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Livret de soutenance de thèse - Diffusion, adoption et implémentation du BIM dans les agences d'architecture en France

Authors:
  • URM-MAP; Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy

Abstract and Figures

Ce livret de thèse, diffusé avant la soutenance, présente au grand public les principaux enjeux de notre recherche, le plan du manuscrit, ainsi que les principales conclusions de ce travail de recherche de quatre années.
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Thèse de doctorat
20 avril 2021
Diffusion, adoption et implémentation du BIM
dans les agences d’architecture en France
Elodie Hochscheid
SOUTENANCE
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Livret de
soutenance
Ce livret reprend certains éléments du
manuscrit de thèse provisoire déposé
auprès de l’Université de Lorraine en vue
d’obtenir l’autorisaon de soutenance. Il
permet aux personnes externes au jury de
prendre connaissance des principaux enjeux
et principales conclusions de ce travail de
recherche.
Directeur de thèse : Gilles Halin
Ecole Doctorale : IAEM Lorraine
Laboratoire MAP-CRAI
Centre de Recherche en Architecture et Ingénierie
UMR MAP n°3495 (CNRS/MC MAP)
École Naonale Supérieure d’Architecture de Nancy
Financement : Ministère de la Culture, Région Grand-Est
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RAPPORTEURS
Mme Sylvie JANCART,
Chargée de cours,
Université de Liège, Belgique.
M. Erik POIRIER,
Professeur,
École de Technologie Supérieure de
Montréal, Canada.
EXAMINATEURS :
M. Mohamad KASSEM,
Professeur,
Université de Northombria, Newcastle,
Grande-Bretagne
M. Florent CHAMPY,
Directeur de recherche au CNRS,
Université de Toulouse, France.
DIRECTEUR DE THÈSE :
M. Gilles HALIN,
Maître de conférences, HDR, directeur
adjoint de l’UMR MAP (CNRS/MC),
Université de Lorraine,
Nancy, France.
INVITÉ À PARTICIPER AUX DÉBATS
(hors jury)
M. Olivier CELNIK,
Architecte, enseignant, expert BIM, Di-
recteur du Mastère Spécialisé BIM École
des Ponts ParisTech,
Paris, France.
Composition du jury
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Le Building Informaon Modeling (BIM) est
une technologie innovante qui regroupe
un ensemble de méthodes, procédés et
ouls de travail permeant d’alimenter et
d’exploiter une base de données contenant
des informaons d’un un ouvrage tout au long
de son cycle de vie. Il permet d’améliorer la
performance des ouvrages et la manière dont
on les conçoit, construit et gère. Sa diusion
est encouragée en France et à travers le
monde car il porte un important potenel
à la fois pour le secteur de la construcon
dans son ensemble et pour le gesonnaire de
patrimoine qu’est l’Etat.
Le BIM nécessite cependant la mise en place
d’un cadre technique, règlementaire et
humain conséquent. Sa diusion est lente
et il suscite des réacons assez contrastées
chez les professionnels, et en parculier
les architectes. Ces derniers, par la place
importante qu’ils ennent dans l’équipe
de maîtrise d’œuvre, sont un acteur
incontournable de la transion de l’ensemble
du secteur vers des praques BIM. Bien
qu’il s’agisse d’une innovaon collaborave,
l’adopon de praques BIM impacte chacune
des entreprises qui le met en place à tre
individuel. Cet impact est très peu connu
et étudié pour l’instant, tant au niveau
organisaonnel qu’à l’échelle du secteur.
Dans ce travail de recherche, nous proposons
des modèles permeant d’appréhender
la diusion et l’adopon du BIM au sein
des organisaons. Nous avons également
référencé les facteurs qui inuencent les
organisaons à adopter des praques
BIM et ceux qui inuencent le succès de
l’implémentaon. Ces modèles nous ont
permis de réaliser une enquête auprès
des agences en pour cartographier l’état
du secteur de l’architecture, l’avancement
de la diusion des praques BIM au sein
des agences, et la manière dont elles les
implémentent. Lenquête a mis en évidence
certaines contradicons entre la culture
professionnelle des architectes et la
nature du BIM. Le fait que les agences aient
commencé à déployer des praques BIM
malgré ces nombreuses contradicons peut
être le marqueur d’un changement culturel
important pour la profession d’architecte.
Notre immersion au sein de plusieurs agences
nous a permis d’étudier les mécanismes
à l’œuvre au cours de l’implémentaon
d’ouls et de praques BIM. Cee phase de
changement souvent radical pour une agence
est dicile à mener. Nous nous sommes
enn appuyés sur l’ensemble de nos résultats
pour proposer des recommandaons et une
feuille de route à desnaon des agences qui
souhaitent implémenter des praques BIM.
Mots clés : BIM, Building Informaon Modeling,
Diusion, adopon, implémentaon, agences
d’architecture, changement, feuille de route,
enquête, recherche-acon
Résumé
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Genèse du sujet
Le sujet développé dans cee thèse est
dans un contexte polique, scienque
et personnel parculiers. J’ai obtenu mon
diplôme d’Etat d’architecte ainsi que
le Master spécialisé AME (Architecture
Modélisaon, Environnement) au cours
de l’année universitaire 2014-2015 : c’est
l’année de l’intégraon du BIM (Building
Informaon Modeli-ing/Management)
dans les stratégies de l’Etat français.
Au cours de cee année, de nombreux
débats sur le BIM ont animé le secteur
de la construcon, et notamment les
architectes. Pourtant, ce sujet a été
quasiment absent de mes études en
architecture. J’ai même toujours eu le
senment que les ouls numériques
étaient problémaques pour une pare
des architectes, en parculier au sein
des ateliers de projet dans les écoles
d’architecture.
En 2015, j’ai réalisé un stage au sein
du laboratoire MAP-CRAI de l’ENSAN
et un mémoire de recherche, tous
deux orientés sur la thémaque du
BIM. En 2016, j’ai travaillé en agence
d’architecture, dispensé des cours à
l’ENSAN (notamment sur le BIM), et
écrit plusieurs arcles scienques. La
combinaison de ces trois expériences
simultanées (milieu professionnel
enseignement recherche) a mis en
évidence pour moi l’intérêt de leur
recoupement et a eu un impact décisif
sur le développement et déroulement de
cee thèse.
En janvier 2017, j’ai nalement
commencé cee thèse de doctorat sur la
diusion, l’adopon et l’implémentaon
des praques BIM au sein des agences
d’architecture françaises. Avec Gilles
Halin, qui a dirigé ce travail, nous avons
rapidement été convaincus que les
approches habituelles du laboratoire
MAP-CRAI orientées principalement
sur le développement de soluons
techniques et sur des problémaques
organisaonnelles ne permeaient pas
à elles seules de traiter le sujet. Une
approche à l’échelle de la profession
était nécessaire pour comprendre la
transion en cours et les réacons qu’elle
suscite chez les architectes. Le rapport
HCERES du laboratoire MAP a d’ailleurs
précisé, en juin de cee même année
qu’« une plus forte imprégnaon par
les réexions des sciences humaines et
sociales serait souhaitable pour donner
toute son ampleur au projet [scienque
du laboratoire MAP] » (HCERES 2017).
