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Maîtrise de la fougère aigle en plantation : expérimentation de différents itinéraires

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Afin de mieux conseiller les propriétaires lors de situations de blocage par la fougère, le Cetef de l’Indre et le CRPF Île-de-France – Centre - Val de Loire expérimentent différentes préparations du sol avant plantation, avec ou sans le scarificateur réversible (conçu par l’entreprise Becker). Les plants qui ont bénéficié de cette préparation préalable ont-ils eu une meilleure reprise et une plus forte croissance les deux premières années de végétation ? Qu’en est-il de la concurrence de la fougère ?
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6Forêt-entreprise - N° 239 - mars-avril 2018
Contexte local de la parcelle
Le peuplement concerné par l’expérimentation
est situé à Mers-sur-Indre (36), et était initia-
lement une futaie claire de chêne sur taillis de
bouleau essentiellement. Le peuplement a
subi en 1999 des dégâts de tempête, et une
coupe rase du taillis. Ces deux évènements
ont eu pour conséquence de rendre le peu-
plement globalement très clair, évoluant loca-
lement vers une lande à fougère :
dans les zones plus denses, le peuplement
a malgré tout conservé un couvert forestier.
Des plantations par enrichissements ont été
réalisées après travail du sol par le scarifica-
teur, et des parquets de régénérations natu-
relles ont également été travaillés. Cette zone
ne fait pas l’objet de suivis, mais a permis de
montrer que l’utilisation de l’outil en peuple-
ment était possible. (photo 1)
expérimentation de différents itinéraires
Par Alexandre Morfin, Bruno Jacquet, Jérôme Rosa CNPF- CRPF Île-de-France – Centre – Val de Loire
et Christophe Vidal CNPF-IDF, Benoît Oble, gestionnaire forestier
Afin de mieux conseiller les propriétaires lors de situations de blocage
par la fougère, le Cetef de l’Indre et le CRPF Île-de-France – Centre - Val
de Loire expérimentent différentes préparations du sol avant plantation,
avec ou sans le scarificateur réversible (conçu par l’entreprise Becker).
Les plants qui ont bénéficié de cette préparation préalable ont-ils eu une
meilleure reprise et une plus forte croissance les deux premières années
de végétation ? Qu’en est-il de la concurrence de la fougère ?
1
Maîtrise de la fougère aigle
en plantation :
Photo ci-dessus :
Travail au scarificateur
en peuplement : à
gauche, travail sous
un semencier pour
favoriser l’obtention de
régénération naturelle ;
à droite, travail dans une
zone plus claire suivi
d’un enrichissement par
plantation. J. Rosa © CNPF
20 min
EXPÉRIMENTATION
7
Forêt-entreprise - N° 239 - mars-avril 2018
sur une moitié de surface, la parcelle a un
aspect de lande. Sur cette zone la fougère
aigle s’est très fortement développée (hauteur
de 1,80 m en moyenne) et a entrainé un blo-
cage de toute régénération durant presque 20
ans. C’est sur cette zone que l’expérimentation
a été mise en place. (photo 2)
Le sol est constitué d’un horizon de surface
limoneux sur 20 à 40 cm selon les zones, en
dessous duquel la texture s’enrichit en argile.
On observe la présence d’un pseudogley vers
40 cm, avec quelques zones où l’engorgement
est encore plus proche de la surface.
Outils testés
Deux outils ont été utilisés pour préparer le
site avant la plantation dans un itinéraire chêne
sessile d’une part, et pin maritime d’autre part.
Ces outils sont :
Un cultivateur à dents de 550 à 650 kg
(7 dents non vibrantes de 80 cm environ) de
2,10 m de large, tiré par un tracteur 100 ch,
après broyage de la fougère et des rémanents
au sol (encombrement léger), utilisé en plein
(2 passages croisés). L’objectif de l’outil était
d’arracher les rhizomes de la fougère et de
décompacter le sol. C’est la méthode cou-
ramment utilisée sur ce territoire. (photo 3)
Le scarificateur réversible Becker 1 (dans sa
version initiale de 70 cm) monté sur une mini-
pelle (3,5 t). Lobjectif de l’outil était de nettoyer
les zones à planter, extraire les rhizomes de
fougère, décompacter l’horizon argileux.
