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Mémoire -
Psychologie Positive :
Université de la Réunion
D.U. Introduction à la Psychologie Positive
Août 2019
NATACHA NIKOLIC
Bien-être des doctorant-e-s en France
2
Préface
Dans le cadre du Diplôme Universitaire en Introduction à la Psychologie Positive, la rédaction
de mon mémoire de fin d’année s’est porté sur l’évaluation du niveau actuel de bien-être des
doctorant-e-s en France afin de dégager des pistes d’amélioration.
Ce mémoire est structuré comme une publication scientifique. Il fera l’objet de collaboration
ultérieure et d’approfondissement d’analyse pour une soumission dans un journal
scientifique.
Je tiens à remercier mon compagnon de vie, Vincent, pour son soutien ainsi que la gestion de
notre vie de famille afin de mener à bien ce projet d’étude et l’écriture de ce mémoire. Je
remercie mes amis et mes collègues pour nos échanges et leur bonne humeur. Je remercie
l’ensemble des professeurs du D.U. pour leur disponibilité et leur gentillesse. Je remercie Cloé
Michaud pour m’avoir éclairé dans la construction du questionnaire. Je tiens également à
remercier amplement l’ensemble des doctorant-e-s pour le temps qu’ils ont pris à répondre à
l’ensemble des questions pour cette étude. Sans eux, cette étude n’aurait jamais pu voir le
jour. Pour finir, je remercie mon responsable de mémoire, Charles Martin-Krumm, pour s’être
rendu disponible lors de mes sollicitations. Il est une source très motivante et
enthousiasmante pour redoubler d’effort. En me sentant épauler, j’ai le sentiment d’avoir
optimisé mes compétences. J’espère que les résultats de cette étude seront à la hauteur des
discussions et questionnements partagés avec les doctorant-e-s.
Je dédie ce mémoire à l’ensemble des doctorant-e-s.
3
Table des matières
RÉSUMÉ ................................................................................................................................................... 4
ABSTRACT ................................................................................................................................................ 4
INTRODUCTION ET CONTEXTE DE L’ÉTUDE ............................................................................................. 5
MATÉRIEL ET MÉTHODE .......................................................................................................................... 7
1. Élaboration et récolte des données ............................................................................................ 7
2. Mise en forme des données ........................................................................................................ 8
3. Analyses statistiques ................................................................................................................. 12
3.1. Détails des variables et analyses de normalité ................................................................. 12
3.2. Analyses des corrélations .................................................................................................. 12
3.3. Modèle statistique............................................................................................................. 13
RÉSULTATS ............................................................................................................................................. 14
1. Informations générales sur les participants .............................................................................. 14
2. Analyses de corrélation ............................................................................................................. 16
2.1. « Constat d’état personnel » et les dimensions de bien-être ........................................... 16
2.2. « Constat d’état personnel » et les autres variables ......................................................... 18
2.2. A. Climat au travail ................................................................................................................. 21
2.2.B. Projection future ................................................................................................................. 22
2.2.C. Lien avec la famille et le(s) ami(es) ..................................................................................... 23
2.2.D. Nombre d’année de thèse .................................................................................................. 24
2.2.E. Pratiquer un sport et un loisir ............................................................................................. 24
2.2.F. Variable prise de substances ............................................................................................... 26
3. Modèle statistique .................................................................................................................... 27
DISCUSSION ........................................................................................................................................... 29
Résultats de l’étude : facteurs corrélés au bien-être des doctorant-e-s........................................... 29
Climat au travail ............................................................................................................................. 30
Projection professionnelle ............................................................................................................ 32
Perspectives ................................................................................................................................... 33
Pistes d’amélioration du questionnaire ............................................................................................ 34
Conclusion ......................................................................................................................................... 36
RÉFÉRENCES .......................................................................................................................................... 36
ANNEXES ................................................................................................................................................ 40
4
RÉSUMÉ
Les résultats présentés dans ce mémoire sont issus de données provenant d’un questionnaire
spécialement élaboré pour cette étude et dont 1900 doctorants y ont répondu. Ces résultats
révèlent une forte corrélation entre le « bien-être » des doctorant-e-s en France et i) le climat
au travail, ii) la facilité de se projeter professionnelle, iii) la pratique d’un sport et/ou d’un
loisir, iv) la fréquentation de la famille et des amis, et v) l’avancement temporel de la thèse.
