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Améliorer la qualité de relation avec les parties prenantes pour accroître l’impact des associations : le rôle médiateur de la contribution chez les étudiants

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Abstract

Résumé : Contexte – Les associations françaises continuent de gagner en importance dans la société et l’économie, tandis que leur financement se tourne de plus en plus vers les fonds privés. De nouvelles exigences en termes de gouvernance leur sont aussi imposées. Objectifs et originalité – Afin d’accompagner les associations dans leur évaluation, cette recherche propose de comprendre le rôle de la relation avec les parties prenantes dans la définition de l’impact d’une association. Cette démarche a surtout été théorique jusqu’ici. Approche – La théorie des parties prenantes et les cadres qui en découlent ont conduit à une étude par questionnaires et analysée grâce à un modèle d’équations structurelles. Résultats – L’impact perçu par les parties prenantes (ici, les étudiants) est expliqué tant par la qualité de la relation avec l’association que par le degré de contribution de celles-ci à son succès. Des différences sont à noter selon la partie prenante étudiée. Implications académiques – La présente recherche propose une définition réciproque de la qualité de relation, cette dernière étant par ailleurs une des dimensions de l’impact. Implications managériales – Les associations peuvent s’appuyer sur les parties prenantes qui contribuent le plus à leur impact pour se développer et justifier leur activité. Abstract: Context - French GVOs continue to grow in importance in society and economy, while they are turning to private funds. New requirements in terms of governance are also being imposed to them. Objectives and originality - In order to support GVOs in their evaluation, this research proposes to understand the role of the relationship with stakeholders in defining the GVOs' impact. To date, this approach has mainly been theoretical. Approach - Stakeholder theory and the frameworks derived from it have led to a questionnaire and an analysis using structural equation modeling. Results - The perceived impact by stakeholders (here, students) is explained both by the quality of the relationship with the GVO and the degree to which they contribute to its success. Differences are to be noted depending on the stakeholder studied. Academic implications - This research proposes a reciprocal definition of relationship quality, being one of the dimensions of impact. Managerial implications - GVOs can rely on the stakeholders who contribute most to their impact to develop and justify their activity. Keywords - governance - performance - impact - associations loi 1901 - organization-public relationships - stakeholders
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE
Améliorer la qualité de relation avec les parties
prenantes pour accroître l’impact des associations : le
rôle médiateur de la contribution chez les étudiants
1
Guillaume PLAISANCE
Eléments introductifs
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 2
La place des associations en
France
113MM€ de budget
1,8M de salariés (7% emploi)
31M de participations
Loin de la place dans la
recherche
Eléments introductifs
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 3
Un contexte d’exigences
La place des associations en
France
113MM€ de budget
1,8M de salariés (7% emploi)
31M de participations
Loin de la place dans la
recherche
Exigences des OBNL pour les autres orga°
Scandales (ARCancer, coûts d’administration)
Demande d’évaluation, aujourd’hui lacunaire
Améliorer la gouvernance, pour rendre des
comptes
Eléments introductifs
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 4
Un contexte d’exigences
La place des associations en
France
113MM€ de budget
1,8M de salariés (7% emploi)
31M de participations
Loin de la place dans la
recherche
Exigences des OBNL pour les autres orga°
Scandales (ARCancer, coûts d’administration)
Demande d’évaluation, aujourd’hui lacunaire
Améliorer la gouvernance, pour rendre des
comptes
La définition de la performance
Performance globale ? Impact ?
Pas de consensus…
Par les parties prenantes
La gouvernance pour
coordonner les parties prenantes
Rôle de gestion des parties
prenantes
Les enjeux actuels
Eléments introductifs
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 5
Un contexte d’exigences
La place des associations en
France
113MM€ de budget
1,8M de salariés (7% emploi)
31M de participations
Loin de la place dans la
recherche
Exigences des OBNL pour les autres orga°
Scandales (ARCancer, coûts d’administration)
Demande d’évaluation, aujourd’hui lacunaire
Améliorer la gouvernance, pour rendre des
comptes
La définition de la performance
Performance globale ? Impact ?
Pas de consensus…
Par les parties prenantes
La gouvernance pour
coordonner les parties prenantes
Rôle de gestion des parties
prenantes
Les enjeux actuels
D’où une analyse du lien entre
gouvernance et performance
Dans quelle mesure les
mécanismes de gouvernance
des associations contribuent-ils
à la définition de leur
performance globale ?
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 6
i) De la performance à l’impact dans les associations
Rechercher la performance à chacune des « étapes de la chaîne de valeur sociale, incluant les
intrants, l’activité, les extrants, les résultats et l’impact » (Liket et al., 2014)
La performance comme variation de l’impact (Lecy et al., 2012; Rawhouser et al., 2019; Rey-
García, 2008).
