La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI), est la plus fréquente et la plus grave des pneumopathies interstitielles idiopathiques. Son pronostic est sombre, avec une médiane de survie d'environ 3 à 5 ans. Bien que de cause inconnue, certaines expositions sont associées à un risque accru de FPI : tabac, expositions professionnelles (poussière de bois, métaux, silice, milieu agricole). Une première étude en Corée a suggéré le rôle de certains polluants ozone (O3) et dioxyde d’azote (NO2) sur la survenue d’exacerbation aiguë (EA) de FPI. Les niveaux et types d’expositions aux polluants aériens sont fortement liés au niveau socioéconomique. Or, les données disponibles sur les facteurs socioéconomiques dans la FPI sont rares. Nous faisons les hypothèses que, la pollution atmosphérique en France ainsi que le revenu puissent influencer l’histoire naturelle de la FPI. A partir de la cohorte multicentrique prospective française de FPI (COhorte FIbrose, COFI), nous avons étudié le rôle de la pollution atmosphérique (O3, NO2, PM10, PM2.5) sur la survenue d’EA, de la progression et du décès). Le second travail a porté l’impact du revenu, sur la survie des patients. Les résultats montrent qu’une exposition accrue à l’O3 est un facteur de risque d’EA-FPI et qu’une exposition cumulée élevée aux particules fines (PM10, PM2.5) est un facteur de mauvais pronostic et qu’un revenu faible est un facteur de mauvais pronostic pour la survie globale et sans progression. La pollution de l’air et précarité pourraient influencer le pronostic de la FPI. Une approche de type « exposome » nous permettrait de mieux étudier le rôle des facteurs sociaux et environnementaux dans la progression de la FPI.