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Abstract

Le modèle d'économie circulaire, envisagé comme une solution adaptée aux défis globaux des changements climatiques, est aujourd'hui souvent proposé pour la conception et la fabrication de produits à forte valeur ajoutée, générateurs de nouvelles activités économiques pourvoyeuses d'emplois et de valeur dans les territoires. Cet article contribue à analyser l'évolution et le degré de concentration spatiale des activités d'économie circulaire à l'échelle des zones d'emploi de la France métropolitaine sur la période 2008-2015. Nos résultats mettent en évidence une croissance de l'emploi circulaire supérieure à celle de l'emploi total. Par ailleurs, nous montrons à la fois que les activités circulaires sont davantage métropolitaines et qu'il existe, en France, une diagonale du vide de la localisation des activités d'économie circulaire. On observe également un effet régional marqué de la répartition spatiale des activités circulaires, suggérant une territorialisation des politiques publiques d'économie circulaire. Mots-clés : Économie circulaire, zones d'emploi, établissement, croissance de l'emploi, concentration spatiale.
1
Vers une territorialisation des
dynamiques de l'économie circulaire ?
Analyse du cas français, 2008-2015
Amadou NIANG, UMR SAD-APT, Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech
Sébastien BOURDIN, École de Management de Normandie, Laboratoire Métis*
André TORRE, UMR SAD-APT, Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech
*sbourdin@em-normandie.fr
Résumé
Le modèle d’économie circulaire, envisagé comme une solution adaptée aux défis globaux des
changements climatiques, est aujourd’hui souvent proposé pour la conception et la fabrication
de produits à forte valeur ajoutée, générateurs de nouvelles activités économiques
pourvoyeuses d’emplois et de valeur dans les territoires. Cet article contribue à analyser
l’évolution et le degré de concentration spatiale des activités d’économie circulaire à l’échelle
des zones d’emploi de la France métropolitaine sur la période 2008-2015. Nos résultats
mettent en évidence une croissance de l’emploi circulaire supérieure à celle de l’emploi total.
Par ailleurs, nous montrons à la fois que les activités circulaires sont davantage métropolitaines
et qu’il existe, en France, une diagonale du vide de la localisation des activités d’économie
circulaire. On observe également un effet régional marqué de la répartition spatiale des
activités circulaires, suggérant une territorialisation des politiques publiques d’économie
circulaire.
Mots-clés : Économie circulaire, zones d’emploi, établissement, croissance de l’emploi,
concentration spatiale.
Abstract
The circular economy model, seen as a solution to the global challenges of climate change, is
proposed for the design and manufacture of high value-added products, generating new
economic activities that provide jobs and value at the territorial level. This article contributes
to the analysis of the evolution and the degree of spatial concentration of circular economy
activities at the scale of employment areas in metropolitan France over the period 2008-2015.
Our results show that circular employment is growing faster than total employment.
Furthermore, we show both that circular activities are more metropolitan and that there is in
France a diagonal of emptiness of the location of circular economy activities. We also observe
a marked regional effect of the spatial distribution of circular activities, suggesting a
territorialisation of circular economy public policies.
Keywords: Circular economy, employment areas, establishment, employment growth, spatial
concentration.
2
INTRODUCTION
L’économie circulaire a gagné en intérêt depuis quelques années, auprès du grand public, des
associations ou des collectivités locales comme des entreprises (Urbinati et al., 2017), qui la
considèrent comme l'un des impératifs stratégiques majeurs de mise en place opérationnelle
du développement durable (Kirchherr et al., 2017) ou un moyen d’ancrage local d'activités
économiques et mettent en place de nouvelles stratégies commerciales et de comportements
de consommation responsable (Bourdin et Maillefert, 2020). Elle connait en France un
développement assez fulgurant ; en témoigne l'intérêt pour des activités comme les solutions
de consommation collaborative (covoiturage…), de production écoconçue, de réparation, de
vente d’occasion, de recyclage et de valorisation de déchets, ou d’autres activités servicielles
de dématérialisation des processus. Ces nouvelles activités circulaires représentent
d’importants modèles d’affaire porteurs de croissance pour les acteurs productifs (Urbinati et
al., 2017 ; Preston, 2012). Elles augmentent la résilience des firmes face à la volatilité des prix
de matières premières, tout en laissant une place de choix aux enjeux socioéconomiques de
création de valeur et de richesse, ainsi que de préservation de l’environnement (Lieder et
Rashid, 2016 ; Garces-Ayerbe et al., 2019). L’engagement dans la circularité traduit donc la
volonté des acteurs publics et privés d’assurer une croissance économique impactant moins
l’environnement, et qui préserve le bien-être social des populations. Dans ce cadre, les
territoires locaux paraissent être un niveau d’intervention adéquat et de mise en œuvre des
initiatives d’économie circulaire, à même de développer ses potentialités économiques,
sociales et environnementales (Niang et al., 2020).
Différentes recherches académiques se sont récemment intéressées à l’évaluation
économique des impacts de l’économie circulaire en termes de réduction des coûts et de
création d’emplois et de valeurs ajoutée. Mais, compte-tenu des diverses définitions et des
difficultés de mesure (Korhonen et al., 2018), il est encore aujourd’hui complexe de mesurer
des retombées potentielles (Rizos et al., 2017), en particulier au niveau des territoires. Les
estimations sont souvent réalisées soit à l’échelle de l’entreprise par retour d’expériences, soit
au niveau national ou européen par estimations et extrapolations macroéconomiques (CGDD,
2017 ; Wijkman et Skanberg, 2015 ; Bastein et al., 2013 ; Cambridge econometrics et Bio
Intelligence Services, 2014). À l’exception de quelques études appliquées comme celles de
CIRCTER
1
(CIRCTER, 2019) ou des groupes WRAP et Green Alliance
2
(Morgan et Mitchell, 2015),
on ne trouve pas de travaux tentant d’analyser l’évolution de l’économie circulaire à une
échelle infrarégionale, alors même que les expérimentations en la matière sont souvent mises
en œuvre localement ou régionalement. Dans ce contexte, la contribution de notre article est
de proposer une analyse du déploiement de l’économie circulaire à un niveau de granulométrie
géographique fine. Cette approche nous permet une analyse spatiale de l’évolution de
l’économie circulaire. En étudiant la concentration spatiale de ces activités et leur évolution,
nous sommes en mesure d’interroger la dimension territoriale des dynamiques de progression
de l’économie circulaire.
Pour cela, nous nous basons sur des données issues du Centre d’Accès Sécurisé aux Données
(CASD) pour évaluer l’évolution de l’emploi dans les activités liées à l’économie circulaire ainsi
1
Circular Economy and Territorial Consequences (CIRCTER) est un projet de recherche appliquée européen
cofinancé par le Fonds européen de développement régional, les États membres de l'UE et les États partenaires,
l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Il a été mis en œuvre par un réseau des équipes de quatre pays
de l’Union Européenne, qui a analysé les déterminants territoriaux de la croissance de l’économie circulaire.
2
Morgan et Mitchell (2015) ont réalisé une étude pour les groupes WRAP et Green Alliance, analysant le potentiel
de création d’emplois sur marché de travail en Grande-Bretagne par l’amélioration de l’efficience des ressources
grâce aux activités de l’économie circulaire. Ils adoptent en partie dans ces travaux une approche régionale
spatialisée des emplois générés par les pratiques de circularité.
3
que la croissance du nombre d’établissements dans ce secteur. La maille statistique retenue
est la zone d’emploi (ZE)
3
, car elle permet de bien appréhender le marché du travail local et
son fonctionnement (Combes et Lafourcade, 2012). Plus spécifiquement, il s’agit de dessiner
une géographie des dynamiques d’économie circulaire en analysant à des échelles temporelles
et spatiales la concentration des activités relevant du champ de la sphère de l’économie
circulaire en France métropolitaine, et d’en observer les influences territoriales en termes de
répartition parmi les zones d’emploi. S’intéresser ainsi à la concentration spatiale des pratiques
de circularité à une échelle fine permet non seulement de s’interroger sur les dynamiques
locales de leur développement, mais aussi d’observer et de caractériser les interactions
sectorielles et spatiales qui sous-entendent les formes de concentration et des modes de
développement au niveau local. La mesure d'indices de concentration permet de répondre à
cette problématique, en décrivant la répartition des activités à une échelle territoriale fine telle
que les zones d’emploi.
