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Protocole standardisé d'inventaire de la tortue des bois au Québec

Authors:
  • Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec

Abstract and Figures

Ce document vise à accompagner les biologistes et les techniciens de la faune du MELCCFP, les consultants et les acteurs du milieu dans la réalisation d’inventaires sur la tortue des bois. Les personnes qui réaliseront des inventaires doivent s’assurer d’utiliser une version à jour du présent document, accessible à l’adresse suivante : https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/environnement/biodiversite/protocoles-standardises/protocole-inventaire-tortue-bois-quebec.pdf Ce document vise aussi à harmoniser l’intrant d’information parvenant au Centre de données sur le patrimoine du Québec (CDPNQ) qui doit compiler les données d’inventaire des régions, des consultants et des divers partenaires.
Content may be subject to copyright.
Protocole standardisé d’inventaire
de la tortue des bois au Québec
Mars 2025
Coordination et rédaction
Cette publication a été réalisée par le Service de la conservation de la biodiversité et des
milieux humides (SCBMH) du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les
changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Elle a été produite par la
Direction des communications du MELCCFP.
Renseignements
Internet : Québec.ca
Photographie de la page couverture
Tortue des bois, © MELCCFP
Crédit des autres photographies
Page 2, figure 1 : Morphologie de la tortue des bois, © David Rodrigue, Zoo Ecomuseum.
Page 3, figure 2 : Aspect du plastron de la tortue des bois, © Joanne Marchesseault.
Page 4, figure 3 : Morphologie de la tortue mouchetée, © haume Courtois, MELCCFP.
Page 15, figure 5 : Matériel de nettoyage, © Groupe de travail canadien sur la santé de
l’herpétofaune.
Page 18, figure 6 : Aperçu du plastron d’une tortue des bois A) femelle et B) mâle, © MELCCFP.
Page 19, figure 7 : Signes de prédation d’un nid de tortue des bois, © Éco-Nature.
Page 20, figure 8 : Couleur de la carapace et forme des écailles marginales à l’arrière de la
carapace, © MELCCFP.
Page 20, figure 9 : Tortue des bois camouflée dans la végétation, © MELCCFP.
Page 21, figure 10 : Aperçu d’une tortue des bois dans l’eau, © MELCCFP.
Page 21, figure 11 : Aperçu d’une tortue des bois dans l’eau, © MELCCFP.
Dépôt légal 2025
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
ISBN (PDF) : 978-2-550-94303-7
Tous droits réservés pour tous les pays.
© Gouvernement du Québec 2025
III
Équipe de réalisation
Rédaction
Lyne Bouthillier, biologiste Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre
les changements climatiques, de la Faune et des
Parcs, Direction de la gestion de la faune de
l’Estrie, de Montréal, de la Montérégie et de Laval
(MELCCFP, DGFa 05-06-13-16)
Nathalie Tessier, biologiste, Ph. D. MELCCFP, DGFa 05-06-13-16
Patrick Charbonneau, biologiste, M. Sc. MELCCFP, Direction des espèces fauniques
menacées ou vulnérables (DEFAMV)
Révision
Julie Boisvert, biologiste, coordonnatrice Équipe de rétablissement des tortues du Québec
(au moment de la rédaction du document)
Yohann Dubois, biologiste, M. Sc. MELCCFP, DEFAMV
Chef d’équipe, Division du rétablissement
Christine Dumouchel, biologiste, M. Env. MELCCFP, DEFAMV
Sylvain Giguère, biologiste Environnement et Changement climatique Canada
Service canadien de la faune
Maxime Tanguay, technicien de la faune MELCCFP, DEFAMV
Remerciements
Nous remercions les techniciens de la faune et les biologistes des directions régionales de la gestion de la
faune, de la Direction de l’expertise sur la faune terrestre, l’herpétofaune et l’avifaune du MELCCFP et de
l’Équipe de rétablissement des tortues du Québec, qui ont lu et commenté ce document.
Référence à citer
MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES,
DE LA FAUNE ET DES PARCS (2025). Protocole standardisé d’inventaire de la tortue des bois au Québec,
gouvernement du Québec, Québec, 30 p. + annexes.
IV
Registre du document et des mises à jour
Date
Version
Nature du document/des modifications
Chargé(e)s de
projet
Février 2010
01
Première version à l’intention du MTQ
Janvier 2012
02
Version avec page couverture et AARQ
Mai 2013
03
Légères modifications
Mai 2014
04
Légères modifications
Mars 2015
05
Version bonifiée (DGFa 05-06-13-16)
Janvier 2018
06
Mise à jour du protocole
Février 2021
07
Changement de gabarit pour celui du MFFP. Ajouts
des données sur l’effort, la viabilité, les menaces,
l’écologie, la détection, les formulaires
Mars 2021
08
Mise à jour : retrait de l’annexe B (PNF) et
ajustement du texte en conséquence
Mars 2022
09
Mise à jour : ajout de la longueur de carapace au
formulaire (annexe C)
Mars 2023
10
Changement de gabarit pour celui du MELCCFP.
Mise à jour des sections suivantes : viabilité des
occurrences, menaces pesant sur l’espèce
Mars 2025
11
Mise à jour des sections suivantes : modification du
lien Web vers le document PDF, permis, notions
d’écologie, méthodologie (ajout d’une section sur le
dimorphisme sexuel), références, annexes A et C
V
Avant-propos
Ce document vise à accompagner les biologistes et les techniciens de la faune du ministère de
l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP),
les consultants et les acteurs du milieu dans la réalisation d’inventaires sur la tortue des bois. Il s’inspire
des protocoles précédents (Bouthillier, 2015; ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs [MFFP],
2018a) et les bonifie afin d’atteindre les objectifs et de satisfaire les besoins du Ministère en matière de
conservation et de mise en valeur de la faune.
Les personnes qui réaliseront des inventaires doivent s’assurer d’utiliser une version à jour du document,
accessible dans la page Web « Collecte de données sur les espèces à l’aide de protocoles standardisés »
sur Québec.ca.
Ce document vise aussi à harmoniser l’intrant d’information parvenant au Centre de données sur le
patrimoine du Québec (CDPNQ) qui doit compiler les données d’inventaire des régions, des consultants et
des divers partenaires.
Note : Si, pour la réalisation d’études pour un projet donné, des modifications doivent être apportées au
présent protocole, comme la distance à parcourir, le plan d’échantillonnage doit être approuvé par la
Direction régionale de la gestion de la faune (DGFa).
VI
Table des matières
1. Introduction ________________________________________________________________________ 1
1.1 Permis __________________________________________________________________________ 1
1.2 Objectifs ________________________________________________________________________ 1
2. Notions d’écologie __________________________________________________________________ 2
2.1 Morphologie ____________________________________________________________________ 2
2.2 Aire de répartition _______________________________________________________________ 5
2.3 Alimentation ____________________________________________________________________ 7
2.4 Croissance, maturité sexuelle et longévité ________________________________________ 7
2.5 Reproduction ___________________________________________________________________ 8
2.6 Cycles saisonniers ______________________________________________________________ 8
2.7 Domaine vital ___________________________________________________________________ 9
2.8 Habitat ________________________________________________________________________ 10
2.9 Viabilité des occurrences _______________________________________________________ 11
2.10 Menaces pesant sur l’espèce ___________________________________________________ 11
3. Limites et mises en garde ___________________________________________________________ 14
3.1 Probabilité de détection ________________________________________________________ 14
3.2 Propagation des maladies et des espèces exotiques envahissantes _______________ 14
3.2.1 Lavage du matériel _____________________________________________________ 14
3.2.2 Désinfection du matériel _______________________________________________ 14
3.2.3 Matériel requis_________________________________________________________ 15
3.2.4 Véhicules et embarcations _____________________________________________ 15
4. Méthodologie ______________________________________________________________________ 16
4.1 Matériel ________________________________________________________________________ 16
4.2 Périodes d’inventaire ___________________________________________________________ 16
4.3 Conditions météorologiques ____________________________________________________ 17
4.4 Technique d’inventaire _________________________________________________________ 17
4.4.1 Recherche active ______________________________________________________ 17
4.5 Identification des spécimens ____________________________________________________ 17
4.5.1 Caractéristiques physiques ____________________________________________ 17
4.5.2 Dimorphisme sexuel ___________________________________________________ 18
4.6 Prédation des nids _____________________________________________________________ 18
4.7 Points importants à retenir ______________________________________________________ 19
4.8 Prise de données _______________________________________________________________ 22
4.8.1 Formulaire Effort (annexe B) _________________________________________ 22
VII
4.8.2 Formulaire Capture (annexe C) _______________________________________ 22
5. Transfert des données ______________________________________________________________ 24
5.1 Permis SEG ____________________________________________________________________ 24
5.2 Formulaire papier ______________________________________________________________ 24
5.3 Formulaire électronique ________________________________________________________ 24
5.4 Espèces exotiques envahissantes _______________________________________________ 24
6. Références ________________________________________________________________________ 25
Annexe A Procédure abrégée ___________________________________________________________ 31
Annexe B Formulaire de prise de données Tortue des bois Effort ____________________ 38
Annexe C Formulaire de prise de données Tortue des bois Capture __________________ 41
Liste des tableaux
Tableau 1. Caractéristiques des œufs des espèces de tortues du Québec _________________ 5
Tableau 2. Menaces pesant sur la tortue des bois au Québec ____________________________ 13
Tableau 3. Périodes et effort d’inventaire de la tortue des bois ___________________________ 17
Liste des figures
Figure 1. Morphologie de la tortue des bois ____________________________________________ 2
Figure 2. Aspect du plastron de la tortue des bois ______________________________________ 3
Figure 3. Morphologie de la tortue mouchetée _________________________________________ 4
Figure 4. Aire de répartition de la tortue des bois au Québec ____________________________ 6
Figure 5. Matériel de nettoyage ______________________________________________________ 15
Figure 6. Aperçu du plastron d’une tortue des bois A) femelle et B) mâle________________ 18
Figure 7. Signes de prédation d’un nid de tortue des bois ______________________________ 19
Figure 8. Couleur et forme des écailles marginales à l’arrière de la carapace de la
tortue des bois _____________________________________________________________ 20
Figure 9. Tortue des bois camouflée dans la végétation ________________________________ 20
Figure 10. Aperçu d’une tortue des bois dans l’eau _____________________________________ 21
Figure 11. Aperçu d’une tortue des bois dans l’eau _____________________________________ 21
Figure 12. Mesure de la longueur linéaire totale de la carapace d’une tortue à l’aide
d’un vernier _______________________________________________________________ 23
Figure 13. Décompte des anneaux de croissance sur une écaille de tortue _______________ 23
1
1. Introduction
Le Québec constitue la limite nordique de la répartition de plusieurs espèces animales, ce qui est
particulièrement le cas pour les reptiles. Il existe sept espèces indigènes de tortues d’eau douce et une
seule espèce de tortue marine sur le territoire québécois, la tortue ponctuée n’étant plus considérée comme
vivant au Québec. D’ailleurs, Rodrigue et Desroches (2018) ont retiré cette dernière de leur dernière version
du guide nature Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes. De plus, une espèce exotique, la tortue
à oreilles rouges (Trachemys scripta elegans), fait maintenant partie de l’herpétofaune du Québec. Pour la
première catégorie, les espèces sont :
la tortue des bois (Glyptemys insculpta);
la tortue géographique (Graptemys geographica);
la tortue-molle à épines (Apalone spinifera);
la tortue mouchetée (Emydoidea blandingii);
la tortue musquée (Sternotherus odoratus);
la tortue peinte (Chrysemys picta);
la tortue serpentine (Chelydra serpentina).
