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Sea Turtle Conservation Contributes to the Establishment of a Network of Marine Protected Areas in São Tomé

Authors:
  • Centro de Ciências do Mar & Programa Tatô
  • Associação Programa Tatô
  • NGO Programa Tatô
VOLUME 2 No.132020ISSN 2373-1575
Innocent Ikoubou of the NGO Manga conducts research on
the green turtle foraging population in Cap Esterias, Gabon.
(Photo © Catherine McClellan/Manga).
EDITOR-IN-CHIEF
Manjula Tiwari
Ocean Ecology Network
Research Afliate to:
NOAA-National Marine Fisheries Service
Marine Turtle Ecology & Assessment Program
Southwest Fisheries Science Center
La Jolla, California, USA
email: Manjula.Tiwari@noaa.gov
ONLINE/MANAGING EDITOR
John Dutton
John Dutton Productions, California, USA
email: john@johnduttonmedia.com
REGIONAL EDITORS
Edward Aruna
Reptile and Amphibian Program – Sierra
Leone
Mustapha Aksissou / Wafae Benhardouze
University of Tetouan, Morocco
Jacques Fretey
Centre de Recherches sur les Tortues
Marines– Chélonée, France
Phil Allman
Florida Gulf Coast University, Florida, USA
Angela Formia
Wildlife Conservation Society, Gabon
Lindsey West
Sea Sense, Tanzania
EDITORIAL BOARD
Khayr-eddine Choual
Université Mohammed Chérif Messaadia,
Algeria
Imed Jribi
Sfax Faculty of Sciences, Tunisia
Almokhtar Saied Environment General
Authority, State of Libya
Mohamed Nada
MEDASSET & Nature Conservation, Egypt
Feitoumatt Lematt Hama Ghrib
Mauritania/Chelonée, France
Ana Liria Loza
Universidad de Las Palmas de Gran Canaria,
Canary Islands & Natura 2000, Cape Verde
Elena Abella Pérez
BIOS-CV, Cape Verde
Silvana Monterio Roque
Projecto Vitó, Cape Verde
Alexandre Dah
Conservation des Espèces Marines,
Côte d’Ivoire
José Gomez
Conservation des Espèces Marines
Côte d’Ivoire
Andrew Agyekumhene
Wildlife Division, Ghana
Gabriel Segniagbeto
Université de Lomé, Togo
Josea Dossou-Bodjrenou
Nature Tropicale, Benin
Oyeronke Adegbile
Nigerian Institute for Oceanography & Marine
Research, Nigeria
Carmen Kouerey
Partenariat pour les Tortues Marines du
Gabon, Gabon
Nathalie Mianseko
Renatura Congo, Pointe-Noire, Congo
Jean-Gabriel Mavoungou
Renatura Congo, Pointe-Noire, Congo
Michel Morais
Universidade Agostinho Neto & Projeto
Kitabanga, Angola
Cristina Louro
Centro Terra Viva, Mozambique
Jesus Mba Mba
INDEFOR, Equatorial Guinea
Katy Gonder
Bioko Biodiversity Protection Program-
Equatorial Guinea/Drexel University, USA
Shaya Honarvar
Bioko Island- Equatorial Guinea/Indiana-
Purdue University Fort Wayne, USA
Juan Antonio Camiñas
Instituto Español de Oceanograa, Spain
1
TABLE OF CONTENTS
SUIVI DE LA NIDIFICATION DES TORTUES MARINES DANS LE PARC NATIONAL DE
DOUALA-EDEA (CAMEROUN) COMME ÉTAPE PRÉLIMINAIRE D’UN PLAN DE
GESTION 3
Jacques Fretey, Patrick Triplet, Hyacinthe Angoni, Xavier Ndouteng Ndjamo, Denis
Gnamaloba, Tobie Mediko, Félix Mpinde, & Gordon Adjonina
ENCOUNTER OF HAWKSBILL SEA TURTLES IN THE COASTAL WATERS OF GHANA 11
Andrews Agyekumhene, Lawrence Carboo Dongo & Phil Allman
ENQUÊTES DE LA BIODIVERSITÉ DANS LES AIRES MARINES PROTÉGÉES DE LA
BAIE DE CORISCO, GABON 13
Carmen Karen Kouerey Oliwina
THE SEA TURTLES OF EQUATORIAL GUINEA – TOMAGE “KNOW AND PROTECT” 17
Carolina Martínez Prieto
SEA TURTLE CONSERVATION CONTRIBUTES TO THE ESTABLISHMENT OF A
NETWORK OF MARINE PROTECTED AREAS IN SÃO TOMÉ 22
Betânia Ferreira, Sara Vieira & Frédéric Airaud
RÉFÉRENCEMENT D’UN NOUVEAU SITE PROPICE À LA PRÉSENCE DES TORTUES
MARINES EN RÉPUBLIQUE DU CONGO: LA BAIE DE KONDI 25
Nathalie Mianseko, Jean-Gabriel Mavoungou, Laurène Poli & Morgane Nigon
TURTLE PLASTRON: AN EMERGING OR DWINDLING ILLEGAL WILDLIFE TRADE? 31
Jess Williams
VISITEURS DE LA MER EN LIBYE, QUI LES PROTÈGE? 38
Prepared by Najwa Wahiba and translated from Arabic by Mustapha Aksissou
CREATION OF THE NORTH AFRICAN SEA TURTLE NETWORK (NAST-NET) 43
INSTRUCTIONS FOR AUTHORS 44
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
Suivi de la nidication des tortues marines dans le Parc national de Douala-Edea
(Cameroun) comme étape préliminaire d’un plan de gestion
Jacques Fretey¹, Patrick Triplet¹,Hyacinthe Angoni², Xavier Ndouteng Ndjamo² ³,
Denis Gnamaloba² ³, Tobie Mediko² ³, Félix Mpinde² ³ & Gordon Adjonina² ³
¹ Centre de recherches sur les tortues marines – Chélonée, 46260 Beauregard, France
(email : jfretey@imatech.fr)
² Kud’A Tubé, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun
³ Tubé Awù, Maison de Ndiva, Ebodjé, Département de l’Océan, Cameroun
Abstract: A Survey of Sea Turtle Nesting Beaches in Douala-Edea National Park
(Cameroon) – A Preliminary Step Towards a Management Plan
Cameroon’s Ministry of Wildlife and Forests has entrusted the NGO Chelonée, in partnership
with the Cameroonian NGO Kud’A Tubé, to propose a management plan for marine turtles in
the National Park of Douala-Edea. Therefore, a survey of nesting beaches was carried out
within the Park. Olive ridleys are the most common species nesting, but green turtle and
leatherback nests have also been recorded. Two areas of nesting concentration were noted:
one for ridleys and greens on the islands of the river Sanaga estuary and the other one for
ridleys further south, towards the villages of Eboulelombe and Nongwe. Nests are heavily
poached by villagers in the north towards the Yoyo villages and in the Sanaga estuary.South
of the estuary, despite the presence of shing villages, nests remain intact.
Un nouveau Parc national
La Réserve Faunique de Douala-Edea (RFDE), au Cameroun, a été créée le
19 novembre 1932. Sa supercie était d’environ 160 000 ha. En 1971, cette réserve a été
désignée Parc faunique à des ns scientiques. L’intégrité de cette zone protégée
camerounaise a été menacée au début des années 1980, lorsque des voies ont été ouvertes
en son sein pour des forages pétroliers (Fig. 1).
Cependant le 11 octobre 2018, le Premier ministre a signé un décret (2018/8399) transformant
ce Parc faunique en Parc national. La supercie de la nouvelle aire protégée a été portée à
262 935 ha. La partie marine représente 48% du total
de la supercie du parc avec, selon les zones, une
distance de 15 à 20 km en mer depuis la ligne
terrestre des hautes marées.
Nous notons dans l’article 4 du décret les objectifs
suivants : «d’assurer une gestion durable, en vue de
sauvegarder les espèces animales et végétales, ainsi
que leurs habitats dans les écosystèmes de …
mangrove, lacustres et marins; d’assurer la
protection et le maintien à long terme de la diversité
biologique et des autres valeurs naturelles». L’article
5 est tout aussi explicite: «Toutes les activités
humaines susceptibles de porter atteintes aux
objectifs du Parc national de Douala-Edea ne
peuvent être entreprises qu’au terme d’étude
d’impact environnemental dûment approuvée par
l’administration compétente.»
Ce Parc national de Douala-Edea s’ouvre sur le golfe de Guinée sur une longueur de plus de
80 km de côtes et les estuaires de trois euves: le Wouri, le Sanaga et le Nyong. Il est situé
dans le bassin sédimentaire de Douala à Kribi, et est parsemé de nombreux marais et du
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Figure 1. Carte du Parc national
de Douala-Edea.
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grand lac de Tissongo. Il se compose d’un réseau hydrographique dense qui se
déverse dans l’estuaire du gros euve Sanaga (Fig. 1).
Toute la zone côtière se compose de trois types d’habitats botaniques: les mangroves,
la végétation des cordons littoraux, et les zones marécageuses. L’étendue de la
richesse et de la diversité des espèces a été difcile à établir dans cette zone côtière en
raison de l’activité humaine. La composition spécique et la diversité des familles des
103 espèces recensées restent faibles par rapport aux autres côtes atlantiques (Angoni
et al.2018).
La végétation du parc national fait partie de la forêt dense tropicale humide. Elle se
compose des formations suivantes: une forêt atlantique littorale à Cesalpiniaceae avec
une présence marquée de Saccoglottis gabonensis et Lophira alata; une forêt
marécageuse périodiquement inondée des basses vallées de la Sanaga et du Nyong
avec Upaca guinensis,U.staudtii et U.heudelotii; une forêt marécageuse
périodiquement inondée d’arrière mangrove avec Guibourtia demeusei et Oxystigma
manii; une forêt sur cordons littoraux sablonneux, avec Saccoglottis gabonensis et
Klainedoxa microphylla sur sable, Anthostema aubryanum et Ctenolophon engleranus
sur vase; des mangroves hautes externes à Rhyzophora racemosa, R. mangle, R.
harrisonii, Avicenia sp., Languncularia racemosa en association avec Nypa fruticans et
Pandanus candelabrum en bordure d’estuaires; une forêt secondarisée près des
villages et localisées le long des rivières et des lacs. Aux limites nord et orientales du
parc national s’étendent des enclaves des forêts dégradées du fait de l’exploitation
forestière et l’exploitation pétrolière.
Sur les cordons littoraux, une centaine d’espèces végétales a été identiée parmi
lesquelles, des espèces inféodées strictement au milieu côtier dont Lophira alata (forte
dominance à environ 39 %),Terminalia catapa (environ 16%),Dracaena arborea,
Ximenia americana, Calophyllum inophyllum, Manilkara obovata, Omphalocarpum sp,,
Barteria nigritana, Oddoniodendron micratum, et des espèces de zones inondables
telles que Uapaca guinensis (Angoni et al.2018).
Aucun inventaire faunique systématique n’a été entrepris dans ce Parc national. Cette
aire protégée semble abandonnée par son ministère de tutelle et son qualicatif
«protégée» reste actuellement très théorique: Pas de brigade ofcielle de gardiennage,
manque total de moyens de surveillance. Seule l’ONG camerounaise Cameroon
Wildlife Conservation Society (CWCS), notre partenaire local, semble s’intéresser
localement à la biodiversité et à sa conservation.
Ayissi et al. (2008) notaient qu’il existe environ 24 000 pêcheurs artisanaux dont
seulement 17,2% sont natifs du Cameroun et 82,8% sont d’origines étrangères ne
possédant aucune autorisation ofcielle de pêche, principalement dans la région de
Douala-Edea.
Impacts humains
La population humaine totale au sein du parc est estimée à quelque 10 100 habitants
dans environ 61 villages et campements. Les premiers arrivants à peupler cette région
ont été des Malimba, rejoints ensuite par des Bakoko, puis des Pongo. D’autres ethnies
camerounaises les ont rejoints: Beti, Bassa, Bamiléké… Une majorité des habitants
actuels est composée de familles immigrées nigérianes, béninoises, maliennes et
ghanéennes. La pression anthropique sur les milieux naturels est très forte avec une
chasse intensive et commercialisée.
En 2012, un projet de sensibilisation sur la conservation de la biodiversité a été mené
par l’association Kud’A Tubé, en partenariat avec CWCS dans 12 campements de
pêcheurs et 2 villages. Ce projet préliminaire de sensibilisation villageoise a permis
d’établir dans cette première phase, que des tortues marines venaient dans cette région
pour pondre. Ayissi et al. (2006) notaient que les villageois des environs du euve Sanaga
capturent les tortues marines juvéniles et adultes dans de longs lets artisanaux de 2 à 3 km,
volontairement ou non, à partir de grandes pirogues ("awasha"), parfois avec un hameçon.
Présence illégale de chalutiers industriels dont l’impact n’est pas connu.
La viande de tortue marine est ici consommée rôtie ou bouillie, souvent préparée avec des
concombres. Les œufs braconnés dans les nids sont souvent consommés en omelette ou
intégrés à un mets local nommé ndomba. Ayissi et al. (2006) estimaient le braconnage des
nids à 68,96%, en expliquant l’importance de ce braconnage dans une Réserve de Faune par
l’enclavement des campements rendant les contrôles difciles.
Premières informations sur les tortues marines
Lors d’une enquête auprès de pêcheurs dans la Réserve de Faune, Ayissi (2000) notait des
concentrations de 30 nids de tortues marines au lieu-dit Motimbo Stand, ainsi que l’information
de 2 à 3 nids de Lepidochelys olivacea par nuit à Eboulé Lombé et deux pontes de
Dermochelys coriacea à Gabon. Malheureusement, à part le lieu-dit "Gabon", les autres
localités citées, sans doute des campements temporaires de pêche, n’ont pas été retrouvés
cette saison-ci. L’écriture des noms toponymiques locaux peut être variable car il s’agit de
culture orale avec des prononciations quelquefois différentes, et des cartes ofcielles précises
n’existent pas. La localité notée "Motimbo Stand" par Ayissi (2000) est transcrite ici
"Moutimbo".
