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Notion de ressources Le terme « ressource » est équivoque et son histoire suggère que c'est ainsi depuis longtemps. Le mot, qui est dérivé du latin, désignait à l'origine la restauration d'un état, la réédification, l'élévation de soi. En français, le mot ressource désigne des moyens et des possibilités utiles (pratiques), des capacités mentales et physiques utiles ou simplement de l'aide (Robert, 1986). Dans l'allemand du XIXe siècle, « Ressource » désignait les associations de divertissement et de rétablissement de la classe moyenne (Pfeiffer, 1989; Wendt, 2010; cf. Graf, 1868). Depuis le milieu des années 70, le terme a gagné en popula-rité avec sa signification actuelle. La prise de conscience croissante des crises écologiques et tant la présence médiatique que l’activité politique qui y sont associées ont favorisé une adoption rapide du terme dans le langage courant, où le terme désigne avant tout les moyens ainsi que les matières pre-mières et fait référence aux sources d'énergie non renouvelables. D'autre part, dans le cadre de cette nouvelle prise de conscience, les approches interdisciplinaires humaines et socio-écologiques dévelop-pées ont également trouvé une large acceptation et ont apporté de nouvelles impulsions et connexions scientifiques. Ainsi, les modes de vie et d'expérience de l’Homme ont été compris comme l'expression d'interactions complexes avec leur environnement social, sociétal et matériel et les charges et res-sources qu'il contient (cf. Schubert, 2013; Wendt, 2010). En conséquence, les approches ont une con-ception large des ressources qui n'est pas encore considérée comme allant de soi dans diverses disci-plines individuelles. Dans le domaine de l'économie, par exemple, le concept de ressources est encore utilisé principalement pour décrire des biens matériels, alors que la sociologie a étendu le concept pour inclure des caractéristiques sociales et socio-écologiques et que la psychologie l'a finalement étendu pour inclure des caractéristiques personnelles ou psychologiques. Dans le domaine du travail social, le terme sert également à souligner l'équivalence des ressources matérielles et immatérielles (par exemple Bünder, 2001).
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– 1–
Ressources Caractéristiques, théories et concepts
en un coup d'œil1
Par Franz-Christian Schubert2 et Alban Knecht3
Janvier 2021
Contenu
1. Notion et caractéristiques des ressources ...................................................................... 2
Notion de ressources ........................................................................................................................ 2
Caractéristiques des ressources ....................................................................................................... 4
Ressources subjectives et « objectives » ......................................................................................... 5
Perception des ressources et activation des ressources .................................................................6
Ressources potentielles et ressources activées ............................................................................... 7
2. Taxonomie des resources ................................................................................................ 7
3. Aperçu des modèles de ressources et notament des théories sur les ressources ......... 10
Théorie de la conservation des ressources selon Hobfoll ............................................................ 10
Théorie des ressources (échangées) par Foa et Foa ...................................................................... 15
Modèle de l’exigence systémique des ressources (modèle SAR) selon Becker ........................... 18
La théorie des fofmes de capital selon Bourdieu .......................................................................... 20
La théorie des ressources selon Knecht ........................................................................................ 22
4. Comparaison sommaire résumée des théories sur les ressources ............................... 23
Littérature ......................................................................................................................... 26
Les Auteurs ........................................................................................................................ 30
1 Cette introduction au concept de ressources est téléchargeable sur ssoar.info et researchgate.net. Il s'agit
d'une version traduite du chapitre allemand « Ressourcen – Einführung in Merkmale,Theorien und Konzep-
tionen », qui a été publié pour la première fois dans une version courte en juin 2012 dans l'anthologie « Res-
sourcen im Wohlfahrtsstaat und in der Sozialen Arbeit. Zuteilung Förderung Aktivierung » [ » Ressources
dans l'État providence et dans le travail social . Distribution promotion activation »] publié par Kohlham-
mer Verlag, pp. 1541, et dans une version web plus longue en 2015 : DOI 10.13140/RG.2.2.30527.71849;
https://doi.org/10.13140/RG.2.2.30527.71849. Nous avons traduit les citations allemandes en anglais sans autre
marquage. Trouvez la version anglaise ici : (DOI: 10.13140/RG.2.2.34193.04967/2;
https://doi.org/10.13140/RG.2.2.34193.04967/2)
2 Prof. Dr. Franz-Christian Schubert, Émérite au département de travail social de l'université des sciences
appliquées du Niederrhein, Krefeld/Mönchengladbach (Hochschule Niederrhein).
3 Dr. Alban Knecht, chargé de cours et chercheur à l'université de Klagenfurt, Autriche (Carinthie)
https://www.aau.at/team/knecht-alban, www.albanknecht.de
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1. Notion et caractéristiques des ressources
Notion de ressources
Le terme « ressource » est équivoque et son histoire suggère que c'est ainsi depuis longtemps. Le
mot, qui est dérivé du latin, désignait à l'origine la restauration d'un état, la réédification, l'éléva-
tion de soi. En français, le mot ressource désigne des moyens et des possibilités utiles (pratiques),
des capacités mentales et physiques utiles ou simplement de l'aide (Robert, 1986). Dans l'allemand
du XIXe siècle, « Ressource » désignait les associations de divertissement et de rétablissement de
la classe moyenne (Pfeiffer, 1989; Wendt, 2010; cf. Graf, 1868). Depuis le milieu des années 70, le
terme a gagné en popularité avec sa signification actuelle. La prise de conscience croissante des
crises écologiques et tant la présence médiatique que l’activité politique qui y sont associées ont
favorisé une adoption rapide du terme dans le langage courant, où le terme désigne avant tout les
moyens ainsi que les matières premières et fait référence aux sources d'énergie non renouvelables.
D'autre part, dans le cadre de cette nouvelle prise de conscience, les approches interdisciplinaires
humaines et socio-écologiques développées ont également trouvé une large acceptation et ont ap-
porté de nouvelles impulsions et connexions scientifiques. Ainsi, les modes de vie et d'expérience
de l’Homme ont été compris comme l'expression d'interactions complexes avec leur environne-
ment social, sociétal et matériel et les charges et ressources qu'il contient (cf. Schubert, 2013;
Wendt, 2010). En conséquence, les approches ont une conception large des ressources qui n'est
pas encore considérée comme allant de soi dans diverses disciplines individuelles. Dans le domaine
de l'économie, par exemple, le concept de ressources est encore utilisé principalement pour décrire
des biens matériels, alors que la sociologie a étendu le concept pour inclure des caractéristiques
sociales et socio-écologiques et que la psychologie l'a finalement étendu pour inclure des caracté-
ristiques personnelles ou psychologiques. Dans le domaine du travail social, le terme sert égale-
ment à souligner l'équivalence des ressources matérielles et immatérielles (par exemple Bünder,
2001).
Au début de sa popularité, le terme ressource était très vague et indéterminé dans les domaines
d'action des sciences sociales. Nestmann (1996, 362) l'exprime avec justesse : « En fin de compte,
tout ce qui est valorisé et/ou vécu comme utile par une personne singulière dans une situation
donnée peut être considéré comme une ressource. » Entre-temps, c’est avant tout la psychologie
au niveau micro qui a fait une élaboration relativement différenciée sur le sujet des ressources, en
particulier dans les théories des ressources psychologiques de U. Foa et E. Foa (1976; 1980; Foa et
al., 1993) et de Hobfoll (1988; 1989; 1998). Dans cette contribution, elles sont étendues par l'ap-
proche de Becker (1998; 2006). D'un point de vue psychologique, l'anthologie de Schaller et Schem-
mel (Schaller & Schemmel, 2013, Schemmel & Schaller, 2003) fournit un autre point de départ pour
comprendre les ressources et les traiter dans le cadre de conseils et de thérapies.
Afin de parvenir à une compréhension scientifiquement fondée des ressources, différentes ap-
proches sont possibles, dont certaines sont décrites dans l'anthologie « Ressourcen im Wohlfahrts-
staat und in der Sozialen Arbeit. Zuteilung Förderung Aktivierung » (traduction du titre : »
Ressources dans l'État providence et dans le travail social. Distribution promotion activation
», Knecht & Schubert, 2012). L'approche psychosociale choisie consiste à examiner les tâches et les
fonctions des ressources dans la façon dont les gens vivent leur vie. En termes généraux, un mode
de vie réussi est basé sur le dépassement avec succès des exigences de la vie, qui résulteraient des
conditions de vie biopsychosociales. Il s'agit des exigences interpersonnelles, sociales et physico-
environnementales, ainsi que des exigences découlant des besoins biologiques, psychologiques et
– 3–
sociaux de l'individu et des objectifs développés par l'individu lui-même. Pour faire face à ces dif-
férentes exigences, l'Homme est dépendant de moyens, de caractéristiques et de circonstances,
c'est-à-dire de ressources qui sont fournies par d'autres personnes (assistance interpersonnelle) ou
par l'environnement (par exemple les institutions de l'État, la culture, la technologie, la nature) ou
(encore) développées par l'individu lui-même (ressources personnelles) (voir également Becker,
2006; Feger & Auhagen, 1987). Les ressources sont donc des circonstances, objets, moyens et ca-
ractéristiques qui sont personnelles, sociales et matérielles que l'individu peut utiliser pour faire
face aux exigences externes et internes de la vie et des aspirations. Dans la même ligne, Willutzki
(2003, 91; 2008, 254) formule « ... que les ressources sont d'une importance capitale pour faire face
aux exigences quotidiennes et spéciales ou aux tâches de la vie et qu'ainsi, en définitive, notre
santé ainsi que notre bien-être mental et physique dépendent de leur disponibilité et de leur uti-
lisation ». L'accent est mis ici sur la santé humaine, une perspective qui est fortement représentée
dans la recherche sur les ressources psychologiques. Brandtstädter, Meiniger & Gräser (2003) con-
sidèrent également les ressources comme des aides pour faire face aux fis de la vie. Ils définissent
les ressources comme « des caractéristiques ou des attributs qui facilitent de surmonter les
épreuves de développement (de soi), les événements critiques de la vie ou les transitions du déve-
loppement stressantes ou bien qui contribuent à un équilibre bénéfique des gains et des pertes du
développement (de soi) au cours de la vie » (ibid., 49f.). En résumé, la définition suivante peut être
donnée : Les ressources sont des conditions, objets, moyens, caractéristiques ou qualités person-
nelles, sociales et matérielles positives que les personnes peuvent utiliser pour faire face aux exi-
gences quotidiennes ou spécifiques de la vie ainsi qu'aux épreuves de développement psychosocial,
pour répondre aux besoins psychologiques et physiques et à leurs propres souhaits, pour pour-
suivre les objectifs de la vie et, enfin, pour maintenir ou rétablir la santé et le bien-être.
La question de savoir si certaines circonstances, objets, moyens, caractéristiques servent de res-
sources pour toutes les personnes d'une manière généralement valable ou « objective », ou ne
remplissent leur fonction de ressource que sous des aspects spécifiques, est discutée différemment
par les disciplines scientifiques participantes. L'approche psychologique se concentre sur la sub-
jectivité des ressources lorsqu'il s'agit des caractéristiques permettant de déterminer les res-
sources. Cependant, toujours d'un point de vue psychologique, la question se pose également de
manière durable de savoir si et dans quelles conditions des ressources générales, c'est-à-dire supra-
individuellement valables (« objectives »), peuvent être vérifiées, par exemple dans la personne ou
dans l'environnement social. Les sciences, en revanche, qui traitent des conditions, des structures
et des processus d'échange économiques, sociaux et sociopolitiques, recherchent à leur tour (le
plus souvent) des ressources comme circonstances objectives dans leur perspective scientifique.
Cette différence dans la compréhension scientifique des ressources devient évidente ci-dessous
dans la présentation des diverses théories sur les ressources et dans le discours comparatif de ces
théories.
