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Verdon 2021 Un precurseur al-Biruni Traducteur arabe des Yogasutra

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Abstract

This article is meant for a an audience of non-specialist. It highlights in a summarized way how al-Bīrūnī interpreted some of the concepts of Patañjali's text on yoga, as well as the importance of his cultural environment in his choices of interpretation. This article reflects some ideas I develop in my PhD thesis (to be published soon). Errata: the legend of the picture (p. 403) should be : "Le Kitāb Pātanjal, traduction arabe du Pātañjala-yoga-śāstra en arabe par al-Bīrūnī"
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Ouvrage publié avec le soutien du
SOMMAIRE
Avant-propos de l'éditeur
Ouverture
Mode d'emploi
PARTTE [ : Aux origines du yoga
t. Les prémices
2.Yogasûtra,les < Aphorismes de l'école du Yoga >>
3. Des clés de lecture
PARTTE 1[ : Uessor des yogas indiens
4. Les yogas dans I'Inde antique et médiévale
5. L'avènement du hatha-yoga
6. Le monde de I'ascèse au temps des Moghols
/. Des horizons ouverts
PARTIE 111 : De l'lnde à l'Occident
8. Rencontres entre deux mondes
!. Les initiateurs des yogas modernes
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PARTTE lV : Une expansion planétaire
1o. La mondialisation du yoga
11. L'Inde du xxr'siècle et le yoga
12. Un succès qui interroge
Glossaire
Bibliographie
La direction d'ouwage
Le conseil scientifique
Les auteurs
Crédits photographiques
Index
Table des matières
Table des cartes
Table des textes
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AVANT-PROPOS
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DE LEDITEUR
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732
732
Depuis une quinzaine d'années, le secteur Religions des Éditions Albin Michel
a développé un savoir-faire en matière de grands collectifs illustrés de type
encyclopédique, conçus dans un esprit de < vulgarisation intelligente > :
il s'agit d'offrir à un public non spécialiste une synthèse des savoirs acadé-
miques dans des domaines où les discours confessionnels, politiques, voire
polémiques, sont souvent majoritaires. Ainsi, les meilleurs savants de France
et de l'étranger ont été réunis de façon pluridisciplinaire sur des sujets jugés
en général < politiquement sensiblesl >> ou qu'il semblait impossible, a priori,
de traiter de manière non confessante2. Chacun de ces ouvrages a demandé
plusieurs années de travail, a rassemblé des dizaines de contributeurs ; il en
est de même pour celui-ci.
Le yoga peut cependant sembler un sujet moins << sérieux >> que les précé-
dents, tant il est aujourd'hui médiatisé comme un objet de consommation
visant au simple bien-être physique et psychique ou, au contraire, mêlé à des
théories orientalisantes confuses, voire à un ésotérisme déconcertant. Sa
pratique, qui s'est développée de manière phénoménale en France et dans le
monde entier depuis quelques décennies, est particulièrement hétéroclite,
et bien souvent ignorante de ses propres sources historiques, textuelles et
anthropologiques. Du coup, on a dir mal à appréhender ce que ce mot,
<( yoga >>, peut bien signifier. Précisément, nous avons fait le pari que cette
confusion ambiante pourrait être dissipée par les avancées récentes de la
communauté scientifique, pour peu que celles-ci soient mises à Ia portée
d'un large public. Le projet consiste donc à appliquer les méthodes qui ont
été appréciées pour nos encyclopédies précédentes à cet objet singulier
qu'est le yoga.
r. Hisfoire de I'islam et des musulmans en France, sous la direction du Pr Mohammed Arkoun, préface de
Jacques Le Goff, 2006 i Histolr.e des relations entre juifs et musulmans, sous la direction d'Abdelwahab
Meddeb et Benjamin Storâ, 2013, traduit en anglais par les Presses universitaires de Princeton. z. Jésus.