Une étude préliminaire conduite par CWCS lors de la saison 2001-2002 a permis la
prospection dans plusieurs localités non citées dans le rapport. Un total de 26 nids dont 20
braconnés est enregistré. La répartition est de 3,8% de nids de Chelonia mydas, 23,07% de L.
olivacea et 34,61% de D. coriacea. Un total de 38,46% de traces n’a pu être identié en raison
des pluies (Ayissi et al.2006).
L’érosion est très importante en différents endroits de cette côte atlantique depuis environ 5
ans. Beaucoup d’arbres (surtout Terminalia catappa) sont déracinés, et les dunes sont
attaquées et remaniées par les vagues (Angoni et al.2018). En plusieurs points du littoral,
cette forte érosion empêche beaucoup de tortues femelles d’accéder à une plage pour pondre.
La création du port en eau profonde de Kribi peut apparaitre comme l’un des facteurs
conduisant à cette situation. Nous n’avons pas connaissance d’études réalisées à ce sujet
(Fig. 2).
Suivi de la ponte des tortues marines pendant la saison 2019-2020
Le 18 septembre 2002, la République du Cameroun a signé le "Mémorandum d’Accord sur les
Mesures de Conservation pour les Tortues marines de la Côte atlantique de l’Afrique" (MdA
d’Abidjan) de la CMS. Par cet acte diplomatique,
le Cameroun s’est engagé à protéger les tortues
marines fréquentant ses eaux et ses côtes. Nous
en sommes les acteurs de terrain, mais sans
instructions, ni aide nancière du ministère
chargé des espèces animales sauvages.
Seul notre lobby et nos actions de terrain depuis
1998 ont conduit à ce qu’un arrêté du ministre
des forêts et de la faune (n° 0053/MINFOF/01-04-
2020) inscrive enn les tortues marines en classe
A, c’est-à-dire intégralement protégées.
Lors d’une réunion avec les fonctionnaires
ministériels de la Direction des Aires protégées,
nous leur avons proposé de préparer un plan de
gestion concernant les tortues marines dans le
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Figure 2. L'érosion est forte dans
différentes parties du littoral du Parc
national. Photo: J. Fretey.
Parc national de Douala-Edea correspondant aux recommandations du MdA d’Abidjan.
Un nancement américain de US Fish and Wildlife Service,acquis sur 3 ans pour suivre les
pontes dans cette région, a permis de commencer une surveillance des montées de tortues
marines sur l’ensemble des côtes du Parc national de Douala-Edea. Les instances nationales
se désintéressent de la situation des tortues marines sur ces côtes malgré la signature du
MdA d’Abidjan, un accord malheureusement trop peu astreignant en cas de non-respect des
recommandations de la CMS.
A l’exception de la plage proche de Yoyo I et Yoyo II, le reste de la côte n’est pas accessible
en véhicule 4x4 ou moto. Presque l’ensemble des sites à surveiller ne sont atteignables qu’en
pirogue. Pour cette première saison d’un suivi qui se voulait intensif sur l’ensemble du littoral
de cette aire protégée, la logistique a été difcile et longue à mettre en place, et elle n’est
malheureusement pas aboutie au vu de nos objectifs. N’ayant pas identié de villageois locaux
pouvant s’avérer fonctionnels et efcaces, nous avons choisi le principe de déplacer une partie
de l’équipe basée à Ebodjé et dotée d’une bonne expérience du suivi des pontes des tortues
marines. Mais cette solution présentait l’inconvénient de déplacer des chefs de famille très loin
de leur village et de pénaliser la surveillance des plages plus au sud. Le Chef traditionnel de
Yoyo II nous a donné de bonnes informations en octobre 2019 sur ce qu’il savait des pontes
de tortues marines dans l’estuaire du euve Sanaga.
Avec la pandémie de la Covid-19 au Cameroun qui risque de ne pas être terminée avant
septembre, nous n’aurons malheureusement pas la possibilité avant le début de la saison de
ponte, de prospecter les villages pour recruter et former une équipe in situ.
Nous avons considéré le travail de cette première saison comme un brouillon, permettant
d’identier des portions de plage bien fréquentées par les tortues et de tester notre logistique
pour un meilleur sui à la saison suivante. Nous avons, pour des raisons pratiques, divisé
l’ensemble de ce littoral de l’aire protégée en une zone nord (y compris l’estuaire de la
Sanaga) et une partie sud à partir de l’estuaire du Nyong. Deux techniciens surveillaient dans
la partie sud la zone de Mpêh au lieu-dit Gabon, soit quelque 20 km. Au nord, une personne
prospectait 4 km de plages à Mombo et Modiyé. Une autre inspectait à moto les 20 km de la
zone des villages Yoyo I et II jusqu’à l’extrémité de la presqu’île Souelaba.
En raison de la difculté d’organisation, la surveillance a débuté très tardivement en novembre
alors que les premières tortues ont dû théoriquement arriver dès septembre-octobre. Un nid a
d’ailleurs été observé en octobre sur la presqu’île sableuse de Souelaba lors de notre
exploration rapide de cette partie du littoral. Sur plusieurs mois, an que l’équipe puisse
garder le contact avec sa famille, le travail n’a été effectué que 3 semaines par mois. Tous les
matins, à partir de 6 h, chaque technicien a effectué une patrouille sur la zone qui lui était
attribuée an de repérer les traces de tortues femelles et découvrir les nids.
En mars, seule la zone de Ebouloulombé à Gabon où continuait à pondre D. coriacea a
continué à être prospectée. L’arrivée de la pandémie de la Covid-19 au Cameroun a alors
réduit les possibilités de déplacement.
L’équipe a également assisté aux ports des campements et villages au retour des pêcheurs
an d’identier les tortues capturées dans les lets et rapportées à terre. Par ailleurs, des
enquêtes ont été effectuées auprès des pêcheurs villageois de Yoyo I et Yoyo II, an d’obtenir
diverses informations que nous analyserons pour une publication ultérieure.
Résultats des suivis: Du 23 novembre au 21 février pour le nord de la zone étudiée et du 21
novembre au 21 mars pour le sud, nous avons relevé 27 nids de L. olivacea et 3 de C. mydas
dans l’ensemble de l’estuaire du euve Sanaga. Aux alentours des villages de Yoyo 1 et Yoyo
II, 5 nids de L. olivacea et 1 faux nid de C. mydas ont été notés. Sur ces 35 nids, 17 étaient
braconnés. Entre le lieu-dit Gabon et l’estuaire du euve Nyong ont été comptabilisés 53 nids
de L. olivacea, 0 de C. mydas et 9 de D. coriacea. Ici, aucun nid n’était braconné (Figs. 3-5).
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
6
Comme nous l’avions prévu, en comparaison avec nos habituels suivis plus au Sud de cette
côte camerounaise, c’est L.olivacea qui nidie la plus communément aussi dans ce Parc
national de Douala-Edea. Comme dans la région Kribi-Campo et un peu partout en Afrique
Centrale (Fretey 2001), les pontes ne sont pas quantitativement exceptionnelles mais on
constate cependant d’intéressantes petites
concentrations sur deux sites géographiques (Fig.6).
L’observation de quelques nids de C.mydas dans
l’estuaire de la Sanaga est par contre ici une
véritable surprise. Quelques nids de D.coriacea
sont notés. Leur petit nombre est typique de la
dispersion géographique à partir d’un hotspot, ici
celui du lieu-dit Gabon. Avec le parc national de
Douala-Edea, nous sommes dans la partie extrême
de dispersion (Fig.7).
En conclusion: Les montées des femelles L.
olivacea est dans la continuité de ce que nous
connaissons plus au sud entre Kribi et Campo. Ce
n’est donc ni une surprise ni une découverte
importante, mais c’est une bonne nouvelle dans le
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
7
Figure 3. Résultats du suivi de la nidication
dans l’estuaire du euve Sanaga. (Lo =
Lepidochelys olivacea; Cm = Chelonia
mydas; Dc = Dermochelys coriacea).
Figure 5. Résultats du suivi de la
nidication dans la partie Sud du
Parc national. (Lo = Lepidochelys
olivacea; Cm = Chelonia mydas;
Dc = Dermochelys coriacea).
Figure 4. Résultats du suivi de la
nidication dans le Nord, dans les
environs des villages Yoyo I et Yoyo II.
(Lo = Lepidochelys olivacea; Cm =
Chelonia mydas; Dc = Dermochelys coriacea).
contexte global atlantique du déclin de l’espèce. Le braconnage des nids est important, de
l’ordre de 68% au-dessus de l’estuaire de la Sanaga, donc du même ordre que celui annoncé
par Ayissi et al. (2006) et ce, malgré les campagnes de sensibilisation de CWCS et le
programme d’élevages alternatifs à la viande de tortue marine mené par Hyacinthe Angoni.
Jusqu’à ces dernières années, nous n’avions pas de preuve de la nidication de C. mydas au
Cameroun (Fretey 2001). Nous avions cependant observé à la n des années 90 quelques
cuvettes corporelles à l’extrême nord-ouest du pays vers la frontière avec le Nigéria qui
demandaient conrmation. Des pontes sont désormais enregistrées depuis plusieurs années
sur les plages d’Ebodjé et ses environs. Les quelques cuvettes corporelles vues pendant cette
saison 2019-2020 dans l’estuaire de la Sanaga sont donc à remarquer. On peut apporter
l’hypothèse que ce sont des femelles "aventurières" issues du cheptel reproducteur de Bioko.
Une étude génétique des femelles adultes ou des embryons pourrait certainement apporter
quelques réponses.
Nous avons ici focalisé notre étude sur la nidication des espèces du fait que le nancement
accordé par USFWS ne doit concerner que cette phase du cycle de vie des tortues marines.
Mais ce secteur du golfe de Guinée présente la particularité d’un maillage uvial charriant
beaucoup de sédiments vers l’océan avec une faune marine riche en Crustacés, en particulier
des crevettes qui sont à l’origine de nom de Cameroun. Nos enquêtes doivent s’orienter vers
la présence dans ces estuaires de L. olivacea adultes et juvéniles dont ce pourraient être
d’importants habitats de croissance et d’alimentation.
Une forte prédation peut être citée autour des villages de Yoyo I et Yoyo II et aussi dans
l’estuaire de Sanaga. Mais au sud de la zone prospectée, tous les nids sont restés intacts. Il
s’avère que pour l’une des ethnies présente, la tortue marine est totémique. Ceci expliquerait
que dans certaines zones de cette région de Douala-Edea, les nids restent intouchés et les
tortues, non tuées et consommées. C’est avec cette ethnie que nous devons travailler et y
tenter d’y identier et recruter notre futur personnel (Fig. 8-9).
Dans l’immédiat et avant d’avoir un résultat positif avec la sensibilisation des villageois et avec
d’autres stratégies de conservation, la meilleure solution est de prélever un maximum de nids
et de les mettre en sécurité dans un enclos grillagé.
Ce premier suivi des pontes est plutôt réussi, malgré les difcultés rencontrées et
l’imperfection d’un suivi qui se veut intégral à la fois de façon spatiale sur l’ensemble de la
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8
Figure 6. Graphique montrant la
saisonnalité et le pic de nidication
de L. olivacea dans le Parc national
de Douala-Edea.
Figure 7. Graphique montrant la
saisonnalité et le pic de nidication de
D. coriacea dans le Parc national de
Douala-Edea.
façade atlantique du Parc national de
Douala-Edea et pour toute la saison de
ponte. La saison 2020-2021 demandera
une autre organisation après analyse avec
l’équipe de ce qui a bien fonctionné, des
échecs et de ce qu’on peut améliorer, nous
apporterons des changements visant plus
d’efcacité. Si possible, en fonction de la
situation de la pandémie de la Covid-19 au
Cameroun, nous essayerons de débuter le
suivi plus tôt dès septembre et
concentrerons nos efforts sur les points de
concentration connus. Un comptage des
traces sur l’ensemble du littoral ne sera
effectué qu’une fois par semaine. L’équipe
devra être augmentée en nombre de
personnes an de permettre des rotations
et des jours de repos au village. L’idée de
former une équipe villageoise in situ est
très séduisante en théorie, moins facile
concrètement à réaliser avec ces pêcheurs
migrants ghanéens ou nigérians.
Après cette première saison, nos
informations à la fois sur les rapports
hommes/tortues et sur le statut des tortues
marines entre l’estuaire des euves
Cameroun et Nyong restent trop succinctes
pour commencer à rédiger un plan d’action.
Mais l’association Chélonée doit, dès la
saison 2020-2021, rééchir avec le
conservateur du Parc national de Douala-
Edea et CWCS à une stratégie à mettre en
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
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Figure 9. Enquête auprès des pêcheurs des villages de Yoyo I et Yoyo II.
Photo: D. Gnamaloba.
Figure 8. Distribution spatiale des nids
sur l’ensemble du littoral du Parc national.
place. Mais mettre en œuvre dans cette aire protégée des actions de sensibilisation
villageoise, une surveillance plus longue dans la saison et avec plus de personnel nécessite
un budget de fonctionnement. Des conancements sont donc à rechercher.
Cette aire marine protégée, comme plusieurs parcs nationaux camerounais manquent d’un
véritable plan de gestion avec des aspects participatifs des villageois. Dans ce cas précis de
Douala-Edea, l’estuaire de la Sanaga est une zone de non-droit qui s’est peuplée, semble-t-il
sans contrôle administratif, de réfugiés de pays voisins. Le présent travail, s’il peut aboutir à un
plan de conservation des tortues marines pourrait servir de test pour la conservation dans le
parc national d’autres espèces-phares comme l’Eléphant de forêt ou le Lamantin.
Remerciements
Merci à Earl Possardt et aux décideurs du fonds US Fish and Wildlife d’avoir compris l’intérêt
de suivre ce site sur plusieurs années en vue de préparer un plan de gestion dans le cadre du
Parc national.
Références
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oristique, structure et menaces de la végétation de la ligne côtière de la Réserve de Faune de
Douala-Edéa. International Journal of Biological and Chemical Sciences 12: 915−926.
Ayissi, I., 2000. Rapport préliminaire du suivi des tortues marines dans la Réserve Douala-
Edea (Province du Littoral, Cameroun). Rapport Cameroon Wildlife Conservation. 8 pp.