Dans la suite de cet article, nous présentons notre cadre d’analyse, qui interroge la localisation
des activités circulaires et ses implications en termes de croissance locale, avant de détailler
dans une deuxième partie la méthodologie de la recherche. Les résultats sont exposés dans la
troisième partie. Nous y présentons successivement l’évolution dans l’économie nationale des
emplois circulaires entre 2008 et 2015, la répartition sectorielle et spatiale à l’échelle des zones
d’emploi avant d’interroger les effets de proximité spatiale de la concentration des activités.
Nous consacrons une dernière partie de l’article à la conclusion.
1. L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE COMME FACTEUR D’ANCRAGE ET DE CROISSANCE LOCALE DES
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
Dans un premier temps, nous revenons sur la définition du concept d’économie circulaire. Puis,
nous exposons dans quelle mesure l’économie circulaire peut constituer une réponse face aux
défis globaux liés à la raréfaction des ressources, à l’augmentation des déchets et ses impacts
environnementaux. Ensuite, nous montrons comme les acteurs publics et les entreprises
s’approprient l’économie circulaire et l’envisagent comme un objectif stratégique. Enfin, dans
un contexte où il y a une nécessité d’écologiser les pratiques et de territorialiser les activités
(Ginelli et al., 2020), nous posons la question de la prise en compte de la dimension territoriale
de l’économie circulaire par les acteurs publics et les entreprises.
1.1. L’économie circulaire, quelle définition ?
Il existe aujourd’hui de multiples définitions et approches de l’économie circulaire, présentant
chacune des limites (Korhonen et al., 2018), si bien qu’elle est parfois qualifiée de « concept
parapluie » (Blomsma et Brennan, 2017). Dans cet article, nous considérons la définition de
l’ADEME (2014)
4
en stratégies d’application opérationnelle
5
: un système économique
d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (bien et services),
vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur
l’environnement. Cette définition se rapproche de celle de Millar et al. (2019) d’un modèle
3
L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) définit la zone d'emploi comme « un
espace géographique à l'intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lesquelles
établissements peuvent trouver l'essentiel de la main d'œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts ».
4
ADEME : Agence de la transition écologique
5
L’Agence de la transition écologique (ADEME, 2014) a conçu un cadre de référence opérationnelle, identifiant
trois domaines d'action et sept stratégies de mise en œuvre. Les domaines d'action sont : l'offre et les acteurs
économiques, la demande et le comportement des consommateurs et la gestion des déchets. Les sept stratégies
sont : l’approvisionnement durable l’écoconception, l’écologie industrielle et territoriale (EIT), l’économie de
fonctionnalité, l’allongement de la durée d’usage (le réemploi, la réparation, la réutilisation) et le recyclage.
4
économique qui cherche à maintenir en circulation le plus longtemps possible les produits,
leurs composants et leurs matériaux, tout en veillant à garantir la qualité de leur utilisation. Au-
delà des définitions, les manières de la mesurer sont aussi très diverses. Sur ce point, Moraga
et al. (2019) soulignent que, même si les indicateurs sont utiles pour faire progresser le
déploiement de l'économie circulaire, la plupart des indicateurs mobilisés se concentrent sur
la préservation des matériaux et le recyclage. Or, l’économie circulaire ne se limite pas à la
réutilisation et au recyclage (Kirchherr et al., 2017), même si ces deux dimensions en sont
emblématiques. De ce point de vue, l’approche proposée par l’ADEME est plus large, car elle
englobe également des caractéristiques liées aux approvisionnements durables ou encore aux
usages (économie de la fonctionnalité), qui ne sont pas traditionnellement prises en compte
dans la plupart des études.
1.2. De la nécessité d’un modèle circulaire pour adresser les changements globaux
S’il est vrai que le modèle économique linéaire a permis ces dernières décennies la croissance
économique mondiale, sa soutenabilité est aujourd’hui fortement remise en cause (Ellen
MacArthur Fondation, 2015 ; Lieder et Rashid, 2016). La rareté des ressources naturelles et
énergétiques qu’il engendre, suite à leur surexploitation, entraine une augmentation des prix
des matières premières, créant des tensions dans un monde en forte croissance
démographique et à l’économie toujours plus globalisée (Preston, 2012), alors que la
dégradation poussée de l’environnement s’avère un problème préoccupant pour l’humanité.
Ces changements globaux conduisent à reconsidérer le modèle de croissance linéaire (Garces-
Ayerbe et al., 2019 ; Lieder et Rashid, 2016), qui perturbe les marchés et les systèmes productifs
et affecte le bien-être des acteurs socioéconomiques (Fondation Ellen MacArthur, 2013). Les
entreprises sont en particulier confrontées aux coûts économiques des dommages, dont les
problèmes de pollution et de volatilité des prix de matières premières, qui entrainent des
protestations des populations, ainsi qu’une destruction d’activités et d’emplois se traduisant
par un ralentissement économique (International Labour Office- ILO, 2013 ; OCDE, 2012).
La rupture qui s’impose avec ces processus linéaires commande de réformer en profondeur les
modes actuels de production et de consommation de masse, pour une meilleure conciliation
de la croissance économique, de la préservation de l’environnement et du bien-être social des
populations (Prieto-Sandoval et al., 2018). Le modèle émergeant d’économie circulaire est
maintenant envisagé comme une solution adaptée à ces défis globaux, dans le cadre d’une
transition écologique permettant une gestion économe des ressources et la réduction des
pollutions (Muranko et al., 2018). Proposé sous un mode de flux alternatif et cyclique (Stahel,
2016), il recouvre différentes approches (ADEME, 2014), qui favorisent la mise en place de
circularités dans des boucles fermées de flux de matières et d’énergie, permettent de réduire
la consommation des ressources naturelles et de diminuer les externalités négatives des
activités humaines (Haas et al., 2015 ; Gregson et al., 2015).
1.3. L’économie circulaire comme objectif stratégique des acteurs publics et des entreprises
L’économie circulaire est l’un des objectifs stratégiques de la transition écologique et
énergétique en France, aujourd’hui considérée comme incontournable pour assurer un
développement soutenable des territoires. Elle s’intègre dans la loi de 2015 sur la Transition
énergétique pour la croissance verte (Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer
MEEM, 2016) et se voit réaffirmée en 2019 par la loi énergie climat comme l’un des axes
prioritaires de la stratégie nationale de transformation circulaire des modes de production et
de consommation linéaires. L’économie circulaire doit en effet permettre d’assurer une
croissance économique durable en créant davantage de richesse avec la même quantité ou
moins de matières, afin de limiter fortement l’usage et le gaspillage des ressources et lutter
5
contre les pollutions (Stahel, 2013 ; Haas et al., 2015 ; Gregson et al., 2015). Cette conception
française des circularités va au-delà des seules questions environnementales et d’efficacité des
ressources, pour constituer une composante essentielle des stratégies nationales en faveur de
l’emploi et de la compétitivité de l’économie (Ministère de l’environnement, de l’énergie et de
la mer MEEM, 2016). Elle répond ainsi aux directives du Plan européen pour l’économie
circulaire, qui vise à augmenter la résilience des économies des pays de l’Union européenne
vis-à-vis des conséquences de la croissance linéaire (Commission européenne, 2020).
Plusieurs dispositifs d’actions publiques allant dans ce sens sont mis en œuvre dans les
territoires sous l’impulsion d’organismes dédiés (exemple de l’Institut de l’Économie Circulaire
et de l’ADEME en France), engageant chaque région de France à coordonner une stratégie
territoriale de déploiement de l’économie circulaire (Carrière, 2018). Cette transition vers une
économie circulaire qui mobilise l’ensemble des acteurs locaux est souvent soutenue par des
financements publics au travers d’appels à projets incitatifs cherchant à inscrire ses pratiques
dans l’espace et le territoire (Dermine-Brullot et Torre 2020). Elle constitue ainsi un enjeu de
plus en plus important en termes de politiques publiques car elle permet (i) d’améliorer la
productivité et l’efficience des ressources, (ii) d’accroître le potentiel de croissance locale, (iii)
de mettre en œuvre des innovations de toutes natures, et (iv) de créer de nouvelles activités
pourvoyeuses d’emplois et de richesse qu’elles portent (Stahel, 2013 ; Cainelli et al., 2017 ;
Niang et al., 2020).