L'encyclopédie, sous la direction de Joseph Doré,2017 ; Après Jésus. L'invention du christianisme, sous la
direction de Rosellme Dupont-Roc et Antoine Guggenheim, zozo.
7
Un précurseur : al-Brrunr,
traducteur arabe
des Yogasutrq
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Université de Lausanne et Ambizione, Fonds national suisse
Entre 101Z et 1o3o de l'ère chrétienne, le savant al-Biruni nous lègue la première
traduction connue du texte fondateur du Yoga. Il restitue le Traité du Yoga de
Patafljali (Patanjala-Yoga-S1stra) sanskrit dans un texte arabe, intitulé l(itab
Pâtan{al, c'est-à-dire le Livre de Pâtan{al. Sa traduction se distingue de sa
source à plusieurs égards. Alors que le traité sanskrit comprend à la fois des
versets et leurs commentaires, la traduction arabe est en prose et sous forme de
dialogue. De plus, al-Biruni intensifie la dimension religieuse, accentue I'aspect
éthique et simplifie la terminologie liée à la méditation. Néanmoins, les deux
textes sont très similaires : ils contiennent tous deux quatre chapitres distribués
selon les mêmes thématiques, et décrivent longuement différents états psychiques
qui conduisent à une évolution spirituelle. Il n'existe qu'un seul manuscrit arabe
connu du Livre de Pdtan{al d'al-Biruni que les chercheurs Shlomo Pines et
Tuvia Gelblum traduisirent en anglais entre les années t96o et 19801.
Pour adapter ce texte à son public lettré arabe et musulman, al-Biruni effectue
de nombreux ajustements. Il interprète le texte fondateur du Yoga à la lumière
de son contexte culturel et intellectuel. Ces adaptations posent la question de la
relation entre un texte et sa traduction ; elles invitent à réfléchir sur I'impact de
la culture des traducteurs sur la transmission des textes, en d'autres termes à la
manière dont ils dépendent de leur cadre de pensée, ou, au contraire, se libèrent
de ces contraintes pour créer un texte original. Elles attirent I'attention sur les
possibilités et les limites de toute traduction. Quelles que soient les réponses
apportées à ces questions, les choix d'interprétation peuvent se justifier en raison
du public cible et/ou du but de la traduction.
Au tout début du II" millénaire, le sultan Malrmiid, basé dans la cité de Ghazni
(Afghanistan central), étend son empire à I'est, au Pakistan et au nord-ouest de
I'Inde moderne (Gandhara et Pendjab principalement). Il annexe alors à son empire
des territoires habités par des populations hindoues. Al-Birùni, en 973 dans la
région du l(hwarezm (Ouzbékistan-Turkménistan), travaille pour le sultan à partir
de tot7. Dès cette date, il voyage vers I'est, et approche la culture indienne. Il meurt
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Le Potofrjala-Yoga-Éostrortraduction des Yogasûtro en arabe par al-Birùni.
ll n'existe qu'un seul manuscrit arabe connu du Livre de Patonjol d'at-Birùni. Ce manuscrit se trouve actuellement
à ta bibtiothèque Koprûlû d'lstanbut. Le texte d'al-Bîrùni a été recopié sur les marges d'un autre texte et n'est ainsi pas l'ouvrage
principat du manuscrit. Le début du Livre de Potonjol se trouve sur les marges de la page de gauche.
à Ghazni aux alentours de ro5o. Il aura dédié sa vie à la science et aux interactions
avec ses collègues scientifiques, rédigeant quelque cent soixante ouvrages2.
Mathématicien et astronome de formation, il s'intéresse peu à peu à d'autres
domaines, étendant son savoir à I'histoire et à la géographie, aux pierres précieuses,
aux minéraux et aux plantes médicinales, et à I'Inde.