Les deux premières variables (i et ii) possèdent des coefficients de corrélation élevés
suggérant un rôle important dans le bien-être. Néanmoins, les autres variables ne sont pas à
négliger, comme par exemple, la diminution du bien-être des doctorant-e-s au fur et à mesure
des années doctorales. Cette étude montre également qu’un fort taux (un quart) des
doctorant-e-s en France sont malheureux(se) et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve). Les
doctorant-e-s ayant le sentiment d’être heureux(s) ont un sentiment moins important
d’épuisement et de dévalorisation, et plus important d’accomplissement et de résilience
brève. Pour finir, cette étude discute des pistes d’amélioration du mieux-être et mieux vivre
au travail des doctorant-e-s en France.
ABSTRACT
The results presented in this work are based on data from a questionnaire specially designed
for this study and for which 1900 PhD students responded. This study reveals a strong
correlation between the "well-being" of French PhD students and i) the “climate at work”, ii)
the ease of projecting oneself professionally, iii) the practice of a sport and/or a leisure
activity, iv) the frequentation of family and friends, and v) the temporal advancement of the
thesis. The first two variables (i and ii) studied have high correlation coefficients and suggest
an important role in the well-being of PhD student. Other variables seem important, such as
the well-being of PhD students decreases with doctoral years. The results also provided an
estimation on the proportion of doctoral students in France who are unhappy and/or
depressed and/or depressed only: one quarter. PhD students who feel happy are less likely to
feel burned out and less valued, and more importantly have a feeling of accomplishment and
short-term resilience. Finally, this study discusses ideas for improving the well-being and living
well while at work of doctoral students in France.
5
INTRODUCTION ET CONTEXTE DE L’ÉTUDE
Alors que les effectifs des étudiants augmentent dans l’ensemble de l’enseignement supérieur
et la recherche (ESR), une baisse du nombre de doctorat en France est constatée depuis 2009
(SNCS 2019). En France, le nombre de doctorat était de 74 450 en 2015 avec environ 3
doctorant-e-s sur 4 inscrit-e-s en première année bénéficiant d’un financement pour leur
thèse (Algava et al. 2017) et 73 508 en 2017 (MESRI 2019). D’après les projections du SIES
(Sous-direction des systèmes d'information et des études statistiques), la baisse pourrait se
poursuivre jusqu’à 13.2 %, soit une chute de 8000 doctorant-e-s pour s'établir à 52 000 en
2026 (SNCS 2019). D’autant que les étudiant-e-s s’inscrivant en Doctorat sont actuellement
minoritairement issus de Master Français de l'année précédente (ex. 36 % en 2017) (MESRI
2019). Ce décrochage anticipé des effectifs en doctorat inquiète notamment pour la
Recherche et le Développement en France et serait révélateur d’une situation de crise (SNCS
2019).
Inscrite dans la loi pour l’enseignement supérieur et la recherche du 22 juillet 2013, la stratégie
nationale de l'enseignement supérieur (StraNES) proposait de porter à 20 000 par an le
nombre de doctorats délivrés d’ici 2025 (SNCS 2019), alors que 14 500 ont eu leur doctorat
délivré en 2015 (Algava et al. 2017) et 14 678 en 2017 (MESRI 2019). Un tiers des habitants
totaux de France métropolitaine âgés de 25-64 ans sont diplômés de l’enseignement
supérieur et seulement 0.7 % sont des docteurs, hors santé (MESRI 2017a). Les hommes (59
% contre 41 % de femmes), les enfants de cadres ou enseignants, ainsi que les immigrés sont
surreprésentés parmi les docteurs (MESRI 2017a). À contrario, les femmes, les enfants
d’ouvriers et les enfants d’immigrés sont sous-représentés (MESRI 2017a).
À la rentrée 2017, 73 % des doctorant-e-s (toutes disciplines confondues) inscrits en première
année, et dont la situation financière est déclarée, ont bénéficié d'un financement pour leur
thèse (MESRI 2019). La majorité des doctorats financés le sont par des financements publics
comme les contrats doctoraux du MESRI (34 %), les financements relevant d'un organisme de
recherche (10 %) ou d'une collectivité territoriale (8 %) (MESRI 2019). Les CIFRE représentent
près de 11 % des doctorats financés et les financements spécifiques pour les doctorant-e-s
étrangers 17 % (MESRI 2019). Le financement doctoral est sous un contrat doctoral fixant une
rémunération minimale indexée sur l'évolution des rémunérations de la fonction publique,
6
depuis le 1er juillet 2010 (MESRI 2017b). Le salaire mensuel minimal brut s'élève ainsi à
1684,93 € et 2024,70 € en cas d'activités complémentaires (MESRI 2017b). Il peut-être plus
élevé selon le type de financement, par exemple pour un financement CIFRE il est de 1957 €
brut mensuel (MESRI 2017b).