Le travail au scarificateur a été décliné en
trois itinéraires (figure 1) pour le chêne sessile
afin d’étudier une palette de scénarios, et donc
de coûts, variés. Un seul itinéraire utilisant le
scarificateur réversible a été mis en place pour
le pin.
1 Le scarificateur réversible,
fiche MGVF. Forêt-entreprise
n° 221 p. 51-56.
Cultivateur à dents.
J. Rosa © CNPF
Présentation
du Sous-Soleur
Multifonction :
https://www6.
inra.fr/renfor/
Actualites/Films-
sur-le-Sous-Soleur-
Multifonction-et-le-
culti-3B
EXPÉRIMENTATION
2
3
B. Oble ©CNPF
Travail en bandes au scarificateur. Vue aérienne avant mise en place.
© Cliché par drone - Nicolas Gendron © Cliché par drone - Nicolas Gendron
© Cliché par drone - Nicolas Gendron © Cliché par drone - Nicolas Gendron
© IGN
Travail en parquet au scarificateur.
Travail en plein au cultivateur à dent.Vue aérienne après mise en place.
Cliché par drone – Michel Lablé
Travail en potets au scarificateur.
Un « océan » de fougère à Mers-sur-Indre :
parcelle avant installation.
Forêt-entreprise - N° 239 - mars-avril 20188
Bilan de réalisation du chantier
Les conditions climatiques ont été malheu-
reusement très variables au cours de la mise
en place de l’expérimentation, allant, au début
du chantier (décembre 2015) de conditions
sèches, à des conditions très humides en fin
de chantier (janvier 2016).
Il en a résulté, aux dates extrêmes, un travail
du sol moins performant, avec des outils
s’enfonçant difficilement au départ puis, en
fin de chantier, une extraction plus difficile
des rhizomes adhérant fortement à l’argile.
L’influence sur la comparaison des techniques
doit cependant être faible, le travail ayant été
réalisé conjointement sur toutes les modalités
à chaque période du chantier.
L’ensemble du travail de préparation peut
malgré tout être globalement jugé satisfaisant
visuellement.
La plantation a été réalisée en février 2016,
après clôture (électrique) de l’ensemble de la
zone (présence de daims), dans de bonnes
conditions. Il est toutefois à signaler que les
opérateurs, habitués à planter ri gou reu sement
en ligne, ont parfois planté en limite des
zones travaillées par le scarificateur lorsque
les bandes ou les potets n’étaient pas par fai-
tement alignés. Nous insistons depuis dans ce
type d’itinéraire sur la consigne de bien planter
au milieu de la zone travaillée.
Estimation des coûts
de plantation
Les coûts facturés pour la préparation en
bandes sont nettement plus importants que
ceux issus des expérimentations menées
par l’Inra2 (figure 2). Ces différences peuvent
s’expliquer par l’utilisation d’un outil dans sa
version initiale (moins large) et d’une mini-pelle
légère (3,5 t) peu puissante, par une densité et
hauteur de fougères particulièrement impor-
tantes, par des conditions de sol difficiles, et
par un opérateur expérimenté dans la conduite
d’une mini-pelle mais pas à l’utilisation du sca-
rificateur. Les coûts restent cependant intéres-
sants pour la comparaison entre les modalités
pour le même outil et le même opérateur.
Les coûts de préparation sont logiquement
plus importants avec le scarificateur qu’avec
le cultivateur à dents. Le pari est que cet
outil limite les entretiens en empêchant la
croissance de la fougère durant les trois
premières années. Cette expérimentation
permettra à terme de vérifier cette hypothèse.
Il est à signaler que l’encombrement initial de
la parcelle n’a pas nécessité de nettoyage
pour les modalités classiques, ce qui aurait
eu un impact sur les comparaisons de coûts
entre les itinéraires. L’un des intérêts des outils
montés sur mini-pelle est en effet de permettre
de se passer d’un nettoyage en présence de
rémanents ou de souches.