C'est à la cour de Mahmtd qu'un maître du nom d'Abù Sahl I'incite à écrire ses
découvertes sur la culture indienne. Ainsi, ses voyages, ses intérêts scientifiques
et ses rencontres I'amènent à composer son Livre sur I'Inde. Les motivations
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DES HORIZONS OUVERTS
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gESSOR DE5 YOGAS INDIENS
pour écrire cet ouwage sont <( d'aider toute personne désireuse de discuter de
questions religieuses avec les [Indiens] et [de créer] un répertoire d'informations
pour qui voudrait s'associer avec eux3 >>. Outre son Livre sur l'Inde, al-Birrlni
traduit plusieurs textes du sanskrit à I'arabe. Avec I'aide de penseurs indiens, il
interprète notamment deux traités philosophiques. L'un est lié à la philosophie
du Sâr.nkhya, nommé Livre Sdnk(KftAb Sânk), et I'autre à celle du yoga, le Livre
de Patan{al. Concernant ce dernier, al-Birùnr et ses mentors indiens considé-
raient sa source sanskrite comme ayant été composée par un savant du nom de
Patafljali ; une lecture approfondie daLivre dePâtan{almontre également qu'il
se base effectivement sur le Traité du Yoga de Patafljali (Pdtafitjala-Yoga-Sastra)
réunissant les versets (srnfra) et leur commentaire (bhas.ya).
Des adaptations dans la forme
On observe, par rapport à la source sanskrite, une première adaptation de la
part d'al-Birunl concernant le titre de sa traduction arabe : tandis que celui du
traité sanskrit contient le mot Yoga, sa traduction s'intitule Livre de Pâtan{al
l'Indien sur Ialibération des fardeaux, omettant le terme Yoga, sans doute pour
ne pas désorienter son public cible ignorant I'existence même de cette philo-
sophie. Alors, comme pour pallier I'absence de ce mot, al-Birùni explique le
thème de sa traduction, à savoir la < libération des fardeaux >>. Dans le système
de Patafljali, ces << fardeaux >) correspondent à des états tels que l'ignorance ou
la passion (kleia) qui affligent Ie soi et qu'il s'agit d'affaiblir.
Un autre remaniement évident dans sa traduction est I'ajout d'une préface et d'une
postface. La préface, en particulier, donne des informations sur ses méthodes
d'interprétation. Al-BIrùni y annonce deux autres modifications : il enlève des
formules linguistiques techniques qui n'auraient pas de sens dans la langue arabe
et supprime la forme de sa source (versets et commentaire), pour façonner de
manière systématique sa traduction en un dialogue, qui met en scène un ascète,
errant dans les déserts et les jungles, et Pâtan['al. L'ascète pose à Pâtanfal soixante-
dix-huit questions, dont les sujets peuvent être associés de manière plus ou moins
étroite à des passages du traité sanskrit. Par exemple, la première porte sur les
méthodes qui amènent à un discernement supérieur de la réalité et à la libération.
Ce thème correspond, globalement, à celui des versets 1 et 2 du premier chapitre
du texte sanskrit, et à leur commentaire.
Du mental et du soi indiens à ltârne ar:abe
Al-Biruni ne modifie pas seulement la forme de sa source sanskrite, mais éga-
lement son contenu. On peut illustrer ces adaptations par sa manière d'interpréter
deux concepts en particulier : le mental, citta, et le soi, puruça. Le mental, aidé
des sens, présente les expériences du monde phénoménal au soi. Ce dernier est
DES HORIZONS OUVERTS
le simple observateur de ces expériences, il est pure conscience. Chaque être
humain possède un principe mental et un soi, deux éléments cruciaux pour la
quête de la libération. Selon les philosophies indiennes classiques, telles que le
yoga, le but de l'élévation spirituelle est la libération finale (kaivalya) du cycle
des réincarnations. Le yoga préconise deux moyens complémentaires pour y
accéder : la compréhension que le soi est un principe isolé du monde et totale-
ment neutre ; et I'apaisement du mental.
