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Emploi des diplômés, capacité d’absorption et économie de la connaissance en Algérie : analyse et perspectives

Authors:
  • Université de Lille / Lille University

Abstract

RÉSUMÉ Les différentes politiques de développement n’ont pas réussi à résoudre la question de l’emploi en Algérie et notamment celui des diplômés. L’un des traits communs à toutes ces politiques est d’avoir marginalisé la sphère du savoir notamment par des politiques de formation et de recherche qui ont largement évolué en marge de la sphère économique et n’ont pas déployé l’effort nécessaire pour relever le défi de l’emploi des jeunes. Nous examinerons dans cette contribution, comment les différentes politiques ont appréhendé cette question de l’investissement dans ces domaines de la formation de l’innovation et de la recherche et poserons la question de la capacité de l’économie du savoir à répondre à ces questions. Sur le plan méthodologique, le travail s’appuie sur plusieurs études de terrain conduite au fil des années sur ces questions à la fois auprès des institutions et organismes nationaux qu’auprès des entreprises. Il s’appuiera également sur des travaux faits pour le compte d’organisations internationales dont le PNUD, l’Union Européenne et l’institut de la Banque Mondiale. Il bénéficiera de l’expérience de l’auteur en tant qu’observateur participant. Nos résultats pointent aux déficits liés à la sphère de la formation et la recherche et la difficulté d’absorption du marché du travail de profils à haute intensité en connaissance. Des pistes de réponses seront présentées au niveau de la partie perspective.
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022 https://dx.doi.org/10.4314/cread.v38i3.21
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EMPLOI DES DIPLÔMÉS, CAPACITÉ D’ABSORPTION
ET ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE EN ALGÉRIE :
ANALYSE ET PERSPECTIVES
Abdelkader DJEFLAT* *
Received: 52/30/5355/ Accepted: 20/06/5355 / Published: 06/07/2022
Corresponding authors: adjeflat@gmail.comr
RÉSUMÉ
Les différentes politiques de développement n’ont pas réussi à
résoudre la question de l’emploi en Algérie et notamment celui des
diplômés. L’un des traits communs à toutes ces politiques est d’avoir
marginalisé la sphère du savoir notamment par des politiques de
formation et de recherche qui ont largement évolué en marge de la
sphère économique et n’ont pas déployé l’effort nécessaire pour
relever le défi de l’emploi des jeunes. Nous examinerons dans cette
contribution, comment les différentes politiques ont appréhendé cette
question de l’investissement dans ces domaines de la formation de
l’innovation et de la recherche et poserons la question de la capacité
de l’économie du savoir à répondre à ces questions. Sur le plan
méthodologique, le travail s’appuie sur plusieurs études de terrain
conduite au fil des années sur ces questions à la fois auprès des
institutions et organismes nationaux qu’auprès des entreprises. Il
s’appuiera également sur des travaux faits pour le compte
d’organisations internationales dont le PNUD, l’Union Européenne et
l’institut de la Banque Mondiale. Il bénéficiera de l’expérience de
l’auteur en tant qu’observateur participant. Nos résultats pointent aux
déficits liés à la sphère de la formation et la recherche et la difficul
d’absorption du marché du travail de profils à haute intensité en
connaissance. Des pistes de réponses seront présentées au niveau de
la partie perspective.
* Université de Lille, adjeflat@gmail.com, France.
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MOTS CLÉS
Emploi diplômés de l’enseignement supérieur Système
d’innovation – Economie du savoir absorption marché du travail
JEL CLASSIFICATION : A23, I23, O33
EMPLOYMENT OF GRADUATES, ABSORPTION
CAPACITY AND KNOWLEDGE ECONOMY IN ALGERIA:
ANALYSIS AND PROSPECTS
ABSTRACT
The various development policies have failed to resolve the issue
of employment in Algeria, particularly that of graduates. One of the
features common to all these policies is to have marginalized the
sphere of knowledge, in particular through training and research
policies which have largely evolved on the fringes of the economic
sphere and have not made the necessary effort to raise the challenge
of youth employment. We will examine in this contribution, how the
various policies have apprehended this question of investment in
these fields of training, innovation and research and will ask the
question of the capacity of the knowledge economy to answer these
questions. Methodologically, the work is based on several field
studies conducted over the years on these issues both with national
institutions and organizations and with companies. It will also be
based on work done on behalf of international organizations
including the UNDP, the European Union and the World Bank
Institute. It will benefit from the author's experience as a participating
observer. Our results point to the deficits related to the sphere of
training and research and the difficulty of absorption of the labor
market of profiles with high intensity in knowledge. A detailed
argument and a detailed analysis will form the basis of these
conclusions.
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KEYWORDS
Employment higher education graduates Innovation system
Knowledge economy absorption labor market
JEL CLASSIFICATION : A23, I23, O33
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A23, I23, O33.
INTRODUCTION
L’importance croissante de l’économie de la connaissance (EC)
dans le processus de la croissance et le développement des Etats n’est
plus à démontrer. La richesse des nations se fonde de plus en plus sur
le savoir et les qualifications de leur force de travail comme le note le
Bureau International du Travail (BIT 2003). Les politiques publiques,
de par le monde, sont de plus en plus orientées et focalisées sur ce
nouveau modèle économique. Ces mutations au niveau global se
reflètent également par le biais des mutations au sein de l’entreprise et
de nouvelles capacités et compétences, de nouvelles fonctions et de
nouveaux modes d’organisation et de management s’installent
progressivement quels que soient le lieu, la taille ou le secteur
d’activités. Tout ceci a des implications directes sur l’emploi
notamment celui des jeunes diplômés avec l’émergence de nouveaux
métiers et l’exigence de nouvelles compétences. Dans l’un de ses
rapports sur le système éducatif, la Banque Mondiale (2007) avait
souligné trois défis que les systèmes éducatifs de la région MENA
(Moyen Orient, Afrique du Nord) dont font partie l’Algérie auront à
relever et qui sont des « phénomènes structurels » : 1/ l’importance
croissante de l’économie du savoir dans le processus de
développement 2/ les changements démographiques qui sont parfois
un handicap, mais également perçus comme « un dividende
démographique »1 (Unicef)2 à saisir d’une manière intelligente; et 3/
1 The demographic dividend is the economic growth potential that can result from shifts
in a population’s age structure, mainly when the share of the working-age population
(15 to 64) is larger than the non-working-age share of the population (14 and younger,
and 65 and older).
2 United Nations International Children's Emergency Fund.
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
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les contraintes de financement susceptibles d’entraver les efforts pour
répondre aux nouvelles demandes confrontant les systèmes éducatifs.
Concernant le premier facteur, deux facteurs concourent à ce
phénomène : le premier, c’est l’augmentation de la part de la
croissance du capital intangible défini comme tout élément qui
concoure à la formation du capital humain à savoir : l’éducation,
l’innovation, la formation et la recherche et développement (R&D) qui
prend une part de plus en plus importante de ressources. Le second,
c’est la diffusion rapide des TIC (Technologies de l’Information et de
la Communication) que Foray (2000,2019) a tour à tour défini comme
« choc exogène » ou comme changement graduel.