Le présent document porte sur la détection et l’abondance relative de la tortue des bois.
1.1 Permis
La réalisation d’inventaires suivant le présent document requiert un permis scientifique, d’éducation ou de
gestion de la faune (SEG), en vertu de l’article 47 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune (RLRQ, c. C-61.1; ci-après LCMVF). La demande de permis SEG doit être adressée au bureau
régional de la Direction de la gestion de la faune (DGFa) concernée du ministère de l’Environnement, de
la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP; ci-après nommé le
Ministère) (Gouvernement du Québec, 2025a, 2025b).
Le Ministère peut assortir un permis SEG de toute condition concernant la manière dont les données à des
fins scientifiques, éducatives ou de gestion et autres doivent être communiquées. Ainsi, le titulaire d’un
permis SEG est dans l’obligation de rendre disponibles au Ministère les données brutes recueillies dans
un fichier gabarit fourni par le Ministère. Ces données pourront ensuite être intégrées dans la banque de
données du Ministère (p. ex., Banque d’observations sur les reptiles et amphibiens du Québec [BORAQ])
et au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ), afin qu’elles puissent être utilisées
pour améliorer les connaissances à des fins de conservation de la tortue des bois.
1.2 Objectifs
Le protocole décrit dans ce document comporte trois objectifs principaux, soit :
déterminer la présence ou l’absence de tortue des bois;
déterminer l’abondance relative de la tortue des bois (nombre de capture/unité d’effort);
déterminer les menaces pesant sur les populations de tortues des bois.
Durant les inventaires, une attention particulière devra être portée à l’évaluation de l’effort d’inventaire, à la
consignation des résultats d’absences autant que de ceux de présences de tortue des bois et à établir le
type de menaces pouvant nuire à l’occupation du territoire par l’espèce.
2
2. Notions d’écologie
2.1 Morphologie
La tortue des bois est une espèce singulière par ses traits physiques (Ernst et Lovich, 2009). La carapace
brunâtre arbore une apparence sculptée et pyramidale en raison des anneaux de croissance concentriques
de chaque écaille (figure 1). Ces anneaux sont produits annuellement et sont facilement distinguables
jusqu’à l’âge de 15 à 25 ans (Ewing, 1939; Harding et Bloomer, 1979; Harding, 1985; Galbraith et Brooks,
1987; Saumure, 1997). La carapace est ornée d’un motif de rayures noires et orangées ou jaunes. Elle se
distingue aussi par une petite carène le long des écailles vertébrales ainsi que par des écailles marginales
fortement dentelées. Les écailles du plastron, de même que le dessous des écailles marginales, sont
jaunes et ornées de taches noires sur les coins postérieurs externes (figure 2). La mâchoire supérieure
comporte une encoche centrale et la tête ainsi que le dessus des membres sont noirs. Le reste des parties
charnues sont de différentes nuances d’orangé, tirant parfois sur le jaune ou le rouge. Cette coloration
orangée est le critère d’identification le plus distinctif. Cette espèce se distingue également par ses pattes
non palmées avec de fortes griffes, caractères associés à son mode de vie semi-terrestre (Galois et Bonin,
1999).
© David Rodrigue, Zoo Ecomuseum.
Figure 1. Morphologie de la tortue des bois
3
© Joanne Marchesseault.
Figure 2. Aspect du plastron de la tortue des bois
La tortue des bois peut être confondue avec la tortue mouchetée (Emydoidea blandingii; figure 3). En effet,
la couleur du cou de la tortue mouchetée (jaune) de même que ses écailles de plastron ressemblent à
celles de la tortue des bois. On les distingue l’une de l’autre principalement par leur coloration (orangé pour
la tortue des bois, jaune pour la tortue mouchetée). La couleur du cou et des pattes est assez parlante :
cou jaune et tissus dans la cavité des pattes jaunes pour la tortue mouchetée (figure 3), cou orangé et
tissus de la cavité des pattes orangés pour la tortue des bois (figures 1 et 2). La tortue des bois a une
carapace sculptée, plutôt grisâtre et moins bombée que la tortue mouchetée qui a une carapace lisse et
foncée (Rodrigue et Desroches, 2018).
4
© Rhéaume Courtois, MELCCFP.
Figure 3. Morphologie de la tortue mouchetée
Chez le mâle adulte, le plastron est concave, alors qu’il est plat chez la femelle adulte, et le cloaque se
situe plus en arrière sur la queue, dépassant la marge postérieure de la carapace (Wright, 1918; Kaufmann,
1992a). Au Québec et en Ontario, la carapace des mâles atteint en moyenne 193 à 219 mm, la taille record
étant de 244 mm (Quinn et Tate, 1987; Brooks et coll. 1992; Saumure, 1992; Walde, 1998). Les carapaces
des femelles mesurent 181 mm à 202 mm, la taille record étant de 237,5 mm (Brooks et coll., 1992; Daigle,
1997; Saumure, 1997). Le poids moyen varie de 1 008 à 1 280 g chez les mâles, tandis qu’il est de 882 à
1 170 g chez les femelles (Brooks et coll., 1992; Saumure, 1997). Ces tortues du nord de l’aire de répartition
de l’espèce tendraient à être plus grandes que celles qui habitent les régions plus au sud (Brooks et coll.,
1992; Daigle, 1997; Saumure, 1997; Walde, 1998).
L’œuf de la tortue des bois est blanc et elliptique (Pope, 1939). Grâce à la structure poreuse de la couche
calcaire faite de cristaux d’aragonites, la coquille est très souple (Packard et coll., 1982; Hirsch, 1983;
Saumure et Bonin, 1998). Il est possible, pour un œil avisé, de différencier par la taille, la forme et la
constitution, l’œuf de la tortue des bois de ceux des autres espèces indigènes du Québec, à l’exception de
ceux de la tortue géographique (Saumure et Bonin, 1998; tableau 1). La queue des jeunes tortues des bois
est presque ou aussi longue que leur carapace, comme chez les jeunes tortues serpentines.
5
Tableau 1. Caractéristiques des œufs des espèces de tortues du Québec
Espèce
Nombre d’œufs
Forme
Couleur
Texture de
la coquille
Dimensions
Tortue des
bois
3 à 20
en général 6 à 11
Elliptique
Blanc
Souple
Long. : 2,7 à
4,9 cm
Larg. : 1,9 à
2,6 cm
Tortue
serpentine
6 à 104
en général 20 à 40
Sphérique
Blanc
Souple
2,3 à 3,3 cm
Tortue
musquée
1 à 9
en général 2 à 5
Elliptique
Blanc
Souple
Long. : 2,2 à 3,1 cm
Larg. : 1,3 à 1,7 cm
Tortue peinte
2 à 11
Elliptique
Crème
ou blanc
Lisse et
souple
Long. : 2,7 à 3,5 cm
Larg. : 1,6 à 2,2 cm
Tortue
géographique
10 à 16
Elliptique
Blanc
Souple
Long. : 3,2 à 3,5 cm
Larg. : 2,1 à 2,2 cm
Tortue
mouchetée
3 à 17
Elliptique
Blanc
Lisse en
partie et
souple
Long. : 2,8 à 4,1 cm
Larg. : 1,7 à 2,6 cm
Tortue-molle à
épines
4 à 32
en général 10 à 15
Sphérique
Blanc
Calcifiée et
cassante
2 à 3,2 cm
Source : Rodrigue et Desroches (2018).
2.2 Aire de répartition
Au Québec, l’aire de répartition connue, définie par les points d’observation de la tortue des bois, couvre
plus de 150 000 km2, soit environ 10 % de l’aire totale de l’espèce (figure 4). Elle se confine principalement
aux zones de forêts décidues et mixtes (Bider et Matte, 1994). Les mentions proviennent principalement
du Bouclier canadien et des Appalaches avec quelques observations plus rares dans les basses-terres du
Saint-Laurent.
Sa répartition est irrégulière et est associée aux rivières sinueuses dont le fond est sablonneux et pierreux.
Des inventaires ponctuels récents ont permis de constater la présence de populations de tortues des bois
dans une trentaine de bassins versants au Québec, dont la majorité en Outaouais, en Mauricie, au Centre-
du-Québec, en Montérégie, en Estrie, dans Lanaudière, dans les Laurentides, en Chaudière-Appalaches
et au Bas-Saint-Laurent. Il existe également plusieurs autres mentions isolées dans ces régions et
quelques observations au SaguenayLac-Saint-Jean, en Abitibi-Témiscamingue et en Gaspésie (Équipe
de rétablissement des tortues du Québec, 2019; CDPNQ, données de 2019).
Trois unités génétiquement distinctes sont reconnues au Québec : les deux populations de la rive nord et
un groupe homogène comprenant toutes les populations de la rive sud (Tessier et coll., 2005). Les
différents bassins versants pourraient également exercer une influence sur la structure génétique de ces
populations (Bouchard et coll., 2018).
6
Figure 4. Aire de répartition de la tortue des bois au Québec
7
2.3 Alimentation
La tortue des bois est omnivore, les jeunes après l’éclosion et les juvéniles sont plus carnivores (Harding,
1991). Dans le milieu terrestre, elle se nourrit de baies (Fragaria sp., Rubus sp., Vaccinium sp.), de feuilles
tendres d’arbustes, tels les saules (Salix sp.) et les aulnes (Alnus sp.), de fleurs (Viola sp.), de crosses de
fougères, de champignons et d’invertébrés comme des vers de terre (Lumbricus sp.), de limaces et
d’insectes (Brooks, 1990 dans Galois et Bonin, 1999; Litzgus et Brooks, 1996). En milieu aquatique, elle
se nourrit de poissons (morts), de gastéropodes, de têtards, de larves d’insectes et d’algues. Elle peut
aussi, à l’occasion, manger des souriceaux, des œufs et des oisillons d’espèces nichant au sol et des œufs
d’autres tortues (Froom, 1975; Ernst et Lovich, 2009).
Fait intéressant, l’espèce adopte un comportement adapté à la capture des vers de terre. La tortue frappe
le sol avec son plastron ou ses pattes antérieures, ce qui simulerait la pluie touchant le sol et provoquerait
la montée des vers à la surface (Harding et Bloomer, 1979; Kaufmann, 1986 et 1989; Kaufmann et coll.,
1989; Litzgus et Brooks, 1996).