Introduction
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10
Contexte et problémaque
Depuis quelques années à l’étranger, puis
en France, les méthodes BIM sont de plus
en plus plébiscitées et ulisées. Depuis
2014, une direcve européenne autorise
les Etats membres à rendre les livrables
BIM obligatoires pour les marchés
publics et plusieurs pays européens ont
commencé à s’engager dans ce sens. La
France ne l’a pas rendu obligatoire mais
le BIM est entré dans les stratégies de
l’Etat pour améliorer la geson de son
patrimoine bâ.
La technologie innovante du BIM
regroupe un ensemble de méthodes,
procédés et ouls de travail qui
permeent d’alimenter et d’exploiter une
base de données intégrée de l’ouvrage.
Elle a pour objet la raonalisaon
de la geson des informaons de
l’ouvrage tout au long de sa vie, en
vue d’améliorer les performances de
sa concepon, construcon, geson,
exploitaon, et maintenance. Pour les
phases de concepon et de construcon
qui concernent le plus les architectes,
cee méthode est censée favoriser les
échanges entre les acteurs de la maîtrise
d’œuvre très tôt lors de la concepon, pour
intégrer les contraintes lorsque le coût
des modicaons sur le projet est encore
faible. Pour les maîtres d’ouvrages, c’est
l’occasion de recueillir des informaons
issues de la construcon qui peuvent être
ules à la geson de l’ouvrage et donc de
leurs parcs immobiliers.
La diusion du BIM reste néanmoins lente
et nécessite la mise en place d’un cadre
technique, règlementaire et humain
conséquent. Les modalités d’exécuon
des prestaons sont modiées et des
nouvelles missions et professions
se développement. La montée en
compétence ainsi que l’équipement
des professionnels du secteur de la
construcon à réaliser est conséquent.
La fragmentaon du secteur de la
construcon en petes entreprises et le
renouvellement des équipes de projet
à chaque opéraon de construcon
ralent encore davantage la diusion
d’une technologie collaborave comme
le BIM.
L’architecte est un acteur clé de la
maîtrise d’œuvre : c’est généralement lui
qui réalise la synthèse architecturale du
projet. Il fait l’interface entre diérents
acteurs de la maîtrise d’œuvre et est à
l’origine des premiers modèles du projet
qui sont échangés. Les architectes sont
donc un maillon incontournable de la
diusion du BIM. Ils ont pourtant à son
égard des réacons très contrastées.
Outre le coût de la technologie, certains
architectes craignent que le BIM ait
un impact négaf sur la producon
architecturale. Quant aux agences qui
souhaitent implémenter ces praques,
elles ne savent pas toujours par où
commencer et expriment leurs dicultés
qui vont bien au-delà de dicultés
économiques ou techniques.
Notre connaissance de l’état de la
diusion du BIM dans le secteur français
est très lacunaire, parculièrement
concernant les agences d’architecture
(verrou n°1). Nous manquons
également d’ouls conceptuels pour les
analyser ecacement (verrou n°2). Le
développement des praques BIM au
niveau français et internaonal semble
secouer la profession d’architecte sans
que l’on soit en mesure de comprendre
les enjeux et l’impact de sa diusion
sur la profession (verrou n°3). Enn, il
semble que les praques BIM soient
parculièrement diciles à implémenter.
Pourtant, les guides et la documentaon
qui vise à faciliter la mise en œuvre
de ces praques vont rarement au-
delà des dimensions techniques de
l’implémentaon pour s’intéresser aux
ressorts culturels, professionnels et
organisaonnels qui sont alors en jeu
(verrou n°4).
Notre travail répond à deux objecfs
principaux. Le premier est de constuer
une connaissance des facteurs, processus
et problémaques opéraonnelles liés à
l’intégraon de praques BIM dans les
agences d’architecture. Le second est de
proposer des ouls et recommandaons
pour faciliter l’implémentaon de
praques BIM dans les agences
d’architecture.
13
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Plan de thèse
Ce travail est constué de quatre pares
qui regroupent en tout huit chapitres
(voir Figure 1).
La première pare est un état de l’art
concernant d’une part la maîtrise d’œuvre
et la profession d’architecte, d’autre part
la technologie BIM, et enn l’intégraon
des innovaons dans les organisaons.
Cee pare constue donc notre premier
résultat (R1) : un socle de connaissances
muldisciplinaire.
Sur la base de ce dernier, nous avons
constué un cadre de recherche en
deux volets dans une seconde pare. Ce
cadre est composé d’un modèle unié
de processus d’adopon des innovaons
(R2) et d’une taxonomie des facteurs
qui peuvent inuencer l’adopon d’une
innovaon dans les organisaons (R3).
Nous nous sommes appuyés sur ces deux
résultats dans la suite de notre travail.
Dans une troisième pare, nous
présentons les résultats de l’enquête que
nous avons menée auprès des architectes.
Celle-ci s’est déroulée en deux temps :
nous avons d’abord réalisé des entreens
(R4), puis diusé un quesonnaire auprès
des agences françaises (R5).
Enn, dans la dernière pare, nous
présentons des recommandaons et une
feuille de route à desnaon des agences
qui souhaitent implémenter des praques
BIM. Elle est composée de deux volets : les
résultats de la recherche-acon menée
au sein des agences que nous avons
suivies au cours de l’implémentaon de
praques BIM (R6) et une feuille de route
à desnaon des agences pour faciliter
le déploiement des praques BIM (R7).
Pour ces recommandaons et la feuille
de route, nous nous sommes appuyés sur
l’ensemble des résultats de ce travail de
recherche.
Figure 1. Plan général du manuscrit intégrant les verrous idenés et les principaux résultats
PARTIE 1
État de l’art
Chapitres 1, 2 et 3
PARTIE 2
Proposition d’un cadre de recherche
Chapitres 4 et 5
PARTIE 3
Enquête sur les pratiques des agences
Chapitres 6 et 7
PARTIE 4
Feuille de route pour l’implémentation
Chapitres 8 et 9
V1
Faible connaissance de l’état de
la diusion des praques BIM
dans les agences françaises
V2
Manque d’ouls conceptuels pour
analyser ecacement l’état de la
diusion et le processus d’adopon
du BIM
V3
Faible compréhension des enjeux
de la diusion et de l’adopon
du BIM pour les architectes et la
profession d’architecte
V4
Manque de documentaon
relave aux problémaques
organisaonnelles de
l’implémentaon du BIM dans
les agences
VERROUS PLAN DE LA THÈSE RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
R1 Etat de l’art muldisciplinaire
R2 Modèle unié de processus d’adopon
des innovaons
R3 Taxonomie des facteurs qui peuvent
inuencer l’adopon d’une innovaon
dans les organisaons
R4 Résultats des entreens avec des
architectes
R5 Résultats d’une enquête par
quesonnaire menée auprès d’agences
R6
Résultats de la recherche-acon menée
au sein des agences que nous avons
suivies au cours de l’implémentaon de
praques BIM
R7 Feuille de route à desnaon des
agences pour faciliter le déploiement des
praques BIM
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Chapitre 1 :
L’ouvrage, la maîtrise d’œuvre
et l’architecte
Ce premier chapitre décrit le contexte
général du secteur de la construcon
et de la profession d’architecte. Après
avoir décrit le cycle de vie d’un ouvrage
ainsi que les diérents acteurs qui y
contribuent, nous présentons la maîtrise
d’œuvre, ses missions et son évoluon
progressive issue de la diversicaon et
spécialisaon des missions de concepon
d’un ouvrage. Nous évoquons également
les missions et la déontologie de
l’architecte ainsi que la constuon de
son identé professionnelle.