Sur le plan historique, le tournant des années 2000 a montré toute
l’importance de cette économie. Le savoir-faire et l'information
représentent les deux tiers de chaque dollar dépensé en matériel
importé et sont d'une importance cruciale pour l'apprentissage et le
processus d'innovation (Shaw 2000). Les données nous indiquent que
les travailleurs du savoir sont passés de moins de 15% en début du
siècle dernier à 30% en 2000 et dépassent les 60% en 2020 selon les
prévisions (Bouchez 2006). Cette explosion est un indicateur que des
«gisements dactivités» et demplois énormes peuvent être crées et
quil sagit de bien identifier et exploiter. Parmi les autres indicateurs,
une expansion continue des industries de la connaissance, qui
franchissent le cap de 50% du P.N.B. (Produit National Brut) dans
lensemble des pays de lOCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Economique) aux alentours de 1985 (Foray 2000).
Le bouillonnement qui a caractérisé la scène de la croissance et du
développement économique ne semble pas avoir exercé une influence
suffisante pour asseoir une politique de formation et de recherche
adéquate en Algérie durant les six dernières décennies. Les politiques
publiques qui ont été lancées dans ce sens n’ont pas réussi les
transferts de technologie pour impulser l’industrialisation (Oufriha et
Djeflat 1990) et n’ont pas beaucoup absorbé les diplômés alors qu’elles
étaient supposées être fortement créatrices d’emplois. Les décideurs
ne semblent pas avoir perçu les changements des années quatre-vingt
, impulsés par la recherche académique, qui ont mis en avant l’idée de
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la nécessité d’un système d’innovation performant pour accélérer le
développement, et dont l’un des pôles importants est celui de la
formation, non plus. Elles ne semblent pas, enfin, avoir saisi la fenêtre
d’opportunité qui s’est présentée au début des années 5333 avec
l’avènement de l’économie de la connaissance pour revisiter le modèle
de développement et en faire un moteur de croissance durable, tiré
par le savoir et fortement créateur d’emplois.
Par conséquent, l’Algérie se retrouve dans « le piège des économies
à revenus intermédiaires » (Gill and Kharas, 2007) incapable d’être
compétitive ni par les bas salaires, ni par la production de la haute
technologie et dans l’incapacité de répondre à une demande croissante
d’emplois surtout celle venant des jeunes diplômés. Parmi toutes les
pistes à explorer, celle qui semble prometteuse est celle qui donne au
savoir et à la connaissance une importance tout à fait nouvelle comme
facteur créateur de richesses et source de croissance durable et de
compétitivité. Il nous semble opportun de poser les questions
suivantes : Comment les différentes politiques scientifiques et
technologiques n’ont-elles pas permis au marcde l’emploi d’absorber
les diplômés du supérieur ? Quelles sont les perspectives que présente
un nouveau régime de croissance fondé sur la connaissance et
l’innovation pour la création d’emploi des jeunes diplômés et la
résolution du problème du chômage en Algérie ?
1- MÉTHODOLOGIE
Sur le plan méthodologique, le travail s’appuie sur plusieurs études
de terrain conduites au fil des années sur ces questions à la fois auprès
des institutions et organismes nationaux qu’auprès des entreprises. Une
première étude conduite en 2006 a analysé le Système National
d’Innovation (SNI) appliqué au secteur industriel algérien. Elle a
impliqué un échantillon de 36 responsables et décideurs (Ministères,
entreprises nationales, entreprises privées, chercheurs universitaires et
organisations patronales et entreprises étrangères). Un guide
d’entretiens a été utilisé pour la collecte des données. Le terrain a duré
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trois mois (Décembre 2007 Février 2008)3. La seconde étude destinée à
analyser la position de l’Algérie dans l’économie de la connaissance a
impliqué un échantillon de 158 entreprises publiques et privées tous
secteurs confondus. Un questionnaire structu comportant des
questions ouvertes et à choix multiples a été utilisé. Enfin, une troisième
étude plus récente4, sur la transformation digitale en Algérie a impliqué
quatre-vingt-quinze PME (Petites et Moyennes Entreprises) du secteur
privé qui ont été impactées par la révolution numérique à des degrés
divers. Un questionnaire en ligne a été utilisé.
Fort des résultats de ces travaux que nous utiliserons partiellement
dans ce travail, nous analyserons, brièvement, dans une première
section, la situation de l’emploi des jeunes diplômés en Algérie pour
montrer la difficulté qu’a le marché du travail à les absorber. La
section deux abordera les soubassements théoriques de la question de
la science, la technologique et la connaissance et les liens avec
l’emploi; notamment à travers le prisme de la capacité d’absorption
sous ses deux volets entreprise et marché. La troisième section
analysera la problématique de l’absorption des diplômés dans la
réalité algérienne notamment par le biais du système national
d’innovation et ses différentes composantes. La quatrième section
examinera l’économie de la connaissance comme perspective de
solution à la crise de l’absorption des diplômés du supérieur. La
section cinq conclura en proposant quelques pistes de solutions dans
l’univers de l’économie du savoir.
2 - LA SITUATION DE L’EMPLOI DES DIPLÔMÈS
L’Algérie a été très tôt confrontée à la question de l’emploi des
jeunes au vu du taux de croissance démographique relativement élevé
qu’elle a connu, n’ayant pas opté pour une politique de limitation des
naissances comme l’a fait la Tunisie par exemple. Sa transition
démographique a de ce fait été retardée.
4 Etude Ferhane F., Salah Y., & Djeflat A., (2017).
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La politique volontariste menée par l’Etat semble avoir pris en
charge sérieusement le problème de l’emploi à travers les différents
plans de développement. C’est ainsi que le plan de développement
économique de l’Algérie (5339-2014) avait inscrit un programme de
création de 0 millions d’emplois5 à travers l'encouragement de
l'investissement productif et l'insertion des jeunes, soit l’équivalent
d’une moyenne annuelle de 633 333 emplois nouveaux pour réduire le
taux de chômage à 9%. Pour contribuer à la réalisation de cet objectif,
il a été prévu la création de 200 000 PME, soit une moyenne annuelle
40 000 PME. Cependant, les résultats ont montré que les objectifs
n’ont pu être atteint, même si l’évolution du taux de chômage juvénile
sur la période 2000-2013 a connu un recul significatif chez les 16-24
ans, passant de 55% à 25% sur la période considérée (Benhabib 2013).
Le paradoxe souvent noté (Lassassi, Musette et Meziani, 2015) fait que
le chômage qui a régressé pour les personnes peu éduquées a
considérablement augmenté pour les personnes ayant un niveau
supérieur (plus de 13% entre 2001 et 2011). Les données de 2019
montrent un taux de chômage global de 11,9% et celui des diplômés
en particulier atteignant 29,7% comme le note l’Unesco Science Report
(USR, 2020). Cette tendance haussière devrait se poursuivre selon les
estimations du FMI (Fonds monétaire international) pour atteindre
environ 19,41 % à l’horizon 2026 (Statista, 2022). Ceci pose donc un
problème d’employabilité mais également des difficultés d’absorption
du marché du travail.
