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INGENIERIE
EN MILIEUX DIFFICILES
GEOTECHNIQUE - EAUX SOUTERRAINES - GROTTES, MINES ET CARRIERES
Date
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Auteur
N° document
01/12/2018
ANPN
Olivier Testa
Rapport d’Exploration
Grottes de Mouila 2018
Olivier Testa
18 – 28 septembre 2018
Te st a O l i vi e r, G ro t t es de Mo u il a 20 1 8 – rapport d’exploration
SARL au Capital de 10 000 € - SIRET 533 387 460 00033
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1. Résumé(
La mission Mouilla 2018 s’est déroulé du 18 au 26 septembre 2018 sous la direction de Richard
Oslisly, géoarchéologue à l’ANPN. Cette mission avait deux objectifs : un volet archéologique,
assuré par Richard Oslisly et Maël Ntsinga, et un volet spéléologique, assuré par Olivier Testa et
Julie Ikouanga. Ce rapport ne couvre que les résultats spéléologiques.
Les résultats spéléologiques de la mission sont exceptionnels. Nous avons découvert de nouvelles
galeries vierges dans les grottes déjà connues (Ndongou, Yengue, Ntsona) et découvert cinq
nouvelles cavités d’intérêt important (gouffre Nguenda, Nguenda Nord, Nguenda Centre,
Iroungou, Ngouanga).
Les grottes ont été topographiées sur une longueur cumulée de 3800m. Le développement de la
grotte de Ndongou a été porté à 1765m.
L’ens em bl e des gr ottes hébergent des chiroptères. Plusieurs colonies de Rousettus aegyptiacus
dépassent les 10000 individus. Les autres genres observés sont les Miniopterus, Rhinolophus,
Hipposideros aff. caffer.
Les athérures, amblypyges, sauterelles, blattes, diptères sont très fréquemment présent. Des
traces de pythons et des batraciens ont été observées.
La grotte d’Iroungou découverte cette année est un site anthropologique majeur. Nous avons
découvert au fond près de 200 objets métalliques anciens, et des centaines d’ossements humains,
dont au moins 29 crânes. Un autre squelette humain occupe le fond du gouffre de Nguenda.
Enfin, pour la première fois au Gabon, nous avons effectué la plongée en scaphandre autonome
d’une résurgence karstique. La grotte Ngongongo était comblée par les sédiments et il n’y a
malheureusement pas de conduit qui part.
Cette mission a reçu un financement de la société Olam. Nous remercions la société Olam qui a
grandement facilité cette mission par la mise à disposition d’une logistique impeccable, ainsi que
Frédéric Ella et Igor Boussougou.
Savanes à termitières (premier plan), forêt humique (second plan), plantation de palmier
(troisième plan), à l’arrière, le début des monts Ikondou (
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2. Contexte(
2.1. Equipe(
Richard OSLISLY, chef de mission géoarchéologue, Agence Nationale des Parcs Nationaux
Olivier TESTA, spéléologue, ingénieur, NOT Engineers
Julie NGWAL’GHOUBOU IKOUANGA, assistante spéléologue, géologue, Université de Masuku
Maël EVERARED NTSINGA, doctorant archéologie
Assistés de Frédéric ELLA et Igor BOUSSOUGOU (Olam)
Julie Ikouanga Maël Ntsinga Frédéric Ella Igor Boussougou
Richard OslislyOlivier Testa
(
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2.2. Chronologie(de(la(mission(
18 septembre : Trajet Libreville – Mouila
19 septembre : Grotte de Yengué – topographie
20 septembre : Grotte Ndongou – topographie
21 septembre : Grotte Ndongou – fin de la topographie ; découverte de l’entrée de Iroungou
22 septembre : Grotte Ngongongo – plongée ; Grotte Ngouanga ; Lac I11 – plongée
23 septembre : Grotte d’Iroungou – exploration ; grotte Ndongou – photos
24 septembre : Grotte de Ntsona – topographie
25 septembre : Grotte de Nguenda Centre
26 septembre – Gouffre de Nguenda Nord ; Grotte de Nguenda Nord
2.3. Observations(anthropologiques(
On retrouve des dessins au charbon de bois dans les zones d’entrée des grottes de Ndongou et de
Nguenda Nord. Des gribouillis ont été notés au fond de la grotte de Ntsona
Dans la grotte d’Iroungou, d’abondants artefacts métalliques ont été observés, tout comme des
ossements humains.
Un bracelet en cuivre et des os humains ont été observés au fond du gouffre de Nguenda Nord.
2.4. Biospéléologie$
Les grottes de la région semblent plutôt pauvres en biodiversité, à cause probablement de leur
« nettoyage » annuel lors de la saison des pluies.
On observe une faune superficielle habituelle des grottes (Rhaphidophoridae, Phrynichidae,
Blaberidae, Diptera).
Nous avons observé 4 sortes de chiroptères : des roussettes, des minioptères, des rhinolophes, des
hipposideros. Il serait très intéressant d’effectuer des captures afin d’identifier correctement ces
espèces, qui sont en train d’être redéfinies : les spécialistes pensaient qu’il s’agissait de groupes
monotypiques, mais cela semble plus compliqué de cela.
Pour la première fois lors de nos explorations, nous avons observé deux Euphrynicus femelles en
train de mettre bas, ainsi que deux mâles en train de se battre.
Les athérures (Atherurus africanus) sont omniprésents dans les grottes, et nous avons observé de
nombreuses crottes d’un courageux animal (probablement de python) ayant mangé (et
visiblement digéré) du porc-épic.
Il est aussi très notable que nous n’avons observé aucun nid de picatharte (Picathartes oreas), dans
aucune des grottes et des affleurement rocheux. Dans les autres régions du Gabon (Abanda,
Lastoursville), la présence de nids ou d’anciens nids, est quasiment systématique dans les falaises
et les grottes.
Le picatharte, oiseau endémique et emblématique de la sous-région, vit dans des zones de forêt,
et peut-être que le biotope mosaïque forêt-savane ne lui convient pas.
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Amplypyge (Euphrynicus sp.) en train de porter ses nouveau-nés sur son dos (à droite, détail)
deux Blaberidae : Apotrogia sp. en train de se nourrir de crotte de chauve-souris
Mur recouvert de sauterelles (Rhaphidophoridae) ; Amblypyge (Euphrinicus sp.)
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Hipposideros aff. caffer (photo Ntsinga) ; Rhinolophe
Minioptère à couronne (Miniopterus inflatus)
2.5. Géologie$
Géologiquement, les grottes sont situées dans le schisto-calcaire d’âge néoprotérozoïque, à la
limite entre le SC2c et le SC3a. Ce sont des roches d’environ 600 millions d’années.
La présente de stromatolithes de plusieurs type (dont conophyton, en coupoles emboitées de 30 à
50cm de diamètre, Peyrot et Oslisly, 2008) est systématique dans les grottes de la région. On les
aperçoit en plafond ou bien vu en tranche sur les parois.
Ces paysages souterrains sont extraordinaires, magnifiques et uniques au monde (dans les
grottes Ndongou, Ntsona, Nguenda, et secondairement Yengué notamment).