Figure 1 - Description des itinéraires testés et coût à l’hectare par modalité
Description itinéraire
Coût réel euros HT/ha
(sans achat/pose de 400 m
de clôture électrique, pour
4 055 euros HT pour 2,3 ha)
Nom
modalité Outils Surface
travaillée Essence
Densité
théorique
visée
Travail
préparation
Plantation
+
fourniture
plants
Total
Témoin pin Broyeur à axe
horizontal +
cultivateur à dent
En plein (100 %)
pin maritime 1 250 1 273 1 039 2 311
Témoin
chêne chêne sessile 1 250 1 273 1 464 2 737
Bandes pin
maritime
Travail du sol
au Scarificateur
Bandes de 2 m
tous les 4 m
(50 %)
pin maritime 1 250 5 060 1 029 6 089
Placeaux
4 m² chêne
placeaux de 4 m²
tous les 4 m en
tous sens (25 %)
chêne sessile 625 2 368 822 3 190
Placeaux
100 m²
chêne
30 placeaux/ha de
100 m² (30 %) chêne sessile 385 1 771 510 2 281
2 Fiche technique
« Le Scarificateur réversible »,
INRA, janvier 2014.
EXPÉRIMENTATION
Forêt-entreprise - N° 239 - mars-avril 2018 9
Figure 2 - Coûts unitaires (HT) pour les différents itinéraires utilisant le scarificateur (coût horaire 70 euros/h)
Nom modalité coût au m²
travaillé ()
unité coût à l’unité mesurés
()
Coûts à l’unité référence fiche
technique Inra ()
Bandes pin
maritime 1,01 ha 5 060,00 2 750 à
3 125
Placeaux
4 m² chêne 0,95 placeau 4 m² 3,79 4,2 à 6,5
Placeaux 100 m²
chêne 0,74 placeau 100 m² 73,79 -
Modalité des
pins après
le travail au
cultivateur
à dents en
juillet 2017,
avant le
dégagement
sur la ligne.
Modalité
des chênes
après travail
en placeaux
de 4 m2 au
scarificateur.
Le travail avec le scarificateur en bandes est
le plus coûteux, la surface travaillée étant avec
cet outil la plus importante (50 %). Le travail
en placeau de 100 m² a le coût le plus faible,
grâce à une surface travaillée inférieure (30 %)
mais surtout un coût surfacique si gni ca ti-
vement plus faible. Mais pour cette dernière
modalité, il est important de rappeler que la
densité plantée sera bien plus faible.
Des conditions de croissance
difficiles pour les chênes !
Mais une excellente reprise
Après la plantation, de nouvelles conditions
extrêmes n’ont cessé de contrarier la croissance
des plants, notamment du chêne sessile :
gel précoce dans la nuit du 26 au 27 avril
2016 (dégâts sur les vignobles qualifiés d’his-
torique à Chinon). Des dégâts de gel ont
été observés sur les chênes ayant débourré
(en moyenne 10 % des plants). Ces dégâts
ont affecté la pousse initiale, mais n’ont pas
impacté la survie des plants. Une différence
nette dans les dégâts apparaît entre moda-
lités. Ainsi, les deux placettes travaillées à
l’aide du scarificateur présentent plus d’at-
teintes (jusqu’à 30 % des plants pour les pla-
ceaux de 4 ). Ces dégâts ne sont pas liés
à l’exposition aux températures basses, mais
à un débourrement plus précoce des plants
dans ces modalités, quasiment tous les plants
débourrés ayant été affectés par le gel. S’il est
difficile de relier ce constat au travail du sol, on
peut émettre l’hypothèse que le maintien de
zones à fougères autour des placeaux a per-
mis, en plus du décaissement ou des tas de
rhizomes liés au travail du sol, de maintenir un
microclimat (protection du vent, effet tampon
sur les variations thermiques du sol) favorisant
un débourrement précoce ;
inondations à la fin du mois de mai 2016 : la
région Centre a été fortement touchée par des
inondations (pour mémoire l’autoroute A10 a
été inondée, bloquant de nombreux véhicules
plusieurs jours).
EXPÉRIMENTATION
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Prochaine session : Du 05/06/2018 au 07/06/2018
Formation :
J. Rosa © CNPF
J. Rosa © CNPFJ. Rosa © CNPF
Plantation de
pin maritime,
bande
travaillée au
scarificateur,
après 2
années de
végétation.
Forêt-entreprise - N° 239 - mars-avril 201810
tuteurage des plants les plus vigoureux a été
réalisé sur environ 20 % des plants (6 heures/
ha/homme).