3 LES FONDEMENTS THÉORIQUES
La question du travail et de l’emploi a toujours été présente dans la
problématique du développement scientifique et technologique d’un
pays (Viarelli, 1995 ; Chen, 1985). Elle a pris toute son importance
surtout dans les pays du Sud qui se sont éveillés au rôle de la science
et de la technologie dans le développement (Lall, 1992) dès les années
soixante-dix (Figure 1)
5 Déclaration du Ministre algérien du travail : El Moudjahid du 23-12-2009
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Figure 1. La question de l’emploi dans les grandes étapes du développement
scientifique et technologique
Source: élaboré par l’auteur
Dès le départ la question du transfert de technologie comme
moyen de développement s’est interrogée sur la place du travail dans
le choix des techniques : capital-intensive (à haute intensité en capital)
ou labor intensive (à haute intensité en travail) (Stewart, 1974 ; Huq et
Aragaw, 1977). Les préconisations étaient pour le choix des
techniques à haute intensité en travail. Avec l’avènement de
l’innovation comme source de création de richesses et de
développement du début des années quatre-vingt, un grand nombre
de questions se sont posées6 dont la problématique du risque de
destruction d’emplois par les nouvelles technologies (Alonso-Borrego
& Collado, 2002). Cependant, celle qui nous intéresse plus
particulièrement et celle qui lie le système éducatif et de formation à
la capacité du marché du travail à créer des emplois pour les diplômés
hautement qualifiés (Lam, 1998). Cette relation constitue une
dimension forte du Système National d’Innovation. Le concept de
système national d’innovation, galvaudé depuis que l’innovation est
devenue centrale au processus de la compétitivité et du
développement a attiré une littérature massive. Nous retiendrons
6 Conseil d’orientation de l’emploi : https://www.strategie.gouv.fr/debats/colloque-
faire-de-linnovation-un-levier-lemploi
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seulement le nom des fondateurs qui ont lancé la pensée
évolutionniste en Occident (Freeman,1995 ; Nelson, 1993 ; Lundvall,
1992). Freeman (1995) le définit comme « un réseau d’institutions du
secteur public et du secteur privé dont les activités et les interactions
contribuent à initier, importer, modifier et diffuser les nouvelles
technologies ». Le paradigme de l’économie de la connaissance vient
parachever l’approche systémique (Foray, 2000, 2019). Cependant
c’est le résultat d’une accumulation de connaissance à laquelle ont
contribué une série d’auteurs (Machlup,1984; Arrow,1969 ; Nelson &
Winter,1982 ; Romer, 1994 ; Stiglitz,1999 ; Drucker,1994). Pour ce
dernier, la connaissance est devenue, seule source la plus importante
de l'économie d'aujourd'hui, car elle permet la transformation des
industries de main-d’œuvre- en industries basées sur la connaissance.
L’autre élément important et qui constitue l’épine dorsale de cette
économie, ce sont les TIC qui ont entraîné une véritable révolution
digitale. Cette révolution a percuté aussi bien le monde de la
formation que celui de l’emploi. L’économie numérique fait partie
intégrante de l’économie de la connaissance ; elle approfondit et
prolonge la dimension systémique en ajoutant le fonctionnement en
réseau (Levy et Jouyet, 2006). La transformation digitale, qui s’en est
suivi a « bouleversé la manière dont est créé la valeur et la conduite
des affaires » (Riemer, 2013). La transformation digitale fait partie de
ce qu’appelle Dussart (2015) « l’innovation par la transformation » qui
est le quatrième type d’innovation après l’innovation process,
l’innovation produit et l’innovation de la valorisation de l’expérience
client. Les transformations des structures de l'industrie perturbent les
chaînes de valeur traditionnelles de production et de livraison de
contenu (7). Les Écosystèmes digitaux sont le résultat d'une nouvelle
toile digitale l'internet des objets fournit des connexions
numériques à des objets et des processus tout comme les entreprises
digitalisent leurs produits et services. Nous sommes en plein univers
de la révolution industriel 4.0.
7 Par exemple : la numérisation du contenu des médias et du contenu généré par
l'utilisateur
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793
En puisant dans l'écosystème numérique, les entreprises ordinaires
peuvent relever les défis qui étaient auparavant bien au-delà de leur
portée (Walker 2015). Depuis 2011 la révolution digitale touche les
grandes entreprises à mesure que les startups et les concurrents agiles
trouvent des moyens de transformer leur activité (Forrester Research,
2013)8 et également tous les secteurs de l’économie y compris des
secteurs dits traditionnels comme l’agriculture (Bonnet et al., 2021).
Cependant cette transformation est intégrée à des degrés divers en
fonction des secteurs. Derrière l’automatisation se jouent les effets de
développement de performance dans l’emploi des facteurs de
production en démultipliant les productivités du travail, du capital,
de l’énergie et des matières premières. Elle ouvre un vaste champ à la
création de start-ups et donc des perspectives de création d’emplois
de jeunes relativement intéressantes.
Avec l’économie de la connaissance la question de l’emploi des
diplômés se posera sous un double titre celui de l’absorption du
marché du travail et celui de l’entreprise. Concernant la première
dimension, très peu de travaux ont examiné la notion de capacité
d’absorption des diplômés du système éducatif par le marché du
travail. Glytsos (1990) argumentera que le marché du travail doit créer
de emplois de qualité pour absorber les outputs du système éducatif
et de formation. Rasheed et al (2009) montrent que la capacité
d’absorption du marché du travail va dépendre de la nature de la
discipline : pour certains diplômes, elle est rapide mais par pour
d’autres. Plus proche de notre problématique, Shaw (2000) soulignera
l’importance de l’économie de la connaissance pour la création
d’emplois d’une manière prépondérante dans le secteur privé en
évoquant d’une manière implicite l’élargissement de l’absorption du
marché du travail.
Concernant la deuxième dimension, depuis le travail séminal de
Cohen et Levinthal (1990), la capacité d'absorption définie comme
aptitude, est reconnue comme étant un des fondements de
8 Cité par Acquît tint head. Passer au digital : l’entreprise évolue pour devenir « digital
first »
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
794
l’apprentissage au sein de l’organisation (Kedia et Bhagat, 1988 ;
Veugelers et Cassiman, 1999). Brown (1999) soulignera la nécessité
d’un large éventail d'employés capables de définir et de résoudre des
problèmes, d'être des apprenants tout au long de la vie, en d’autres
termes capables d’absorber de nouveaux savoirs en continue. Les
compétences des diplômés sont primordiales dans un contexte de
changement organisationnel et technique en lien avec les nouvelles
technologies (Albuquerque et al., 2015) et de l’innovation dans
l’entreprise. Nous examinerons tours à tours ces deux formes dans le
cas de l’Algérie.
4- LA PROBLÉMATIQUE DE L’ABSORPTION DES DIPLÔMÉS DANS LA
REALITÉ ALGERIENNE
L’asymétrie entre les compétences formées et les bouchés sur le
marché du travail est évidente au vu des données examinées plus
haut, posant à la fois la question de l’adéquation formation-emplois et
celle de l’employabilité (Gazier, 2001). Cette dernière peut être définie
comme la capacité relative que possède chaque individu d’obtenir un
emploi satisfaisant compte tenu de l’interaction entre ses
caractéristiques propres et le marché de l’emploi comme le note le
Canadian Labour Force Development Board (CLFDB, 1994).
4.1- L’absorption par le marché du travail algérien
Les difficile d’absorption des diplômés par le marché du travail
notamment ceux du Supérieur sont à mettre au compte de plusieurs
facteurs (Charmes et Musette, 2002 ; Ferroukhi, 2005 ; Bouklia et
Talahite, 2008 ; Hammouda, 2011 ; Benhabib, 2013 ; Ghouati, 2019).
4.1.1. La panne des moteurs traditionnels de création d’emplois
Les deux secteurs qui ont massivement absor les diplômés de
l’enseignement supérieur ont été depuis le lendemain de
l’indépendance le secteur industriel étatique et l’administration. Les
deux moteurs semblent être entrés en phase de crise.