L’ensemble des cavités est creusé à peu près dans la même couche, comme le montrent et les
altitudes des galeries, et le faciès des roches.
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3. Les(Cavités(
3.1. Liste(des(grottes(et(sites(décrits(
NOM COORDONNEES ALTITUDE LONGUEUR HOMONYMES
GROTTE NDONGOU S2.15724 E11.17620 117m 1765m Ndoungou,
Ndougou
GROTTE D’IROUNGOU 141m 30m
GROTTE DE YENGUE S2.25604 E11.24667 113m 534m Diengui,
Yeng ui , ancien
four à chaux
Stalon, Kanga
GROTTE NGONGONGO S2.19254 E11.19503 108m 60m
GROTTE DE NGOUANGA S2.29215 E11.26550 147m 130m
GROTTE DE NTSONA S2.42464 E11.32091 140m 296m Tsona
GOUFFRE DE NGUENDA NORD S2.09153 E11.13820 132m 70m est.
FALAISE DE NGUENDA NORD S2.09205 E11.13822 158m 30m est.
GROTTE DE NGUENDA NORD S2.09350 E11.13813 126m 229m
GROTTE NGUENDA CENTRE S2.09969 E11.14123 145m 840m
GROTTE DE L’ABRI DE NGUENDA 2°05’55’’S 11°08’26’’E n/a n/a
ROCHERS BLANCS S2.17244 E11.18037 110m n/a
LAC I11 S1.59490 E10.81766 75m n/a
LAC BLEU S1.91269 E11.06271 72m n/a
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3.2. Grotte(Ndongou(
Coordonnées S2.15724 E11.17620 117m
galerie d’entrée de la grotte de Ndongou. Au plafond, des stromatolithes. La galerie fait 20m de
large
Topo ny mie ((
Nom donné pour la première fois par Pickford et Oslisly, d’après les indications des chasseurs
locaux.
Homonymie(
Grotte de Ndongou (Pickford & Oslisly 1992, Smith et al. 2003, Frost & Testa 2008)
Grotte de Ndoungou (Peyrot & Oslisly 2008, Peyrot 2011)
Grotte de Ndougou (Livingstone-Smith et al. 2007)
Le nom Ndoungou (et Ngoundou) est une erreur d’orthographe (communication personnelle
Oslisly 2018 et Peyrot 2018), et s’explique par la proche sonorité en langue locale des deux mots.
Résumé(
Bien que connue de longue date par les populations locales, à notre connaissance, la grotte de
Ndongou est citée pour la première fois par Pickford et Oslisly (1992).
C’est un impressionnant tube karstique faisant jusqu’à 30m de large, de section méplate à bords
arrondis. Le plafond est composé de fossiles de stromatolithes.
La grotte fut par le passé explorée par plusieurs équipes qui se sont toutes arrêtées sur un lac à
250m de l’entrée.
Au cours de cette mission, en toute fin de saison sèche, le lac était asséché, et nous avons pu
effectuer l’exploration de nombreuses galeries supplémentaire, et porter le développement à
1765m.
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Nous avons pu noter sur les parois d’entrée des dessins au charbon de bois assez discret qui
n’avaient pas encore été décrit.
Description(
La grotte s’ouvre par une doline d’effondrement qui a laissé un imposant éboulis à l’entrée.
L’éboulis s’étale sur une vingtaine de mètres de hauteur et débouche dans une vaste salle de 50m
de diamètre et 6m de hauteur, à l’obscurité intense, et la sonorité particulière. Des milliers de
roussettes (Rousettus aegyptiacus) occupent les lieux.
Après la salle, la cavité se poursuite par une galerie, ancien tube phréatique creusé en interstrate
de plus de 25m de large pour 5m de hauteur qui se poursuit sur 250m avant d’arriver sur une
première salle, terminus des explorateurs précédents. L’eau qui a creusé ce tube, il y a des
(centaines ? de) milliers d’années, coulait en direction du Sud-Est, en direction de la Ngounié.
Il s’agit d’une résurgence fossile, qui ne fonctionne plus à cause de la disparition du bassin
d’alimentation, couplé à une baisse du niveau piézométrique.
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Le plafond est plan, et l’on y observe tantôt des ripple-marks
qui datent de la période de sédimentation et des bancs de
stromatolithes vus de dessous. Sur les parois, un calcaire
blanc, très homogène et pur (peut-être dolomitique) qui
emprisonne dans sa masse des feuilles cristallisées planes,
sans direction particulières. Celles-ci se sont probablement
mises en place lors d’une phase ultérieure, dans les
microfissures crées lors de la diagénèse.
Photo ci-contre du haut en bas : plafond stromatolithique,
calcaire (dolomitique ?) blanc avec feuilles cristallisées, fine
couche stromatolithique jaune, calcaire beige, et enfin
dépôts sédimentaire sableux contemporain.
Au sol, une fine couche de guano, où de manière
inhabituelle pour une grotte de cette température, il y a peu
de vie. En effet, cette galerie semble régulièrement nettoyée
par les eaux qui circulent en saison humide.
La cinétique du courant laisse cependant des accumulations de guano proche des parois.
Depuis l’entrée, le niveau du sol baisse de manière insensible (1%), et l’on arrive à un point bas où
se trouve un lac la plupart de l’année, à l’altitude 96m.
A ce niveau, l’orientation de la galerie tourne de 90° et elle se transforme en vaste salle de 100m x
40m, 10m de plafond. De nombreux rochers décamétriques tombés du plafond jonchent le sol.
Trois galeries partent vers le NE.
La première mène à deux siphons, visiblement emplis de sédiments fins par la lente décantation.
Les parois montrent les bancs de stromatolithes. Le niveau d’eau est à 94m, plusieurs siluridés
vivent dans les siphons. On a pu observer un squelette de siluridé sur une des banquettes
rocheuses, 5m au-dessus de l’eau (99m). Ce qui montre l’ennoiement régulier du réseau.
La seconde galerie, beaucoup plus haute en altitude (108m) est sèche. En plafond, on observe des
traces de niveaux de crue. La galerie est borgne, mais bute sur un suçoir argileux rapidement
impénétrable.
La troisième galerie est la poursuite du drain principal. La galerie s’arrête elle aussi sur un lac
siphonnant, emplis de sédiments fins. Le niveau de l’eau est à 94m d’altitude.
Depuis la grande salle, une fracture très étroite vers le NE permet d’avancer dans un petit réseau
parallèle, avec quelques rhinolophes et minioptères. Le flanc NE de la galerie est un effondrement
de massif rochers calcaires et de latérite. La surface ne doit pas être loin. L’extrémité s’arrête sur un
cône de latérite.
Jusqu’à la très grande salle, une colonie estimée à 20000 Rousettus aegyptiacus a élu domicile.
Nous sommes revenus trois fois dans la cavité en une semaine, et le nombre de chauves-souris
n’avait visiblement pas évolué.
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De-ci de-là, dans les petites galeries secondaires, loin du tumulte des roussettes, nous avons
observé des regroupements de quelques dizaines de minioptères (environ 500 en tout) et
rhinolophes (environ 100).