Ce qui peut servir de ressources dépend, du point de vue du sujet, de diverses conditions et carac-
téristiques individuelles, qui sont également façonnées par des influences culturelles et spécifiques
au groupe. Il s'agit avant tout d'évaluer si certains objets, moyens, caractéristiques sont adaptés à
la satisfaction de besoins, intérêts et objectifs individuels spécifiques ou de tâches et d'exigences
apportées à l'individu de l'extérieur. Ce n'est que lorsqu'elles sont jugées appropriées que ces cir-
constances deviennent des ressources. Avant cela, ils doivent être considérés comme de simples
potentiels. Willutzki (2003, 94f.), et dans une certaine mesure également Schiepek et Cremers
(2003, 152f.) ont examiné en détail la base conceptuelle permettant de déterminer les caractéris-
tiques des ressources. Il en résulte les caractéristiques suivantes :
– 4–
Caractéristiques des ressources
1. Fonctionnalité et dépendance des tâches : Les ressources servent à atteindre des objectifs
déterminables (buts, états), leur utilité ne devient apparente que lorsqu'elles sont appropriées à
cette fin. Les objets, moyens, caractéristiques et conditions ne deviennent des ressources que s'ils
correspondent et sont utiles sur la base de l'évaluation personnelle pour les buts souhaités, ou
comme solution aux tâches, exigences et objectifs en question - et, en outre, s'ils correspondent
au système d'évaluation émotionnel-cognitif de la personne. L'évaluation est effectuée non seule-
ment par l'utilisateur de la ressource, mais aussi par des personnes socialement pertinentes (par
exemple, conjoint, ami, pédagogue, consultant, thérapeute) qui peuvent contribuer à la reconnais-
sance des potentiels existants comme étant utiles pour faire face aux besoins.
Klemenz (2009) donne un aperçu des fonctions générales possibles des ressources : elles peuvent
servir à atteindre des objectifs personnels ou le bien-être (Diener & Fuijta, 1995), à maintenir ou à
développer d'autres ressources (Hobfoll, 1998, voir ci-dessous), à échanger des ressources contre
d'autres ressources (Foa et al., 1993, voir ci-dessous) ou à satisfaire des besoins physiques et psy-
chologiques personnels fondamentaux (Grawe, 1998; Smith & Grawe, 2003). Des objectifs spéci-
fiques nécessitent souvent des ressources spécifiques, bien que certaines ressources (par exemple,
l'argent, le renseignement, l'information, l'aide sociale, etc.) puissent également répondre à plu-
sieurs objectifs ou besoins différents en même temps (sur la « détermination multiple des res-
sources » cf. Klemenz, 2009).
2. La fonctionnalité relationnelle : Une simple relation entre une ressource et un objectif ne
rend pas justice à la fonction des ressources. Schiepek et Cremers (2003, 152) formulent une rela-
tion moyen-objectif des ressources à trois chiffres au moins : « Un objet (X) peut être appelé res-
source par rapport à un objectif (Z) par un évaluateur, plus précisément par son système de valeurs
(B), ce qui donne R(X) = f(Z, B). La désignation d'un « objet » comme ressource est fonction de Z
et B, tous les cas de cette relation devant être considérés comme changeants dans le temps. »
L'évaluateur peut être l'utilisateur de la ressource lui-même ou une autre personne concernée (voir
ci-dessus). En outre, l'objectif et l'orientation des ressources dépendent également « du style per-
sonnel et des stratégies utilisées pour y parvenir » (ibid., 152). Les aspects qui sont initialement
évalués négativement par l'environnement peuvent également s'avérer être des ressources fonc-
tionnelles (Willutzki, 2008, 257), par exemple le « comportement problématique » peut se révéler
être une tentative individuelle de résoudre un problème.
3. Évaluation et attribution de sens : L'évaluation du potentiel personnel et environnemental
en ce qui concerne son utilité en tant que ressource dépend fortement de facteurs individuels : En
fonction de l'évaluation de son potentiel, de l'humeur du moment, du système de valeurs, de l'at-
tribution de sens et des objectifs actuels ou à long terme, une personne pourra percevoir et utiliser
les ressources de différentes manières (Foa & Foa, 1976; Foa et al. , 1993; Feger & Auhagen, 1987;
Gutscher, Hornung & Flury-Kleubler, 1998). « Les ressources doivent ... être reconnues et évaluées
comme telles » (Schiepek & Cremers, 2003, 152). En outre, des idées complètement différentes
peuvent exister entre les individus quant à ce qui constitue une ressource et ce qui constitue un
fardeau (Willutzki, 2003, 96, 99; voir les références suivantes).
4. Stabilité et variabilité des ressources : Willutzki (2008) énumère d'autres différenciations,
par exemple en ce qui concerne la variabilité et la stabilité temporelle et situationnelle des res-
sources. Les ressources sont stables dans le temps si elles sont accessibles à long terme (par
exemple, les biens et groupes socioculturels, éventuellement aussi les relations de partenariat et
d'amitié et les ressources personnelles, telles que la confiance en soi, la conviction d'efficacité
– 5–
personnelle, etc.). Il convient de faire la distinction entre ces expériences- et des expériences de
ressources plus banales, telles que des événements quotidiens agréables ou des formes de soutien
social qui sont temporaires. Klemenz (2009) distingue plus précisément la spécificité situation-
nelle des ressources selon que les ressources ont un effet sur l'ensemble des situations ou qu'elles
sont spécifiques à une situation ou à un domaine (par exemple, une discipline particulière ou une
aptitude sportive).
5. Les fonctions spécifiques à l'âge et au sexe : Au cours de la vie humaine et du développement
spécifique au sexe, les ressources changent leur signification et leur fonction individuelles et se
développent également de différentes manières. Certaines ressources s'avèrent particulièrement
avantageuses dans les différentes étapes du développement (par exemple dans l'enfance, au milieu
de la vie et dans la vieillesse), et différentes ressources sont également utilisées pour faire face aux
épreuves de développement typiques d’un âge et d’un sexe (Brandtstädter, Meiniger & Gräser,
2003; Petermann & Schmidt, 2006). Ceci est important pour une promotion des ressources spéci-
fiques à l'âge et au sexe par le biais de la socialisation et des processus éducatifs tout au long de la
vie, y compris la vieillesse (par exemple, Foa et al., 1993, Fengler & Fengler, 2012; Jasmund & Krus;
2012; Schubert I., 2012).
Ressources subjectives et « objectives »
Les caractéristiques des ressources présentées ici expriment que les objets, les moyens et les ca-
ractéristiques ne sont pas des ressources « en soi », mais doivent d'abord être considérés comme
des potentiels possibles de ressources, c'est-à-dire que les ressources (psychosociales) « en soi »
n'existent pas (cf. Brandstätter, Meiniger & Gräser, 2003; Foa & Foa, 1976; Feger & Auhagen, 1987;
Schiepek & Cremers, 2003; Willutzki, 2003). Gutscher, Hornung & Flury-Kleubler (1998) formulent
clairement, dans le cadre de leur modèle de potentiel de transaction, que la généralisation exces-
sive des potentiels en tant que « ressources », telle qu’on la rencontre fréquemment dans l'euphorie
de l'orientation vers les ressources, est problématique et non opportune. Seule la référence au
contexte, c'est-à-dire à la situation concrète, et à la constellation des tâches, à la perception, aux
motivations et aux objectifs de la personne permet de déterminer les potentiels en tant que res-
sources. Les ressources sont ainsi définies sous les aspects de la dépendance à l'égard des tâches,
de la fonctionnalité, de l'attribution de sens et, en outre, en fonction de la situation, du contexte
social et culturel et du processus de socialisation du temps et de la phase de développement (cf.
également Feger & Auhagen, 1987; Foa & Foa, 1976; Hobfoll, 1988).
Compte tenu tant de la subjectivité que de la dépendance du contexte des caractéristiques des
ressources psychosociales présentées ici, la question se pose inévitablement de savoir s'il peut exis-
ter des ressources générales, supra-individuelles (« objectives »), pertinentes et utiles pour chaque
personne (les ressources physiologiques de base telles que l'oxygène, les fluides, etc. ne sont pas
considérées ici). Cependant, nos connaissances de tous les jours peuvent nommer une multiplicité
de ressources considérées comme généralement profitables, par exemple les ressources matérielles
(argent, revenus, logement), les caractéristiques psychologiques utiles et les relations sociales,
pour n'en citer que quelques-unes.
Jérusalem (1990) a développé, dans le cadre de la recherche sur le stress psychologique, des critères
pour distinguer les ressources subjectives et celles qui sont objectives. Dans le cas des ressources
subjectives, la perception et l'évaluation de la personne concernée sont au premier plan, c'est-à-
dire que les potentiels sont perçus et évalués positivement par la personne elle-même. En référence
à ces critères, Willutzki (2003, 97) décrit les ressources objectives comme « des caractéristiques de
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la situation ou de la personne qui sont jugées positives par de nombreux (voire par tous) évalua-
teurs ». Avec cette formulation, la revendication d'une « objectivité » des ressources est considé-
rablement relativisée. Il s'agit essentiellement d'évaluations partagées par les observateurs et les
partenaires concernés (voir également Schiepek & Cremers, 2003), ou de connaissances empiriques
généralement valables sur les caractéristiques personnelles ou environnementales ou bien encore
sur les potentiels généralement considérés comme utiles et orientés vers un objectif pour faire face
aux exigences personnelles ou externes (voir également Foa & Foa, 1976). Toutefois l’efficacité pas
seulement lorsqu’elle est directement reconnue par les personnes et les observateurs concernés, il
en est ainsi, comme on le sait, des facteurs de protection mentale par exemple (cf. Schubert, F.-C.,
2012). En outre, il existe dans chaque société et culture des ressources qui sont appréciées par tous
les individus et considérées comme importantes pour le mode de vie et la protection des moyens
d'existence ou comme précieuses pour un échange mutuel de ressources. Cela suggère d'éviter le
terme de ressources « objectives », puisque « objectivité » est utilisé dans un sens scientifiquement
le plus souvent spécifiquement occupé, et de le remplacer par « ressources généralement efficaces
» ou « ressources supra-individuellement efficaces », leur efficacité ne pouvant être supposée que
si les potentiels sont reconnus et utilisés (voir ci-dessous « échange de ressources »).
Perception des ressources et activation des ressources
Willutzki (2003, 96f.) utilise de nombreuses sources pour discuter du fait qu'il existe souvent des
différences significatives entre la perception individuelle des ressources et les potentiels perçus de
l'extérieur. Selon M. Willutzki, la perception ou l'évaluation subjective des ressources est détermi-
nante pour le champ d'activité de l'individu : leur familiarité, leur importance et leur efficacité
évaluées pour ses propres objectifs à court ou à long terme et l'accord avec ses propres valeurs et
convictions. En particulier en ce qui concerne la perception des ressources personnelles et les pos-
sibilités de soutien social, il n'y a empiriquement que de légères similitudes entre la perspective
des observateurs en matière de ressources et les ressources évaluées subjectivement. Une percep-
tion individuelle insuffisante des ressources a, par exemple, des effets sur l'utilisation et la mani-
pulation personnelles des ressources environnementales, sur l'évaluation individuelle des compé-
tences personnelles et sur l'estime de soi expérimentée. Foa & Foa (1976) et Hobfoll (1988) ont
beaucoup traité du développement de la perception et de l'évaluation des ressources au cours du
processus de socialisation et sous l'influence de différents environnements sociaux et culturels
(voir ci-dessous).
Un travail professionnel axé sur les ressources (promotion, conseil psychosocial, psychothérapie)
est consacré à la réduction de cet écart de perception. Les personnes concernées sont chargées
(par exemple par des éducateurs, des conseillers, etc.) de percevoir avec sensibilité les potentiels
personnels et environnementaux existants (perception des ressources), de les développer et de les
utiliser comme ressources pour atteindre des objectifs ou faire face à des demandes (activation des
ressources) (cf. par exemple B. Werner & Nestmann, 2012; Wüsten & Schmid, 2012; Flückiger &
Wüsten, 2008; Herriger, 2006). Ainsi, les deux principales fonctions de l'activation des ressources
nommées par Smith et Grawe (2003, 115) sont : la promotion des potentiels existants et la promo-
tion d'expériences nouvelles ou de celles qui corrigent l'expérience antérieure limitée en matière
de ressources. Les deux contribuent à la réalisation des objectifs (par exemple, l'accomplissement
des tâches, le renforcement de l'estime de soi, etc.) Cependant, les allusions ou conversations ver-
bales ne suffisent généralement pas à élargir la perception individuelle des ressources et à les ac-
tiver.