Ayissi, I., L. Usongo, G. Ajonina, and J. Fretey. 2006. Etude préliminaire des tortues marines
dans la réserve de faune de Douala-Edea (Cameroun) en vue de establishment d’une
stratégie de conservation/Preliminary study of marine turtles in the Douala-Edea Wildlife
Reserve (Cameroon) in view of the establishment of a conservation strategy. Chelonii 4: 1-
306.
Ayissi I., H. Angoni, A. Amougou, and J. Fretey. 2008. Preliminary assessment of the impacts
of artisanal shing on sea turtles along the Cameroon coastline (West-Africa). Pp. 166.In:
Rees A.F., Frick M., Panagopoulou A., & Williams K. (Compilers). Proceedings of the Twenty-
Seventh Annual Symposium on Sea Turtle Biology and Conservation. NOAA Technical
Memorandum NMFS-SEFSC 569. 262 pp.
Fretey, J. 2001. Biogeography and Conservation of Marine Turtles of the Atlantic Coast of
Africa / Biogéographie et conservation des tortues marines de la côte atlantique de l’Afrique.
CMS Technical Series Publication, n° 6, UNEP/CMS Secretariat, Bonn, Germany. 429 pp.
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AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
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Encounter of Hawksbill Sea Turtles in the Coastal Waters of Ghana
Andrews Agyekumhene¹, Lawrence Carboo Dongo² & Phil Allman³
1Wildlife Division, Ghana Forestry Commission, Winneba, Ghana
2Ghana Turtle Conservation Project, Community Sea Turtle Patrol Team, Ningo, Ghana
3Department of Biological Sciences, Florida Gulf Coast University, Fort Meyers, FL USA
The hawksbill turtle (Eretmochelys imbricata) is one of the ve species of sea turtles that
occurs along the coast of Africa in the eastern Atlantic, but little information is known about
their current abundance and distribution in the region (Fretey 2001; Agyekumhene et al. 2017).
Historical records indicate hawksbill turtles nested and foraged along Ghana’s coastline with
loggerhead (Caretta caretta), green (Chelonia mydas), olive ridley (Lepidochelys olivacea),
and leatherback (Dermochelys coriacea) sea turtles (Irvine 1947). Although Ghana has
experienced an increasing amount of effort to document and monitor sea turtle nesting activity
throughout the coastline, data suggest that the olive ridley, leatherback, and green turtle are
the only species that routinely nest in the country (Agyekumhene 2009; Agyekumhene et al.
2014). Loggerhead sea turtles have recently been observed nesting in Ghana (Allman et al.
2015) and recent anecdotal reports indicate they may be more common than recently
expected. But the hawksbill sea turtle has not been conrmed to nest in Ghana for at least 20
years (Amiteye 2002; Allman et al. 2015), although local shermen consistently recount
encounters with detailed descriptions of distinguishing characters of the head and carapace
(Agyekumhene et al. 2014; Alexander et al. 2017). These reports suggest hawksbills are still
utilizing the waters off the coastline, which gives optimism for nesting in the area.
On 01 April 2020, a dead hawksbill turtle was observed stranded at 07:00 on the beach at New
Ningo, a shing community in the greater Accra Region of Ghana (Fig. 1). The turtle was
located at 5.729687oN and E 0.156675oE. The turtle measured 54.0 cm in curved carapace
length and 52.0 cm in curved carapace width. This corroborates several unconrmed sightings
of the species by shermen in the coastal regions of Ghana (Alexander et al. 2012; 2017). The
origin of this individual is not known, but could have been an animal captured by a shing boat
in Ghana or an animal that had oated from neighboring nations.
Mettler et al. (2019) reported the presence of both oceanic and near-shore migratory routes for
green turtles in Ghana where the species exhibits residency and foraging behaviors. It is
possible that other species, including the hawksbill, also utilize the coastal waters of Ghana for
foraging, especially the near-shore rocky reefs (Ateweberhan et al. 2012). This observation
highlights the need for additional effort in conducting sea turtle nest monitoring throughout
West Africa and gaining a better understanding of bycatch in the local sheries.
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Figure 1. A dead stranded hawksbill sea turtle observed at New Ningo Beach, Ghana on 01 April 2020.
Photos: Lawrence Carboo Dongo.
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Literature Cited
Agyekumhene, A. 2009. Nesting Ecology, Hatching Success and Management of Sea Turtles
in Ada Foah, Ghana. Masters of Philosophy Thesis. University of Ghana, Legon. 165 pp.
Agyekumhene, A., J. Akwoviah, and P. Allman. 2014. Perceptions from shing communities on
sea turtle status and conservation in central Ghana. African Sea Turtle Newsletter 2: 11–16.
Agyekumhene, A., E. Aruna, B.F. Airaud, P. Allman, I. Ayissi, J. Bourjea, M. Dalleau, T.
Diagne, A. Fallabrino, A. Formia, J. Fretey, A. Girard, M. Girondot, J. Hancock, S. Honarvar, A.
Marco, R. Mast, R. Missilou-Boukaka, S. Morreale, J.A. Mortimer, M. Olendo, R. Nel, F.V.
Paladino, N. Robinson, K.A. Takoukam, M. Tiwari, C.V.D. Geer, S. Vieira, and L. West. 2017.
The sea turtles of Africa. Pp. 14-29. In: R.B. Mast, B.J. Hutchinson, and P.E. Villegas (Eds.)
State of the World Sea Turtles (SWOT). 56 pp.
Alexander, L., A. Agyekumhene, and P. Allman. 2012. An assessment of local knowledge and
attitudes toward sea turtle conservation in Ghana. Proceedings of the 32nd Annual
Symposium on Sea Turtle Biology and Conservation. NOAA Technical Memorandum.
Alexander L., A.Agyekumhene, and P. Allman. 2017. The Role of Taboos in the Protection and
Recovery of Sea Turtles. Frontiers in Marine Science 4: 1–9.
Allman, P., D. Barbour, and A. Agyekumhene. 2015. Loggerhead sea turtle nesting activity in
Ghana. African Sea Turtle Newsletter 3:13–15.
Amiteye, B. 2001. Distribution and Ecology of Sea Turtles in Ghana. Masters of Philosophy
Thesis. University of Ghana, Legon. 115 pp.
Ateweberhan, M., C. Gough, L. Fennelly, and Y. Frejaville. 2012. Nearshore Rocky Reefs of
Western Ghana, West Africa: Baseline Ecological Research Surveys. Blue Ventures
Conservation, London, United Kingdom. 104 pp.
Fretey, J. 2001. Biogeography and Conservation of Marine Turtles of the Atlantic Coast of
Africa. Convention on the Conservation of Migratory Species of Wild Animals. CMS Technical
Report. 429 pp.
Irvine, F.R. 1947. The Fishes and Fisheries of the Gold Coast. Government of the Gold
Coast. The Crown Agents for the Colonies, UK. 352 pp.
Mettler E., C.E. Clyde-Brockway, S. Honarvar, F.V. Paladino. 2019. Migratory corridor linking
Atlantic green turtle, Chelonia mydas, nesting site on Bioko Island, Equatorial Guinea to
Ghanaian foraging grounds. PLoS ONE 14: e0213231. https://doi.org/10.1371/
journal.pone.0213231.
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Enquêtes de la biodiversité dans les Aires Marines Protégées de la
Baie de Corisco, Gabon
Carmen Karen Kouerey Oliwina
Wildlife Conservation Society (WCS)- Gabon, BP 7847, Libreville, Gabon
(email: ckouerey@wcs.org)
Abstract: Biodiversity surveys in the Corisco Bay Marine Protected Areas, Gabon
The sea turtles of Corisco Bay, Gabon, are umbrella species for a rich marine biodiversity that
has yet to be fully described. Through the use of our Trident submarine ROV named "Atlande"
and thanks to an award from the Aspire grant program (Conservation Action Research
Network), we have begun to develop the technical expertise and eld capacity necessary to
complete a study of the ecology and habitat of sea turtles throughout the Corisco Bay foraging
grounds.
Contexte
En juin 2017, le Gabon a mis en place l’un des plus vastes réseaux d’aires marines protégées
(AMP) d’Afrique, couvrant 26% de ses eaux souveraines, pour une supercie totale de 53 000
km 2. Bien que la délimitation des 20 nouvelles zones marines protégées repose sur des
connaissances scientiques considérables, il reste beaucoup à apprendre sur leur biodiversité
et leurs habitats, allant des récifs côtiers peu profonds aux estuaires de mangrove aux canyons
profonds.
Parmi les habitats marins les plus uniques du Gabon se trouve la baie de Corisco, une zone
d'alimentation et de développement d'importance mondiale pour les tortues vertes (Chelonia
mydas) et les tortues imbriquées (Eretmochelys imbricata), chevauchant la frontière entre le
Gabon et la Guinée Équatoriale. Deux nouvelles AMP ont été créées ici (le Parc Marin de l'Ile
Mbanie et la Réserve Aquatique du Cap Estérias), étendant considérablement la protection
offerte par le Parc National d'Akanda existant et la Réserve Naturelle de Corisco et Elobeyes
(dans la partie equato-guinéen de la baie; Fig. 1).
Cependant, la baie de Corisco est affectée par de
nombreuses menaces, telles que la chasse ciblée
aux tortues marines pour satisfaire la demande
urbaine, la pêche artisanale et industrielle non
contrôlée, et la détérioration de l'habitat et la pollution
par le ruissellement urbain et les déchets solides
produits par la capitale voisine, Libreville.
Présentation de l’outil de travail
Grâce à notre Remote Operated Vehicle (ROV;
Fig. 2), un sous-marin Trident nommé ‘’Atlande’’,
nous avons procédé à une exploration du fond marin
de la baie de Corisco. Notons à cet effet, que notre
ROV est un don de Sofar Ocean à travers le
Programme Marin de la Wildlife Conservation Society
(WCS).
Il est contrôlé à distance avec une interface WiFi par
n'importe quel appareil Android version 5.1 et
supérieure, dans notre cas, par exemple, une tablette
Sony Xperia Z3.
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Figure 1: Situation géographique de la
baie de Corisco (Carte réalisée par
Catherine McClellan).
Le ROV est composé de:
Caméra HD: Caméra vidéo haute dénition, dont les images 1080p @ 30fps sont
enregistrées, mais aussi visibles en direct sur l'écran de l’appareil à bord.
Propulseurs: La conception unique à trois propulseurs permet à la fois une vitesse élevée
et un contrôle de précision dans les espaces restreints. Les propulseurs sont des moteurs
CC (courant continu) sans balais personnalisés, spécialement conçu pour travailler dans
l'eau salée.
Forme hydrodynamique: La conception du corps du Trident l'aide à suivre en ligne droite
sur de longues distances.
Cadre surmoulé: Le cadre extérieur est en caoutchouc surmoulé, ce qui rend le ROV plus
robuste et capable de résister aux chocs.
Lumières: Les lumières LED intégrées éclairent les zones trop profondes pour que la
lumière du soleil les atteigne ou pendant la plongée de nuit.
Câbles: Profondeur standard de 25 mètres et profondeur maximale de 100 mètres avec
mise à niveau. Le ROV utilisé dans notre étude a un câble de 100 m.
Attache: L'attache à ottabilité neutre renvoie la vidéo et la télémétrie en direct à la surface
(les ondes radio ne voyagent pas trop bien dans l'eau).
Autres caractéristiques: Le Trident a une autonomie de 3 heures de route, une vitesse
maximale de 2 m/s, un poids de 3,4 kg et une température de fonctionnement de -2° C à
40° C.
Comme mentionné en sus, le ROV Trident est
un engin d’exploration sous-marine doté de
capacités exceptionnelles en termes de qualité
de prise d’image, de résistance et de
robustesse quant aux obstacles rencontrés lors
de ses explorations. Dans le cas d’espèce il
nous a permis avec plus d’efcacité, d’acuité et
d’aisance d’explorer le fond marin de la baie de
Corisco, tout en offrant une bonne qualité
d’image à travers son interface de visionnage,
mais aussi en nous permettant de collecter une
importante quantité d’informations en des
temps relativement courts. En effet, les
enquêtes antérieures se faisaient via la
plongée en apnée par des plongeurs locaux, et
dont la résistance ne dépassait pas 15 m. Ce
travail fut mené conjointement par WCS et
Manga, une ONG locale basée au Cap-
Estérias (Gabon).
Le principal objectif de ce travail de recherche était d’identier et décrire l’utilisation de l'habitat
des tortues marines dans la baie de Corisco dans un but de conservation. Les tortues étaient
reliées en fonction de la ore, de la faune et de l’habitat en appliquant le principe du réseau
trophique.
Le seul bémol avec cet appareil est sa durée d’autonomie qui est de 3 heures de route; il
dispose d’une batterie interne rechargeable à partir de son câble et d’une prise de secteur. En
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Figure 2: Presentation ROV
(Photo: Carmen Kouerey O.).
effets nos enquêtes en mer était limitées, et ne permettait pas de faire plus de temps souhaité
en mer. Néanmoins, nous avons pu collecter 9 heures d’images sous-marines (6 GB).
Enquêtes en mer et données préliminaires
Avec le soutien de ma collègue,
Dr. Catherine McClellan, nous avons conçu le
protocole d'étude et les transects sur le terrain
pour sonder la zone d'étude, en assurant la
cohérence et la comparabilité avec les
précédentes enquêtes en bateau et en apnée
(Fig. 3).
Pour une première expérience de travail avec cet
appareil, nous avons effectué dix enquêtes en
mer où le ROV fut déployé an de quantier et
cartographier les tortues marines et leur habitat.
Les déploiements ont eu lieu entre le 1er et le 20
mars 2020 par bateau, tout en protant des
conditions saisonnières d’eaux claires.
Durant cette période nous avons terminé tous les
transects prévus pour un total d'environ 300 km
dans la région de la baie de Corisco. Le ROV a
été déployé à des intervalles d'environ 5 km le
long des lignes de transect, soit une de moyen de
6 déploiements par transect, avec un accent
particulier sur les zones pauvres en données et
plus profondes (Fig. 4).
Les données préliminaires recueillies nous ont
permis de soutenir les études précédentes sur la
composition du paysage sous-marin existant. En
effet, celui-ci est composé d’un écosystème
unique au Gabon d’un couvert sous-marin divers
et varié en biodiversité végétale et animale (Fig.