Galerie « 98 » présentant plusieurs bancs de stromatolithes
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Plafond stromatolithique extraordinaire
Dessins(pariétaux(
Dans la zone d’entrée, nous avons pu remarquer des dessins au charbon de bois, fait sur les parois.
Pour le moment, nous n’avons fait aucune tentative de datation. Il nous semble que ces dessins ne
sont probablement pas contemporains, car sur certains dessins, la roche s’est écaillée à plusieurs
endroits, emportant une partie du dessin. Ce processus peut être long à se mettre en place.
On retrouve :
Un ensemble de 4 losanges contigus superposés, surmontés d’ensembles d’arcs de cercles, comme
des oiseaux stylisés
Une étoile filiforme à 6 branches inscrite dans un cercle
Des dessins en bâtonnets doubles indéchiffrables, peut-être anthropomorphes
D’autres traits indéchiffrables
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Topographies(
Il existe quatre topographies de la grotte Ndongou
- Celle de Pickford, publiée dans Pickford & Oslisly 1992
- Celle de Peyrot, non publiée, 2008 (communication personnelle)
- Celle de Laumanns et al, publiée dans Frost & Testa 2008
- Celle de Testa et Ikouanga, publiée ici (2018), la plus détaillée.
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3.3. Grotte(d’Iroungou(
Coordonnées : 141m
Topo ny mie (
Nom attribué en 2018. Nous avons baptisée la grotte du nom du village le plus proche.
Résumé(
Aven de 23m de profondeur. A l’extérieur, sous le porche, un crâne humain a été trouvé, ainsi
qu’un ensemble de perles, cauris, dents d’animaux percés côtoyant 4 objets en fer.
Au pied du puits, plus d’une centaine d’armes, monnaies, outils et bijoux métalliques ont été
observé, avec plusieurs centaines d’os humains correspondant à au moins de 29 individus.
Description(
La grotte d’Iroungou a été découverte par des prospections en forêt de Richard Oslisly et Maël
Ntsinga. L’entrée, sans nom, figurait déjà sur les carnets de terrain de Richard Oslisly de 1992, mais
n’avait pas été explorée à l’époque.
Quelques jours plus tard, Nous explorons la grotte.
Le tunnel d’entrée est en pente douce sur 5 mètres, avant de s’arrêter sur un rebord et un puits de
23m de fond.
Lors de la première incursion, nous avons remarqué sur la bordure, en extrême limite du vide, des
objets métalliques rouillés (2 sceptres-monnaies, 2 fers de hache).
Nous appelons sceptre-monnaie deux objets en fer forgés de grande dimension, environ 50cm de
longueur, constitué d’une tige cylindrique à l’extrémité de laquelle a été forgé un disque fin (20cm
de diamètre, moins de 5mm d’épaisseur, et de l’autre une forme coplanaire oblancéolée de même
épaisseur (voir photos pages suivantes).
En retirant ces objets presqu’entièrement enfouis dans l’humus, nous avons mis à jour plusieurs
centaines de petites perles cylindriques en os (3,60mm de diamètre, 1,50mm d’épaisseur, 1,35mm
de diamètre intérieur), mêlée avec des cauris (11mm de longueur, 6,3mm de diamètre, type
Olivancillaria nana), une dent de potamochère percée et un anneau en cuivre. Tout cela devait
faire partie d’une parure ou de colliers. Il y avait non loin une mandibule humaine, et un crâne
humain a été vu dans l’entrée.
Pour descendre au fond du puits de 23 mètres, une corde a été installée. Olivier Testa est descendu
en reconnaissance. Devant la fragilité du site, la corde a été retirée, personne n’est descendu
ensuite et le site est resté intact.
Ce puits a servi de lieu de sépulture durant plusieurs générations. Au fond, on trouve des os par
centaines, dont 29 calottes crâniennes visibles en surface, éparpillés.
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Un tour de la salle a été fait, en prenant un maximum de photo.
Dans ce lieu de sépulture, les morts étaient précipités avec (une partie de ?) leurs richesses.
Après analyse des photos sur les objets affleurant en surface, ce sont 74 bracelets et bagues, en
fer, cuivre et peut-être laiton, qui jonchent le sol, 44 couteaux-monnaies, 11 fers de hache, 8
pointes de sagaie, 9 cloches (gong) et une cloche à manche (kendo), 13 houes-monnaies, une
herminette, une espèce de mandjong (de forme inconnue), 8 sceptres-monnaies de forme
inconnue.
Voir tableau et photos ci-dessous.
Les objets et les os ont été ensuite déplacés par l’eau courante en saison des pluies, par gravité, et
par des mouvements de terrains.
Plusieurs effondrements de roches provenant du plafond ont piégé ou écrasé des os et des objets,
et de la calcite s’est redéposée par-dessus.
Tous les objets en fer sont fortement rouillés, mais gardent toute leur intégrité. Un moins un gong
est finement gravé.
Certains os sont recouverts d’une épaisse couche de calcites, beaucoup sont propres.
Recherches(bibliographiques(
Afin de poursuivre le travail d’identification, nous nous sommes rendus à la bibliothèque de
recherche du Musée de Quai Branly, à Paris, qui est certainement la plus riche bibliothèque sur
l’anthropologie et l’archéologie africaine.
Il s’avère que ce que nous appelons les sceptres-monnaies sont d’un modèle strictement inconnu
de toutes les publications scientifiques et catalogues de vente que nous avons consulté, tout
comme le « mandjong ».
Peut-être cet objet-monnaie pouvait-il être coupé en deux pour une utilisation pratique, comme
reporté pour les mandjong (Vincent 1963, Dupré 2014).
Les peuples originaires de la région de la Ngounié sont les Mitsogho (Apinji), Bapounou et Nzébi.
Les travaux anthropologiques anciens effectués sur les peuples de la Ngounié sont rares.
Nous rapportons ici la description rapportée par Andersson en 1974 à propos des kota : « de tels
morts (de maladies contagieuses) pouvaient aussi être précipités dans des ravins ou chutes d’eau
ou jetés dans des grottes (lebungu). Comme déjà indiqué dans ces cas, il s’agissait essentiellement
d’éviter le risque de contagion dont il fallait tenir compte même après la mort » ainsi que
« autrefois, les morts n’étaient pas enterrés mais seulement abandonnées, loin du village. Osama
raconte qu’il fut courant autrefois de traîner les morts vers un ravin ou une chute d’eau et de les y
précipiter. On pensait que cela les empêcherait de revenir au village. Personne n’allait dans les
lieux où étaient exposés des morts »
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Mesure(des(perles(
Nous avons mesuré plusieurs paramètres sur un échantillon de 24 perles en os parmi plusieurs
centaines trouvées au sommet du puits : diamètre extérieur, intérieur, et épaisseur. Les mesures
ont été faites au pied à coulisse au 1/20e mm. Les perles sont assez bien calibrées.
Quelques perles d’os, dents de potamochères, anneau en cuivre, cauris, trouvés au sommet
2,5
3
3,5
4
4,5
0,5 11,5 22,5
Diamètre en fonction de
l'épaisseur
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Type de colliers auquel pouvait ressembler ceux trouvés, avec des perles cylindriques calibrées.
