Article

La construction discursive des rapports de force dans les éditoriaux de La Presse : le cas des médecins et des infirmièresThe Discursive Construction of Power Relations in La Presse Editorials: The Case of Doctors and NursesLa construcción discursiva de correlaciones de poder en los editoriales de La Presse: el caso de los médicos y de las enfermeras

Authors:
To read the full-text of this research, you can request a copy directly from the authors.

Abstract

Par le biais d’une analyse thématique d’éditoriaux de La Presse sur près de 35 ans, soit de 1980 à 2015, nous montrons comment s’est graduellement construit, au Québec, un discours qui prône une augmentation constante de la rémunération des médecins, alors même que, parallèlement, les infirmières recevaient un traitement asymétrique. Notre analyse s’inscrit dans la continuité des recherches sur les facteurs ayant influencé l’évolution de la rémunération des travailleurs à partir des années 1980. Notre objectif dans cet article est de cerner si le rapport de force de ces deux catégories de travailleurs s’est détérioré ou a été renforcé sur le plan narratif grâce au portrait qu’en brosse La Presse , l’un des quotidiens les plus lus du Québec. Jusqu’à l’aube des années 2000, les médecins sont décrits et considérés au même titre que les autres travailleurs, notamment les infirmières, c’est-à-dire que leurs revendications salariales ou relatives à leurs conditions de travail sont dépeintes négativement par les éditorialistes. Cependant, au début du présent siècle s’opère un changement discursif qui justifie dorénavant la hausse de la rémunération des membres de cette profession, discours principalement basé sur l’argument de la nécessité d’un rattrapage avec le reste du Canada. Par la suite, dans le cadre d’une analyse thématique, les données relatives à la rémunération des médecins sont comparées à l’augmentation des salaires des infirmières, qui elles n’ont pas bénéficié d’un tel traitement et qui font l’objet d’une dévalorisation associée à la représentation genrée de leur pratique. Au final, cette recherche constitue une contribution à une meilleure connaissance du discours médiatique en tant que reflet et moteur des rapports de force entre catégories sociales qui bénéficient de privilèges inégaux. Notre étude illustre également le traitement différencié réservé à deux groupes de professionnels en santé.

No full-text available

Request Full-text Paper PDF

To read the full-text of this research,
you can request a copy directly from the authors.

