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Stratégie de l'économie bleue de l'Afrique Annexe 5 : Politiques, institutions et gouvernance, emploi, création d'emplois et éradication de la pauvreté, financements innovants dans le cadre de l'économie bleue de l'Afrique

Authors:
  • Economic Social and Environmental Council

Abstract

Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique Annexe 5 : Politiques, institutions et gouvernance, emploi, création d’emplois et éradication de la pauvreté, financements innovants dans le cadre de l’économie bleue de l’Afrique
Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Annexe 5 : Politiques, institutions et gouvernance, emploi, création d’emplois et
éradication de la pauvreté, financements innovants dans le cadre de
l’économie bleue de l’Afrique
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Monsieur le Directeur,
Union Africaine - Bureau interafricain des ressources animales (UA-BIRA)
Kenindia Business Park
Museum Hill, Westlands Road
P. O. Box 30786-00100,
Nairobi, KENYA.
ou par e-mail à : ibar.ofce@au-ibar.org
ISBN : 978-9966-077-34-9
© UA-BIRA 2019
Référence : UA-BIRA, 2019. Annexe 5. Politiques, institutions et gouvernance, emploi, création
d’emplois et éradication de la pauvreté, nancements innovants dans le cadre de l’économie bleue
de l’Afrique. Nairobi, Kenya
iiiStratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Table des matières
Acronymes v
Remerciements vi
Contexte et perspectives 1
Contexte 1
Perspectives 2
Niveau continental 2
Le Cadre politique et la Stratégie de réforme de la pêche et de l’aquaculture en Afrique (CPSR) 3
La Stratégie maritime intégrée de l’Afrique (SMIA) à l’horizon 2050 4
Charte de Lomé 6
Niveau régional 6
Niveau national 7
Enjeux stratégiques 9
Gouvernance 9
Développement des capacités institutionnelles, humaines et technologiques 10
Économies transformées 11
Financements innovants 11
Interventions 12
Cohérence des politiques 12
Institutions compétentes 12
Valeur ajoutée 13
Financement durable et nancement innovant 14
Outils d’évaluation pour une gouvernance meilleure 14
Buts stratégiques 15
Tableau récapitulatif des Buts stratégiques 16
Présentation détaillée des buts stratégiques et des objectifs spéciques 16
Références 22
iv Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Acronymes
ACP Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacique
BAD Banque africaine de développement
CAE Communauté de l’Afrique de l’Est
CBD Convention sur la diversité biologique
CEA Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
CER Communauté économique régionale
COI Commission de l’océan Indien
COMESA Marché commun de l’Afrique orientale et australe
EB Économie bleue
GpZ Gestion par zone
IGAD Autorité intergouvernementale pour le développement
ODD Objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030
ONG Organisation non gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
OP Opération Phakisa (Afrique du Sud)
PEID Petits États insulaires en développement
PEM Planication de l’espace maritime
PIB Produit intérieur brut
SMIA 2050 Stratégie maritime intégrée de l’Afrique à l’horizon 2050
STI Sciences, technologies et innovations
SWIOFISH Gouvernance des pêches et croissance partagée du Sud-Ouest de l’océan
Indien
UA Union africaine
UA-BIRA Bureau Interafricain des ressources animales de l’Union Africaine
UE Union européenne
ZEE Zone économique exclusive
vStratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Remerciements
Je souhaite exprimer toute ma gratitude à S.E. Ambassadeur Yosefa Sacko pour sa vision et sa
clairvoyance dans le lancement du processus de formulation d’une stratégie de l’économie
bleue de l’Afrique, immédiatement après la Conférence mondiale sur l’économie bleue
durable, tenue à Nairobi en 2018. Je tiens également à remercier le Directeur du DREA,
Dr Godfrey Bahiigwa, pour le soutien et la facilitation du processus, les Départements
du Commerce et de l’Industrie, de l’Énergie et des Infrastructures de la CUA et l’AUDA-
NEPAD pour leur collaboration durant l’élaboration de cette Stratégie de l’économie bleue
de l’Afrique. Je remercie tout particulièrement le Gouvernement des Seychelles pour son
immense collaboration avec l’Union africaine lors de la formulation de cette stratégie.
Mes remerciements s’adressent également au consultant (M. Hachim El-Ayoubi) qui a préparé
ce domaine thématique, et au consultant principal, le Professeur Pierre Failler, qui en a assuré
la coordination technique.
Je voudrais également exprimer ma gratitude à l’endroit du Dr. Mohamed Seisay, Chargé
principal de la Pêche à l’UA-BIRA, pour la supervision du processus de formulation de ce
volet thématique. La précieuse contribution des experts qui ont participé à la réunion de
concertation des parties prenantes est sincèrement reconnue et fortement appréciée. Enn,
je voudrais remercier l’Union européenne et les États membres de l’UA pour leur soutien à
la formulation de la Stratégie.
Pr Ahmed El-sawalhy
Directeur de l’UA-BIRA / Chef de mission
1Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Contexte et perspectives
Contexte
L’Union africaine (UA) considère l’économie bleue (EB) comme la « Nouvelle frontière de
la renaissance africaine ». Cette approche relativement nouvelle peut être un moteur du
bien-être et de la prospérité de l’Afrique, en particulier dans le contexte de la dynamique
démographique (2,5 milliards d’ici 2050, migration vers les côtes), de ses besoins en termes
d’emploi , de sécurité alimentaire, de transport et d’infrastructures, ainsi que dans le cadre
de l’établissement de liens stratégiques et équilibrés avec des partenaires internationaux,
notamment l’Accord de partenariat économique avec l’UE et l’initiative chinoise « Une
ceinture, une route ».
Par conséquent, l’EB offre la possibilité de réinvestir dans le développement humain, le
développement et le partage des avantages découlant des ressources marines et, par
conséquent, d’éviter aux populations vulnérables, souvent également marginalisées, de passer
à côté des opportunités socioéconomiques du secteur maritime.
Elle offre également une excellente opportunité de promouvoir l’innovation, d’accéder à de
nouveaux instruments nanciers ; ce qui peut améliorer la diversication des investissements
et ainsi renforcer la transition vers des voies de développement plus durables, conformément
aux cadres et stratégies politiques mondiaux et continentaux existants, tels que l’Agenda
2063, les ODD et plus récemment, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA)
. On estime que la phase opérationnelle de la ZLECA offre une opportunité de créer un
énorme marché pour le développement de l’économie bleue en Afrique.
Depuis la Conférence de Nairobi sur l’économie bleue durable organisée en novembre 2018,
l’UA a lancé des initiatives visant à élaborer une stratégie continentale sur l’EB basée sur cinq
domaines thématiques :
Pêche, aquaculture, conservation et écosystèmes aquatiques durables ;
Navigation / transports maritimes, commerce, ports, sécurité maritime, sûreté en mer et
application des règlementations ;
Tourisme côtier et maritime, changement climatique, résilience, environnement,
infrastructures ;
Énergie et ressources minérales durables et industries innovantes ;
2Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Politiques, institutions et gouvernance, emploi, création d’emplois et éradication de la
pauvreté, nancements innovants.