5). La zone est remarquable par ces plates-
formes rocheuses, ces bancs de sable mobiles et
boueuse par endroit, ainsi qu'une dynamique de
courants complexes, inuencés par le vent, les
marées et les courants littoraux dont le ROV fut
très souvent victime. Nous avons également fait
des observations sur l’importante présence des
tortues vertes dans la baie de Corisco, qui
constitue pour ces dernières une zone
d’alimentation d’importance majeure au regard
des herbiers et des algues que nous avons pu
observer à travers le ROV. La présence de
nombreux coraux et éponges nous conrme aussi
l’importance de la zone pour les tortues
imbriquées.
En conclusion préliminaire, nous dirons que la
baie de Corisco, est un site d’importance majeur
pour l’alimentation des tortues marines mais
aussi pour les autres espèces fauniques et
orales existantes. Nous avons observé et
enregistré en plus, la présence de déchets
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Figure 3: Plan de transects, réalisé par
Dr. Catherine McClellan.
Figure 4: Déploiement du ROV
(Photo: Carmen Kouerey O.).
anthropiques (déchets de plastique de tout genre
et emballages divers issus du commerce) au bord
de la plage mais aussi au large de celle-ci et en
surface. Nous avons également observé la
présence de pécheurs nationaux et ceux en
provenance de la Guinée-Équatoriale (pays
frontalier) au niveau du Parc Marin de l’ile Mbanié
(zone intégralement protégée), ce qui augmente
davantage la pression de pêche sur la zone et
menacerait ainsi le stock en vigueur. Cependant,
nous n’avons pas pu conrmer la présence de
tortues marines à bord de ces embarcations.
Concernant le fond marin nous n’avons pas
observé de dégradation dommageable due à la
pêche chalutière, sachant que la pêche chalutière
dans la zone a été pratiquement éliminée grâce à
la surveillance des autorités gabonaises.
Suite à nos enquêtes en mer, notre travail se poursuit par l’analyse et le traitement des
données récoltées à partir de logiciels SIG an de géo-localiser et identier les images prises
avec le ROV. L’étape suivante sera de présenter les résultats aux autorités de tutelle,
notamment l’Agence Nationale des Parc Nationaux (ANPN), an qu’ils soient un soutien et un
appui aux efforts de conservation, et un outil d’aide à la décision, en renforçant ainsi leurs
stratégies de protection. Ensuite, une sensibilisation de proximité auprès des communautés
locales s’ensuivra an de présenter le travail entrepris sur le terrain, et de susciter de l’intérêt
et une prise de conscience auprès de ces dernières sur l’importance de la conservation des
tortues marines et leurs habitats.
L’utilisation du ROV fut une expérience intéressante et efciente comme décrit plus haut. Son
prix de vente relativement bas reste un atout important d’acquisition (environ 3000 USD avec
ses accessoires). Son utilisation nous a permis d’entrevoir des perspectives en termes d’outil
d’aide à la gestion et à la valorisation de la biodiversité de la baie de Corisco. En
conséquence, nous le recommandons pour les suivis dans les zones d’eaux transparentes, et
pour l’exploration d’habitat en profondeur en raison de sa capacité de déploiement très
efcace.
Remerciements
Nous tenons à remercier notre équipe de travail composé de : Innocent Ikoubou et Jean-
Charles Ikendje de l’ONG Manga, Pierre-Didier Agamboue et John-Pedro Agamboue de WCS,
Rodrique Andeko écogarde du Parc National d’Akanda - l’ANPN. Mais aussi Karl-Stécy
Ditougou (conservateur du Parc National d’Akanda-ANPN), Yves Mihindou (responsable du
tourisme au Parc National d’Akanda-ANPN), Simplice Ockoylingou (ancien conservateur
d’Akanda-ANPN). Nous remercions également Dr. Catherine McClellan pour son soutien
technique et ces orientations dans la réalisation du travail, ainsi que Dr. Angela Formia pour
ses suggestions et pour les corrections apportées à cet article. Sans oublier nos bailleurs
Conservation Action Research Network (CARN), United States Fish and Wildlife Service-
Marine Turtle Conservation Fund (USFWS-MTCF), Wildlife Conservation Society et Sofar
Ocean.
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Figure 5: Couvert végétal
(Photo: Innocent Ikoubou).
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The Sea Turtles of Equatorial Guinea – TOMAGE “KNOW AND PROTECT”
Tortugas Marinas de Guinea Ecuatorial - TOMAGE «CONOCE Y PROTEGE»
Carolina Martínez Prieto
Proyecto Tortugas Marinas des Guinea Ecuatorial (TOMAGE), Instituto Nacional de
Desarrollo Forestal y Manejo de Áreas Protegidas (INDEFOR-AP), Calle Jesus Bacale,
Bata, Equatorial Guinea (email: krol888@hotmail.com)
ENGLISH
TOMAGE is a sea turtle research and
conservation project in Equatorial Guinea. It is
composed of the National Institute of Forestry
Development and Management of Protected
Areas (INDEFOR-AP) and sea turtle experts,
and is supported by the Marine Turtle
Conservation Fund of the United States Fish
and Wildlife Service. The main objective of
TOMAGE is to strengthen and achieve the
conservation of sea turtles in Equatorial
Guinea, by working primarily on education and
public awareness. Since its creation in 2007 to
date, TOMAGE has had a national and
international volunteer program. Currently we
have more than 10 Equatoguinean volunteers
working mainly in conservation, education and
outreach for the protection of sea turtles.
Among these tasks is the monitoring of the
turtles that nest in the protected areas and
adjacent beaches of the country's continental
coast.
One of the key areas for TOMAGE's work is
the town of Tika, which is located within the
Rio Campo Protected Area, 50 km north of
Bata, the capital of the continental region. The
importance of this place for TOMAGE's
objectives is the close relationship of its
inhabitants with sea turtles. For this reason, we
promoted educational work and the creation, in
2010, of an Eco-museum and the rst village
library, where various activities are carried out
throughout the season with different
educational centers and the National
University of Equatorial Guinea (UNGE).
The TOMAGE Eco-museum was decorated
with illustrative panels that inform visitors
about the biological aspects, threats and
activities related to the conservation of sea
turtles. It has a display of skeleton parts (head,
carapace and bones) of the 4 species of sea
turtles found in the area. The exhibition
material was donated by the children of the
SPANISH
TOMAGE es un proyecto de investigación y
conservación de tortugas marinas en Guinea
Ecuatorial. Está integrado por el Instituto Nacional
de Desarrollo Forestal y Manejo de Áreas
Protegidas (INDEFOR-AP), por expertos en
tortugas marinas y es apoyado por el Marine
Turtle Conservation Fund de United States Fish
and Wildlife Service. El principal objetivo de
TOMAGE es fortalecer y alcanzar la conservación
de tortugas marinas en Guinea Ecuatorial,
trabajando fundamentalmente en la educación y la
sensibilización de la población. Desde su creación
en 2007 hasta la fecha, TOMAGE ha tenido
programa de voluntariado nacional e internacional.
Actualmente contamos con más de 10 voluntarios
ecuatoguineanos trabajando principalmente en la
conservación, educación y divulgación para la
protección de las tortugas marinas. Dentro de
esas tareas se encuentra el monitoreo de las
tortugas que anidan en las áreas protegidas y
adyacentes playas de la costa continental del
país.
Una de las zonas claves para el trabajo de
TOMAGE es la localidad de Tika, que se
encuentra ubicada dentro del Área Protegida de
Río Campo, a 50 Km al norte de Bata, capital de
la región continental. La importancia de este lugar
para los objetivos de TOMAGE es la estrecha
relación de sus pobladores con las tortugas
marinas. Por este motivo impulsamos el trabajo
educativo y la creación en 2010 de un Ecomuseo
y la primera biblioteca del pueblo, donde se
realizan diversas actividades a lo largo de la
temporada con diferentes centros educativos y la
Universidad Nacional de Guinea Ecuatorial
(UNGE).
El Ecomuseo de TOMAGE fue decorado con
paneles ilustrativos que informan a los visitantes
acerca de los aspectos biológicos, amenazas y
actividades sobre la conservación de las tortugas
marinas. Posee un muestrario de partes óseas
(cabeza, caparazón y huesos) de las 4 especies
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Tika school and by local shermen; this space
has become a frequently used place, both by
the inhabitants of Tika and by national and
foreign tourists (more than 30 nationalities
have visited the Eco-museum since its
opening).
Bearing in mind that the dissemination of
information is a basic tool for raising
awareness about the importance of sea turtle
conservation, TOMAGE carries out numerous
recreational activities in this space with school
children and UNGE students such as beach
cleaning, coexistence with nature, and mental
skill games, among others. The general
population of Tika and visiting tourists are
given informative leaets designed with basic
information on the biology of the species,
threats and the protective actions that
everyone could implement. Another activity
that attracts visitors is the night tour, with local
experts and national volunteers, to observe
sea turtles during the nesting season, their
nests, and hatchlings. We also carry out
scientic eld missions organized with UNGE
so that the students can see in-situ the
importance of Equatorial Guinea's natural
heritage and thus raise their awareness to
provide solutions to current challenges in
conservation issues.
In order to promote environmental awareness
among local people, tourists, authorities, and
the general population, an important activity is
the release of sea turtles rescued from illegal
sales and incidental shing. This activity
involves district authorities, the communities of
surrounding villages and the media.
The action of creating a strong and very
supportive link with the television channels,
press, and radio stations of Equatorial Guinea
has helped greatly in the dissemination of the
project's work, raising awareness through the
transmission of news, reports, publicity spots,
and music videos. Thanks to this, we observe
acceptance and praise from citizens who
congratulate us for our work, young people
interested in being part of the project as
volunteers, and authorities who work in
coordination with us and take us into
consideration (for instance, by inviting us in
2019 to the III National Economic Conference
to give our point of view on the importance of
natural resources and sea turtles on economic
development through ecotourism). The interest
of the directors of the educational centers
(both in Bata and in other districts) has
de tortugas marinas encontradas en la zona. El
material de exhibición fue donado por los niños de
la escuela de Tika y pescadores locales; este
espacio se convirtió en un lugar de asidua
presencia, tanto por parte de los pobladores de
Tika como de turistas nacionales y extranjeros
(más de 30 nacionalidades han visitado el
Ecomuseo desde su apertura).
Teniendo en cuenta que la difusión de la
información es una herramienta base para lograr
la sensibilización respecto a la importancia de la
conservación de las tortugas marinas, TOMAGE
realiza con los niños y con los alumnos de la
UNGE diferentes actividades lúdicas como
limpieza de playas, convivencia con la naturaleza,
juegos de destreza mental entre otros, en este
espacio. A la población de Tika, en general, y a
los turistas visitantes se les entregan trípticos
divulgativos diseñados con información básica de
biología de las especies, sus amenazas y las
acciones de protección que cada persona pudiese
implementar. Otra de las actividades que les atrae
son las salidas nocturnas, con expertos locales y
voluntarios nacionales, para ver, durante la época
de anidación de las tortugas marinas, dichos
animales, sus nidos y sus crías. También
realizamos salidas de campo cientícas
organizadas con la UNGE para que los
estudiantes vean in-situ la importancia del
patrimonio natural de Guinea Ecuatorial y así
sensibilizarles para dar soluciones a los retos
actuales en temas de conservación.
Para promover la concienciación medioambiental
de los pobladores locales, turistas, autoridades y
población en general, una actividad importante es
la liberación de tortugas marinas rescatadas de la
venta ilegal y de la pesca incidental. Esta
actividad cuenta con la participación de las
autoridades distritales, las comunidades de los
pueblos aledaños y con los medios de
comunicación.
La acción de crear un vínculo fuerte y de gran
apoyo con los canales de televisión, prensa y
radios de Guinea Ecuatorial, ha ayudado mucho a
la divulgación de los trabajos del proyecto,
sensibilizando a la población con la trasmisión en
forma de noticias, reportajes, spots publicitarios y
videoclips musicales. Gracias a ello observamos
una aceptación y elogios por parte de ciudadanos
que nos dan la enhorabuena por el trabajo,
jóvenes interesados en formar parte del proyecto
como voluntarios y autoridades que trabajan en
coordinación con nosotros y nos toman en
consideración (como la invitación en 2019 a la III
Conferencia Económica Nacional para dar nuestro
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increased; we are frequently asked to give
talks and they even proposed that we
participate in the cultural and scientic weeks
they organize.
An interesting example of the impact of
TOMAGE's outreach is that, since reports on
sea turtle protection began to be broadcast
regularly on television, people have begun to
approach TOMAGE members on the street to
congratulate us on our work, saying that what
we do is very important. On one occasion a
group of children started to sing to us, in the
street, the song created by project volunteers
with which we made a video clip ("No to
violence against the environment" YouTube
Video). During a visit to a coastal village where
we were going to raise awareness, an elderly
man began to explain to us that in his
childhood he saw more animals than at
present; sadly he told us that everything was
changing very quickly, and animals like the
leopard, gorilla or the giant pangolin he had
not seen "alive" since his youth. He
encouraged the whole TOMAGE team to
continue with their important work despite so
many difculties - "tomorrow I would like my
grandchildren enjoy all the wealth of animals
we have" (Mr. Severiano Nsue Asue).
As a consequence of this growing interest,
TOMAGE created two groups on WhatsApp in
2018:
- TOMAGE: with 52 participants of 11
nationalities; it was created due to a demand
by tourists and people interested in project
activities, both in the city of Bata and the
excursions to see nesting turtles on the
continental coast. A very important aspect of
this group is the information we receive about
captures, encounters, or releases of sea turtles
along the continental coast, including photos
and videos.
- Tortugueros de Guinea Ecuatorial: with 36
participants-volunteers, mostly from Equatorial
Guinea; the group was created for the
organization of different project activities such
as the environmental education campaigns in
the educational centers of the city of Bata (with
the slogan "Valuing to Conserve"), planning of
the radio show "Guinea, Green Treasure"
aimed at transmitting environmental
knowledge in order to make our natural
environment better known to the people of
Equatorial Guinea, and the creation of a link
between all participants through sharing of
punto de vista de la importancia de los recursos
naturales, las tortugas marinas, para crear
economía mediante el ecoturismo). Aumentó el
interés de directivos de los centros educativos
(tanto de Bata como de otros distritos) para que
fuéramos a impartir las charlas e incluso nos
proponían participar en las semanas culturales y
cientícas que organizaban.