Ces colliers n’étaient souvent pas portés, mais étaient accumulés comme dot.
Fer de hache (5), tête de sagaie (7), couteau-monnaie (4, 8, 9, 10), Conidae (17), gong (6, 18, 19)
Houe-monnaie (58) ensemble d’anneau en fer et en cuivre
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sceptre-monnaie (?). Taille 50cm
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Liste des objets vus :
item # Type
1 monnaie sceptre
2 monnaie sceptre
3 monnaie type Mandjong
4 couteau monnaie
5 fer hache
6 gong simple
7 tête sagaie
8 couteau monnaie
9 couteau monnaie
10 couteau monnaie
11 couteau monnaie
12 couteau monnaie
13 couteau monnaie
14 fer hache
15 fer hache
16 houe monnaie réniforme
17 coquillage
18 gong simple
19 gong simple
20 fer hache ?
21 couteau monnaie
22 bracelet en cuivre ou laiton
23 gong simple
24 bracelet en fer
25 couteau monnaie
26 couteau monnaie
27 fer hache
28 bracelet en fer
29 bracelet en fer
30 objet en fer indéterminé
31 houe monnaie
32 couteau monnaie
33 gong double
34 houe monnaie réniforme
35 bracelet en fer
37 couteau monnaie
39 houe monnaie réniforme
40 bracelet en fer
41 bracelet en fer
42 fer hache
43 couteau monnaie
44 bracelet en fer
45 couteau monnaie
46 monnaie sceptre
47 monnaie sceptre
48 bracelet en fer
49 glaive monnaie
50 bracelet en fer
51 tete sagaie
52 bracelet en fer
53 gong simple
54 couteau monnaie
55 couteau monnaie
56 bracelet en fer
57 couteau monnaie
58 houe monnaie réniforme
59 tete sagaie
60 fer hache
61 couteau monnaie
62 couteau monnaie
63 couteau monnaie
64 bracelet en fer
65 bracelet en fer
66 tête sagaie
67 couteau monnaie
68 bracelet en fer
69 houe monnaie réniforme
70 glaive monnaie
71 houe monnaie
72 anneau acier
73 couteau monnaie
74 couteau monnaie
75 couteau monnaie
76 couteau monnaie
77 bracelet en fer
78 bracelet en fer
79 fer hache
80 couteau monnaie
81 tete sagaie
82 bracelet torsadé en cuivre
83 bracelet en cuivre ou laiton
84 bague en fer
85 bracelet en cuivre ou laiton
86 houe monnaie réniforme
87 bracelet en fer
88 bracelet en fer
89 couteau monnaie
90 bracelet en fer
91 bracelet en cuivre ou laiton
92 bracelet en fer
93 bracelet en fer
94 herminette
95 bracelet en fer
96 gong simple
97 bracelet en fer
98 bracelet en cuivre ou laiton
99 bracelet en fer
100 bracelet en fer
101 bracelet en fer
102 bracelet en fer
103 bracelet en fer
104 bracelet en cuivre ou laiton
105 bracelet en fer
106 fer hache
107 glaive monnaie
108 bague en fer
109 couteau monnaie
110 couteau monnaie
111 couteau monnaie
112 bracelet en fer
113 glaive monnaie
114 couteau monnaie
115 bracelet en bande
116 houe monnaie réniforme
117 houe monnaie réniforme
118 bracelet en cuivre plat
119 monnaie sceptre
120 bracelet en cuivre
121 monnaie sceptre
122 bracelet en fer
123 monnaie sceptre
124 bracelet en fer
125 fer hache
126 bracelet en fer
127 tête sagaie
128 monnaie sceptre
129 bracelet en fer
130 bracelet en fer
131 bracelet en cuivre
132 bracelet en fer
133 bracelet en fer
134 couteau monnaie
135 bracelet en cuivre
136 couteau monnaie
137 bracelet en fer
138 tete sagaie
139 bracelet en fer
140 couteau monnaie
141 anneau fer
142 anneau fer
143 anneau fer
144 anneau fer
145 anneau fer
146 anneau fer
147 anneau fer
148 anneau fer
149 couteau monnaie
150 anneau fer
151 bracelet en cuivre
152 bracelet en fer
153 couteau monnaie
154 kindu
155 bracelet en fer
156 bracelet en fer
157 gong simple
158 couteau monnaie
159 bracelet en fer
160 bracelet en fer
161 bracelet spiralé
162 couteau monnaie
163 bracelet en fer
164 houe monnaie réniforme
165 couteau monnaie
166 bracelet en fer
167 bracelet en fer
168 anneau fer
169 gong double
170 couteau monnaie
171 fer hache
172 tête sagaie
173 fer hache
174 couteau monnaie
175 couteau monnaie
176 houe monnaie réniforme
177 houe monnaie réniforme
178 couteau monnaie
179 couteau monnaie
180 couteau monnaie
182 indéterminé
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3.4. Grotte(de(Yengué(
Coordonnées S2.25604 E11.24667 113m
Topo ny mie (
Le nom de la grotte a pour origine le nom du village sur lequel se trouve la cavité. Les différents
explorateurs lui ont parfois attribué d’autres noms, ou d’autres orthographes.
Homonymie(
Grotte de Yengui (Furon 1932)
Grotte de Diengui (Oslisly&Peyrot 2007, Mihindou 1985, Rouquette 1952, Frost & Testa 2008)
Grotte de Yengué (Pickord & Oslisly, 1992, Oslisly&Peyrot 2007, Peyrot & Oslisly 2008)
Grotte de Kanga (Smith et al. 2003)
Grotte de l’ancien four à chaux Stalon (Beauchêne 1963)
Le village se nomme :
Yeng u é sur la carte topographique Ndendé au 1/200.000, Institut Géographique National, Paris,
7eme éd. 1948
Yèngué sur la carte topographique Ndendé 1d au 1/50.000, institut National de Cartographie,
Gabon, 1ère éd. 1988
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Résumé((
La grotte de Yengué est une résurgence fossile occupée par une colonie de chauves-souris. Cette
année, en franchissant une étroiture peu engageante, nous avons mis à jour un nouveau réseau
jamais décrit. La nouvelle topographie relève 534m de conduits
Description(
La grotte de Yengué est décrite dès 1932 par Furon (1932), et topographiée en 1952 par Reboul
(Rouquette, 1952). Du fait de l’accessibilité de la grotte, de nombreuses équipes se sont succédées
depuis.
Il s’agit d’une résurgence fossile, que nous avons vu totalement à sec. En saison des pluies,
l’ensemble de la cavité serait parcouru par une rivière et un lac se trouve à l’entrée (Smith et al.
2003). Nous ne sommes pas sûr de la source qui alimente cette rivière souterraine, n’ayant vu
aucune indice évident dans la cavité.