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Il est essentiel que les personnes concernées non seulement reconnaissent leurs ressources, mais
aussi travaillent avec elles de manière concrète. Ce n'est que par l'utilisation active des ressources
qu'ils peuvent en faire l'expérience et les consolider personnellement. Cela est particulièrement
possible lorsque les ressources sont importantes sur le plan émotionnel ou nécessaires pour at-
teindre des objectifs de vie concrets (Schiepek & Cremers, 2003, 183). Une perception et une acti-
vation réussies des ressources s'accompagnent d'un renforcement de la confiance en soi et de la
confiance dans ses propres forces et capacités, et généralement dans sa propre efficacité. Selon
l'approche théorique de la cohérence selon Grawe (1998, 2004), une activation réussie des res-
sources conduit à un mécanisme d'action qui « fournit la force nécessaire pour des changements
à long terme » et s'accompagne d'une « amélioration du bien-être » et de l'estime de soi (Smith &
Grawe, 2003, 115; Klemenz, 2012).4
Ressources potentielles et ressources activées
Cette recherche et cette pratique suggèrent une distinction entre les ressources potentielles et les
ressources activées. Les ressources potentielles peuvent être comprises comme l'ensemble des con-
ditions, objets, moyens et caractéristiques d'une personne et de l'environnement social, sociétal,
technico-physique et biologique qui peuvent être utilisés pour répondre à des exigences ou objec-
tifs personnels ou externes. En un sens, ils reposent dans la personne et dans l'environnement
(Oelkers, 2010). Elles ne deviennent des ressources activées que lorsqu'elles sont reconnues comme
utiles pour faire face aux besoins ou atteindre les objectifs et sont utilisées conformément. Les
ressources activées remplissent donc les critères de fonctionnalité, d'évaluation de la convivialité
et de l'utilité dans le contexte d'une exigence concrète ou d'une situation cible.
2. Taxonomie des resources
Outre les ressources matérielles ou économiques, deux autres catégories de ressources sont géné-
ralement citées dans la littérature spécialisée, les ressources personnelles et les ressources envi-
ronnementales. Il s'agit notamment, mais souvent sans que cela soit explicitement mentionné, des
ressources qui peuvent être affectées aux transactions ou aux interactions entre une personne et
l'environnement et qui forment ici une classe distincte. En référence aux travaux d'Antonovsky
(1997), Becker (2006), Herriger (2006) et Willutzki (2008), une taxonomie des ressources poten-
tielles sera développée ci-dessous. Pour chaque classe, les ressources les plus pertinentes sont briè-
vement citées à titre d'exemple.
1. les ressources personnelles (également appelées ressources individuelles, personnelles, intraper-
sonnelles, internes, personnelles ou individuelles) peuvent être subdivisées en ressources phy-
siques, psychologiques, interactionnelles et économiques.
a) Ressources matérielles :
4 Un processus similaire de perception et d'activation des ressources peut également avoir lieu au niveau
sociétal, par exemple dans le sens d'une « autonomisation politique » des groupes défavorisés, comme le
décrit, par exemple, Herriger (2006, 1987f.). Une « éducation de la société sur elle-même », par exemple sur
les mécanismes de répartition inégale des ressources (comme le revenu ou l'éducation), peut alors parfois
déclencher des processus politiques de réparation.
– 8–
Il s'agit notamment d'une constitution biophysique stable, d'un système immunitaire stable, de la
santé et de la forme physique et de l'attrait physique.
b) Les ressources mentales comprennent quatre catégories principales5 :
Ressources cognitives
o Capacités intellectuelles, éducation et connaissances (cf. « capital culturel » selon
Bourdieu), dons, talents, aptitudes et compétences spécifiques, capacité à réfléchir sur
soi-même et sur l'environnement, tolérance de l'ambiguïté (être capable de tolérer les
différences et les contradictions), expérience de la vie
o Croyances, attitudes et attentes cognitives favorables, par exemple optimisme pour
l'avenir, confiance, conviction de son efficacité personnelle, estime de soi, sens du but
de la vie (sens de la cohérence), engagement, capacité à reporter les besoins
Ressources émotionnelles et traits de personnalité favorables, par exemple stabilité émotion-
nelle, capacité/contrôle de régulation émotionnelle, tolérance, optimisme, fiabilité, intelli-
gence émotionnelle, plaisir, développement différencié de soi-même et de l'identité
Les ressources pour l'action et les styles d'adaptation (« Coping »), par exemple le traitement
approprié des besoins, l'expérience de vie, la formation professionnelle, la capacité opération-
nelle et de performance
Détenir des rôles, des fonctions, des positions reconnues dans la famille, la profession, la com-
munauté sociale (Becker, 2006 fait référence à l'ambivalence inhérente à cette ressource)
c) Les ressources mentales interactives (également appelées ressources interpersonnelles ou rela-
tionnelles) s'expriment dans les interactions avec les partenaires sociaux proches (par exemple le
partenariat, la famille, les amitiés) et dans les systèmes sociaux plus larges (par exemple l'équipe
de travail, les groupes socioculturels). Ils simplifient, soutiennent et enrichissent la coexistence et
limitent le développement de la destruction et des troubles relationnels. Dans la plupart des cas,
les ressources mentales interactionnelles n'apportent un rendement concret que lorsque les inte-
ractions (transactions) des partenaires sociaux impliqués interagissent entre eux (Willutzki, 2008,
256). En voici quelques exemples :
Capacité à établir des relations en maintenant une réciprocité appropriée dans l’interaction ;
empathie, sensibilité sociale ; capacité à exprimer des sentiments et des motifs de manière
différenciée
Capacité à gérer les conflits, à exprimer des critiques (capacité à exprimer des critiques de
manière appropriée et à accepter des critiques justifiées), résistance à la pression des pairs
Respect, tolérance, fiabilité, capacité d'intégration dans le groupe social, tolérance à l'égard
des partenaires d'interaction
Capacité à exprimer un besoin d'aide et à obtenir un soutien social
Réciprocité : volonté et capacité de compenser le soutien reçu et de fournir une réparation
adéquate pour les dommages et préjudices socio-émotionnels et matériels.
(d) Ressources économiques :
La possession de l'argent et du capital en tant que ressource universellement transformable, la
propriété des terres et des logements, les revenus de la propriété (voir aussi « capital écono-
mique » selon Bourdieu)
5 Voir aussi Schubert, F.-C. (2012).
– 9–
Un emploi (stable) ou un revenu du travail.
2) Les ressources environnementales (également appelées ressources environnementales ou ex-
ternes) sont des aides psychosociales, sociales, de l'État providence, culturelles, juridiques, phy-
sico-techniques et naturelles et des aides fournies dans l'environnement de la personne (voir éga-
lement « capital social » selon Bourdieu).
a) Les ressources socio-émotionnelles des relations étroites (également appelées ressources psycho-
sociales ou interpersonnelles) comprennent l'échange social, l'intégration sociale et le soutien, et
s'expriment le plus souvent par des interactions personnelles dans l'environnement social :
Les relations de partenariat, de famille et d'amitié : Appartenance et attachement sûr à des
personnes familières et proches sur le plan émotionnel ; participation, soins, reconnaissance,
confiance attendus ou expérimentés sur le plan émotionnel
La participation aux ressources humaines des partenaires sociaux, par exemple leur attrait, leur
prestige social, leur capacité d'adaptation, leur attitude face à la vie.
(b) Ressources sociales :
Contacts et relations personnelles
Ancrage social dans des réseaux (étendus) (parenté, amitié, quartier résidentiel, groupe d'en-
traide, lieu de travail et équipe), expérience d'appartenance sociale (intégration, acceptation)
Accès à une aide pour faire face à la vie quotidienne et à des besoins particuliers
Possibilités de conception et de participation dans le domaine résidentiel et culturel.
(c) Ressources socio-écologiques :
Qualité de la vie et du cadre de vie ainsi que qualité des infrastructures socio-écologiques (so-
ciales, culturelles, sanitaires, urbanistiques et paysagères, de transport et d'informatique, natu-
relles)
Qualité du travail : par exemple, structure, perspective, santé, environnement de travail psy-
chosocial, signification du travail.
(d) État providence et ressources socioculturelles :
Disponibilité, accessibilité et accès aux institutions éducatives, sanitaires et sociales, aux offres
culturelles, aux structures de soutien psychosocial
Les transferts monétaires et les services fournis par les régimes d'assurance sociale de l'État
(tels que l'assurance chômage, la retraite ou l'assurance accident) et l'aide sociale (par exemple,
l'allocation de chômage en Allemagne : « Hartz-IV ») (Knecht, 2010)
Possibilité de participer à une vie religieuse et socioculturelle reconnue
Transparence et influençabilité des structures et des développements sociaux, constitution dé-
mocratique
État de droit (garantit le droit et la capacité à faire respecter les droits).
Différenciation supplémentaire des ressources personnelles : étant donné que le développement de
l'homme se fait toujours en interaction avec son environnement - surtout social -, Petermann et
Schmidt (2006) différencient en outre les ressources personnelles selon qu'elles sont présentes
sans l'intervention de l'individu ou de l'environnement (appelées « caractéristiques »), ou que les
ressources personnelles se sont développées par des processus d'apprentissage social ou par un
engagement actif avec les ressources environnementales, par exemple à la suite de l'éducation, de
l'adaptation ou de la gestion des demandes (appelées « mécanismes »). Smith et Grawe (2003, 113)
10
considèrent que le développement des ressources personnelles est notamment le résultat de rela-
tions et d'actions interpersonnelles mutuelles favorables.
Une autre catégorisation est la distinction entre « ressources motivationnelles » et « ressources
potentielles » introduite par Smith et Grawe (2003). Les auteurs se réfèrent ici au modèle de cohé-
rence mentale selon Grawe (1998) et à la satisfaction des besoins mentaux fondamentaux qui y
sont classés. Selon cette conception, les ressources potentielles peuvent être des moyens que la
personne utilise pour atteindre son objectif ; les ressources motivationnelles peuvent être l'objectif
lui-même, qui sert à satisfaire les besoins fondamentaux.
Les ressources motivationnelles sont tous les objectifs et sous-objectifs qu'une personne a dévelop-
pés pour satisfaire ses besoins fondamentaux. Par exemple, l'objectif de terminer un cours de for-
mation - avec pour sous-objectif la réussite d'un examen - pourrait servir le besoin fondamental
d'accroître l'estime de soi. Par ressources potentielles, en revanche, nous entendons toutes les capa-
cités et tous les comportements qui servent à atteindre ces objectifs (Smith & Grawe, 2003, 113).
La division indique clairement que les ressources ne sont pas toutes d'importance égale, mais sont
disposées dans un système (mental) hiérarchique.
3. Aperçu des modèles de ressources et notamment des théories sur les
ressources
Suite à la description des caractéristiques de base des ressources ci-dessus, certaines théories sur
les ressources sont maintenant présentées dans une vue d'ensemble. La sélection effectuée n'a pas
pour but d'exprimer le rejet des autres approches. Elle comprend les théories auxquelles les con-
tributions du manuel font référence à plusieurs reprises, comme celles de Hobfoll et de Bourdieu,
mais aussi l'approche moins connue de Foa et Foa, qui a donné des impulsions pertinentes pour la
compréhension et l'impact des ressources dès le début. En raison de son utilisation généralisée
dans la discussion sur les ressources, l'approche de Hobfoll est examinée plus en détail. De plus,
de nouveaux modèles sont présentés. Bien que le modèle de ressources de Becker ne soit pas en-
core largement établi, il a déjà permis des développements conceptuels et d'orientation de l'action
reconnaissables. La théorie des ressources de Knecht apporte une extension de la théorie du capital
de Bourdieu par une théorie des transformations des ressources, par un enregistrement différencié
des ressources et par une superstructure sociopolitique qui montre, entre autres, à quel point la
situation individuelle des ressources est (co)déterminée par les interventions sociopolitiques.
Théorie de la conservation des ressources selon Hobfoll
Depuis la fin des années 80, Hobfoll a développé une théorie influente, conçue à l'origine comme
une théorie du stress (Hobfoll, 1988), qui a depuis trouvé un large écho dans le débat sur les res-
sources psychosociales. Il appelle son approche la « Théorie de la conservation des ressources »,
ou « COR-Théorie » (Hobfoll, 1989), qui se traduit par « Théorie de la conservation des ressources »
ou encore « Théorie de la conservation des ressources » (Hobfoll & Buchwald, 2004; Hobfoll &
Schumm, 2004). Contrairement à la recherche sur le stress psychologique, qui considère le stress
comme étant principalement le résultat d'une perception et d'une évaluation subjectives (par
exemple, Lazarus & Folkman 1984; Lazarus, 1995), mais qui ne tient guère compte des exigences
de l'environnement stressant, la théorie de Hobfoll (1988, 1989, 1998) considère le stress comme
étant principalement le résultat de la perception de la perte de ressources dans l'environnement
« objectif» et social de la personne (personne dans l'environnement). Il convient de noter que
11
Hobfoll ne se réfère pas aux explications de Foa et Foa (1976), bien qu'elles fournissent une con-
tribution conceptuelle élaborée et théoriquement comparable.