Un ejemplo interesante del impacto de la
divulgación de TOMAGE es que desde que se
empezaron a trasmitir los reportajes sobre la
protección de las tortugas marinas de manera
asidua en la televisión, por la calle personas de
edad adulta se han acercado a integrantes de
TOMAGE para darnos la enhorabuena sobre
nuestro trabajo, diciendo que es muy importante lo
que hacemos. En una ocasión un grupo de niños
nos empezaron a cantar (en la calle) la canción
creada por voluntarios del proyecto con la que
hicimos un videoclip (“No a la violencia contra el
medio ambiente” YouTube Video). En la visita a
un poblado de la costa donde íbamos a
sensibilizar, un hombre de edad avanzada nos
empezó a explicar que en su niñez veía más
animales que en los momentos actuales; con
dolor nos decía que todo estaba cambiando muy
rápidamente, animales como el leopardo, gorila o
el pangolín gigante nos contaba que no los veía
“vivos” desde su juventud. Nos animó a todo el
equipo de TOMAGE para seguir con el trabajo
que realizamos tan importante a pesar de las
muchas dicultades - “el día de mañana me
gustaría que mis nietos disfrutaran de toda la
riqueza de animales que tenemos” (D. Severiano
Nsue Asue).
Tras este interés surgido se implementó en el
2018 la creación en WhatsApp de dos grupos:
- TOMAGE: con 52 participantes de 11
nacionalidades; se creó por la demanda de
turistas y personas interesadas en las actividades
del proyecto, tanto en la ciudad de Bata como las
excursiones para ver la anidación de las tortugas
en la costa continental del país. Un aspecto muy
importante de este grupo es la información que
recibimos sobre capturas, encuentros o
liberaciones de tortugas marinas a lo largo de la
costa continental con envío de fotos y videos.
- Tortugueros de Guinea Ecuatorial: con 36
participantes-voluntarios, en su mayoría
ecuatoguineanos; la creación de este grupo es
para la organización de las diferentes actividades
del proyecto, como las campañas de educación
ambiental en los centros educativos de la ciudad
de Bata (con el lema: “Valorar para Conservar”), la
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
20
programación del espacio de radio “Guinea,
Tesoro Verde” orientado a transmitir
conocimientos medioambientales para así dar a
conocer mejor nuestro medio natural a la
población ecuatoguineana, y la creación de un
vínculo entre todos los participantes con
aportaciones de ideas, quedadas o creación de
información para su divulgación y difusión.
En 2018 se creó el Taller de artesanías con
materiales reciclados, con el objetivo de enseñar a
los interesados la importancia de reducir, reutilizar
y reciclar para así evitar una mayor
contaminación, que mucha de ella va a parar a
nuestros océanos y playas. La producción de
objetos artesanales se destina a la venta en ferias
y eventos. Gracias al apoyo del Centro Cultural de
España en Bata que nos cedió un espacio, se ha
podido continuar con el taller de artesanías hasta
la actualidad, contando con 12 participantes, en
su mayoría jóvenes ecuatoguineanos de entre 14
a 24 años aproximadamente.
Todas estas actividades han ido sensibilizando a
la población ecuatoguineana, mayormente a los
niños y jóvenes, más concienciados con su
entorno al conocerlo mejor. En la población adulta
es mas lenta la aceptación de los cambios tan
bruscos que se están produciendo y el abuso de
los recursos naturales, pero de a poco aparecen
lideres que se comprometen con la conservación
de la naturaleza. La repetición de la información
en los medios de comunicación es una
herramienta con la que seguiremos trabajando
muy estrechamente, por ser uno de los medios
más ecaces para alcanzar los objetivos que nos
proponemos. Es muy importante continuar con la
unión de todos los integrantes de TOMAGE y
fortalecer la integración de mas ecuatoguineanos
en el proyecto que estén comprometidos con la
conservación de la naturaleza en su país.
ideas, meetings, and information to
disseminate.
In 2018, the Recycled Materials Crafts
Workshop was created with the aim of
teaching the importance of reducing, reusing,
and recycling in order to avoid further pollution,
much of which ends up in our oceans and on
beaches. The production of handicraft objects
is destined to be sold in fairs and events.
Thanks to the support of the Spanish Cultural
Center in Bata for providing a space, we have
been able to continue this handicraft workshop
until today, with 12 participants, mostly young
people from Equatorial Guinea between 14
and 24 years of age approximately.
All these activities have been raising
awareness among the Equatoguinean
population, mainly children and young
people, who are more aware of their
environment as they get to know it
better. The adult population is slower to
accept the sudden changes that are
taking place and the abuse of natural
resources, but little by little leaders are
appearing who are committed to the
conservation of nature. The repetition of
information in the media is a tool with
which we will continue to work very
closely, as it is one of the most effective
means of achieving the objectives we
set ourselves. It is very important to
continue uniting all the members of
TOMAGE and strengthening the
integration of more Equatoguineans in
the project who are committed to the
conservation of nature in their country.
Photo credits: TOMAGE.
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Sea Turtle Conservation Contributes to the Establishment of a Network of
Marine Protected Areas in São Tomé
Betânia Ferreira, Sara Vieira & Frédéric Airaud
Programa Tatô, São Tomé Island (email: info@programatato.pt)
The sea turtle conservation program on São Tomé Island that was launched by the national
NGO Marapa in 2003 has evolved from a simple nesting beach monitoring and research
project on the north coast of the island to a comprehensive, island-wide and multi-faceted
program by Programa Tatô (Tatô is olive ridley in the local dialect, www.programatato.org).
Programa Tatô is an independent NGO and a key driver of sea turtle conservation on São
Tomé Island today – it has been recently recognized by the National Government as one of the
most effective and dynamic projects in the country.
Programa Tatô is the result of the work and
commitment of around 80 people (90% are
nationals) from local community members,
young national conservationists, and technicians
to sea turtle specialists. To address the existing
threats to sea turtles, Programa Tatô, in
partnership with coastal communities and local
authorities, has been highly active in developing
community-based sea turtle monitoring and
protection activities, organizing public
awareness campaigns, and developing
alternative livelihoods based on community-
based ecotourism over the last few years.
Given the challenges that sea turtle
conservation faces today, we adopted an
integrated approach essential to improve the
protection and sustainable management of key
sea turtle habitats (nesting beaches and foraging
areas) by engaging key conservation leaders
and young biologists and conservationists in the
activities of Programa Tatô. This was
done through capacity building, encouragement
of local authorities to improve law enforcement
measures, the development of alternative
livelihoods linked to the enhancement of non-
consumptive use of sea turtles, and the increase
in the awareness of coastal communities about
the importance of sea turtle conservation and its
benets.
Besides investing in capacity building to improve
sustainability, engagement, ownership, and
leadership of nationals, for the last couple of
years, Programa Tatô has also been
consolidating its partnerships with national and
international organizations to reinforce sea turtle
conservation and the sustainable management
of marine and coastal ecosystems by
contributing to and developing several other
projects. Programa Tatô is one of the partners of
the project “Establishment of a network of
Marine Protected Areas under the co-
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Marine monitoring team member
during transect data collection
(Photo: Programa Tatô / Gabriela
Fernandes).
Marine monitoring team members during
transect data collection (Photo: Programa
Tatô / Sara Vieira).
management regime in São Tomé and Príncipe” funded by the Blue Action Fund, together with
the Príncipe Foundation, Oikos - Cooperação e Desenvolvimento, Marapa and Fauna & Flora
International. To this, we are contributing scientic data to design and help the marine spatial
planning process. Also, Programa Tatô’s community staff is involved in facilitating the co-
management process and the characterization of underwater habitats on the south coast of
São Tomé Island. They have participated in the rst two meetings of the sustainable sheries
co-management assembly that gathers representatives from 23 shing communities around
São Tomé Island as well as the coast guard, and public institutions in charge of sheries and
the environment. These meetings are an opportunity for dialogue, negotiation, and decision-
making about the management of the coastal zone and its natural resources.
The southern coast of São Tomé Island is a very important nesting and foraging area for
hawksbills and green turtles and also for small-scale shing activities because the north part of
the island has been exposed to stronger shing effort over the last decades. The southern
coast of São Tomé Island shelters most of the coastal sh resources of the island and
consequently, shing pressure and conict between shing communities are growing in this
area. Therefore, mapping the coastal habitats and the ecological sensitivity of this part of the
coastal zone with available scientic information will be useful to guide sustainable
management and marine conservation decision-making and will make a signicant contribution
to the efforts to create marine protected areas. This work was undertaken by Programa Tatô’s
trained technical team and marine monitoring team, composed of local spear shermen. Data
and images were collected by freediving along predetermined marine transects. Additionally,
satellite photographic images of the coastal zone and local knowledge of the local spear
shermen were also used as complementary data. The methodology and know-how acquired
by Programa Tatô during this work will be valuable in the coming months during the
underwater mapping of the north coast of São Tomé Island as part of another project for the
creation of articial reefs that will be implemented in partnership with MARAPA, our direct
partner. We hope that little by little it will be possible to create an underwater map of the entire
island of São Tomé in order to improve our knowledge of the coastal zone and identify more
efcient and relevant conservation actions.
By characterizing these underwater habitats and complementing them with other scientic
data, such as nesting density and sea turtle spatial and temporal movements (through satellite
telemetry currently underway), we will be able to identify key habitats that need to be protected
or subjected to specic management regimes. This is of extreme importance for effective sea
turtle conservation in São Tomé and Príncipe.
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Rocky reefs correspond to around
20% of the total characterized habitat
(Photo: Programa Tatô / João Pereia).
Hammerhead Shark observed during
freediving data collection (Photo:
Programa Tatô / Aladim dos Santos).
Acknowledgements
We would like to thank Oikos – Cooperação e Desenvolvimento for funding this project. We
are also very grateful to Nuno Sales Henriques and Victor Jiménez Guri for the maps, to Aladin
dos Santos (Didi), João Pereira (Malé) and Ernestino Soares, our marine team, and to
Gabriela Fernandes and Maria Branco, our technical team, for their incredible support
throughout this project.
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Marine monitoring team member during transect data collection
(Photo: Programa Tatô / João Pereira).
Référencement d’un nouveau site propice à la présence des tortues marines en
République du Congo: la Baie de Kondi
Nathalie Mianseko, Jean-Gabriel Mavoungou, Laurène Poli & Morgane Nigon
Renatura Congo, BP 414, Pointe-Noire / Congo (www.renatura.org)
Abstract: A New In-water Marine Turtle Site in the Republic of Congo: the Bay of Kondi
Renatura Congo in a collaboration with local shermen collected data on sea turtles captured in
the Bay of Kondi between October 2018 and May 2020. Fishermen were encouraged to report
interactions between marine turtles, and in return they received compensation in the form of
thread to repair the net damaged by the turtles. During this period four species of sea turtles
were captured. Green turtles occurred throughout the year, leatherbacks were observed
between June and September, olive ridley were captured mainly between October and
December, and the three hawksbills in this study were only observed in 2019. The olive ridleys
were mature animals and their captures corresponded to the nesting season. Leatherbacks
captured ranged in size with the smallest measuring 120 cm in curved carapace length and
possibly a mature animal. However, the presence of leatherbacks in these waters does not
correspond to the peak nesting period for this species, and they could have been migrating
towards their nesting or foraging sites. The juvenile green and hawksbills captured suggest that
the Bay of Kondi may be a foraging ground for these species.
Introduction
Contribuer à la conservation des espèces requiert un bon niveau de connaissances de leur
biologie et de leur écologie. Néanmoins, dans le cas des tortues marines, les données
disponibles sur les populations sont limitées du fait de leur caractère migratoire qui complique
leur accessibilité. En conséquence, il est plus facile d’obtenir des données sur leur
reproduction qui a lieu à terre plutôt que sur leur alimentation en milieu aquatique (Ballorain
2010). Dans la sous-région de l’Afrique Centrale, il existe peu d’informations quant aux sites
propices au développement de ces espèces. En République du Congo, les tortues luths
(Dermochelys coriacea) et olivâtres (Lepidochelys olivacea) fréquentent les côtes dans le
cadre de leur nidication entre octobre et avril (Godgenger et al. 2009) tandis que des individus
juvéniles de tortues vertes (Chelonia mydas) et imbriquées (Eretmochelys imbricata) semblent
y être présents toute l’année pour s’y alimenter (Bréheret et al. 2018).
L’association Renatura Congo travaille sur ces espèces depuis 2005. Son action vise
principalement à l’étude et la protection des tortues marines et de leur habitat. Dans le cadre
de ses activités, l’association a développé un programme de suivi des pontes sur le littoral
congolais en parallèle d’un projet collaboratif avec les pêcheurs artisans centré sur les
captures accidentelles de tortues marines. Jusqu’en 2018, ses activités se cantonnaient aux
plages situées hors du Parc National de Conkouati-Douli (PNCD). En effet, dans ce site
protégé (PNCD), le suivi des tortues marines était alors assuré par le Ministère de l’Economie
Forestière (MEF) et l’ONG américaine la Wildlife Conservation Society (WCS). A cette période,
les informations étaient collectées par WCS via le suivi des pontes et des échouages, des
patrouilles de nuit, et la libération de tortues des lets de pêche (WCS, données non publiées).
Or, par la suite, l’administration du Parc a connu des difcultés importantes qui l’ont contrainte
à réduire ses activités. Sur invitation du Ministère et grâce au soutien du Marine Turtle
Conservation Fund de l’United States Fish and Wildlife Service (USFWS), Renatura Congo a
alors déployé des équipes sur la zone an de réduire le braconnage pendant la période de
pontes. Ceci a également permis d’étendre son programme de libération des captures
accidentelles, notamment sur la zone de Kondi, baie dans laquelle exercent de nombreux
pêcheurs artisans. C’est ainsi qu’à partir d’octobre 2018, Renatura a obtenu ses premières
données sur les captures dans les lets des pêcheurs artisanaux de Kondi. Cet article permet
de fournir de nouvelles informations quant à la fréquentation des tortues marines dans la zone
nord du littoral congolais et de contribuer ainsi à une meilleure compréhension de l’écologie de
ces espèces.