Al-Biruni choisit en général le même mot arabe nafs, âme, pour traduire aussi
bien le mental, citta, que le soi, puruça, et il lui arrive parfois de traduire éga-
lement le soi par le mot arabe signifiant cæur (qalb). La signification du mot
nals est intéressante à creuser, car ce terme renvoie à plusieurs définitions en
français : << âme >>, < individu >>, << mental >> ou (< soi >>. Dans la pensée islamique,
le concept de nals en tant qu'âme est un principe subtil, pur, lumineux, éternel
par nature, et propre à chaque être humain. Pour certains penseurs musulmans,
l'âme est le siège des processus intellectuels ; elle peut être recouverte de voiles,
son dévoilement conduisant à sa purification et à l'élévation spirituelle. Cette
élévation, qui n'équivaut pas à la libération des réincarnations de la pensée
indienne, est recherchée par ces courants de pensée islamiques.
Le tableau et I'extrait ci-dessous illustrent ce double emploi du mot arabe nals
par al-.6rrunr :
P dt afij ata -Y o g a - 3 a sfi a,
Traité du Yoga de Patafrjali Kitd.b Pdtanpal,
Livre de Pdtan{al d'al-Birûni{ Voir Philosophie
de I'esprit et méditation,
p.204' Voir Yogasttffa, p. 82. >Le yoga est I'arrêt des activités
du mental (citta) (1..2).
voirYogasûtra,p.r7s.> La libération [...] est le pouvoir
conscient (citi(akti, à savoir le soi)
établi dans sa propre forme (+.9+),
Le chemin [...] est la répression
des facultés de l'âme (nals) (question-
réponse no t).
La libération [...] est le retour
de I'âme (nafs) à sa propre nature
(question-réponse no 78).
Extrait tiré du Livre sur l'Inde : << Ceux [Farmi les IndiensJ qui s'éloignent des
insinuations [mais s'orientent] vers les investigations nomment l'âme purupa'
[...] Ils ne la considèrent pas comme autre chose que la vie et lui attribuent la
succession de connaissance et d'ignorancea. >>
Iraduire : un exercice fécond et périlleux
Les termes utilisés par al-Blrùnt sont ancrés dans sa sphère culturelle et intel-
lectuelle. Leur appartenance à cette culture permet de mieux comprendre les
raisons de ses choix d'interprétations. L'âme y est, dans certains cas, considérée
comme ayant des facultés ou des capacités, qui sont décrites, selon les différents
penseurs, comme étant de nature et de nombre variés. Elles traduisent les
404 405
SESSOR DES YOGAS INDIENS
activités du mental qui, quant à elles, selon le yoga de Patafljali, sont au nombre
de cinq, à savoir les moyens de connaissance, I'erreur, la pensée conceptuelle,
Ie sommeil et le souvenir (YS t.6). Cependant, il n'existe aucune notion corres-
pondant exactement au concept global d'activités du mental dans la pensée isla-
mique. C'est pourquoi, al-BÎrùni choisit une expression connue de lui et de son
lectorat, < les facultés de l'âme )), pour traduire le sanskrit.
Dans le deuxième exemple du tableau, al-Btrùni se sert du même mot âme (nafs)
pour traduire le soi. Dans ce passage, le texte sanskrit utilise, pour se référer au
soi, I'expression cifidakti en un sens technique slmonyrne de puru;c. Parce que
le mot citi(akti contient citi-, qui provient de la même racine étymologique que
citta (le mental), al-Birûnt a, peut-être, confondu les deux termes et I'aurait ainsi
naturellement traduit par le mot arabe âme (nals). Abstraction faite de cette
possible confusion, I'extrait tiré du Livre sur l'Ind.e ci-contre montre qu'al-Birûni
identifie toutefois le terme puru$q. (soi) avec l'âme arabe.