1- L’industrie, qui a été l’un des secteurs moteurs de la croissance
durant les années 70, a participé à créer à peu près 20% du total des
emplois crées hors agriculture en Algérie entre 1967 et 1978. Il a connu
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
795
un quasi-effondrement depuis le début des années 2000. Elle
représente moins de 5% du PIB à la suite du ralentissement de
l’investissement et une privatisation hasardeuse des entreprises
publiques mené par les responsables en place. Nous avons assisté à
une désindustrialisation massive de l’économie. Le secteur étatique,
a commencé à se fermer aux diplômés de l’enseignement supérieur.
2- L’administration publique qui pendant de longues années a été
l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois aux diplômés du
supérieur et qui employait plus du tiers de la force de travail, se voit,
avec la crise des années quatre-vingt et l’avènement de l’ajustement
structurel asséchée.
Ces pannes n’ont pu être compensées par le secteur privé dont la
taille est restée limitée avec une faible capacité de création d’emplois
pendant toute la période. Composé essentiellement de PME et TPE
(Très Petites Entreprises) et largement dominé par les entreprises
familiales (Hammouda et Lassassi, 2008), il subit dans une grande
proportion les effets des pertes d’emplois dans le secteur public. Ainsi
les 17% de taux de croissance en 2008 dans le secteur public sont
contrebalancés par les diminutions de plus de 11% d’emplois dans le
secteur privé, ce qui est d’un impact moindre sur le taux de chômage
global9. Cependant, les réformes entreprises dans tous les secteurs ont
eu indéniablement des résultats positifs : La population active est
passée de 5,86 millions en 1989 à 10,11 millions en 2006 (Cherif Ali,
2007).
4.1.5. Les difficultés de mise en œuvre des politiques actives de l’emploi (PAE)
Ces politiques nous intéressent, car elles visaient également les
diplômés du supérieur. Elles s’appuient sur un ensemble de
dispositifs mis en place par le ministère du travail regroupant deux
agences en particulier: l’Anem (Agence nationale de l’emploi), l’Ansej
(Agence Nationale de soutien à l’emploi des jeunes) et par le ministère
de la solidarité : l’Agence Nationale de Gestion du microcrédit
(Angem). Elles visent , le jeune à la recherche du premier emploi et/ou
9 Document du ministère de la PME et de l’artisanat, 1er semestre 2008.
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
796
à créer sa propre entreprise. Elles semblent avoir eu des résultats en
deçà de ce qui est nécessaire pour d’une part résorber le déficit
cumulé de création d‘emplois des années quatre-vingt-dix (Keller et
Nabli, 2002) à un déficit de croissance de 3,9%/an et faire face à la
demande croissante des nouveaux demandeurs. La population active
bénéficiant de ces programmes est restée faible en dépit des dépenses
importantes qui y sont affectées. C’est également la faible efficience
du marché du travail qui a diminué de 3,74 en 2010 à 3,25 en 2016 (
World Bank, 2017). Plusieurs travaux ont mis en évidence ces
difficultés (CNES 2004, Bouklia et Talahite, 2008 ; Musette, 2013 ;
Benhabib, 2013 ; Lassasi, Musette et Meziani, 5312). L’importance des
réseaux de relations personnels et familiaux dans l’obtention de
l’emploi des jeunes universitaires (Mejoub et Hammouda, 2018) a
également contribué à perturber ce mode de régulation. Mais d’autres
facteurs d’ordre non-économique entrent en jeu. Les systèmes de
valeurs attachés au travail ou à l’emploi, le prestige de l’emploi public
est prégnant partout. Les marchés du travail souffrent ainsi d’une
autre rigidité face aux diplômés de l’enseignement du supérieur mais
également face à la recherche qui se fait dans les laboratoires d’une
manière générale.
4.2- La faible absorption des savoirs comme frein à l’employabilité des
diplômés
4.5.1. Le système national d’innovation peu perméable à l’emploi des
diplômés
Dans sa version originale, le SNI est composé de trois pôles
majeurs que sont la formation, la recherche et l’industrie. Nous
examinerons ces trois composantes en Algérie et comment elles n’ont
pas pris en charge la question de l’employabilité des jeunes diplômés,
d’une manière efficace.
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
797
i) L’éducation et la formation
Un effort colossal a été fait par les pouvoirs publics pour permettre
à tous les élèves qui en avait la capacité, d’accéder à l’enseignement
supérieur. L’investissement fait dans le secteur n’a pas été
négligeable : 6% du PIB pour le secteur éducatif et 1,7% du PIB en
2020 pour la formation supérieure selon l’Unesco Institute of Statistics
(UIS, 2022). Les derniers chiffres donnent près 1,7 millions d'étudiants
inscrits dans l'enseignement supérieur au cours de l'année
universitaire 2021-2022 (MESRS10 2022), le plus élevé au Maghreb avec
des étudiantes représentant 64,4%. La technologie et les sciences sont
enseignées dans la quasi-totalité des universités et représentent 31 %
de la population du premier cycle universitaire. Le ratio représente le
pourcentage des étudiants dans les disciplines scientifiques11 par
rapport à la population totale an âge d’être inscrite au niveau
supérieur (20-24 ans).
Un examen rapide de la situation montre néanmoins un certain
nombre de faiblesses qui peuvent expliquer ce décalage entre
formation et emplois. Nous retiendrons celles qui sont liées au savoir
scientifique et technique. 1/ La stagnation et déclin des taux brut
d’inscription dans les disciplines scientifiques au niveau du
Supérieur. Cette faiblesse tire ses origines dans les cycles primaires et
secondaires au cours de laquelle un niveau insuffisant dans les
matières scientifiques et mathématiques acquis. Ceci a clairement été
établi par les tests en mathématique et en Science TIMSS12 (2002-2003)
et ceux du PISA (Programme International de Suivi des Acquis des
élèves) en 2015, l’Algérie est classée 69ème sur 72 pays (OCDE, 2016).
Ces faiblesses vont être véhiculées dans l’enseignement supérieur. 2/
des performances plutôt faibles en termes de qualité: toutes les études
sont unanimes pour signaler comme causes de la faible employabilité
des diplômés, les systèmes d’éducation et de formation, de faible
10 MESRS : ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
11 En sciences, techniques, sciences médicales et pharmaceutiques, engineering et
technologie
12 Trends in International Maths and Science Studies
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
798
qualité (Meyer 2017). Ils ne sont ni conformes ni adaptés aux besoins
réels de l’économie et accentuent l’asymétrie entre les compétences
formées et les débouchés sur le marché du travail. 3/ Des anticipations
pessimistes des étudiants. Sachant la forte probabilité de ne pas
valoriser son acquis en connaissance, l’individu n’est pas inci à
investir en éducation et préfère utiliser son temps disponible
alternativement au travail (formel ou informel) . Ceci limite
l’accumulation du capital humain par l’éducation : lorsque les
anticipations sont auto-réalisantes nous dira Merton (1965), elles
conduisent progressivement l’économie, à une dés-accumulation du
capital humain.
ii) La recherche et l’innovation comme gisement d’emplois:
En ce qui concerne la recherche, la loi de 1998 semble avoir donné
une impulsion importante comme l’indiquent les chiffres : 15 500
chercheurs (dont 2 000 permanents) ont pu être mobilisés sur la
période 1998-5335. A l’heure actuelle, l’Algérie disposerait de 37 000
chercheurs, selon les déclarations officielles, sans compter les
chercheurs permanents (33 912 équivalents à temps plein dont 46,7%
de femmes en 2018 13). La DGRSDT annonce une moyenne de 450
chercheurs par million d’habitants14, un chiffre jugé insuffisant,
comparé à la moyenne mondiale de 1500 chercheurs par million
d’habitant. D’autres données incluent tous les universitaires. Comme
l’indique le nombre de chercheurs à temps plein (2083), les
perspectives de carrière dans ce domaine restent limitées. En d’autres
termes le rythme de création de postes de recherche pour les diplômés
du supérieur, les plus méritants n’a pas été aux normes mondiales.