Concernant l’insertion professionnelle des doctorant-e-s, il semblerait que les cinq années
suivant le diplôme soient marquées par une précarité (contrats courts et taux de chômage
élevé (14 %)), puis au-delà et sur le long terme le taux d’emploi et les salaires seraient plus
élevés (Le Monde 2017). Par exemple, le salaire net mensuel médian d’un docteur salarié à
temps complet est de 3 000 € (MESRI 2017a). En début de carrière, les principales difficultés
d’insertion des docteurs résident dans l’accès à un contrat stable (MESRI 2017a). La situation
des docteurs face à l’emploi varie selon la discipline et le type d’employeur (MESRI 2017a).
Au regard des différents constats présentés ci-dessus, il est essentiel d’évaluer l’état de bien-
être des doctorant-e-s en France et de mieux comprendre cette diminution. Plusieurs
hypothèses peuvent expliquer cette diminution comme par exemple, 1) des conditions de
travail dégradées, 2) la difficulté des docteurs en France de trouver un emploi stable, et 3) les
revenus trop bas, voire inexistant, au cours du doctorat. Au cours de cette étude, nous avons
évalué en partie les deux premières hypothèses. Concernant la dernière hypothèse, nous
avons effectué quelques analyses grâce aux informations sur les disciplines pour séparer les
doctorant-e-s dits des « Sciences » de ceux des « Sciences sociales » puisqu’un rapport du
MENESR (2015) a clairement identifié que 90% des doctorant-e-s en « Science » recevaient un
support financier, contre 33% pour les « Sciences Sociales ».
Parmi les facteurs importants associés au bien-être individuel, on peut trouver généralement
dans la littérature le bonheur ; la satisfaction au travail, au matériel et à la vie ; le revenu ; les
liens sociaux ; et la religion. Cependant le bien-être a échappé à une définition claire
(Vijayamohanan et Asalatha 2013) parce que les études ont de grandes différences de
méthodes, de mesures, et d’interprétation des résultats (Wyshak 2016). Ainsi, la « confusion
règne » sur la meilleure façon de définir et de mesurer le bien-être. Dans cette étude, le bien-
être fait référence au bien-être psychologique et il est utilisé comme un terme générique pour
vulgariser un état général de la personne en lien avec la conception du bonheur (notamment
l’expression du sentiment d’être heureux). De manière volontaire, la définition du bien-être
n’est pas dirigée vers l’une des deux conceptions du bonheur (hédonique et eudémonique).
7
Tout d’abord, cette étude ne le permet pas, et ensuite cette dichotomie fausserait l’objectif
principal de cette l’étude qui est de soumettre une première analyse sur la perception du
« bien-être » des doctorant-e-s au sein du milieu de la recherche.
MATÉRIEL ET MÉTHODE
1. Élaboration et récolte des données
Le questionnaire était en français et il a été construit en mixant les questionnaires de deux
études pour évaluer le bien-être des doctorant-e-s. L’étude d’Isoard-Gautheur et al. (2010)
possédant un questionnaire robuste pour évaluer le burnout et le questionnaire de Cloé
Michaud (Master 2 – APAS) sur la résilience brève (https://framaforms.org/brief-resilience-
scale-1521635576) ont été utilisés pour obtenir des échelles sur les dimensions d’épuisement,
d’accomplissement, de dévalorisation, et de résilience brève. Des questions supplémentaires
ont été créées pour affiner notre évaluation sur le bien-être des doctorant-e-s. Nous avons
ainsi ajouté des questions pour obtenir une évaluation sur la projection professionnelle du (de
la) doctorant(e), puisqu’une étude qualitative exploratoire sur les facteurs de stress mené par
Haag (2018) montre que la précarité et l’incertitude par rapport à l’avenir professionnel
constituent les principales causes de stress qui affectent les doctorant-e-s.
Ce questionnaire a été envoyé à l’ensemble des écoles doctorales (264) grâce aux adresses
mails des secrétariats trouvées sur le site https://doctorat.campusfrance.org/phd/dschools.
Le questionnaire a été mis en libre accès le 21/03/2019 et les données pour ce mémoire ont
été extraites le 17/07/2019. Il peut être consulté à partir du lien framaforms (Annexe 1) :
https://framaforms.org/questionnaire-sur-le-bien-etre-des-doctorant-e-s-1551696422.
Il comprend 34 questions qui abordent plusieurs dimensions (Table 1) dont les détails sont
présentés en Annexe 2.
8
Table 1. Résumé détaillant le type et nombre de questions abordées et les supports existants
utilisés.