L’entrée se présente comme un agréable abri sous roche. C’est probablement à cet endroit que
Beauchêne a récolté des éclats de silex noirs (Beauchêne, 1963). Nous n’avons pour notre part par
fouillé, mais observé des bonbons jetés au sol, signe d’une activité rituelle présente. Il y avait aussi
des cartouches de fusil, certains habitants se délectant des roussettes ou des porcs-epics (que
nous n'avons point vus)
La galerie principale est creusée dans un interstrate, et plafond comme sol sont horizontaux. Un
actif temporaire a entaillé le sol. La galerie fait en moyenne 15m de large, pour 3 mètres de
plafond, de l’entrée jusqu’à l’étroiture terminale. Cependant, la flanc Ouest de la cavité se trouve
en bordure de l’extrémité de l’éperon rocheux extérieur, et des effondrements font par endroit
apercevoir le jour. C’est à ces endroits que se concentrent les colonies de roussettes. A leur pied,
une faune abondante, habituelle, dont des blattes, geckos, criquets, amblypyges.
En paroi et au plafond, on peut observer des inclusions de jaspe. Les stalactites et stalagmites sont
ponctuellement abondantes, sans être particulièrement belles.
Plus on avance vers le fond, plus les parois blanches et grises du tunnel principal deviennent
esthétiquement belles. Elles sont d’un calcaire blanc pur veiné de gris (selon le faciès) et marquées
de cupules de dissolutions qui indiquent le fonctionnement passé de la cavité comme résurgence.
Le sol est horizontal. De très nombreuses rhinolophes et minioptères sont pendues au plafond,
constitué d’une magnifique dalle de stromatolithes vus de dessous. Les stromatolithes ont une
forme d’entonnoir, ou d’entonnoirs emboités.
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Tube de la grotte de Yengué. Au plafond, les stromatolithes, et sur les parois, un calcaire blanc en
haut, gris en bas. Cupules de dissolution ("coups de gouges") sur les parois.
Magnifique stratigraphie montrant l’intercalage des deux types de calcaire.
Au bout de la galerie, la cavité semble se pincer et se terminer sur une petite fissure peu
prometteuse. Les équipes précédentes se sont arrêtées là.
Mais une fois les premières contorsions passées, à genoux dans un petit conduit au creusement
phréatique, le courant d’air indique que cette galerie va se poursuivre.
On débouche dans une nouvelle galerie, et une autre colonie de roussette aussi importante.
Vers l’Ouest, une pente remontante mène à une sortie. De là, on peut parcourir une haute fissure
étroite qui part Sud-Sud-Est et présente du concrétionnement.
Vers l’Est, une galerie remonte jusqu’à buter sur un gros rocher décroché plurimétrique. Si on
monte dessus, on aperçoit à la verticale le jour, quarante mètres au-dessus de soi. Aucune
remontée possible, il faudrait des cordes et passer par le haut pour reconnaître ce puits.
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Dans l’ensemble de la cavité, il y avait 2 groupes de Rousettus aegyptiacus (1000 individus chacun
environ)
Une colonie de minioptères (certainement Miniopterus inflatus) (1000 individus) et quelques
rhinolophes (plus petits que le pouce) (100 individus).
Les minioptères portaient fréquemment un à deux parasites hématophages (Nycteribiidé
ressemblant à Eucampsipoda africana).
Minioptères (Miniopterus inflatus). Celui de droite porte un parasite sur le front
Topographie(
Il existe à notre connaissance 4 topographies de la grotte Yengué :
- Celle de l’ingénieur Reboul publiée par Rouquette en 1952
- Celle de Peyrot publié dans Peyrot & Oslisly 2008
- Celle de Laumanns et al. publiée dans Frost & Testa 2008
- Celle de Testa et Ikouanga publiée dans ce rapport 2018, avec le nouveau réseau.
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3.5. Grotte(Ngongongo(
Coordonnées S2.19254 E11.19503 108m
Topo ny mie ( (
Nom donné par le guide-chasseur local à Oslisly en 1992.
Grotte Ngongongo (Pickford & Oslisly 1992, Peyrot & Oslisly 2008, Oslisly & Peyrot 2007)
Selon des gabonais interrogés en 2018, ‘Ngongongo’ est une onomatopée gabonaise qui évoque
quelque chose qui fait très peur. Un équivalent de ‘bouh’ mais en plus fort.
Résumé(
Cette grotte a été décrite pour la première fois par Pickford et Oslisly en 1992.
Il y a d’une part un lac-résurgence, et de l’autre, une petite cavité d’une quarantaine de mètre.
Le lac-résurgence a été plongé pour la première fois au cours de cette mission et le fond semble
comblé de sédiments.
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Description(
Lac-résurgence
Cette résurgence est décrite dès 1992 par Pickford & Oslisly.
D’après les observations 2018, il ne semble pas que ce lac puisse être une source active. Il s’agit
plutôt à notre avis d’un regard sur le niveau aquifère, qui peut, en fonction de la saison, fluctuer, et
déborder. Nous n’avons pas observé de trace de lit de rivière pouvant drainer cette résurgence.
Au cours de la mission, Olivier Testa a plongé en scaphandre autonome pour tenter de franchir le
siphon.
Après 30min de plongée, en longeant la paroi au niveau du fond du lac, il a fallu se rendre à
l’évidence : il n’y a pas de départ de galerie, à moins que celle-ci ne soit bouchée par les
sédiments. La visibilité sous l’eau étant très faible (50 cm), il n’est pas inconcevable, mais fort peu
probable, qu’une galerie soit passée inaperçue.
Le lac présence une profondeur maximale de 8m.
Remerciements au programme Gabon Bleu de l’ANPN (Laurence Wozniack) pour le prêt des
bouteilles d’air comprimé.
Deux tortues (Pelusios chapini) se trouvaient sous des roches
sur la berge. Sous l’eau environ 200 petits poissons (<10cm)
ont été observés. Quelques grenouilles s’ébattaient, des
traces de pas d’éléphants venant se désaltérer marquaient la
boue au niveau du lac, et plusieurs athérures se sont enfuis à
notre approche.
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Grotte latérale
En bordure Sud du lac, dans le prolongement de la paroi, une petite cavité horizontale, simple tube
de section méplate à bord arrondis, 10m de large, 2,5m de haut, court en direction du Sud-Sud-Est
sur 40m.
Un suçoir en milieu de galerie forme un trou d’eau qui montre le niveau de la nappe.
La cavité est creusée dans la même roche blanche recoupée de plaques cristallines que l’on
observe dans la grotte de Ndongou et son plafond est constitué des mêmes stromatolithes.
Environ 100 roussettes occupent cette cavité.
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3.6. Grotte(de(Ngouanga(
Coordonnées S2.29215 E11.26550 147m
entrée de la grotte de Ngouanga
Topo ny mie (
Nom donné par les guides-chasseurs en 1992 à Richard Oslisly pour cette zone. Ce nom est aussi
présent sur les relevés topographiques locaux actuels. Il s’agit probablement du nom d’un village,
peut-être du massif forestier.
Résumé(
Découverte au cours de cette mission, la cavité se présente comme une vaste salle fossile. Un petit
boyau aéré donne accès à un réseau de faille qui reste à explorer.
Description(
Le porche de la grotte laisse présager d’une vaste cavité. La margelle d’entrée, au bord d’un
dénivelé de 8m, est un éboulis de 15m de large et une dizaine de mètres de haut. Des
chauves-souris s’ébattent dans la salle, principalement des roussettes (environ 2000 individus).