2.4 Croissance, maturité sexuelle et longévité
Le taux de croissance de la tortue des bois suit généralement la tendance normale des tortues, à savoir
une croissance rapide des juvéniles, un ralentissement à la maturité et presque l’arrêt à l’âge avancé
(Harding et Bloomer, 1979). Les mâles et les femelles ont une croissance à peu près identique jusqu’à une
longueur de carapace d’environ 160 mm, les mâles présentant par la suite une croissance plus rapide
(Lovich et coll., 1990).
Chez les tortues, l’âge et la taille à la maturité sexuelle varient entre les individus d’une même population
et entre les populations (Harding et Bloomer, 1979; Galbraith et coll., 1989; Lovich et coll., 1990; Brooks et
coll., 1992). Dans le cas de la variation entre les populations, elle pourrait être due à l’habitat ou à la latitude
(Saumure, 1997). L’atteinte de la maturité sexuelle est cependant liée à la taille plutôt qu’à l’âge (Saumure,
1997). En général, les tortues des bois atteignent la maturité sexuelle (comportement de cour) lorsqu’elles
sont âgées de 14 à 18 ans, soit pour les femelles à une longueur de carapace de 158 mm à 185 mm et
pour les mâles, de 192 mm à 200 mm (Ernst et Lovich, 2009). Les tortues des populations établies au nord
tendraient à être plus grandes et plus âgées à maturité que celles des populations du sud (Brooks et coll.,
1992). L’hypothèse a été émise que ce délai notable sur le plan de la maturité serait associé à une saison
de croissance plus courte dans le nord, à l’avantage sélectif des grandes tailles réduisant le risque de
prédation et de mort hivernale, ou offrant une plus grande fertilité ou la capacité de produire de plus gros
œufs (Brooks et coll., 1992).
Dans l’Outaouais, des mâles affichaient des caractères sexuels (concavité du plastron) dès l’âge de 10 et
11 ans et les plus jeunes femelles trouvées à la ponte étaient âgées de 15 ans (Saumure, 1997). Dans une
population en Mauricie, le plus petit mâle observé dans des activités de cour et de copulation avait une
carapace de 205 mm et était âgé de 15 ans. La plus petite femelle gravide et ayant pondu avait une
carapace de 181 mm de long et était âgée d’au moins 20 ans. La plus jeune femelle gravide avait 14 ans
et une carapace de 203 mm de long (Walde et Bider, 1998).
La longévité des tortues des bois est mal connue, car il n’y a aucun moyen fiable d’en déterminer l’âge,
surtout après l’atteinte de la maturité sexuelle. Cependant, cette espèce de tortue peut vivre plus de 30 ans
en milieu naturel (Ross et coll., 1991) et jusqu’à 58 ans en captivité (Oliver, 1955). En se basant sur la
longévité d’espèces de même taille (tortue mouchetée, 70 à 90 ans, Congdon et coll., 1993) et sur des
espèces apparentées (tortue ponctuée, âge maximum estimé à 70 ans; Litzgus et Brooks, 1996), il semble
raisonnable de penser que la tortue des bois puisse vivre plus de 50 ans dans la nature (Galois et Bonin,
1999; Rodrigue et Desroches, 2018).
8
2.5 Reproduction
L’accouplement peut avoir lieu en tout temps durant la saison active, soit d’avril à novembre, avec
cependant deux pics, l’un au printemps (avril à juin) et l’autre en automne (septembre à novembre), lorsque
les tortues sont dans l’eau (Harding et Bloomer, 1979; Farrell et Graham, 1991; Harding, 1991; Rodrigue
et Desroches, 2018).
La saison de ponte s’étend de mai au début juillet selon la localisation géographique (Ernst et McBreen,
1991; Saumure, 1997; Bider et Walde, 1997). Au Québec, la ponte a lieu de la fin mai à la fin juin avec un
pic pouvant varier d’une année à l’autre selon les conditions météorologiques (Saumure, 1997; Bider et
Walde, 1997; Walde et Bider, 1998). La ponte a généralement lieu en début et en fin de journée (Ernst et
coll., 1994; Walde et Bider, 1998). Sur un site de ponte en Mauricie, 52 % des nids étaient creusés de 18 h
à 21 h, et 30 % de 5 h à 9 h (Walde et Bider, 1998).
Les femelles pondent une fois par année (Farrell et Graham, 1991; Harding, 1991; Brooks et coll., 1992;
Walde et Bider, 1998), mais certaines femelles ne pondent pas tous les ans (Ross et coll., 1991; Bider et
Walde, 1997). Le nombre d’œufs par nid varie de 3 à 20 (Bider et Walde, 1997; Walde et Bider, 1998; Ernst
et Lovich, 2009).
La période d’incubation varie en fonction de la température. En Mauricie, la période moyenne d’incubation
sur un même site variait de 60 à 100 jours (Bider et Walde, 1997; Walde et Bider, 1998; Walde, 1998). Il
est à noter que, dans ce même site, les données indiquent que le développement des œufs est compromis
lorsque la ponte est tardive. Ainsi, le taux d’éclosion pourrait varier de 75 % à 38 % selon la date de la
ponte (Bider et Walde, 1997; Walde et Bider, 1998; Walde, 1998). La détermination du sexe serait
génétique et non pas liée à la température d’incubation comme c’est le cas chez d’autres tortues (Bull et
coll., 1985; Ewert et Nelson, 1991). Les données recueillies à ce jour indiquent que les jeunes tortues de
l’année ne passent pas l’hiver dans le nid (Harding et Bloomer, 1979; Harding, 1991; Walde, 1998; Ernst
et Lovich, 2009).
En 2006 et 2007, sur la rivière Shawinigan, des analyses génétiques effectuées sur des couvées ont révélé
que le succès reproducteur était positivement corrélé au nombre de partenaires et au nombre de nids
(Bouchard et coll., 2018). La fréquence des paternités multiples était de 37 % pour les 38 couvées
analysées. Une corrélation positive a également été observée entre la diversité génétique des couvées et
le nombre de mâles reproducteurs. Toutefois, des paternités répétées ont été observées chez 88 % des
couvées d’une même femelle, ce qui suppose qu’elle peut conserver du sperme pour utilisation différée,
ou qu’elle s’est accouplée avec le même partenaire au cours d’années successives (Bouchard et coll.,
2018).
2.6 Cycles saisonniers
La tortue des bois utilise son habitat en fonction des différents besoins de son cycle vital qui se détaille en
cinq grandes périodes :
1. Tôt au printemps (mi-avril à mai), les tortues sortent de leur site d’hibernation. Elles vont d’abord
sur les berges pour s’exposer au soleil afin de permettre à leur métabolisme de s’activer. C’est à
ce moment qu’elles sont le plus faciles à observer. C’est pour cette raison que l’inventaire doit se
réaliser au cours de cette période;
2. À la fin du printemps, les femelles se déplaceront vers les sites de ponte (période de ponte qui
s’étale généralement de la fin mai à la fin juin) (Walde, 1998; Arvisais et coll., 2002);
3. Au cours de l’été, bien que l’espèce utilise régulièrement le milieu aquatique pour, entre autres,
régulariser leur température corporelle, les tortues passent beaucoup de temps en milieu terrestre
afin d’y trouver leur nourriture. Toutefois, les mâles ont tendance à rester à proximité de l’eau,
tandis que les femelles sont observées plus loin en milieu terrestre (Foscarini, 1994; Tingley et
9
Herman, 2008). Au cours de cette période, les déplacements varient et s’effectuent dans des
habitats diversifiés;
4. À l’automne, à partir du mois de septembre, les tortues retournent au cours d’eau qui leur sert de
site d’hibernation. C’est durant cette période (fin août à fin septembre) que les jeunes éclosent et
se dirigent vers la rivière pour y trouver un endroit où passer l’hiver;
5. Les tortues passent l’hiver sous l’eau, dans des milieux bien oxygénés, et peuvent parfois se
regrouper aux sites d’hibernation (Bloomer, 1978; Harding et Bloomer, 1979; Graham et Forsberg,
1991; Ultsch, 2006; Ernst et Lovich, 2009). Les tortues demeurent généralement inactives durant
l’hiver à notre latitude (Graham et Forsberg, 1991; Bider et Walde, 1997; Walde et Bider, 1998;
Walde, 1998).
La tortue des bois est principalement diurne, mais les activités de copulation et de ponte peuvent s’étendre
jusqu’à la nuit (Harding et Bloomer, 1979; Bider et Walde, 1997; Walde et Bider, 1998; Ernst et Lovich,
2009). Durant la nuit, les tortues des bois se reposent dans des abris aménagés dans les ruisseaux ou sur
la terre, dans des dépressions, dans l’herbe, sous les feuilles et des débris de coupe (Harding et Bloomer,
1979; Ernst, 1986; Farrell et Graham, 1991; Kaufmann, 1992b).
Étant un animal ectotherme, son activité dépend de la température du milieu. Les tortues des bois peuvent
être actives à des températures aussi basses que 3 °C pour l’air et 6 °C pour l’eau, mais elles ne
s’alimentent qu’à des températures corporelles supérieures à 15 °C (Ernst, 1986). Dans une étude menée
au New Jersey, la température cloacale des tortues actives variait de 3,4 à 31,0 °C (moyenne de 16,2 °C)
tandis que, pendant l’inactivité, la température cloacale variait de 0 à 28,1 °C (moyenne de 9,5 °C) (Farrell
et Graham, 1991). La température cible recherchée par les tortues est autour de 30 °C, ce qui leur permet
d’augmenter leur métabolisme et d’optimiser les processus physiologiques tels que la digestion, la
croissance et le développement des œufs (Dubois et coll., 2008). Les tortues tenteront ainsi de régulariser
leur température corporelle en s’exposant au soleil et en sélectionnant des habitats thermiquement
favorables (Dubois et coll., 2009). Les tortues des bois peuvent demeurer inactives pendant les périodes
les plus chaudes de l’été en s’enfonçant dans le sol ou dans des mares de boue, ou bien en retournant
dans l’eau (Harding et Bloomer, 1979; Litzgus et Brooks, 1996). Ce comportement n’est pas observé au
printemps, période où se font les inventaires.
2.7 Domaine vital
Le domaine vital se définit comme l’aire dans laquelle un animal se déplace afin de réaliser ses activités
journalières (Jewell, 1966). Les tortues des bois demeurent généralement dans des domaines vitaux
réduits, quoique ceux-ci varient entre les populations et les individus, et ce, indépendamment du sexe de
l’animal (Strang, 1983; Ernst, 1986; Ross et coll., 1991; Ernst et Lovich, 2009). La dimension d’un domaine
vital peut ainsi varier de moins de 1 ha à plus de 100 ha, voire 200 ha (Brooks, 1990 dans Galois et Bonin,
1999; Brooks et Brown, 1991 dans Galois et Bonin, 1999; Quinn et Tate, 1991).
