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Plagier en temps de pandémie

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Plagier en temps de pandémie
Évaluer. Journal international de recherche en éducation et formation, Numéro Hors-série, 1, 35-40 35
Plagier en temps de pandémie
Sébastien Bélandsebastien.beland@umontreal.ca
Université de Montréal, Canada
Julien S. Bureaujulien.bureau@fse.ulaval.ca
Université Laval, Canada
Martine Petersmartine.peters@uqo.ca
Université du Québec en Outaouais, Canada
Pour citer cet article : Béland, S., Bureau, J. S., & Peters, M. (2020). Plagier en temps de pandémie. Évaluer. Journal
international de recherche en éducation et formation, Numéro Hors-série, 1, 35-40.
Résumé
Le milieu de l’éducation postsecondaire va se souvenir longtemps du début de l’année 2020 : la
pandémie du COVID-19 a forcé la fermeture des établissements d’enseignement et les étudiants ont
dû poursuivre leur apprentissage dans l’incertitude. Nous soutenons, dans cet article, que les
professeurs doivent continuer de se préoccuper du plagiat dans cette période de crise. Une séquence
causale hypothétique est présentée et avance que la situation exceptionnelle crée de l’incertitude,
augmente l’anxiété des étudiants et modifie la perception et la valeur du plagiat. Quelques moyens
prometteurs sont discutés pour réduire l’occurrence de plagiat en situation de pandémie.
Mot-clés
Plagiat ; pandémie ; incertitude.
Abstract
The post-secondary education community will remember the start of 2020 for a long time: the
COVID-19 pandemic forced the closure of educational institutions and students had to continue
their studies in a context of uncertainty. We argue in this article that teachers should continue to be
concerned about plagiarism in this time of crisis. A hypothetical causal sequence is presented and
suggests that this exceptional situation creates uncertainty, increases student anxiety and changes the
perception and value of plagiarism. Promising avenues to reduce the occurrence of plagiarism during
a pandemic are discussed.
Keywords
Plagiarism ; pandemic ; uncertainty.
Béland, S., Bureau, Julien S., Peters, M.
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Se révolter ou s'adapter, il n'y a guère d'autre choix dans la vie.
G. Le Bon
1. Introduction
Le plagiat se synthétise généralement à l’appropriation de quelque chose qui ne nous
appartient pas. Les définitions adoptées par les établissements d’enseignement
postsecondaire francophones vont aussi dans ce sens comme en témoigne le tableau 1.
Tableau 1. Trois définitions institutionnelles du plagiat
Définition Université (pays)
Le plagiat est l’acte de faire passer pour siens les textes ou les idées
d’autrui, volontairement ou non. Université de Montréal
(Canada)
Le plagiat est le fait de s’approprier un travail réalisé par quelqu’un
d’autre. Cela peut être un texte ou une partie de texte, mais aussi une
image, une photo, des données, etc.
Université Catholique de
Louvain
(Belgique)
Le plagiat est la reprise – même ponctuelle, partielle ou reformulée –
d’un texte d’autrui, en le faisant passer pour sien ou sans en indiquer
la source.
Université de Lausanne
(Suisse)
Malheureusement, le plagiat est bel et bien présent dans nos universités. Plusieurs chercheurs
indiquent que les étudiants ne semblent pas toujours bien saisir ce qu’est le plagiat. Par
exemple, Kier (2014) a demandé à des étudiants en psychologie participant à un cours en
ligne de reconnaître le plagiat à l’aide de quiz. Un peu plus de 50% de ces étudiants ont été
en mesure de bien reconnaître les phrases plagiées et un faible pourcentage a été capable de
paraphraser une phrase sans plagier. De leur côté, Belter et du Pré (2009) ont observé que le
plagiat était le fruit d’un manque de connaissances sur l’utilisation adéquate de la citation.
Si certains étudiants plagient de façon involontaire par manque de connaissances, d’autres le
font volontairement pour diverses raisons : pression de réussir (Redding, 2017), mauvaise
gestion du temps d’études (Babaii & Nejadghanbar, 2017), manque d’intérêt et de motivation
(Šprajc & al., 2017), etc. Certains perçoivent aussi que le contexte éducatif est compétitif, ce
qui accentue la tendance à recourir au plagiat (Hubick, 2016). Est-ce que d’autres raisons
s’ajoutent en temps de pandémie ? Mais surtout, est-ce que les raisons courantes de plagier
sont renforcées en temps de pandémie ?