Outils
Nature des informations collectées
Items
Echelles
Information personnelle et
sociale
Age, genre, matière, année(s) doctoriale(s),
situation personnelle
5
-
Isoard-Gautheur et al. 2010
Dimension "Epuisement"
5
1-5
Cloé Michaud (Master APAS)
Dimension "Résilience brève"
3
1-5
Isoard-Gautheur et al. 2010
Dimension "Dévalorisation"
5
1-5
Isoard-Gautheur et al. 2010
Dimension "Accomplissement"
7
1-5
Elaboré pour la présente étude
Dimension « Climat au travail »
6
1-5
Elaboré pour la présente étude
Dimension « Projection professionnelle »
2
1-5
Elaboré pour la présente étude
Dimension « Constat personnel d’état »
1
1-6
Elaboré pour la présente étude
Facteurs explicatifs potentiels
5
-
2. Mise en forme des données
Ces données ont fait l’objet d’un nettoyage pour éliminer les erreurs et incohérences. Tout
d’abord, les données correspondantes à une localisation étrangère ont été éliminées (soit un
total de 6). Tous les départements Français et outre-mer ainsi que les TOM ont été conservés.
Les données ayant été saisies plus d’une fois par un(e) doctorant(e) ont également été
supprimées (soit 74). Après correction, les données représentent 1900 doctorant-e-s.
Un total de 34 questions compose le questionnaire (Table 2). Les variables (Age, Sexe,
Département, Région, Années doctorales, Matière étudiée, Discipline, Situation personnelle,
Constat personnel d'état, Lien famille, Lien ami, Pratique un sport, Pratique un loisir,
Consommation de substance(s) chimique(s) exogène(s)) sont composées d’une question. Les
variables nommées dimension sont composées de plusieurs questions (Épuisement,
Accomplissement, Résilience brève, Dévalorisation, Conditions de travail et relationnelle,
Projection professionnelle) (voir également l’Annexe 2).
9
Table 2. Récapitulatif des informations nécessaires sur les variables pour choisir les méthodes
statistiques classiques. La dernière colonne concerne les variables dont les tests statistiques
ont pu être effectués (x) pour le présent mémoire.
Variables
Nombre
de
question
Valeurs
Type
Analysé dans
le présent
mémoire
Age
1
25-30 ans ; 30-35 ans ; Plus de 35 ans ;
Moins de 25 ans
Qualitative mais
peut-être
transformée en
quantitative
continue
x
Sexe
1
Homme ; Femme ; Autre genre
Qualitative
x
Département
1
Chiffres des départements Métropolitain ;
DOM et TOM
Quantitative
Région
1
Nom des régions
Qualitative
x
Années doctorales
1
1ère ; 2ème ; 3ème ; 4ème ; Plus
Qualitative mais
peut-être
transformée en
quantitative
x
Matière étudiée
1
15 matières mentionnées
Qualitative
Discipline
1
Sciences naturelles ; Sciences humaines et
sociales ; Sciences formelles ; Sciences
appliquées
Qualitative
x
Situation
personnelle
1
Célibataire (1) ; En couple sans enfant (2) ;
En couple avec enfant(s) (3) ; Célibataire
avec enfant(s) (4)
Qualitative
x
Constat personnel
d'état
1
Colonne 1 : heureux(se) ; malheureux(se) ;
neutre ; déprimé(e) ; dépressif(ve) ; Je ne
sais pas/Je ne souhaite pas répondre
Qualitative
Colonne 2 : (1) heureux(se) ; (2) neutre ;
(3) malheureux(se) et/ou déprimé(e)
et/ou dépressif(ve)
Qualitative
pouvant être
transformée en
quantitative
x
Voir sa famille
(Famille)
1
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Voir ses ami(e)s
(Ami)
1
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Pratiquer un sport
(Sport)
1
Colonne 1 : non ; pas envie ; non ; pas le
temps ; une heure par semaine ; deux
heures par semaine ; plus de deux heures
par semaine
Qualitative
Colonne 2 : oui (1) ; non (2)
Qualitative
x
Pratiquer un loisir
(Loisir)
1
Oui (1) ; non (2)
Qualitative
x
Consommation de
substance(s)
chimique(s)
1
Colonne 1 : non ; somnifères ;
antidépresseurs ; substances
psychoactives (particulièrement alcool
et/ou cannabis) ; autre(s)
Qualitative
10
exogène(s)
(Substances)
Colonne 2 : oui (1) ; non (2)
Qualitative
x
Dimension
Épuisement
5
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Dimension
Accomplissement
7
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Dimension
Résilience brève
3
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Dimension
Dévalorisation
5
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Bonnes conditions
de travail et
relationnelle
(Climat au travail)
6
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Projection
professionnelle
2
Moyenne échelle de 1 à 5 renvoyant aux
réponses : Presque jamais ou Jamais (1)
Rarement (2) Quelquefois (3)
Fréquemment (4) Très souvent (5)
Quantitative
x
Les variables comprenant plusieurs questions (dimensions) ont été estimées à partir de la
moyenne arithmétique (excepté la dimension « Constat personnel de son état et bien-être »).
