L’objet de cet article est de comparer Cassandre de La Calprenède, roman qui met en scène Alexandre, et Artamène ou le Grand Cyrus des Scudéry. Cette étude met en lumière la différence fondamentale qu’ont ces auteurs rivaux de la galanterie des anciens, et plus généralement du roman qui les met en scène, le long roman héroïque. Pour ce faire, on y étudie le traitement – galant – des sources
... [Show full abstract] historiques antiques. Ce traitement fonde la connivence qui s’instaure entre l’auteur et un groupe de lecteurs : celui qui est à même de juger de l’ingéniosité de l’adaptation galante des textes antiques. Le roman de La Calprenède, relayant l’œuvre de Quinte-Curce, fait état d’un jugement partagé sur Alexandre, qui de ce fait ne peut être le héros principal, et idéal, du roman. Ce dernier est un être d’invention, parfaitement galant et parfaitement fictif : le double romanesque d’Alexandre et porte-parole de l’auteur, qui adresse son roman à sa maîtresse, Caliste. Il n’en est pas de même du Cyrus des Scudéry, parangon du héros galant, tel qu’il apparaît dès l’ouverture du roman, à cet égard audacieuse voire provocante. C’est la raison pour laquelle le Cyrus des Scudéry est dans sa ligne de mire de Boileau, dans sa fameuse satire des héros de roman.