Hypothèses de base
L'hypothèse centrale de la théorie de la conservation des ressources est que les gens s'efforcent à
protéger leurs propres ressources (ou les aides et capacités correspondantes) contre l'altération et
la perte et á établir de nouvelles ressources. En outre, par leurs actions et la façon dont ils réalisent
leur vie, les gens s'efforcent à se préserver et à se protéger eux-mêmes, ainsi qu’à préserver leurs
relations sociales et leur intégration dans le contexte social (Hobfoll & Buchwald, 2004; 13; Hobfoll
& Schumm, 2004, 93) (1) encourent le risque d’être perdues ou (2) sont effectivement perdues. Les
ressources sont menacées par les événements environnementaux. Les expériences de stress ou de
tension se produisent lorsque, à la suite d'un événement, ces ressources « qui étaient en fait des-
tinées à maintenir l'individu lui-même, sa famille ou le contexte social global » (Hobfoll & Buch-
wald, 2004, 13) ou lorsque des ressources précieuses sont investies pour augmenter d'autres res-
sources mais (3) l'augmentation espérée des ressources ne se produit pas.6 Pour le processus de
stress et l'expérience individuelle du stress, ce n'est pas l'événement lui-même qui est significatif,
mais la perte perçue de ressources ou le mauvais investissement des ressources avec des profits
qui ne se produisent pas. La situation et l'événement qui s'y produit n’est que le point de départ
de ce processus (ibid., 14). Pour réussir à faire face aux charges, l'hypothèse de base centrale est
que l'adaptation à long terme n'est possible qu'en utilisant des ressources. Le noyau de la théorie
de Hobfoll est donc la conservation des ressources au sens de la préservation et du développement
des ressources et, en particulier, de la prévention de pertes de ressources.
Bien que la réaction au stress soit également influencée par les traits de personnalité et la consti-
tution personnelle (telle que la vulnérabilité), la réaction individuelle aux événements selon
Hobfoll (1988), est beaucoup plus limitée que ne le montre, par exemple, la théorie (cognitive) du
stress de Lazarus et Folkman (1984). Ces processus psychologiques ne sont pas au premier plan de
la théorie de Hobfoll, mais ils ne sont pas non plus ignorés. Selon Hobfoll (1989), les facteurs dé-
cisifs pour l'expérience individuelle du stress ou de la tension sont les composantes suivantes :
perception du développement des ressources dans un contexte donné dans lequel se produit le
facteur de stress, personnalité et constitution génétique ou acquise. Cela inclut la perception d'une
perte de ressources, d'une menace pour les ressources ou d'un manque de gain de ressources dans
une situation spécifique, ainsi que la perception de mesures d'adaptation suffisantes ou insuffi-
santes pour protéger ou restaurer les ressources. Ces perceptions peuvent être influencées par les
processus de médiation psychologique, par les traits de personnalité et les facteurs constitution-
nels individuels, ainsi que par les évaluations de l'environnement social et culturel des personnes
concernées. Cependant, les processus psychologiques qui peuvent influencer la perception des
événements et le développement des ressources, tels que le traitement cognitivo-émotionnel et les
facteurs de personnalité, ne reçoivent qu'une attention limitée. En termes relativement généraux,
Hobfoll (1988) affirme que les ressources sont évaluées en permanence à trois niveaux de l'individu
: Sur le plan biophysiologique, les ressources (par exemple les aliments, les fluides) sont évaluées
de manière relativement égale pour tous les individus en fonction de leur importance. Au niveau
6 Alors que, par exemple, la recherche sur le chômage confirme que même la menace de privation de res-
sources provoque du stress, le point (3) est empiriquement étayé par le modèle de gratification de Siegrist
(1998).
12
cognitif, en revanche, les ressources sont évaluées et valorisées en fonction des expériences indi-
viduelles et des valeurs personnelles et sociales. Au troisième niveau, les ressources sont évaluées
au moyen de processus subconscients ou inconscients, ce qui signifie qu'une évaluation des res-
sources, leur perception ou leur défense consciente, peut être très individuelle pour la personne
concernée (par exemple dans le contexte d'expériences ou de traumatismes psycho-émotionnels
stressants).
Modèle de congruence écologique
Dans ce modèle, Hobfoll (1988) formule une approche complexe qui utilise les dimensions des
ressources, du stress, des besoins, du temps, de la valeur et de la perception pour évaluer la résis-
tance des individus aux événements stressants. Starke (2000, 45) décrit la relation comme suit :
Selon l'auteur, les ressources ne peuvent être utilisées efficacement pour faire face à une perte im-
minente ou réelle que si elles sont proportionnées à la charge et aux besoins de la personne. En
outre, elles doivent avoir une dimension temporelle, c'est-à-dire qu'elles doivent être adaptées au
développement ou avoir une certaine relation avec l'événement stressant. Les valeurs, qu'elles soient
familiales, culturelles ou individuelles, ont un caractère déterministe en ce sens qu'elles ont une
influence significative sur le choix des stratégies de protection des ressources. Enfin, la perception
de la personne est un aspect central, car ce n'est que lorsque la personne perçoit une menace réelle,
craignant une satisfaction limitée des besoins, qu'elle procède à une évaluation en ce qui concerne
les ressources à investir et leur disponibilité. Si une personne ne perçoit pas ses ressources comme
étant menacées, ou si elle est si bien équipée qu'une perte n'est pas significative, la situation n'est
pas considérée comme stressante.
Définition des ressources
Selon Hobfoll (1988, traduction d'après Becker, 2006, 131), les ressources sont « (a) les objets, les
qualités personnelles, les conditions ou les énergies qui sont valorisés par l'individu, ou (b) les
moyens pour réaliser ces objets, qualités personnelles, conditions ou énergies ». Il classe ainsi les
ressources selon quatre types de base : Les ressources matérielles sont des ressources physiques
externes destinées à satisfaire les besoins fondamentaux (tels que la nourriture, le logement, les
vêtements) et les besoins liés au statut, et à soutenir les efforts instrumentaux (par exemple, les
machines, les voitures). Les ressources conditionnelles sont souhaitables, parfois très appréciées
et, la plupart du temps, elles permettent de maintenir des conditions de vie telles que le partena-
riat, le mariage, la famille, les relations interpersonnelles, la santé, le lieu de travail, une position
professionnelle supérieure, tout en étant appréciées et populaires. Les caractéristiques person-
nelles comprennent les traits et les capacités qui aident à faire face aux demandes et à atteindre
les objectifs. Il s'agit, par exemple, des compétences professionnelles, des compétences sociales,
des traits de personnalité qui réduisent le stress et des attitudes particulières face à la vie. Les
ressources énergétiques (telles que l'argent, le savoir, la réputation, le temps, etc.) sont considérées
comme particulièrement précieuses car elles donnent accès à de nombreuses autres ressources.
Pertes et gains de ressources
La théorie des ressources de Hobfoll se concentre sur les différences significatives des effets entre
la perte de ressources et le gain de ressources : les pertes de ressources ont des effets beaucoup
plus importants que les gains de ressources. Les différences sont clairement exprimées par des
« spirales de ressources » (Hobfoll, 1989). Les personnes disposant de peu de ressources ou dont
les pertes de ressources sont naissantes ou déjà survenues sont vulnérables à d'autres pertes de
13
ressources et sont également moins à même de se protéger contre les pertes ; elles peuvent égale-
ment moins bien se remettre des pertes que les personnes disposant de nombreuses ressources.
Hobfoll (1988) suppose que différentes ressources sont utilisées et consommées ou menacées pour
interrompre les événements de perte. Dans cette situation, un nouveau stress est créé, et il faut
utiliser davantage de ressources pour y faire face, etc. Les personnes concernées s'engagent dans
une « spirale de perte de ressources » qui, une fois enclenchée, est difficile à interrompre et pro-
voque d'autres pertes à partir du réservoir de ressources. Une telle dynamique « descendante »
peut s'exprimer, par exemple, par le fait que les personnes concernées doutent de leur capacité
pour agir (efficacité), n'ont plus confiance en elles, commettent des erreurs, subissent des pertes
dans les domaines sociaux (comme le retrait du lien social et le retrait des partenaires sociaux),
dans les domaines professionnels et donc aussi matériels et enfin dans les domaines de la santé,
souvent suivies par la perte du logement et la perte de l'environnement social familier. Il peut
s'ensuivre un déclin matériel et social à grande échelle. Hobfoll (1988) part du principe que l'iden-
tité d'une personne est largement déterminée par ses ressources. La perte réelle ou anticipée de
ressources a donc un impact considérable sur l'identité d'une personne.
Outre ces principes, Hobfoll (1988) fait également référence aux différenciations individuelles des
pertes de ressources. La perception et le traitement des pertes dépendent de la personne, du con-
texte dans lequel les pertes se produisent, des normes sociales applicables, des conditions cultu-
relles et aussi des expériences qu'une personne a eues avec des pertes. Hobfoll souligne que la
personne concernée doit donc toujours être considérée dans le contexte de son environnement,
en particulier son environnement social.
En revanche, les personnes qui disposent de nombreuses ressources trouvent qu'il est plus facile
de maintenir, d'accroître et d'acquérir de nouvelles ressources personnelles, sociales et matérielles.
Ils développent une « spirale de gain de ressources » en investissant dans des ressources « pour se
protéger contre les pertes, se remettre des pertes et gagner de nouvelles ressources » (Hobfoll &
Buchwald, 2004, 14). Cela les rend moins vulnérables aux pertes de ressources et leur permet éga-
lement d'utiliser les ressources avec plus de succès pour faire face aux événements stressants.
Éviter la perte de ressources
Hobfoll (1988) cite divers moyens de conserver les ressources ou d'éviter les pertes : (a) Déplacer
l'attention des pertes vers les gains de ressources possibles ou potentiels. (b) Réévaluer les pertes
de ressources menacées ou perdues, c'est-à-dire leur attribuer une valeur différente afin d'amortir
le stress ; réaliser une réévaluation en comparant les gains et les pertes de ressources, ce qui peut
rendre les pertes individuelles moins importantes. c) Limiter les pertes ou les menaces de res-
sources ; d'autres efforts d'adaptation ou d'efforts plus intensifs. Dans les deux premières stratégies
en particulier, Hobfoll souligne les conséquences négatives possibles, comme une perte de clarté
et une mauvaise compréhension de la situation réelle, ou un comportement contraire aux valeurs
et expériences individuelles qui étaient valables jusqu'à présent. Ces deux stratégies doivent donc
être comprises uniquement comme des stratégies temporaires et non comme des stratégies à long
terme (Starke, 2000).
Hobfoll & Schumm (2004, nombreuses références) soutiennent la thèse selon laquelle les pertes
de ressources ont des effets plus importants que les gains de ressources ; cela s'applique aux indi-
vidus comme aux communautés sociales. La gestion individuelle et collective des charges émo-
tionnelles ne peut pas être compensée par des gains de ressources dans la même mesure que les
charges liées à la perte de ressources progressent graduellement (par exemple, Hobfoll & Lilly,
14
1993; Lane & Hobfoll, 1992). Les auteurs résument que « les gains de ressources sont importants
pour compenser les pertes, mais n'ont pas d'effet direct significatif sur les pertes de ressources »
(Hobfoll & Schumm, 2004, 101). Ils ont plutôt un effet régénérateur. Cela est particulièrement vrai
pour les individus ou les communautés sociales qui manquent déjà de ressources adéquates. Les
auteurs formulent que ce sont surtout les ressources (centrales) personnelles et (psycho)sociales
(telles que l'efficacité personnelle, l'estime de soi, l’optimisme ; le soutien social, l'intégration so-
ciale) qui sont en mesure de compenser l'influence des pertes de ressources. Des résultats compa-
rables ont été obtenus dans des études sur les symptômes de stress post-traumatique de différentes
genèses (par exemple, King et al., 1999; Wells, Hobfoll & Lavin, 1999). Hobfoll et al. (2007) ont
récemment élaboré des objectifs et des mesures concrètes pour les premiers secours après des
traumatismes individuels en s’appuyant sur la théorie de la conservation des ressources.