Chapitre 2 :
Le BIM, une technologie de rupture ?
Dans ce chapitre, nous présentons la
genèse du BIM, les implicaons de son
développement, la cohérence et le
décalage que cee technologie peut avoir
avec le secteur de la construcon ainsi
que les iniaves gouvernementales qui
ont vocaon à favoriser sa diusion.
PARTIE 1 : ETAT DE L’ART
Résumé des chapitres
Chapitre 3 :
L’acceptaon des innovaons et le
changement dans les organisaons
Ce chapitre présente la noon
d’innovaon, la manière dont elles se
diusent dans une populaon donnée,
les raisons qui poussent les organisaons
et les individus à les adopter, ainsi que
le déroulement des changements dans
les organisaons. La mise en place des
innovaons est abordée dans ce chapitre
à trois principales échelles : celle de
la populaon d’organisaons, celle de
l’organisaon, et celle de l’individu.
Chapitre 4 :
Processus d’adopon du BIM
Ce chapitre prend appui sur l’état de l’art
réalisé pour proposer le Modèle Unié
du Processus d’Adopon des Innovaons,
qui décrit les diérentes étapes que
traverse une organisaon lorsqu’elle est
confrontée à une innovaon et qu’elle
la met en œuvre. Nous y proposons
une claricaon des noons de
diusion, adopon, implémentaon et
appropriaon sur lesquelles nous nous
appuyons dans le reste de notre travail.
Chapitre 5 :
Les facteurs qui inuencent le processus
d’adopon
Ce chapitre s’appuie sur le processus
d’adopon pour disnguer deux types
de facteurs qui peuvent inuencer
l’adopon d’une innovaon : ceux qui
inuencent la décision de mere en place
une innovaon et ceux qui inuencent
le succès de son implémentaon. Nous
nous appuyons dans ce chapitre sur une
liérature très variée issue des domaines
de l’économie, de la sociologie des
organisaons, du management, ainsi que
la psychologie sociale pour proposer une
taxonomie des facteurs qui inuencent le
processus d’adopon d’une innovaon.
PARTIE 2 :
PROPOSITION D’UN CADRE DE
RECHERCHE
Chapitre 6 :
Une enquête par entreens
Ce chapitre présente les résultats
d’entreens menés avec des architectes.
Ils ont permis de mere en évidence un
large éventail de situaons et réacons
des architectes par rapport à la mise en
place de praques BIM. Ils ont permis
d’idener des stratégies qu’ils meent
en œuvre pour éviter d’avoir à mere
en place des praques BIM, ainsi que
les principales préoccupaons des
architectes par rapport à l’implémentaon
de praques BIM.
Chapitre 7 :
Une enquête par quesonnaire
Dans ce chapitre, nous présentons
l’enquête par quesonnaire que
nous avons réalisée auprès d’agences
d’architecture françaises. Celle-ci avait
pour objet de cartographier le secteur de
l’architecture et la populaon d’agences
an d’étudier la réparon de certaines
praques au sein de cee populaon.
Nous avons également pu dresser un
état des lieux des praques BIM au sein
des agences et idenes les principales
stratégies qu’elles meent en œuvre
pour implémenter des praques BIM.
PARTIE 3 : ENQUÊTE SUR LES
PRATIQUES NUMERIQUES DANS
LES AGENCES
17
16
Chapitre 8 :
Suivi de quatre agences au cours de
l’implémentaon de praques BIM
Ce chapitre présente les résultats d’une
recherche-acon menée au sein de quatre
agences d’architecture que nous avons
suivies au cours leur implémentaon de
praques BIM. Nous proposons un cadre
d’accompagnement de l’implémentaon
en nous appuyant sur les résultats de nos
précédents travaux. Ce cadre est ulisé
pour suivre les agences et pour analyser
les résultats de nos observaons au cours
de ces expérimentaons.
Chapitre 9 :
Une feuille de route pour
l’implémentaon de praques BIM dans
les agences
Dans ce chapitre, nous nous appuyons
sur l’ensemble des connaissances
produites et rassemblées dans ce
travail de recherche pour proposer
un ensemble de recommandaons à
desnaon des agences d’architecture
qui implémentent des praques BIM. Ces
recommandaons sont organisées sour
la forme d’une feuille de route qui a fait
l’objet du développement d’un prototype
d’applicaon desné à la valoriser de
façon ludique auprès des agences.
PARTIE 4 : UNE FEUILLE DE
ROUTE POUR IMPLEMENTER DES
PRATIQUES BIM
19
18
Ce travail de recherche porte deux
objecfs principaux. Le premier est
d’améliorer l’état des connaissances sur
la diusion et l’adopon du BIM dans les
agences d’architecture françaises ainsi
que la manière dont elles l’implémentent.
Le second est de proposer des ouls
permeant de faciliter l’implémentaon
de praques BIM dans ces mêmes
agences. Nous avons développé des
ouls méthodologiques permeant
d’étudier l’adopon du BIM dans les
organisaons. Ces ouls ont été ulisés
dans une enquête par entreens et une
enquête par quesonnaire à desnaon
des architectes. Nous avons complété
nos observaons notamment sur
l’implémentaon du BIM en agence en
suivant quatre agences d’architecture
qui ont implémenté des praques BIM.
Les résultats de notre enquête, de la
recherche-acon réalisée ainsi que d’un
état de l’art s’appuyant sur le champ
d’étude de la geson du changement
nous ont permis de proposer des
recommandaons à desnaon des
agences pour faciliter l’implémentaon
de praques BIM. Celles-ci ont été
présentées sous la forme d’une feuille
de route. La nature originale de ce travail
réside dans la complémentarité des
approches et des échelles d’étude ici
traitées.
Principales conclusions
21
20
Des outils méthodologiques
pour analyser l’état de la
diffusion de l’adoption du BIM.
Le processus d’adopon
Le modèle du processus d’adopon des
innovaons proposé par Rogers dès les
années 60 décrit les phases par lesquelles
passent des adoptants (organisaons,
individus) lorsqu’ils sont confrontés
à une innovaon qu’ils nissent
par intégrer dans leurs praques. Il
comporte cependant des lacunes car il
est très centré sur la décision d’adopter
l’innovaon, omeant ainsi les échecs
possibles du processus. Le Modèle Unié
du Processus d’Adopon des Innovaons
que nous avons proposé permet de lever
cee lacune. Il permet de posionner
les principaux jalons du processus
d’adopon, ses possibles arrêts, ainsi que
les facteurs qui l’inuencent.