2. Les étudiants et le défi de l’incertitude en temps de pandémie
L’épidémie du coronavirus est arrivée à un moment où les étudiants universitaires
occidentaux montraient déjà des niveaux inquiétants de détresse psychologique, notamment
en termes d’anxiété et d’état dépressif (Lukianoff & Haidt, 2018 ; Union étudiante du
Québec, 2019). Lorsque la pandémie du COVID-19 a forcé la fermeture des campus
d’enseignement postsecondaire, en mars 2020, les étudiants de partout dans le monde ont
brusquement été mis en situation d’incertitude, certains devant poursuivre leurs études
complètement à distance, plusieurs ont été longtemps dans l’attente d’une décision
institutionnelle, et d’autres ont vu leurs cours annulés sous diverses dispositions.
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Aussi étrange que cela puisse paraître, une telle situation de crise peut être efficacement
étudiée par l’intermédiaire de l’entropie, qui réfère à l’incertitude d’un système. Hirsh, Mar et
Peterson (2012) se sont inspirés de ce concept afin de produire le modèle entropique de
l’incertitude en psychologie. Celui-ci présente essentiellement quatre grandes
caractéristiques :
(i) l'incertitude représente un défi adaptatif critique pour tout organisme, de sorte que les individus sont
motivés à maintenir cette dernière à un niveau qui soit gérable; (ii) l'incertitude émerge de
l’incompatibilité entre ce qui est envisagé et ce qu’il est possible de faire; (iii) l'adoption d'objectifs clairs
et de croyances robustes contribue à limiter l'expérience de l'incertitude en réduisant les conflits cognitifs;
et (iv) l'incertitude est ressentie subjectivement comme de l'anxiété et est associée à une activité dans le
cortex cingulaire antérieur et à une libération accrue de noradrénaline (p. 304, traduction libre).
Ainsi, l’incertitude générée par la pandémie peut vraisemblablement créer de l’anxiété chez
les étudiants, surtout chez ceux qui ont déjà des tendances à être anxieux en temps normal.
Anderson, Carleton, Diefenbach et Han (2019) montrent aussi que cette incertitude pousse
une large part des individus à se projeter dans le futur de façon négative. Il est donc fort
probable que la pandémie soit une situation fortement anxiogène pour de nombreux
étudiants, mais quel impact tout cela peut-il avoir sur le plagiat? Certaines recherches ont
montré que les étudiants ont davantage tendance à tricher lorsqu’ils ont des préoccupations
pour leur sécurité (Korn & Davidovitch, 2016) ou qu’ils sont stressés (Wowra, 2007).
3. L’impact de la pandémie sur le plagiat : une hypothèse à investiguer
Pour éviter l’accélération de la propagation du COVID-19, un grand nombre de cours
habituellement dispensés en présentiel ont basculé vers une formule de formation à distance.
Ces cours n’ont fort probablement pas été construits de façon optimale, étant donné les
contraintes organisationnelles et personnelles découlant de la pandémie qui affectent les
enseignants. Cette préparation sommaire et rapide des activités d’enseignement à distance
peut contribuer à nourrir davantage l’incertitude et l’anxiété chez plusieurs étudiants. Nous
supposons que cela puisse engendrer la chaîne causale présentée à la figure 1.
Figure 1. Une hypothèse causale à évaluer
D’abord, la pandémie a enclenché de façon quasi instantanée, des pressions administratives,
pédagogiques et d’apprentissage sur les enseignants/évaluateurs, les administrateurs et les
étudiants. Ces derniers se sont d’ailleurs retrouvés face à des enseignants/évaluateurs
beaucoup moins disponibles qui tentent, eux aussi, de s’adapter. Cela crée de l’incertitude
chez les étudiants, qui génère de l’anxiété selon le modèle entropique de l’incertitude (Hirsh,
Mar & Peterson, 2012). Cette situation anxiogène peut avoir comme effet de baisser la qualité
de la motivation des étudiants (Liu et al., 2014). N’oublions pas que de nombreuses études
ont montré que le support d’un enseignant et le rapport à l’école peuvent avoir un impact
positif sur la motivation des étudiants, même s’ils sont anxieux (Elmelid, Stickley, Lindblad,
Schwab-Stone, Henrich & Ruchkin, 2015).