L’année 2017 a été également marquée
par des gels précoces ayant affecté les
chênes, une sécheresse au printemps et
de fortes températures en juin et juillet.
La mortalité a été plus élevée qu’en 2016
dans toutes les modalités, notamment pour
la modalité « placeaux de 4 » (7 % des
plants morts durant cette seconde année de
végétation). Sur les deux premières années,
la mortalité reste malgré tout très faible (2 %
pour toutes les modalités) sauf pour la moda-
lité « placeaux de 4 » où elle atteint 9 %.
Croissance des plants
Les mesures de croissance, survie, et pro-
blèmes sanitaires ont été réalisées annuelle-
ment dans des placettes, sur une centaine de
plants par modalité.
La croissance des pins maritimes est très
bonne sur les deux premières années, en par-
ticulier en 2016, dont le printemps fût arrosé
(plus de 50 cm de pousse dans la modalité
scarifiée par bandes, figure 4).
Pour le chêne sessile, les croissances sont
en moyenne très faibles (en moyenne à peine
10 cm/an), ce qui s’explique par le compor-
tement de l’espèce, mais aussi par le gel tardif,
les précipitations excessives de printemps puis
les sécheresses, qui ont causé la mortalité de
nombreuses pousses terminales, aggravées
également par quelques abroutissements par
des lièvres.
Les différences entre outils, pour les deux
essences, vont dans le même sens, mais dans
des proportions très différentes. Les gains en
accroissements apportés par le travail au sca-
rificateur sont nettement plus importants pour
le pin maritime (gain de 23 %, soit 20 cm, par
rapport au cultivateur, figure 5) que pour le
chêne (environ 10 %).
Modalité des
chênes après
travail en
placeaux au
scarificateur.
J. Rosa © CNPF
3 Département de la santé
des forêts
Figure 3 - Taux de mortalité des plants par modalité
Certains plants ont subi un ennoiement, prin-
cipalement des chênes dans la modalité pla-
ceaux de 4 m², des pins maritimes dans les
bandes (parties basses de la parcelle) et la
partie travaillée au cultivateur ;
sécheresse estivale entre juillet et sep-
tembre 2016, impactant la pousse estivale
des chênes ;
forte attaque d’oïdium sur les chênes en 2016.
Malgré cette première année difficile, le taux de
reprise mesuré à l’automne 2016 était remar-
quable : 100 % pour les pins, 99 % pour les
chênes (de 97 % à 100 % selon les modalités,
figure 3). En premier bilan, la préparation du
site à l’aide des deux outils a clairement
profité aux plants, en comparaison aux
autres plantations de chênes de la région
qui ont été fortement impactées en 2016.
(Bilan des plantations du DSF3).
Sur les pins maritimes, un autre proces-
sus est apparu au cours de cette première
année : d’importantes verses (plants courbés)
ont été constatées, dans les mêmes propor-
tions dans les deux modalités. En l’absence
de symptômes d’attaques biotiques, l’hypo-
thèse est une pousse 2016 « trop » importante
liée au printemps arrosé (diagnostic du pôle
Nord-Ouest du Département de la santé des
forêts, qui a révélé que ce cas n’était pas isolé
cette année en plantation de pin maritime). Un
2016 2017 mortalité cumulée
Placeaux 100 m² chêne 0 % 2 % 2 %
Placeaux
4 m² chêne 3 % 7 % 9 %
Témoin chêne 1 % 1 % 2 %
Bandes pin maritime 0 % 2 % 2 %
Témoin pin maritime 0 % 2 % 2 %
EXPÉRIMENTATION
J. Rosa © CNPF
Travail au scarificateur
dans la modalité « en
bandes »
Forêt-entreprise - N° 239 - mars-avril 2018 11
EXPÉRIMENTATION
Les résultats concernant les chênes sont
malheureusement influencés par les aléas
climatiques subis. Si l’on n’observe que les
chênes épargnés par ces impacts, les arbres
ayant enregistré les plus forts accroisse-
ments se situent dans les zones scarifiées.
Ainsi, le pourcentage de chênes ayant eu un
accroissement jugé fort (50 cm sur les deux
premières années, pour du chêne sessile)
est le plus élevé pour les modalités scarifiées
(figure 5).
Il est trop tôt pour conclure sur l’impact des
techniques utilisées sur la croissance, et donc
primordial de poursuivre le suivi de cette expé-
rimentation, afin de comparer notamment la
gestion des dégagements entre modalités.