Parallèlement, un certain nombre de stratégies dans de nombreux domaines politiques liés
aux océans de l’Afrique, à la sécurité maritime, à la préservation des écosystèmes et à la
coopération entre les États africains ont été élaborées à la fois au niveau continental et
régional, alors que certains pays, principalement les Petits États insulaires en développement
(PEID), ont déjà lancé leur propre stratégie sur l’EB, principalement avec l’objectif de
contribuer aux buts suivants :
améliorer la gouvernance et la gestion des ressources aquatiques ;
assurer la durabilité des écosystèmes et les protéger de la pollution ;
faire progresser la diffusion des connaissances et des informations ;
promouvoir la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance décents ;
gérer les opportunités et accélérer la transformation structurelle des secteurs
socioéconomiques ;
accroître la richesse globale générée par l’exploitation des ressources océaniques ;
renforcer la collaboration intra et inter régionale.
Ces politiques et stratégies détaillées ci-dessous sont des sources d’inspiration et d’orientation
de la formulation de la stratégie et du schéma directeur de l’économie bleue à travers des
consultations plus larges et inclusives.
Perspectives
Les plus importants outils de gouvernance pour la mise en œuvre de l’économie bleue ont
été identiés par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) . Il
s’agit notamment de la Gestion par zone (GpZ) et de la Planication de l’espace terrestre
et maritime (PEM), du carbone bleu, de l’éco-étiquetage, du commerce équitable, des droits
d’entrée, de l’écotourisme et des ports écologiques. D’autres outils concernent les stratégies
et politiques maritimes intégrées, la gestion côtière intégrée, les aires marines protégées, les
politiques communes de pêche, les énergies renouvelables, la notication et l’évaluation de
l’état de l’environnement marin au niveau mondial.
3Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Niveau continental
Au niveau continental, l’économie bleue fait partie intégrante de l’Agenda 2063 de l’UA et
des 5 Grandes priorités de la Banque africaine de développement (BAD) .
Dans l’Agenda 2063, qui représente la stratégie globale pour l’utilisation optimale des
ressources de l’Afrique au prot de tous les Africains, l’EB est incluse sous l’Aspiration 1 :
Une Afrique prospère basée sur la croissance inclusive et le développement durable. Elle est
également incluse dans les sections 14, 15 et 16 dans le sens où elle prend en compte les
changements climatiques et le développement durable du continent.
L’Agenda 2063 cadre avec l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable
dans le sens où il contribue à la réalisation progressive de l’ODD 14 - conserver et exploiter
de manière durable les océans, les mers, les lacs et les rivières, et les ressources aquatiques
- et promeut également les Objectifs 1 et 2 dans le sens où il vise à mettre n à la pauvreté
sous toutes ses formes partout dans le monde et également à mettre un terme à la faim et
assurer la sécurité alimentaire.
La stratégie de la BAD pour le continent pour la période 2016-2025 se rapporte à l’approche
d’une EB et souligne la nécessité pour les pays africains d’être au fait des changements et
des tendances émergents et de saisir toutes les opportunités offertes. L’EB a été identiée
comme l’un des neuf eurons de la mise en œuvre de la Stratégie Nourrir l’Afrique de
la BAD, avec des buts spéciques qui contribuent à l’éradication de l’extrême pauvreté, à
l’élimination de la faim et de la malnutrition, à l’autosufsance en protéines de poisson, à la
gestion du commerce régional et international des poissons et des ressources aquatiques, et
au positionnement du continent au sommet des principales chaînes de valeurs du poisson.
L’approche de la BAD est de mobiliser des ressources nancières pour combler le décit
d’investissement estimé à 25-33 milliards de dollars US par an .
Le Cadre politique et la Stratégie de réforme de la pêche et de l’aquaculture
en Afrique (CPSR)
Au niveau sectoriel, le Cadre politique et la Stratégie de réforme de la pêche et de l’aquaculture
en Afrique (CPSR) adopté par l’Union africaine en 2014, décrivent une approche et des
mesures qui tiennent compte de la nécessité d’une croissance bleue durable en termes de
réalisation du plein potentiel des océans et des eaux intérieures an d’assurer la sécurité
alimentaire et promouvoir l’utilisation durable des ressources aquatiques.
4Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Le CPSR cadre avec le Programme des Nations Unies pour le développement durable à
l’horizon 2030 en ce sens qu’il contribue à la réalisation progressive de l’Objectif 14.4 des
ODD qui met l’accent sur la gestion efcace des ressources halieutiques avec un objectif
spécique de mettre n à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) .
D’après les études et projets récents menés en Afrique de l’Ouest, en particulier dans le cadre
du programme PRPAO nancé par la Banque mondiale et menés dans l’océan Indien dans
le cadre des programmes Smartsh et Swiosh nancés par l’Union européenne, la plupart
des États côtiers ont adopté le PAN-IUU et ont mis en œuvre des réformes substantielles
de leurs cadres juridiques an de s’aligner sur les obligations internationales. Cependant, des
problèmes de gouvernance demeurent au niveau de la surpêche et de la pêche INN.
La Stratégie maritime intégrée de l’Afrique (SMIA) à l’horizon 2050
Adoptée par l’UA en 2014, la Stratégie maritime intégrée de l’Afrique (SMIA) à l’horizon
2050 présente un cadre de 14 actions stratégiques qui comprennent la création d’une zone
maritime exclusive combinée de l’Afrique, la création de centres opérationnels maritimes
régionaux, le développement d’une stratégie intégrée du tourisme marin et des activités
nautiques récréatives pour l’Afrique et le développement d’une approche de gouvernance
maritime.
La SMIA à l’Horizon 2050 représente une étape-clé vers le développement durable et
sécurisé de l’économie bleue de l’Afrique. Elle constitue un cadre mondial des stratégies
maritimes africaines visant à relever les dés de sécurité et lutter contre les illégalités, ainsi
qu’à promouvoir la gestion durable des ressources et générer la création de richesses à partir
des écosystèmes aquatiques. Elle a également un impact important sur le développement des
entreprises dans le sens où la mise en place d’une clarté juridique rend les entreprises moins
exposées à l’incertitude.
5Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
La PEM reste le principal outil efcace de la SMIA 2050 pour la mise en œuvre de l’approche
d’une économie bleue. Elle nécessite un ensemble de gouvernance intégrée en termes
d’institutions fortes et de coopération interministérielle, de processus décisionnels inclusifs
qui impliquent toutes les parties prenantes (y compris les entreprises), de soutien factuel et
de règlement-cadre.
À ce jour, la PEM reste à un stade précoce de développement et de cabotage, car la politique
n’a été ratiée et déposée que par six pays, tandis que le partage d’informations sur la sécurité
maritime continue de faire face à un manque de capacités et à des désaccords entre les États
sur la question des frontières maritimes, en particulier. Basé sur les ls sociaux, institutionnels,
juridiques et politiques, le processus de développement de la PEM est également un dé pour
son adoption.
Les PEID de l’océan Indien occidental (Seychelles, Maurice), en plus du Kenya et de l’Afrique
du Sud ont été les plus avancés dans le développement d’instruments politiques de PEM.