Béland, S., Bureau, Julien S., Peters, M.
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Nous posons l’hypothèse que cette chaîne causale peut aboutir à changer la perception de la
valeur du plagiat. Des étudiants qui n’auraient habituellement pas plagié pourraient, une fois
assignés à l’apprentissage à distance, reconsidérer la possibilité de plagier pour terminer
rapidement leurs travaux. Cette décision pourrait découler à la fois d’un manque de
motivation à bien compléter ces travaux que d’une nécessité d’en finir avec ces derniers pour
réduire l’anxiété liée à l’investissement d’effort dans les études en contexte de pandémie.
D’autres situations menant à davantage de plagiat lors d’une pandémie sont bien sûr
possibles. Par exemple, l’isolement pourrait donner aux étudiants un sentiment d’anonymat
plus grand, réduisant le risque perçu du plagiat. De plus, ces derniers pourraient percevoir
une plus faible qualité du lien entretenu avec l’évaluateur (surtout dans les grands groupes),
réduisant l’impression de heurter autrui en trichant. Les étudiants pourraient aussi croire que
cette situation exceptionnelle diminuera également la tendance des évaluateurs à se pencher
de façon pointilleuse sur la détection du plagiat. Finalement, il est aussi possible que la perte
de certains mécanismes usuels de détection et de sanction du plagiat, qui peuvent être
relativement efficaces en temps normal, soient plus difficiles à appliquer dans un contexte de
mise à distance improvisée.
4. Comment prévenir le plagiat ?
Le contexte de pandémie remet en question les hypothèses en vigueur dans la prévention du
plagiat. Dans le contexte habituel, deux grandes familles d’interventions sont adoptées pour
tenter de réduire le plagiat et aucune ne présente de résultats miraculeux. D’une part, certaines
institutions tentent de resserrer l’étau autour des tricheurs en recourant à des mesures
punitives intransigeantes (Halasek, 2011; Hamann & Kerwin, 2018). D’autres ont plutôt
adopté l’approche de la promotion de l’intégrité, en formant les étudiants à ne pas plagier
(Glendinning, 2014; Heckler, Forde & Bryan, 2013).
C’est dans un contexte comme celui amené par la COVID-19, la mise à distance des
activités d’enseignement et d’évaluation freine l’applicabilité des mesures de contrôles
strictes, que le caractère contreproductif de la première approche est exposé. Ainsi,
promouvoir l’intégrité est l’avenue de choix pour tenter de réduire le plagiat dans un contexte
où l’enseignement se fait presque entièrement à distance. Par exemple, il est possible de faire
signer un code d’honneur où les étudiants s’engagent à avoir un comportement éthique dans
les évaluations (Bing et al., 2012 ; Shu et al., 2012). Certains auteurs ont également montré
l’efficacité d’utiliser un module de formation en ligne sur l’intégrité pour réduire le plagiat
dans le cadre d’un cours à distance (Belter & du Pré, 2009).
Afin d’agir plus spécifiquement sur la chaîne causale présentée à la troisième section de cet
article, nous croyons qu’une avenue prometteuse en contexte de pandémie est de se recentrer
sur la base : le travail d’apprenant des étudiants. La pandémie de la COVID-19 aura créé
l’occasion opportune de réduire l’importance accordée à la notation chiffrée et de focaliser
sur l’intérêt que peuvent avoir les étudiants à apprendre. Bien que les notes aient leur utilité
administrative, un contexte pandémique accentue les inégalités envers les étudiants qui ont,
chez eux, les ressources se prêtant à la formation à distance (par exemple un environnement
de travail sans enfant et des outils informatiques nécessaires) et ceux dans des conditions
plus précaires. Nous croyons que, dans le présent contexte qui se prête difficilement à une
évaluation juste et équitable, les enseignants/évaluateurs devraient tenter d’accentuer, chez
leurs étudiants qui ont le loisir de poursuivre leurs études sans embûche, les raisons
intrinsèquement plaisantes de l’engagement de ces étudiants dans leurs études. Un tel
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contexte, où l’accent est mis sur l’intérêt pour le contenu plutôt que sur le résultat, rend le
plagiat beaucoup moins attrayant, non seulement parce qu’il accentue le recours aux buts de
maîtrise (Elliot & Church, 1997 ; Tas & Tekkaya, 2010), mais aussi parce qu’un tel contexte
est possiblement moins anxiogène et plus motivant (ce qui est sous-entendu dans notre
hypothèse causale).