Dynamique de la végétation
concurrente et entretiens réalisés
Les estimations du recouvrement de la végéta-
tion sont régulièrement réalisées. À l’été 2017,
le recouvrement de la fougère est en moyenne
de 30 % dans les zones scarifiées, alors qu’il
est plutôt de 80 % dans les zones travaillées
au cultivateur à dents (figure 6). Il est égale-
ment important de noter que sur l’ensemble
des zones travaillées, la fougère n’atteint pas
encore la hauteur d’origine (1,20 m contre
1,8 0 m à l’origine).
Dans certaines zones on assiste à une inver-
sion de flore4, et la dominance de la molinie.
Cette dernière apparait sans doute à cause
de son tempérament héliophile, et ne sera
sans doute pas contraignante pour les plants
(recouvrement non continu, absence de
touradons5). Dans la modalité placeaux de
100 m², on commence à voir apparaître la
ronce, de l’ajonc ainsi que des semis de bou-
leau et de chêne. Il a été jugé nécessaire de
pratiquer un dégagement tardif sur la ligne
au croissant dans les modalités travaillées au
cultivateur, par crainte de voir les plants écra-
sés ou renversés par la fougère à la fin de la
période de végétation. Les coûts du dégage-
ment sont de 140 /ha pour les pins, 190 /
ha pour les chênes. Pour l’instant, il n’a pas été
jugé nécessaire d’effectuer de dégagement
dans les parties scarifiées. Il est probable qu’il
en sera de même en troisième année, sauf
éventuellement pour la modalité placeaux 4
Figure 5 - Accroissement moyen en hauteur, cumulé sur les deux années de végétation (en cm) par modalité,
et gain par rapport au témoin de l’essence
Chêne sessile Pin maritime
Placeaux
100 m² chêne
Placeaux
4 m² chêne
Témoin
chêne
Bandes
pin maritime
Témoin
pin maritime
Accroissement cumulé 18,4 18,7 16,5 102,6 83,3
% de gain par rapport au témoin 11 % 13 % 23 %
Pourcentage de tiges ayant un
accroissement de plus de 50 cm 8 % 10 % 2 %
4 Modification de la
communauté végétale initiale
due aux travaux du sol.
5 Formations en buttes,
entre 40 et 60 cm de haut,
que l’on retrouve sur les
sols de zones engorgées dès
la surface. Le touradon est
composé de plantes annuelles
qui repoussent sur leurs
anciennes racines et feuilles
mortes en décomposition.
Figure 4 - Évolution de la hauteur totale moyenne (en cm) des plants
par année de végétation, par modalité
0,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
120,0
2015 2016 2017
hauteur totale
Placeaux 100 m2 chêne Placeaux 4 m2 chêne Témoin chêne
Bandes pin maritime Témoin pin maritime
cm
Dossier Fronde contre
la fougère aigle,
Forêt entreprise
n° 221, 36 pages.
https://www.
foretpriveefrancaise.
com/publications/
voir/194/foret-
entreprise-n-221/n:541
https://www.
foretpriveefrancaise.
com/publications/
voir/625/foret-
entreprise-n-231/n:541
Forêt-entreprise - N° 239 - mars-avril 201812
où la distance entre le plant et la zone non
travaillée est sans doute trop faible par rapport
à la hauteur de fougère.
Conclusion
Après seulement deux années de végétation,
cette expérimentation apporte quelques
enseignements. Tout d’abord, le travail du
sol a été profitable à la survie des plants pour
toutes les modalités, au regard des conditions
climatiques difficiles pour ces deux années et
des autres plantations de chênes de la région.
Vis-à-vis de la fougère aigle, le travail au scari-
ficateur est clairement plus efficace, avec une
très faible repousse durant deux années de
végétation. Si l’impact positif sur la croissance
est notable sur le pin maritime, il est beaucoup
plus discret sur le chêne sessile, car gommé
par les conditions climatiques difficiles, et le
comportement de l’espèce, qui nécessitent
un suivi plus long pour conclure.