Le nombre de publications a connu une croissance vertigineuse :
elles ont quasiment doublé entre 2011 et 2018 atteignant un taux de
846 par million d’habitants (scopus, 2020). Cependant à regarder de
près, 49% des articles scientifiques algériens avaient des co-auteurs
13 UIS 2019.
14 Déclaration de la DGRST https://lapatrienews.dz/direction-generale-de-la-recherche-
scientifique-et-du-developpement-technologique-dgrsdt-lalgerie-sest-dotee-dun-
systeme-de-recherche-scientifique-performant/
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
799
étrangers durant la période 2007-2013 (USR 2015) et 52% durant la
période 2016-5318. La plus grande proportion (41%) s’est faite avec
des chercheurs français (Scopus, 2020). Ceci soulève la question du
degré de pertinence des sujets abordés, traitant de questions parfois
éloignées des préoccupations économiques du pays. Ceci a pour
corollaire la réduction de l’employabilité du chercheur dans le pays
et sa plus grande insertion dans les laboratoires et équipes de
recherche du pays d’accueil incitant ainsi à l’exode. Il y a également le
danger de voir s’installer “une science dépendante” (Djeflat, 5351).
Par ailleurs, les perspectives de trouver un emploi en tant que
chercheur en enterprise restent infimes. La majorité des chercheurs est
située au niveau du monde académique et seulement 200 chercheurs
sont en entreprise15 , alors que la moyenne mondiale est de 50% du
total des chercheurs en entreprise.
L’innovation : Les produits innovants sont à la base de la création
d’activités nératrices de revenus et d’emplois. Ces nouveaux
produits trouvent leur origine dans la recherche et les brevets qui en
résultent. Or l’examen des brevets déposées par des résidents montre
qu’ils sont restés à un état résiduel passant de 76 en 2010 à 252 en
201816 dont 50% déposés par les universités et Grandes Ecoles.
Un examen approfondi montre que la co-invention (entre un
résident et un non-résident) qui reflète une dynamique poussée
d’innovation partagée ne dépasse pas les 3,35% par million d’habitants,
classant l’Algérie au rang de 134ème sur 144 pays listés (World
Competitiveness Report, 2020). Par ailleurs, la collaboration minime
université-entreprise en matière de R&D avec un indice de 3.20, classe
l’Algérie à la 124ème position sur 133 pays (World Économic Forum,
2009). En termes comparatifs, la Corée du Sud est classée 24ème, l’Inde
46ème, et le Brésil 34ème pour ce qui concerne les pays émergents. C’est ce
qui explique en partie la très faible capacité de l’industrie à valoriser les
15 Déclaration de la DGRST https://lapatrienews.dz/direction-generale-de-la-recherche-
scientifique-et-du-developpement-technologique-dgrsdt-lalgerie-sest-dotee-dun-
systeme-de-recherche-scientifique-performant/
16 https://www.wipo.int/ipstats/en/statistics/country_profile/profile.jsp?code=DZ
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
800
résultats de recherche, ajouté à cela que l’organe dédié à cela
l’ANVREDET (Agence Nationale de la Valorisation de la Recherche et
du Développement Technologique), sous tutelle du ministère de
l’Enseignement Supérieure et de la recherche scientifique qui a connu
pas mal de difficultés depuis sa création.
Les données chiffrées montrent que sur 400 projets ont été jugés
potentiellement valorisables, seuls 20 produits ont été effectivement
obtenus et quatre (4) industrialisés17. Ceci donne un taux de
conversion de 1% très insuffisant pour avoir un impact significatif sur
l’emploi et notamment celui des diplômés. Ce qui pose un gros
problème de transfert de technologie et révèle une forte crise des
instruments de valorisation18. En conséquence, la capacité du système
d’innovation à répondre à la création d’emplois à partir d’activités
innovante est totalement en panne depuis plusieurs décennies.
iii) L’inertie de l’entreprise face à la R&D et linnovation
L’employabilité dépendra largement de la capacité d’absorption
des diplômés par les entreprises. Ainsi, en utilisant au mieux ses
connaissances, une entreprise pourra faire face aux nouvelles règles
du marché que sont l’innovation en continue et le renouvellement des
connaissances. L’entreprise algérienne ne s’est pas engagée dans des
activités à hautes intensité en connaissances fortement créatrice
d’emplois de diplômés du supérieur d’une manière résolue pour
moult raisons :
- Pour des raisons économiques, politiques et conjoncturelles, les
entreprises aussi bien publiques que privées sont restées pour la
plupart dans leurs « zones de confort » (Baldwick, 2000) en prenant
peu de risques à travers le lancement de produits innovants. Le
caractère dominant de l’entreprise familiale, vu auparavant, peu
17 Déclaration de la DGRST https://lapatrienews.dz/direction-generale-de-la-recherche-
scientifique-et-du-developpement-technologique-dgrsdt-lalgerie-sest-dotee-dun-
systeme-de-recherche-scientifique-performant/
18 https://lapatrienews.dz/direction-generale-de-la-recherche-scientifique-et-du-
developpement-technologique-dgrsdt-lalgerie-sest-dotee-dun-systeme-de-recherche-
scientifique-performant/
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
801
perméable au changement et l’absence de culture de l’innovation y
participent. En résulte un faible niveau d’investissement de
l’entreprise dans la R&D. Ainsi, la plupart des entreprises et
notamment les PME ne disposent pas de services de R&D, mais
peuvent se livrer à des innovations incrémentales, souvent peu
connues et non répertoriées. Par ailleurs, les données disponibles
montrent que la collaboration des entreprises avec le monde de la
recherche est restée marginale. Une moyenne ne dépassant pas
0,8% de la production scientifique totale dans tout le monde arabe
était basée sur la collaboration des entreprises au cours des cinq
dernières années (Bizri, 2018).
5- L’ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE COMME PERSPECTIVE DE
SOLUTION A LA CRISE DE L’ABSORPTION DES DIPLÔMÉS DU
SUPÉRIEUR
Le modèle de base qui a dominé les travaux et les politiques
publiques est celui des quatre pôles ou « piliers » de l’économie de la
connaissance (Dahlman, 2003) : 1/ un régime institutionnel et des
incitations économiques qui créent un écosystème adéquat pour
l’entrepreneuriat innovant. 5/ une infrastructure de communication
dynamique (TIC) 3/ un système national d’innovation (SNI)
performant surtout 4/ des gens bien éduqués, qualifiés et créatifs. Ces
données combinées sont utilisées pour produire l’indice de l’économie
de la connaissance ou knowledge economy index (KEI) sur une échelle de
1 à 10, produit par l’institut de la Banque Mondiale. Pour rappel, le
KEI est calculé sur la base de la moyenne de tous les scores
normalisés sur les quatre piliers de l'économie de la connaissance déjà
cités. Sur la grille du KEI, l’Algérie est classée dans une position peu
favorable de 96ème sur 139 pays et avec un score de 3,79 en 2012
(dernière année de la publication de cet index) malgré une
progression constante comme le montre la figure 2.
