L'objectif principal du projet «Pistrina – Étude des boulangeries de l'Italie ro-maine» est de comprendre le moment et les modalités du basculement d'une consom-mation de céréales sous forme de bouillie et de galettes confectionnées dans un cadre domestique à la boulangerie commerciale. Durant cette première phase, deux sites ont été sélectionnés afin de suivre ce proces-sus, Pompéi et Ostie; une première cam-pagne s'est déroulée à Pompéi du 1 er au 30 septembre, puis du 1 er au 5 novembre 2008 2 . Nous avons exploré concomitam-ment deux directions. La première consiste à étudier l'ensemble des 36 boulangeries pour comprendre leurs aménagements et leur agencement spatial de manière géné-rale (fig. 1) 3 . Une campagne de relevé sy-stématique a ainsi été initiée, permettant de dessiner et d'insérer dans la trame urbaine géoréférencée de Pompéi huit boulangerie, 1 Ce rapport préliminaire a été écrit en collaboration avec l'ensemble de l'équipe, composée de la façon suivante: M.-A. Le Guennec, E. Letellier, N. Monteix (EFR), avec la collaboration d' Y. Manniez (INRAP), étude et fouille de la boulangerie I 12, 1-2; C. Hartz, C. Loiseau, étude et fouille de la boulangerie VII 12,13; S. Aho, M. Célié (INRAP), S. Zanella, étude et fouille de la boulangerie IX 3, 19-20; F. Fouriaux, V. Lallet, relevés topographiques et mise en place SIG; S. Longepierre, étude des meules; M. Derreumaux (CRAVO), V. Matterne (CNRS, UMR 7209), approche archéobotanique, étude carpologique; H. Dessales (ENS Paris, UMR 8546 AOROC), étude des systèmes hydrauliques; A. Coutelas (ArkéMine), avec la collaboration d'E. Bukowiecki, étude des fours. A. Duvauchelle a collaboré à l'étude des pétrins et des tuyaux en plomb. 2 Ce projet est réalisé par l'École française de Rome et le Centre Jean-Bérard (UMS 1797, CNRS-EFR), en en collaboration avec la Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei. Outre les financements institutionnels du Ministère des Affaires étrangères (Paris), cette opération a bénéficié du soutien de Fittes S.A. (Nîmes) au titre du mécénat culturel. Nous remercions M. Tessier, son gérant. Les relevés ont été effectués grâce au logiciel «Top Station», gracieusement prêté par la société JSInfo, ce dont nous sommes reconnaissants à son président, O. Cochard. L'équipe était composée de la façon suivante: M.-A. Le Guennec Les photos des boulangeries de Pompéi (fig. 3, 7-9, 13-16) ont été réalisées par des membres de l'équipe, sur concession du Ministero per i Beni e le Attività Culturali -Soprintendenza Archeologica di Pompei. Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, reste interdite. 3 L'inventaire du nombre de boulangeries à 36 procède de la recension des principaux équipements, fours à pain et meules. Les fours de taille trop réduite (diamètre de la sole inférieur à 1,5 m) ont été écartés, à moins qu'ils n'aient été associés à des moulins non manuels: si le local VII 3, 4 dispose d'un petit four à pain, seules des meules manuelles y ont été observées; en revanche, la présence d'un moulin à sang (à probable mouvement humain et non animal), en association avec un four à pain, dans l'arrière-boutique du commerce alimentaire I 8, 15-16 permet d'y restituer une production boulangère. De ce fait, par rapport aux inventaires précédents, en particulier celui dressé par B.J. Mayeske (1972), des distinctions subtiles existent: la supposée boulangerie située en VII 4, 29 a été écartée, tandis qu'ont été ajoutés celles des Casti Amanti et celle située en I 8, 15-16. Fig. 1. Plan de répartition des boulangeries dans l'espace urbain pompéien.