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Méthode
Site d’étude: La baie de Kondi est située sur le littoral, dans le Parc National Conkouati-Douli
en République du Congo, à environ 89 kilomètres au nord de la capitale économique du pays,
Pointe Noire.
La pêche artisanale est l’activité principale exercée par les communautés riveraines.
Echantillonnage: Les données portent sur la période d’octobre 2018 à mai 2020. Elles ont été
collectées grâce à la collaboration établie entre Rénatura Congo et les communautés locales.
Ces dernières sont encouragées à signaler les interactions entre les tortues marines et les
pêcheurs. Elles reçoivent en contrepartie une compensation en nature (bobines de ls) pour
les dégâts causés par l’animal au matériel de pêche.
Lorsqu’une tortue est capturée et signalée, les agents de Rénatura Congo collectent les
informations suivantes sur des ches «libération» en format papier: date, heure et localisation
de la capture. L’espèce de la tortue est identiée, mesurée (longueur courbe de la carapace
de l’encoche nucale à la pointe caudale (LCC)) et la présence de bagues d’identication sur
les nageoires est vériée (cas de relecture). En l’absence de bagues d’identication, les
tortues sont marquées avec des bagues d’inconel (styles 49 ou 62, National Band and Tag,
Kentucky, USA), placées sur les deux nageoires (Balazs 1999). Les individus sont ensuite
relâchés le plus près possible de l’emplacement original de la capture. Dans le cas des tortues
déjà mortes, les mêmes informations sont collectées puis le corps est laissé aux pêcheurs
pour la consommation locale.
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Analyse: L’ensemble des informations collectées est intégré à une base de données
permettant de les analyser sous format Excel.
L’analyse s’est concentrée sur les données indiquant des tortues «mortes récemment» ou
«vivante et relâchée». Des variables statistiques de base ont été utilisées pour observer
l’échantillon en termes de diversité spécique des captures et des tailles et stades de maturité
des individus.
Résultats
Les résultats obtenus sont présentés dans les tableaux et gure suivants.
Tableau 1: Nombre de tortues observées par espèce entre octobre 2018 à mai 2020 dans la
Baie de Kondi.
Tableau 2: Taille moyenne des individus capturés par espèce entre octobre 2018 à mai 2020
dans la Baie de Kondi.
La Figure 1 montre que les différentes espèces de tortue ne sont pas présentes au même
moment de l’année: les tortues vertes apparaissent tout au long de l’année. Les tortues luths,
quant à elles, ont été majoritairement observées entre juin et septembre. Les tortues olivâtres
semblent être capturées principalement entre octobre et décembre. Enn, les 3 tortues
imbriquées ont été observées uniquement en 2019.
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
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Figure 1: Nombre de captures accidentelles par espèce au cours de la période étudiée
(octobre 2018 à mai 2020) dans la Baie de Kondi.
Relecture de tortues baguées: Au cours de cette période, 6 captures accidentelles
présentaient des bagues: trois tortues olivâtres et 3 tortues vertes. Parmi ces 6 relectures, 5
avaient été baguées dans la zone, l’origine de la sixième, une tortue olivâtre, n’a pu être
dénie. Ces 5 tortues relues avaient pour la plupart été marquées dans les jours précédents,
et ce dans la même zone, respectivement 1, 6, 10 et 16 jours. Seule une tortue verte
correspondait à une relecture d’une capture survenue 338 jours avant mais toujours dans la
Baie de Kondi.
Discussion
Il n’est pas possible d’afrmer avoir obtenu l’ensemble des données sur les tortues capturées
dans la baie de Kondi puisque celles-ci sont obtenues sur la base d’une collaboration
volontaire entre les pêcheurs et Renatura Congo. Néanmoins, nous pensons que le système
de dédommagement mis en place permet d’encourager la déclaration des captures et ainsi
d’obtenir des informations sur une majorité de tortues capturées.
Au cours des 20 mois de suivi des captures accidentelles dans la zone de Kondi, il ressort une
diversité des espèces capturées, et par conséquent présentes, dans les eaux de la Baie de
Kondi. Les tortues vertes et olivâtres sont les plus représentées dans la zone.
Les populations de tortues olivâtres observées sont de taille mature (Whiting et al. 2007). Leur
temporalité dans les eaux semble correspondre à leur cycle de reproduction, puisque la
majorité des captures sont enregistrées au cours de la période de nidication, entre septembre
et mars.
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28
Les tortues luths capturées présentaient une gamme de taille variée. La LCC la plus petite
mesurée était de 120 cm, qui est entre la limite des standards de maturité sexuelle pour cette
espèce (Stewart et al. 2007). Leur présence dans les eaux ne correspond cependant pas à la
période de pic de nidication pour cette espèce dans la sous-région (Godgenger et al. 2009).
Ces observations pourraient donc correspondre à des individus protant des courants marins
pour migrer vers leurs sites de nidication ou d’alimentation (Fossette et al. 2014). Il faut
cependant souligner que la saison 2018-19 a été particulièrement prolique en pontes de
tortues luths sur l’ensemble du littoral. Ce phénomène de concentration, sur une même année,
est encore méconnu mais peut peut-être expliquer cette présence dans les eaux à des
périodes non conventionnelles pour cette espèce.
Les populations de tortues vertes et imbriquées, quant à elles, sont de taille juvénile (Limpus
et al. 1994 ; Frazier 2001). La répartition temporelle de ces captures est ventilée sur toute
l’année, démontrant une présence régulière de ces espèces dans la zone. Cet espace marin,
protégé des courants, a des eaux rocheuses, propice à l’alimentation de ces espèces. On note
également que les individus de tortues imbriquées, espèces en Danger Critique d’Extinction
d’après la liste rouge de l’UICN, ont une taille particulièrement petite (32,7 cm de moyenne).
Le Congo n’a, à ce jour, recensé aucune ponte de cette espèce, il serait donc intéressant
d’étudier plus précisément ces animaux an d’en comprendre l’origine et les parcours
migratoires utilisés lors des premières années de vie. Une étude génétique pourrait répondre à
ces questions, sous conditions d’avoir un échantillon représentatif.
Les 5 cas de relecture précédemment bagués dans la même zone semblent démontrer une
certaine délité des tortues pour la Baie de Kondi.
En République du Congo, le seul site d’alimentation et de croissance pour les tortues marines,
documenté à ce jour, est la Baie de Loango (Metcalfe et al. 2020). La mise en place de ce
suivi des captures accidentelles a donc permis de mettre en évidence cet autre site propice au
développement de ces espèces. Il sied cependant de souligner que ce type d’observation est
probablement assez typique de la sous-région. En effet, les eaux côtières d’Afrique Centrale
probablement abritent des juvéniles de tortues vertes et quelques tortues imbriquées, avec
des zones de plus forte densité, en fonction des particularités topographiques ou
océanographiques. La Baie de Kondi, avec ses eaux rocheuses abritées des courants marins,
répond à ces caractéristiques.
Remerciements
Renatura Congo tient à remercier la Fondation Ensemble, l’Union Européenne, Marine Turtle
Conservation Fund - United States Fish and Wildlife Service (USFWS) ainsi que le Projet
UNEP/GEF/MEF « Création de l’Aire Marine Protégée de Loango », pour leur soutien à ses
activités en faveur des tortues marines en République du Congo. Ce travail n’aurait pas pu
être réalisé sans leur apport nancier et technique.
Renatura Congo exprime également toute sa reconnaissance au Ministère de l'Economie
Forestière (MEF) de la République du Congo pour son soutien continu, aux employés locaux
travaillant sur le terrain, ainsi qu’aux communautés côtières impliquées dans la collecte et la
transmission des données.
Références
Balzas, G.H. 1999. Factors to consider in the tagging of sea turtles. Pp 101-110. In: K.L.
Eckert, K.A. Bjorndal, F.A. Abreu Grobois, and M. Donnelly (Eds.) Research and Management
Techniques for the Conservation of Sea Turtles. IUCN/SSC Marine Turtle Specialist Group
Publication No. 4. Washington DC. 248 pp.
Ballorain, K. 2010. Écologie trophique de la tortue verte Chelonia mydas dans les herbiers
marins et algueraies du sud-ouest de l’océan Indien.Thèse de Doctorat. Université de la
Réunion, Saint-Denis. 297 pp.
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Bréheret, N. and J.G. Mavoungou. 2018. Republic of Congo. In: A. Agyekumhene and C.K.
Kouerey Oliwina (Eds.) Sea Turtles in the West Africa and East Atlantic Region. MTSG Annual
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Chacón-Chaverri, M. S. Coyne, A. Domingo, S. Eckert, D. Evans, A. Fallabrino, S. Ferraroli, A.
Formia, B. Giffoni, G. C. Hays, G. Hughes, L. Kelle, A. Leslie, M. López-Mendilaharsu, P.
Luschi, L. Prosdocimi, S. Rodriguez-Heredia, A. Turny, S. Verhage, and B. J. Godley. Pan-
Atlantic analysis of the overlap of a highly migratory species, the leatherback turtle, with
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dx.doi.org/10.1098/rspb.2013.3065.
Frazier, J.G. 2001. General natural history of marine turtles. Pp3-17. In: K.L. Eckert and F. A.
Abreu-Grobois (Eds.) Proceedings of the Regional Meeting: Marine Turtle Conservation in the
Wider Caribbean Region – A Dialogue for Effective Regional Management Santo Domingo,
16-18 November 1999. WIDECAST, IUCNMTSG, WWF and UNEP-CEP. 154 pp.
Godgenger, M.C., N. Bréheret, G. Bal, K. N’Damité, A. Girard, and M. Girondot. 2009. Nesting
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(Lepidochelys olivacea) marine turtles nesting in Congo. Oryx 43: 556–563.
Limpus, C.J., P.J. Couper, and M.A. Reed. 1994. The green turtle, Chelonia mydas, in
Queensland: population structure in a warm temperate feeding area. Memoirs of the
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Stewart, K., C. Johnson, and M.H. Godfrey. 2007. The minimum size of leatherbacks at
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Whiting, S.D., J.L. Long, K.M. Hadden, A.D.K.Lauder, and A.U. Koch. 2007. Insights into size,
seasonality and biology of a nesting population of the olive ridley turtle in northern Australia.
Wildlife Research 34: 200–210.
Please use https://www.deepl.com/en/translator for a translation
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Turtle Plastron: An Emerging or Dwindling Illegal Wildlife Trade?
Jess Williams
Tartarugas para o Amanhã, Praia do Tofo, Inhambane, Mozambique.
(email: jess@mozturtles.com)
Introduction
IWT in Madagascar: Illegal wildlife trade (IWT) affects a wide range of taxa
(> 37,000 species listed by CITES) and involves the harvest and trade of wild animals for uses
ranging from food, medicines, and ornaments to construction (CITES 2020). A single species
may produce multiple types of product that have separate and pronounced value chains
(Phelps et al. 2016).
IWT in Madagascar covers a vast array of terrestrial and marine ora and fauna species such
as lemurs (Reuter et al. 2016; Bailey and Tobiason 2017), tortoises (Manjoazy et al. 2017;
Schwarz et al. 2017), chameleons (Robinson et al. 2018), and rosewood (Ke and Zhi 2017).
Madagascar’s notoriety for trade in reptiles is almost exclusively due to demand for two
endemic tortoise species: the ploughshare tortoise, Astrochelys yniphora, and the radiated
tortoise, Astrochelys radiata (C4ADS 2018). However, it is not clear how targeted or
opportunistic marine turtle hunting or the trafcking of marine turtle products connects to IWT
activities in Madagascar.
Marine Products in IWT/ IUU: Marine species involved in IWT are typically categorised under
the term illegal, unreported and unregulated shing (IUU). IUU sheries for shark nning and
sea cucumber are also thought to be extensive throughout Madagascar (Le Manach et al.
2013).
The collection of sh, coral, gorgonians, and sponges for aquaria is also emerging, but largely
unquantied (van der Elst 2012). The lucrative practice of shark nning has been occurring
since the 1980s with a peak in catches around 1992 and then steep declines from 2008
onwards (Le Manach et al. 2012). While both commercial and small-scale sheries sectors
contribute to IUU shing, the scale of contribution by each sector is not well dened. However,
the small-scale sector is thought to contribute up to 70% of Madagascar’s total domestic catch
(Le Manach et al. 2012). The collapse of the shark sheries has pushed nomadic Vezo shers
further offshore in the lucrative pursuit for ns (Cripps 2010) and potentially other protable
IWT/IUU taxa.
Illegal Take of Marine Turtles in Madagascar: Five species of marine turtle occur in
Madagascan waters: green turtle (Chelonia mydas), hawksbill (Eretmochelys imbricata),
loggerhead (Caretta caretta), leatherback (Dermochelys coriacea) and olive ridley
(Lepidochelys olivacea). Marine turtles are protected through several legislative instruments,
but a prolic directed take of marine turtles is well documented (Frontier-Madagascar 2003;
Jones 2012; Gibbons et al. 2013; Golding et al. 2017; Williams and Pilcher 2018).
Whilst most bycatch and illegal take supply domestic demand for turtle meat (Humber et al.
2011; Jones 2012; Golding et al. 2017), scattered reports of trade incidents indicate illegal
export does occur (Humber et al. 2015). Despite this marine turtle shery being clearly reported
throughout the literature, robust data documenting export numbers remain scarce (Jones 2012;
Golding et al. 2017).
The marine turtle plastron ligaments trade was rst documented by Humber et al. (2015)
although no details are given. This study provides preliminary details of the plastron ligament
trade in Madagascar based on semi-structured interviews with small-scale shers.
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
31
Methods
Interviews were undertaken with artisanal shers and conservation management practitioners
across ve coastal regions of Madagascar and the capital city of Antananarivo in September
2018 (Fig. 1).
Semi-structured interviews with shers (n = 153) were conducted to collect information on
marine turtle bycatch, direct take, domestic use, domestic trade, and the presence of an export
market for marine turtle products in Madagascar. However, not all participants responded to
every question. See Williams and Pilcher (2018) for full survey effort details and questionnaire.