L’impact porte en lui la soutenabilité et le développement durable, attendus des associations
«le but des OBNL est d’avoir un impact sur la société » (Kelly & Lewis, 2009)
Définition de l’impact
effet d’une organisation sur son environnement (Amagoh, 2015).
«l’impact total qu’une OBNL a sur toutes ses parties prenantes » (Polonsky et al., 2016).
effet positif créé pour le plus de parties prenantes possibles (Hadad & Gauca, 2014).
L’impact est construit avec et par les parties prenantes, par définition (Mano, 2010; Murray, 2010;
Ospina et al., 2002; Willems et al., 2016)
Synthèse de la revue de littérature (1)
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 7
ii) La gouvernance pour orchestrer les parties prenantes : pourquoi ?
La gouvernance qui discipline : des dirigeants aux parties prenantes
La gouvernance pour délimiter les pouvoirs et influencer les décisions des dirigeants
(Charreaux, 1997; Zoukoua, 2005).
Sprecher (2010) : la gouvernance non-lucrative inclut les parties prenantes et la mesure de
la performance.
Gouvernance et perceptions
Cumberland et al., 2015; Herman & Renz, 2004; Nguyen et al., 2015; Wellens & Jegers, 2014
: faire appel à la perception des parties prenantes pour définir et mesurer l’impact
«il n’existe pas une réalité objective [pour la performance], mais une réalité représentée,
c’est-à-dire appropriée par l’individu ou par le groupe, reconstruite dans son système
cognitif, intégrée dans son système de valeurs dépendant de son histoire et du contexte
social et idéologique qui l’environne » (Dubost & Zoukoua, 2011).
Synthèse de la revue de littérature (2)
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 8
iii) Ancrages théoriques et question de recherche
Synthèse de la revue de littérature (3)
Théorie des parties prenantes
approche instrumentale (Jones, 1995) :
« efficience des relations » dans le cadre des
« réseaux sociaux » comprendre « l’effet
de la prise en compte des parties prenantes
sur la performance organisationnelle » (Gond
& Mercier, 2005).
approche descriptive : l’ « économie
managériale, [la] psychologie [et la]
sociologie » pour comprendre la performance
(Gond & Mercier, 2005).
Théorie de dépendance aux ressources
Question de recherche
largement inspirée des travaux de Ospina, Diaz, & O’Sullivan, 2002 et de Willems, Jegers, & Faulk, 2016
Dans quelle mesure la qualité de la relation entre une association et ses parties prenantes fait-elle varier son impact ?
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 9
Présentation du cadre théorique et des
hypothèses
Théorie dite OPR
(organization-public relationships)
Qualité de relation comme « l'état qui
existe entre une organisation et ses
publics clés, dans lequel les actions de
l'une ou de l'autre peuvent avoir une
incidence sur le bien-être économique,
social, culturel ou politique de l'autre »
(Ledingham & Bruning, 1998).
4 dimensions :
- Confiance
- Engagement
- Satisfaction
- Influence
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 10
311 étudiants de l’Université de Bordeaux (9% de taux de retour), dans la lignée de Waters et Bortree (2012)
Modèle d’équations structurelles (PLS-PM ; GoF tous supérieurs à 0,8 et à 0,9 en modèle externe)
2 variables construites (gouvernance et qualité de relation)
Impact et contribution évalués sur une échelle de 5 à + 5 (Small, 2007)
Méthodologie et résultats
Tous statuts Adhérents
Administrate
urs
Bénéficiaires
Bénévoles Donateurs Interne Externe
G > QR 0,56*** 0,59*** -0,57*** 0,76*** 0,42*** 0,78*** 0,44*** 0,74***
G > C -0,02 0,40** 0,59*** 0,29 0,35*** 0,25^ 0,38*** 0,39**
QR > C 0,58*** 0,35** -0,27* 0,48* 0,35*** 0,64*** 0,33*** 0,42***
G > I 0,29*** 0,02 -0,49** 0,22 0,23** -0,30 0,19** 0,13
QR > I 0,18** 0,58*** -0,89*** 0,95*** 0,48*** 0,52* 0,48*** 0,66***
C > I 0,14* -0,17 0,09 -0,65*** -0,04 0,46^ -0,08 -0,17
R²(QR) 0,31 0,35 0,33 0,58 0,18 0,60 0,20 0,54
R²(C) 0,32 0,46 0,61 0,53 0,35 0,73 0,37 0,58
R²(I) 0,25 0,26 0,57 0,64 0,34 0,51 0,31 0,41
N310 60 41 30 141 36 201 66
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Les hypothèses sont toutes soutenues
Une différenciation entre interne et externe
Meilleurs coefficients et R² avec les parties prenantes externes
Cas des administrateurs
La gouvernance dégrade la relation (indépendance ?) et améliore la
contribution (tautologique)
Cas des bénéficiaires
La contribution dégrade l’impact car les bénéficiaires reçoivent
Résultats convergents avec le modèle général pour les autres statuts
Résultats notables
Apports théoriques
Vision réciproque de la relation (peu exploitée par OPR ou Rey-Garcia et al.)