Quelques minioptères peuvent être vues dans les endroits plus confinés.
Contrairement à la plupart des autres cavités de la région, on trouve un épais guano grouillant de
vie, jusqu’en bas de la salle.
Malheureusement, cette salle semble ne pas avoir de suite, et bute sur un effondrement.
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Un passage bas à côté de l’effondrement n’est pas très prometteur, mais en se mettant à plat
ventre dans un guano épais, légèrement sec, une petite galerie se poursuit. Il faut ramper sur une
vingtaine de mètres dans un guano pulvérulent, asséché par un courant d’air qui parcourt ce
boyau, avant de ressortir dans une salle sur faille. On y trouve des chauves-souris (rhinolophes et
minioptères)
Vers le Sud et dans la continuité de la faille, la galerie se poursuit et nous nous sommes arrêtés sur
un petit puits où une corde est nécessaire si l’on veut descendre.
Vers le nord, Olivier Testa a escaladé une faille sur une dizaine de mètres, accompagné par le
courant d’air, mais l’engagement a stoppé la progression. Il faudrait une corde.
Enfin, dans la paroi Est, une fissure très étroite (25cm), aux parois constellées de picots acérés, ne
paraissait pas intéressante. Par acquis de conscience, nous avons commencé la reptation et
étonnamment, après 10m, cette fissure mène à une seconde salle sur faille.
La suite se trouve vers le haut, où nous avons pu escalader sur une vingtaine de mètres dans la
faille, pour nous arrêter à cause de l’engagement. Une corde est nécessaire. Ou bien, puisqu’il est
probable que cette faille ressorte en surface, prospecter à l’extérieur.
Dans la fissure fortement ventilée, nous avons remarqué d’important dépôts de noirs de charbon
sur les parois (parfois près d’un centimètre d’épaisseur).
Notre hypothèse est que la fumée des feux (allumés à l’entrée de la cavité lors de la chasse aux
chauves-souris, ou les feux de brousse) est aspirée dans cette fissure. Le rétrécissement de la
section et le refroidissement des fumées favorise le dépôt charbonneux sur les parois.
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Vu en plan (haut) et de profil (bas) de la grotte de Ngouanga
(
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3.7. Grotte(de(Ntsona(
Coordonnées S2.42464 E11.32091 140m
Topo ny mie ( (
Grotte nommée et décrite par Oslisly et Peyrot, 2007.
Homonymie(
Grotte de Ntsona (Peyrot & Oslisly 2008, Oslisly& Peyrot 2007
Grotte de Tsona (Smith et al. 2003, Frost et al. 2017)
Résumé(
La grotte de Ntsona est une ancienne résurgence, et se compose d’un tube au plafond constitué de
stromatolithe, qui bute au bout de 200m sur un effondrement.
Description(
La description de Peyrot est particulièrement précise et nous la reproduisons.
« Après une entrée assez vaste de près de 20m de large, haute de 6, située quelques mètres en
contrebas du porche d’entrée, s’amorce une galerie de section elliptique, large de près d’une
dizaine de mètres en moyenne, qui s’enfonce en légère pente sur environ 200m. Cette galerie
s’achève en « cul-de-sac » contre un éboulis qui obstrue complètement ce qui semble être une
prolongation. Un petit diverticule s’amorce à gauche mais se termine après quelques mètres,
cédant la place à des conduits étroits impénétrables. » (Peyrot & Oslisly 2008)
En franchissant un passage bas au niveau de l’éboulis final, le long de la paroi Sud, nous avons
trouvé une petite salle (2m x 5m).
De manière surprenante, nous avons observé sur les parois des gribouillis et des points au charbon
de bois, ainsi que des traces noires au plafond, restes de torches enflammées. Il pourrait s’agit de
chasseurs cherchant à poursuivre et effrayer des athérures.
A partir de là, les conduits deviennent très très bas (et parcourus par les porcs-épics), et nous
avons exploré un nouveau petit réseau d’une trentaine de mètres en plusieurs branches, que nous
n’avons pas eu le temps de topographier. Nous nous arrêtons sur un passage que nous avons tenté
de désobstruer durant une heure, creusant le sédiment pour agrandir un passage bas. La présence
d’un courant d’air, signifiant une jonction possible avec l’extérieur, était motivant.
Il y avait une petite colonie de roussettes (50 individus)
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L’équipe dans la grotte de Ntsona (Testa, Oslisly, Eggert, Ikouanga) – La grotte de Ntsona au niveau
du puits de lumière. Notez la stratigraphie horizontale, le banc de stromatolithes, ainsi que dans le
calcaire blanc les cupules de dissolutions liées au creusement en régime noyé
Topographie(
Il existe trois topographies de la grotte de Ntsona
- celle de Peyrot, publiée en 2008 (Peyrot & Oslisly 2008)
- celle de Pistole et al. (Frost & Testa, 2008)
- celle de Testa et Ikouanga, publiée en 2018 (cette publication)
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Gouffre(de(Nguenda(Nord(
Coordonnées S2.09153 E11.13820 132m
Fracture d’entrée du gouffre
Topo ny mie (
Le massif de Nguenda est divisé en deux entités. Nous avons choisi de nommer simplement celui-ci
Nguenda Nord.
Résumé(
Nouvelle cavité découverte lors d’une prospection en forêt. C’est un gouffre sur fracture de 25
mètres de profondeur qui débouche dans un ancien tube phréatique, avec des ossements de
quelques animaux tombés.
Description((
Une fissure s’ouvre dans la forêt et forme un grand entonnoir. Au fond, un petit passage permet de
voir le sommet d’un puits profond.
Il est possible de désescalader les parois sur 20 mètres, dans une roche blanche striée de bancs de
stromatolithes.
Vu la difficulté, seul Olivier Testa est descendu, en reconnaissance et sans matériel topographique.
Seul un croquis a été levé.
Au pied, un vaste niveau présente deux cônes d’éboulis à la verticale de deux cheminées
remontant jusqu’en surface (dont l’une est aujourd’hui bouchée). Il y a essentiellement un
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amoncellement de cailloux, mais l’on peut aussi observer des os épars, ainsi qu’à un endroit, un
cubitus humain isolé, et à proximité un bracelet en fil de cuivre de forme grossière.
Plus bas se trouvent deux crânes d’antilope (probablement céphalophe), au milieu d’os épars.
Les cônes d’éboulis se poursuivent jusqu’à un niveau inférieur, dont le sol est tapissé d’une couche
de sédiments glaiseux très glissante, sans traces.
Sous un débord rocheux, coincé et à ¾ pris dans l’argile, un crâne humain.
La galerie inférieure présente la morphologie typique des galeries phréatiques des autres grottes
de la région : section méplate à ellipsoïdale.
Dans cette galerie, il y a deux autres squelettes d’antilope ainsi qu’un squelette de serpent, tous
plus ou moins en connexion anatomique.
A l’extrémité de la galerie, un effondrement bloque la progression. Il faudrait ramper pour avancer
plus. Il y avait 5 petites chauves-souris à cet endroit.
