Cette contribution présente la nécessité de l'interdisciplinarité en Études genre, ainsi que la difficulté à réaliser cette exigence, à travers l'exemple de l'objet de recherche « femmes âgées ». Les femmes âgées sont à peine prises en considération par les Études genre comme par la gérontologie, en dépit de leur présence importante au plan qualitatif et de la discrimination dont elles sont
... [Show full abstract] l'objet à bien des égards dans notre société. Qu'est-ce qui rend le sujet des « femmes âgées » tellement peu attractif pour ces deux disciplines? Pourquoi cette thématique intéressante en soi pour les deux disciplines n'est-elle pas perçue comme un point d'intersection adéquat à un échange interdisciplinaire? L'analyse de cette question révèle ce paradoxe que le besoin d'interdisciplinarité des deux disciplines - qui doivent encore résoudre le problème de leur propre démarcation disciplinaire - est la raison essentielle de l'absence de partage. This article focuses on the difficulties of putting into practice a genuinely interdisciplinary research and teaching program in gender studies by examining an exemplary neglected research topic, that of « old women ». Interestingly enough, old women are barely acknowledged both by gender studies and by gerontology, despite their impressive numerical majority and despite the multiple discriminations to which they are subject in our society. What makes the topic of « old women » so unattractive? Why is this central subject not perceived by both disciplines as a suitable platform for interdisciplinary co-operation ? The analysis of these questions reveals that the main reason for the scarce exchange between gender studies and gerontology lies paradoxically in the interdisciplinary claims of both disciplines, each still struggling in its own way with disciplinary differentiation and academic recognition.