À la croisée de ces enjeux majeurs et recherchant une plus grande efficacité, les entreprises
jouent un rôle décisif dans les dynamiques de déploiement de l’économie circulaire (Garces-
Ayerbe et al., 2019 ; Lieder et Rashid, 2016) au niveau local. Elles peuvent (i) valoriser les
déchets pour les réinjecter dans le processus de production afin de réduire la consommation
des ressources naturelles et énergétiques primaires, ainsi que les substances polluantes (Haas
et al., 2015 ; Gregson et al., 2015), ou encore (ii) construire des relations interentreprises de
mutualisation et de substitution de flux et avec d’autres acteurs locaux (Chertow, 2000 ;
Saavedra et al., 2018). Dès lors, l’adoption des innovations technologiques de procédés et des
modèles d’affaires circulaires leur procure de nouvelles possibilités commerciales, qui les
rendent plus rentables et compétitives (Urbinati et al., 2017). Ceci peut s’expliquer par une
réduction des coûts liés aux matières premières et au développement de produits circulaires à
plus forte valeur ajoutée (Ellen MacArthur Fondation, 2013), permettant de dégager des
bénéfices et de créer des emplois, tout en réduisant la consommation de ressources et
d’énergie dans le but d’améliorer les performance socioéconomique et environnementale
(Stahel, 2013 ; Ellen MacArthur Fondation, 2013). Au regard de ces avantages, les entreprises
deviennent plus résilientes (Kabongo et Boiral, 2017) et intériorisent les enjeux locaux dans
leurs interactions avec les autres acteurs (Carolina et al., 2017). De fait, elles contribuent à
relocaliser des approvisionnements et des consommations de produits locaux, de manière à
maintenir des activités économiques localement et créer des emplois localisés et une valeur
territoriale durable (Maillefert et Robert, 2017).
1.4. Vers une territorialisation de l’économie circulaire
La mise en œuvre d’activités circulaires a ainsi pour but d’optimiser les ressources territoriales,
de manière à rendre plus efficace leur utilisation et à diminuer les pollutions et les impacts
environnementaux négatifs (Figge et al., 2014 ; Ghisellini et al., 2016), afin d’engendrer des
retombées économiques et sociales positives. Dès lors, la dimension territoriale de l’économie
circulaire semble aller de soi. Or, elle s’avère absente des diverses définitions de l’économie
circulaire et reste essentiellement sous-jacente (Niang et al., 2020 : Bourdin et Maillefert,
2021). Pourtant, dans la pratique, cette dernière s’appuie bien souvent sur les avantages
relatifs à la proximité géographique de différentes activités et acteurs pour permettre la
6
réutilisation de déchets et échanger des flux de matières par des coopérations inter-entreprises
(Jambou et al., 2021). Et cette proximité géographique est d’autant plus importante qu’elle
limite l’impact environnemental. En effet, si une entreprise A envoie ses déchets à recycler à
une entreprise B localisée à l’autre bout de la planète, peut-on encore considérer qu’il s’agit
d’économie circulaire quand bien même le recyclage est effectif ? La définition de l’ADEME
(2014) apporte une réponse à cette question puisqu’il est mentionné « […] et à diminuer
l’impact sur l’environnement », ce qui renforce l’idée de l’importance de la dimension
territoriale.
Dans les faits, les démarches d’Écologie Industrielle et Territoriale (EIT) permettent d’illustrer
l’importance de cette dimension. C’est le cas des synergies de mutualisation et de substitution
de flux en EIT, un partenariat industriel qui favorise la mise en commun des besoins des
entreprises et autres acteurs territoriaux échangeant des flux de matières et d’énergie, les
déchets des uns pouvant devenir des ressources pour les autres (Chertow, 2000 ; Saavedra et
al., 2018). Ces pratiques de coopération, où les producteurs de biens sont également des
consommateurs usagers (Stahel, 2013 et 2016), impliquent une localisation à faible distance,
la proximité géographique permettant de relier et de faire coopérer des parties prenantes pour
créer ensemble davantage de valeur (Torre et Rallet, 2005). Elle présente également des vertus
sociales dans le cas des démarches de réutilisation, réparation et réalisation des biens, qui
créent un nombre important d’emplois (Stahel, 2013) notamment à destination de publics
précaires ou en difficultés. En revanche, les activités de traitement et recyclage de déchets, qui
ont recours à une main d’œuvre non qualifiée et reposent sur des relations de partenariat
productives, sont localisées dans des lieux spatialement distincts pour des raisons de rentabilité
(Bahers et al., 2017), et peuvent participer à un rééquilibrage des territoires dans la distribution
spatiale des activités et des emplois circulaires.
La perspective de territorialisation de l’économie circulaire implique ainsi que les acteurs, dans
un effort collectif, valorisent localement les activités économiques pour développer un
écosystème d’activités porteuses d’externalités sociales, économiques et environnementales
positives, propices à la croissance durable. En effet, le caractère local des stratégies se distingue
par une multiplicité de territoires et d’espace de déploiement, souvent inégaux en fonction des
stratégies des acteurs et de leur périmètre d’intervention (Dermine-Brullot et Torre, 2020). Les
échelles d’action se déclinent aussi bien au sein d’une entreprise que d’une zone d’activités ou
industrielle, au niveau des territoires administratifs voire même national (Ghisellini et al., 2016).
La question du territoire de référence et de l’espace de déploiement le plus efficient pour
mettre en œuvre des activités/actions circulaires est ainsi nouvellement posée dans la
littérature comme un enjeu important de meilleure compréhension de l’économie circulaire
(Niang et al., 2020).
2. MÉTHODOLOGIE D’ANALYSE DES DYNAMIQUES SPATIALES ET D’ÉVOLUTION DE L’ÉCONOMIE
CIRCULAIRE
Notre étude des dynamiques des pratiques de circularité envisagées dans les territoires se base
sur une analyse quantitative des tissus productifs locaux à partir de la localisation des
entreprises. L’objectif est de mesurer la croissance de l’emploi circulaire et d’en apprécier les
éventuelles tendances à la concentration spatiale. Elle se fonde sur l’utilisation d’une série
d’indicateurs, mobilisant des données d’établissements impliqués dans la transformation
circulaire de l’économie française métropolitaine. L’analyse cartographique de certains des
indicateurs à l’échelle des zones d’emploi permet d’observer la distribution dans l’espace de la
croissance de l’économie circulaire.
7
2.1. Données et définition du champ de la sphère économique circulaire
Afin de privilégier l’étude de l’évolution des activités circulaires au niveau des établissements
et des entreprises, nous utilisons des données portant sur le nombre d’établissements et
l’emploi salarié en fonction du lieu de travail entre 2008 et 2015. Elles sont extraites de la
source statistique de l’appareil productif local de l’INSEE. Nous avons choisi cette période car
c’est à partir de 2008 que l’on observe un « décollage » de l’économie circulaire en France
(ADEME, 2014), alors que 2015 correspond à la promulgation de la loi relative à la transition
énergétique pour la croissance verte (18 août 2015), qui reconnait le passage à une économie
circulaire comme un objectif national pour atteindre les objectifs de lutte contre le changement
climatique.
Nous avons commencé par définir le champ des activités de la sphère circulaire, structuré
autour des sept stratégies de mise en œuvre en référence au cadre d’action opérationnel
proposé en France par l’ADEME (voir note 1). Cette définition officielle est différente de
nombreuses autres avec lesquelles elle coexiste, en particulier celle de la Fondation Ellen
MacArthur (2013) qui œuvre pour une efficacité des ressources et la réduction des déchets et
des externalités négatives des processus de production au sein des entreprises. Le cadre de
référence opérationnel de l’ADEME présente l’intérêt d’intégrer, au-delà des avantages
environnementaux, les impacts économiques des pratiques de circularité sur le développement
des territoires de déploiement (ADEME, 2014).
