Constituée de plusieurs millions d’individus, la population de Chat domestique est actuellement en augmentation en France avec certainement des conséquences sur la faune des petits vertébrés qui constitue ses proies préférées. Le programme « Chat domestique et biodiversité » a pour objectif d’identifier les espèces, ou groupes d’espèces, des proies ramenées à la maison par ces chats afin d’apprécier : i) un
taux relatif, ii) une saisonnalité, et iii) un effet de l’état de dégradation des habitats, sur cette activité prédatrice. Les résultats d’une première analyse portant sur 37 835 proies signalées entre 2015 et 2019, a permis de mettre en évidence plus de 200 espèces rapportées à la maison, où les mammifères sont les plus représentés (68 %), particulièrement les « micromammifères » (62 %). Parmi ces derniers identifiés
à l’espèce, la Souris grise, le Campagnol des champs, et le Mulot sylvestre sont les plus consommés. Considérant ces proies réunies en trois groupes taxonomiques larges (« musaraignes », « campagnols », et « muridés »), il est constaté un pic estival pour les musaraignes, et un large pic incluant automne-hiver pour les rongeurs dans le rapportage. Par ailleurs, les campagnols au sens large sont plus souvent ramenés à la maison dans les habitats peu altérés que dans les habitats très altérés par les activités humaines.
Enfin, il semble que plus de « musaraignes » et de « muridés » sont prédatés dans le nord de la France que dans le sud, probablement en lien avec la répartition géographique des différentes espèces présentes dans ces groupes de proies.