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
802
Figure 2. Évolution du KEI et du KI de l'Algérie 1995-2012
Source : World Bank Institute (WBI 2003) : différentes publications : compilation par l’auteur
Des chiffres plus récents du nouvel indice le Global Knowledge
Index (GKI) montre que l’Algérie est à la 130e place (sur 138 pays)
derrière ses deux principaux voisins : la Tunisie à la 78ème (score 43,1)
et le Maroc à la 92ème place (score 41.2).
5.1- L’éducation et la formation dans l’économie de la connaissance
L’éducation et la formation ont pris une place prépondérante. Elles
constituent un important pilier du KEI. D’une manière globale, les
systèmes éducatifs des pays du Maghreb ne semblent pas fonctionner
dans le sens de la création d’une masse critique suffisante de capital
connaissances leurs permettant de participer d’une manière effective
et rapide à l’économie du savoir mondialisée (PNUD, 2009).
Le GKI, a don un plus grand poids à l’éducation en intégrant
trois piliers 1/ l’enseignement pré-universitaire, 2/la formation
professionnelle et 0/ l’Enseignement supérieur faisant ainsi de
l’insertion dans le marché du travail et l’employabilité des diplômés
des éléments centraux (PNUD/MBRF19, 2020). Les données du GKI
(2020) montrent un classement honorable dans l’enseignement
supérieur, l’Algérie (07° place) avec un score de 47,5/133 dépassent la
moyenne mondiale. Toutefois, l’attention accrue de la part des
pouvoirs publics, n’a pas pu contribuer à améliorer l’indice de
l’éducation sur l’échelle de l’économie de la connaissance d’une
manière spectaculaire.
19 MBRF : Mohammed bin Rashid Al Maktoum Knowledge Foundation (MBRF)
2,26
3,2
3,79
2,38
3,38
3,42
4,28
1995
2007
2008
2012
KEI
KI
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803
5.1.1. La révolution digitale
L’Algérie est classée dans la catégorie des pays à « performance
faible en dessous de son potentiel », car en l’absence d’un écosystème
favorisant l’émergence d’une économie digitale Les TIC contribuaient à
hauteur de 4% dans le PIB du pays et employaient autour de 140 000
personnes (1,46% de la population active) en 2012 ; La même année, la
contribution d’internet au PIB en Algérie ne dépassait pas 3,8% moins
que le Sénégal (3,3%) et le Kenya (2,9%)20 . Depuis, beaucoup de progrès
ont été faits. L’Algérie compte plus de 40 920 00 d’abonnés dont 3,95
millions à l'internet fixe qui comprend l’ADSL21, la FTTH22 (fibre
optique) et la 4G LTE23/Wimax et 39,97 millions d'abonnés à l'internet
mobile (3G et 4G) au 30 juin 2021 selon le bureau conseil Mc Kinsey24.
Les ventes des smartphones ont explosé, atteignant en 2020 le taux
d’appropriation de 155 pour cent avec un classement honorable de 02ème
sur 141 (World Competitivenness Report 2020). On constate cependant
deux éléments importants qui peuvent nuire à la création d’emplois. La
domination de l’usage social et ludique du smartphone comparé dans
une récente déclaration comme un « bien de première nécessité »25.
Ceci limite les perspectives de travail à distance ou télétravail qui a
montré toute son utilité durant la pandémie et sa prégnance à créer de
l’emploi. Le second facteur est le calage important constaté entre
l’adoption du digital par les particuliers et un basculement qui se fait
attendre dans les entreprises algériennes.
Une enquête exploratoire d’un échantillon de groupes industriels
ayant touché quasiment tous les secteurs en Algérie (Ferhane et al.,
2017) a révélé un certain nombre d’insuffisances. L’une d’elle, c’est
l’incapacité à gérer des compétences digitales internes et externes
20 Etude par le cabinet Mc Kinsey Globale Institute
21 Asymetric Digital Subscriber Line,
22 Fiber to the Home
23 Long Term Evolution
24 Selon les données rapportées dans la presse.
https://www.algeriepatriotique.com/2014/09/07/la-contribution-de-linternet-au-pib-
en-algerie-reste-marginale/
25 Déclaration du Président Tebboune
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
804
pour 23% des entreprises de l’échantillon, même si la majorité
s’accordent sur le fait que le digital permet l’accroissement de
l’efficacité et le développement de la relation client. Elles accusent, en
général, un gros retard en matière de stratégie globale et de manque
de compétences techniques.
CONCLUSION : QUELQUES PISTES DE SOLUTIONS A LA CRISE DE
L’EMPLOI DES DPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR DANS L’UNIVERS DE
L’ÉCONOMIE DU SAVOIR
Pour pallier les insuffisances et les limites des stratégies et
modèles adoptés, il est nécessaire d’envisager un autre mode de
développement plus centré sur le capital humain, le savoir et la
créativité. Une fenêtre d’opportunité vient de s’ouvrir : il s’agit de
l’économie de la connaissance, que l’Algérie a choisie afin de
mobiliser au mieux et valoriser son potentiel humain. Elle vient
s’ajouter au dividende démographique mentionné plus haut.
Cette performance ouvra la voie grande ouverte à ce qu’on appelle
la « Gig Economy », fortement créatrice d’emplois. Le taux de
pénétration du Smartphone en un temps record a montré l’appétence
des jeunes à s’engouffrer massivement dans le digital. Cette insertion
donne tout son sens au dividende démographique mentionné plus
haut si elle est proprement accompagnée par les politiques publiques
adéquates. C’est à partir de cet atout que l’économie de services, une
dimension fondamentale de l’économie de la connaissance pourra
exploser. Le phénomène d’ubérisation de l’économie peut absorber
une bonne partie des diplômés chômeurs. L'ubérisation de l'économie
entraîne d'une part une individualisation de l'activité, d'autre part la
pluriactivité (LE fait d'avoir plusieurs activités, ou un emploi salarié et
un autre indépendant). Donc un effet multiplicateur plus élevé que les
activités traditionnelles. Les prestataires se regroupent dans des
plateformes numériques selon l’idée portée par l’ubérisation du "tous
entrepreneurs". Elle a représenté en 2017 près de 12,7 milliards de
dollars dans le domaine du transport aux Etats Unis par exemple Au
départ, l'objectif de la start-up est avant tout de bousculer l'économie
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
805
traditionnelle, hyper-régulée et rentière à travers les innovations
disruptive ou perturbatrices.
En Algérie, une étude26 menée sur un échantillon de 167 entreprises,
tous secteurs confondus (Mébarki, 2013), montre que pratiquement
toutes les entreprises sont connectées au réseau Internet et toutes sont
équipées en micros ordinateurs. La connexion à internet a montré sa
prégnance à créer de l’emploi ou tout au moins à sauvegarder l’emploi
en période de crise comme celle de la pandémie. Une politique
adéquate d’appui pourrait amener ce taux à des niveaux appréciables. Il
s’agit d’intensifier l’usage des TIC pour des besoins professionnels
d’une manière plus intense en croisant cela avec les avantages
comparatifs en termes de coûts salariaux pour bénéficier du processus
de délocalisation des services des entreprises du Nord.