Nous avons ensuite identifié, dans la nomenclature d’activités françaises (NAF), celles pouvant
relever du champ de la sphère économique circulaire, avant d’effectuer une catégorisation
fonctionnelle selon le cadre de référence de l’ADEME (cf. tableau 1). La liste n’est cependant
pas exhaustive, car les activités pouvant se référer à des pratiques circulaires
d’approvisionnement durable, d’EIT ou d’économie de la fonctionnalité ne sont pas
référencées en tant que telles par la NAF, à l’exception des activités de location qui peuvent
être considérées comme relevant à la fois de l’économie de fonctionnalité et de
comportements de consommation responsable. Il s’agit bien ici d’une lacune de notre étude,
que les données disponibles ne permettent pas de combler.
Sphère de l’économie
circulaire
Nbre d'activités
circulaires
Activités circulaires retenues
Consommation responsable
15
Location
Allongement de la durée
d'usage
21
Entretien et Réparation
Réparation et maintenance
Commerce et réparation
Commerce de biens d'occasion
Commerce interentreprises de déchets
et débris
Recyclage et valorisation des
déchets
11
Démantèlement d'épaves
Travaux de démolition
Collecte et traitement des eaux usées
Collecte des déchets
Traitement et élimination des déchets
Récupération de déchets triés
Dépollution et autres services de
gestion des déchets
Production de combustibles gazeux
Production et distribution de vapeur et
d'air conditionné
8
Tableau 1 : Identification des activités relevant de la sphère économique circulaire
Au total, 47 activités circulaires ont été identifiées avec les codes NAF des activités principales
des entreprises. Les données sont extraites des commandes statistiques provenant de la base
de Connaissance Locale de l'Appareil Productif (Clap), qui fournit, pour les activités, des
informations sur l'emploi salarié localisé au lieu de travail. La collecte est effectuée sur
l’établissement, à l’échelle de l’ensemble des zones d’emploi de la France métropolitaine, soit
une compilation de données sur 304 unités spatiales. Des données demploi total issues de la
même source statistiques Clap, librement téléchargeables, ont également été utilisées.
2.2. Mesures statistiques des dynamiques locales de l’emploi circulaire
L’estimation d’une série d’indicateurs statistiques, à partir des données agrégées à l’échelle des
zones d’emploi a permis d’apprécier les dynamiques d’évolution temporelle et spatiale du
développement de l’économie circulaire en France. Nous avons utilisé comme indicateurs le
taux de croissance de l’emploi, le coefficient de localisation, la densité économique (en
établissements et en emploi) et la statistique I de Moran. Ces mesures statistiques sont
généralement mobilisées dans les études empiriques en économie géographique sur les
questions de localisation des activités économiques pour identifier les concentrations et
caractériser leur répartition géographique (Combes et Lafourcade, 2012).
Nous avons commencé par estimer sur des données non localisées le taux de croissance absolu
de l’emploi circulaire, obtenu par le ratio de la variation du nombre d’emplois entre 2008 et
2015. Ceci permet de refléter la progression de l’emploi circulaire dans l’économie nationale
et de rendre compte de son poids. La cartographie a ensuite été privilégiée pour représenter
les mesures de croissance des activités circulaires, l’indice de localisation et la densité
économique. La représentation cartographique des indicateurs permet d’observer la
distribution géographique des activités circulaires pour identifier les tendances à la
concentration ou à la dispersion, et déceler ainsi l’existence d’éventuelles concentrations
spatiales.
Le taux de croissance de lemploi (établissement) correspond cette fois à l’évolution entre 2008
et 2015 du nombre d’emplois (établissements) localisés à l’échelle des zones d’emploi. Le
coefficient de localisation permet de mesurer, dans une zone d’emploi, la part d’implantation
d’établissements correspondant à chaque stratégie circulaire par rapport au nombre total
d’établissements. Il s’agit avec la densité économique, qui s’obtient en divisant le nombre
d’établissements (ou le nombre d'emplois) dans une unité spatiale par la superficie de cette
dernière de l’un des indices de concentration les plus utilisés pour mesurer la répartition
géographique des activités (Combes et Gobillon, 2015). Ces indices sont particulièrement utiles
pour l’identification d’une concentration spatiale, dans la mesure le découpage en zones
d’emploi est caractérisé par une vocation à la fois résidentielle et d’implantation
d’établissements, qui minimise les flux de déplacement domicile-travail. Ces indicateurs
d’appréciation de l’attractivité des territoires (Ciccone et Hall, 1996 ; Martin et al., 2010)
renforcent la prise en compte du marché local à travers les échanges entre entreprises et
salariés-consommateurs (densité en emploi) ; ils mêlent ainsi des effets de revenu et des effets
réseaux qui découlent des possibles relations interentreprises favorisées par la proximité
géographique (densité en établissement).
L’estimation de la statistique I de Moran permet finalement de tester l’existence d’une
concentration spatiale (Anselin, 1996) des activités circulaires. Plus précisément, il s’agit de
9
déterminer si la croissance des établissements circulaires dans une zone d’emploi tend à être
similaire à celles observées dans les zones d’emploi voisines.
3. RESULTATS
À partir des mesures statistiques et de la cartographie des indicateurs, nous avons pu montrer
le potentiel de création d’emplois, les tendances à la concentration spatiale et les influences
territoriales des pratiques de circularité. Les principales dynamiques locales temporelles et
spatiales de développement des activités circulaires en France métropolitaine ont ainsi été
mises en évidence.
3.1. Une croissance de l’emploi circulaire supérieure à celle de l’emploi total
Environ 2% des emplois créés dans l’ensemble de l’économie française relèvent des 44 467
établissements qui pratiquent déjà des démarches de circularité, employant en 2015 près de
576 000 salariés (cf. tableau 2). Ce potentiel de croissance des activités de l’économie circulaire
dans l’amélioration du marché du travail rejoint l’estimation de 2013 du Ministère de
l’Environnement, de l’énergie et de la mer à 545 000 personnes en équivalent temps plein
employés (CGDD, 2017). Comme l’a déjà montré cette étude, les activités d’allongement de la
durée d’usage, qui comprennent des activités de réparation, d’entretien, de réemploi, et de
réutilisation des biens, sont les plus pourvoyeuses d’emplois circulaires avec 243 167 (42% du
total) salariés, suivies des activités associées au recyclage et la valorisation des déchets, qui
occupent 30% de l’ensemble des emplois circulaires.
Sphère de l’économie
circulaire
Évolution
2008
2015
Effectif
Salarié
%
Effectif
Salarié
%
Variation
absolue
Taux de
croissance
Ensemble de l'économie
26 337 759
100
26 730 677
100
392 918
1,49
Économie circulaire
558 986
2,12
575 864
2,15
16 878
3,02
Consommation
responsable
154 263
0,59
159 541
0,60
5 278
3,42
Allongement de la durée
d’usage
240 904
0,91
243 167
0,91
2 263
0,94
Recyclage et
valorisation des déchets
163 819
0,62
173 156
0,65
9337
5,70
Tableau 2 : Évolution des emplois circulaires en France métropolitaine entre 2008 et 2015
En termes d’évolution, la croissance nette de 3% des emplois circulaires entre 2008 et 2015 est
supérieure à la tendance observée durant cette même période pour l’emploi total (1,49%). La
progression est tirée par une dynamique plus ou moins forte de l’ensemble des secteurs
d’activités circulaires, qui créent tous des emplois. Cependant, les activités liées au recyclage
et à la valorisation des déchets présentent le plus fort potentiel de croissance avec environ 6%,
contre 1% des emplois supplémentaires créés pour les activités d’allongement de la durée
d’usage des biens. Or, ces dernières occupaient davantage de salariés à la fin de la période (42%
contre 30% du total des emplois circulaires en 2015). Les activités de collectes, de tri, de
traitement et de valorisation de déchets soutenues par des subventions publiques ont
connu un important développement ces dernières années et demandent une main d’œuvre
essentiellement non qualifiée. Par ailleurs, l’économie de la fonctionnalité montre une
progression qui se situe autour de 3,42%, légèrement supérieure à la croissance d’ensemble
des activités circulaires, alors qu’elle contribue moins à la création d’emplois. Ceci est confirmé
10
par le rapport CIRCTER (2019), qui souligne l’importance des effets d’agglomérations liés à la
mise en place des nouveaux modèles d’affaires servicielles.