La présence au sol d’une couche de sédiments argileux très glissante est signe d’ennoiement
sporadique de la galerie, sans présence d’eau courante.
Les squelettes que nous avons vu à ce niveau étaient soit vierges de tout dépôt argileux, soit à
peine colorés par ceux-ci. L’ennoiement semble donc être d’une fréquence inférieure à annuelle.
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Croquis d’exploration en coupe
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3.8. Falaise(de(Nguenda(Nord( (
Coordonnées S2.09205 E11.13822 158m
Résumé(
Simple abri sous roche avec une cavité tectonique
Description(
Il s’agit d’un abri sous-roche trouvé en prospection.
Le long de la falaise, une cavité d’une trentaine de mètre de faible dimension a été explorée. Cette
cavité est d’origine tectonique, mais présente du concrétionnement léger.
Une cinquantaine de roussettes occupaient ce trou.
Les roussettes avaient un comportement que nous n’avions jamais observé jusqu’à présent. Les
roussettes étaient acculées en extrémité de galerie, dans une petite section (1m x 1m). Malgré
plusieurs tentatives, elles ne réussissaient pas à sortir en nous évitant (nous faisions la
topographie). Alors, elles se posaient au sol, ventre contre terre, bras et doigts écartés, et ne
bougeaient plus. Elles s’entassaient même à trois individus superposés. Elles nous regardaient,
haletant fort, mais sans autre mouvement.
Ce comportement s’est confirmé dans la grotte de Nguenda Nord toute proche.
A noter qu’un squelette d’antilope (probablement céphalophe) a été observé, en connexion
anatomique, dans un renfoncement de cet abri sous roche. L’animal est venu mourir dans sa
grotte.
Le long et autour de cette falaise, plusieurs cavités ont été vues, de quelques mètres à quelques
décamètres de longueur. Au vu de l’altitude et de la géomorphologie, nous pensons qu’il s’agit de
l’effondrement du porche d’entrée d’une grande cavité, désormais inaccessible.
Falaise de Nguenda Nord. En bas à droite, accès à la cavité.--- Le squelette d’antilope
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Grotte(de(Nguenda(Nord(
Coordonnées S2.09350 E11.13813 126m
Résumé(
Grotte découverte et explorée au cours de cette mission, c’est un colossal tube d’origine
phréatique, qui s’arrête après 150m sur un cul-de-sac improbable. Cette cavité exceptionnelle
héberge une jolie colonie de roussettes qui s’ébattent dans les 229m de galeries mesurées.
Description(
Située un peu au Sud de la falaise Nguenda Nord, dans le prolongement du front rocheux, l’entrée
de cette résurgence fossile est colossale : 20m de large, avec un cône d’éboulement qui s’engouffre
dans la cavité sur une centaine de mètres. Des cupules de dissolution en paroi indiquent le paléo-
courant qui creusa la cavité. On ne retrouve aucune trace d’écoulement actuel.
Au pied de l’éboulis qui a rempli le début de la cavité, au point bas situé à 103m d’altitude, la
galerie fait 20m de large pour 20m de haut. Cette zone est plane et recouverte d’un guano dans
lequel nos pas s’enfoncent de 20 cm. Une colonie de roussettes estimée à 10000 individus occupe
la cavité. Les volumes et le haut plafond rendent hasardeux l’appréciation de leur nombre, qui est
conservateur.
Au point bas, la configuration de la grotte change complètement, et de forme et de taille. Elle se
poursuit dans l’axe, la galerie fait 7m de large, 3-4m de hauteur et présente de nombreux
effondrements. Le fond est un cul-de-sac impromptu.
Au point bas, une galerie de grande dimension remonte vers le Nord-Est. Le plafond est de plus en
plus bas, et la galerie bute sur un éboulement latéritique, sûrement en relation avec l’extérieur.
En termes de biodiversité et macrofaune observable, nous avons observé comme d’habitude un
nombre incalculable de sauterelles cavernicoles, et d’insectes volants.
De nombreux amblypyges (Euphrynicus sp. et Damon sp.) sont présent dans l’ensemble de la
cavité. Deux étaient en train de se battre, proche de l’entrée, et un avait une portée de
nouveau-nés sur le dos.
Des blattes (Apotrogia sp.) noire et jaune sont nombreuses.
Une souris a été vue courant le long d’une paroi, tout au fond.
Des crottes de serpent (probablement d’un python de grande taille, ont été vues)
Plusieurs athérures (Atherurus africanus) se sont enfuis à notre approche
Enfin, nous avons pu observer une impressionnante colonie de fourmi magnan (Dorylus sp.-
molestus ?-) dans la grotte. Deux chauves-souris étaient mortes, au sol, entièrement recouvertes
de fourmis en train de les déchiqueter. Deux colonnes de fourmis partaient de là, jusqu’à une
fourmilière temporaire installée entre deux rochers.
Ces fourmis construisent des bivouacs, des structures formées uniquement de fourmis accrochées
les unes aux autres. Elles s’organisent, créent des tunnels -en fourmis- et forment un édifice -en
fourmis- dans lequel vivent d’autres fourmis, les larves/œufs, ainsi que la reine souvent.
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Quant aux roussettes (Rousettus aegyptiacus, d’une taille qui nous semble supérieure aux autres
roussettes observées dans la région), au nombre de 10000, nous reportons ici un comportement
semble-t-il jamais vu, selon Dr Jacob Fahr, spécialiste de cet animal.
Alors que nous nous approchions du fond de la cavité, les chauves-souris tentaient de fuir, mais en
même temps certaines avaient peur de passer au-dessus de nous. A un moment, elles ont
commencé à se poser au sol, ventre contre terre, bras et doigts écartés, et à s’entasser les unes sur
les autres, nous faisant face, et ne bougeant plus. Il y avait peut-être une quinzaine d’individus
superposés.
Dessins(pariétaux(
A l’entrée de la cavité, sous le porche, nous avons observé sur les parois un dessin effectué au
charbon de bois.
Il s’agit d’arcs de cercles, de 20 à 40cm de diamètre, dont un assemblage évoque un oiseau stylisé.
D’autres dessins plus petits sont visibles plus loin.
Ces dessins ont partiellement disparu, car la roche sur laquelle ils ont été fait est partie en éclats,
sauf, précisément à l’endroit où le principal dessin reste. L’origine de ces éclats nous semble
mystérieuse, et probablement naturelle vu l’étendue de la zone qui présente ces éclat (plus de
10m2, de manière homogène). On observe cependant autour du dessin et plus loin des traces
d’entailles faites avec une machette ou un couteau.
Le principe de parcimonie nous oblige à penser que l’ensemble de la paroi était recouverte de
dessins, plutôt que de penser que seule cette partie fut épargnée par les éclats. D’autres fragments
de dessins sont visibles plus loin dans des zones épargnées par les éclats.
Nous avons observé non loin un filet (pour chasser les chauves-souris) pris dans un tronc au milieu
de l’éboulis d’entrée.
deux dessins au charbon. La roche saine est marron. La roche blanche est la roche décapée. On
distingue des coups de machette.