Le secteur des services en Algérie atteignant les 48, 14% du PIB en
Algérie en 2020, ce qui représente un potentiel de développement non
négligeable et un retard à rattraper par rapport aux autres pays de la
région dont la Tunisie. Il n’a pas évolué au même rythme que le
secteur des hydrocarbures montrant des problèmes internes de
dysfonctionnement. Les services fournis à l’industrie ne représentent
que 9%, du PIB, hors services des TIC27. Le secteur des services hors
TIC recèle un potentiel de croissance absolument phénoménal et qu’il
s’agit de capturer et de valoriser. Ces domaines concernent une
multiplicité de services : le conseil en gestion, les études de marché, le
marketing, la communication, l’audit et le conseil, les études de
réduction de coût, la R&D, la maintenance, la veille, tous, des services
relativement peu développés notamment dans des pays comme
l’Algérie. Dans les pays de l’OCDE, ils représentent près de 72% du
PIB (OCDE, 2008). Il recèle un gisement phénoménal de création
d’emplois pour les jeunes diplômés.
26 L’enquête nationale intitulée « Technologies de l'information et de la communication (TIC)
et transformations dans les entreprises algériennes : Une enquête nationale sur les conditions
et les impacts de la numérisation sur l'organisation et la gestion des entreprises économiques
algériennes »
27 Voir la partie sur les TIC traitée séparément.
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
806
Les cadres réglementaires ont longtemps empêché une croissance
plus rapide de ce secteur. Ils n’ont pas permis d’attirer les
investissements, par l’entremise d’une technologie supérieure, de la
part d’entreprises étrangères productives et, d’autre part, de stimuler
le rendement des entreprises locales en augmentant le niveau de
concurrence. Il y lieu de libérer son fort potentiel de création
d’emplois pour les diplômés.
Le travail à distance ou télétravail : L’économie de la connaissance
du fait des facilités qu’elle permet de travailler à distance ouvrent des
perspectives intéressantes pour le travail féminin. La crise de la
pandémie vient de le consacrer d’une manière irréfutable comme
gisement de création d’emplois à fort potentiel. Il pourra ainsi fouetter
le taux d’activité féminin qui est un l’un des indicateurs de l’insertion
de la femme dans le monde économique. Il est estimé à 24% en 2019
en Algérie, selon les estimations modélisées de l’OIT28.
Comparativement, il atteint 21% pour l’Europe, et plus intéressant
encore, presque 20% pour l’Indonésie, un pays Musulman29.
L’axe d’effort principal à développer est de trouver le moyen pour
réhabiliter la fonction recherche au niveau des entreprises et du milieu
socioprofessionnel d’une manière générale. Comme indiqué, l’Algérie
est loin des normes internationales comme l’indique les chiffres cités
plus haut. Les pouvoirs publics ont mis en place un certain nombre de
mécanismes notamment à travers les incubateurs, nouvellement créés
au niveau des établissements d’enseignement supérieur. Ces
incubateurs constitueront le fer de lance en matière d’innovation, de
création de richesse, de création de startups, et en matière de création
d’entreprises de la part des étudiants. Ajou à cela, une plateforme
«Ibtikar»30, destinée aux doctorants et enseignants chercheurs ouvre un
large espace aux initiatives et idées innovantes des jeunes. Des textes
sont prévus pour permettre la mobilité des chercheurs, aux doctorants
aussi bien entre institutions pour pouvoir créer leurs entreprises.
28 https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SL.TLF.ACTI.1524.ZS?locations
29 LABORSTA (2011).
30 http://ibtikar.dgrsdt.dz/
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807
Pour ce qui est du produit de la recherche scientifique, un certain
nombre de mécanismes-passerelles entre le monde du savoir et celui
économique ont été prévus par la loi n°15-21, comme les équipes
mixtes, les filiales, la thèse en industrie. Il s’agit de mettre à exécution
tous ces dispositifs.
La relance du système national d’innovation algérien à partir de
ses spécificités et l’expérience de ses acteurs, acquise sur le terrain, est
aussi une autre opportunité. La relance de la fonction R&D permettra
d’arriver à deux objectifs. Le premier est l’accélération des emplois
liés à cette fonction aussi bien au sein des institutions de formation et
de rechercher mais également au niveau des entreprises. Le deuxième
objectif est celui de produire des biens et services à haut coefficient en
connaissance « knowledge intensive » qui ont pour l’avantage de
multiplier les effets induits dans d’autres secteurs et jouer le rôle de
multiplicateur d’emplois.
Dans ce contexte quatre types de mesures peuvent promouvoir
l’innovation d’une manière durable : les premiers concernent la relance
de la demande pour des produits innovants à haute teneur en
connaissances. Une politique active de « public procurement » c’est-à-
dire d’achats publics en direction des entreprises nationales et des
entreprises privées peut aider comme l’ont montré les expériences de
beaucoup d’autres pays. Le deuxième c’est l’incitation à l’exportation
des produits à haute technologie, qui représentent 1% dans les
exportations des produits manufacturés en 2017 en Algérie (World Data
Atlas 2017). Il y a nécessité de se concentrer sur des niches accessibles
des chaines de valeur internationale. Le troisième élément, c’est
l’incitation des PME à investir dans des produits innovants faisant
appel à l’université et aux centres de recherche : le soutien financier, les
fonds d’amorçage, les pépinières et incubateurs sont autant de moyens
de soutien. Le quatrième élément est une politique hardie en direction
de la mobilisation des compétences scientifique et techniques résidents
à l’étranger, qui nécessitera de briser un certain nombre de tabous et
des positions politiques courageuses de la part des décideurs.
L’auto-entrepreneuriat : Cette formule qui a été introduite en
France en 2009 permettra à tous ceux qui le souhaitent (salariés,
Les Cahiers du Cread -Vol. 38 - n° 03 2022
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retraités, fonctionnaires, chômeurs, étudiants…) de créer leur propre
activité, en parallèle ou non de leur activité principale, de façon
simple et rapide. Cette formule qui reste encore à évaluer peut fournir
un cadre adéquat pour l’Algérie, ceci est d’autant plus vrai que le
secteur informel est gonflé par une bonne partie d’auto-entrepreneurs.
Une partie de ces gens sont passé dans l’informalité à cause des
procédures lourdes, de la bureaucratie qui ne délivre pas de
documents dans les délais, ou le fait, moyennant des dessous de table.
Entre la moitié et les deux tiers des travailleurs informels sont à leur
compte, en Algérie. Ce sont des auto-entrepreneurs dans l’informalité.
L’approche systémique de la question de l’équilibre formation
emploi nécessite qu’en parallèle des restructurations importantes des
économies soient entreprises pour augmenter la capacité d’absorption
des marchés du travail et qu’elles deviennent plus productrices
d’emplois rémunérateurs. Il est nécessaire d’entreprendre une nouvelle
vague d’industrialisations selon le concept de l’Organisation des
Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) « Moving in
and up » pour bénéficier de la restructuration de l’industrie mondiale et
s’intégrer dans les chaînes de valeurs accessibles.
Les nouvelles opportunités d’emplois à hautes intensité en
connaissance fortement créatrices de demande des sortants de
l’enseignement supérieur et du système de formation en général vont
dépendre du degré d’insertion de l’Algérie dans cette économie.