La mise en œuvre de la PEM aux Seychelles est étroitement liée à son entrée dans un échange
de dettes contre nature qui comprenait une obligation de protéger 30 % de la ZEE d’ici 2020.
Au 18 août 2019, 26 % de la ZEE ont été identiés et désignés comme zone marine protégée.
Le mécanisme de nancement (nancement obtenu à travers le SeyCCAT , voir la gure
ci-dessous) a été positif et très pertinent pour que les Seychelles atteignent leurs objectifs
en matière de PEM. Le pays possède la deuxième plus grande PEM au monde (celle de la
Norvège venant en tête).
Figure 1 : Cadre de la politique relative à la mise en œuvre de la PEM (Ehler et Douvere, 2009).
6Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Charte de Lomé
Adoptée en 2016 par l’UA, la Charte africaine sur la sûreté et la sécurité maritimes et le
développement, bien connue sous le nom de Charte de Lomé, découle de la SMIA 2050. La
Charte de Lomé offre un cadre général permettant de faire de l’espace maritime africain le
principal moteur du développement économique durable et peut donc stimuler les économies
bleues d’Afrique.
Dans son article 1, la Charte de Lomé dénit l’économie bleue / océanique comme « le
développement économique durable axé sur les mers et qui utilise des techniques telles que
l’aménagement du territoire régional pour intégrer l’utilisation des mers et des océans, des
côtes, des lacs, des cours d’eau et des nappes souterraines à des ns économiques, y compris,
mais sans s’y limiter, la pêche, l’extraction minière, la production d’énergie, l’aquaculture et les
transports maritimes, avec la protection de la mer en vue d’améliorer le bien-être social ».
Bien qu’il soit reconnu que la Charte de Lomé peut stimuler les économies bleues d’Afrique,
la mise en œuvre de cette charte reste un dé dans la mesure où elle nécessite des activités
programmatiques, avec une feuille de route stratégique ayant des échéanciers réalistes, sous
les auspices de l’UA.
Niveau régional
Au niveau régional, l’Agence intergouvernementale pour le développement (IGAD ) est
engagé dans le processus d’élaboration d’une stratégie sur l’EB. En septembre 2019, elle
Figure 2 : Échange de la dette des Seychelles pour la conservation & l’adaptation au changement climatique dans les ux
d’affaires des systèmes côtiers et marins. Source : Seyccat.
7Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
accueille sa première Conférence sur l’économie bleue pour susciter une prise de conscience
sur la dynamique de l’économie bleue. L’organisation régionale s’est engagée à harmoniser
ses cadres politique et institutionnel an de répondre au programme de coopération et
d’intégration régionale de l’Union africaine.
Niveau national
Les petits États insulaires en développement (PEID) ont toujours été fortement tributaires
des mers pour leur bien-être. La majorité des PEID en Afrique ont pris un bon départ vers
l’adoption de leurs propres stratégies / cadres de politique d’économie bleue dans l’objectif
d’élaborer une approche intégrée du développement durable basé sur l’océan, qui associe
l’économie, l’environnement et la société.
Les Seychelles ont adopté une vision nationale « vers un avenir durable et inclusif » ainsi
qu’une stratégie d’EB à travers le Cadre de politique stratégique et la Feuille de route
qui tracent les voies de l’avenir 2018-2030. Cette stratégie est conforme à l’Agenda de
développement durable 2030 (ODD), à l’Objectif 11 d’Aichi de la CDB et à l’Accord de Paris
sur le changement climatique (2015). De plus, le pays a également lancé depuis 2014 une PEM
globale , un outil efcace pour la mise en œuvre de l’approche de l’économie bleue.
En 2015, les Seychelles ont créé le Département de l’économie bleue qui est en fait sous
l’autorité du vice-président de la République. Cet ancrage institutionnel vise à donner un
engagement politique fort à l’EB et à créer une meilleure coordination et une meilleure
coopération avec d’autres secteurs, par la création de synergies et d’efforts de collaboration.
Le département de l’EB est engagé dans un processus d’élaboration de la feuille de route sur
la base des contributions des services concernés (plans de gestion et réglementation).
Pour mener à bien leur stratégie, les Seychelles ont développé deux mécanismes nanciers :
le Fonds d’investissement bleu qui entend soutenir la diversication et l’expansion des
chaînes de valeurs de la pêche aux Seychelles. Ce fonds réserve des investissements dans
des chaînes de valeurs soutenues par des pêches gérées, ou des investissements dans
des composantes de pré et post production des chaînes de valeurs qui produiront une
valeur ajoutée sans créer de pression supplémentaire sur les populations de poissons
vulnérables.
8Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Le Fonds d’investissement bleu a été conçu autour de principes-clés de sélection d’activités
éligibles et d’évaluation des propositions qui sont ensuite dénis sur la base des informations
issues des études sous-traitées.
Obligation bleue des Seychelles
L’Obligation bleue une Fiducie pour l’échange de dettes et l’adaptation au changement
climatique de 15 millions de dollars US a été lancée en octobre 2018 par le Gouvernement
des Seychelles avec des garanties de la Banque mondiale et du Fonds pour l’environnement
mondial et le soutien technique de l’Unité de durabilité internationale (UDI) des Œuvres
de bienfaisance des Princes, pour attirer des investissements privés an de nancer une
transition vers une pêche durable et notamment la mise en œuvre du plan de Gestion des
pêches démersales du plateau de Mahé.
Cette obligation bleue de 10 ans destinée à nancer des projets de pêche en fait le premier
pays au monde à utiliser les marchés de capitaux pour nancer l’utilisation durable des
ressources marines.
Cependant, l’innovation technologique est encore un domaine inexploré aux Seychelles et
les projets nancés à ce stade dans le cas des obligations bleues sont limités aux secteurs de
la pêche et de l’aquaculture.
Le Cap-Vert a élaboré une « Charte de la croissance bleue » ; Madagascar a développé
« l’économie bleue orientation stratégique », tandis que les Comores ont leur propre
cadre stratégique de l’économie bleue. Maurice a lancé un vaste programme d’économie et
d’installation océaniques.
D’autres pays ont lancé des initiatives importantes pour la mise en œuvre de l’économie
bleue. Le Maroc a lancé en 2016 « la ceinture bleue » pour une croissance bleue dans le cadre
de l’agenda de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. L’initiative offre
un cadre d’émergence des activités de pêche et d’aquaculture à faible empreinte écologique.
L’Afrique du Sud a développé l’initiative Économies des océans dans le cadre de l’Opération
Phakisa (OP) ) et a lancé le Labo de l’économie océanique (Oceans Economy Lab.) en
2014 pour « libérer le potentiel économique de l’océan de manière durable ». L’initiative
comprend le développement de services de gouvernance et de protection des océans, ainsi
9Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
que les diverses activités liées à l’océan, y compris les transports et l’exploration pétrolière
et gazière (l’extraction en mer était incluse dans le Labo d’exploitation minière d’OP et
n’était pas incluse dans le Labo d’économie océanique).