Les déplacements journaliers des tortues des bois dépassent souvent une centaine de mètres (Strang,
1983; Ross et coll., 1991) et s’effectuent la plupart du temps à une distance inférieure à 200 m d’un cours
d’eau (Arvisais et coll., 2002; Équipe de rétablissement des tortues du Québec, 2019; Trochu, 2004). Il est
donc considéré qu’une zone de 200 m de part et d’autre du cours d’eau englobera la majeure partie de son
domaine vital. Cependant, beaucoup de tortues des bois s’aventurent plus loin, jusqu’à 500 ou 600 m
(Kaufmann, 1992b; Foscarini et Brooks, 1997; Compton, 1999). Certains individus peuvent parcourir de
plus longues distances. Arvisais et coll. (2001) et Trochu (2004) rapportent que la distance parcourue dans
le cours d’eau par les individus suivis par télémétrie dans leurs études respectives était de 1 à 3 km pour
atteindre leur site de ponte. Cette migration ne se fait pas linéairement, elle s’effectue principalement le
long des voies d’eau (Walde, 1998; Arvisais et coll., 2002). Ces distances pourraient cependant dépendre
de la densité des tortues dans l’habitat et du paysage où coule la rivière. Des tortues ont été retrouvées à
plus de 2 km de leur point de capture (Litzgus et Brooks, 1996; Daigle, 1997; Masse, 1996). Brooks et
Brown (1991 dans Galois et Bonin, 1999) rapportent qu’un mâle a parcouru plus de 30 km en deux ans.
10
En Mauricie, les déplacements de plus de 2 km en une semaine ont été observés en 1997 et de 6 km en
13 jours en 1998. Des déplacements hivernaux allant jusqu’à 10 m ont également été observés en Mauricie
(Galois et Bonin, 1999). Des tortues des bois peuvent également parcourir de grandes distances (1,4 à
16,8 km) vers l’aval des rivières en se faisant emporter par les crues printanières ou automnales (Jones et
Sievert, 2009). Les tortues semblent fidèles à un domaine vital au fil des années (Brooks et Brown, 1991
dans Galois et Bonin, 1991; Quinn et Tate, 1987). Au Michigan, une femelle a été capturée trois fois sur ou
près d’un même site d’exposition au soleil au cours de six années (Harding et Bloomer, 1979). Les tortues
déplacées retournent aussi à leur site d’origine, surtout si elles n’ont pas été déplacées sur plus de 2 km
(Carroll et Ehrenfeld, 1978; Harding and Bloomer, 1979).
Des habitats lentiques tels des étangs à castor et des petits lacs peuvent être utilisés par l’espèce (Arvisais
et coll., 2004). Elle serait particulièrement abondante dans les cours d’eau relativement étroits en milieu
forestier, où le courant est modéré (Staggs et coll., 2024). Toutefois, les grands plans d’eau sont exclus,
car aucune des populations recensées ne semble être associée à ces milieux (Giguère et coll., 2011).
Au cours des années, les inventaires sur le terrain effectués par le Ministère ont permis d’observer que des
tortues étaient trouvées dans des ruisseaux intermittents (Simon Pelletier, technicien de la faune,
MELCCFP; Yohann Dubois, biologiste, MELCCFP; Pascale Dombrowski, biologiste, MELCCFP;
communications personnelles).
Toutes ces données indiquent une grande variabilité individuelle dans la superficie des domaines vitaux
pour des habitats apparemment identiques, avec cependant une persistance dans la taille et l’emplacement
de ces domaines au cours des années.
2.8 Habitat
L’habitat propice comprend un cours d’eau avec un substrat de sable ou de gravier, un débit lent ou moyen,
ainsi que beaucoup de méandres (Ernst et Lovich, 2009). L’habitat terrestre est généralement composé de
forêts, d’arbustaies et de milieux ouverts dans des proportions variables. Diverses études démontrent que
les tortues des bois choisissent les habitats et ne les fréquentent pas au hasard (Brewster et Brewster,
1991; Kaufmann, 1992b; Ernst et Lovich, 2009). Elles utilisent différents types de milieux selon la période
de l’année. Généralement, la tortue des bois est considérée comme une des espèces les plus terrestres
de la famille des Emydidae. Dubois et coll. (2009) ont évalué que 30 % des localisations se trouvaient en
rivière, alors que la majorité (70 %) se trouvait en milieu terrestre. Sur terre, cette tortue utilise les milieux
forestiers, mais préfère les aires riveraines avec une couverture arborescente ouverte (Ernst et Lovich,
2009). Dubois et coll. (2009) ont également établi la préférence de l’espèce pour les milieux ouverts
contrairement aux milieux fermés. Diverses études menées dans l’aire de répartition montrent une grande
variabilité dans les habitats utilisés (Harding et Bloomer, 1979; Farrell et Graham, 1991; Quinn et Tate,
1991; Ross et coll., 1991; Kaufmann, 1992b; Masse, 1996; Saumure, 1997; Arvisais et coll., 2004). En plus
des ruisseaux et des rivières, elle peut utiliser d’autres habitats comme les lacs, les marais, les tourbières,
les prairies humides, les étangs à castor, les zones de coupe forestière, les pâturages, les champs cultivés
et les habitats adjacents (Harding et Bloomer, 1979; Farrell et Graham, 1991; Quinn et Tate, 1987; Ross
et coll., 1991; Masse, 1996; Daigle, 1997; Saumure, 1997; Arvisais et coll., 2004).
L’habitat de ponte est constitué de berges érodées sans végétation avec un substrat de sable et de gravier
(Harding et Bloomer, 1979). Elle utilise également les gravières (Masse, 1996; Bider et Walde, 1997) et les
chemins forestiers (Galois et Bonin, 1999). Les sites d’exposition au soleil comprennent les rives
herbeuses, sablonneuses ou nues, les boisés ouverts et les champs avec une végétation courte, les
racines émergées des aulnes et quelquefois les troncs émergeant dans les ruisseaux (Litzgus et Brooks,
1996; Ernst et Lovich, 2009).
Les tortues hibernent dans l’eau, à des profondeurs variant de 0,3 m à 1,8 m (Bishop et Schoonmacher,
1921; Bloomer, 1978; Gilhen, 1984; Graham et Forsberg, 1991). En Mauricie, la profondeur moyenne des
sites d’hibernation est de 1 m (Galois et Bonin, 1999). Elles peuvent hiberner au fond des cours d’eau, au
pied des barrages de castor, dans les terriers de rat musqué, sous les souches immergées et dans des
11
fossés (Bishop et Schoonmacher, 1921; Bloomer, 1978; Harding et Bloomer, 1979; Gilhen, 1984; Ernst,
1986; Brooks et Brown, 1991 dans Galois et Bonin, 1999; Graham et Forsberg, 1991). Les contraintes
associées à l’hibernation sont d’éviter le gel et le manque prolongé d’oxygène. Contrairement aux tortues
d’étangs, telles que la tortue serpentine (Chelydra serpentina), la tortue peinte (Chrysemys picta marginata)
et la tortue mouchetée, la tortue des bois est classée dans les espèces intolérantes à l’anoxie. C’est
probablement ce qui explique sa présence le long des rivières plutôt que dans les étangs de façon à avoir
suffisamment d’oxygène (Ultsch, 2006).
2.9 Viabilité des occurrences
Le CDPNQ compile l’ensemble des données sur la biodiversité, et donc l’ensemble des données
concernant la tortue des bois. Les occurrences
1
y sont colligées et analysées en fonction de la viabilité
(MELCCFP, 2023). La viabilité d’une occurrence est une estimation de la probabilité de persistance de la
population locale sur une échelle de 20 à 30 ans si les conditions actuelles s’y maintiennent. Elle est
estimée à la suite de l’évaluation dans la clé décisionnelle de NatureServe
2
des facteurs qui y sont limitants
pour l’espèce (Hammerson et coll., 2020). De ces facteurs limitants, certains peuvent être inférés par
géomatique à l’échelle du paysage (p. ex., couverture forestière, activités agricoles), tandis que d’autres
doivent être documentés sur le terrain lorsque l’information n’est pas disponible, incomplète ou incohérente
(p. ex., espèces exotiques envahissantes [EEE], abondance d’abris, drainage). C’est le cas notamment de
nombreuses données de microhabitat dont la survie d’une population peut dépendre, mais pour lesquelles
très peu d’information est disponible. Ces données doivent donc être recueillies par les équipes de terrain
de façon à pouvoir améliorer le suivi des populations et à documenter, dans les occurrences, les
paramètres qui sont importants pour la survie de l’espèce.
La répartition de la tortue des bois serait limitée par trois facteurs naturels (Bleakney, 1958; Parmalee et
Klippel, 1981; Bobyn et Brooks, 1994; McKenney et coll., 1998) :
la température (nombre d’unités thermiques durant la saison de croissance et durée du couvert de
glace);
les précipitations;
l’accès à des habitats propices.
2.10 Menaces pesant sur l’espèce
L’analyse des menaces du Ministère se base sur la Classification standardisée des menaces affectant la
biodiversité (ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs [MFFP], 2021) pour lesquelles des indicateurs
concrets ont été définis afin de faciliter leur documentation sur le terrain. Comme pour l’analyse de la
viabilité, de nombreux outils géomatiques permettent une analyse à l’échelle du territoire, mais plusieurs
menaces doivent être documentées par des observations sur le terrain.
La documentation des menaces sur le terrain vise à déterminer des enjeux pour les tortues des bois au
cours des inventaires. De ce fait, l’observation des menaces dans le cadre des inventaires courants ne
1
Terme en usage dans le réseau de centres de données sur la conservation associés à NatureServe. Ce mot désigne un territoire (point, ligne
ou polygone cartographique) abritant ou ayant jadis abrité un élément de la biodiversité. Une occurrence a une valeur de conservation (cote de
qualité) pour lélément de la biodiversité. Lorsquon parle dune espèce, loccurrence correspond généralement à lhabitat occupé par une
population locale de lespèce en question. Ce qui constitue une occurrence et les critères retenus pour attribuer la cote de qualité qui lui est
associée varient selon lélément de la biodiversité considéré. Loccurrence peut correspondre à une plage cartographique unique (ou point
dobservation) ou à un regroupement de plusieurs plages rapprochées.
2
NatureServe est un organisme environnemental non gouvernemental spécialisé dans la conservation de la nature qui est basé sur un réseau
de Centres de données sur la conservation (CDC) implanté au Canada et aux États-Unis. En 1988, le CDPNQ a été le premier CDC canadien
de ce réseau à voir le jour, grâce aux efforts conjoints des organisations The Nature Conservancy, The Nature Conservancy of Canada et du
gouvernement du Québec. Depuis, le CDPNQ est un membre actif de NatureServe.
12
requiert pas une analyse compliquée, mais permettra de répertorier des besoins ponctuels et de brosser
un profil de l’incidence de ces menaces relatives aux occurrences.
Plusieurs menaces planent sur les populations de tortues des bois. Cependant, ces dernières ne sont pas
toutes visibles sur le terrain (p. ex., présence de nutriments dans l’eau). Les menaces documentées par le
protocole et le formulaire de terrain ne comprennent que les menaces pour lesquelles l’information sur le
terrain est essentielle et détectable par les observateurs. Puisque ses habitats sont souvent détruits pour
la construction d’habitations, par les coupes forestières ou le remblai pour l’agriculture, la situation des
tortues des bois est précaire au Québec.
