Après l’âge d’or de la découverte des antibiotiques, les infections bactériennes représentent toujours un challenge considérable pour la santé publique mondiale. Le mode de croissance en biofilms est le principal responsable des infections chroniques pour lesquelles les thérapies antibiotiques sont en échec clinique, pointant la nécessité d’élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques. L’objectif de cette thèse a porté sur le développement d’une thérapie combinatoire à base d’agents anti-biofilms et de particules biodégradables d’acide poly-lactique pour la délivrance d’antibiotiques au cœur des biofilms bactériens. Une stratégie de formulation d’antibiotiques a été développée, aboutissant à des particules stables et fortement chargées en rifampicine. La charge de surface des particules a été inversée vers des valeurs positives par adsorption d’un peptide cationique, la poly-lysine. L’intérêt d’une telle formulation a été évalué in vitro sur des biofilms de Staphylococcus aureus. Capables d’interagir via des liaisons électrostatiques avec les biofilms et les bactéries, les particules cationiques sont retenues en plus grande quantité dans les biofilms que les particules anioniques qui peuvent être éliminées par lavage. Les particules permettant une délivrance progressive de l’antibiotique, l’inversion de leur charge de surface qui renforce ces interactions permet de réduire les quantités d’antibiotique nécessaires pour maintenir une efficacité anti-biofilm. La combinaison de ce traitement avec la DNase, une enzyme capable de dégrader la matrice de biofilms, permet de potentialiser la dégradation des biofilms sans toutefois augmenter l’activité bactéricide de l’antibiotique. Des évaluations in vivo de l’efficacité de cette stratégie thérapeutique permettraient de confirmer son intérêt pour le traitement des biofilms bactériens.