Ce modèle a montré sa pernence
comme cadre pour étudier les facteurs
qui inuencent le processus d’adopon
en permeant notamment la disncon
entre les facteurs qui inuencent la
décision d’adopter une innovaon
et ceux qui inuencent le succès
de l’implémentaon. Nous l’avons
également exploité dans le cadre de
notre enquête par quesonnaire pour
posionner les praques des adoptants :
le modèle a alors permis de cartographier
l’état de l’adopon des praques BIM
des agences d’architecture. Ce modèle
a permis de réaliser des observaons
cohérentes et a permis de présenter les
résultats de façon très intelligible. Enn,
ce modèle a également servi d’appui pour
le posionnement et la valorisaon d’une
proposion de feuille de route desnée
aux agences d’architecture.
Le Modèle Unié du Processus
d’Adopon des Innovaons a donc
montré sa robustesse dans diérentes
situaons. Il peut tout à fait être exploité
dans d’autres contextes que celui du BIM
et dans d’autres domaines que celui de la
construcon.
La taxonomie des facteurs d’adopon
La taxonomie des facteurs qui inuencent
l’adopon du BIM que nous avons
proposée intègre quatre domaines
de facteurs qui peuvent inuencer
l’adopon du BIM : le contexte externe
d’une organisaon, ses caractérisques
internes, les caractérisques de
l’innovaon ainsi que les caractérisques
du changement. Ce dernier domaine est
un apport de notre travail par rapport à la
liérature scienque sur l’adopon des
innovaons qui ne considère aujourd’hui
pas le changement (et sa percepon
par les adoptants) comme domaine
d’inuence sur l’adopon.
Nous avons exploité la taxonomie des
facteurs d’adopon ainsi que le cadre
permeant de la posionner dans notre
recherche. Nous avons ulisé la liste des
facteurs de décision et d’implémentaon
pour construire notre enquête par
quesonnaire. Les facteurs ainsi mesurés
dans notre enquête sont des marqueurs
de l’état d’avancement de la diusion
du BIM dans les agences. Les facteurs
d’implémentaon (qui inuencent
l’implémentaon du BIM) ont été ulisés
pour développer une feuille de route:
tous les éléments qui inuencent le
succès de l’implémentaon peuvent être
pris en compte lors de l’élaboraon d’une
stratégie d’implémentaon de praques
BIM dans une agence.
La taxonomie que nous avons proposée
ne couvre qu’une pete pare du disque
PEFA-BIM (Disque de Posionnement
des Etudes sur les Facteurs d’Adopon
du BIM). Nous n’avons travaillé que
sur les facteurs qui inuencent les
organisaons à adopter le BIM (échelle
micro). Le référencement des facteurs
qui inuencent l’adopon du BIM aux
échelles meso et macro sur le cadre
proposé porte un fort potenel pour des
recherches à venir.
23
22
L’état de l’art sur l’évoluon de la
profession d’architecte d’une part et
le développement des technologies de
l’informaon et de la communicaon
d’autre part a révélé des antagonismes
entre la nature du BIM et la culture
professionnelle des architectes. Ces
antagonismes expliquent en pare
les réacons vives que nous avons pu
observer chez certains architectes au
sujet du BIM.
La dimension collaborave du BIM et
« l’architecte maître de l’œuvre ».
La constuon et la reconnaissance très
tardive des modes d’exercice salarié et
associé a eu pour conséquence d’ancrer
la praque en indépendant chez les
architectes, formant aujourd’hui un
secteur principalement composé de très
petes entreprises (même si le secteur
évolue largement vers le mode d’associé,
préféré par les jeunes architectes). Ainsi,
ce n’est que très récemment (et pour une
pete pare seulement des agences) que
les quesons d’organisaon rééchie et
raonnelle du travail ont commencé à
se poser. En ce sens, le discours sur les
praques BIM construit principalement
sur la raonalisaon du travail et des
échanges ainsi que sur la collaboraon
Les contradictions entre
le BIM et la culture
professionnelle des
architectes sont nombreuses
ne concerne que très peu les architectes
et peine à susciter leur intérêt. Cela
correspond à nos observaons lors de
notre enquête par quesonnaire : les
praques BIM de niveau 1 (relaves à
la meilleure geson des informaons
de l’ouvrage en interne de l’entreprise)
suscitaient moins l’intérêt des agences
que les praques de niveau 2 (très
plébiscitées).
Tandis que l’on reconnaît à l’architecte
la « propriété intellectuelle » de l’œuvre
architecturale depuis qu’il a acquis
un statut d’arste (Carvais 2018a),
l’implicaon de nombreux acteurs sur
le projet de construcon (et maintenant
jusque sur la maquee numérique),
quesonne ce droit. Pour les architectes,
la diusion des praques BIM est
donc loin de n’être qu’une queson
de traçabilité de la responsabilité des
erreurs. C’est la paternité de l’œuvre qui
se joue.
La maîtrise d’œuvre pluridisciplinaire
que l’on connaît aujourd’hui s’est
construite en réacon au développement
des contraintes techniques du projet.
Elle est issue de la spécialisaon
des missions qui étaient auparavant
aribuées principalement à l’architecte.
Le développement des praques BIM
et notamment les niveaux avancés qui
sont associés à une forme d’ingénierie
concourante s’inscrit dans la connuité
de la diversicaon des contraintes et
des acteurs de la concepon. Celle-ci est
souvent vécue par les architectes comme
la déchéance de leur statut au sein de la
maîtrise d’œuvre. C’est pour cee raison
que de nombreux architectes voient dans
la diusion du BIM une énième manière
d’aaiblir le rôle de l’architecte et sa place
dans l’équipe de maîtrise d’œuvre.
La dimension technique du BIM et le
statut d’arste des architectes
Les problémaques auxquelles répondent
la technologie BIM sont principalement
techniques et concernent peu (voire
pas du tout) les dimensions sociales et
sensibles de l’architecture qui sont au
cœur des préoccupaons des architectes.
Certains architectes craignent donc que
le développement du BIM amène à la
prévalence systémaque des quesons
techniques dans les projets au détriment
de la qualité architecturale.
Le BIM concerne des acvités et
thémaques dont les architectes se sont
progressivement détournés ; d’abord
en se constuant une identé d’arste,
et, plus récemment, en délaissant
progressivement les missions liées au
suivi du chaner. Ils ont donc réduit leur
champ d’acon sur le cycle de vie de
l’ouvrage tandis que les praques BIM
tendent à impliquer les contraintes de
l’ensemble du cycle de vie, notamment
au moment de la concepon.
25
24
La culture libérale de la profession et la
dimension économique, raonnelle et
industrielle du BIM
Le statut d’arste de l’architecte a
souvent été évoqué comme principale
source de rejet de la raonalisaon du
travail car l’opmisaon du processus
créaf est souvent considérée comme
dicile. Pourtant, il semble que
l’ancrage libéral de la profession et plus
parculièrement du caractère d’intérêt
public de l’architecture entre fortement
en conit avec la raonalisaon.
Le rôle de l’architecte (désintéressé, qui
perçoit des bénéces non commerciaux) a
été dès le début de l’instuonnalisaon
de la profession fortement détaché de
celui d’entrepreneur (qui a vocaon à
s’enrichir). La raonalisaon du travail est
donc souvent vue comme une recherche
d’économie ou d’enrichissement
du maître d’ouvrage, qui est source
d’appauvrissement de la proposion
architecturale. La dimension raonnelle
du BIM entre donc en conit avec
la culture libérale de la profession
d’architecte dans le sens où elle nuirait à
sa mission d’intérêt général.