Il est difficile pour l’instant de tirer un bilan
technico économique définitif, mais on peut
indiquer quelques enseignements, à confirmer
par la suite :
le travail en bandes au scarificateur pour le
pin maritime sera difficilement rentable, même
si le gain de croissance permet l’absence de
dégagements, à cause d’un coût initial trop
élevé. L’utilisation d’un outil plus large (modèle
actuel) par un utilisateur expérimenté réduirait
les coûts annoncés, mais la différence avec
l’outil traditionnel serait toujours importante ;
en méthode traditionnelle, les dégagements
sont nécessaires dès la seconde année, mais
peu onéreux. Si le recouvrement de la fougère
est déjà très important, la hauteur est plus
faible qu’à l’origine ;
la dimension des placeaux de 4 m² est
sans doute insuffisante avec une telle hau-
teur de fougère ;
la plantation suite à des préparations loca-
lisées est assez peu usuelle. La conséquence
est que les planteurs ayant l’habitude de plan-
ter rigoureusement en ligne ont parfois planté
en limite des zones travaillées plutôt qu’au
centre. Il est donc important de préciser la
consigne de travail aux planteurs ;
la modalité « placeaux de 100 » est inté-
ressante, notamment pour son coût moindre
mais plus compliqué à mettre en place par
l’opérateur. Si la densité de plantation est bien
plus faible, le pari d’obtenir un enrichissement
naturel paraît réaliste pour accompagner les
plants (des semis naturels de chênes sont
déjà observés).
Cet essai a déjà démontré que l’utilisation
d’outils montés sur pelle mécanique offre une
grande souplesse, et permet donc d’adapter
les itinéraires aux conditions, et aux moyens.
Ces outils peuvent être déclinés en plusieurs
itinéraires, y compris sur de petites surfaces
unitaires, avec l’objectif premier de limiter les
coûts d’entretien et de pouvoir promouvoir
une technique alternative à l’utilisation des
phytocides (en particulier le Fougerox). n
Figure 6 - Recouvrements de la fougère aigle et des graminées dans les zones
travaillées, par modalité, estimés visuellement après deux années de végétation
Nos remerciements
pour : Mme Robert,
l’entreprise Naudet, Michel
Lablé entrepreneur, Eric
Sevrin, Alain Colinot et
Nicolas Anfray, CNPF,
qui ont participé à cette
expérimentation.
Catherine Collet (Inra),
Léon Wehrlen pour leur
lecture attentive et leurs
remarques pertinentes.
Cette expérimentation a
été menée avec le soutien
financier de France Bois
Foret (via le projet Pilote)
et de la DRAAF
Centre Val-de-Loire.
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
80 %
90 %
100 %
chêne pin maritime pin maritime chêne chêne
témoin témoin bandes placeau 100 m² placeaux 4 m²
graminée (principalement Molinie)
fougère
Résumé
En région Centre, préparations différentes des sols avant plantation sont testées sur un même site en situation de blocage par
la fougère aigle. Différents itinéraires sont comparés pour deux essences : chêne et pin maritime, avec l’utilisation des scarifi-
cateurs réversible (Becker) monté sur mini-pelle et cultivateur classique. Le travail du sol s’avère bénéfique pour la survie des
plants au regard des conditions climatiques difficiles lors des deux premières années de végétation. L’impact est très positif
pour la croissance du pin et la faible concurrence de la fougère.
Mots-clés : travail du sol, plantations, fougère, Centre.
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Forêt-entreprise 17
DOSSIER Fronde contre la fougère aigle
Plusieurs explications circulent sur ce
nom de fougère aigle : Flore Forestière
Française, wikipedia ...
Si vous savez pourquoi, venez en
discuter sur la page Facecebook :
facebook.com/foretpriveefrancaise/
Christophe Vidal
Technicien
reconstitution, appu
i
expérimentations
Institut pour le
développement
forestier, CNPF- IDF
Lyon
Catherine Collet
Chargée de recherche
Laboratoire d’Étude des
Ressources Forêt-Bois
(LERFoB), Mission
gestion de la végétation
en forêt (MGVF) -
INRA Nancy
Léon Wehrlen
Assistant ingénieur
Laboratoire d’Étude des
Ressources Forêt-Bois
(LERFoB), Mission
gestion de la végétation
en forêt (MGVF) -
INRA Nancy
Catherin
e
Col
le
t
Léon Wehrlen
1) Institut national de
recherche en sciences
et technologies pour
l’environnement et
l’agriculture, ex-Cemagref.