3.2. Des activités circulaires davantage métropolitaines
L’observation de la dynamique de l’économie circulaire révèle qu’elle n’est pas répartie de
manière homogène sur le territoire. La figure 1 qui présente le poids relatif des vingt zones
d’emploi concentrant le plus d’emplois circulaires en 2015 (hors Paris et les ZE de la Corse)
montre que ces dernières comptent 195 695 salariés, soit un peu plus du tiers (38,57%) de
l'emploi métropolitain
6
. Ces territoires jouent de loin le rôle le plus important dans la
transformation économique circulaire, avec un maximum de 23 271 salariés situés à Lyon (qui
concentre 4,59% du total de l’emploi circulaire en France).
Figure 1 : Poids relatifs des 20 zones d’emploi qui comptent le plus d’emplois circulaires en
France métropolitaine (hors Paris et la Corse)
Entre 2008 et 2015, le nombre d'emplois situés sur ces territoires est passé de 186 336 à 195
695, pour une variation absolue de 9 359 emplois, qui représente un poids relatif de 53,38% de
l’emploi total créé en France et un taux de croissance de 3,58%. On peut observer une
augmentation d’environ 15% à Roissy-Sud Picardie, qui se trouve sous l’influence partagée des
régions Ile de France et des Hauts-de-France.
On remarque également que ces zones, qui concentrent l’essentiel des emplois circulaires,
correspondent aux villes les plus peuplées. Se pose ainsi logiquement la question de la place et
du rôle des territoires plus périphériques, notamment ruraux, dans la dynamique de la
transformation circulaire de l’économie. La figure 2 traite du poids relatif des vingt zones
d’emploi qui concentrent le moins d’emploi circulaire en 2015. Elle montre clairement que ces
6
Voir les résultats incluant Paris et la Corse en annexe, qui ciblent fortement sur ces deux territoires.
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50 5,00
Lyon
Roissy - Sud Picardie
Coulommiers
Saclay
Marseille-Aubagne
Toulouse
Nantes
Rouen
Orly
Grenoble
Lille
Rennes
Montpellier
Strasbourg
Cergy
Clermont-Ferrand
Nice
Le Havre
Brest
Vallée de la Bresle - Vimeu
4,59
3,91
3,00
2,95
2,85
2,29
2,06
1,75
1,67
1,43
1,42
1,36
1,33
1,25
1,19
1,17
1,16
1,12
1,04
1,04
% de croissance : 3,58
% de variation absolue 2008-2015 : 53,38
11
zones, dont les activités circulaires sont parmi les moins importantes en France métropolitaine,
présentent pour la plupart une faible densité de population.
Figure 2 : Poids relatifs des 10 zones d’emploi qui comptent le moins d’emplois circulaires en
France métropolitaine (hors Paris et la Corse)
Ainsi, l'économie circulaire est comparativement moins implantée dans ces territoires de faible
densité de population. Le nombre de salariés y travaillant dans les activités circulaires diminue
sur la période étudiée de 8,22%, passant de 2 797 à 2 567 emplois circulaires en 2015, soit un
poids relatif de seulement 0,51%. Cette situation contraste avec les zones d’emploi des
métropoles, qui participent de manière significative à la dynamique de développement de
l’économie circulaire. On peut lier ce résultat au fait que les métropoles françaises ont fait de
l’économie circulaire un sujet prioritaire de leur politique de développement économique
(Gosse, 2020).
3.3. Un effet régional marqué de la répartition spatiale des activités circulaires
La figure 3 représente l’évolution des emplois circulaires et de l’implantation des
établissements. On peut observer une dispersion de la progression des emplois sur l’ensemble
du territoire métropolitain. Ainsi, en dépit du poids prépondérant des grandes villes dans
l'emploi au niveau national, la dynamique spatiale du potentiel de croissance locale est portée
presque partout dans la majorité des 304 zones d’emplois.
Toutefois, la disparité de croissance précédemment constatée est également évidente dans la
création d’activités circulaires selon les zones d’emploi, et l’implantation d’établissements
semble davantage progresser dans quelques zones, suivant les logiques de découpages
administratifs régionaux. L’évolution des activités circulaires est ainsi particulièrement
marquée dans certaines régions (Hauts-de-France, Ile-de-France, Grand-Est, Occitanie et
Nouvelle-Aquitaine), montrant une configuration voisine de celle de l’ensemble de l’économie
productive (Carré et Levratto, 2013). Cette situation peut se comprendre par le fait que les
initiatives de pratiques de circularité des acteurs économiques s’adossent très souvent sur les
activités existantes.
0,000 0,005 0,010 0,015 0,020 0,025 0,030 0,035
Le Blanc
Autun
Avallon
Loches
Morteau
Mauriac
Ploërmel
Vire
Châteaudun
Commercy
Issoudun
Saint-Claude
Morvan
Ussel
Marne-la-Vallée
Limoux
Ambert
Wissembourg
Nancy
Chatillon
0,033
0,031
0,031
0,031
0,030
0,029
0,029
0,028
0,028
0,027
0,026
0,026
0,024
0,024
0,023
0,023
0,020
0,019
0,016
0,009
% de croissance: -8,22
% de variation absolue 2008-2015 : -2,30
12
Taux de croissance de l’emploi circulaire Taux de croissance d’établissements circulaires
Figure 3 : Évolution du nombre d’emplois et d’établissements circulaires entre 2008 et 2015
Par ailleurs, les effets de concentration spatiale qui suivent les contours des régions mettent
en évidence le rôle incitatif des financements et des politiques publiques. On peut en effet faire
l’hypothèse que cet effet régional marqué est lié à l’engagement plus ou moins important de
certaines Régions dans la mise en œuvre de politiques publiques en faveur du déploiement de
l’économie circulaire. En particulier, les Hauts-de-France et l’Occitanie, qui ont connu une
croissance très significative de l’emploi circulaire, enregistrent des taux de chômage plus élevés
et se caractérisent par une volonté politique de faire de l’économie circulaire une priorité de
développement économique (Région Occitanie, 2020 ; ADEME, 2020). Ainsi, la Région des
Hauts-de-France a mis en place, depuis le début des années 2000, des politiques régionales de
réorientation de son modèle économique fortement industrialisé. Les projets de
Transformation Ecologique et Sociale en Région (TESR) et de la Troisième Révolution
Industrielle (TRI) ont favorisé des partenariats et des dynamiques locales, contribuant ainsi à
l’émergence d’activités d’économie circulaire, notamment dans les territoires en déclin à cause
du chômage. Les emplois liés aux activités de collecte, de traitement et recyclage des déchets
sont particulièrement importants dans certaines zones d’emploi de la région, comme
Dunkerque, Flandre-lys et Lens-Hénin.
Poids des ZE dans le nombre total d’établissements Poids des ZE dans le nombre total d’établissements
circulaires en 2008 (%) circulaires en 2015 (%)
Figure 4 : Poids des zones emplois dans la localisation des établissements circulaires sur le
territoire métropolitain entre 2008 et 2015
13
Il est également possible d’observer les effets de l’action publique territorialisée dans les cartes
de la figure 4, qui présentent l’évolution de la part des établissements circulaires de chacune
des zones d’emploi ramenée au nombre total d’établissements implantés sur le territoire
métropolitain. Elles indiquent clairement que les territoires qui ont connu la progression la plus
significative des activités circulaires (figure 3 ; taux de croissance d’établissements circulaires)
étaient des lieux d’implantation moins privilégiés en début de la période considérée (figure 4 ;
Part des zones d’emploi (ZE) dans le nombre total d’établissements circulaires en 2008). Cette
observation met en évidence une sorte de rattrapage des territoires, renforçant l’hypothèse
des effets positifs des politiques publiques locales dans le développement de l’économie
circulaire.