La théorie du CdR avec le concept de spirales de pertes et de profits est également appliquée à la
promotion de la santé publique et aux milieux communautaires. Par exemple, elle sert à prévenir
les spirales de perte pour les individus et les communautés ou à « faire prendre conscience aux
individus et aux communautés des ressources nécessaires à la promotion de la santé publique »
(Hobfoll & Buchwald, 2004, 94, en italique dans l'original).
Échange de stress et de ressources (stress crossover)
Depuis les années 1990, Hobfoll (1998) suit le processus de gestion conjointe du stress par le biais
de processus sociaux et interactifs et l'illustre par le concept de transfert du stress (« stress cros-
sover »). « Le stress croisé fait référence au transfert de stress et de ressources entre des individus
qui sont exposés à une crise aiguë » (Buchwald, 2004, 35). Ce type de détresse commune peut
survenir entre les partenaires d'une dyade (amitié, mariage) ou d'une famille, d'un groupe ainsi
que dans des unités sociales plus larges (par exemple, une communauté). Buchwald (2004, 35f.,
références supplémentaires) distingue six formes de maladies communes et les tentatives corres-
pondantes pour y faire face (voir également Eppel, 2007, 176) :
Stress partagé : un événement stressant utilise les ressources de tous les membres du groupe
de manière égale (par exemple, un groupe de travail).
Le stress lié à la demande de soutien : les demandes de soutien des membres les plus faibles
affectent ou exploitent les ressources des membres les plus forts. Si ceux-ci ne sont pas capables
de prendre leurs distances, les ressources de tous peuvent être épuisées.
La contagion du stress stress-contagion ») : par l'empathie avec les autres, on attaque ses
propres ressources. Plus l'empathie est grande, plus l’ « exploitation des ressources » peut de-
venir importante.
Retrait des ressources : Les charges extérieures à la relation (par exemple les charges profes-
sionnelles) sont compensées par le retrait des ressources qui étaient auparavant disponibles au
sein de la communauté (dyade, famille, groupe).
L'auto-absorption : Afin de satisfaire des intérêts égoïstes, des ressources sont retirées de la
communauté et de son développement (par exemple, faire face à la colère, s'efforcer à dominer,
se venger).
Partage des ressources : Les membres d'une communauté disposent de ressources et il existe
un échange et un accès ouverts à ces ressources ainsi qu'à l'obtention de ressources (par
exemple, le soutien mutuel).
15
Copie multiaxiale
Contrairement aux modèles d'adaptation cognitivistes traditionnels, essentiellement fortement
centrés sur l'individu, Hobfoll et son groupe de recherche ont développé un modèle d'adaptation
multiaxial qui représente la « polyvalence du comportement humain potentiellement adaptatif »
(Hobfoll & Buchwald, 2004, 17). Le modèle tient compte du fait « que les individus non seulement
agissent de manière autonome, mais sont aussi intégrés dans leur famille, leur peuple et leur cul-
ture, où existent certaines règles et directives en matière d'attitudes et de comportement. Les va-
leurs partagées par les individus dans le cadre social doivent être comprises comme le lien entre
la personne et l'environnement » (ibid., 17). Le contexte social, ses valeurs, les modèles culturels
et sexospécifiques et la diversité qui en résulte ont une importance considérable pour le processus
de gestion du stress et pour la préservation ou la perte des ressources. Le modèle d'adaptation
multiaxial est basé sur un système multidimensionnel d'analyse factorielle qui est conçu pour saisir
la diversité des stratégies individuelles et culturelles pour faire face au stress de la vie. Il vise à
fournir une approche heuristique générale pour saisir et comprendre la diversité de l'adaptation.
Basé sur trois axes bipolaires non indépendants les uns des autres, il enregistre (1) l'adaptation
active - passive, (2) l'adaptation prosociale - antisociale, (3) l'adaptation directe - indirecte. Cette
dernière capture le comportement d'adaptation des différentes cultures. Une analyse empirique
de la structure factorielle (Schwarzer, Starke & Buchwald, 2004) trouve également un quatrième
facteur « instinctif - réflexe d'adaptation ». Comme les conclusions sur l'adaptation multiaxiale
sont principalement axées sur la gestion du stress, elles ne sont pas l'objet de cette étude.
La théorie des ressources de Hobfoll a une influence majeure sur le débat actuel sur les ressources.
Cependant, il est essentiel de se demander si la vision sous-jacente de l'humanité, qui suppose que
toute activité humaine est orientée vers la réalisation ou la maximisation de profits et l'évitement
de pertes, s'applique sous cette forme généralisée. La théorie de Hobfoll est une approche de l'éco-
nomie comportementale qui a été développée à la fin des années 1980 sous l'influence de l'analyse
coûts-avantages des interactions humaines, alors en plein essor. Les différenciations psycholo-
giques et motivationnelles de l'expérience et du comportement humains sont largement ignorées.
Théorie des ressources (échangées) par Foa et Foa
Dès les années 1970, Uriel G. Foa et Edna B. Foa ont développé une théorie des ressources structu-
relles dans le cadre de leurs recherches sur les relations sociales, qui formulait déjà des aspects
pertinents concernant les fonctions et les caractéristiques et la signification des ressources. Les
auteurs se concentrent essentiellement sur deux domaines. Tout d'abord, ils explorent la différen-
ciation du sens attribué aux ressources au cours de la socialisation individuelle. Cependant, leur
modèle de ressources se concentre sur la signification de l'échange de ressources dans le contexte
du comportement social et des relations interpersonnelles, en particulier au sein des couples. La
théorie apporte donc également des contributions importantes aux théories psychologiques so-
ciales de l'échange social et du comportement interpersonnel.
L'essentiel
L'approche de Foa et Foa (1976) repose sur les idées de base suivantes : les ressources sont acquises
dans le cadre de processus d'échange social et, par analogie, les relations sociales sont caractérisées
par l'échange de ressources entre les individus concernés. Les objets ou caractéristiques d'échange
n'acquièrent leur signification et leur valeur en tant que ressources que par l'évaluation subjective
des acteurs. L'échange de ressources suit des règles très spécifiques, qui varient selon la classe de
16
la ressource échangée. En outre, la disponibilité des ressources ou leur manque ou perte influen-
cent le bien-être subjectif et la satisfaction des personnes et de leurs relations interpersonnelles.
Dans une conclusion quelque peu simpliste, de nombreux problèmes individuels et interperson-
nels pourraient ainsi être réduits au besoin et à la disponibilité des ressources.
Par ressources, Foa et Foa (1976, 101) entendent « tout ce qui peut être transmis d'une personne à
une autre ». Selon les auteurs, cette définition est suffisamment complète pour inclure divers types
et significations de ressources : « ...pour inclure des choses aussi différentes qu'un sourire, un
chèque, une coupe de cheveux, un journal, un regard réprobateur et une miche de pain (...). ...,
certaines ressources se ressemblent plus que d'autres quant à leur signification, leur utilisation et
les circonstances de leur échange » (cité par Stangl, 1989, 308). Les auteurs répartissent les res-
sources en six classes : L'amour (affection, chaleur, confort, assistance), les services (activités qui
touchent les autres et impliquent généralement un travail), les biens (produits, objets, matériaux),
l'argent (pièces, monnaie, généralement tous les cadeaux symboliques ayant une valeur
d'échange), l'information (instruction, enseignement, opinion, conseil, éclaircissement) et le sta-
tut (prestige, respect, notoriété).
Modèle de structure des ressources
Les auteurs développent un modèle spécifique de structure des ressources avec les deux dimen-
sions orthogonales « particularisme » et « caractère concret ». Dans le domaine orthogonal, ils
positionnent les six classes de ressources dans un arrangement circulaire selon le principe de si-
militude7 et en fonction de leurs caractéristiques respectives sur la dimension « unicité » (de l'uni-
versel au spécifique) et sur la dimension « concrétisation » (du symbolique au concret physique)
(cf. Fig. 1).
Fig. 1 : Classification des ressources selon Foa & Foa (Source : Foa & Foa, 1976, 102; Starke, 2000,
18 ; avec des modifications)
7 Foa et Foa (1976, 102f.) soulignent que - malgré le positionnement sélectif décrit ci-dessus - la classification
des classes de ressources doit plutôt être comprise comme des domaines/secteurs qui se chevauchent et qui
sont structurellement liés.
amour
statut
informa-
tions
services
argent
marchan-
dises
universel
symbolique
spécifique
Concrétisation
Unicité
17
La dimension « unicité » exprime à quel point une ressource est universelle (par exemple l'argent)
ou spécifique (par exemple l'amour est spécifique à une personne), la dimension « concrétisation »
à quel point un échange de ressources est concret (par exemple la distribution de biens) ou sym-
bolique (par exemple la communication d'un résultat d’examen ; l'expression verbale d'amour,
d'affection). Cet arrangement structurel spécifique des catégories de ressources et les relations les
unes avec les autres a été confirmé par des études empiriques anglaises et allemandes (voir Starke,
2000).8
Selon Foa et Foa (1976, 101), la matrice structurelle fournit le contexte pour enregistrer la relation
entre le comportement interpersonnel et l'échange de ressources dans des contextes spécifiques
(conditions environnementales). Comme les catégories de ressources sont structurellement liées,
elles se présentent dans certaines configurations et fréquences lors des échanges : Dans les rela-
tions (d'échange) satisfaisantes, on échange des ressources qui sont similaires ou proches les unes
des autres dans l'espace des ressources et qui sont donc considérées comme à peu près équiva-
lentes. Les ressources échangées doivent donc de préférence provenir de la même catégorie ou
d'une catégorie proche dans un cercle ou avoir une dimension identique ou similaire (caractère
concret, unicité). Les relations d'échange satisfaisantes suivent donc le principe de l'équilibre. En
revanche, les relations dont l'échange de ressources ne correspond pas à ces caractéristiques sont
ressenties comme moins satisfaisantes. Il faut tenir compte du fait que chez Foa et Foa, les res-
sources ne sont pas des quantités objectives mais subjectives (au sens d'une attribution subjective
de sens).
Processus d'échange
Foa et Foa ont examiné en détail les processus d'échange de ressources de manière expérimentale,
en tenant compte de la matrice structurelle, et ont développé à partir de là diverses thèses qui
expriment que l'échange se déroule selon des règles très spécifiques, qui varient selon la classe de
ressources (cf. aussi Starke, 2000)9 :
Perspective de pertes et profits : l'utilisation des catégories de ressources s'accompagne de pers-
pectives de pertes et profits typiques. L'utilisation de ressources très spécifiques et uniques
entraîne une perte moindre dans le pool de ressources, voire une augmentation des ressources,
tandis que l'utilisation de ressources universelles entraîne une perte plus importante dans le
pool de ressources. L'utilisation de l'affection/amour est généralement suivie d'une nouvelle
augmentation de l'affection (gain de ressources). L'utilisation de l'argent apporte une valeur
d'échange, mais la masse monétaire diminue et les biens échangés perdent également leur stock
ou leur valeur (par exemple, la nourriture ou l'usure).
Réciprocité : plus une ressource est spécifique, plus il est difficile de la remplacer de manière
satisfaisante par d'autres catégories de ressources (par exemple, l'amour par l'argent, le statut
par l'argent ou les biens). Les catégories de ressources universelles, d'autre part, peuvent être
remplacées par une variété de ressources.
8 Stangl (1993) a également pu trouver une troisième dimension dans les échantillons autrichiens, qu'il inter-
prète comme une évaluation matérialiste vs. idéaliste des ressources.
9 Il convient de noter de manière critique que les processus d'échange étudiés empiriquement n'ont pas été
enregistrés dans des situations sociales concrètes, mais seulement au moyen d'autodéclarations rétrospec-
tives utilisant des procédures de questionnaire.
18
Sensibilisation des partenaires d'échange et investissement en temps : plus une ressource est spé-
cifique, plus le degré de sensibilisation des partenaires d'échange doit être élevé et plus il faut
investir du temps dans l'échange. Plus les ressources sont universelles, plus l'échange est rapide
et plus il est facile pour les personnes inconnues d'échanger.
Satisfaction-mécontentement : plus les classes de ressources échangées sont différentes, plus le
mécontentement à l'égard de l'échange de ressources augmente. Cela s'applique également aux
écarts en cas de gains ou de pertes de ressources.