Ces moyennes ont été calculées selon le type de question en gardant la valeur propre ou
inverse afin de donner le même sens à la dimension. Plus la valeur calculée par dimension est
élevée, plus la dimension décrite (Épuisement, Résilience brève, Dévalorisation,
Accomplissement) est élevée (valeur de 1 à 5). Ce qui signifie que plus la dimension
« Épuisement » est élevée plus la personne serait épuisée, « Résilience » plus la personne
serait résiliente, et « Dévalorisation » plus la personne se dévaloriserait, etc. Les questions
ayant été ciblées pour mieux comprendre les doctorant-e-s au sein de leur milieu de travail,
les résultats seront plus représentatifs de leurs états au sein du contexte professionnel que
personnel. Concernant la dimension « Climat au travail », plus la valeur calculée est élevée et
plus les conditions sont bonnes pour les doctorant-e-s notamment en terme relationnels
(valeur de 1 à 5). La dimension « Projection professionnelle » sera également plus élevée si
le(la) doctorant(e) se projette facilement et positivement dans la recherche après sa
soutenance (valeur de 1 à 5).
11
Pour faciliter les analyses des données, deux variables et trois colonnes supplémentaires ont
été créées (Table 2, couleur grise). Tout d’abord, la variable « Région » a été ajoutée à partir
des informations sur les départements. Les matières scientifiques ont été regroupées en 4
disciplines scientifiques (Sciences formelles ; Sciences naturelles ; Sciences humaines et
sociales ; Sciences appliquées) selon le classement et les définitions données sur lien
Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Discipline_scientifique) et une autre colonne en 2
disciplines (Sciences ; Sciences sociales).
Concernant les colonnes supplémentaires créées au sein des variables existantes (« Constat
personnel d’état » ; « Pratique un sport » ; « Consommation de substance(s) chimique(s)
exogène(s) »)), l’objectif a été de simplifier les analyses. Le « Constat personnel de son état et
bien-être » était complexe à aborder, notamment parce que les doctorant-e-s ont coché
plusieurs cases, multipliant ainsi le nombre de variables à analyser (Annexe 3). Pour résoudre
ce problème, une échelle de 1 à 3 a été constituée selon les correspondances suivantes :
(1) « heureux(se) ».
(2) « neutre » et/ou, « Je ne sais pas/Je ne souhaite pas répondre », ou toutes les cases
avaient été cochées.
(3) « malheureux(se) » et/ou, « déprimé(e) » et/ou, « dépressif(ve) ».
Néanmoins, il est indéniable que ces trois échelles descriptives apportent des informations
différentes et que des analyses complémentaires doivent être effectuées pour utiliser
pleinement les informations collectées par les doctorant-e-s. Il serait ainsi très intéressant
d’étudier chacun de ces sentiments avec les quatre dimensions (Epuisement, Dévalorisation,
Résilience brève, et Accomplissement) et évaluer s’il y a des différences entre les personnes
se disant malheureux(se), déprimé(e), et dépressif(ve). Pour finir, les variables informant sur
la pratique d’un sport ou la consommation de substances ont été simplifiées par « oui » et
« non » afin de faciliter les analyses statistiques de cette première étude mais elles feront
également l’objet d’un travail ultérieur.
12
3. Analyses statistiques
L’ensemble des analyses statistiques au sein de cette étude ont été effectuées à partir du
logiciel R.3.6.0.
3.1. Détails des variables et analyses de normalité
Les variables ont été identifiées comme qualitative ou quantitative (Table 2) afin de choisir au
mieux les méthodes statistiques résumées en Annexe 4. Pour cela, des tests de normalité ont
été effectuées à partir du test de Shapiro-Wilk (le test de Kolmogorov-Smirnov n’étant pas
utilisé puisque nous avions moins de 5000 échantillons). Les données pour toutes les variables
ne suivent pas une loi normale (Annexe 5) (p-value significative).
3.2. Analyses des corrélations
Quatre dimensions ont été produites dans cette étude avec pour objectif d’évaluer le bien-
être des doctorant-e-s : Épuisement, Dévalorisation, Accomplissement, et Résilience brève.