C’est également cee culture libérale et
d’intérêt public qui explique en pare la
méance envers les éditeurs de logiciels
que nous avons observée tout au long de
notre enquête. Ces derniers n’œuvrent
pas dans le même but que les architectes
(ils ont une acvité à but lucrave) :
cela ase la méance de nombreux
architectes.
Le caractère innovant du BIM et l’inere
de l’enseignement et de la recherche en
architecture
Les jeunes architectes sont un des
principaux moteurs de la transion
des agences vers des praques BIM.
Même si la formaon connue permet
aux professionnels de monter en
compétence, ce sont souvent de jeunes
diplômés aux prols de « superusers
» qui sont à l’origine des importants
changements dans les agences.
Cependant, les ENSA peinent à intégrer
des enseignements BIM. L’actualisaon
du contenu pédagogique, principalement
permis dans les universités et les écoles
d’ingénieur par la forte présence de
chercheurs à la pointe dans leur domaine
fait pour l’instant défaut dans les écoles
d’architecture. Une réforme des ENSA est
en cours pour développer la recherche
mais celle-ci va prendre du temps à
se mere en place et suscite de vives
réacons dans la profession.
L’enseignement de la CAO concerne
aujourd’hui principalement uniquement
l’ulisaon des ouls mais ne sont
presque jamais reliés aux problémaques
de concepon ou de collaboraon dans
le projet. Les ateliers de projet sont restés
d’importants vecteurs de tradions et
sont pour l’instant encore assez peu
perméables aux sujets portés par la
recherche universitaire. Leur capacité à
préparer la transion à venir d’équipes de
maîtrise d’œuvre encore plus diversiées
est faible.
27
26
Une profession qui évolue
Au moment de notre enquête, en
2019, environ un ers des agences
d’architecture en France ulisent de
façon généralisée un oul BIM dit « de
modélisaon » (niveau 1) ; une pare
d’entre elles exploitent cet oul depuis
longtemps. 12% environ ont mis en place
des praques BIM plus avancées de
niveau 2. Les praques BIM bénécient
dans l’ensemble d’une image plutôt
posive auprès des architectes mais un
quart d’entre eux sont parculièrement
défavorables à sa diusion. Cee
proporon d’architectes défavorables
au BIM peut sembler importante.
Mais, compte tenu des contradicons
que nous avons pu relever entre la
nature (collaborave, économique,
technique et innovante) du BIM et la
praque (historiquement solitaire,
libérale, arsque et tradionnelle)
des architectes, elle est nalement
assez faible. Elle pourrait même être le
marqueur d’un important changement de
culture professionnelle des architectes.
L’état de l’adoption des
pratiques BIM dans les
agences françaises
La résilience des petes agences et
l’inere des plus grandes
L’ulisaon d’ouls BIM dits « de
modélisaon » est répare de façon
très homogène au sein de la populaon
des agences, et ce indépendamment
de leur taille ou du type de projets
qu’elles réalisent. On note même que les
grandes agences ulisent moins souvent
ces ouls que les plus petes d’entre
elles, probablement à cause de l’inere
qu’elles rencontrent et qui limite leur
capacité de changement. La thèse et la
croyance très répandue que les ouls
BIM sont inaccessibles pour les petes
agences car leur coût est trop élevé est
donc à nuancer, même si la proporon
de logiciels « piratés » (et donc non
coûteux) est certainement plus élevée
et non négligeable au sein de ces petes
agences.
Les praques BIM avancées (niveau 2)
ne sont pas réservées aux très grandes
agences : elles sont plus présentes au
sein des agences de taille moyenne au
moment de notre enquête. Ce sont
pourtant les agences les plus grandes
qui sont les plus soumises aux pressions
contextuelles qui les poussent vers des
praques BIM. Il est tout à fait possible
que ces pressions les incitent dans les
années à venir à implémenter plus
largement les praques BIM, rarapant
ainsi leur « retard ».
Les petes et moyennes agences se
montrent très résilientes, malgré leur
plus faible capacité d’invesssement
et leur manque d’aracvité pour les
prols d’architectes spécialisés en BIM.
C’est notamment grâce à l’impulsion
des jeunes diplômés qui y trouvent une
marge de manœuvre plus importante
que dans les grandes agences pour y
proposer et développer des praques
BIM. Le développement d’enseignements
spécialisés BIM dans les ENSA permera
(s’il a lieu) en pare d’absorber les
transformaons au sein des petes et
moyenne agences. Nous avons montré
que les agences ont tendance à s’agrandir
au l des années : le recrutement d’un
nouveau collaborateur est alors un
moment stratégique de la vie d’une
pete agence car il lui permet de faire
face aux changements du secteur. Les
agences les plus grandes meront quant
à elle en place des praques BIM sous
l’impulsion des pressions externes et de
façon beaucoup plus lente que les petes
agences.
29
28
Les praques de niveau 1 et de niveau 2:
des enjeux diérents
Les praques BIM de niveau 2 sont plus
aracves et mieux connues des agences
que les celles de niveau 1, même si
leur diusion est limitée par le faible
avancement du secteur de la construcon
dans son ensemble. L’implémentaon
des praques de niveau 1 est alors pour
l’instant vue principalement comme un
tremplin vers le niveau 2 qui permet de
s’assurer une place sur le marché.
On observe que l’adopon des praques
de niveau 1 suscitent des réacons plus
marquées et négaves que celles du
niveau 2. L’implémentaon du niveau
1 est également beaucoup plus radicale
pour une agence que la mise en place
du niveau 2, qui se fait relavement
progressivement et de façon souvent
assez naturelle dans les agences surtout
dans la période actuelle au cours de
laquelle ces praques avancées ne sont
pas encore très cadrées.
L’implémentaon du niveau 1 implique
quant à elle à l’oul de producon
principal des architectes, qu’ils
considèrent généralement comme
indissociable du processus de concepon.
Ainsi, en changeant d’oul, ils craignent
de voir leur producon architecturale
dénaturée. La mise en place du niveau
1 entraîne donc généralement un
quesonnement profond sur l’identé de
l’agence et celle de sa producon.
Au travers de la diculté de
l’implémentaon du niveau 1 transparaît
également la diculté des agences
à intégrer une vision raonnelle de
leur travail. Si le niveau 2 concerne la
raonalisaon des informaons et des
échanges tout au long du cycle de vie
de l’ouvrage, le niveau 1 est quant à
lui centré sur les problémaques et
opmisaons internes que les agences
n’ont jamais mises en œuvre. Notre
enquête par quesonnaire illustre bien
ce phénomène : parmi les agences
qui travaillent en niveau 1 au moment
de l’enquête (30% environ), seule la
moié d’entre elles exploite les ouls
d’automasaon permeant un gain de
temps considérable comme la créaon
automasée de tableaux de surface des
pièces.