Figure 1: Villages surveyed (blue dots), with close up of the southwest villages (left inset) and
southeast villages (right inset).
Results and Discussion
Direct take and opportunistic retention of bycatch was widespread throughout Madagascar.
Less than 15% (n = 20 / 153) of shers would release turtles alive if accidently caught. Direct
take of marine turtles was prominent behaviour amongst shers, with just over half of all
respondents (53%, n = 78 / 148) indicating they purposefully targeted marine turtles. 90% of
turtles caught by these shers were caught for local consumption or local domestic trade.
Live marine turtles, turtle meat, eggs, and plastron ligaments are all part of the domestic trade
in Madagascar (Fig. 2).
There seemed to be an emerging trade for parts of turtle plastron ligaments (henceforth
referred to as plastron). Plastron trade was conducted by 9% of the shers (n = 12 / 133) who
admitted participating in the domestic trade of marine turtles. The purpose and use of the
product were unknown to shers as their intention was to sell it on to buyers. The plastron
trade has not been widely documented and appears exclusive to Madagascar.
Locations: Plastron products were reported to be sourced in six coastal villages along the
south and west coasts of Madagascar (from southwest to southeast): Anakao, Ambohibola,
Lavanono, Faux Cap, Ambinany Be and Ampasimariny (west). Tulear and Mahajanga cities
were identied by shers as trade hubs where dealers would sell on to foreign and Malagasy
buyers.
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Figure 2: Percentage of shers who trade marine turtles or their parts in the domestic trade
markets (from Williams and Pilcher 2018).
Dealers and Buyers: Dealers in the plastron trade were reported by shers to travel from
Tulear to Anakao, Ambohibola, and Lavanono. In Faux Cap, a dealer came from Tsiombe. For
Ampasimariny, dealers came from Mahajanga city. Fishers from Ambohibola and Fanambosa
collected and amassed stock from local shers in their community and resold to a known buyer
in Lavanono. In Lavanono one of the shers interviewed hosted a woman at his house for four
months in 2015/16 while she was collecting and processing plastrons to take to a foreign buyer
in Tulear (described as “foreign, dark skinned”). The shers were unsure of where the product
was then sent after it had been received by foreign buyers in the bigger cities of Tulear and
Mahajanga. There is currently no information available to determine the end destination for this
product.
These intermediate dealers were described as non-local Malagasy people who would arrive in
the village often to purchase multiple products such as shark n, sea cucumbers, hawksbill
scutes and carapaces. The network of shers who supplied the trade was expansive, covering
many shing villages along the coast between the southwest to southeast and central west
coast. It is likely there were more villages that participated in the trade, but were not surveyed
due to time constraints. The supply network was far reaching. Many of these communities are
very remote and logistically difcult to access. Most of the shers did not have a regular
meeting frequency or schedule for meeting dealers, instead stockpiling the product in
preparation for the opportunistic sale.
Preparation methods: Plastron trade was detected in two forms, wet or dry product. Eight
shers described preparation methods for the plastron products. The plastrons are typically
chopped and cooked in water until the bone separates from the tissues. The marginal edges of
the carapace could also be used. The ligament that remains is cut into squares and dried out
until hard. One sher reported that the ligament of hawksbills, greens, olive ridleys and
loggerheads could be used, but the least desirable was the loggerhead because it was
considered to have the weakest tissue/ligaments.
Some shers sold wet plastron on to a processor based in the village who would gather, cook,
and process the ligament before either arranging transport to ship the product or deliver it
personally to the buyer in a larger city.
Prices for plastron products varied depending on the location and type of product (wet, dry, or
whole plastron; Table 1).
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Table 1: Prices for plastrons as whole raw, or as plastron ligament cooked wet or cooked and
dried (1 USD = 3,800 MGA).
Status of the Trade: Frequency of the trade and if it was currently active were not clear. At
the time of surveys, there had been a long delay (up to 12-18 months) since the last collections
in the villages. Many shers were not sure if there was still a value or demand for the product,
but continued to collect, process, and stockpile. In all locations we were unsuccessful in our
requests to view or photograph the product. Several shers suggested that the reason for the
decline in trade was due to the foreign buyers temporarily eeing from Tulear to avoid political
unrest leading up to the national election.
The recent arrest of a group of shers shipping live turtles by pirogue from Ambohibola to
Tulear (see Williams and Pilcher 2018 for further details on this incident) may have inuenced
the willingness of shers to discuss this topic. It may have also had an overow effect to deter
dealers from arriving in the villages to purchase more stock. It seemed plausible that the trade
routes had been interrupted by these recent enforcement operations and everyone (shers,
dealers, and buyers) could be waiting for things to 'cool down’. One sher exclaimed that they
were using the dried plastron product to feed their family since they had not been able to sell it
in the time frame for which they needed the cash.
An alternative plausible scenario was that the plastron trade had totally dried up. At the time of
the survey, it seemed that there was not much demand or a market for the product, but the
message had not ltered down to the shers sourcing the goods.
Conclusions
While calls to halt markets and shut down trade at the end destination are well intentioned, the
effectiveness of such an action is limited. Such closures are likely to be meaningless in their
desired conservation impact if there is a lack of an extensive awareness campaign that
reaches small-scale and remote suppliers. These shers live largely off grid, without access to
electricity or smart phones, and have low literacy levels making them a difcult, but essential,
target audience for educational campaigns. They operate on an opportunistic basis, which is
somewhat propelled by word of mouth. They collect, store, and wait in the hope of making
extra, but modest, prots.
There appear to be active transport networks that move marine turtles and their products
around Madagascar, with turtles moving north and south along the west coast, but also moving
to the capital city of Antananarivo (Williams and Pilcher 2018). This network seems to exist to
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largely supply the domestic demand for turtle meat, and plastron products may be
opportunistically exploited and traded through this pre-existing network.
Knowledge of the international trade in marine turtles from Madagascar remains scarce.
Trafcking and illicit activities often aggregate, sharing routes and buyer networks (UNODC
2016). Illegal take and trade in marine turtles, including plastron products, may be connected
to other forms of IWT, although this remains to be conrmed. Evidence of shared buyers and
domestic transport routes for sea cucumber, plastron, and shark n were detected.
Key research questions remaining include: Is turtle plastron exported out of Madagascar? Is
the trade currently occurring and to what extent, or has it halted due to lack of demand?
Further work would also be benecial to document the use of such product in order to
understand demand and the motives of buyers. Ultimately, identifying the end destination(s) for
turtle plastron products will be key to mitigating its trade.
As with all IWT/IUU issues, a multi-sector collaboration between environmental departments,
the import/export sector, and judicial systems will be required. To do so, necessitates an
enhanced capacity for information sharing among all sectors and additional specialist training
of customs and enforcement authorities to be able to identify plastron products including by
forensic means. Ultimately, given the remote and widespread nature of the domestic use and
trade of marine turtles and their parts in Madagascar, prioritising a collaborative community-
based conservation approach, which prioritises education and strengthens existing community-
level enforcement tools such as ‘dina,’ is essential.
Acknowledgements
Many thanks to all the shers who participated in interviews, my co-investigator Nicolas Pilcher
and to Michel Strongoff and Chris Scarffe for their invaluable logistical and translation
assistance in the eld.
This work is part of a larger project requested by the Secretariat of the Convention on
International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (CITES) in cooperation
with the Secretariat of the Convention on Migratory Species (CMS) and the Marine Research
Foundation (MRF). MRF and Tartarugas para o Amanhã (TPA) collaborated to assess the
status, scope and trends of the legal and illegal international trade in sea turtles in Madagascar
and Mozambique. These assessments were funded under the US-National Oceanic and
Atmospheric Administration (NOAA) project Strengthening CITES implementation for selected
marine species (US-NOAA Award NA17NMF0080186).
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Visiteurs de la mer en Libye, qui les protège?
Préparé par Najwa Wahiba le 29 août 2019
https://hunalibya.com;https://hunalibya.com/local-affairs/6817/
Texte original en Arabe
Traduit en Français par Mustapha Aksissou, Abdelmalek Essaâdi University,
Faculty of Science, Tetouan, Morocco
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
Le plastique constitue la plus grande partie des déchets humains en Méditerranée. Les taux
moyens de plastique ont atteint des taux sans précédent depuis 2016, et en raison de la
faiblesse des plans de gestion des déchets dans les pays riverains du bassin méditerranéen, le
pourcentage de tous les types de déchets dans cette mer augmente, en particulier des
plastiques potentiellement mortels. Le milieu marin, y compris ce qu'il représente, est une
source de nourriture et de revenus pour la population côtière.
Le plastique représente l'un des déchets les plus dangereux pour la santé car il ne se dégrade
pas sur des centaines d'années et il entre dans la chaîne alimentaire de l’homme, des poissons
et des oiseaux et pénètre dans leurs corps à travers la chaine alimentaire, car il est largement
répandu dans les mers, ce qui menace la santé sans précédent des humains et des autres
organismes.
La côte de la Libye représente plus d'un tiers de la côte sud de la mer Méditerranée en ayant
environ 36% du littoral, non seulement habité par des humains mais plutôt par des tortues
marines comme destination pour la ponte. En particulier, les tortues caouannes. Les tortues
marines ne constituent pas une espèce mais plutôt plusieurs espèces, dont certaines sont
destinées à la côte libyenne pour la nidication (et l'éclosion) et d'autres pour l'hivernage et
l’alimentation.
Cependant, certains habitants côtiers ne se soucient pas beaucoup de l'importance de ces
tortues marines en tant que composante essentielle de l'équilibre de l'environnement local.
Les tortues marines...partenaires sur Terre
La tortue n ° 91 se rend chaque été sur les rives de la région centrale de la Libye pour pondre
des œufs dans un nid sous le sable des plages à l'ouest de Syrte, les mêmes chemins qu'ils
parcourent sans erreur, c'est une partie irremplaçable de ce chemin annuel des tortues
marines.
Ses œufs sont pondues avec prudence une fois tous les deux ou trois ans, et dans la même
année de nidication, elle revient à sa position plus d'une fois. Chaque fois qu'elle est conduite
dans la lueur de lune seule, elle laisse derrière elle ses marques rampantes sur la plage, qui
sont les indices de suivi que les protecteurs de tortues tiennent à éliminer an que personne ne
cherche ces nids de tortues marines et ne trouvent pas de preuves où les œufs sont pondus.
Certains commerçants d'animaux promeuvent des mythes bien qu’il n’y a pas aucune preuve
scientique qui le prouve, sur l'utilisation des œufs de tortue comme traitement des maladies
incurables, ce qui a fait des nids de tortues marines ont été ciblés dans les périodes
antérieures.
Si la tortue n ° 91 a perdu son chemin vers la zone de ponte en raison de la lumière vive ou
d'autres choses, elle peut ne pas être en mesure de pondre correctement ses œufs, et ceci est
basé sur un nombre données et la base d'un système de numérotation de suivi et de
surveillance mis en œuvre par le programme de protection des tortues marines libyennes
depuis 2009.
38
Un groupe de bénévoles, d'âges, d'horizons et d'afliations différentes, ont le plaisir de suivre
chaque été des tortues marines ramper sur le sable et connaître leur chemin sans guide, ont
notamment le plaisir de passer des nuits sur la plage à protéger les tortues marines avec
prudence et à prendre soin de leurs nids, malgré ce que tout le monde souffre de la guerre et
des difcultés de vie en Libye.
Malgré la situation difcile, des campagnes sont lancées à travers les villes et les
composantes politiques et bien que variant d'une ville à l'autre, an de faire connaître la valeur
des tortues marines et la nature des risques auxquels elles sont exposées.
Ils ont été séparés par des conits et se sont portés volontaires
Shukri (50 ans), de Zuwara, est bénévole auprès de l'Association Bado pour la protection de la
vie marine depuis 2012, montrant un intérêt particulier pour la protection des tortues marines,
son intérêt pour ces créatures a commencé par hasard après avoir repéré la mort des tortues
marines sur les plages de Zuwara alors qu'il partait en randonnée et nager en été, puis c'est
devenu une passion et un message à transmettre je pense.
Un groupe de bénévoles du programme de protection des tortues marines libyennes lors de
leur campagne en 2018.
Shukri dit - et il est un ancien marin - que pour lui les tortues marines sont des créatures
faibles qui ont besoin de protection et que la guerre ne devrait pas nous faire oublier le danger
du déséquilibre environnemental sur notre santé et la santé des générations futures. Shukri
indique aussi que la guerre n'a pas occupé ceux qui attaquent les œufs de tortues marines,
alors pourquoi les acteurs caritatifs travaillent en bénévolat ?
"Ils se moquent de nous quand ils nous trouvent intéressés par ces animaux (tortues marines).
Nous leur disons que chacun peut faire ce qu'il veut et peut. L'important est que tout le monde
dirige son travail pour le bien et ceci est aussi important pour nous et pour le pays ..." dit
Shukri, en défendant la protection des tortues marines en temps de guerre.
En compagnie de Shukri, des jeunes d'âges différents, dont certains n'ont pas dépassé vingt
ans, et d’autres sont proches de l'âge de la retraite, parcourent la distance entre Zuwara et
Misurata, qui par exemple, dépasse 300 km. Les volontaires parcourent entre les villes avec
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leurs voitures et leur carburant, car leur intérêt ne se limite pas aux plages de Zuwara, mais
aussi d'Al Bayda et Benghazi et ils ont déjà participé à des campagnes à Tobru et dans
différentes zones de la côte libyenne.
Je reconnais aujourd'hui que la plus grande responsabilité dans la préservation et la sécurité
de l'équilibre du milieu marin incombe aux pêcheurs en adoptant des méthodes de pêche
légales, en évitant la pêche au gros let, la pêche à la palangre ou l'utilisation d'explosifs.
Aussi, l'un des plus grands dangers pour les tortues marines est "en particulier avec la
violation croissante de nos eaux par les pêcheurs des pays voisins", a-t-il déclaré.
Shukri et ses collègues bénévoles lors d’une pause pendant l'une de leurs campagnes de
protection des plages.