Tableau 1 : Quelques initiatives liées à l’EB lancées par des pays africains
Pays Initiatives
Cap-Vert Systèmes de dessalement entraîné par des vagues
Gabon Initiative « Gabon Vert »
Guinée équatoriale Gestion intégrée des zones côtières
Kenya Plans d’investissement dans l’économie bleue
Maurice Protection et biotechnologie côtières
Madagascar Aquaculture « écologique » durable
Maroc Initiative « Ceinture bleue »
Seychelles Obligation bleue pour le secteur de la pêche
Enjeux stratégiques
La mise en place de la stratégie d’EB nécessite une stratégie globale et cohérente et des
politiques coordonnées et harmonisées. Le développement des politiques et stratégies
maritimes intégrées demeure une priorité pour sa mise en œuvre.
Gouvernance
La nature d’une économie océanique et plus largement des secteurs d’EB nécessite des outils
de coordination et de gouvernance appropriés entre les niveaux régionaux, nationaux et
communautaires. Ceci est vrai pour les pêches exploitant des espèces hautement migratoires
; pour la pêche sur les lacs partagés ; mais aussi pour la pêche artisanale, l’aquaculture,
le tourisme côtier, les transports, les ports et les énergies renouvelables puisque celles-ci
partagent les problèmes courants de gestion et de création de valeur ajoutée qui nécessitent
des politiques et stratégies intégrées.
Par conséquent, l’amélioration de la gouvernance des océans et des zones côtières ne peut
être réalisée que par une approche de gouvernance multi-niveaux basée sur l’articulation
de la politique d’économie bleue avec un cadre juridique et institutionnel de gestion des
ressources, de sécurité maritime, de PEM et des données marines et maritimes adéquates
et accessibles obtenues des secteurs de l’EB. La gouvernance multi-niveaux inclut également
la nécessité d’élaborer un cadre politique et un plan d’action cohérents avec les différentes
stratégies (Agenda 2063, RFPSA, SMIA 2050, Charte de Lomé, ODD, Objectif 11 d’Aichi 11
de la CDB, Accord de Paris sur le changement climatique (2015) et les orientations politiques
de la CENUA).
10 Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Enn, la gouvernance multi-niveaux requiert une coordination en bonne et due forme et
un nancement approprié. Il est à noter que sur la base des enseignements tirés de divers
projets dans l’ouest de l’océan Indien et en Afrique de l’Ouest, les pays consacrent encore
très peu de fonds à l’appui de la gestion active des océans (y compris la PEM et le SCS) et à
la création de valeur ajoutée.
Il est important de souligner la nécessité d’éviter des conits entre les intérêts économiques
à long terme de l’Afrique et ses intérêts sécuritaires. Malgré que la SMIA 2050 soit conçue
pour coordonner les membres de l’UA et les politiques maritimes des CER africaines et ait
été intégrée dans l’Agenda 2063 comme objectif prioritaire pour la croissance inclusive et
le développement durable de l’Afrique, sa mise en œuvre reste un dé et peut devenir un
obstacle à la réalisation de la croissance bleue et à l’amélioration de la gouvernance maritime.
Développement des capacités institutionnelles, humaines et technologiques
Le deuxième dé concerne les capacités institutionnelles, humaines et technologiques au
niveau national et régional ; et ce dé doit être relevé pour assurer la pleine mise en œuvre
des stratégies liées à l’EB (PEM, plan de gestion des pêches, CDB, changement climatique,
etc.) et améliorer l’efcacité des diverses stratégies.
Par exemple, la sécurité maritime en Afrique reste confrontée à un manque de capacités
et à des désaccords entre les États sur la question des frontières maritimes en particulier,
et devrait adopter un mécanisme de règlement des différends . En outre, la faible capacité
institutionnelle constitue un obstacle au suivi et à l’évaluation de l’applicabilité et de l’efcacité
des outils et des mécanismes d’EB. L’absence de plan d’action détaillé pourrait également
constituer une contrainte à la réussite de la mise en œuvre d’une stratégie d’EB. Par exemple,
la version révisée du « Cadre de politique stratégique sur l’EB » adoptée au début de cette
année reste narrative.
Il est impératif de souligner que la mise en œuvre de la stratégie fait partie intégrante du
processus de gestion stratégique et requiert des capacités institutionnelles et humaines
améliorées.
Économies transformées
Selon plusieurs études et analyses développées par la BAD et la CENUA, l’Afrique doit
transformer ses économies pour créer de la richesse, réduire la pauvreté et les inégalités,
11Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
renforcer les capacités de production, améliorer les conditions sociales de sa population
et parvenir à un développement durable. La transformation économique est également
nécessaire pour assurer une utilisation durable des ressources naturelles. L’approche d’une
EB offre une grande opportunité pour la transformation économique de l’Afrique et la
promotion du commerce intra-africain.
Cependant, quelques-uns des dés auxquels l’Afrique est confrontée en ce qui concerne
la transformation structurelle et la création de valeur ajoutée comprennent le manque
de stratégies intégrées pour une croissance bleue durable et inclusive, le faible niveau de
développement des infrastructures, l’utilisation limitée des STI et les restrictions qui entravent
la pleine opérationnalisation de la ZLECA et des cadres continentaux.
Ces dés peuvent être relevés à travers la mise en œuvre de cadres continentaux et sous-
régionaux pour une stratégie intégrée, le renforcement des capacités, les innovations
technologiques, une éducation de qualité, la formation à l’entrepreneuriat et la promotion
de coentreprises et d’alliances industrielles entre les centres d’excellence et les entreprises
locales.
Financements innovants
Le quatrième dé concerne la nécessité de développer des modèles de nancement innovants
et des sources de nancement des investissements dans l’EB. Ces dernières comprennent
des sources de nancement nouvelles et innovantes telles que les échanges de dettes contre
nature et les obligations bleues.
Les ressources nationales et les sources de nancement traditionnelles ne sont pas
sufsantes pour nancer les investissements dans l’économie bleue, en particulier lorsqu’elles
sont associées à des décits budgétaires élevés, à une dette considérable, à la baisse des
investissements publics et à l’absence d’un fonds régional consacré au développement de l’EB
et à la recherche.
De plus, l’EB est confrontée au manque de mécanisme d’incitation des entreprises à
investir dans certains industries / technologies émergentes imputable au risque élevé ou à
l’incertitude, alors qu’un modèle commercial traditionnel ou une approche sectorielle peut
priver l’économie des synergies / gains d’efcacité potentiel(le)s.
12 Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
En outre, en dépit de ces dés, les pays africains ont été en mesure d’attirer des ux
d’investissement dans divers secteurs, principalement dans la nance, le commerce de détail
et les transports. L’économie africaine a besoin de développer ses industries maritimes en
promouvant le rôle du secteur privé et l’intégration régionale.
Pour explorer de nouvelles opportunités, il est essentiel de se doter de mécanismes de
nancement alternatifs et compétitifs, principalement par le biais d’instruments réglementaires
et transparents guidés par les principes de l’environnement dans le but d’améliorer l’efcacité
globale du marché. Pour réaliser le potentiel de l’économie bleue, des institutions de capital-
investissement, de nancement de dettes commerciales, les partenariats public-privé (PPP), la
contribution des institutions internationales , entre autres modèles nanciers, sont nécessaires.