Dans les années 1990-2000, lorsque les
agences se sont équipées d’ordinateurs,
elles sont généralement préféré les ouls
de dessin 2D aux ouls de modélisaon
3D sémanque. Les principaux ouls
BIM de modélisaon que l’on connaît
aujourd’hui étaient pourtant déjà sur le
marché. Les ouls 2D ont été préférés car
ils sont plus proches du dessin à la main
(on appelle bien AutoCAD la « table à
dessin numérique ») que la modélisaon
3D orientée objet. Ce « choix », réalisé
il y a vingt ans a pourtant engagé les
agences dans une direcon qui leur
rend aujourd’hui l’implémentaon de
praques BIM bien plus complexe. Cest
pour cee raison que le BIM apparaît
« disrupf » aujourd’hui alors que ses
prémisses (et ses ouls) existaient déjà
au cours des années 2000 et même
quelques années auparavant.
31
30
les jeunes diplômés protent de cee
transion pour évoluer assez rapidement
au sein des agences. A travers eux
apparaît l’impact de la mise à jour des
programmes des ENSA sur la profession,
et les porosités entre recherche,
enseignement et milieu professionnel.
Enn, l’ensemble des éléments ici
présentés sont très liés au contexte de
l’année 2019. Si ce dernier a certainement
déjà un peu évolué entre le moment
de l’enquête (2019) et le moment de
la rédacon de ces lignes (2021), il est
suscepble de changer assez fortement
dans les cinq à dix années à venir. La
période concernée par l’enquête (2015-
2021) a l’avantage de capturer une
situaon à un moment clé de la transion.
Nous avons notamment pu observer un
basculement au cours de cee période
entre les prols d’adoptants. Plutôt férus
de nouvelles technologies avant 2015,
les agences qui adoptent des praques
BIM aujourd’hui sont principalement
centrées sur des préoccupaons liées
à l’évoluon du marché. Ce sont des
agences plus sensibles aux risques
d’implémentaon que les premiers
adoptants : ils seront donc d’autant plus
récepfs à la documentaon qui vise à les
accompagner dans l’implémentaon.
Notre enquête reste cependant
relavement restreinte dans la
durée, en parculier l’enquête par
quesonnaire qui devrait être reconduite
régulièrement pour aner et vérier
les résultats ici présentés. Une étude
longitudinale permerait d’évaluer
l’impact des poliques incitaves sur la
populaon d’agences et sur le secteur de
la construcon.
Les évoluons en cours
L’accès à la commande était déjà aecté
par le développement des exigences BIM
dans les projets au moment où nous
avons réalisé notre enquête (2019). Les
agences de toutes tailles réalisent des
projets suscepbles d’être concernés
par des exigences et livrables BIM. Nous
avons cependant observé des stratégies
d’évitement qu’elles meent en œuvre
pour ne pas avoir à implémenter des
praques BIM. Cela peut entraîner à
moyen terme une redistribuon des
missions et types de projets dans la
populaon d’agences. L’impact et la
nouvelle réparon de ces projets
dépendra certainement des types de
projets et programmes qui seront en
premier proposés principalement en BIM.
Cela donne des pistes d’enquêtes futures
pour étudier l’évoluon du secteur.
Le développement des praques BIM
commence à se traduire par un passage
accéléré de généraon d’architecte
: tandis que les plus expérimentés
regreent généralement la disparion
de l’organisaon du travail telle qu’ils
l’ont connue au début de leur carrière,
33
32
Les dicultés de l’implémentaon
L’implémentaon des praques BIM est
un moment assez dicile pour beaucoup
d’agences, en parculier lorsqu’il s’agit du
niveau 1. Il arrive que l’implémentaon
ne fonconne pas, malgré l’achat des
ouls et la réalisaon de formaons. Cet
échec peut même mere les agences
dans une situaon économique très
délicate.
Même lorsqu’elle se passe bien,
l’implémentaon nécessite un important
invesssement en temps et en argent.
Cela entraîne généralement une baisse de
producvité au cours de l’implémentaon
qui nécessite d’être ancipée. Peu
d’agences développent des stratégies
pour traiter ces dicultés. Cest pour
cee raison que nous avons proposé des
recommandaons et une feuille de route
qui permeent aux agences d’anciper et
de faire face à ces dicultés.
L’implémentation des
pratiques BIM et ses
difcultés
Une proposion de feuille de route pour
accompagner les agences
Nous nous sommes appuyés sur les
résultats de notre enquête, sur le suivi
de plusieurs agences ainsi que sur le
domaine de la geson du changement
pour proposer des recommandaons aux
agences qui souhaitent implémenter des
praques BIM. Ces recommandaons
ont pris la forme d’une feuille de route
en quatre étapes, qui intègrent de
nombreuses dimensions de la geson
de projet (idencaon des besoins,
planicaon, geson des risques,
etc.) et les principes de la geson du
changement. Dans une perspecve de
valorisaon, la feuille de route proposée
a fait l’objet du développement d’un
prototype d’applicaon pour en proposer
une version interacve, synthéque et
ludique.
Notre travail portait deux principaux
objecfs : de construire un socle de
connaissance sur la diusion, l’adopon
et l’implémentaon du BIM dans les
agences ; et de proposer des ouls
pour en faciliter l’implémentaon. Une
grande pare de notre recherche s’est
orientée sur le premier objecf, car le
socle de connaissances à constuer était
conséquent. Nous avons idené de
nombreuses lacunes dans la liérature
sur l’adopon du BIM que nous avons
tenté de combler. Les ouls que nous
proposons sont pour l’instant lacunaires,
mais la connaissance que nous avons
contuée sur la diusion, l’adopon
et l’implémentaon du BIM permera
d’alimenter de futures recherches et de
formaliser des proposions et ouls à
desnaon des agences.
Enn, notons que la proposion d’une
feuille de route est une réponse très
parelle aux dicultés que les agences
rencontrent pour implémenter des
praques BIM. En eet, nous avons abordé
principalement des problémaques
organisaonnelles du changement.
Mais nous avons vu également que la
culture professionnelle des architectes,
qui a impacté la structure, culture, et
les praques des agences portait en elle
des contradicons avec les praques
BIM que les agences tentent aujourd’hui
d’implémenter. Cest pour cee raison
que la probmlémaque de diusion,
d’adopon (et même d’implémentaon)
du BIM dans les agences ne peut être
dissociée de l’impact de cee culture
professionnelle aujourd’hui en évoluon.
35
34
Le développement des praques BIM
et les poliques incitaves ont accéléré
l’évoluon de l’organisaon de la maîtrise
d’œuvre. Celles-ci vont certainement
faire évoluer la loi MOP qui ne permet
pour l’instant pas réellement un
fonconnement en mode concourant.
Le posionnement des architectes vis-
à-vis des missions BIM est certainement
déterminant et impactera l’orientaon
des règlementaons futures.
La noon de « profession libérale »
des architectes entre aujourd’hui en
contradicon avec une maîtrise d’œuvre
toujours plus diversiée et qui n’est ni
soumise à une mission d’intérêt général ni
à une déontologie professionnelle. Dans
la connuité de l’évoluon de la maîtrise
d’œuvre, la noon de « profession
libérale », réservée aux architectes
aujourd’hui pourrait évoluer vers des «
acvités libérales » ou « groupements
momentanés d’entreprises libérales »
(Chesneau 2018b) qui concerneraient
l’ensemble de la maîtrise d’œuvre.
Dans tous les domaines, le cloud
compung commence à externaliser la
puissance de calcul hors des entreprises.