Cela dit, nos recommandations ne sont pas un appel à la tolérance au plagiat. Dans la mesure
du possible, les cas de plagiat avérés durant la crise ne devraient pas être traités différemment
que ceux qui surviennent en temps normaux. Si les étudiants reçoivent toute la considération
et le sérieux d’une démarche d’apprentissage focalisée sur l’intérêt d’apprendre comme il l’est
suggéré dans cet article, opter pour le plagiat relèverait alors d’une décision personnelle
condamnable.
5. Conclusion
Le contexte pandémique est entièrement nouveau et anxiogène. Dans cette situation, chacun
se penche sur les outils à sa disposition pour diminuer cette anxiété. Nous postulons que
dans le coffre à outils de certains étudiants se trouve le plagiat et qu’ils seront plus nombreux
à y avoir recours pour terminer leur session et rendre leurs travaux.
Parmi les actions les plus prometteuses pour réduire le plagiat à moyen et long terme se
trouve la valorisation de l’apprentissage et la promotion de l’intégrité en amenant les
étudiants à adopter les valeurs de la culture académique à laquelle ils appartiennent (Burrow,
2012). Ces approches sont en adéquation avec les orientations récentes de plusieurs campus
de délaisser les « campagnes dissuasives » mettant l’accent sur les sanctions en cas de plagiat
pour focaliser sur des campagnes de promotion de l’intégrité. Dans un contexte il n’est
plus possible pour l’évaluateur de « tout contrôler » puisqu’il est à distance, nous croyons que
les campus ayant cultivé ce sentiment d’intégrité chez leurs étudiants seront les grands
gagnants. Pour les autres, nous espérons qu’ils sauront où mettre leurs énergies lors du retour
en classe. Les étudiants étant encore nombreux à avoir de la difficulté à comprendre
comment bien citer des sources, des modules éducatifs obligatoires pour tous en ligne
portant sur le plagiat seraient un outil important pour développer une culture de l’intégrité
sur les campus. Quoi qu’il arrive, il faudra continuer à s’adapter.
6. Références
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... Par exemple, l'automatisation des tâches d'évaluation suscite parfois des inquiétudes en rapport à l'absence de créativité, de réflexion et d'analyse critique au sein des travaux (Bourgeault, 2014). Les écrits qui traitent des évaluations offertes au sein des dispositifs autoportants Les travaux conduits avant la pandémie montrent également qu'avec la distanciation en FAD, des enseignant·es éprouvent du stress par rapport à la crédibilité de l'évaluation (Béland et al., 2020 (Peters & Gervais, 2016). Plusieurs études montrent en effet que les risques de plagiat chez les étudiant·es sont très importants lors des examens en ligne (Amigud, 2013), car l'étudiant•e est parfois le seul responsable de son environnement de travail pendant la réalisation des travaux à distance (Béland et al., 2020). ...
... Les écrits qui traitent des évaluations offertes au sein des dispositifs autoportants Les travaux conduits avant la pandémie montrent également qu'avec la distanciation en FAD, des enseignant·es éprouvent du stress par rapport à la crédibilité de l'évaluation (Béland et al., 2020 (Peters & Gervais, 2016). Plusieurs études montrent en effet que les risques de plagiat chez les étudiant·es sont très importants lors des examens en ligne (Amigud, 2013), car l'étudiant•e est parfois le seul responsable de son environnement de travail pendant la réalisation des travaux à distance (Béland et al., 2020). ...