Interventions
Cohérence des politiques
Le renforcement de la cohérence des politiques et l’harmonisation des cadres réglementaires
au sein et entre des secteurs dans le but d’assurer un développement inclusif et durable sont
nécessaires. La question devait être examinée, y compris l’harmonisation complète et le
lien de la stratégie d’EB avec la stratégie maritime intégrée de l’Afrique (SMIA) et d’autres
cadres et programmes phares de l’UA au niveau continental, la mise en place d’un système de
coordination au niveau des États membres pour une meilleure collaboration intersectorielle
et des actions claires de mise en œuvre et de suivi des stratégies connexes.
Institutions compétentes
La capacité des structures nationales et régionales reste une étape-clé pour l’élaboration et
la coordination d’un cadre politique et réglementaire en vue d’une mise en œuvre complète
et réussie de l’approche d’EB.
Les pays africains doivent promouvoir la mise en place d’un système de coordination au
niveau des États membres en vue d’améliorer la collaboration intersectorielle et intensier
les consultations techniques à travers la direction des institutions de l’UA (CUA, AUDA-
NEPAD et CER) et d’autres acteurs, notamment l’UNESCO, la COI-UNESCO, le PNUD, le
PNUE, la FAO et l’UICN.
13Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Valeur ajoutée
Les moteurs de la croissance en Afrique restent extrêmement dépendants des matières
premières et reposent sur les ressources naturelles et un faible niveau de technologie,
pendant que le continent ne représente qu’une petite part du commerce mondial : 3,2 % des
exportations et 3,3 % des importations mondiales. Un manque persistant de transformation
économique et le faible niveau de performance et de compétitivité dans la transformation
et la création de valeur ajoutée dans ses principaux secteurs d’EB (ressources halieutiques
pour la consommation locale et exportation, aquaculture, innovation, navigation et transport)
freinent les économies africaines.
La nature des niveaux des activités de création de valeur ajoutée des secteurs de l’EB reste
complexe en termes de marchés cibles et de processus utilisés, des activités industrielles aux
simples activités artisanales en passant par les activités entrepreneuriales des PME émergentes.
Chaque niveau a des degrés différents de connaissances et de capacités par rapport aux
normes attendues de sécurité sanitaire des aliments et des capacités de compréhension
diversiées des règles commerciales.
La mise en œuvre régionale de ces normes et règles de manière structurée et le respect
de ces approches nécessitent un engagement et une coordination considérables au niveau
national qui se relie aux normes prescrites au niveau régional par les Communautés
économiques régionales (CER) et les instruments de conformité mondiaux dictés par les
blocs commerciaux tels que l’UE et autres.
La capture, la transformation, le transport et la livraison des produits de l’océan transformés
aux marchés doivent être coordonnés en tant que chaîne de valeurs qui relie et tire prot des
économies et soutient les objectifs de sécurité alimentaire aux niveaux national et régional.
Ce processus concerne les secteurs traditionnels de l’EB (transformation des poissons,
réduction des pertes post-capture, création d’aliments aquacoles hautement nutritifs) et
les nouvelles formes d’activité économique émergentes (recyclage, incubateur d’entreprises,
produits nanciers, services portuaires et ressources alimentaires, minérales et énergétiques).
Les solutions doivent cependant aborder la durabilité de l’environnement, envisager des
instruments nanciers innovants et l’acceptation sociale de la population principalement dans
les PEID.
14 Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Financement durable et nancement innovant
Le nancement durable et le nancement innovant sont essentiels pour orienter les
investissements dans les activités économiques susceptibles d’améliorer la santé des océans.
Au centre de ce nancement durable qui peut avoir plusieurs niveaux et en parallèle des
donateurs, les contributions et le nancement du secteur privé sont des opportunités
innovantes à explorer : Appui aux pays par la réforme du système scal, le développement
des fonds duciaires nationaux qui reposent sur la conversion de dettes (en témoignent
les Seychelles) et la promotion de fonds régionaux tels que les Obligations de la diaspora.
Le nancement durable inclut également des partenariats public-privé qui offrent un
cadre juridique spécial et attractif pour le nancement de projets en Afrique. Le potentiel
d’utilisation des PPP reste important. Cet instrument a été utilisé pour les investissements
dans les infrastructures principalement en Afrique (75 %), par huit pays .
Figure 3 : Valeurs (en milliards de dollars) et pourcentage des investissements bénéciant de la participation du secteur privé en
Afrique par pays entre 2007-2017.
Outils d’évaluation pour une gouvernance meilleure
L’évaluation de la mise en œuvre de la politique côtière offre un indicateur de l’état de la
gouvernance des océans. Les outils d’évaluation nécessitent l’identication des meilleures
pratiques et des domaines à améliorer dans deux catégories fondamentales : i, la capacité
politique et institutionnelle ; ii, l’environnement des affaires pour les activités côtières et
quatre catégories« d’actifs » :
la qualité de l’eau ;
les minéraux et l’énergie ;
la terre ; et les ressources vivantes ;
la gestion de la pêche et des espèces sauvages.
Cependant, les outils d’évaluation doivent tenir compte des PEID vastes et sensibles aux
catastrophes naturelles et dont la capacité d’adaptation est limitée.
15Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Buts stratégiques
Par le biais d’une économie bleue dénie par l’UA, le développement des politiques, des
institutions et de la gouvernance, ainsi que l’emploi, la création d’emplois, l’éradication de la
pauvreté et les nancements innovants reposent sur les deux aspirations :
Aspiration n° 1 : une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le
développement durable.
Aspiration n° 2 : une Afrique qui agit en tant qu’acteur et partenaire fort, uni, résilient et
inuent sur la scène mondiale.
Les buts stratégiques sont les suivants :
But 1 : renforcer les institutions de l’environnement politique et de gouvernance an de
coordonner l’EB de l’Afrique.
But 2 : avoir une EB africaine qui accélère la transformation économique.
But 3 : une Afrique qui assume le leadership pour le nancement du développement de
l’EB.
Chaque but stratégique est divisé en objectifs spéciques, eux-mêmes caractérisés par
plusieurs cibles.
16 Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Tableau récapitulatif des Buts stratégiques
Tableau 1 : Résumé des buts et des objectifs.
Buts
But 1 :
Renforcer les institutions de
l’environnement politique
et de gouvernance an
de coordonner l’EB de
l’Afrique.
But 2 :
Amener l’EB à accélérer la
transformation économique
de l’Afrique.
But 3 :
Une Afrique qui assure
le leadership pour
le nancement du
développement de l’EB.
Approche Approche intégrée et prospective des économies transformées et résilientes : une Afrique prospère
fondée sur la croissance inclusive, le développement durable, l’innovation et les capacités locales.
Objectifs
1. Promouvoir la cohérence
des pratiques politiques et
l’harmonisation des cadres
réglementaires au sein et entre
les secteurs et à tous les niveaux.
1. Aider les États membres et
les CER à intégrer des stratégies
intégrées pour une EB durable
et inclusive avec un accent
particulier sur l’amélioration des
chaînes de valeurs.