Les logiciels migrent progressivement
vers des services et applicaons web.
Pour l’architecture et la construcon, cela
se manifeste par la diusion des licences
par abonnement qui intègrent désormais
Perspectives
des services (espace de stockage,
puissance de calcul), avec les avantages
et les inconvénients que cela comporte.
De nombreux livrables et démarches
administraves comme des demandes
d’autorisaon d’urbanisme ou des permis
de construire sont progressivement
dématérialisés, comme cela est envisagé
dans le plan BIM 2022. Dans ce cadre, le
développement de standards ouverts et
d’une règlementaon des logiciels seront
incontournables pour garanr l’intérêt
commun et le respect des données
personnelles.
Notre travail de recherche a donc
permis de dresser un panorama et une
photographie de l’état de la diusion du
BIM au cours d’une période charnière.
Il permet d’en comprendre les ressorts
culturels en France et d’envisager son
impact sur la populaon des agences
françaises. La dimension internaonale
de la diusion des praques BIM appelle
des études conduites à des échelles
plus importantes que celle de la France
et dépassant très largement la seule
profession d’architecte. Les pistes de
recherche concerQnant la thémaque du
BIM sont très nombreuses car il reste de
nombreuses problémaques techniques,
humaines et éthiques à invesr dans ce
domaine pour permere une geson
ecace et souhaitable des informaons
du bâment.
Enn, alors qu’il intervient dans un
contexte de réforme des ENSA, ce travail
a souligné l’impact des programmes
pédagogiques des écoles d’architecture
sur le secteur de l’architecture. Le
développement de la recherche permet
en eet l’ancipaon des transformaons
de la société, nécessaire à l’exercice de la
profession et à son évoluon.
Elodie Hochscheid
37
36
Liste de publications
scientiques de l’auteure
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2020. Les agences d’architecture françaises à l’ère
du BIM : contradictions, pratiques, réactions et perspectives. Les Cahiers de la Recherche
Architecturale Urbaine et Paysagère. N°9/10 «L’agence d’architecture», Décembre 2020. DOI
10.4000/CRAUP.6201
hp://bit.ly/EH_CRAUP20
Gilles HALIN, Veronika BOLSHAKOVA, Elodie HOCHSCHEID, Henri-Jean GLESS, Aida SIALA,
2020. Four approaches for integrating BIM practices in AEC projects. 25th International
Conference of the Association for Computer-Aided Architectural Design Research in Asia (CAADRIA),
Conférence virtuelle, Août 2020.
hp://bit.ly/EH_CAADRIA20
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2020. Baromètre BIM : une enquête sur l’adoption du
BIM dans les agences d’architecture en France (BIM Barometer : A survey on BIM adoption in
french architecture rms). Séminaire Conception on Architecture Numérique (SCAN’20). Conférence
virtuelle, Novembre 2020.
hp://bit.ly/EH_SCAN20
Souhail ELHOUAR, Elodie HOCHSCHEID, Ammar ALZARRAD, Chance EMANUELS, 2020.
Will articial intelligence (AI) take over the construction world ? A multidisciplinary
exploration. Proceedings of the Creative Construction Conference 2020 (CCC2020), Conférence
virtuelle, Juin-juillet 2020.
hp://bit.ly/EH_CCC20
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2019. Generic and SME-specic factors that inuence
the BIM adoption process: an overview that highlights gaps in the literature. Frontiers of
Engineering Management (FEM). Juillet 2019. DOI 10.1007/s42524-019-0043-2
hp://bit.ly/EH_FEM2019
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2019. A framework for studying the factors that
inuence the BIM adoption process. Proceedings of the International Council for Research and
Innovation in Building and Construction Conference (CIBw78). Newcastle, Angleterre. Septembre
2019. p. 275-285.
hp://bit.ly/EH_CIB2019
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2019. Micro BIM adoption in design rms : Guidelines
for doing a BIM implementation plan. Proceedings of the Creative Construction Conference 2019
(CCC2019). Budapest, Hongrie. Juin 2019.
hp://bit.ly/EH_CCC2019
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2018. L’adoption du BIM dans les agences
d’architecture en France (BIM adoption for architecture rms in France). Actes du Séminaire
Conception on Architecture Numérique (SCAN’18). Nantes, France. Octobre 2018. p. 257-264. DOI
10.1051/shsconf/20184701009
hp://bit.ly/EH_SCAN18
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2018. BIM implementation in architecture rms :
Interviews, case studies and action research used to build a method that facilitates
implementation of BIM processes and tools. Proceedings of the 36th eCAADe annual
conference (Education and research in Computer Aided Architectural Design in Europe). Lodz, Poland.
Septembre 2018
hp://bit.ly/EH_eCAADe2018
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2018. A model to approach BIM adoption on process
and possible BIM implementation failures. Proceedings of the Creative Construction Conference
2018 (CCC2018). Ljubljana, Slovenia. Juin-juillet 2018.
hp ://bit.ly/EH_CCC2018
Elodie HOCHSCHEID, Marc RIBEREAU-GAYON, Gilles HALIN, Damien HANSER, 2016. BIM
Implementation in SMEs: an Experience of Cooperation between an Architect Agency
and a Carpentry Firm. Proceedings of the International Conference on Computing in Civil and
Building Engineering conference (ICCCBE). Osaka, Japon. Juillet 2016.
hp://bit.ly/EH_ICCCBE16
Elodie HOCHSCHEID, Marc RIBEREAU-GAYON, Gilles HALIN, Damien HANSER, 2016.
Intégration de pratiques BIM en agence : Bilan d’une expérience de coopération
numérique entre une entreprise et des architectes (BIM implementation in architecture rms
: an experimentation). Actes du Séminaire Conception Architecture Numérique (SCAN'16). Toulouse,
France. Septembre 2016.
hp://bit.ly/EH_SCAN16
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Dotorante : Elodie Hochscheid
Directeur de thèse : Gilles Halin
Ecole Doctorale : IAEM Lorraine
Laboratoire MAP-CRAI
Centre de Recherche en Architecture et Ingénierie
UMR MAP n°3495 (CNRS/MC MAP)
École Naonale Supérieure d’Architecture de Nancy
Financement : Ministère de la Culture, Région Grand-Est
... La théorie de la diffusion de l'innovation fait référence à « l'acceptation, l'acquisition et le déploiement au cours du temps de certains produits, idées ou pratiques par des individus, groupes d'individus ou autres unités d'adoption, dans un système social donné avec un système de valeurs et une culture donnés » (Hochscheid, 2021). Rogers identifie cinq attributs d'une innovation participant à son taux d'adoption qu'il définit comme la « vitesse relative à laquelle une innovation est adoptée par les membres d'un système social » (Kaminski, 2011;Rogers, 2003) : ...
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The newest information and communication technologies bring a major shift to the AEC sector and foster it towards the new digital globalized economy. The last decades witnessed many changes in the AEC industry brought in by digital tools and by the adoption of Building Information Modeling/Management (BIM). The changes had influenced the common practices of design, construction and management, they have also fostered new digital practices into AEC. Innovative digital project management becomes a base element of an effective BIM project management. The project teams' collective competencies and skills contribute to design development and value engineering of the project. In this context, four approaches: BIM adoption, agile BIM, 4D digital decision-making, qualitative requirements to BIM, which are resulting from the research are presented in this article whose objective is to assist and facilitate the integration of digital in AEC specific professional practices.