Les menaces qui pèsent sur les tortues des bois ont été classées selon la classification du Ministère (MFFP,
2021). Elles comprennent plusieurs activités anthropiques qui peuvent induire un stress chez les individus
(p. ex., blessures et mort) ou l’habitat (p. ex., conversion des terres, dégradation, fragmentation)
(tableau 2). Les menaces à répertorier sur le terrain sont décrites à l’aide d’indicateurs qui sont suivis sur
le terrain, pendant l’inventaire (en bleu dans le tableau 2). Elles ne nécessitent pas une recherche
exhaustive; seules les menaces facilement identifiables et évidentes doivent être notées.
13
Tableau 2. Menaces pesant sur la tortue des bois au Québec
ID
Menaces
Indicateurs suivis sur le terrain
1.1.1
Zones résidentielles et urbaines
denses
1.1.2
Zones résidentielles à faible
densité
1.3.1
Parcs et terrains de sport
2.1.1
Agriculture de type annuelle
(grandes cultures)
2.1.2
Agriculture pérenne
Blessure/mortalité induite par la machinerie agricole,
fauchage
2.2.1
Production de bois de pulpe
2.3.2
Élevage intensif extérieur (forte
densité)
Élevage de bétail dont la densité dégrade le sol et
l'hydrologie
3.1.1
Exploitation pétrolière sur terre
3.2.3
Carrières et sablières
Blessure/mortalité liée à l'activité des carrières et sablières
4.1.1
Routes
Blessure/mortalité liée à une collision avec un véhicule
routier
4.1.2
Voies ferrées
Blessure/mortalité liée à une collision avec un train, individu
prisonnier de la voie ferrée
4.1.4
Chemins forestiers
5.1.4
Braconnage/persécution
d'animaux terrestres
Blessures/mortalités liés à la persécution ou collecte
d'individus
6.1.1
Véhicules motorisés
Passage de véhicules récréatifs (p. ex., VTT, motocross,
motoneige), Présence de sentiers ou d'ornières de véhicules
récréatifs, blessure/mortalité liée à une collision de véhicules
récréatifs
6.1.4
Navigation de plaisance
Blessure/mortalité liée à une collision avec une embarcation
de plaisance
6.3.2
Activités de recherche
Blessure/mortalité induite par des activités de recherche
7.2.1
Gestion du niveau de l'eau par
barrage
7.3.1
Artificialisation des berges
Berges artificialisées
8.1.2.91
Reynoutria japonica var. Japonica
Présence de la renouée du Japon (Reynoutria japonica var.
Japonica).
8.1.2.301
Phragmites australis
Présence du roseau commun (Phragmites australis).
8.2.5
Augmentation de la prédation par
les mésoprédateurs
Blessures/mortalités liées à la prédation, signes de présence
de mésoprédateurs
8.2.7
Ectoparasites
Présence d'ectoparasites sur l'individu (p. ex., sangsue,
tiques)
8.4.2
Pathogène viral
Symptômes associés à une infection virale (p. ex., apathie,
décoloration, lésions cutanées)
9.1.1
Eaux usées domestiques
9.3.1
Charge de nutriments
Source : base de données de l’approche intégrée de rétablissement (AIR) du Ministère (MFFP, 2022).
14
3. Limites et mises en garde
3.1 Probabilité de détection
L’inventaire visant à confirmer la présence de l’espèce pour un site donné ne permet pas de confirmer
l’absence de l’espèce avec certitude. En effet, la probabilité de détection de cette espèce n’est pas élevée
en raison de ses habitudes cryptiques et des faibles densités trouvées sur le terrain. De plus, lorsque la
végétation est bien développée, les individus sont difficilement détectables.
Le début du printemps, de la mi-avril à la fin mai, selon les régions et les années, est la période la plus
propice à la détection des tortues des bois le long des cours d’eau. Cette période correspond à la plage de
journées printanières durant laquelle la crue des rivières a diminué et la végétation herbacée et arbustive
n’est pas encore dense. Durant cette période, la visibilité au sol est grande, ce qui augmente la probabilité
de détection des tortues, particulièrement sur les bandes riveraines. De plus, les tortues sont concentrées
près des cours d’eau où elles ont hiberné.
Pendant les inventaires printaniers, l’observation des sites de ponte potentiels permet de répertorier les
habitats clés (sablières, gravières, rives sableuses ou graveleuses exposées au soleil où il y a peu ou pas
de végétation). Dans les cas particuliers l’information sur la ponte est nécessaire ou encore
lorsqu’aucune observation n’a été notée au cours de la recherche active (période 1), d’autres visites sur
les sites de ponte potentiels, échelonnées sur le mois de juin, peuvent permettre l’observation d’activités
sur les sites ou de nids.
Pour une meilleure capacité de détection, se référer à la section 4.3 « Conditions météorologiques » de la
section 4 « Méthodologie ».
3.2 Propagation des maladies et des espèces exotiques
envahissantes
Bien que ce ne soit pas obligatoire, il est fortement recommandé d’adopter une approche de biosécurité
pouvant permettre de réduire les risques de propagation de maladies ou d’espèces exotiques
envahissantes (EEE) pour les populations.
3.2.1 Lavage du matériel
Tous les équipements en contact avec l’eau (bottes, bottes de pêche, épuisettes, nasses, sceaux, etc.)
peuvent être des vecteurs de transmission d’agents infectieux. Avant de quitter un site, il est donc
nécessaire de nettoyer à la brosse et de rincer (avec l’eau du plan d’eau ou de la rivière) l’ensemble du
matériel utilisé afin d’enlever la terre, la vase, les algues, les plantes aquatiques et tous les petits
organismes qui auraient pu adhérer à l’équipement (Dejean et coll., 2007; Groupe de travail canadien sur
la santé de l’herpétofaune [GTSCH], 2017).
3.2.2 Désinfection du matériel
Tous les équipements doivent ensuite être désinfectés sur place. Il est préférable de choisir un chemin,
une route ou une surface compacte et imperméable suffisamment éloignée du milieu aquatique pour limiter
les écoulements de solution désinfectante dans ce milieu.
Plusieurs désinfectants chimiques ont été évalués pour leur efficacité, leur disponibilité, leur facilité
d’utilisation et de rejet après utilisation (Dejean et coll., 2007). L’eau de Javel (hypochlorite de sodium) est
un désinfectant efficace, mais son utilisation comporte certains risques pour les utilisateurs, les amphibiens
et le milieu aquatique. Toutefois, le Groupe de travail canadien sur la santé de l’herpétofaune (GTCSH,
2017) mentionne que l’eau de Javel se dégrade relativement vite et présente un risque plus faible pour
15
l’environnement que d’autres désinfectants. Une immersion dans une solution d’eau de Javel relativement
diluée (1 partie d’eau de Javel dans 19 parties d’eau, p. ex., 50 mL dans 950 mL) est suffisante pour
neutraliser la maladie du chytride (Batrachochytrium dendrobatidis), les ranavirus et la maladie fongique
du serpent, causée par le champignon Ophidiomyces ophiodiicola (GTCSH, 2017).
Au Québec, l’eau de Javel est offerte en solution de 4 à 6 % et communément vendue en contenant de
3,6 L. L’eau de Javel doit être appliquée pendant au moins 15 minutes, et elle doit être utilisée aussi loin
que possible du milieu aquatique (Dejean et coll., 2007; GTCSH, 2017).
3.2.3 Matériel requis
Le matériel suivant est requis pour bien
décontaminer les éléments utilisés durant un
inventaire en milieu aquatique (GTCSH, 2017;
figure 5) :
agent de blanchiment domestique
commercial : p. ex., eau de Javel
CloroxMD (ingrédient actif : hypochlorite de
sodium à 4 % à 6 %);
savon biodégradable;
grand seau ou sac pouvant contenir
environ 25 L d’eau (p. ex., sacs
RubbermaidMD);
seau ou contenant doté d’un couvercle
étanche;
contenant d’eau du robinet;
flacons pulvérisateurs;
brosses à récurer;
gants à vaisselle et lunettes de sécurité.
3.2.4 Véhicules et embarcations
Les véhicules terrestres ne semblent pas être des vecteurs de transmission reconnus d’agents infectieux.
Cependant, un nettoyage régulier est une précaution souhaitable. La désinfection de l’équipement et son
rangement dans des bacs (eux-mêmes régulièrement désinfectés) dans le véhicule permettent de limiter
les risques de contamination croisée secondaire. Par contre, les véhicules tout-terrain (VTT) qui ont été en
contact avec le milieu aquatique, ainsi que toutes les embarcations et le matériel en contact avec l’eau
(rames par exemple) devraient faire l’objet d’une désinfection (lavage à l’eau, puis en fonction de leur taille,
trempage, lessivage ou pulvérisation de solution désinfectante) et d’un séchage à l’air libre (Dejean et coll.,
2007; MFFP, 2018b). Une visite au lave-auto est une autre option préconisée. Pour les embarcations
nautiques, une visite dans une station de lavage de bateau avec un boyau à pression est un excellent
moyen de déloger les résidus qui pourraient contaminer d’autres plans d’eau.
© GTCSH (2017).
Figure 5. Matériel de nettoyage
16
4. Méthodologie
La procédure abrégée de l’inventaire de la tortue des bois se trouve à l’annexe A.
4.1 Matériel
Il est important d’avoir tout le matériel nécessaire pour effectuer les observations. Aussi, veuillez consulter
la DGFa concernée par vos inventaires pour obtenir la dernière version des PNF - Normes de bons soins
aux animaux sauvages : tortues d’eau douce. On y décrit les activités de manipulation, le matériel requis
et les précautions à prendre. Le matériel est inclus dans la liste suivante sans toutefois s’y limiter :
système de communication émetteurs-récepteurs radio;
jumelles de bonne qualité (optionnelle);
appareil GPS (configuré dans le système de référence géodésique NAD83);
protocole standardisé ou procédure abrégée;
formulaire de terrain (électronique ou papier) pour la saisie de données;
appareil photo;
thermomètre;
épuisette;
vernier forestier pouvant mesurer jusqu’à 50 cm;
lunettes polarisantes;
gants à usage unique pour la manipulation des tortues ou PurelMD;
embarcation de type canot, sauf si le cours d’eau est petit et peu profond.
4.2 Périodes d’inventaire
Selon les conditions météorologiques, les inventaires de tortues des bois ont lieu au mois d’avril ou de mai
(tableau 3). Au moins trois séances d’observation doivent être effectuées pendant la période optimale. Si
une tortue est détectée dès la première séance, les deux autres ne sont pas nécessaires si l’objectif de
l’inventaire n’est pas d’évaluer l’abondance relative. Il est important de garder à l’esprit qu’il faut parcourir
au complet le tronçon de la rivière à chaque séance. Ces visites doivent être effectuées durant des jours
différents pendant la période optimale. Cette période correspond au moment suivant le début du retrait des
eaux au printemps et précédant l’envahissement du sol par la végétation, notamment par le vérâtre vert
(Veratrum viride) et les fougères, ce qui rend difficile la détection des tortues (voir section 3.1 « Probabilité
de détection »). Les séances d’inventaire devraient se dérouler de 8 h à 16 h, ce qui correspond à la période
où le comportement d’exposition au soleil est le plus fréquent (Dubois, 2006).