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Les technologies numériques (TN) participent à la consolidation de la formation à distance (FAD) à l'université. Avec la pandémie, les professeur•es ont accéléré la médiatisation des cours et des évaluations pour assurer la continuité pédagogique. Plusieurs défis sont rencontrés par les professeur•es dans l'évaluation des apprentissages en contexte de pandémie. Les écrits révèlent que les TN sont source d'irritation dans la supervision de stages en FAD. Toutefois, peu d'écrits permettent d'étayer le vécu affectif des professeur•es dans l'évaluation des apprentissages en FAD. Cet article décrit l'expérience des professeur•es dans la régulation des émotions reliées à l'évaluation des apprentissages en FAD. Une recherche phénoménologique conduite auprès de 10 professeur•es d'une université québécoise offrant des cours en mode hybride montre que les TN suscitent des alourdissements, du stress et de la frustration en évaluation. Mais, la diversité des modalités d'évaluation révèle également beaucoup d'enthousiasme. À l'effet d'évaluer correctement, les professeur•es font diverses expérimentations et mobilisent plusieurs stratégies dans la régulation de leurs émotions. Abstract Digital technologies are helping to strengthen distance education (DE) at universities. With the pandemic, professors have accelerated the mediatisation of courses and assessment to ensure pedagogical continuity. Several challenges are encountered by professors in assessing learning in the context of the pandemic. The literature reveals that digital technologies are a source of irritation in the supervision of DE courses. However, there is little literature to support the emotional experience of teachers in assessing learning in distance education. This article describes the experience of professors in regulating emotions related to the evaluation of learning in distance education. Phenomenological research conducted with ten professors from a Quebec Nolla, Ntebutse & Leroux-L'évaluation des apprentissages en formation à distance Page 2 La Revue LEeE university offering hybrid courses shows that Web 2.0 tools cause stress and frustration during DE assessment. However, the diversity of assessment methods also reveals a lot of enthusiasm. In order to assess properly, professors make various experiments and mobilize several strategies in the regulation of their emotions.
... Du côté des analyses qualitatives, les commentaires montraient que les enseignants avaient le sentiment de manquer de temps et qu'ils devaient improviser des solutions acceptables, mais pas toujours souhaitables (Hodges et al., 2020). Les résultats qualitatifs font également ressortir des réflexions chez les enseignants sur l'inégalité sociale et numérique assez évidente pendant la crise sanitaire (Russo et al., 2021), ainsi que sur des préoccupations quant à certains aspects liés à l'intégrité académique, comme la tricherie et le plagiat (Béland et al., 2020). ...
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In the unique context of the COVID-19 pandemic for teachers, it is essential to address their psychological health because of all the upheaval they experienced. The research discussed in this article aims to understand the affective and emotional feelings that make up the psychological health of college teachers through their teaching tasks during the pandemic. The research was conducted in the fall of 2020 in order to pursue two specific objectives : 1) to draw a portrait of teachers’ psychological health, taking into account positive manifestations of well-being and negative manifestations of psychological distress related to the work context and 2) to describe the feelings that teachers experience, taking into account their gender and their skills with technology. The research was exploratory in nature and used both quantitative and qualitative analyses to provide a detailed picture of the subject matter. A total of 148 French-speaking Quebec college teachers voluntarily responded to a self-administered online questionnaire. The quantitative results highlight the preponderance of positive versus negative feelings experienced by the teachers, as well as differences in their psychological health according to their gender and their ability with technology. The qualitative results, for their part, allow us to deepen the teachers’ reflections on certain aspects of their psychological health. Finally, the study provides avenues for action adapted to certain aspects experienced by the teachers in order to promote their psychological health.
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Uncertainty and affect are fundamental and interrelated aspects of the human condition. Uncertainty is often associated with negative affect, but in some circumstances, it is associated with positive affect. In this article, we review different explanations for the varying relationship between uncertainty and affect. We identify “mental simulation” as a key process that links uncertainty to affective states. We suggest that people have a propensity to simulate negative outcomes, which result in a propensity toward negative affective responses to uncertainty. We also propose the existence of several important moderators of this process, including context and individual differences such as uncertainty tolerance, as well as emotion regulation strategies. Finally, we highlight important knowledge gaps and promising areas for future research, both empirical and conceptual, to further elucidate the relationship between uncertainty and affect.
