-nested hypotheses testing. Firstly, by means of a measure of “closeness” of probability density functions, it shows how any two hypotheses can be placed into the nested and the non-nested categories with the latter category being subdivided further into “globally” and “partially” non-nested hypotheses. Secondly, by emphasizing the distinction between a “local null” and a “local alternative,” the paper shows that only in the case of partially non-nested hypotheses is it possible to specify local alternatives. In this case the paper derives the asymptotic distribution of the Cox test statistic under local alternatives and shows that it is distributed as a normal variate with a mean which is directly related to the measure of “closeness” of the alternative to the null hypothesis.
Article
We consider a nonstationary vector autoregressive process which is integrated of order 1, and generated by i.i.d. Gaussian errors. We then derive the maximum likelihood estimator of the space of cointegration vectors and the likelihood ratio test of the hypothesis that it has a given number of dimensions. Further we test linear hypotheses about the cointegration vectors.The asymptotic distribution of these test statistics are found and the first is described by a natural multivariate version of the usual test for unit root in an autoregressive process, and the other is a χ2 test.