Pour valider les sites de ponte potentiels, les bandes riveraines et les habitats terrestres adjacents sont
parcourus à pied à la recherche de traces d’activités de ponte, de déplacements au sol ou de femelle en
train de pondre. Cette activité complémentaire peut se faire à la suite de l’inventaire printanier au mois de
juin. La meilleure période pour effectuer l’inventaire terrestre de sites de ponte est en soirée, après 18 h,
ou sinon tôt le matin, avant 9 h. En effet, le succès de capture d’une femelle qui pond est supérieur pour
les inventaires réalisés tôt en matinée (Jones et Wiley, 2015). Si une tortue est observée, il est important
de ne pas la déranger et de l’observer de loin. On doit également noter les coordonnées GPS du site de
ponte. Il est important de prendre en note les localisations des habitats correspondant aux besoins de sites
de ponte des tortues, ainsi que des photos. Il peut être difficile d’observer des traces d’activités de ponte,
puisqu’elles sont relativement dispersées sur le terrain et disparaissent après des pluies.
17
Tableau 3. Périodes et effort dinventaire de la tortue des bois
Inventaire
Période
Effort
Individus
Mi-avril à mai
3 séances, de 8 h à 16 h
Site de ponte
Juin
Matinée : avant 9 h
Soirée : après 18 h
Prédation des nids
Juin à septembre
Observation ponctuelle
La prédation des nids est cependant plus facile à repérer et dure plus longtemps, on doit donc y porter une
attention particulière.
4.3 Conditions météorologiques
Pour maximiser la probabilité de détection de la tortue des bois, il faut viser les journées où les tortues
pourront atteindre une température corporelle supérieure sur la terre ferme que dans la rivière. Il s’agit des
journées généralement ensoleillées avec une température minimale journalière prévue autour de 10 °C ou
plus. Pour les journées généralement nuageuses, il faut viser une température minimale journalière prévue
autour de 15 °C et plus. Si l’eau est claire et offre une bonne visibilité des tortues dans le cours d’eau, les
inventaires effectués durant les journées nuageuses et fraîches peuvent permettre une détection
acceptable, bien que réduite. Il faut donc exclure les journées froides, nuageuses et pluvieuses et privilégier
les journées où la température de l’air est plus élevée que la température de l’eau.
4.4 Technique d’inventaire
4.4.1 Recherche active
Un inventaire s’étale minimalement sur 2 km linéaires le long du cours d’eau (1 km de part et d’autre du
site des travaux ou d’une mention). Cette distance peut être plus grande si les densités de tortues dans
une région donnée sont plus faibles. Pour valider la distance à parcourir, il faut contacter la DGFa du
Ministère où est réalisé l’inventaire. Cette validation se fait selon la connaissance du territoire à inventorier.
Les berges doivent être accessibles à pied avec la permission d’accès obtenue des propriétaires terriens.
Au moins deux observateurs (un de chaque côté de la rivière) marchent le long de la berge et cherchent
les tortues exposées au soleil ou cachées sous des abris. On peut également les observer au fond du
cours d’eau et il est donc important de porter des lunettes de soleil polarisantes. Les observateurs doivent
couvrir une bande de 10 m de largeur de chaque côté de la rivière (Daigle, 1996; Walde, 1998; Arvisais et
coll., 2002). Si la navigation est possible, un canot devrait être utilisé pour qu’une troisième personne
observe les rives et le fond de l’eau et transporter les personnes sur la berge lorsque nécessaire (p. ex.,
tributaires importants).
4.5 Identification des spécimens
4.5.1 Caractéristiques physiques
Pour identifier les différentes espèces de tortues d’eau douce du Québec, on peut consulter le site Internet
de l’Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec (AARQ, 2025) ainsi que le guide Amphibiens et reptiles
du Québec et des Maritimes (Rodrigue et Desroches, 2018).
18
Les principaux critères d’identifications de la tortue des bois sont (Rodrigue et Desroches, 2018) :
la tête et le dessus des pattes noires;
le cou et l’intérieur des pattes orangés;
les écailles de la dossière qui sont légèrement surélevées et qui comportent des anneaux
concentriques;
la carapace brunâtre ou grise;
les écailles marginales postérieures qui sont légèrement dentées;
le plastron jaunâtre et chaque écaille porte une tache noire sur le bord externe;
les pieds faiblement palmés et pourvus de fortes griffes.
4.5.2 Dimorphisme sexuel
Tel que mentionné dans la section morphologie, le plastron du mâle adulte est concave (figure 6) et le
cloaque est distancé de la limite de la carapace, alors que le plastron est plat chez la femelle adulte
(figure 6) et le cloaque est à une distance relativement égale à la limite de la carapace. Les juvéniles
présentent aussi un plastron plat, lorsqu’incertain sur le sexe de l’individu, inscrire « sexe indéterminé ».
© MELCCFP. © MELCCFP.
Figure 6. Aperçu du plastron d’une tortue des bois A) femelle et B) mâle
4.6 Prédation des nids
La prédation d’un nid est relativement simple à repérer : le prédateur a creusé un trou et les restes des
œufs (coquilles blanches) jonchent le sol (figure 7).
A)
B)
19
© Éco-Nature.
Figure 7. Signes de prédation dun nid de tortue des bois
4.7 Points importants à retenir
Il est important que les observateurs aient en tête les éléments suivants :
1. Ne pas se limiter seulement à la berge (il faut déployer davantage d’efforts dans les habitats à plus
fort potentiel : contour d’étangs/anciens méandres, parcelles d’habitats ouverts ensoleillés). Dans
l’eau, les tortues seront souvent dans ou à proximité des abris : embâcle, racines ou branches
d’aulnes riverains;
2. Avoir un bon axe de recherche : sur la terre, il faut chercher la couleur de la carapace et la forme
des écailles marginales à l’arrière de la carapace (figures 8 et 9); dans l’eau, il faut chercher
lorangé des pattes et du cou (figures 10 et 11);
3. Adapter sa recherche aux conditions météo : si c’est nuageux et froid, alors plus d’efforts seront
consentis à la recherche dans l’eau (rivière, étangs). Au début de la journée, les tortues s’exposent
au soleil (porter plus d’attention aux endroits lensoleillement est intense), à mesure que la
journée avance, les tortues se cachent sous des abris (branches, pieds des aulnes) qui eux sont
tout de même exposés au soleil;
20
Sur terre :
© MELCCFP.
Figure 8. Couleur et forme des écailles marginales à larrière de la carapace de la tortue des
bois
© MELCCFP.
Figure 9. Tortue des bois camouflée dans la végétation
21
Dans l’eau :
© MELCCFP.
Figure 10. Aperçu dune tortue des bois dans leau
© MELCCFP.
Figure 11. Aperçu dune tortue des bois dans leau
22
4. Chercher des microhabitats qui sont réchauffés plus que la moyenne : parcelle bien orientée
(généralement sud-est, sud, sud-ouest), pente/talus qui permet à la tortue de se placer à 90° par
rapport aux rayons du soleil. La raison pour laquelle une tortue se trouve sur la terre ferme durant
la période les inventaires sont effectués est la recherche de chaleur pour augmenter sa
température corporelle, alors il faut la chercher aux endroits qui lui permettent d’atteindre cet
objectif.
4.8 Prise de données
Durant l’inventaire, il est important de prendre en note les différents paramètres pour toutes les espèces
de tortues observées sur le terrain, et ce, à chaque visite. Les formulaires de terrain (fournis aux annexes
B et C) doivent également être remplis, même si aucune tortue n’est observée.
4.8.1 Formulaire Effort (annexe B)
Nom des observateurs;
Position des observateurs;
Nom de la rivière ou du site;
Date;
Organisme qui fait l’inventaire;
Type d’effort d’inventaire (berge ou sur l’eau);
Heure de début et heure de fin de chaque séance;
Température de l’air au début, vers midi et à la fin de chaque séance;
Température de l’eau au début, vers midi et à la fin de chaque séance;
Pourcentage de la couverture nuageuse au début, vers midi et à la fin de chaque séance (en classe
de pourcentage : 0-25 %, 25-50 %, 50-75 % et 75-100 %);
Précipitations au début, vers midi et à la fin de chaque séance;
Coordonnées (DD NAD83) de départ et coordonnées de fin de tronçon. Estimation, à l’aide de la
géomatique, de la distance parcourue;
Substrat de la rive à nu (abondant, modéré ou rare) : ce critère évalue le potentiel d’habitat pour la
ponte (évaluer la moyenne observée au cours du tronçon);
Présence d’aulnaie;
Type de menace;
Temps de pause.
4.8.2 Formulaire Capture (annexe C)
Nom des observateurs;
Nom de la rivière ou du site;
Date;
Organisme qui fait l’inventaire;
Numéro d’observation;
Heure;
Coordonnées (DD NAD83) de chaque observation;
Type d’effort;
Espèce;
État de l’individu (mort ou vivant);
Longueur de la carapace en cm. Pour mesurer précisément la longueur dune tortue, il faut évaluer
ce que lon appelle « la longueur linéaire totale de la carapace ». Il faut donc la mesurer dune
extrémité à l’autre à l’aide d’un vernier (figure 12);
Âge selon l’information sur les anneaux de croissance (figure 13);
Sexe (femelle, mâle, indéterminé);
Distance de la capture par rapport à la berge (si la capture est faite sur terre);
23
Présence de blessure comme des amputations ou trou dans la carapace;
Cause réelle ou probable de la blessure;
Photos des tortues observées (carapace, plastron et blessure, le cas échéant) ainsi que de
l’habitat;
Présence de nids (coordonnées GPS).
Inspiré du dessin de Coquet (2013).
Figure 12. Mesure de la longueur linéaire totale de la carapace d’une tortue à l’aide d’un vernier
© MELCCFP.
Figure 13. Décompte des anneaux de croissance sur une écaille de tortue
24
5. Transfert des données
5.1 Permis SEG
Se référer aux exigences requises par la DGFa se trouvant sur le permis.
5.2 Formulaire papier
Toutes les données d’observation devront être inscrites sur les formulaires suivants :
1- Formulaire de prise de données Tortue des bois Effort (annexe B).
2- Formulaire de prise de données Tortue des bois Capture (annexe C).
Il est important d’apporter ces formulaires sur le terrain et d’y inscrire directement les données, de manière
à s’assurer que tous les renseignements sont notés.
Remplir toutes les sections du formulaire et, si possible, y joindre des photos. Inscrire « ND » ou faire un
trait lorsque l’information n’est pas disponible.
