La marche nordique est une activité physique et sportive (APS) d’itinérance apparue au cours des années 1930 au sein des pays nordiques. Initialement dédiée aux pratiquants de ski de fond au cours de la saison estivale, la marche nordique s’est progressivement transformée en une activité utilitaire destinée aux déplacements des professionnels de haute montagne (i.e. facteur, médecin, etc.) puis en activité de santé, de bien-être et de performance. En marche nordique, les bâtons permettent de se projeter plus rapidement vers l’avant et sollicitent l’ensemble du corps. En France, la fédération française d’athlétisme (qui détient la délégation du ministère des sports pour la marche nordique)
dénombre près de 35 000 pratiquants licenciés. L’essor de cette APS apparu au début des années 2000 en France pourrait en grande partie être lié à l’existence de variables d’hybridation qui permettraient à des profils hétérogènes d’individus de se retrouver autour de cette pratique. Une hybridation de la marche nordique qui semble d’ailleurs observable dans d’autres sports de nature comme la randonnée pédestre, le longe côte ou la course à pied en raison d’héritages sportif, historique et hygiéniste communs.
Une recherche expérimentale a été mise en place pour répondre à cette problématique. Dans un premier temps, des observations de terrain ont été réalisées puis associées à des entretiens semi-directifs auprès de pratiquants aux profils et aux motifs de pratique différents. Ensuite, un premier questionnaire a été créé puis diffusé aux pratiquants de ces quatre APS d’itinérance afin d’établir des profils de pratiquants notamment grâce à une analyse statistique des modalités. Ces résultats ont permis de créer un dernier questionnaire favorisant l’étude et l’analyse des hybridations existantes entre la pratique
physique, la socialisation perçue et le bien-être perçu. Cette dernière, sous la forme d’une étude longitudinale (i.e. sur une saison complète allant d’octobre 2017 à juin 2018), a intégrée cinq groupes de pratiquants aux profils différents : un groupe de pratiquants de marche nordique, un groupe de randonnée pédestre, un groupe de course à pied, un groupe de longe côte et un groupe composé d’individus pratiquant une activité non sportive en groupe (e.g. théâtre, photographie, jeux de cartes,
etc.).
Les résultats obtenus à l’issue de ces études démontrent l’existence de relations entre les quatre APS et que la présence d’un héritage historique pourrait bien être à la source de l’essor de ces sports de nature. L’hybridation de la marche nordique a été analysée par le prisme du nomadisme, de l’aventure et de l’éveil.