Préparation aux processus d'échange : Les gains en ressources conduisent à une volonté accrue
de les utiliser pour de nouveaux gains. Lorsque des pertes de ressources surviennent, les pro-
cessus d'échange sont principalement mis en place dans le but de compenser les pertes. Cela a,
par exemple, des effets sur la volonté de fournir une assistance sociale (Foa & Foa, 1976).
Réponses émotionnelles : En cas de perte imminente de ressources, il se produit une anxiété
dont le degré dépend de la catégorie de ressources (par exemple, plus de crainte de perte de
statut ou de perte matérielle). La perte de ressources conduit à la frustration et à l'agression
selon la quantité et la valeur individuelle des ressources perdues.
Dépendance du contexte : L'importance d'une ressource d'échange dépend du contexte (par
exemple, l'âge, la situation biographique, le statut socio-économique, etc.)
Développement de l'évaluation des ressources
La capacité à saisir les ressources dans leurs composantes différenciées de sens et d'évaluation,
tant sur le plan individuel que culturel, s'acquiert au cours du processus de socialisation et avec le
développement de l'attachement dans la petite enfance. Dans ce processus de développement, les
ressources sont de plus en plus perçues dans leurs différentes significations, du spécifique à l'uni-
versel, du concret au symbolique, et reçoivent également des différenciations très individuelles de
signification et d'évaluation. Ces différenciations ne sont pas illimitées par des attributions cultu-
relles parallèles, mais connaissent plutôt des limitations typiques de la culture dans le processus
de développement (voir Stangl, 1989). Les ressources ne sont donc pas objectivement détermi-
nables, mais elles n'acquièrent leur signification que par le processus d'interprétation subjective
sur fond d'attribution culturelle de sens et de valeur, ce processus se déroulant, selon Foa et Foa
(1976), principalement dans le cadre des interactions sociales. Au milieu des années 1980, Edna B.
Foa et ses collègues ont étendu les recherches sur l'évaluation individuelle et les composantes du
sens à une théorie des structures cognitives (émotionnelles) Emotional Process Theory », Foa
E. B. & Kozak, 1986) et l'ont vérifiée et développée dans des études empiriques approfondies sur le
diagnostic et la thérapie de l'anxiété, de la dépression, des actes compulsifs et après des événe-
ments traumatisants.
Modèle de l’exigence systémique des ressources (modèle SAR) selon Becker
Dans le cadre de ses recherches en psychologie de la santé, Peter Becker (2006) a développé un
modèle de ressources qu'il appelle le « modèle de ressources des exigences systémiques ». Dans
ses hypothèses de base, il se réfère, en considération critique, à diverses approches de la recherche
sur la gestion du stress (par exemple Antonovsky, 1990; Hobfoll, 1988, 1989; Lazarus, 1990) et à des
prolongements (par exemple le modèle MASH selon Olsen & Stewart, 1991; Kupsch, 2006; Siegrist,
1998) et à l'approche de la théorie des systèmes de Uexküll et Wesiack (1986). L'accent est mis sur
19
l'échange de ressources aux différents niveaux du système.10 Ainsi, l'interdépendance des per-
sonnes et de l'environnement dans l'accessibilité, l'utilisation et la manipulation des ressources est
mise en évidence. En particulier, Becker se concentre sur l'échange de ressources entre personnes
/ groupes de personnes et au sein des niveaux du système biopsychique de la personne elle-même.
Dans le modèle de ressources des exigences systémiques, l'utilisation des ressources est comprise
comme une condition préalable pour faire face aux exigences et aux objectifs de la vie quotidienne
ainsi qu'à ceux de la vie particulière et donc pour préserver la santé.
Becker (2006, 133) comprend les ressources comme « des moyens ou des caractéristiques indivi-
duelles auxquels les systèmes vivants ou des éléments de système peuvent avoir recours en cas de
besoin pour faire face aux exigences externes ou internes avec leur aide ». Le point de vue fonda-
mental est que « l'homme ... dépend des ressources de l'environnement » (ibid.). En particulier,
Becker souligne le lien étroit entre le développement de la santé individuelle et la satisfaction
appropriée des besoins psychologiques (et physiques) de base (cf. Grawe, 2004; Klemenz 2012).
Les exigences internes sont, par exemple, les objectifs personnels, les souhaits et les attentes envers
soi-même, les autres ou l'environnement, ainsi que le besoin ou le désir de satisfaire des besoins
physiques et psychologiques innés ou acquis. Les exigences internes se posent en particulier lors
de la gestion des événements critiques de la vie et dans les phases de transition de la vie. Les
exigences externes proviennent principalement (a) de l'environnement social, généralement dans
les domaines de l'éducation, du travail, du partenariat, de la famille, dans le cadre de l'apparte-
nance à un groupe social, dans le voisinage et la communauté, ainsi que des réglementations, va-
leurs et normes sociales et constitutionnelles, (b) de la phase actuelle de la vie avec ses exigences
typiques de développement, (c) à la suite de la survenance d'événements critiques de la vie, et (d)
des conditions de vie socio-économiques (situation économique, statut, conditions de vie) et en-
vironnementales (situation de logement, « pollution environnementale »).
Selon les modèles sous-jacents de gestion du stress, un style de vie réussi, en termes généraux, est
basé sur la gestion réussie des conditions / facteurs de stress ou des exigences externes et internes
(voir également Schubert, 2009; 2013). Il s'agit également de faire face aux effets correspondants
aux émotions et au comportement personnels. Sur la base de ces modèles, Becker (2006, 110) part
du principe que l'état de santé d'une personne - et donc aussi son bien-être et, en fin de compte,
sa capacité à faire face à la vie au quotidien - dépend de la mesure dans laquelle la personne par-
vient à faire face aux exigences externes et internes stressantes en utilisant ses propres ressources
et/ou des ressources externes (caractéristiques, moyens, aides). Un danger pour la santé survient
donc lorsqu'elle ne parvient pas à faire face à des exigences stressantes ; les effets peuvent s'expri-
mer sous forme de déstabilisation sur le plan biologique, psychologique et social. Tout compte
fait, cela suppose que la personne concernée dispose de ses propres ressources11 (potentielles)
et/ou des ressources externes et qu'elle soit capable de les gérer de manière appropriée. Si des
ressources cruciales ou des ressources en abondance (et/ou des possibilités d'activation des
10 Par niveaux de système, Becker (2006) comprend les sous-systèmes physiques et psychologiques dans le
système personnel, dans les systèmes sociaux des personnes et dans différents systèmes environnementaux
(domaines de la vie) de complexité variable. Les systèmes sont organisés de manière hiérarchique et sont liés
entre eux.
11 Le terme de ressources potentielles suit la distinction faite ci-dessus entre ressources potentielles et res-
sources capitalisées. Comme Becker ne fait pas cette distinction, elle ne sera pas utilisée dans la description
ultérieure de son modèle.
20
ressources) font défaut, cela est en partie responsable des problèmes d'adaptation à la vie et de
développement de la santé des personnes. Le modèle de ressources des exigences systémiques se
concentre donc sur l'interaction (ou relation transactionnelle) entre les demandes difficiles (fac-
teurs de stress) et les ressources disponibles (et activables) ou non disponibles (non activables)
aux différents niveaux du système pour faire face à ces demandes. L'aspect de l'activabilité des
ressources n'est pas explicitement souligné par Becker à ce stade-, mais il ne sera pas négligé ici
en raison de la distinction faite ci-dessus et de sa signification. Becker (2006, 137) ne parle que de
la nécessité de disposer de ressources internes certaines et appropriées afin d'avoir accès à des
ressources externes.
Échange de ressources
Dans son concept d'échange de ressources, Becker se réfère à l'arrière-plan théorique de l'interac-
tion transactionnelle personne-environnement. Il part du principe que l'individu et l'environne-
ment social (par exemple les personnes, les groupes, les institutions culturelles ou gouvernemen-
tales) ont des exigences réciproques l'un envers l'autre et que, idéalement, ils s'engagent dans un
échange mutuel de ressources pour satisfaire ces exigences. Pour plus de clarté, il est de nouveau
question de la considération initiale : Pour satisfaire ses besoins et objectifs individuels ainsi que
pour faire face aux demandes extérieures, l'homme est dépendant des ressources de l'environne-
ment (relations sociales et aides, aides institutionnelles, matérielles, naturelles, moyens et circons-
tances) en plus de l'utilisation de ses propres ressources. Selon Becker (2006, 184), les ressources
importantes sont « principalement fournies par d'autres personnes. Comme cela s'applique géné-
ralement à la façon dont les gens mènent leur vie, « il existe des dépendances et des influences
mutuelles entre les gens : L'être humain individuel devient un élément de système au sein de su-
pra-systèmes supérieurs. Les gens posent des exigences les uns aux autres et s'engagent dans un
échange de ressources. Dans le cas d'interactions sociales satisfaisantes, les demandes mutuelles
sont satisfaites par la mise à disposition mutuelle de ressources » (ibid.). Il y a un échange de
ressources entre les individus ainsi qu'au sein des communautés et entre elles. L'échange de res-
sources avec des systèmes sociaux ou environnementaux plus vastes est montré par Becker par le
biais du concept de supra-systèmes, sans être poursuivi en détail.
Toutefois, il ne suffit pas de disposer de ressources externes ou internes (potentielles) pour ré-
pondre de manière appropriée aux besoins. Selon Becker (2006, 137), une personne doit disposer
de certaines ressources (personnelles) internes appropriées pour pouvoir accéder à des ressources
externes, puis les manipuler et les utiliser de manière appropriée et positive (les potentiels deve-
nant d'abord des ressources activées, cf. les discussions ci-dessus). Il y a ici un accord étroit avec
le point de vue d'Antonovsky (1997) sur l'importance centrale du « sens de la cohérence » des
ressources personnelles pour la manipulation et l'utilisation des ressources environnementales. Ne
mettre à disposition que des ressources potentielles externes n'est guère ou nullement efficace
pour la bonne gestion des besoins de la vie et pour le développement et la préservation de la santé
sans l'utilisation de ressources personnelles adéquates.
La théorie des formes de capital selon Bourdieu
Même si Pierre Bourdieu n'utilise pas le mot ressource dans le titre de sa théorie des types de
capital, celle-ci doit être considérée comme la plus importante théorie sociologique des ressources,
puisque de nombreuses études empiriques et approches théoriques des ressources font référence
à sa théorie (par exemple Knecht, 2010; Drilling, 2012; Hanesch, 2012). Dans une étude des
21
mécanismes de reproduction de l'inégalité sociale, Bourdieu (1992 [1983]) considère l'accumula-
tion de différents types de capital comme le mécanisme qui peut assurer une position avantageuse
dans la société à long terme et la rendre « héritable » pour les générations suivantes. Dans ce
contexte, le capital social et culturel lui semble tout aussi important que le capital économique
(Bourdieu, 1992, 50f.).
Par capital économique, il entend toutes les ressources qui sont « directement et immédiatement
convertibles en argent » et « se prêtent particulièrement à l'institutionnalisation sous forme de
droits de propriété » (Bourdieu, 1992, 50). Il s'agit d'argent, de biens, de biens immobiliers, etc. qui
peuvent être achetés et vendus.
Bourdieu distingue trois formes de capital culturel : il peut exister dans un état intériorisé, incor-
poré, dans un état objectivé ou dans un état institutionnalisé. Le capital culturel dans l'État incor-
poré consiste en des connaissances, une éducation, des compétences et des attitudes intériorisées
et est « fondamentalement lié au corps » (ibid., 55). L'acquérir, c'est-à-dire l'incorporer, coûte du
temps et de l'énergie, ce qui garantit sa rareté à long terme. Car ce que certains ont appris dans
leur famille pendant leur enfance - ou « appris seulement en passant » - d'autres ne pourront pas
le rattraper plus tard. Le « capital culturel est principalement transmis dans la famille, ... il dépend
également ... du temps utile ... disponible dans la famille d'origine pour permettre la transmission
du capital culturel ... ». (ibid., 72). Le capital culturel sous une forme objectivée comprend les biens
culturels tels que les livres, les supports sonores ou les peintures. En principe, ils sont transférables,
mais leur appropriation nécessite du temps, comme pour le capital culturel dans l'État constitué.
Par capital culturel dans l'État institutionnalisé, Bourdieu entend les diplômes et titres reconnus
par l'État qui, une fois acquis, déchargent leur titulaire de la charge de prouver qu'il a effectivement
accumulé un capital culturel (ibid., 61).