Dans I'ensemble, ces passages illustrent les problèmes relatifs aux choix de tra-
duction d'al-Blrùni. En effet, ce dernier emploie parfois un seul terme pour tra-
duire deux concepts, alors que la libération selon le yoga implique justement de
différencier le mental du soi, à savoir citta de purusa. Le terme arabe choisi
possède un sens qui recouwe partiellement ceux de ces deux mots. Malgré leurs
différences, les trois notions, nafs, citta et puru;a, présentent des points com-
muns : ils sont non perceptibles par les cinq sens, propres à chaque être humain
et utilisés dans l'élaboration de théories portant sur le monde subtil et la recherche
de l'élévation spirituelle. Al-BTrûnÎ, en essayant de transmettre un message géné-
ral, déforme quelque peu les enseignements originaux du yoga. Il ajuste sa tra-
duction en puisant dans les outils linguistiques et conceptuels dont il dispose,
ceux des philosophes arabes et musulmans.
Ces adaptations sont visibles de part en part du texte arabe ; elles empêchent
une comparaison littérale entre le Traité de Patafijali sanskrit et le Livre de
Pdtan{al arabe. Malgré tout, al-Birrini est resté relativement fidèle au message
global et original du texte sanskrit. Celui-ci met I'accent sur des pratiques et des
états méditatifs qui conduisent à I'apaisement du mental et à la libération finale.
La traduction arabe, quant à elle, décrit des états de l'âme afin de la purifier et
d'atteindre une élévation spirituelle. En somme, les variations entre ces deux
textes peuvent être, très souvent, expliquées à la lumière des cultures dans les-
quelles ils ont été composés.
D'une certaine manière, al-Btrrlni est le précurseur de problématiques contem-
poraines. Sa tentative annonce I'embarras, que I'on rencontre aussi bien dans
les études théoriques que dans la pratique du yoga, face aux termes techniques
et complexes de ce courant de pensée indien. De la même manière que I'arabe,
les langues modernes ne peuvent pas retransmettre ces concepts de manière
exacte. Aujourd'hui, les traductions des Yogasfitra foisonnent. Une histoire fluc-
tuante et longue d'environ mille cinq cents ans d'échanges interculturels s'est
écoulée entre la rédaction originale du traité et les traductions actuelles. Les
intérêts portés au yoga par les sociétés étrangères à I'Inde ont évolué, de même
DES HORIZONS OUVERlS
< Voir L'univers
de la conscience, p. t83.
que les motivations pour traduire ses textes et transmettre ses pratiques. Ces
évolutions sont étroitement liées au contexte dans lequel les traductions sont
produites, comme I'exemple d'al-Birrlni le montre. Les questions, face à ces pro-
blématiques, restent d'actualité : comment et pourquoi choisir une traduction
littérale ou libre ? Et en quoi I'intention et le contexte des auteurs influencent-ils
leurs æuvres ? En définitive, ces choix impactent la qualité et le style d'une
traduction et agissent sur le contenu retransmis dans la culture réceptrice. Les
exigences de la langue de traduction, le paysage culturel dans lequel un texte est
composé et la connexion intrinsèque entre idées et contexte historique influencent,
à leur tour, ces choix d'interprétation.
1. S. Pines et T. Gelblum, < Al-Birûnî's Arabic Version of Patafljali's 'Yogasûtra" >>, Bulletin of the School of Oriental
and African Studies, 29.2, 1966, pp. 302-325, 4o.3, 1977, pp. 522-549, 46.2, t983, pp. 258-304, 52.2, 1989,
pp. 265-3o5. 2. < L'æuvre d'al-Beruni : essai bibliographiqte >>, Mélanges de lÏnstitut dominicain d'études orîen-
tales du Caire,2, 19bb, p. 167. 3. Alberuni's India. An Account oJ the Religion, Philosophy, Lîterature, Geography,
Chronology, Astronomy, Cusfoms, Laws andAstrology of lndia about AD 1o3o.Vol. t andz,Carl Edward Sachau,
Trùbner's Oriental Series, Londres, 1888 [reprint rgro], vol. I, p.7. 4, Ibid.
406
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