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Article
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Plusieurs pays en développement ont adopté des politiques liées à la connaissance et à l'innovation pour stimuler la croissance et la compétitivité. L'économie de la connaissance, n'est cependant pas un processus linéaire et encore moins séquentiel. Les diverses étapes se superposent et s'entrecroisent. C'est une vision en termes de flux qui sont transversaux à plusieurs secteurs, plusieurs institutions et plusieurs fonctions qui s'impose. Ce sont autant de processus transversaux sur lesquels la recherche n'a pas encore apporté suffisamment d'éclairage. Notre contribution a pour objectif de porter une explication originale et innovante sur les différentes formes de transversalités qu'une dynamique de l'économie du savoir peut enclencher. La méthodologie poursuivie est essentiellement analytique avec une partie conceptuelle importante. Les outils utilisés sont essentiellement les indicateurs développés par les grandes organisations internationales et incluent le KEI et GKI. Nous illustrerons notre propos à partir de données recueillies sur le cas de l'Algérie en utilisant des données secondaires. Mots-clés : Flux de connaissance, Transversalités, économie de la connaissance, Algérie, Indice global de la connaissance (GKI). Codes de classification JEL : O32, O33, Q54, Q58
Article
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ABSTRACT The role of science, technology and Innovation (STI) as an engine of development has been globally recognized. This needs the formulation and regular reviews of policies using good and viable indicators. However, in most African countries, policies suffer from the negligible importance of indicators in the eyes of policymakers. The five Maghreb countries (Algeria, Libya, Tunisia, Morocco and Mauritania) have been putting significant efforts to improve publications and patents on the ground that they best translate the effectiveness of STI policies. The findings show that real progress has been made in recent years on these indicators in the region following the policies adopted. Looking more in depth at the Algerian situation, the results indicate that STI indicators have been able to transform policy-making through learning, and international cooperation this progress has been slowed down by institutional constraints and limited inclusiveness. Our contribution is to highlight the importance of having a proper institution in STI indicators construction and usage in African countries. The methodology used secondary data and an in-depth case analysis through the observant participant approach. Keywords: STI indicators, Maghreb countries, Patents and publication, Institutional constraints, Transformation and learning capacity.
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The spread of the Internet and digital technologies is reshaping the landscape of entire industries and revolutionizing the traditional flows of goods, services, finance and people. This technological development that impacts the global economy is not without consequences for Algerian companies, because they must engage and succeed in their digital transformation to be competitive. This digitalization shove companies to have a clear and coherent digital strategy, to integrate new technological tools, to question their business models, as well as the way in which value is created and delivered. It is in this context, we are interested in the necessary skills and capabilities that enable Algerian companies to succeed in their digital transformation. To do this, we conducted a quantitative survey of 94 companies of different sizes and sectors, and used the principal component analysis method for processing the collected data.
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RESUME Le recours au réseau de relations apparait comme étant la méthode la plus répandue dans l'accès à l'emploi en Algérie. Cette question reste peu traitée, notamment pour la catégorie juvénile. De plus, les données fournies par l'office national des statistiques nous ne permettent pas de distinguer entre réseau familial et réseau personnel. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes intéressés, dans cet article, aux déterminants d'accès des jeunes de 15-29 ans à leur emploi actuel, en distinguant entre réseau personnel et réseau familial. Nous nous sommes appuyés sur les résultats de l'enquête nationale sur la jeunesse algérienne réalisée par le CREAD en 2015 dans le cadre du projet Sahwa, financé par l'union européenne. Les résultats confirment le rôle du réseau relationnel comme étant un important régulateur dans le marché du travail juvénile, et cela face à la difficulté de l'insertion de cette catégorie et la faiblesse des mécanismes d'intermédiation dans la régulation du marché du travail Concepts clés : réseau de relations personnelles, réseau de relations familiales, jeunes, insertion professionnelle, marché du travail, Algérie. Abstract Recourse to the network of relations appears to be the most widespread method in access to employment in Algeria. This issue remains poorly addressed, especially for the juvenile category. Moreover, the data provided by the national statistics office do not allow us to distinguish between family network and personal network. For this reason, this article examines the determinants of access for young people aged 15-29 to their current job, distinguishing between a network of personal relationships and a family network. We relied on the results of the national survey of Algerian youth conducted by CREAD in 2015 as part of the Sahwa project, funded by the European Union. The results confirm the role of the relational network as being an important regulator in the youth employment market, and that 1 Sociologue du travail , chercheure au CREAD ALGERIE. medjoubrazika@gmail.com 2 Statisticien économiste, directeur de recherche au CREAD ALGERIEnacereddine.hammouda@ensae.org> in view of the difficulty of the insertion of this category and the weakness of intermediation mechanisms in the regulation of the labor market.'employment. Key concepts: network of personal relations, network of family relations, young people, professional integration, labor market, Algeria
Chapter
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La crise ouverte et les émeutes en Tunisie ont commencé par l’immolation par le feu du jeune diplômé de Sidi Bouzid converti par les circonstances en marchand ambulant. Et cela revêt plus que d’une symbolique puisque le geste désespéré pose la question du chômage des diplômés et en particulier celui de l’incapacité du secteur structuré à absorber les diplômés de l’enseignement supérieur et de l’importance prise par le secteur informel comme élément régulateur. Les analyses montrent que malgré toutes les vertus que l’on attribue aux systèmes économiques mis en place dans les pays du Maghreb, il n’ont pas été très efficaces à résoudre la question de l’emploi et en particulier, celui de l’emploi des jeunes. Parmi toutes les pistes à explorer celle qui semble prometteuse est celle qui donne au savoir et à la connaissance une importance tout à fait nouvelle comme facteur créateur de richesses et source de croissance durable et de compétitivité. Ce travail analyse les perspectives d’accélération de la création de l’emploi par l’adoption d’une démarche d’économie fondée sur la connaissance.
Article
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Résumé Deux raisons militent principalement en faveur de la recherche sur l"entrepreneuriat familial en Algérie. La première est que la très grande majorité des entreprises algériennes sont des entreprises familiales. L"importance du nombre de PME familiales justifie à elle seule l"intérêt de ce sujet. La deuxième est le manque flagrant des recherches consacrées à l"entrepreneuriat familial. Ce travail vise à contribuer à une meilleure connaissance des entrepreneurs qui utilisent l"aide familiale, à déterminer les facteurs expliquant cette utilisation et à identifier les principales caractéristiques de la main-d"œuvre familiale. La méthodologie utilisée dans notre travail est basée sur une approche comparative : entrepreneurs qui utilisent l"aide familiale et entrepreneurs qui ne l"utilisent pas. Pour cela, plusieurs régressions de type « logistique binaire » ont été appliquées sur l"enquête emploi auprès des ménages réalisée en 2005 par l"Office National des Statistiques (ONS). Mots clés : Entreprise familiale, entrepreneur, main-d"œuvre familiale, enquête emploi, régression logistique.
Book
Science, Technology, Innovation, and Economic Growth in Arab Countries explores fresh approaches to STI policy formulation and implementation in the region, with applications to developing countries elsewhere. Developing useful contexts for studying Arab policies about science, technology, and innovation requires trustworthy data and judgment. Omar Bizri brings together both in this book. Data from sources such as the World Bank, UNESCO, the International Telecommunication Union, Nature, Science and recent surveys and policy formulation initiatives anchor this study among national initiatives that focus on essential needs, including safe water and food production, renewable energy utilization, and job and enterprise creation. For those eager to understand the challenges of STI capacity building, this book explores the many connections between technological change and economic growth.