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grotte de Nguenda nord – vue en coupe
(
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3.9. Grotte(Nguenda(Centre(
Coordonnées S2.09969 E11.14123 145m
Résumé(
Nouvelle grotte découverte et explorée au cours de la mission. La grotte se développe sur 840m,
avec une partie fossile amont, et une galerie typique de la région avec un tube large occupé par
des chauves-souris, et un réseau aval actif de petite dimension.
Description(
Cavité découverte à l’issue de prospection en forêt par l’équipe de Frédéric Ella et Igor Boussougou
au cours de l’année.
L’entrée est de belle dimension, et débute par un éboulis qui descend d’une dizaine de mètre et
mène à une petite salle, avec des concrétions, un petit ruissellement dans des gours et quelques
chauves-souris.
Deux départs sont possibles.
Vers le Sud, la galerie d’une dizaine de mètre de large, trois de haut, prend rapidement de
l’ampleur. Au sol, du guano, et des stalagmites de-ci de-là. Au plafond, une couche de
stromatolithes. Le tunnel se poursuit sur 250m
sans changer de morphologie, avant de buter
sur un passage étroit, et un éboulis. Après
quelques contorsions, il est possible de se frayer
un passage jusqu’à une sortie.
Dans ce tunnel principal, un diverticule part vers
l’Est. Celui-ci se transforme rapidement en une
galerie très basse (0,3m à 0,4m de hauteur),
occupée par des nuées de chauves-souris et un
lit de guano, plusieurs athérures et leurs crottes
odorantes. C‘est sans motivation que nous avons
commencé la reptation peu engageante qui
paraissait ne mener à rien. Petit à petit, nous
avons parcouru 80m et sommes sortis ‘de l’autre
côté’, dans une galerie à taille humaine.
Malheureusement, cette galerie reprend de
petites dimensions et se termine sur un
pincement, lié à un effondrement. La bordure du
massif n’est pas très loin.
Dans toute la galerie Sud, les insectes volants
sont d’une abondance extrême.
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Vers le Nord, la galerie a une morphologie et une taille toute autre. Il y a un petit actif au sol qui
serpente dans un passage bas, occupé par des sédiments tombés de l‘entrée. On observe de
nombreuses traces de porcs-épics (Atherurus africanus), ainsi que profusion de crottes d’un
python qui semble se délecter de ceux-ci.
Il semble que la galerie se termine mais, de manière surprenante, une fenêtre en paroi permet de
rejoindre une autre portion de galerie qui débouche dans une salle d’effondrement, avec de beaux
blocs plurimétriques du même calcaire blanc pur typique de la région (que l’on retrouve aussi dans
la grotte de Ndongou).
En se faufilant entre les blocs, on rejoint le sol de la galerie, on retrouve le filet d’eau, la galerie se
poursuit, avec un léger courant d’air, et de petits galets au sol.
Dans la cavité, nous avons pu observer environ 5000 Hipposideros caffer, 100 rhinolophes, 200
minioptères, 500 roussettes.
Des amblypyges (Euphrynicus sp.), sauterelles, blaberidae, des grenouilles (Xenopus sp., Pauwels et
al., 2019)
Grotte de Nguenda Centre – vue de profil
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3.10. Grotte(de(l’Abri(de(Nguenda( (
Coordonnées : (d’après Pickford&Oslisly 1992) : 11°08’26’’E 2°05’55’’S
Non retrouvée
Dans cet abri sous roche prospecté par Pickford et Oslisly en 1992 est notée une entrée de grotte,
non pénétrée à l’époque faute d’éclairage.
3.11. Rochers(Blancs(
Coordonnées S2.17244 E11.18037 110m
Une heure a été consacrée à la prospection dans un front d’affleurement rocheux de rochers
blancs visibles depuis la route.
La zone que nous avons prospectée ne contenait aucune cavité.
3.12. Lac(I11(
Coordonnées S1.59490 E10.81766 75m
Avec la disponibilité de matériel de plongée, on nous a conseillé d’aller plonger le lac dit « I11 »
dont l’eau limpide et les reliefs karstiques alentour rendaient le potentiel intéressant.
Lorsque nous sommes arrivés, l’eau n’était pas limpide du tout, mais la moitié des berges sont
constituée d’une belle roche blanche montrant de très jolies formes karstiques.
A tout hasard, une plongée a été tentée par Olivier Testa. La visibilité au fond de l’eau, inférieure à
50cm, n’a permis aucune observation, si ce n’est un très grand nombre de siluridés de petite taille
(40cm).
Le fond du lac est constitué de sédiments fins et de feuilles.
Lac I11, au loin les calcaires karstifiés. Photo : Ntsinga
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3.13. Lac(Bleu(de(Mouilla(
Coordonnées S1.91269 E11.06271 72m
Trave rsé e du lac dans deux axes avec masque, sans observer de source. La résurgence diffuse, à
travers des fissures calcaires, telle que décrite dans la littérature n’a pas été vue. Le lac est grand, 6
hectares, et nous avons dû passer à côté.
C’est une résurgence karstique (Delhummeau 1969)
(
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4. Notes(
4.1. Topographie(
Les topographies ont été levées à l’aide d’un distancemètre laser Leica A3, auquel était couplé une
platine numérique permettant de mesurer les azimuth et les pentes. Cet instrument « tout-en-un »
transmettait les données via Bluetooth vers un pda à écran tactile qui permettait de dessiner
directement sur le terrain. Les visées laser ont toutes été moyennées par 3 visées successives.
L’appareil de mesure a été étalonné au Gabon. La précision est de +/- 1°.
Voir page ci-après trois exemples de prises de mesures.
4.2. Déclinaison(Magnétique(
La déclinaison magnétique retenue pour le calage des topographies est de 2° ouest (Le modèle
IGRF-12 2015 donne 1°55’W au 01/10/2018 à Mouila)
4.3. Coordonnées(
Les itinéraires parcourus ont tous été levés par GPS (Garmin GPSmap 64s).
La précision en X-Y était généralement très bonne, inférieure à 6m, sauf aux aplombs des falaises
ou dans les canyons.
La précision en altitude est bien moindre, évaluée à +/-20m. L’altitude GPS n’a jamais été calibrée.
L’altitude de l’entrée de la cavité fut prise au GPS. Toutes les altitudes intérieures sont issues de la
topographie spéléologique, soit une très bonne précision relative. Elles sont calées et dérivent de
l’altitude de l’entrée.
4.4. Système(Géodésique(
Nous fournissons les coordonnées des cavités en Latitude/Longitude avec le système géodésique
WGS84 pour une meilleure compatibilité actuelle.
4.5. Santé(
Après une des explorations, une infection parasitaire a été constaté par Olivier Testa. Il avait au
niveau des jambes au moins une dizaine de canaux sous-cutanés rouges, de type larva migrans
cutanée ou filariose.
Des démangeaisons ont été ressenties, mais les symptômes ont disparu au bout de 8 jours, et les
cicatrices après un mois.
D’autre éruptions de papules et de démangeaisons se poursuivent deux mois après, sur la ceinture
abdominale.
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Exemples de prises de mesures topographiques dans trois grottes
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Carte topographique Mouila 3C au 1/50.000, institut National de Cartographie, Gabon
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