Il est recommandé de faire une copie des formulaires en format papier ou de les prendre en photo par
précaution après chaque journée passée sur le terrain.
5.3 Formulaire électronique
Un formulaire électronique est disponible pour les travaux du Ministère (employés et partenaires
seulement). Cette option est encouragée puisqu’elle accélère le traitement et la diffusion de l’information.
5.4 Espèces exotiques envahissantes
Si des EEE sont répertoriées durant l’inventaire, il est fortement recommandé de rapporter ces observations
au moyen de l’outil de détection « Sentinelle » du Ministère (Gouvernement du Québec, 2020).
Sentinelle est un outil de détection des EEE composé d’une application mobile et d’un système
cartographique accessible sur le Web. Cet outil de détection permet de signaler et de consulter les
notifications de plantes et danimaux exotiques envahissants les plus préoccupants. La notification se fait
directement en ligne ou au moyen de l’application mobile (Gouvernement du Québec, 2020).
25
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30
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58.
Annexe A Procédure abrégée
Protocole standardisé
Inventaire de la tortue des bois
Procédure abrégée
Objectifs
Déterminer la présence ou l’absence de tortues des bois
Déterminer l’abondance relative de la tortue des bois (nombre de captures/unité d’effort)
Déterminer les menaces pesant sur les populations de tortues des bois
Matériel
Système de communication émetteurs-récepteurs radio
Jumelles de bonne qualité (optionnelle)
Appareil GPS (en mode NAD83)
Protocole et formulaires de terrain (électronique ou papier) pour la saisie de données
Appareil photo
Thermomètre
Épuisette
Vernier pouvant mesurer jusqu’à 50 cm
Lunettes polarisantes
Gants à usage unique pour la manipulation des tortues ou PurelMD
Embarcation de type canot, sauf si le cours d’eau est petit et peu profond
Périodes d’inventaire
Inventaire
Période
Effort
Individus
Mi-avril à mai
3 séances, de 8 h à 16 h
Site de ponte
Juin
Matinée : avant 9 h
Soirée : après 18 h
Prédation des nids
Juin à septembre
Observation ponctuelle
Les 3 séances doivent être effectuées durant des jours différents pendant la période optimale.
Protocole standardisé
Inventaire de la tortue des bois
Procédure abrégée (suite)
Conditions météorologiques
Pour une meilleure capacité de détection, il faut viser les journées où les tortues pourront atteindre une
température corporelle supérieure en étant sur la terre, comparativement à celle atteinte dans la rivière.
Il s’agit des journées généralement ensoleillées avec une température maximale journalière prévue
d’environ 10 °C ou plus. Pour les journées généralement nuageuses, il faut viser une température
maximale journalière prévue d’environ 15 °C et plus. Si l’eau est claire et offre une bonne visibilité des
tortues dans le cours d’eau, les inventaires effectués durant les journées nuageuses et fraîches peuvent
permettre une capacité de détection acceptable, bien que réduite. Il faut donc exclure les journées
froides, nuageuses et pluvieuses et privilégier les journées où la température de l’air est plus élevée que
celle de l’eau.
Méthodologie
Recherche active
Un inventaire s’étale minimalement sur 2 km linéaires le long du cours d’eau (1 km de part et d’autre du
site des travaux ou d’une mention). Cette distance peut être plus grande si les densités de tortues dans
une région donnée sont plus faibles. Les berges doivent être accessibles à pied avec la permission
d’accès obtenue des propriétaires terriens. Au moins deux observateurs (un de chaque côté de la rivière)
marchent sur la berge et cherchent les tortues exposées au soleil ou cachées sous des abris. On peut
également les observer au fond du cours d’eau et il est donc important de porter des lunettes de soleil
polarisantes. Les observateurs devraient couvrir une bande de 10 m de largeur de chaque côté de la
rivière. Si la navigation est possible, un canot devrait être utilisé pour qu’une troisième personne observe
les rives et le fond de l’eau et transporter les personnes sur la berge lorsque nécessaire (p. ex., tributaires
importants).
Points importants à retenir
1. Ne pas se limiter seulement à la berge (il faut déployer davantage d’efforts dans les habitats à plus fort
potentiel : contour d’étangs/anciens méandres, parcelles d’habitats ouverts ensoleillés). Dans l’eau, les tortues
seront souvent dans ou à proximité des abris : embâcle, racines ou branches d’aulnes riverains.
2. Avoir un bon axe de recherche : sur la terre, il faut rechercher la couleur de la carapace et la forme des écailles
marginales à l’arrière de la carapace; dans l’eau, il faut rechercher l’orangé des pattes et du cou.
3. Adapter sa recherche aux conditions météo : si c’est nuageux et froid, alors plus d’efforts seront consentis à la
recherche dans l’eau (rivière, étangs). Au début de la journée, les tortues s’exposent au soleil (porter plus
d’attention aux endroits où lensoleillement est intense), à mesure que la journée avance, les tortues se cachent
de plus en plus sous des abris (branches, pieds des aulnes) qui eux sont tout de même exposés au soleil.
4. Chercher des micro-habitats qui sont réchauffés plus que la moyenne : parcelle bien orientée (généralement
sud-est, sud, sud-ouest), pente/talus qui permet à la tortue de se placer à 90° par rapport aux rayons du soleil.
La raison pour laquelle une tortue se trouve sur la terre ferme durant la période où les inventaires sont effectués,
est la recherche de chaleur pour augmenter sa température corporelle, alors il faut la chercher aux endroits qui
lui permettent d’atteindre cet objectif.
Protocole standardisé
Inventaire de la tortue des bois
Procédure abrégée (suite)
Effort
Les trois séances d’inventaire devraient se dérouler de 8 h à 16 h, ce qui correspond à la période où le
comportement d’exposition au soleil est le plus fréquent.
Identification de la tortue des bois
Tête et dessus des pattes noirs;
Cou et pattes orangés;
Écailles de la dossière légèrement surélevées et comportant des anneaux concentriques;
Dossière brunâtre ou grise;
Écailles marginales postérieures légèrement dentées;
Plastron jaunâtre et chaque écaille porte une tache noire sur le bord externe;
Pieds faiblement palmés et pourvus de fortes griffes.
© David Rodrigue, Zoo Ecomuseum © Joanne Marchesseault.
Tortue des bois (vue de la carapace). Tortue des bois (vue du plastron).
Protocole standardisé
Inventaire de la tortue des bois
Procédure abrégée (suite)
Site de ponte
Pour valider la présence de sites de ponte potentiels, les bandes riveraines et les habitats terrestres
adjacents sont parcourus à pied à la recherche de traces d’activités de ponte, de déplacements au sol
ou de femelle en train de pondre. Cette activité complémentaire peut se faire à la suite de l’inventaire
printanier au mois de juin. La meilleure période pour effectuer l’inventaire terrestre de sites de ponte est
en soirée, après 18 h, ou sinon tôt le matin, avant 9 h. Si une tortue est observée, il est important de ne
pas la déranger et de l’observer de loin.
Prédation de nids
La prédation d’un nid est relativement simple à repérer : le prédateur a creusé un trou et les restes des œufs
(coquilles blanches) jonchent le sol.
© Éco-Nature
Signes de prédation d’un nid de tortue des bois.
Protocole standardisé
Inventaire de la tortue des bois
Procédure abrégée (suite)
Données à prendre en note (formulaire papier ou électronique)
Formulaire Effort :
Nom des observateurs;
Nom de la rivière ou du site;
Date;
Organisme qui fait l’inventaire;
Type d’effort d’inventaire (berge ou embarcation);
Heure de début et heure de fin de chaque
séance;
Température de l’air au début, vers midi et à la fin
de chaque séance;
Température de l’eau au début, vers midi et à la
fin de chaque séance;
Pourcentage de la couverture nuageuse au
début, vers midi et à la fin de chaque séance (0-
25 %, 25-50 %, 50-75 %, 75-100 %);
Précipitations au début, vers midi et à la fin de
chaque séance;
Coordonnées (DD NAD83) de départ, de midi et
coordonnées de fin de tronçon;
Substrat de la rive à nu;
Présence d’aulnaie;
Type de menace;
Temps de pause.
Formulaire Capture :
Nom des observateurs;
Nom de la rivière ou du site;
Date;
Organisme qui fait l’inventaire;
Numéro d’observation;
Heure;
Coordonnées (DD NAD83) de chaque
observation;
Type d’effort;
Espèce;
État de l’individu (mort ou vivant);
Longueur de la carapace en cm;
Âge selon le nombre d’anneaux de croissance;
Sexe (femelle, mâle, indéterminé);
Distance de la capture par rapport à la berge (si
la capture est faite sur terre);
Présence de blessure comme des amputations
ou trou dans la carapace;
Cause réelle ou probable de la blessure;
Photos des tortues observées (dossière, plastron
et blessure, le cas échéant) ainsi que de l’habitat.
© Coquet (2013). © MELCCFP.
Au cours des sorties sur le terrain, même si aucune tortue n’est observée, les différentes données prévues sur les
formulaires de terrain doivent être notées.
Protocole standardisé
Inventaire de la tortue des bois
Procédure abrégée (suite)
Menaces à documenter
ID
Menaces
Indicateurs suivis sur le terrain
2.1.2
Agriculture pérenne
Blessure/mortalité induite par la machinerie agricole,
fauchage
2.3.2
Élevage intensif extérieur (forte
densité)
Élevage de bétail dont la densité dégrade le sol et
l'hydrologie
3.2.3
Carrières et sablières
Blessure/mortalité liée à l'activité des carrières et sablières
4.1.1
Routes
Blessure/mortalité liée à une collision avec un véhicule
routier
4.1.2
Voies ferrées
Blessure/mortalité liée à une collision avec un train, individu
prisonnier de la voie ferrée
5.1.4
Braconnage/persécution d'animaux
terrestres
Blessures/mortalités liés à la persécution ou collecte
d'individus
6.1.1
Véhicules motorisés
Passage de véhicules récréatifs (p. ex., VTT, motocross,
motoneige), Présence de sentiers ou d'ornières de
véhicules récréatifs, blessure/mortalité liée à une collision
de véhicules récréatifs
6.1.4
Navigation de plaisance
Blessure/mortalité liée à une collision avec une
embarcation de plaisance
6.3.2
Activités de recherche
Blessure/mortalité induite par des activités de recherche
7.3.1
Artificialisation des berges
Berges artificialisées
8.1.2.91
Reynoutria japonica var. Japonica
Présence de la renouée du Japon (Reynoutria japonica var.