ResearchGate has not been able to resolve any citations for this publication.
Article
Full-text available
Topoi and the legitimization of austerity policies. A study of La Presse’s editorials from 1980 to 2015 This article focuses on the dissemination of the topoi of a neoliberal vulgate, by means of a longitudinal discursive analysis, from 1980 to 2015, of the editorials of La Presse, one of Quebec’s leading daily newspapers. The thematic, argumentative, pragmatic, and enunciative analysis of this corpus is conducted in dialogue with the economic theories involved in the editorial statements. For, although the popular beliefs (topoi) developed or mobilized by La Presse oversimplify these theories to the extreme, the connections between these two levels of circulation are constitutive of dispersion rules of the discursive austerity event. This study shows how the construction of an anti-deficit topos in the 1980s immediately rejects (without the need for argument) any policy involving public spending. Studying how this topos adapts to different changes in the economic situation by generating and articulating itself with other austerity-related topoi, the analysis shows the conditions of possibility of permanent austerity, legitimizing among other things a criminalization of strikes and a standardization of emergency laws, decreeing the working conditions of employees.
Article
Full-text available
Notre article évalue la croissance des salaires réels des travailleurs au Canada du début du 20 e siècle jusqu’à 2013, en considérant à la fois les salaires des travailleurs syndiqués et non syndiqués. Cette évolution est mise en relation avec la hausse de la productivité du travail afin de vérifier la théorie de l’économiste Robert Solow voulant que la croissance des salaires réels progresse au même rythme que la productivité du travail. Nous relevons l’évolution des salaires en trois temps selon les modes dominants de régulation des relations de travail : 1900-1939, 1940-1979 et 1980-2013. La première phase, celle du libéralisme, est marquée par la négociation individuelle des conditions de travail et l’amorce de la syndicalisation. La deuxième se situe dans la mouvance keynésienne et est caractérisée par le militantisme syndical et l’aide de l’État. La troisième, qui s’inscrit dans l’affirmation du néolibéralisme, voit le recul du syndicalisme et de l’appui apporté par les gouvernements. De notre analyse, il ressort que trois importants facteurs influencent la détermination des salaires : 1-la croissance économique ; 2-l’action de l’État ; et 3- le militantisme syndical. Notre recherche montre que les salaires réels moyens des travailleurs au Canada n’ont guère augmenté au-delà de l’inflation depuis les trois dernières décennies malgré un accroissement de la productivité du travail. Ce quasi-gel du pouvoir d’achat des travailleurs est notamment attribuable à des transformations du marché du travail, à l’érosion du rapport de force des salariés dans les entreprises et aux valeurs néolibérales qui s’imposent auprès des gouvernements. En revanche, les années antérieures se présentent sous un tout autre jour puisque les salariés profitent de la croissance économique et de la hausse de la productivité du travail. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, leur pouvoir d’achat fait plus que doubler, en même temps qu’ils peuvent bénéficier d’une réduction de leurs heures de travail et de nombreux autres avantages sociaux. Cet avancement est le résultat de la forte croissance économique, de la hausse du taux de syndicalisation et de politiques gouvernementales keynésiennes axées sur la stimulation de la consommation. De 1901 à 1940, les salariés profitèrent également du développement industriel, même si les rapports qui déterminent l’embauche et les conditions de travail sont surtout de nature individuelle basés sur les lois du marché. Au cours de cette période, l’action de l’État demeure marginale, mais des syndicats réussissent à imposer la négociation collective.
Article
This volume provides a detailed description of the situation of women in employment in the early 1990s and considers how sociological and economic theories of labor markets illuminate the gap in pay between the sexes.
Article
Depuis la commission Castonguay-Nepveu, le discours sur le système de santé s’est considérablement transformé. L’idée d’un recours plus grand au secteur privé comme solution aux problèmes du secteur public s’est imposée de façon de plus en plus évidente depuis la fin des années 1980. Quelles ont été les idées véhiculées par les principaux acteurs individuels et collectifs ? L’idée d’une participation plus grande du secteur privé a-t-elle réussi à s’imposer ? En s’inspirant de la perspective cognitive, cet article tente de retracer l’évolution du discours des acteurs sur le système de santé québécois.
Article
Neoliberalism promises to unleash a "rising tide that lifts all boats." But despite growing productivity in Canada, neoliberalism has delivered disappointing real wage growth, particularly for lowwage workers. We employ a bargaining power framework to argue that neoliberal economic, political, and social/cultural developments have eroded worker bargaining power. The resulting "austerity labour markets" characteristic of mature neoliberalism undermine the ability of most workers to benefit from increased economic productivity, and contribute to the rising inequality and insecurity characteristic of the neoliberal era.
Article
This article investigates the influence of race-gender composition on pay deterioration in occupations. The analyses use occupation-level data derived from Current Population Surveys to model wage changes from 1971–1981 and 1982–1992. I demonstrate wage erosion—for white men and other incumbents-in female-dominated fields, and show the effect to be driven by white women's representation. Pay also eroded in occupations with a large share of African American men. These longitudinal investigations provide much-needed context for cross-sectional studies, which cannot discern temporal dynamics in the pay-composition association. The results here provide clear evidence of a causal relationship: occupational composition influences wages. I suggest that composition-related wage degradation is due to the greater vulnerability of occupations where subordinate groups are overrepresented and may become manifest via diverse mechanisms related to incumbents' low social status. This discussion pushes beyond the assumption that pay penalties are due only to cultural devaluation.
Article
For decades women working as nurses, librarians, and secretaries have argued that they are paid less than men in jobs requiring comparable skill and effort. By the late 1980s, the notion of "comparable worth" had become a familiar one, and comparable worth initiatives were being developed to counteract the persistent disparities between male and female pay. In a comprehensive assessment of this policy, Elaine Sorensen lays out the various approaches states have taken, identifying the most and least successful among them. The author attributes part of the gender pay gap to economic discrimination and suggests theoretical models that best explain this discrimination. She examines the usefulness of comparable worth policies as a means of reducing male/female wage disparities. Minnesota's policies are examined in detail as an example of promising efforts in this regard. Sorensen ends by examining comparable worth's likely future fate in Congress and the courts.
Article
Jobs held largely by women have low pay for the amount of education they require. Why is this? One hypothesis is that employers prefer to hire men, and all workers prefer better jobs, so that women can get in only when a job's rewards (relative to its skill requirements) are low enough that men no longer want the job. Thus, wages affect sex composition. Others see the causal arrow to run the other way. In this view, the sex composition of jobs affects the wage that employers offer; employers' biased perceptions lead them to see jobs as less important and less payworthy if they are filled largely by women. These explanations are not mutually exclusive; the causal arrow may run both ways (or neither way). In this paper we use CPS data from 1984 to 1991 and a cross-lag panel model to examine these effects. Jobs are defined with a detailed occupational category within a specific broad industry category. We find that jobs with a higher percentage of females at one point have slower wage growth (or steeper wage decline) for both men and women in the ensuing years. But we find no effect of earlier wage rate on later sex composition. For those interested in reducing gender inequality in earnings, these findings suggest the utility of “comparable worth” policies.
Article
The most direct mechanism by which labour productivity affects living standards is through real wages, that is, wages adjusted to reflect the cost of living. Between 1980 and 2005, the median real earnings of Canadians workers stagnated, while labour productivity rose 37 per cent. This report analyzes the reasons for this situation. It identifies four factors of roughly equal importance: rising earning inequalities; falling terms of trade for labour; a decrease in labour’s share of GDP; and measurement issues. This report also explores the relationship between labour productivity and real wages by province and by sector, as well as in the United States and in other high-income countries.
Why Isn’t Productivity More Popular? A Bargaining Power Approach to the Pay/Productivity Linkage in Canada
  • Mathieu Dufour
  • Ellen Russell
Rapport statistique sur l
  • Daniel Marleau
Une étude des éditoriaux de La Presse de
  • Mathieu Dufour
  • Audrey Laurin-Lamothe
  • Ricardo Peñafiel
Infirmière : vocation, engagement et parcours de vie, Montréal : Éditions du remue-ménage
  • Diane-Gabrielle Tremblay
La conciliation emploi-famille-soins : quel soutien des entreprises pour les personnes qui doivent soutenir des parents vieillissants ou un conjoint malade ?, Note de recherche no 2013-1 de l’ARUC sur la gestion des âges et des temps sociaux
  • Diane-Gabrielle Tremblay
  • Et Maryse Larivière
Au Québec, est-ce que l’enrichissement profite vraiment à tout le monde ? Montréal : Institut de recherche et d’informations socio-économiques
  • Paul-André Lapointe