Shukri rêve que les côtes libyennes deviendront un jour un cible pour les volontaires dans la
protection des tortues marines dans le monde, tout comme d'autres pays sont devenus une
destination pour les amoureux des pandas, des éléphants ou autres. "Si nous ne pouvons pas
arrêter la guerre parce que ce n'est pas nous qui l'avons déclenchée, alors au moins nous
contribuons à faire de cette zone un meilleur endroit ...", a déclaré l'un des volontaires.
Le début de la conservation des tortues dans le cadre de la richesse nationale
Les campagnes pour explorer la côte et les zones de nidication ont commencé depuis les
années 1990, et en 2002, la Libye a adopté un plan national de protection des tortues marines
qui comprenait le lancement du programme libyen de protection des tortues marines sous la
supervision et le nancement de l'Autorité publique pour l'environnement. La totalité de la côte
n'est pas couverte et, sur la base des observations des populations locales, il est probable que
d'autres zones ne sont pas encore explorées.
Almokhtar Saied de Environment General Authority en Libye a révélé que les données de
nidication et d'éclosion des tortues marines montraient auparavant une densité de nidication
dans l'une des plages à 850 nids dans une zone ne dépassant pas 300 km, car le nombre total
de nids pour les zones de la côte de la Libye en 1995 a atteint 9000 nids, un nombre élevé qui
fait de la Libye l'une des plus grandes destinations de nidication en Méditerranée.
AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
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Les tortues marines sont considérées comme l'un des plus anciens reptiles qui vivent sur la
planète sans extinction, c'est-à-dire l'une des plus anciennes créatures qui ont survécu aux
catastrophes et aux menaces humaines, ce qui leur donne une grande importance.
Coordinateur du programme de protection des tortues marines libyennes lors d'une de sa
campagne en 2006.
Le programme de protection des tortues marines libyennes est théoriquement considéré
comme un programme gouvernemental, mais il est souvent basé sur les efforts de volontaires
ou le soutien d'organisations internationales, selon les responsables. Ces campagnes doivent
renforcer l’effort local et faire rejoindre davantage de volontaires, en particulier les femmes et
les familles. La participation de la famille reète l’intérêt et la volonté de la population. L'idée
d'organiser des voyages de volontariat en groupe sur certains sites est l'occasion de proter
de l'expérience du tourisme volontaire.
Conclusion: Dans le monde de la protection de l'environnement...tout est relié
Le taux élevé d’utilisation de plastique, en particulier l’utilisation des sacs en nylon en
abondance, est l'un des dangers les plus importants pour les tortues marines, car certaines
espèces de tortues marines se nourrissent de méduses près des plages, et la grande
similitude entre les méduses transparentes et le corps du sac en nylon qui ne se dégrade pas
pendant des décennies (le temps de décomposition varie selon le sac à un autre) conduit la
tortue marine à la mort par asphyxie après confusion du méduse avec le sac en nylon.
La domination du plastique bon marché sur notre vie avec les sacs à provisions, les jouets, les
bouteilles d'eau, etc. nous oblige à reconsidérer notre forte dépendance à l'égard de cette
substance qui pénètre dans notre alimentation de manière invisible depuis la mer. Tous les
programmes de gestion des déchets et les lois sur l’utilisation de plastique doivent considérer
aussi la conformité à la consommation des gens.
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Plancher de déchets de plage à Syrte pour alerter sur le danger du plastique pour les tortues
marines à la n du programme libyen de protection des tortues marines en 2018.
* Toutes les photos ci-jointes proviennent du programme de protection des tortues libyennes.
Please use https://www.deepl.com/en/translator for a translation
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Creation of the North African Sea Turtle Network (NAST-Net)
Representatives of non-governmental organisations and public institutions studying, protecting
and raising awareness about the importance of sea turtles in North African countries (Morocco,
Algeria, Tunisia, Libya and Egypt) met in Tunis, Tunisia, 16-17 July 2019 at the invitation of the
World Wide Fund for Nature (WWF-North Africa) and the Regional Activity Center for Specially
Protected Areas (SPA/RAC). The North African Sea Turtle Network (NAST-Net) was ofcially
announced as the rst of its kind in the region, which hosts an important proportion of nesting
and in-water sea turtle populations in the Mediterranean Sea.
The objectives of this new network are to coordinate the conservation efforts of sea turtles
among the North African countries, exchange experiences and build the capacity of network
partners, support sea turtle conservation, awareness, and scientic research, as well as to
seek funding opportunities to conserve sea turtles under the umbrella of the network. The
network also will coordinate with other Mediterranean and international organizations and
initiatives working on the marine environment.
Nast-Net was formed due to an urgent need to coordinate protection, awareness and research
efforts in the region and due a lack of knowledge and information on marine turtle populations
in the Mediterranean in general and in North Africa in particular. Given that sea turtles are
present in all the regional and international waters of these countries and their protection is a
collective and joint responsibility among all actors in the region, all participants in the network
are fully convinced of the importance of coordinated action among all parties to protect sea
turtles and their different habitats.
To achieve this goal, the participants at the NAST-Net meeting agreed to create an advisory
committee to provide technical and organizational support. This committee consists of the
following institutions: SPA / RAC, WWF, CEPF, MedPan, RASTOMA. A network management
committee consisting of 7 members was appointed from among the North African participants
to set up the internal regulations and legal framework for the network, and to continue the
coordination with the advisory committee to develop an initial work plan and a communication
strategy.
For more information contact:
President of the Network: Dr. Imed Jribi
(imed.jribi@fss.rnu.tn)
Secretariat Network: M. Mouloud Ben Abdi
(contact.nastnet@gmail.com)
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AFRICAN SEA TURTLE NEWSLETTERNo.13 VOL 2 / 2020
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Photo: Jamel Jrijer.
INSTRUCTIONS FOR AUTHORS
The African Sea Turtle Newsletter (ASTN) is a free, bi-annual international electronic
publication about the biology and conservation of sea turtles in Africa, and the stories of people
who work with sea turtles on this vast and diverse continent and its offshore islands. This
publication hopes to increase communication and collaborations among all those working with
sea turtles in Africa –scientists, conservationists, policy-makers, project managers, community
members, students, professors, everyone!—as well as share news with the international sea
turtle community.
Contributions can range from original scientic papers and natural history observations to
opinions, anecdotes, local myths, taboos, pharmacopeia, and legends, as well as eld
experiences, workshops, education and awareness activities, and announcements. We will
accept and publish contributions in English, French, Spanish, and Portuguese so that
everyone can express themselves in the language they most feel comfortable.
SUBMISSIONS
Please follow the instructions for authors (links: English French Portuguese Spanish )
and submit your contribution to the appropriate Regional Editor:
Morocco, Algeria, Tunisia, Libya, Egypt
Mustapha Aksissou and Wafae Benhardouze
aksissou@yahoo.fr and wafae.benhardouze@gmail.com
Mauritania, Senegal, Guinea, Guinea Bissau, Togo, Benin, Cameroon, Congo-Kinshasa
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Cape Verde, Canary Islands, Azores & Madeira, Sierra Leone, Liberia, Angola, Namibia
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The Gambia, Ghana, Nigeria
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Ivory Coast, Eq. Guinea, Gabon, STP, Congo-Brazzaville
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Much of the global wildlife trade is sourced from biodiversity-rich developing countries. These often have high levels of poverty and habitat loss, particularly in rural areas where many depend on natural resources. However, wildlife collection may incentivize local people to conserve habitats that support their livelihoods. Here we examined the contribution of the commercial collection of live animals to rural livelihoods in Madagascar, one of the world’s most important biodiversity hotspots. Using questionnaires, we investigated the prevalence, profitability relative to other livelihood activities, and local importance of the trade, and its capacity to provide incentives for conservation. Thirteen percent of households were engaged in live animal collection in the study area (~5% trapped reptiles and amphibians and the remainder trapped invertebrates). This formed part of a diverse livelihood strategy, and was more profitable than other activities (in terms of returns per unit of effort), with median earnings of ~US$100 per season (~25% of Gross National Income per year). However, trapping was part-time, usually undertaken by poorer members of the community, and often perceived as opportunistic, risky, and financially unreliable. Further, trappers and nontrappers held similar perceptions regarding conservation, suggesting wildlife trade currently does not incentivize enhanced stewardship of traded species and their habitats. Our study brings together a range of methodologies to present the most comprehensive insights into livelihoods and conservation in poor rural communities involved in the commercial collection of live animals to supply international trade. This improved understanding of the wider socioeconomic dimensions of wildlife trade can inform policy and management interventions for both the threats and opportunities associated with global trade in biodiversity both in Madagascar and more generally.
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A range of endemic and protected vertebrate species from Madagascar are threatened by the demand for bushmeat. We report on the number of discarded carapaces from illegally killed Critically Endangered radiated tortoises Astrochelys radiata in an urban centre in south-west Madagascar. Through covert monitoring of public rubbish dumps we observed 1,913 carapaces during July 2010–January 2014. There was notable spatial and temporal variation, with some evidence of peaks in carapace dumping during May–June and October–December. A single rubbish dump near the artisanal fishery landing beaches accounted for 93% of the observed carapaces.
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Illegal wildlife trade (IWT) is a global conservation issue that threatens thousands of species, including fish, fungi, medicinal plants, and charismatic mammals. Despite widespread recognition of the problem, debates on the science and policy of IWT generally concentrate on a few high-profile species (eg rhinoceros, tigers, elephants) and often overlook or conflate complex IWT products, actors, networks, and contexts. A poor understanding of IWT is aggravated by the lack of systematic vocabulary and conceptual tools with which to analyze complex phenomena in a more structured way. We synthesize the available evidence on IWT across taxa and contexts into a typology-based framework that considers (1) the diversity of wildlife products; (2) the roles of various actors involved with IWT, including harvesters, intermediaries, and consumers; and (3) common IWT network configurations. We propose ways in which these tools can inform structured analyses of IWT, to help ensure more nuanced, appropriate, targeted, and effective responses to illegal wildlife harvest, trade, and use.
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Chelonia mydas resident in the Moreton Banks within E Moreton Bay encompass all size classes from immature turtles with a curved carapace length of 39 cm to mature adults of both sexes. The population sex ratio is strongly biased to females (66%) and to immature size classes (89% of females, 96% of males). Sexual maturity does not usually occur at the minimum breeding size for the species. Most of the adult females migrate to breed at the southern Great Barrier Reef rookeries. Individual females do not breed annually. Some 10% of the population shows signs of anthropogenic impacts which range from fibropapillomas to propeller damage. -from Authors
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Overexploitation is a significant threat to biodiversity, with live capture of millions of animals annually. An improved understanding of live capture of primates is needed, especially for Madagascar’s threatened lemurs. Our objectives were to provide the first quantitative estimates of the prevalence, spatial extent, correlates and timing of lemur ownership, procurement methods, within-country movements, and numbers and duration of ownership. Using semi-structured interviews of 1,093 households and 61 transporters, across 17 study sites, we found that lemur ownership was widespread and affected a variety of taxa. We estimate that 28,253 lemurs have been affected since 2010. Most lemurs were caught by owners and kept for either short (≤ 1 week) or long (≥ 3 years) periods. The live capture of lemurs in Madagascar is not highly organized but may threaten several endangered species.
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Large oceanic migrants play important roles in ecosystems, yet many species are of conservation concern as a result of anthropogenic threats, of which incidental capture by fisheries is frequently identified. The last large populations of the leatherback turtle, Dermochelys coriacea, occur in the Atlantic Ocean, but interactions with industrial fisheries could jeopardize recent positive population trends, making bycatch mitigation a priority. Here, we perform the first pan-Atlantic analysis of spatio-temporal distribution of the leatherback turtle and ascertain overlap with longline fishing effort. Data suggest that the Atlantic probably consists of two regional management units: northern and southern (the latter including turtles breeding in South Africa). Although turtles and fisheries show highly diverse distributions, we highlight nine areas of high susceptibility to potential bycatch (four in the northern Atlantic and five in the southern/equatorial Atlantic) that are worthy of further targeted investigation and mitigation. These are reinforced by reports of leatherback bycatch at eight of these sites. International collaborative efforts are needed, especially from nations hosting regions where susceptibility to bycatch is likely to be high within their exclusive economic zone (northern Atlantic: Cape Verde, Gambia, Guinea Bissau, Mauritania, Senegal, Spain, USA and Western Sahara; southern Atlantic: Angola, Brazil, Namibia and UK) and from nations fishing in these high-susceptibility areas, including those located in international waters.
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Six marine turtle species are reported from the coastal waters of the Republic of the Congo. Among them, nesting by the Critically Endangered leatherback Dermochelys coriacea and Endangered olive ridley Lepidochelys olivacea marine turtles occurs annually from September to April on Congolese beaches. We developed a methodology to model the nesting season of marine turtles and apply it to the time series of nest counts for six nesting beaches monitored over 2–4 years. There is a peak of nesting activity in early January for leatherback turtles and early December for olive ridley turtles. We show a decline of olive ridley nests during this period whereas leatherback nesting increased, and propose that differential threats for these two species explain such a contrasted pattern.
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Globally, marine turtles are considered threatened throughout their range, and therefore conservation practitioners are increasingly investing resources in marine protected areas to protect key life history stages and critical habitats, including foraging grounds, nesting beaches and inter-nesting areas. Empirical data on the distribution of these habitats and/or the spatial ecology and behaviour of individuals of many marine turtle populations are often lacking, undermining conservation efforts, particularly along the Atlantic coast of Africa. Here we contribute to the knowledge base in this region by describing patterns of habitat use for nine green turtles Chelonia mydas tagged with satellite platform transmitter terminals at a foraging ground in Loango Bay, Republic of the Congo, one of only a few documented mainland foraging grounds for marine turtles in Central Africa. Analyses of these data revealed that core areas of habitat use and occupancy for a wide range of size/age classes were restricted to shallow waters adjacent to Pointe Indienne in Loango Bay, with most individuals showing periods of high fidelity to this area. These data are timely given the Congolese government recently announced its intention to create a marine conservation zone to protect marine turtles in Loango Bay. Despite the small sample size of this study, these data exemplify the need for comprehensive strategies that span national jurisdictions, as we provide the first documented evidence of linkages between green turtle foraging sites in Central Africa (Loango Bay, Republic of the Congo) and Southern Africa (Mussulo Bay, Angola).