L’enjeu en termes d’action publique est en effet de plus en plus important et a gagné en intérêt
depuis quelque temps, notamment pour les entreprises, qui considèrent les circularités comme
une stratégie majeure de mise en place opérationnelle du développement durable (Maillefert
et Robert, 2017). On observe également que la localisation des établissements circulaires a
quasiment évolué dans la même proportion que celle des emplois, confirmant les disparités
entre les moitiés sud et nord du pays dans la croissance des activités circulaires (figure 3). Ceci
semble induire une proximité géographique d’activités économiques ; cette proximité étant
favorable à l’apparition de bassins de main-d’œuvre locale ancrée autour des questions
d’économie circulaire (Doré, 2021), notamment via la mise en œuvre de synergies inter-
entreprises (Jambou et al., 2021).
3.4. Une diagonale du vide des activités d’économie circulaire
Nous l’avons vu, la distribution géographique des activités circulaires apparaît corrélée aux
zones d’emploi de forte densité. La cartographie de la densité d’établissements (figure 5)
montre en effet que cette dernière est particulièrement élevée dans les métropoles régionales.
A l’inverse, on observe très nettement une faible densité économique des activités d’économie
circulaire correspondant à la « diagonale du vide » française
7
et qui va en s’accroissant. Ce
constat va dans le même sens que la distribution de l’ensemble des activités productives mis
en évidence par Carré et Levratto (2013). Les zones d’emploi des ex régions Champagne-
Ardenne, Bourgogne et Auvergne sont, par exemple, particulièrement concernées. En plus de
leur faible attractivité économique, ces territoires, également faiblement peuplés, se
distinguent par l’existence de grandes zones agricoles, notamment viti-vinicoles,
caractéristiques des espaces ruraux.
7
Cette notion, souvent contestée (Oliveau et Doignon, 2016), fait référence à une représentation des territoires
moins peuplés que la moyenne française, formant une bande traversant le pays du Nord-Est au Sud-Ouest.
14
Nombre d’établissements circulaires Nombre d’établissements circulaires
au km² en 2008 au km² en 2015
Figure 5 : Nombre d’établissements d’économie circulaire au km² en 2008 et 2015
L’indice I de Moran mesurant l’autocorrélation spatiale permet de mettre en évidence la
concentration géographique des activités économiques au niveau national (tableau 4). Prise
dans son ensemble, on observe une concentration spatiale significative dans l’implantation
d’activités d’économie circulaire sur le territoire métropolitain.
Activités de l’économie circulaire
Moran’s I
p-value
Ensemble de l’économie circulaire
0,264
0,010
Consommation responsable
0,227
0,010
Allongement de la durée d’usage
0,191
0,010
Recyclage et valorisation des déchets
-0,095
0,350
Tableau 4 : Indice I de Moran de la croissance des établissements dans l’économie circulaire
Cependant, tous les secteurs de l’économie circulaire ne présentent pas le même niveau de
concentration spatiale, en particulier en ce qui concerne les activités de recyclage et
valorisation des déchets. Ceci peut s’expliquer par le fait que chaque communauté de
communes (ou équivalent) dispose de la compétence liée au traitement des déchets, ce qui
induit plutôt une dispersion spatiale, et que cette activité se développe également en zones
rurales par la mise en place des activités de méthanisation (Niang et al., 2021). En revanche, on
remarque une concentration spatiale des initiatives de consommation responsable et
d’allongement de la durée d’usage, ces dernières ayant tendance à se localiser dans les zones
urbaines et périurbaines (Baysse-Lainé, A., & Perrin, 2017).
CONCLUSION
Notre étude des dynamiques des pratiques de circularité envisagées dans les territoires visait
à analyser à une échelle géographique fine la concentration des activités relevant du champ de
la sphère de l’économie circulaire en France métropolitaine, ainsi que leur dynamique. De ce
point de vue, l’article constitue une contribution significative à la littérature en proposant, pour
la première fois, une analyse de l’économie circulaire et de son développement au niveau des
territoires, dans un contexte où les expérimentations dans ce domaine se déroulent à l’échelle
régionale et locale.
15
En décrivant la répartition des activités des zones d’emploi, nous avons montré que l’économie
circulaire présente un fort potentiel de création d’emplois au niveau national. Toutefois,
derrière cette croissance d’ensemble se cachent d’importantes disparités sectorielles et
géographiques, et certains territoires semblent prendre les devants dans l’application de la
transformation économique circulaire. La tendance à la concentration dans les mêmes zones
d’emploi, avec une logique régionale, suggère également une territorialisation des politiques
publiques d’économie circulaire. Dans une vision systémique et intégrative des stratégies de
déploiement, la Région peut ainsi être envisagée comme un échelon moteur pour coordonner
les actions d’économie circulaire dans les territoires (Carrière, 2018) et renforcer la
mobilisation et la coopération entre des acteurs locaux. Néanmoins, d’importantes disparités
se font jours au niveau des territoires infra régionaux, laissant à penser des idiosyncrasies
importantes au niveau local. Ceci rejoint les travaux de Depret et Hamdouch (2015) qui, à partir
de l’analyse des écosystèmes « verts », ont mis en évidence le rôle crucial que jouaient les
politiques publiques et les institutions dans les dynamiques d’émergence de nouvelles
technologies vertes.
Cette recherche contribue ainsi au débat actuel sur la question du territoire de référence de
mise en œuvre des actions d’économie circulaire et de leurs relations à l’espace. Toutefois,
notre approche se heurte aux difficultés à cerner le champ des activités de ce nouveau modèle
économique, qui constitue certes un champ praxéologique réel, mais dont les contours restent
aujourd’hui soumis à discussion, avec un périmètre théorique et conceptuel non encore
totalement défini et scientifiquement stabilisé (Khoronen et al., 2018). Dans ce sens, une limite
actuelle de l’étude concerne les bases de données existantes. En effet, il n’est pas toujours
facile d’identifier les différentes formes d’économie circulaire. Par ailleurs, parmi ces formes,
celles relatives à l’économie de la fonctionnalité, de l’EIT ou encore de l’approvisionnement
durable ne sont pas disponibles compte-tenu de la variété que ces formes peuvent couvrir. Ce
constat concernant les données doit constituer une base de travail pour les organismes
producteurs de données, de sorte à repenser au moins en partie la classification actuelle
des activités qui reste réalisée sur les bases d’une économie linéaire, et ne reflète pas encore
de manière adéquate les bases d’une économie circulaire.
Notre recherche se veut exploratoire et propose d’ouvrir de nouveaux champs de recherche
sur les conditions de territorialisation de la mise en œuvre des stratégies d’économie circulaire,
ainsi que des facteurs explicatifs de la contribution de cette activité aux processus de croissance
des territoires. Dans le cadre de recherches futures, il serait intéressant de cerner le poids
respectif de chaque activité dans les dynamiques sectorielles, et de voir ce qui relève de
l’évolution propre des activités liées à l’économie circulaire par type d’espaces (dynamiques
territoriales). Il serait aussi intéressant d’évaluer la croissance de l’emploi après 2015, année
de la promulgation de la loi sur la transition écologique et consacrant l’économie circulaire. Il
s’agirait alors d’évaluer dans quelle mesure la législation a accéléré (ou non) la croissance de
l’économie circulaire dans les territoires. Une autre piste intéressante consisterait à tester les
caractéristiques de proximité organisée, afin de juger si les processus d’économie circulaire
réclament de manière importante des relations de coopération, au sein d’écosystèmes localisés
ou non, ou s’ils se fondent avant tout sur des logiques entrepreneuriales ou plus individualistes.