Orientation vers les parties prenantes : remise en cause ici pour scinder les PPI et PPE ?
Prolongements d’études passées (nouvelles PP étudiées, notamment individuelles)
Apports praticiens
Nécessaire catégorisation (et hiérarchisation ?) dans le management des parties
prenantes
Nouvelle méthode d’évaluation (partielle) de l’impact ? Pour les évaluateurs comme les
associations
Apport méthodologique
Mesure de la qualité de relation
Apports
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L’impact exploré dans sa vision relationnelle.
La gouvernance améliore la qualité de la relation qui permet de renforcer l’impact sur
les parties prenantes et leur contribution … une relation probablement dynamique.
Les associations peuvent donc s’appuyer sur la qualité de la relation avec les parties
prenantes pour comprendre comment se forme leur impact et ainsi répondre à
l’exigence d’évaluation
Limites et prolongement
Evaluation par couple (1 partie prenante pour 1 association)
Partie prenante individuelle et étudiante (même si les caractéristiques individuelles n’ont pas
d’effets)
Nombreux prolongements qualitatifs pour interroger les associations et leurs parties prenantes
La qualité de relation est-elle incorporée dans la définition de l’impact ? Reflète-t-elle l’impact ? Joue-t-
elle un rôle dans l’évaluation de l’impact chez les parties prenantes ?
Conclusion
20-21 mai 2021 Guillaume PLAISANCE 13
Thesis
Full-text available
Objectif : La présente recherche explore la relation entretenue entre la gouvernance des organisations à but non lucratif et leur performance globale, qui inclut également leur impact sur leurs parties prenantes. Elle affiche donc des objectifs analytiques autour des liens avec les parties prenantes : avec qui œuvrer et à qui rendre des comptes ? comment rendre des comptes et raffermir les liens avec elles ? quels comptes rendre et quels sont les critères d’évaluation ? Les effets de la gouvernance, les formes prises par la reddition des comptes et la construction sociale de la performance et de l’impact organisationnels sont donc particulièrement étudiés.Approche et méthode : L’ancrage principal est la vision contingente des organisations, à laquelle appartiennent les théories des parties prenantes et de la dépendance aux ressources. A partir d’une démarche hypothético-déductive insérée dans le paradigme épistémique réaliste critique (PERC), les hypothèses issues de la littérature sont testées à partir de méthodes d’analyses de données textuelles, de régressions multiples logistiques et linéaires ainsi que de modèles d’équations structurelles. Les analyses ont porté sur les données des plus grandes associations françaises, sur un questionnaire auprès des dirigeants associatifs pendant la crise de la Covid-19, sur une enquête auprès de parties prenantes individuelles ainsi que sur le cas des Jeunes Agriculteurs.Résultats : Les études menées ont permis de montrer que les mécanismes de gouvernance s’expliquent notamment grâce au secteur et aux actions de l’association. En revanche, les liens entre gouvernance et performance globale sont à étudier au cas par cas. Il en va de même pour les effets de la reddition des comptes sur la performance. La performance à court-terme des associations, à savoir leur viabilité, est renforcée par le maintien des dispositifs de gouvernance tandis que l’adoption d’une orientation sociétale a des effets contrastés sur la viabilité. Enfin, globalement, la gouvernance améliore l’impact et la qualité de relation avec les parties prenantes qui elle-même a un effet positif sur l’impact organisationnel. Cependant, ces résultats doivent être étudiés dans le détail des mécanismes de gouvernance, des parties prenantes et des dimensions de la performance.Implications théoriques : Les résultats obtenus permettent de répondre aux objectifs fixés. Ainsi, la vision contingente de la gouvernance des organisations à but non lucratif conduit à une forte adaptabilité (dans chaque organisation et à ses parties prenantes). Le reporting est un mécanisme crucial de reddition des comptes mais la relation avec les parties prenantes est aussi particulièrement pertinente. Enfin, l'ensemble des concepts abordés sont contingents, permettant d'expliquer une vision émotionnelle et subjective de l’impact ainsi que la multidimensionnalité de la performance. Les théories mobilisées sont donc particulièrement adaptées pour les associations et leur opérationnalisation a été revisitée.Implications praticiennes et sociétales : Les résultats invitent à une mesure raisonnable et flexible de l’impact des organisations à but non lucratif et soulignent le caractère crucial de la gouvernance pour améliorer la performance et l’impact, en dépit des méfiances. La priorisation des parties prenantes est en outre cruciale, pour éviter les problèmes associés à la reddition des comptes holistique. Les composantes de la qualité de relation peuvent alors devenir des critères de hiérarchisation et de priorisation des parties prenantes, car elles varient selon les parties prenantes et ont un effet sur la performance et l’impact.
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