1. Développer des outils et
instruments de nancement
innovants pour la mise en
œuvre des stratégies d’EB aux
niveaux national, régional et
continental.
2. Des institutions compétentes
pour promouvoir la
collaboration intersectorielle, la
mise en œuvre et l’obligation de
rendre compte dans la réalisation
des buts de l’économie bleue de
l’Afrique.
2. Intégrer des mécanismes et
des cadres appropriés pour
mettre en oeuvre la ZLECA et
les cadres continentaux.
2. Initier des réformes
scales et d’autres mesures
d’incitation pour améliorer le
système nancier et améliorer
les PPP et le nancement
(étatique et non étatique).
3. Système d’analyse et de
support d’information amélioré à
tous les niveaux pour des prises
de décision et préparations de
rapports éclairés.
3. Renforcer les capacités d’EB et
accélérer les STI.
3. Promouvoir la création
d’une alliance commerciale
bleue d’Afrique pour la santé
et l’utilisation durable des
écosystèmes aquatiques
d’Afrique.
Présentation détaillée des buts stratégiques et des objectifs spéciques
But 1 : Renforcer les institutions de l’environnement politique et de gouvernance an de coordonner
l’EB de l’Afrique
Harmoniser et établir un lien avec la Stratégie maritime intégrée africaine (SMIA) et d’autres cadres et programmes
phares de l’UA liés à l’EB au niveau continental.
Assurer la clarté sur la création de valeur ajoutée que le travail actuel apportera aux décisions / cadres existants et
assurer une mise en œuvre et des mesures de suivi claires, notamment en précisant la personne responsable et en
conséquence, collaborer avec les organismes locaux et internationaux existants.
Engagement systématique de tous les organes directeurs de l’UA an d’assurer la légitimité politique ainsi que les
engagements en termes de coûts et de nancement et des mesures de suivi de la mise en œuvre nécessaires aux
différents niveaux (national, régional et continental).
17Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Tableau 2 : Présentation de l’objectif 1 du But 1.
Objectif 1 : Promouvoir la cohérence des pratiques politiques et l’harmonisation des cadres
réglementaires au sein et entre les secteurs et à tous les niveaux.
Cibles Actions Coordinateur et
Partenariat
Cadres politiques régionaux
et continentaux existants
domestiqués dans les systèmes
nationaux et nancés d’ici 2028.
Activité de cartographie des politiques et des cadres
réglementaires.
1.1.1.2 Mettre en place un mécanisme formel de
consultation des parties prenantes (y compris qui est /
devrait être consulté ; compte-rendu des consultations /
résultats) ;
Engagement consultatif avec les acteurs et parties prenantes
nationaux et régionaux (validation et adhésion).
Réexamen et alignement sur la SMIA (Équipe de consultants).
C: UA-BIRA.
P : CER, UA, ONU,
Organisation maritime
internationale,
Commission du Golfe
de Guinée, ÉM et la
Banque mondiale.
Cadre de suivi et d’établissement
de rapports opérationnalisé
d’ici 2028.
Mise en place et opérationnalisation d’un mécanisme
d’orientation de la cohérence et de l’harmonisation des
politiques (Guide pratique ; etc.).
Organiser la première plateforme régionale et continentale
de communication de rapports (partage et apprentissage) d’ici
2028.
C : UA-BIRA.
P : États membres ;
UA, CENUA, BAD et
CER.
Tableau 3 : Présentation de l’objectif 2 du But 1.
Objectif 2 : Des institutions compétentes pour promouvoir la collaboration intersectorielle, la mise en
œuvre et l’obligation de rendre compte de rendre compte dans la réalisation des buts de l’économie
bleue de l’Afrique.
Cibles Actions Coordinateur et
Partenariat
Capacités des structures
nationales et régionales
renforcées pour développer
et coordonner le cadre
politique et réglementaire
d’ici 2028.
Effectuer une évaluation des besoins en ressources
humaines et institutionnelles à tous les niveaux.
Organiser des programmes adaptés de développement des
capacités humaines et institutionnelles.
Élaboration des textes législatifs pour les organismes de
réglementation appropriés.
C : UA-BIRA.
P : États membres ; UA,
CENUA, BAD et CER.
1.2.2 Mécanismes
institutionnels de
collaboration intersectorielle
formalisés d’ici 2028.
Consultations techniques entre les principales institutions
de l’UA (CUA, AUDA-NEPAD et CER) et d’autres
acteurs, y compris l’UNESCO, la COI-UNESCO, le PNUD,
le PNUE, le FAO, l’UICN, examen et harmonisation
intersectoriels.
La CUA et l’AUDA-NEPAD déniront et dirigeront le
processus de formalisation du mécanisme institutionnel
convenu.
Mise en place d’un système de coordination au niveau
des États membres pour une meilleure collaboration
intersectorielle.
C : UA-BIRA.
P : CUA, ADUA-NEPAD,
CER, UNESCO, COI-
UNESCO, PNUD, PNUE,
FAO, UICN, EM.
1.2.3 Coordination renforcée
entre les États africains
pour une position et une
voix communes dans les
plateformes et les cadres
internationaux.
Fournir un mécanisme et un processus pour permettre
à l’Afrique de s’engager d’une seule voix dans les
plateformes et cadres mondiaux et internationaux. C : UA-BIRA.
P : États membres,
NEPAD, CUA et CER.
18 Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Tableau 4 : Présentation de l’objectif 3 du But 1.
Objectif 3 : Système d’analyse et de support d’information amélioré à tous les niveaux pour des prises de
décision et préparations de rapports éclairés.
Cibles Actions Coordinateur
et Partenariat
Base de données continentale d’informations et de
connaissances sur l’EB établie et opérationnelle d’ici
2028.
1.3.1.1 Identier les besoins de données et
d’informations de mise en œuvre de l’EB et
créer des modèles standard pour la collecte.
C : UA-BIRA.
P : États
membres ;
UA, NEPAD,
CENUA et CER.
Capacités de recherche et d’innovation en EB
renforcées dans les institutions africaines.
1.3.2.1 Renforcer les capacités des institutions
scientiques, techniques, universitaires et
politiques pour la mise en œuvre de l’EB.
1.3.2.2 Mener une analyse des lacunes,
examiner et adapter les programmes d’études
dans les établissements d’enseignement an de
répondre aux exigences liées à l’EB.
C : UA-BIRA.
P : CUA, NEPAD,
CER, PNUE,
Instituts de
recherche.
But 2 - Avoir une EB africaine qui accélère la transformation économique.
Libérer le potentiel de l’EB pour accélérer l’intégration économique en vue d’une application effective de la ZLECA
et pour tirer parti des politiques économiques permettant de promouvoir la transformation économique.
Le développement participatif constitue un point d’entrée majeur pour relever les dés actuels et émergents, y
compris le renforcement des capacités et le capital humain.
Processus de mise en œuvre visant à intégrer une approche commune mais différenciée pour répondre aux
besoins et aux aspirations des principales parties prenantes aux niveaux national, régional et continental et pour se
conformer aux normes et règles internationaux, aux enseignements tirés et aux meilleures pratiques.