Pour utiliser au mieux la variable « Constat personnel d’état », des analyses de corrélations
sous la forme d’analyse de variance ont été réalisées avec les quatre dimensions. Dans cette
étude, les valeurs numériques (dimensions estimées) ont été comparées en fonction des
groupes contenus dans « Constat d’état personnel » par des analyses de corrélation. Le test
de corrélation est utilisé pour évaluer une association (dépendance) entre deux variables. Le
calcul du coefficient de corrélation a été effectué en utilisant différentes méthodes, telles que
la corrélation r de Pearson et tau de Kendall et le coefficient de corrélation rho de Spearman.
Le test de corrélation de Kendall et Spearman sont robustes car ils ne dépendent pas de la
distribution des données, et ils sont recommandés lorsque les variables ne suivent pas une loi
normale (comme c’est le cas pour nos données). Les résultats obtenus par ces analyses
(Table 3) permettent de diriger notre effort vers la comparaison des données issues du
« Constat d’état personnel » avec les autres variables.
Les données ne suivant pas une loi normale, les corrélations entre « Constat d’état
personnel » et les autres variables étudiées (Table 2, autres que les quatre dimensions décrites
précédemment) ont été calculées par le test de Spearman (données quantitatives) et de
13
Kruskall-Wallis (données qualitatives). Le package R corrplot (Wei et Simko 2017) a été utilisé
sur les variables significatives pour afficher graphiquement la matrice de corrélation avec les
coefficients et intervalles de confiance. Des analyses multivariées de type MANOVA ont
également été effectuées mais elles n’ont pas apporté d’informations supplémentaires.
3.3. Modèle statistique
Un modèle global additif (GAM) a été utilisé car il peut révéler et estimer les effets non
linéaires de la covariable sur la variable dépendante. Les modèles GAM sont essentiellement
une extension des modèles GLM (Modèle Linéaire Global), mais ils sont conçus de manière à
être particulièrement utiles pour découvrir les effets non linéaires des covariables
numériques. Cependant les GAM pouvant être plus flexibles et puissants que les GLM, ils
nécessitent plus de précaution. C’est la raison pour laquelle les tests statistiques précédents
(3.1 ; 3.2) ont été exécutés et plusieurs modèles ont été testés. Les modèles ont été écris selon
les variables significatives et les corrélations trouvées entre variables. Le package R
FactoMineR (Le et al. 2008) a été utilisé pour la construction de modèle et les analyses GAM.
La sélection finale du modèle s’est basée sur le critère d'information d'Akaike (AIC), le critère
d'information bayésien (BIC), le pourcentage de déviance totale expliqué (DE) et la réduction
de la déviance résiduelle par inclusion de facteurs comparés entre différents modèles
candidats. Lorsque l'AIC n'était pas significativement différente entre les modèles, le modèle
le plus simple a été sélectionné. La validation finale du modèle a été réalisée avec une analyse
résiduelle (normalité et homogénéité). Les profils résiduels ont été inspectés pour déterminer
la qualité de l'ajustement du modèle.
14
RÉSULTATS
1. Informations générales sur les participants
Sur les 1900 doctorant-e-s de la base de données récoltée par le questionnaire, 1781
travaillaient en France métropolitaine, 64 à la Réunion, 8 en Nouvelle Calédonie, 2 à Wallis et
Futuna, 1 en Polynésie Française, 1 en Martinique, 1 en Guadeloupe, 4 en DOM (Département
et région d’Outre-Mer) indéterminés, 3 en COM (Collectivité d’Outre-Mer) indéterminés, et
35 étaient non renseignés (Figure 1). Nous pouvons ainsi observer que les étudiants des DOM
et COM ont répondu minoritairement. Pour un approfondissement de ces données et une
meilleure représentativité de l’ensemble des doctorant-e-s Français, il sera nécessaire
d’investiguer sur la transmission du questionnaire via d’autres réseaux (ex. associations
doctorales, représentants des doctorant-e-s, présidents des universités, présidents des écoles
doctorales, réseaux sociaux type Facebook et twitter, etc.).
Concernant les autres informations sur les participants (Figure 1), la majorité des doctorant-
e-s étaient âgé(e)s de 25-30 ans (~ 64 %). Les plus de 35 ans étaient minoritaires (~ 10 %). Les
femmes ont été un peu plus nombreuses à répondre (~ 56 %) que les hommes (~ 44 %) (une
seule personne a répondu à autre genre). Les trois premières années doctorales étaient
équivalemment représentées (autour de 27 % chacune). Environ 48 % des doctorant-e-s sont
célibataire, 44 % en couple sans enfant(s), 8 % en couple avec enfant(s), et 1 % célibataire avec
enfant(s). Pour finir, les doctorant-e-s font partie principalement de deux disciplines, Sciences
naturelles (~ 47 %) et Sciences humaines et sociales (~ 37 %). Les Sciences appliquées et
Sciences formelles sont minoritaires, et pour environ 5 % la discipline n’est pas connue.