Par capital social, Bourdieu entend la « totalité des ressources actuelles et potentielles associées à
la possession d'un réseau permanent de relations plus ou moins institutionnalisées de connais-
sance ou de reconnaissance mutuelle » (ibid., 63). « Le montant du capital social que l'individu
possède dépend ... de l'étendue du réseau de relations qu'il peut effectivement mobiliser, ainsi que
du montant du capital (économique, culturel ou symbolique) que possèdent ceux avec qui il est
lié » (ibid., 64). Ainsi, le capital social prend un sens similaire au capital économique : « ...le réseau
de relations est le produit de stratégies d'investissement qui sont orientées, consciemment ou in-
consciemment, vers la création et le maintien de relations sociales qui, tôt ou tard, promettent des
bénéfices immédiats » (ibid., 65). Les types de capital sont donc des ressources que l'individu uti-
lise pour lui-même. Bourdieu souligne que les différents types de capitaux peuvent être transfor-
més les uns en les autres, mais seulement au prix d'un travail de transformation. Cette transfor-
mabilité l'intéresse surtout du point de vue des « stratégies d'investissement » personnelles (cf.
Bourdieu, 1992, surtout pp. 52 et 65).
Par rapport aux théories psychologiques, il adopte cependant une perspective différente : son ob-
jectif est de montrer comment les inégalités sociales se consolident et se transmettent à la géné-
ration suivante. Les processus qui se déroulent dans ce cadre sont principalement inconscients.
Bourdieu ne décrit cependant pas ces processus dans des catégories psychologiques (sociales),
mais avec une terminologie sociologique (voir Bourdieu, 1992; 1987; Bourdieu & Passeron, 1985).
Le concept d'habitus, en particulier, représente une transformation d'une théorie psychologique
en une théorie sociologique (Zander, 2010).
22
Sa théorie a également la particularité d'intégrer la composante subjective dans la théorie via une
« subjectivité sociale ou socialisée ». Quel capital culturel a quelle valeur, par exemple combien
vaut un diplôme dans une certaine matière ou comment un certain habitus doit être vu, ne peut
être déterminé que par une évaluation subjective, mais qui est clarifiée au niveau social. Il y a un
combat pour cette attribution de valeur et les puissants ont plus de chances de faire valoir leurs
points de vue.
La théorie des ressources selon Knecht
Bien que la théorie des ressources de Knecht (2010; 2011; 2012b) soit basée sur la théorie du capital
de Bourdieu, elle la prolonge par trois aspects : Premièrement, il s'intéresse à un plus large éventail
de ressources, deuxièmement, il se concentre sur la transformation des ressources en d'autres res-
sources et, troisièmement, il possède une superstructure sociopolitique qui montre dans quelle
mesure la situation des ressources individuelles est (co-)déterminée par les interventions sociopo-
litiques. Knecht (2010, 70) comprend les ressources comme étant tout ce qu'une personne peut
apporter pour assurer sa survie et poursuivre ses objectifs. En conséquence, il introduit - outre les
revenus, l'éducation et les réseaux sociaux comme équivalents aux types de capital de Bourdieu -
également les ressources mentales, la santé et le temps comme ressources socialement inégale-
ment réparties. Knecht comprend les ressources mentales comme un résumé des possibilités d'ac-
tion (mentale), qui sont décrites par des concepts psychologiques tels que la motivation, l'estime
de soi, les convictions de contrôle interne, les attentes d'efficacité personnelle, le sens de la cohé-
rence ou les ressources liées à l'identité (ibid. , 247). Des études empiriques, par exemple quant à
la recherche sur la pauvreté et à l'épidémiologie sociale, montrent que les ressources mentales et
la santé en particulier sont aussi socialement inégalement réparties.
Il existe une forte corrélation entre la dotation en ressources différentes, ce qui est lié à l'impor-
tance particulière de la transformation. Ainsi, les différences en matière de santé - et plus généra-
lement : en matière d'opportunités de santé et aussi d'espérance de vie - peuvent être statistique-
ment attribuées non seulement aux différences de revenus, mais aussi aux différences d'éducation
et de réseaux sociaux (Knecht, 2010, 96f.) Le revenu, l'éducation et les réseaux sociaux sont donc
transformés en santé. La référence à une compréhension biopsychosociale (par exemple Uexküll
& Wesiack, 1986) souligne également l'importance particulière des transformations : Par exemple,
des problèmes d'origine sociale (chômage, Hartz IV) peuvent avoir des conséquences psycholo-
giques (dépression, altération de l'estime de soi), qui peuvent à leur tour avoir des conséquences
sur la santé. Sen (2000, 51f., 94f.) décrit la signification d'une ressource pour le développement et
la génération d'autres ressources comme « fonctionnelle », par opposition à la signification « in-
trinsèque » qu'une ressource a pour les êtres humains eux-mêmes. C'est également la signification
fonctionnelle des ressources qui conduit à la « spirale des pertes » crite ci-dessus par Hobfoll
(1989, 511).
Au cours de la vie, les différentes ressources ont des significations et des effets différents. Les dif-
férences d'éducation indiquent que les possibilités de gagner un revenu plus tard peuvent être
réduites dès l'enfance (Knecht, 2010, 274 et suivants). En revanche, le revenu est le plus susceptible
d'être un indicateur de la disponibilité de ressources supplémentaires à un âge moyen. Dans le
secteur de la santé en particulier, le manque ou l'insuffisance des ressources a des effets négatifs
considérables. Une accumulation de charges multiples (actuelles ou chroniques) au cours de la vie
est très susceptible d'entraîner des troubles de la santé. Cela a été démontré de manière impres-
sionnante pour les charges spécifiques aux strates ou pour l'accumulation de charges spécifiques
23
aux strates qui entraînent une forte réduction de l'espérance de vie des couches sociales défavori-
sées.12
Par rapport à la théorie du capital de Bourdieu, la théorie des ressources de Knecht diffère sur un
point supplémentaire. Alors que Bourdieu met l'accent sur l'importance des ressources en tant que
types de capital accumulable pour maintenir les différences sociales dans la société, Knecht insiste
sur un mécanisme différent : l'État ou l'État-providence « alloue » différentes ressources à diffé-
rents groupes de la population, par exemple sous la forme de l'éducation, de la santé et de la poli-
tique sociale, et peut ainsi influencer la structure sociale et la stratification sociale de la société.
Elle a ainsi la possibilité d'éliminer ou de mettre en avant les différences dans l'allocation des res-
sources (et plus généralement : les différences sociales). Même si l'État-providence procède sou-
vent selon le principe de Matthieu Celui qui a, sera donné »), cette théorie des ressources de
l'État-providence semble moins déterministe que la théorie des types de capital de Bourdieu, car
elle révèle l'influençabilité fondamentale des structures d'inégalité (voir Knecht, 2012b).
Knecht (2012a; 2010) examine également le lien entre la théorie des ressources et l'approche des
capacités d'Amartya Sen (par exemple, 2000). D'une part, il est montré que l'importance du niveau
institutionnel reste diffuse dans l'approche par les capacités. Bien que les conditions de liberté
soient définies au niveau politique, l'importance des institutions (sociopolitiques) au niveau méso
n'est pas discutée. C'est là que la théorie des ressources peut concrétiser l'approche par les capaci-
tés (Knecht, 2010; 2012a). Toutefois, cela s'applique également à l'importance de la santé. Sen ar-
gumente en partie sur la base des inégalités de santé et des données socio-épidémiologiques, mais
il ne considère pas les mécanismes sous-jacents ; ils sont au cœur de la théorie des ressources
(Knecht, 2011; 2010). En particulier, la référence à une vision du monde bio-psycho-sociale et à la
salutogenèse peut apporter plus de clarté ici (Schubert F.-C., 2012; Keupp, 2012; Knecht et al., 2014).
4. Comparaison sommaire résumée des théories sur les ressources
Bien que les théories des ressources psychologiques présentées aient des objectifs différents dans
le détail, elles sont toutes trois basées - avec des degrés de différenciation variables - sur un concept
de fond comparable, l'interrelation transactionnelle entre la personne et l'environnement (per-
sonne-en-environnement)13. Les ressources contenues dans les deux systèmes, l'homme et l'envi-
ronnement, sont d'importance égale et s'influencent mutuellement avec des effets bénéfiques ou
néfastes. Les ressources personnelles donnent accès aux ressources environnementales, qui à leur
tour peuvent améliorer ou dégrader les ressources d'une personne. Le manque de ressources, in-
suffisamment développées ou inaperçues, entrave l'accès et l'utilisation des autres ressources de
l'environnement. L'affirmation centrale des modèles de Hobfoll (1989) et Becker (2006) est que la
fourniture ou la disponibilité de ressources ou l'amélioration de l'accessibilité des ressources sont
les conditions d'une gestion de la vie et d'un maintien de la santé réussis. Toutefois, leur seule
disponibilité n'est pas suffisante. Il manque des déclarations différenciées sur le processus
d'échange de ressources et sur l'activation des potentiels de ressources, c'est-à-dire des
12 Sur l'espérance de vie spécifique à une strate, voir par exemple Sen 2000, Mielck 2000 et sur la relation
entre les ressources et l'espérance de vie, voir par exemple Knecht, 2010, 74f.
13 L'environnement doit être compris dans un sens socio-écologique, comme un environnement interperson-
nel et social, culturel, sociopolitique, socio-économique, juridico-institutionnel, physico-technique et biolo-
gique.
24
déclarations sur le traitement individuel et interactif de l'accès aux ressources sur la base d'un
processus transactionnel personne-environnement. Comme Antonovsky (1987), Becker (2006)
souligne que l'accès aux ressources environnementales, leur manipulation et leur utilisation ne
peuvent réussir que si des ressources humaines adéquates sont disponibles. On peut conclure des
théories disponibles que l'existence et l'activation appropriée des ressources individuelles sont des
conditions préalables importantes, sinon centrales, pour la gestion des ressources au sens des types
de capital de Bourdieu, ainsi que pour faire face aux menaces aux ressources ou aux exigences
(internes et externes). Les ressources de l'éducation et les ressources psychologiques qui sont prin-
cipalement véhiculées par des processus de socialisation et d'éducation positifs sont d'une impor-
tance décisive (Klemenz, 2012). En outre, on peut supposer que les valeurs culturelles et indivi-
duelles ont une importante fonction modératrice dans la gestion des ressources.
À certains égards, les théories de Hobfoll (1989) et de Becker (2006) ont une base théorique com-
parable, une approche générale de la gestion du stress, dont elles tirent leur théorie spécifique des
ressources. L'expérience individuelle de la contrainte et du stress résulte, entre autres, de la per-
ception des événements environnementaux. Pour Hobfoll, elles sont associées à la perception de
menaces aux ressources, pour Becker à la perception de demandes stressantes. Selon ces deux
concepts, il faut utiliser des ressources pour y faire face. Becker réalise l'expansion et la différen-
ciation conceptuelles nécessaires en mettant les exigences internes (individuelles) sur un pied
d'égalité et, en outre, en formulant l'échange d'exigences et de ressources aux différents niveaux
du système personne-environnement. Une conception plus simple se trouve dans Foa et Foa (1976;
1980) : les charges résultent du besoin non satisfait ou de la non-disponibilité des ressources, des
pertes de ressources et des différences dans les classes de ressources échangées.
En outre, les trois théories psychologiques soulignent la grande importance que le processus de
socialisation (socio-écologique) et l'environnement social et culturel ont pour la perception et
l'évaluation des ressources, pour l'échange de ressources et la manière dont les ressources sont
utilisées. À l'inverse, Foa et Foa ainsi que Hobfoll constatent qu'un processus de socialisation per-
turbé nuit aux capacités de percevoir, de distinguer et de valoriser les ressources. Cet aspect est
plus résolument poursuivi dans le modèle de ressources des exigences systémiques de Becker, basé
sur les recherches de Grawe (2004).
Il est intéressant de noter la différence de traitement du facteur du temps. Bien que Foa et Foa
reconnaissent que le temps permet l'échange de ressources, elles ne le désignent pas comme une
ressource en soi. Pour Hobfoll, cependant, le temps est une ressource importante qui est nécessaire
pour augmenter les ressources, écarter les menaces qui pèsent sur elles et compenser les pertes
qui ont eu lieu.