Japonica)
8.1.2.301
Phragmites australis
Présence du roseau commun (Phragmites australis)
8.2.5
Augmentation de la prédation par les
mésoprédateurs
Blessures/mortalités liées à la prédation, signes de
présence de mésoprédateurs
8.2.7
Ectoparasites
Présence d'ectoparasites sur l'individu (p. ex., sangsue,
tiques)
8.4.2
Pathogène viral
Symptômes associés à une infection virale (p. ex., apathie,
décoloration, lésions cutanées)
Annexe B Formulaire de prise de données Tortue des
bois Effort
FORMULAIRE DE PRISE DE DONNÉES TORTUE DES BOIS EFFORTDÉTECTION
Noms des observateurs Organisme Noms des observateurs Organisme
Nom de la rivière/site : ___________________________________________________ Date : ___________
Nombre d’observateurs : _____ À partir de la berge droite _____ À partir de la berge gauche _____ À partir d’une embarcation
DÉBUT
Heure de début de l’inventaire : ______________
Température de l’air : _____________°C
Température de l’eau : ____________°C
Ennuagement :
0-25 % 25-50 % 50-75 % 75-100 %
Précipitations :
Aucune Faible Modérée Forte
Coordonnées GPS (NAD83) :
Lat. : ____________________________________
Long. : ___________________________________
Commentaires : ____________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
MIDI
PREMIER TRONÇON
Température de l’air : _______________°C
Température de l’eau : ______________°C
Ennuagement :
0-25 % 25-50 % 50-75 % 75-100 %
Précipitations :
Aucune Faible Modérée Forte
Habitat
Substrat à nu (sable ou gravier) :
Abondant modéré rare
Aulnaie : abondante et largeur variable linéaire
rare ou absente
Coordonnées GPS (NAD83) :
Lat. : ____________________________________
Long. : ___________________________________
Temps de pause : __________________________
FIN
DEUXIÈME TRONÇON
Température de l’air : _______________°C
Température de l’eau : ______________°C
Ennuagement :
0-25 % 25-50 % 50-75 % 75-100 %
Précipitations :
Aucune Faible Modérée Forte
Habitat
Substrat à nu (sable ou gravier) :
Abondant modéré rare
Aulnaie : abondante et largeur variable linéaire
rare ou absente
Coordonnées GPS (NAD83) :
Lat. : ____________________________________
Long. : ___________________________________
Heure de fin de l’inventaire : __________________
FORMULAIRE DE PRISE DE DONNÉES TORTUE DES BOIS EFFORT
Menaces (case à cocher si la menace est présente)
ID
Menaces
Indicateurs suivis sur le terrain
Premier
tronçon
Deuxième
tronçon
2.1.2
Agriculture pérenne
Blessure/mortalité induite par la machinerie agricole, fauchage
2.3.2
Élevage intensif extérieur (forte
densité)
Élevage de bétail dont la densité dégrade le sol et l'hydrologie
3.2.3
Carrières et sablières
Blessure/mortalité liée à l'activité des carrières et sablières
4.1.1
Routes
Blessure/mortalité liée à une collision avec un véhicule routier
4.1.2
Voies ferrées
Blessure/mortalité liée à une collision avec un train, individu prisonnier de la
voie ferrée
5.1.4
Braconnage/persécution
d'animaux terrestres
Blessures/mortalités liés à la persécution ou collecte d'individus
6.1.1
Véhicules motorisés
Passage de véhicules récréatifs (p. ex., VTT, motocross, motoneige),
Présence de sentiers ou d'ornières de véhicules récréatifs, blessure/mortalité
liée à une collision de véhicules récréatifs
6.1.4
Navigation de plaisance
Blessure/mortalité liée à une collision avec une embarcation de plaisance
6.3.2
Activités de recherche
Blessure/mortalité induite par des activités de recherche
7.3.1
Artificialisation des berges
Berges artificialisées
8.1.2.91
Polygonum cuspidatum
Présence de la renouée du Japon (Polygonum cuspidatum).
8.1.2.301
Phragmites australis
Présence du roseau commun (Phragmites australis).
8.2.5
Augmentation de la prédation par
les mésoprédateurs
Blessures/mortalités liées à la prédation, signes de présence de
mésoprédateurs
8.2.7
Ectoparasites
Présence d'ectoparasites sur l'individu (p. ex., sangsue, tiques)
8.4.2
Pathogène viral
Symptômes associés à une infection virale (p. ex., apathie, décoloration,
lésions cutanées)
Annexe C Formulaire de prise de données Tortue des bois
Capture
FORMULAIRE DE PRISE DE DONNÉES TORTUE DES BOIS CAPTURE
Noms des observateurs :
Date : ________________________________
Nom de la rivière/site :
Organisme : _____________________
Observation No ________
Heure : ______________________________
Coordonnées GPS (NAD 83) :
Lat. : ________________________________
Long. : ______________________________
Type d’effort :
Observé (non capturé)
Capturé à la main
Capturé avec une épuisette
Espèce : ______________________________
No de tortue si recapture : ________________
Individu : mort vivant
Âge : nombre d’anneaux de croissance : _____
Sexe : femelle mâle indéterminé
Capture faite à quelle distance de la berge (si
capture en milieu terrestre)? _______ m
(Indiquer 0 si capturée dans l’eau).
No de photo de la carapace : _________________
No de photo du plastron : ____________________
MENACES
Blessure/amputation/malformation :
Carapace
Plastron
Queue
Patte avant gauche (PAVG)
Patte avant droite (PAVD)
Patte arrière gauche (PARG)
Patte arrière droite (PARD)
No de photo de la
blessure/amputation/malformation : ___________
Cause de la blessure/mortalité :
Cause inconnue
Machinerie agricole
Carrières et sablières
Véhicule routier
Train
Véhicule récréatif (p. ex., VTT)
Activités nautiques de plaisance
Activité de recherche
Maladie
Prédation
Parasite
Commentaires :
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
_________________________________________
PRÉSENCE DE NIDS Coordonnées GPS (NAD83)
Lat. : ____________________________________
Long. : ___________________________________
Lat. : ____________________________________
Long. : ___________________________________
Lat. : ____________________________________
Long. : ___________________________________
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Article
Full-text available
The homing ability of non-marine turtles has been studied in a variety of taxa, and many species appear to be capable of shortrange homing on the scale of several hundred meters or a few kilometers following experimental displacement. However, the behavioral response of turtles following a naturally caused displacement has seldom been reported. In this paper, we describe the effect of displacement ranging from 1.4 to 16.8 km (average = 4.8 km) by severe floods in a stream system inMassachusetts. We radio-tracked 38 adult Wood Turtles (Glyptemys insculpta) at five separate sites in Franklin County, Massachusetts, for periods ranging from one to four activity seasons and documented the displacement of a total of 12Wood Turtles during seven floods between 2004 and 2008. Based on the average rate of displacement per flood and annual flood frequency, we estimate that, during our study, floods displaced over 40% of thisWood Turtle subpopulation annually.We present evidence that displacement results in elevated mortality rates and that displacedWood Turtles mate and nest in the year following displacement at rates well below average; on a longer time scale, however, displacement by flooding may be an important mechanism of population connectivity in some areas.We also present evidence that mostWood Turtles avoid stream segments with stream gradient steeper than 1%; this may in part reflect an adaptation to avoid severe floods. Regional models and empirical data from stream gages suggest that flood intensity may currently be on an increasing trend. Conversion of upland from forest and fields to impervious surfaces and hardening of upstream riverbanks may have exacerbated recent flooding and decreased the resiliency of the riparian system to increased precipitation.
Article
Wood turtles ( Glyptemys insculpta ) are a species of conservation concern throughout their geographic distribution. Several studies have investigated individual‐level habitat selection of wood turtles in the Upper Midwest in the United States, but the effects of habitat characteristics on abundance are poorly understood. This information is needed to improve landscape‐level habitat management and conservation initiatives for the species. Our study aimed to identify important aquatic and terrestrial habitat characteristics and quantify their influence on abundance dynamics of adult wood turtles in the Laurentian Mixed Forest Province ecoregion of Wisconsin and Minnesota, USA. We collected standardized population survey data at 57 sites within the ecoregion between 2016 and 2022. We used N ‐mixture models with a multi‐stage model selection procedure to assess the influence of aquatic and terrestrial predictors on abundance, including several 3‐dimensional forest structure metrics derived from airborne Light Detection and Ranging (LiDAR) data. Several aquatic and terrestrial habitat characteristics influenced local abundance patterns of adult wood turtles. The most influential aquatic predictors were stream velocity and stream width, and the most influential terrestrial predictors were mean return height and vertical coefficient of variation of height. Abundance was high at sites containing comparatively narrow streams with moderate velocities. The most supported terrestrial predictors were derived from LiDAR and indicate that complex forest structures support larger wood turtle populations. Our results can be used in forest management strategies to improve habitat quality for wood turtles, such as selective tree harvesting to increase structural diversity, and potentially identify robust populations in under‐surveyed areas.
Article
Mating system characteristics are of great importance as they may influence male and female reproductive success and reproductive isolation. The wood turtle (Glyptemys insculpta) is a terrestrial freshwater species listed as endangered by the International Union for Conservation of Nature. Considering its conservation status and the paucity of information currently available on parentage relationship for the species, we performed a microsatellite analysis to study the mating system of wood turtles in the Shawinigan River (Québec). We sampled 38 clutches over two years (14 in 2006 and 24 in 2007), for a total of 248 offspring genotyped with seven microsatellite loci. The reconstructed genotypes of the fathers revealed that reproductive success in the sampled clutches varied greatly between males and are positively correlated with the number of mates and clutches sired. Frequency of multiple paternity was estimated at 37% through a consensus of three different estimation methods. Positive correlation was observed between the genetic diversity of clutches and the number of fathers. Repeat paternity, however, was observed in 88% of the clutches by the same female in successive years, which suggests either a frequent use of sperm storage, or re-mating with the same partner in successive years.
Article
Wood turtles (Clemmys insculpta), were studied in the Black [BR] and Wisconsin [WR] rivers, Wisconsin, in 1975 and 1988, and 1985-1989, respectively. At Black River, mean size of home range of three males (x̄ = 0.25 ha, SD = 0.165) and six females (x̄ = 0.82 ha, SD = 0.728) was not significantly different (t = 1.95, P > 0.05, df = 7). Males moved greater distances per day (x̄ = 41.9 m, N = 3, SD = 40.53) than did females (x̄ = 27.4 m, N = 4, SD = 26.32). Most (91.5%) turtles were ≥10 years of age. The smallest gravid female was 171 mm carapace length (CL) and the youngest was 14 years of age; the smallest copulating male was 197 mm CL and 20 years of age. Mean clutch size for both BR (SD = 4.24, n = 4) and WR (SD = 4.42, n = 7) was 11 eggs. Cloacal temperatures (x̄ = 23.6°C, SD = 4.55) were positively correlated (r = 0.51, n = 46, P < 0.05) with ambient air temperatures (x̄ = 23.0°C, SD = 5.12). At Wisconsin River, of the 24 turtles captured, 8 (33%) were males while 15 (63%) were females. Sex ratios of 1:0.6 and 1:1.9 were calculated for Black and Wisconsin river study sites, respectively. Most (47.5%) captures were in ecotones between alder thickets and grassy openings. Fourteen (93%) of the females were <200 mm CL, while seven (88%) of the males were ≥200 mm CL. Adults used southern wet mesic forest in riverbottom and riparian shrub/forest ecotones.