16
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21
ANNEXE 1 : Codes NAF (INSEE) des activités de la sphère d’économie circulaire
Sphère de l’économie circulaire
NAF
Activités
Consommation responsable
4399E
Location avec opérateur de matériel de
construction
4941C
Location de camions avec chauffeur
7711A
Location de courte durée de voitures et de
véhicules automobiles légers
7711B
Location de longue durée de voitures et de
véhicules automobiles légers
7712Z
Location et location-bail de camions
7721Z
Location et location-bail d'articles de loisirs et
de sport
7722Z
Location de vidéocassettes et disques vidéo
7729Z
Location et location-bail d'autres biens
personnels et domestiques
7731Z
Location et location-bail de machines et
équipements agricoles
7732Z
Location et location-bail de machines et
équipements pour la construction
7733Z
Location et location-bail de machines de
bureau et de matériel informatique
7734Z
Location et location-bail de matériels de
transport par eau
7735Z
Location et location-bail de matériels de
transport aérien
7739Z
Location et location-bail d'autres machines,
équipements et biens matériels n.c.a.
Allongement de la durée de vie
Réemploi
Réparation
Réutilisation
3311Z
Réparation d'ouvrages en métaux
3312Z
Réparation de machines et équipements
mécaniques
3313Z
Réparation de matériels électroniques et
optiques
3314Z
Réparation d'équipements électriques
3315Z
Réparation et maintenance navale
3316Z
Réparation et maintenance d'aéronefs et
d'engins spatiaux
3317Z
Réparation et maintenance d'autres
équipements de transport
3319Z
Réparation d'autres équipements
4520A
Entretien et réparation de véhicules
automobiles légers
4520B
Entretien et réparation d'autres véhicules
automobiles
4540Z
Commerce et réparation de motocycles
4677Z
Commerce de gros (commerce
interentreprises) de déchets et débris
4779Z
Commerce de détail de biens d'occasion en
magasin
22
9511Z
Réparation d'ordinateurs et d'équipements
périphériques
9512Z
Réparation d'équipements de communication
9521Z
Réparation de produits électroniques grand
public
9522Z
Réparation d'appareils électroménagers et
d'équipements pour la maison et le jardin
9523Z
Réparation de chaussures et d'articles en cuir
9524Z
Réparation de meubles et d'équipements du
foyer
9525Z
Réparation d'articles d'horlogerie et de
bijouterie
9529Z
Réparation d'autres biens personnels et
domestiques
Recyclage et valorisation des
déchets
3521Z
Production de combustibles gazeux
(méthanisation, gazéification)
3530Z
Production et distribution de vapeur et d'air
conditionné
3700Z
Collecte et traitement des eaux usées
3811Z
Collecte des déchets non dangereux
3812Z
Collecte des déchets dangereux
3821Z
Traitement et élimination des déchets non
dangereux
3822Z
Traitement et élimination des déchets
dangereux
3831Z
Démantèlement d'épaves
3832Z
Récupération de déchets triés
3900Z
Dépollution et autres services de gestion des
déchets
4311Z
Travaux de démolition
ANNEXE 2 : Poids relatifs des 20 zones d’emploi qui comptent le plus d’emplois circulaires en
France métropolitaine (hors Paris et la Corse)
Zones d’emploi
Poids dans l’emploi circulaire
Évolution
Densité de
population
(hbts/km²)
2008
2015
Nombre
%
Nombre
%
Nombre
%
Croissance
(%)
Lyon
21850
4,46
23271
4,59
1421
8,11
6,50
578,8
Roissy - Sud
Picardie
17307
3,53
19816
3,91
2509
14,31
14,50
533,7
Coulommiers
14105
2,88
15238
3,00
1133
6,46
8,03
194,2
Saclay
14425
2,94
14952
2,95
527
3,01
3,65
1059,3
Marseille-
Aubagne
13855
2,83
14479
2,85
624
3,56
4,50
857,6
Toulouse
11369
2,32
11625
2,29
256
1,46
2,25
167,8
Nantes
10265
2,10
10428
2,06
163
0,93
1,59
221,2
Rouen
8009
1,64
8890
1,75
881
5,03
11,00
194,8
Orly
8809
1,80
8468
1,67
-341
-1,95
-3,87
4221
Grenoble
6903
1,41
7252
1,43
349
1,99
5,06
145
Lille
7476
1,53
7207
1,42
-269
-1,53
-3,60
1222,5
23
Rennes
7465
1,52
6916
1,36
-549
-3,13
-7,35
148,4
Montpellier
6218
1,27
6757
1,33
539
3,07
8,67
335,9
Strasbourg
6141
1,25
6318
1,25
177
1,01
2,88
685,8
Cergy
3932
0,80
6060
1,19
2128
12,14
54,12
624,8
Clermont-
Ferrand
5696
1,16
5929
1,17
233
1,33
4,09
101,9
Nice
6241
1,27
5884
1,16
-357
-2,04
-5,72
181
Le Havre
5113
1,04
5683
1,12
570
3,25
11,15
294
Brest
6196
1,26
5268
1,04
-928
-5,29
-14,98
197,9
Vallée de la
Bresle - Vimeu
4961
1,01
5254
1,04
293
1,67
5,91
150,9
Total des 20 ZE
186336
38,04
195695
38,57
9359
53,38
5,02
12116,5
Total EC (hors
ZE Paris et
Corse)
489845
100
507377
100
17532
100
3,58
45390,5
ANNEXE 3 : Poids relatifs des 10 zones d’emploi qui comptent le moins d’emplois circulaires en
France métropolitaine (hors Paris et la Corse)
Zones d’emploi
Poids dans l'emploi circulaire
Évolution
Densité de
population
(hbts/km²)
2008
2015
Nombre
%
Nombre
%
Nombre
%
Croissance
(%)
Le Blanc
130
0,03
167
0,03
37
0,21
28,46
23,8
Autun
181
0,04
157
0,03
-24
-0,14
-13,26
29,7
Avallon
222
0,05
157
0,03
-65
-0,37
-29,28
23,3
Loches
111
0,02
155
0,03
44
0,25
39,64
27,6
Morteau
190
0,04
154
0,03
-36
-0,21
-18,95
70,7
Mauriac
144
0,03
149
0,03
5
0,03
3,47
18,4
Ploërmel
165
0,03
145
0,03
-20
-0,11
-12,12
55,1
Vire
176
0,04
143
0,03
-33
-0,19
-18,75
56,1
Châteaudun
210
0,04
141
0,03
-69
-0,39
-32,86
44
Commercy
102
0,02
137
0,03
35
0,20
34,31
23
Issoudun
136
0,03
134
0,03
-2
-0,01
-1,47
41,2
Saint-Claude
138
0,03
132
0,03
-6
-0,03
-4,35
44,9
Morvan
161
0,03
121
0,02
-40
-0,23
-24,84
12,7
Ussel
177
0,04
121
0,02
-56
-0,32
-31,64
20,3
Marne-la-Vallée
121
0,02
116
0,02
-5
-0,03
-4,13
30,6
Limoux
108
0,02
115
0,02
7
0,04
6,48
24,9
Ambert
120
0,02
100
0,02
-20
-0,11
-16,67
26,4
Wissembourg
71
0,01
94
0,02
23
0,13
32,39
118
Nancy
70
0,01
83
0,02
13
0,07
18,57
18,8
Chatillon
64
0,01
46
0,01
-18
-0,10
-28,13
12,6
Total des 20 ZE
2797
0,57
2567
0,51
-230
-1,31
-8,22
722,1
Total EC (hors
Paris et la Corse)
489845
100
507377
100
17532
100
3,58
45390,5
ANNEXE 4 ; Poids relatifs des 10 zones d’emploi qui comptent le plus d’emplois circulaires en
France métropolitaine (y compris Paris et Corse)
24
ANNEXE 5 Poids relatifs des 10 zones d’emploi qui comptent le moins d’emplois circulaires en
France métropolitaine (y compris Paris et Corse)
ANNEXE 6 : Modes de calcul des indicateurs statistiques
Indices statistiques
Écritures statistiques
Explications
Taux de croissance
de l’emploi
𝑇𝑥𝐸𝑚𝑝 = 𝐸𝑚𝑝𝑡 + 1 − 𝐸𝑚𝑝𝑡
𝐸𝑚𝑝𝑡
Mesure le taux de croissance des
emplois au lieu de travail (T𝑥Emp)
entre deux périodes Empt et
Empt+1, correspondent à
l’évolution du nombre d’emploi
localisés à l’échelle des unités
spatiales.
