Résumé :
En Afrique du Nord, les changements climatiques ont été mis en évidence par la dernière période de sécheresse depuis le début des années 1970 [1]. La sécheresse affecte de nombreuses régions, comme ça été le cas dans l’Afrique où la grande sécheresse a touché 16 pays entre 1968 et 1973 (la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Burkina-Faso, le Tchad, le Niger, la Libye, le Soudan). Les études sur le changement climatique montrent qu’au Maghreb le réchauffement climatique est plus important que la moyenne. Si au niveau mondial, la hausse a été évaluée à 0,74°C (0.56 °C ± 0.9°C) au 20ème siècle, elle a été située entre 1°C-2°C dans le bassin méditerranéen et la région de l'Afrique du Nord [2-3]. La sécheresse a toujours été présente dans l’histoire du Maroc, elle s’est imposée avec force ces dernières décennies en tant qu’élément structurel du climat du pays. La caractérisation de la sécheresse climatique au cours de la période 1961-2004 a montré une augmentation significative de la fréquence des sécheresses, de leur sévérité et de leur champ de couverture spatiale [4]. L’étude de la pluviométrie annuelle de la Tunisie centrale par la méthode de la variable centrée réduite a mis en évidence une certaine baisse de la pluviométrie entre 1976 et 1989[5]. Cependant en utilisant des tests statistiques, il n’a pas été montré de rupture de stationnarité dans les séries chronologiques considérées. Par contre, l’étude de la persistance temporelle des classes de pluies a montré une baisse très significative des pluies supérieures à 30 mm après 1976.
Au Liban, d’après des experts, le réchauffement climatique et le manque de pluie menace les cèdres millénaires du Liban, cèdre qui est l'arbre symbole du pays, ce cèdre arboré sur la monnaie et le drapeau libanais.
La Mauritanie est située dans l’une des six régions du monde qui seront les plus affectées par les impacts du réchauffement climatique d’après le dernier rapport du « Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) ». Par ailleurs les précipitations annuelles, et leurs variations sont de plus en plus incertaines d’après le modèle global des météorologues.
L’Algérie fait partie des pays semi-aride et aride les plus exposés au phénomène de changement climatique. Ainsi, l’Algérie est passée depuis les 30 dernières années à un déficit hydrique sévère et persistant sur plusieurs années, issu d’un déficit pluviométrique évalué à 30% [6]. Cette sécheresse a pour conséquence de graves baisses des précipitations, des niveaux piézométriques et la chute des débits des cours d'eau [3]. Elle a sévit particulièrement dans les régions steppiques et en particulier, le bassin versant des Zahrez, caractérisé par son climat semi-aride. Dans cette région la demande en eau et la sécheresse associée ont causé une diminution des ressources en eau souterraine, qui jouent un rôle important dans l’alimentation en eau potable, ainsi que l’irrigation des terres agricole [9-10].
La zone étudiée fait partie des Hauts plateaux centre de l’Algérie, caractérisée par un climat semi-aride. Elle occupe la partie centrale de l’Atlas saharien. Situé à 300 Km au Sud d’Alger, Entre 3°.4’ et 34° 90’de l’altitude Nord et 3°.21’ et 3° 70’de Longitude Est. Cette région est caractérisée par un climat semi‑aride avec une pluviosité moyenne annuelle inférieure à 300 mm, Le climat qui règne dans ce bassin est de type semi-aride méditerranéen marqué par des précipitations faibles et irrégulières, avec une moyenne annuelle qui ne dépasse guère les 300 mm, une évapotranspiration annuelle de 1382 mm et une température moyenne annuelle de 15.5°C [9]. La caractérisation de la variabilité climatique dans le bassin versant des Zahrez et son influence sur les ressources en eaux à l'aide de méthodes statistiques constituent les objectifs majeurs de cette étude. L’approche adoptée dans cette étude est basée sur la détection de ruptures au sein des séries pluviométriques dans le bassin versant des Zahrez entre 1974 et 2007, en appliquant la méthode de l'indice pluviométrique de Nicholson et des tests statistiques : la procédure de segmentation de Hubert, test de Buishand et l’ellipse de contrôle de Bois [10, 12,13 et 14].
L’ensemble des résultats montre que pendant la période 1974–2007, plus de 60 % des postes pluviométriques retenus sont caractérisés par une succession de périodes d’excédents et de déficits pluviométriques. La première période de 1974 à 1982 et la deuxième période de 1983 à 2007. L’utilisation de la méthode de l’ellipse de contrôle montre que 56% des postes pluviométriques étudiés, présentent une rupture dans les séries chronologiques des précipitations annuelles aux seuils de confiance de 90 et 95 %.
Les résultats de cette étude peuvent être utilisés comme une base pour la mise en point d’une stratégie d’exploitation rationnelle des ressources en eau, pour faire face aux impacts des changements climatiques.