15
Figure 1. Nombre et pourcentage par catégorie pour chaque variable informant sur les
participants (Age, Sexe, Années doctorales, Discipline, Situation personnelle et Lieu
géographique). N.B : Barre de données en ordonnée non renseignée, les données sont
manquantes (case laissée vide par le participant).
16
2. Analyses de corrélation
2.1. « Constat d’état personnel » et les dimensions de bien-être
Les doctorant-e-s se décrivent à 42.84 % heureux(se), 27 % neutre, 24.42 % malheureux(se),
déprimé(e), et/ou dépressif(ve), et 5.74 % n’ont pas su ou n’ont pas eu envie de répondre.
Les premières analyses de corrélation ont consisté à vérifier si cette description d’état par
le(la) doctorant(e) était cohérente avec les quatre dimensions pour évaluer le bien-être :
Épuisement, Dévalorisation, Accomplissement, et Résilience brève. L’ensemble des tests
statistiques (Table 3) montrent une claire corrélation significative avec chacune des quatre
dimensions et permet d’écrire les liens suivants : Constat_personnel ~ Dévalorisation –
Résilience – Accomplissement + Epuisement (p < 2e-16 ***, avec une corrélation élevée entre
56-69 %). Les doctorant-e-s ayant le sentiment d’être heureux(s) ont un sentiment moins
important d’épuisement et de dévalorisation et plus important d’accomplissement et de
résilience brève (Figure 2). Pour comprendre le bien-être des doctorant-e-s, nous pouvons
utiliser la variable à étudier « Constat d’état personnel » ainsi que la réponse des variables
couplées (Dévalorisation – Résilience – Accomplissement + Epuisement). Ce mémoire
présentera seulement les analyses de compréhension du bien-être des doctorant-e-s en
utilisant la variable « Constat d’état personnel ». Pour les quatre dimensions, elles seront
utilisées dans un travail ultérieur.
Table 3. Résultats des tests de corrélation (r de Pearson, tau de Kendall et rho de Spearman)
entre la variable « Constat d’état personnel » et les quatre dimensions (Épuisement,
Dévalorisation, Accomplissement, et Résilience brève).
Variables testées
r
tau
rho
p-value
Constat d'état
personnel
et
Epuisement
0.5099902
0.4113703
0.5059319
< 2.2e-16
Accomplissement
-0.6365975
-0.5182103
-0.6348315
< 2.2e-16
Résilience
-0.4669209
-0.3836566
-0.4668279
< 2.2e-16
Dévalorisation
0.5531233
0.4478155
0.5497193
< 2.2e-16
Epuisement –
Accomplissement –
Résilience +
Dévalorisation
0.6888404
0.5582896
0.6890181
< 2.2e-16
17
Figure 2. Représentation graphique des quatre dimensions (Épuisement - A, Dévalorisation -
B, Accomplissement - C, et Résilience brève - D) selon les niveaux d’état décrits par le
doctorant-e-s (heureux ; neutre ; malheureux(se), déprimé(e), et/ou dépressif(ve)).
18
2.2. « Constat d’état personnel » et les autres variables
Les résultats présentés ci-dessous sont issus des analyses entre la variable « Constat d’état
personnel » et les variables autres que les quatre dimensions du bien-être présentées ci-
dessus. Plusieurs variables (Années doctorales ; Situation personnelle ; Famille ; Ami ; Sport ;
Loisir ; Consommation de substances ; Climat au travail ; Projection professionnelle) étaient
significativement corrélées avec le « Constat d’état personnel » ; alors que les variables
« Age », « Sexe », « Localisation géographique », « Matière » et « Discipline » n’étaient pas
corrélées significativement. Concernant la variable « Discipline », les deux colonnes ont été
testées, c’est-à-dire la dénomination en 4 disciplines ou 2 disciplines (Sciences ; Sciences
sociales). Notre étude n’a ainsi pas vu d’impact de l’appartenance entre discipline.
Les variables corrélées significativement sont illustrées plus bas et elles ont été incluses dans
le modèle pour une meilleure compréhension de leur(s) rôle(s). Pour construire le modèle,
des matrices des corrélations ont été élaborées sur les variables significatives avec la variable
« Constat d’état personnel ». Tout d’abord, la matrice de significativité (p < 0.05) entre toutes
les variables (Figure 3) permet d’aider à la construction du modèle. Quand les variables ne
sont pas corrélées (symbole ‘X’ dans la Figure 3), nous savons que l’écriture du modèle peut
intégrer ces variables séparément. La Figure 4 permet de visualiser le degré de corrélation des
variables pour faire des choix dans le modèle. Elle explique également le sens des corrélations
avec notre variable d’étude « Constat d’état personnel » qui est un reflet de l’état de bien-
être perçu par le(la) doctorant(e) (échelle de 1 à 3 - (1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3)
malheureux(se) et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)). Nous pouvons observer que le sens de
la corrélation entre cet état et les échelles des autres variables utilisées (Table 2) sont
cohérentes.