Coefficient de
localisation
𝐿𝑂𝐶𝑍𝐸 = 𝑛𝑏𝑟𝑒𝐸𝑡𝑠𝑍𝐸
𝑛𝑏𝑟𝑒𝐸𝑡𝑠𝐸𝐶
Mesure le poids de l’implantation
d’établissements dans chaque
zone d’emploi (nbreEtsZE) par
11,40
4,041
3,441
2,646
2,600
2,514
2,019
1,811
1,544
1,470
0 2 4 6 8 10 12
Paris
Lyon
Roissy-Sud Picardie
Bordeaux
Saclay
Marseille-Aubagne
Toulouse
Nantes
Rouen
Orly % de variation absolue 2008-2015 : 35,47
% de croissance : 3,41
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025
Ussel
Calvi - L'Île-Rousse
Ganges
Limoux
Ambert
Corte
Sartène - Propriano
Wissembourg
Ghisonaccia - Aléria
Chatillon
0,021
0,021
0,020
0,020
0,017
0,017
0,017
0,016
0,014
0,008
% de croissance: 48,43
% de variation absolue 2008-2015 : 2,28
25
rapport à l’emploi total du secteur
(nbreEtsEC).
Densité en
établissements
𝐷𝐸𝑡𝑠 = 𝑛𝑏𝑟𝑒𝐸𝑡𝑠𝑍𝐸
𝑆𝑍𝐸
Obtenue en divisant le nombre
d’établissements dans une unité
spatiale (nbreEtsZE) par la
superficie de cette dernière (SZE).
Elle correspond ainsi au nombre
d’établissements au km², qui
permet d’apprécier l’attractivité
économique des territoires.
Moran’s I
La statistique I de Moran mesure la
distribution dans l’espace des
emplois/établissements. Avec R le
nombre de zones d'emploi, wij les
poids de la matrice de pondération
spatiale, yj correspondant ici à la
densité d’établissements ; s
correspond aux secteurs
d’activités circulaires analysés
(ensemble EC, consommation
responsable, allongement de la
durée de vie des produits et
recyclage et valorisation des
déchets).
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Article
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Remapping and merging the Regions with one another, redefining the role of the departments, promoting the grouping of municipalities, creating metropolitan areas, reducing the local authorities' expenditure, improving citizen proximity and involving them in the decision-making process in a more effective way: these were the expectations of the NOTRe law, which has overhauled the territorial organisation of the French Republic. The purpose of this article is to review the reasons which led to this territorial reform, in order to highlight the discrepancies between the announced objectives and reality, and specifically to show the challenges the French regions will have to face in the future.
Article
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In this paper, we are interested in industrial and territorial ecology (ITE), whose aim is to optimize the management of material and energy flows between local economic players by drawing inspiration from the cyclical nature of natural ecosystems. The organizational elements, specifically the forms of coordination between actors, appear to be central in the setting out of these processes. This is why methodological devices promise to respond to the chronic difficulty of implementing local inter-firm relations conducive to cooperation. The work presented here, based on social network analysis, aims to determine their validity through three case studies. First, we examine the need to consider the spatial dimension of ITE approaches to understand the conditions for the emergence of inter-firm cooperation and sustainable development, and we present the methodological elements of our work. Then, we proceed to the case studies and identify inter-firm relations and study their evolution over time. We conclude with an assessment of the devices studied, the intermediary role of facilitators, and the difficulty of perpetuating these types of cooperative relations, which raises serious questions about the modalities of the implementation of sustainable territorial development processes.
Article
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L’économie circulaire, nouveau modèle économique respectueux de l’environnement, alternatif à l’économie linéaire, est souvent présentée comme une opportunité de développement soutenable au niveau local, et ses démarches de plus en plus expérimentées dans les territoires, dans un contexte de transition socio-écologique. Cependant, la question de sa territorialité et de ses liens avec le développement durable reste encore scientifiquement non stabilisée. Cet article propose un état de l’art sur le sujet de la dimension territoriale des démarches d’économie circulaire et cherche à évaluer comment elles peuvent constituer une opportunité de développement économique territorial et durable.
Article
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The Circular Economy is a paradigm shift attempting to replace the end-of-life concept with reducing, reusing, recycling and recovering materials and to slow down, close and narrow material and power loops. This concept is much discussed in the academic literature, but limited progress has been accomplished so far regarding its empirical analysis. The objective of this work is to study circular economy practices and analyze in depth the circular economy behavior in European firms. We find that firms’ circular economy behavior is a gradual process where measures are implemented gradually, starting with activities involving control measures and ending with putting preventive practices in place. We discovered also that the most proactive companies in implementing circular economy measures generally come across certain common barriers such as administrative processes, regulations and a lack of human resources to perform these practices, while firms that have not implemented circular economy measures view financing, investment and cost–benefit barriers as the most significant. Significant efforts need to be undertaken by firms to accomplished circular economy. Also circular economy regulation should be improved to make it easier for companies to implement strategies that will make them more sustainable.
Article
Comme le soulignait à nouveau Jean Haëntjens dans notre numéro de janvier-février 20201, face à la lenteur sinon l’inertie des États en matière de lutte contre le changement climatique, les échelons locaux, et les villes en particulier, pourraient bien prendre les choses en main et devenir « locomotives » des États pour enclencher des actions concrètes. François Grosse va dans le même sens, dans cet article de notre deuxième volet de la série consacrée aux questions climatiques et énergétiques : il plaide pour la mise en place rapide de « métropoles circulaires » en France, afin de transformer au plus vite l’économie et les modes de vie pour répondre aux défis qu’impose l’objectif de ne pas dépasser un réchauffement supérieur à 2 °C d’ici la fin du siècle.Après avoir montré combien ces défis sont énormes (et largement sous-estimés en France faute de prendre en compte les émissions indirectes, importées) et urgents, et combien la stratégie française est « inconséquente » pour y répondre, François Grosse montre qu’il est devenu impérieux d’agir là où il est possible de le faire, là où l’ensemble des acteurs peuvent mobiliser leur intelligence et leur énergie autour d’un projet collaboratif efficace. C’est donc à l’échelon des métropoles et de leur périphérie immédiate, en allant bien au-delà de la notion de ville durable qui a émergé ces dernières décennies, en développant de véritables métropoles circulaires, que l’on pourra atteindre les objectifs nécessaires à une véritable transition écologique appréhendée au travers de toutes ses dimensions, et ainsi transformer radicalement le système socio-économique de sorte qu’il devienne compatible avec notre écosystème. S.D.
Article
In the last few decades the Circular Economy has increasingly been advertised as an economic model that can replace the current “linear” economy whilst addressing the issues of environmental deterioration, social equity and long-term economic growth with the explicit suggestion that it can serve as a tool for Sustainable Development. However, despite the individual prominence of the Circular Economy and Sustainable Development in the academic and wider literature, the exact relationship between the two concepts has neither been thoroughly defined nor explored. The consequent result is various inconsistencies occurring across the literature regarding how the Circular Economy can serve as a tool for Sustainable Development and an incomplete understanding of how its long-term effects differ from those of the “linear” economy. A literature review was conducted to interpret the current conceptual relationship between the Circular Economy and Sustainable Development. The review highlights numerous challenges concerning conceptual definition, economic growth and implementation that inhibit the use of the Circular Economy as a tool for Sustainable Development in its current form. The review concludes by providing suggestions for how research concerning the Circular Economy should proceed if it is to provide a potential approach for achieving Sustainable Development.
Article
New business models and territorial value about circular economy, functional economy and industrial ecology Standing from the point of view of the new sustainable business models such as circular economy, functional economy and industrial ecology, this article tries to analyze the way actors build news forms of wealth through collective action. We differentiate two forms of value creation: value for shareholders (for the firm or for insiders) and value for territorial stakeholders (for the territory). This value comes from the transformation of social externalities into different form of activities creating wealth. We then question the capacity for sustainable business models to redefine the territory through collective and coordinated action between firms and territorial stakeholders. Beyond the concepts of stakeholder value , extended customer value or shared value, based on a co-constructed value with stakeholders for the firm and for stakeholders, we investigate the concept of territorial value from business models. A typology of new territorial economic models is offered, illustrated by different case studies.