2) Mission gestion de la
végétation en forêt, Inra
de Nancy.
n appel à la
v
ol
te au forestier
qu
i
a
du mal à maîtriser
c
ette fougère enva-
ante ? La formule n’est-elle pas
aussi un conseil ? La fougère aigle est
un
e
nt la concurrence est souvent sous-
estimée. La laisser s’i
ns
taller ré
du
it les pos-
ités de la contr
ôl
er et a
ug
mente le travai
l
de lutte surtout quand elle est exubérante.
ba
ta
il
le courte et dé
ci
sive
à
longue et é
puisa
nte !
e tout temps, la fougère a
ig
le était présente
,
me a su l’ut
ili
ser, la
dom
pter. L’h
is
toire d
e
ce végétal nous est contée à partir d’une re-
cherche de documents riches en information
.
étonné par la co
nn
ais
sa
nce
et
l
a
maîtrise de ce végétal qui était perçu c
om
me
utile par nos aïeuls et
do
nt certains usages
La lumière est faite sur ses secrets. Vous le
s
irez dans la biologie et l’écologi
e de l
a
Celle-ci se trouve dans beau-
ieux
et
a des ca
paci
tés d’adap-
tation, parfois in
so
upço
nnée
s. Son systèm
e
à sa colonisation très rapide et à son maintien
dans le milieu prospecté.
Des essais suivis par l’Irstea
1)
démontrent la
té de la fougère a
ig
le à nuire à l’ins-
ants et des semis. C’est
un
e
colonisatrice hors pair aux capa
ci
tés de résis-
onn
elles. C’est
un
e
st
ar
so
us l
e
projecteur solaire, elle ne laisse pas
un
e miett
e
Dans le cadre d’un programme de recherch
e
e aux h
e
r
bicides), fr
ui
t de tra-
muns entre différents organismes
forestiers et piloté par la MGVF
forestiers et piloté par la MGVF
2)
de l’Inra d
e
out
il
s montés sur mini-pelle. Une évolutio
n
différente de la végétation p
er
met
un
e meil-
leure croi
ss
ance des
pl
ants. C’est
un
e solu-
tion à des blocages liés à
un
e fougère a
ig
l
e
envahi
ss
ante.
Le forestier est imaginatif et i
nv
ente ou s
ui
t de-
puis longtemps des
m
éthodes
p
our contr
ôl
e
r
la fougère a
ig
le, co
mm
e le montre que
lq
ue
s
expériences locales. Pour certaines ré
gi
ons
,
elle est maîtrisée, pour d’autres c’est une dif-
Pourq
uo
i telle méthode de contr
ôl
e est plus ef-
? Tout est lié à la c
onn
ais-
sance de la dynamique de la fo
ug
ère a
ig
le,
qui
p
er
met d’a
do
pter
un
e stratégie de contr
ôl
e.
-
caces. Il existe aussi des méthodes curative
s
après la plantat
io
n ou la régénération naturelle
,
mais plus la
bo
rieuses.
G
ce à de nouveaux out
il
s, des moyens
a
igl
e se
lo
n les
di
fférentes
si
tuat
io
ns. Les coût
s
des travaux avec ces out
il
s sont égalemen
t
abordés en fonction des interventions avan
t
ou après
un
e
pl
antation ou une régénératio
n
naturelle.
En fait,
faire fr
on
de
co
ntre la fou
re aigle
,
c’est agir à temps à son enva
hi
s
se
ment
,
suffisamment à l’avance et brièvement,
plus que longuement et de
faç
on répétée
on répétée. on répétée
Il vaut
mi
eux p
venir que guérir ! C’est auss
i
ut
il
iser les bons out
il
s
au meilleur
mo
m
ent pou
r
en
dig
uer l’avancée inél
uc
ta
bl
e de la fougèr
e
a
ig
le sur les
pl
ants et les semis.
Ma
is tout cel
a
a un prix, selon les solutions choi
si
es par le
s
maître
s
d’
œu
vre.
Pourquoi aigle ?
Ami photographe
si l’œil vif de votre
objectif a figé l’aigle
de la fougère,
transmettez votre
photo à Forêt-
entreprise ou sur la
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» sre i ts erof sed ei r iarbi L «
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