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Living in a culture of violence against women leads women to employ any number of avoidance and defensive strategies on a daily basis. Such strategies may be self protective but do little to counter women' s fear of violence. A pervasive fear of violence comes with a cost to integrity not addressed in moral philosophy. Restricting choice and action to avoid possibility of harm compromises the ability to stand for one' s commitments before others. If Calhoun is right that integrity is a matter of standing for one' s commitments then fear for safety undermines integrity. This paper extends Calhoun' s view through arguing that integrity further requires resiliency to protect one' s commitments. My account shows that self-defense training is a key source of this resiliency because it cultivates self-confidence. The practical point is that self-defense training directly counters fear and other passive responses to violence that undermine integrity. The theoretical significance is that violence against women is a social condition threatening integrity. Hence, integrity requires self-protection for more socially minded reasons than moral theorists have previously recognized.
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Background and Purpose: The survey was performed to determine the reasons that lead students to possibly commit plagiarism during their studies. By doing so, we wanted to determine the main reason for the appearance of plagiarism and how, within this main reasons, various indicators of plagiarism are judged and, finally, how demographic data and student motivation for study are associated with the reasons for plagiarism. Design/Methodology/Approach: A paper-and-pencil survey was carried out among 17 faculties of the University of Maribor in Slovenia. A sample of 139 students 85 males and 54 females participated in this study, ages ranged from 19 to 36 years. The questionnaire contained 95 closed questions referring to: (i) general data, (ii) education, (iii) social status, (iv) awareness of plagiarism, and (v) reasons for plagiarism. Parametric and nonparametric statistical tests were performed depending on distributions of the answers. Results: The results reveal that information and communication technology is largely responsible for the plagiarism with two reasons highlighted: ease of copying and ease of access to materials and new technologies. We also found some differences between low and high motivated students. Different average values of the answers considering motivation for study were confirmed for academic skills, teaching factors and other reasons for plagiarism, where the average for lower motivated students is significantly different (higher) than the average for higher motivated students. At the end we could find no direct relationship between the average time spent on the Internet and plagiarism. Conclusion: The transmission of knowledge is the basic mission of faculties. This mission is based on moral beliefs about the harmfulness of its abuse, and plagiarism is exactly such abuse. Regardless of the students past at this point professors are those who could greatly contribute to the right set of skills to keep students off plagiarising.
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Dishonesty in academic settings is a reckless behavior that is unique to students and is associated with cheat ing and plagiarism of academic tasks. Incidents involving dishonesty in higher education have increased considerably in the past decade, with regard to the extent of these practices, the types of dishonesty employed, and their prevalence. The current study examines the profile of “academic offenders”. Which types are more prone to commit academic offenses? To what degree are they “normative” and do they represent the average student with regard to personal traits, personal perceptions, features of their academic studies, risk behaviors, and health risks. The study is based on a structured anonymous questionnaire. The sample consisted of 1,432 students, of whom 899 were female (63%) and 533 male (37%). The research findings indicate a common tendency among more than one quarter of the sample reported cheating on homework and 12.5% reported cheating on tests. Strong associations were found between academic dishonesty and various personal perceptions, the academic study experience, and involvement in other risky and deviant behaviors. Significant predictors of academic dishonesty were found, i.e., self-image, ethics, grades, time devoted to homework, and deviant and daring behaviors. The research findings might help indicate policies for optimally dealing with dishonesty, maybe even before the offense is committed, by means of cooperation between academic forces.
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In this study, we investigated the ability of Iranian students of applied linguistics to discern plagiarism in writing, their perceptions of its ethical aspects, their characterizations of plagiarists, and their perspectives on why they may commit plagiarism. In so doing, a slightly revised version of Deckert’s 1993 questionnaire, collecting both quantitative and qualitative data, was electronically distributed among 156 graduate students of applied linguistics. The results of the quantitative data analysis revealed some understanding of the concept but an inconsistent performance in recognizing plagiarism. Regarding issues of ethics and fairness, they were concerned with their own needs along with the original writer’s rights more than with rights of their classmates, colleagues, or teachers. They regarded unfamiliarity with the concept and nature of plagiarism as the main reason for committing it. The analysis of the qualitative data yielded the following reasons for students’ plagiarism: students’ unfamiliarity with plagiarism, students’ low academic writing skills, teachers’ carelessness and leniency, students’ lack of time, students’ laziness and deceitfulness, educational system and its policies, students’ low language proficiency, students’ unfamiliarity with the subject of writing, and teachers’ high expectations. In conclusion, some suggestions are offered as to how to decrease the rate of plagiarism.