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In 2015, the AlphaGo program developed by Google DeepMind has beaten for the first time a professional GO player, and this has been a feat. This algorithm combines several techniques, including deep learning. It awakened the scientific community around the world and raised many hopes for the possibilities of this type of algorithm, including for the construction industry. There is a distinguishable apprehension among people of the role AI is set to play in the future of humanity, and this apprehension is transcending disciplinary boundaries. In the particular fields related to construction, there seems to be a genuine interest in integrating AI in each phase of a project to improve quality, enhance safety, and reduce costs, but this interest is countered by a legitimate concern that many types of jobs would be lost to AI-enhanced machines. In this paper, the authors tried to shed some light on the current experimentations and uses of AI for construction, and on how AI might change the face of the construction industry. The authors, spanning generations and disciplines in the industry, tried to answer the question "will AI take over the construction industry?" each from their own perspective including architectural, structural, and construction management. A synopsis of the status of the application of AI in construction and related fields is first provided, and then the authors offer their individual views with respect to how they expect AI to affect their side of the industry. This paper is an effort to gain insights into the perceptions of current and future construction related professionals of the role of AI and the impact it may have on the industry.
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Résumé. Le Building Information Modeling (BIM) est un ensemble de technologies et méthodes de travail de plus en plus utilisées et plébiscitées en France et à travers le monde. Il préoccupe les professionnels du secteur de la construction et, en premier lieu, les architectes. Notre connaissance du niveau d'adoption du BIM par les architectes aujourd'hui est pourtant très limitée. Cet article propose d'étudier l'avancement des agences d'architecture dans leur adoption du BIM, et les caractéristiques de celles qui mettent en oeuvre ces pratiques. Mots-clés. BIM, architectes, agences d'architecture, questionnaire. Abstract. Building Information Modeling (BIM) is a set of technologies and methods which are increasingly being used in France and worldwide. BIM concerns the construction industry stakeholders, especially architects. However, our knowledge of architects' BIM adoption is sketchy. In this paper, it is proposed to identify the progress of architecture firms in BIM adoption, and the characteristics of firms that have implemented BIM.
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Building Information Modeling (BIM) adoption is significantly increasing and is highly supported by governmental bodies because it has great potential for the construction sector. Nevertheless, some firms do not know how to proceed for implementation. Many design firms have also already adopted BIM, so feedback is now available : several research on BIM implementation have shown a lack of undestanding of the implementation process and have revealed the need for guidelines. Moreover, these research work have not been cross-referenced in any significant way to deduce generic and adapted guidelines for firms that are now embracing BIM implementation. In this paper, guidelines for doing a four-phases BIM implementation plan are proposed by referencing, cross-checking, comparing and synthetizing case studies of BIM implementation in design firms and change management literature.
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Building Information Modeling/Management (BIM) is an emerging technological and procedural innovation within the Architectural, Engineering, Construction and Operation (AECO) industry. Adoption of BIM has increased significantly over the last few years and BIM adoption is an active research area that aims to construct a better understanding of the spread of BIM and factors that may explain the speed of BIM adoption and its diffusion. Unfortunately, in this literature, the factors that influence the adoption process are unclear: those who influence the decision to adopt (Decision Factors or DFs) are confused with those that influence the success of the implementation (Implementation Factors or IFs). IFs are very rarely studied, although they could make it possible to produce recommendations to help firms to implement BIM. This paper aims to identify the elements that can influence the BIM adoption process. The main findings of this paper is a classification model of innovation adoption influencing factors, a critical view of methods used to study BIM adoption factors, and an overview of factors that can influence the adoption of BIM, including DFs and IFs.
Conference Paper
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Building Information Modeling/Management (BIM) is an emerging technological and procedural shift within the AEC industry. In this paper, we describe how we used interviews, case studies and action research to collect information on how implementation of BIM is made in architecture firms. Hypotheses on what facilitates BIM implementation in these firms are drawn.
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Most of French architectural agencies are formed by less than 3 people. Architects are generally attached to both traditional knowledge and architectural processes. Thus, BIM is sometimes perceived in France as a disruptive technology that could negatively impact the architect's work. Usually, construction projects featured as BIM projects are often too large and out of touch of small architectural agencies. This situation does not allow them to assess BIM advantages for their daily work. This context and the current strained economic situation of the AEC sector make difficult the integration of new BIM practices in small architectural agencies. The experience we made is a first step for the definition of a progressive appropriation method of BIM practices leading to a better comprehension of the contribution of these technologies in French architectural agencies. We experienced a digital mock-up (DMU) exchange between a small architectural agency and a carpentry firm with an engineering consulting department. The architects from the agency have recently begun working with a BIM software program: ArchiCAD. They are very skilled users of Autocad and 2D drawing but have a good understanding of BIM modelling potentialities. According to the model of Succar, they are still in the transition between Pre-BIM and the first stage of BIM level maturity. The particularity here is the alignment between architects choices and engineers decisions who want to solve together errors generated by the traditional process. This context is favourable for implementing and experiencing BIM stage 2. In this paper we present the context of the experience, the used methodology, the BIM implementation and finally the different encountered exchange problems and the brought solutions.
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RÉSUMÉ. (FR) Souvent, les expériences menées sur le BIM concernent des projets de grande envergure, or la plupart des agences d'architecture françaises sont composées de moins de trois personnes. Dans cet article, nous présentons une expérience menée avec une agence d'architecture de deux personnes, qui travaille en étroite collaboration avec une entreprise de charpente pour la construction de maisons individuelles. L'objectif de l'expérience est de mettre en place un processus de travail collaboratif entre ces deux structures, basé sur l'élaboration et le partage d'une maquette numérique en phase de conception. ABSTRACT. (EN) Most of architecture agencies in France are formed by less than three people; however, the majority of projects used to demonstrate BIM uses are huge. In this paper, we present the results of an experience we made with a two architects agency who works in close collaboration with a carpentry firm for individual wood-frame houses. The objective of this experiment was to design and implement a Digital Mock-Up
Les agences d'architecture françaises à l'ère du BIM : contradictions, pratiques, réactions et perspectives. Les Cahiers de la Recherche Architecturale Urbaine et Paysagère. N°9/10 «L'agence d'architecture
  • Hochscheid Elodie
  • Halin Gilles
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2020. Les agences d'architecture françaises à l'ère du BIM : contradictions, pratiques, réactions et perspectives. Les Cahiers de la Recherche Architecturale Urbaine et Paysagère. N°9/10 «L'agence d'architecture», Décembre 2020. DOI 10.4000/CRAUP.6201
Generic and SME-specific factors that influence the BIM adoption process: an overview that highlights gaps in the literature. Frontiers of Engineering Management (FEM)
  • Hochscheid Elodie
  • Halin Gilles
Elodie HOCHSCHEID, Gilles HALIN, 2019. Generic and SME-specific factors that influence the BIM adoption process: an overview that highlights gaps in the literature. Frontiers of Engineering Management (FEM). Juillet 2019. DOI 10.1007/s42524-019-0043-2 http://bit.ly/EH_FEM2019