Tableau 5 : Présentation de l’objectif 1 du But 2.
Objectif 1 : Aider les États membres (EM) et les Communautés économiques régionales (CER) à
intégrer des stratégies intégrées pour une EB durable et inclusive avec un accent particulier sur
l’amélioration des chaînes de valeurs.
Cibles Actions Coordinateur et
Partenariat
2.1.1 Réexaminer les cadres existants
pour une stratégie d’EB intégrée.
2.1.1.1 Entreprendre une analyse diagnostique
des cadres existants.
2.1.1.2 Identier les besoins et les lacunes et
proposer des domaines d’intervention.
C : UA-BIRA.
P : CENUA, BAD, GBM et
CER.
2.1.2 Concevoir un cadre pour guider
les plans d’action nationaux et régionaux
dans le cadre de l’Agenda 2063.
2.1.2.1 Élaborer des cadres continentaux et
sous-régionaux pour une stratégie intégrée.
C : UA-BIRA.
P : États membres ; UA,
CENUA, BAD et CER.
2.1.3 Faciliter le déploiement des plans
d’action régionaux et sous-régionaux.
2.1.3.1 Mobiliser des ressources techniques,
humaines et nancières pour la mise en œuvre
des plans d’action nationaux et régionaux.
C : UA-BIRA.
P : États membres ; UA,
CENUA, BAD et CER.
2.1.4 Renforcer les partenariats
pluripartites.
2.1.4.1 Aider à l’opérationnalisation des
plateformes pluripartites.
C : UA-BIRA.
P : UA, NEPAD, CENUA, BAD,
CER & États membres.
19Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Tableau 6 : Présentation de l’objectif 2 du But 2.
Objectif 2 : Intégrer des mécanismes et des cadres appropriés pour opérationnaliser la ZLECA et les cadres
continentaux.
Cibles Actions Coordinateur et
Partenariat
2.2.1 Des instruments et des capacités
sont actualisés pour assurer un commerce
EB accéléré, durable et inclusif.
2.2.1.1 Réexaminer / mettre à jour l’élaboration
de politiques commerciales.
2.2.1.2 Évaluer les besoins et les lacunes en
matière de capacités institutionnelles, techniques
et humaines pour l’amélioration des politiques
commerciales de l’EB.
C : UA-BIRA.
P : CENUA, BAD,
CER.
2.2.2 Cadre politique et plan d’action
régionaux pour le commerce d’EB
améliorés.
2.2.2.1 Faciliter la formulation de cadres
politiques, de stratégies et de plans d’action
régionaux et sous-régionaux.
C : UA-BIRA.
P : États membres ;
BAD, CENUA, CER.
2.2.3 Facilitation des stratégies et des plans
d’action régionaux et sous-régionaux.
2.2.3.1 Faciliter la mise en œuvre des plans
d’action régionaux et sous-régionaux.
C : UA-BIRA.
P : États membres ;
CENUA, BAD, CER.
Tableau 7 : Présentation de l’objectif 3 du But 2.
Objectif 3 : Renforcer les capacités d’EB et accélérer la science, la technologie et l’innovation (STI).
Cibles Actions Coordinateur et Partenariat
2.3.1 Renforcement des capacités
accru des multi-parties prenantes au
niveau multicouche.
2.3.1.1 Renforcement des capacités basé sur
une évaluation des besoins. C : UA-BIRA.
P : NEPAD, BAD, BM, CENUA,
CER, EM.
2.3.2 Gestion efcace des
connaissances et de l’information.
2.3.2.1 Créer une plateforme d’EB pour le
partage d’informations. C : UA-BIRA.
P : EM, BAD, CENUA, CER, FAO.
2.3.3 Transformation sociale
intelligente.
2.3.3.1 Assurer un dialogue politique de haut
niveau.
2.3.3.2 Mettre en place un groupe d’experts/de
réexion pour l’EB.
2.3.3.3 Faciliter le dialogue entre les
organismes publics, les milieux d’affaires et les
organisations de la société civile par le biais
d’outils et techniques innovants.
C : UA-BIRA.
P : EM, CENUA, BAD, CER.
2.3.4 Organisation des centres
d’excellences continentales pour les
STI.
2.3.4.1 Cartographier les centres d’excellence
des STI.
2.3.4.2 Tirer parti des capacités spéciques
pour la prestation de services.
2.3.4.3 Mettre en réseau les centres
d’excellence.
C : UA-BIRA.
P : EM, CENUA, BAD, CER.
Objectif 3 - L’Afrique assume l’entière responsabilité du nancement de son développement.
Un nouvel instrument nancier de l’économie bleue peut améliorer la diversication des investissements et donc
promouvoir la résilience. Les instruments nanciers innovants tels que les obligations bleues, la conversion de dettes
pour la conservation et l’adaptation au changement climatique et le nancement mixte, entre autres, devraient être
explorés. Cependant, la transparence, l’obligation de rendre compte, la législation et l’efcacité nancière sont des
éléments essentiels du nancement.
20 Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Objectif 1 : Développer des outils et instruments de nancement innovants pour mettre en œuvre les
stratégies d’EB aux niveaux national, régional et continental.
Cibles Actions Coordinateur et
Partenariat
3.1.1 Évaluer les modèles et options de
nancement innovants.
3.1.1.1 Procéder à un examen pour déterminer les
modèles de nancement et le potentiel de mise en
œuvre.
C : UA-BIRA.
P : BAD, BM, FEM,
CENUA et CER.
3.1.2 Évaluer les instruments politiques
et réglementaires pour promouvoir les
stratégies d’économie bleue aux niveaux
national, régional et mondial.
3.1.2.1 Déterminer, aux niveaux national et
régional, les moyens par lesquels une stratégie
intégrée peut être mise en œuvre.
C : UA-BIRA.
P : EM ; UA, CENUA,
BAD et CER.
3.1.3 Évaluer les options de nancement qui
assurent la résilience de l’économie bleue en
Afrique.
3.1.3.1 Procéder à un examen
C : UA-BIRA.
P : EM ; UA, CENUA,
BAD et CER.
3.1.4 Évaluer le rôle du gouvernement, des
institutions nancières et des assurances
dans le nancement de l’économie bleue.
3.1.4.1 Organiser une réunion de concertation
avec différentes parties prenantes an d’identier
le rôle et les contributions.
C : UA-BIRA.
P : EM ; UA, CENUA,
BAD et CER.
3.1.5 Améliorer les mécanismes et outils de
nancement et d’assurance de l’EB.
3.1.5.1 Mettre en place des cadres politiques et
réglementaires pour le nancement et l’assurance
de l’économie bleue.
C : UA-BIRA.
P : BAD, BM, FEM,
CENUA et CER.
Tableau 9 : Présentation de l’objectif 2 du But 3.
Objectif 2 : Initier une réforme scale pour améliorer les systèmes scaux et les recettes locales.
Cibles Actions Coordinateur et
Partenariat
3.2.1 Évaluation de la conception scale pour assurer
des recettes publiques appropriées et des incitations
adéquates pour les investisseurs.
3.2.1.1 Mener une étude et développer
des scénarios.