La théorie du capital de Bourdieu (1992) ne considère comme ressources que les trois types de
capital : économique, culturel et social, le capital culturel existant sous trois formes. Cette catégo-
risation correspond à son intérêt à considérer les ressources en fonction de leur facilité d'utilisa-
tion comme une catégorie de statut. Bourdieu aborde les catégories psychologiques comme capital
culturel incorporé ou comme habitus (Zander 2010, El-Mafaalani & Wirtz, 2011). La théorie des
ressources de Knecht (2010) étend les catégories de Bourdieu par les trois catégories de capital
psychologique, de santé et de temps. Ici aussi, la répartition inéquitable de ces ressources est au
premier plan. A. Knecht souligne que ces ressources supplémentaires peuvent également être
transformées en d'autres ressources : La prise en compte du spectre élargi des ressources nous
permet donc d'examiner d'autres mécanismes de maintien de l'inégalité sociale. L'inclusion de la
santé permet également d'intégrer les résultats de l'épidémiologie sociale et de la recherche en
25
santé publique et donc d'aborder le fonctionnement et l'importance de la promotion de la santé et
de la prévention. La théorie se concentre sur l'État-providence en tant que fournisseur de res-
sources (Knecht, 2010; 2012).
Les théories psychologiques et sociologiques présentées s'avèrent très différentes dans la prise en
compte et l'enregistrement des ressources. Contrairement à l'approche axée sur l'individu, que l'on
trouve généralement en psychologie (Keupp, 2003, 556f.), les approches présentées ici sont stric-
tement orientées vers les relations mutuelles (transactionnelles ou systémiques) entre la personne
et l'environnement (principalement social) et leurs effets sur la conservation des ressources et la
gestion du stress. Les approches sociologiques se concentrent sur l'inégalité structurelle de la dis-
tribution des ressources au niveau macro, alors que cette perspective n'est pas ou seulement par-
tiellement reprise dans les théories psychologiques des ressources (cf. la théorie du CdR de
Hobfoll, 1989). Du point de vue macro des théories sociologiques, elles négligent l'importance des
différentes dotations en ressources individuelles, telles que la constitution génétique ou disposi-
tionnelle, l'intelligence, l'image et l'estime de soi, l'optimisme, la conviction d'efficacité, etc. La
répartition socialement inégale des événements stressants, de l'expérience du stress et de la ges-
tion des ressources pour faire face au stress (coping) est également formulée et poursuivie de ma-
nière beaucoup plus différenciée dans les théories psychologiques de Hobfoll et Becker.14 Dans les
théories sociologiques de Bourdieu et de Knecht, l'échange avec d'autres personnes est traité de
manière relativement abstraite sous la forme du capital social et moins dans les catégories de la
perception individuelle, interpersonnelle ou environnementale et de l'expérience et du comporte-
ment qui y sont liés. Dans les deux théories, le capital social, qui est en fait une catégorie interper-
sonnelle, est considéré comme relativement facilement attribuable à l'individu. En ce qui concerne
la discussion ci-dessus sur l'importance des ressources personnelles pour l'échange, l'utilisation et
la manipulation des ressources, cet aspect semble être trop peu pris en compte dans la théorie de
Bourdieu, ou - par rapport aux contextes structurels - ignoré. Dans la théorie du capital de Bour-
dieu, l'inégalité (par exemple aussi celle des compétences et des possibilités de développement)
n'est pas attribuée à la personne, mais finalement encore et toujours à des catégories sociologiques,
à des circonstances extérieures et à des processus politiques et sociaux, qui à leur tour maintien-
nent cette inégalité. L'interaction complexe et interactive - des conditions des ressources, de la
perception des ressources et de la gestion des ressources - des personnes et de l'environnement
(transformation des ressources et transaction des ressources) se concentre seulement sur l'aspect
du travail de transformation et les « stratégies d'investissement » qu'il contient.
D'autre part, en incluant les aspects de l'inégalité sociale, les théories des ressources psychoso-
ciales seraient élargies d'une manière appropriée au sujet, par exemple en étudiant et en recon-
naissant l'accès inéquitable aux ressources environnementales (propriété, éducation) comme
cause de l'inégalité des ressources mentales. Le soutien social que les gens s'apportent les uns aux
autres dépend également, à bien des égards, du statut social de la personne qui apporte son aide
et de ses réseaux sociaux. Bourdieu s'est penché sur ce lien, qui a été confirmé à de nombreuses
reprises par des recherches en réseau (par exemple, Gross & Jungbauer-Gans, 2012; Straus, 2012).
Keupp (2003; 2012; Keupp et al. , 2006) examine les chances et les opportunités structurellement
inégalement réparties de développer les ressources individuelles dans la perspective du
14 En termes sociologiques, les impacts sont mesurés en fonction de la diminution des ressources disponibles,
ou ils entrent dans la catégorie « environnement ». Un concept sociologique qui s'intéresse particulièrement
aux pressions est celui de la vulnérabilité (voir par exemple Knecht, 2014).
26
développement de l'identité et des conditions sociales pour le développement du capital identi-
taire. Dans les ouvrages classiques de psychologie (à l'exception de certaines sous-disciplines telles
que la psychologie communautaire, la recherche sur le parcours de vie et, dans une certaine me-
sure, la psychologie de l'éducation), les chances structurellement inégalement réparties du déve-
loppement et du mode de vie humains sont étonnamment peu reçues. D'autre part, ils constituent
une base théorique et en même temps pratique d’une grande importance dans le travail social
transdisciplinaire.
Littérature
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Les Auteurs
Prof. Dr. Franz-Christian Schubert
Émérite au département de travail social de l'université des sciences appliquées du Niederrhein,
Krefeld/Mönchengladbach (Hochschule Niederrhein).
Mail: fc . schubert @ t-online. de
https://www.researchgate.net/profile/Franz_Christian_Schubert
Dr. Alban Knecht
Chargé de cours et chercheur à l'université de Klagenfurt, Autriche (Carinthie)
Universitätsstraße 65-67
9020 Klagenfurt, Austria
www.aau.at/erziehungswissenschaft-und-bildungsforschung/arbeitsbereiche/sozialpaedagogik-und-inklu-
sionsforschunghttps://www.aau.at/team/knecht-alban
https://www.researchgate.net/profile/Alban_Knecht
www.albanknecht.de
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Article
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The covariation of resources such as money, family support, social skills, and intelligence with subjective well-being (SWB) was assessed in 195 college students. Informant ratings provided an index of resources. Self-reports, daily experience sampling, and informant reports were used to measure SWB. The authors concluded that resources taken together are moderately strong predictors of SWB. This conclusion, however, was qualified by the fact that life satisfaction was more closely related to resources than was affective well-being and that social and personal resources were in general more strongly related to SWB than were material resources. The findings also supported the hypothesis that resources correlate more strongly with SWB when they are relevant to an individual's idiographic personal strivings. A tendency was found for people to choose personal strivings for which they have relevant resources, and the degree of congruence of individuals' goals with resources was predictive of SWB.
Article
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Sowohl das Bruttosozialprodukt, das seit den 70er Jahren als Wohlfahrtsmaß immer wieder in Frage gestellt wird, als auch die Sozialleistungsquote stellen für die Beschreibung und den Ländervergleich von wohlfahrtsstaatlichen Leistungen wenig geeignete Indikatoren dar. In diesem Beitrag wird – in Anlehnung an den Capability-Approach von Amartya Sen – ein neuer Weg vorgeschlagen: Wohlfahrt wird beschrieben durch individuelle Ressourcen wie Gesundheit, Bildung, Einkommen, soziale und psychischen Ressourcen. Die Wirkungen wohlfahrtsstaatlichen Handelns lassen sich daran messen, inwiefern sie die Ausstattung der Bürgerinnen und Bürger mit diesen Ressourcen verbessern. Mit dieser Vorgehensweise lassen sich auch die Mechanismen analysieren, die soziale Ungleichheit aufrechterhalten und zementieren. Es zeigt sich, dass besonders die Beeinflussung bzw. "Zuteilung" von Bildung in der frühen Lebensphase eine Möglichkeit darstellt um Ungleichheit zu verringern.
Article
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This article scrutinises the usefulness of Sen’s capability approach and other related theories for understanding poverty and traceability of social-welfare interventions. In addition to the capability approach three macro level approaches are discussed: the welfare regime approach of Esping-Andersen, the social investment approach and a new resource theory. While the strength of the capability approach is the interpretation of worldwide data, and welfare regimes better explain the tangible function of welfare institutions, the social investment approach focuses on the meaning of human capital. Resource theory describes the welfare interventions by analysing their effects on equipping individuals with a broad range of resources. Two further approaches show the mode of operation of micro level interventions. Resource orientation and empowerment are social work techniques which improve the situation of disadvantaged people by emancipation. The article concludes that macro level and micro level considerations must be combined to understand, and then fight poverty
Article
Conservation of resources (COR) theory (Hobfoll, 1988, 1989) was applied to social intervention and research. COR theory depicts resource loss as disproportionately weighted in comparison to resource gain. COR theory further posits that to prevent resource loss or establish resources, other resources must be invested. Resources contribute to further resource gain, whereas lack of resources contributes to ongoing resource loss. Consequently, people, groups, or organizations that are endowed with strong personal or social resource reserves should better resist the deleterious effects of stress and withstand everyday challenges. One of the basic principles of the theory—that loss is disproportionately weighted compared to gain—was tested in two samples and strongly supported. Implications of the model for intervention were discussed.
Book
The concept of quality of life was developed in the US during the midst of the ‘60s to describe welfare in a more comprehensive way as by the gross national product (GDP). It arrived in Germany beginning in the ‘70s. This concept, which originally was used to describe society on a macro level, fell into oblivion when the oil crisis threatened the growth of the economies. In the ‘80s Amartya Sen took on the concept of quality of life. He related it to socio-epidemiological research by using longevity and mortality as indicators for quality of life. He was able to show that per capita income does not correlate highly with the average life expectancy when applying international macro data. He infers from this the importance of socio-political interventions; however, he forgets to consider the underlying proceedings in detail. Considering this the question arises how state interventions produce its citizens’ quality of life. I have inquired the question of the production of quality of life by the welfare state in three steps: 1.) In the first step I deal with the question of how quality of life can be ade-quately described. It appears that expectancy of life is a sensible outcome measurement for quality of life. Empirical surveys show that when quality of life is defined that way its extension depends on the endowment with resources and the capability to use these resources (Sens functionings). Thus quality of life can be described by the endowment with resources and functionings / capabilities. 2.) The second step concerns the role of the political and cultural frame of the production of quality of life. Against the background of a cultural shaped under-standing of what politics should aim at (quality of life, well-being, welfare or eco-nomic growth), the factual extension of quality of life policy is determined by political conflicts. From this point of view, welfare regimes can be understood as typical approaches to the question of welfare production, meaning certain styles of quality-of-life policies which broadly influence the lives of the a nation’ citizens. 3.) The question of which consequences political measures have exactly on individuals is the focus of the third step. A micro-macro model was developed for the depiction of the mode of effectiveness that describes the state production of quality of life by the distribution of resources and capabilities/functionings to the individuals. How the distribution of resources (like education, income, good health, social capital or psychic capital) works empirically, is shown through concrete examples. The state influences their quality of life and their life opportunities as the extension of poverty in a society by the unequal distribution of resources and capabilities to certain population groups. Eventually, the model enables the effects to be depicted comprehensively. The consideration of all relevant resources and the inclusion of the capabilities/ functionings allows for the analysis of the structure and (re)production of social inequality, of quality of life, and even of distinction (Bourdieu) in one model. Particularly, dynamic aspects of poverty, its genesis, consolidation, and con-stancy can better be understood. Hence, not only can questions of distribution and justice be discussed in a broader manner—with the resource theory the connection between educational and psychic resources in an educational system, which is made for ‘selection’ and stratification, can be formulated as a social problem. The importance of the development of these resources from early childhood on will be shown in the dissertation in the frame of the early intervention state model.
Article
We investigated stress, coping, and employment status in 92, mostly European American pregnant women. Conservation of Resources (COR) theory (Hobfoll, 1988, 1989) was applied as a specification of role-quality theory to examine the stressful influences of women's multiple roles. Women's resource loss predicted psychological distress better than either their resource gains or their employment status (i.e., multiple versus single roles). Full-time employed women were significantly more distressed under high loss conditions than were part-time or nonemployed women. Examining women's coping strategies based on a communal model of coping, we found that active, prosocial coping was associated with better emotional outcomes. A significant interaction was found for the effects of loss × cautious action such that loss was related to greater depression, but only among women who did not employ cautious action.