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This paper argues that document analysis can add a more nuanced understanding of student ethical reasoning and enhance current approaches to cheating research. To demonstrate the benefits of this approach, I examine the cheating epidemic at Stuyvesant High School through editorials in their school newspaper. Stuyvesant is known for academically talented students focused on elite college admission. My findings suggest that the influence of achievement culture on cheating is more complex than what was captured by the school’s internal cheating survey or in traditional cheating research. Further, contrary to existing expectations, students do not collaborate purely to boost their own academic performance. In a system they define as unfair and rigged, they collaborate even when it puts them at an academic disadvantage. The finding that there is a sense of communal rebellion against their achievement-oriented context demonstrates the efficacy of document analysis as a complementary approach for understanding student cheating. Keywords: academic integrity, cheating, achievement culture
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A significant amount of research has been undertaken in response to high levels of student plagiarism in higher education institutions (HEI). New models have emerged over the last decade for strategies and systems for detection, penalties and mitigation, based on deeper understanding of the underlying reasons behind student plagiarism. Most research has been initiated by academics from English speaking countries, particularly from the UK, North America and Australia. When the proposal for the Impact of Policies for Plagiarism in Higher Education across Europe (IPPHEAE ) project was developed during 2009 very little research had been conducted about the policies for academic integrity adopted by HEIs in the majority of countries in Europe. IPPHEAE, funded by the European Commission (2010–2013), included a comparative study of policies and procedures in place in HEIs across 27 European Union (EU) member states for handling aspects of academic integrity, focusing specifically on bachelor and master’s levels. The survey instruments were on online questionnaires, student focus groups, structured interviews and analysis of documentary evidence, designed with a view to capture a range of quantitative and qualitative responses from different perspectives. Almost 5,000 responses were captured for the survey, mainly from online questionnaires, made available in 14 languages. Different questions were asked of students, teaching staff and senior managers, to determine how well institutional procedures were understood, to what extent they were operating as intended and whether there was consistency of outcomes within and between institutions. Interviews with researchers and people associated with national bodies and agencies responsible for higher education (HE) quality or academic integrity explored broader perspectives on issues such as national policies and how responses to plagiarism aligned with policies for quality and standards. This paper presents results from the survey that focus specifically on institutional policies, highlighting examples of good practice and also areas of concern. The findings suggest that different approaches should be adopted according to the maturity of existing policies and systems in all the countries surveyed, to promote more effective assurance of quality, standards and academic integrity.
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This chapter documents how an institution with a strong commitment to academic integrity can utilize an honor code as a tool to help nurture budding academic writers by building character, celebrating honesty, enforcing consequences, and teaching skills.
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Reviewed are Academic Writing and Plagiarism: A Linguistic Analysis by Diane Pecorari; My Word! Plagiarism and College Culture by Susan D. Blum; and Pluralizing Plagiarism: Identities, Contexts, Pedagogies , edited by Rebecca Moore Howard and Amy E. Robillard.
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This longitudinal study aimed to examine the association between depressive and anxiety symptoms and academic motivation by gender, and whether positive school and family factors would be associated with academic motivation, in spite of the presence of such symptoms. Study participants were predominantly economically disadvantaged youths aged 13-15 years in a Northeastern US urban public school system. The Social and Health Assessment (SAHA) served as the basis for a survey undertaken in 2003 and 2004 with information being used from students who participated at both time points (N = 643). Multiple linear regression analyses showed that depressive symptoms were negatively associated with academic motivation, while anxiety was positively related to academic motivation in both genders. Teacher support, school attachment and parental control were positively related to academic motivation even in the presence of internalizing problems. The negative association of depressive symptoms with academic motivation may be potentially decreased by attachment to school.