C : UA-BIRA.
P : CENUA, BM, BAD,
FEM et CER.
3.2.2 Améliorer la répartition équitable des revenus
générés par l’exploitation des ressources océaniques.
3.2.2.1 Élaborer un plan de taxation
équitable de la rente des ressources et
distribution équitable.
C : UA-BIRA.
P : États membres ;
BAD, CENUA, CER.
3.2.3 Évaluer la capacité d’améliorer la gestion des
dépenses publiques pour s’assurer que les revenus
volatils et temporaires des ressources naturelles se
traduisent par des avantages permanents pour la
nation et pour gérer le risque que pose la richesse en
ressources à l’économie en général.
3.2.3.1 Mener une étude.
C : UA-BIRA.
P : BAD, BM, CENUA,
FEM et CER.
3.2.4 Mettre en place des plans d’action nationaux
et régionaux pour améliorer le système scal et les
recettes locales.
3.2.4.1 Mettre en œuvre des plans
d’action nationaux et régionaux.
C : UA-BIRA.
P : États membres;
CENUA, BAD, CER.
Tableau 8 : Présentation de l’objectif 1 du But 3.
21Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
Tableau 10 : Présentation de l’objectif 3 du But 3.
Objectif 3 : Promouvoir la création d’une alliance commerciale maritime pour la santé et le
développement durable des mers d’Afrique.
Cibles Actions Coordinateur
et Partenariat
3.3.1 Évaluation des technologies et des modèles commerciaux
et innovations nécessaires pour promouvoir la création d’une
alliance commerciale maritime.
3.3.1.1 Mener une étude.
C : UA-BIRA.
P : CENUA,
BAD, CER.
3.3.2 Évaluer les mécanismes requis pour développer la
collaboration entre les institutions commerciales et les
établissements d’enseignement aux niveaux local et régional
an de combler le décit de compétences, développer des
qualications pour faire face au dé du chômage et accroître
l’attractivité des « carrières bleues » parmi les étudiants.
3.3.2.1 Organiser des réunions
de concertation avec les parties
prenantes pour déterminer le rôle et
les contributions et développer un
cadre de partenariat.
C : UA-BIRA.
P : États
membres ; BAD,
CENUA, CER.
3.3.3 Évaluer les besoins et les opportunités de création d’une
alliance de leadership intersectoriel(le) pour le développement
durable des régions maritimes d’Afrique (Programmes des
mers régionales, GEM).
3.3.3.1 Lancer des réunions de
concertation avec les différentes
parties prenantes.
C : UA-BIRA.
P : UA, CER,
FEM, BAD et
CENUA.
3.3.4 Évaluer les opportunités d’affaires innovantes et les étapes
de création d’une alliance commerciale maritime pour la santé
et le développement durable.
3.3.4.1 Mener une étude.
C : UA-BIRA.
P : CENUA et
CER.
3.3.5 Déterminer comment la communauté des affaires
océaniques collabore le mieux avec d’autres parties prenantes
clés telles que l’aide au développement multilatérale / bilatérale,
les gouvernements nationaux, les institutions scientiques, etc.
3.3.5.1 Organiser des réunions
de concertation avec les parties
prenantes pour déterminer le rôle et
les contributions et développer un
cadre de partenariat.
C : UA-BIRA.
P : NEPAD, CER,
GEF, BAD et
CENUA.
3.3.6 Mettre en place des plans d’action nationaux et régionaux
pour promouvoir la création d’une alliance maritime.
3.3.6.1 Mettre en œuvre des plans
d’action nationaux et régionaux.
C : UA-BIRA.
P : États
membres ;
CENUA, BAD,
CER, NEPAD.
22 Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique
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les-for-court-receivership-hmm-to-buy-its-assets
20. World Wide Fund for Nature (2017). GUIDANCE for investors and policymakers
Roadmap for the development of a Sustainable Blue Economy Protocol
Union Africaine – Bureau Interafricain des Ressources Animales
(UA-BIRA)
Kenindia Business Park
Museum Hill, Westlands Road
P.O. Box 30786
00100, Nairobi
KENYA
Telephone : +254 (20) 3674 000
Fax : +254 (20) 3674 341 / 3674 342
Email : ibar.office@au-ibar.org
Site internet : www.au-ibar.org
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Developing countries are struggling to meet Aichi Target 11, which calls for 10% of national marine area under protection. In addition, the official tool to measure their progress, the World Database on Protected Areas (WDPA), tends to overestimate it. To reach this target, developing countries must set up large offshore Marine protected areas.
Article
The widespread efforts to incorporate the economic values of oceans into national income accounts have reached a stage where coordination of national efforts is desirable. A symposium held in 2015 began this process by bringing together representatives from ten countries. The symposium concluded that a definition of core ocean industries was possible but beyond that core the definition of ocean industries is in flux. Better coordination of ocean income accounts will require addressing issues of aggregation, geography, partial ocean industries, confidential, and imputation is also needed. Beyond the standard national income accounts, a need to incorporate environmental resource and ecosystem service values to gain a complete picture of the economic role of the oceans was identified. The U.N. System of Environmental and Economic Accounts and the Experimental Ecosystem Service Accounts provide frameworks for this expansion. This will require the development of physical accounts of environmental assets linked to the economic accounts as well as the adaptation of transaction and welfare based economic valuation methods to environmental resources and ecosystem services. The future development of ocean economic data is most likely to require cooperative efforts at development of metadata standards and the use of multiple platforms of opportunity created by policy analysis, economic development, and conservation projects to both collect new economic data and to sustain ocean economy data collection into the future by building capacity in economic data collection and use..
Briefing to Strategic Partners on Blue Economy in Africa
African Development Bank ( 2018). Briefing to Strategic Partners on Blue Economy in Africa.
The Africa We Want -A Shared Strategic Framework for Inclusive Growth and Sustainable Development FIRST TEN-YEAR IMPLEMENTATION PLAN
  • African Union
African Union (2015) AGENDA 2063, The Africa We Want -A Shared Strategic Framework for Inclusive Growth and Sustainable Development FIRST TEN-YEAR IMPLEMENTATION PLAN 2014 -2023.
Policy Framework and Reform Strategy for Fisheries and Aquaculture in Africa -Creating a conductive and enabling environment for the fish sector to create equitable, social and economic development in Africa
  • African Union
African Union (2014) Policy Framework and Reform Strategy for Fisheries and Aquaculture in Africa -Creating a conductive and enabling environment for the fish sector to create equitable, social and economic development in Africa
Africa's Integrated Maritime (AIM) Strategy 2050
African Union (2012), Africa's Integrated Maritime (AIM) Strategy 2050
Development of the AUDA-NEPAD Blue Economy Programme
  • Auda-Nepad
AUDA-NEPAD (2019), Development of the AUDA-NEPAD Blue Economy Programme.
The Blue Economy of the Indian Ocean: Context and Challenge
  • Colgan Charles
Colgan Charles S. (2016). The Blue Economy of the Indian Ocean: Context and Challenge
The Ocean Economy in 2030
  • Oecd
OECD. (2016). The Ocean Economy in 2030. Paris