Le constat personnel du(de la) doctorant(e) tendra vers malheureux(se) et/ou déprimé(e)
et/ou dépressif(ve)), quand (par ordre d’importance de coefficient de corrélation) : le climat
de travail est moins positif (ex. moins détendu et amical), le(la) doctorant(e) a des difficultés
à se projeter dans le futur professionnellement, il(elle) voit peu sa famille et ses amis, il(elle)
avance dans les années de thèse, il(elle) pratique peu de sport et/ou loisir, et plus il(elle)
consomme des substances chimiques exogènes (médicaments, alcool, drogue, etc.). Les deux
variables significatives les plus corrélées au « Constat d’état personnel » du(de la)
19
doctorant(e) sont le climat au travail et la projection professionnelle. Concernant la variable
« Situation personnelle » le coefficient est trop faible (-0.07) pour être intégré dans le modèle
(Figure 4) et les distributions ne montrent pas de différence (Annexe 6). La pratique du(es)
sport(s) et loisir(s), ainsi que de voir sa famille et amie(s) étant significativement corrélés, nous
testerons dans le modèle les variables couplés et seules.
Figure 3. Matrice des corrélations combinées aux tests de significativité (p < 0.05). Le nom de
certaines variables a été réduit : « Constat d’état personnel » (Etat) ; « Situation personnelle »
(Situation) ; « Consommation de substances » (Substances); « Climat au travail » (Climat);
« Projection professionnelle » (Projection). (X) corrélation non significative. Les corrélations
positives sont affichées en bleu et les corrélations négatives en rouge. L'intensité de la couleur
et la taille du cercle sont proportionnelles aux coefficients de corrélation.
20
Figure 4. Matrice des corrélations avec les coefficients. Le nom de certaines variables a été
réduit : « Constat d’état personnel » (Etat) ; « Situation personnelle » (Situation) ; «
Consommation de substances » (Substances); « Climat au travail » (Climat); « Projection
professionnelle » (Projection). Les corrélations positives sont affichées en bleu et les
corrélations négatives en rouge. L'intensité de la couleur et la taille du cercle sont
proportionnelles aux coefficients de corrélation.
Avant d’aborder les résultats des modèles testés, les graphiques de chacune des variables
significatives, en fonction du constat d’état personnel du(de la) doctorant(e), sont présentés
dans les sous-parties suivantes.
21
2.2. A. Climat au travail
La dimension multifactorielle englobant les conditions de travail et particulièrement les
relations au travail semblent avoir une influence sur l’état de bien-être des doctorant-e-s. Par
le graphique ci-dessous (Figure 5), on peut observer que les personnes se disant
malheureuses, et/ou déprimées, et/ou dépressives seraient dans un « mauvais » climat de
travail. Dans ce cas de figure, le résultat obtenu est égal ou inférieur à 3 sur l’axe des abscisses.
Ce qui signifie que le(la) doctorant(e) peut se sentir isolé, pas écouté, ne pas être en accord
avec son (ses) responsable(s) de thèse, éprouver des difficultés à communiquer avec son (ses)
responsable(s) de thèse, avoir un rapport avec sa hiérarchie non harmonieux, et/ou un rapport
avec sa hiérarchie stressant et oppressant. Un total de 31 % des doctorant-e-s se retrouve
dans ce cas, et 69 % auraient de bonnes conditions et relations au travail (bon climat au
travail).
Figure 5. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction de la moyenne du « climat au travail ». Pour
rappel, les échelles sont (1) Presque jamais ou Jamais, (2) Rarement, (3) Quelquefois, (4)
Fréquemment, (5) Très souvent. Plus la valeur du « Climat au travail » est élevée et plus ce
climat est considéré comme bien perçu par le(la) doctorant(e).
22
2.2.B. Projection future
Dans cette première analyse, nous avons combiné les estimations sur la projection du(de la)
doctorant(e) à poursuivre et finir sa thèse, avec celle de continuer après sa thèse dans la
recherche. Cette combinaison est volontaire afin d’avoir une projection future professionnelle
globale. Les résultats de la Figure 6 montrent que plus le(la) doctorant(e) a une projection
future professionnellement et il(elle) est heureux(se).
Figure 6. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction de la « Projection future ». Pour rappel, les
échelles sont (1) Presque jamais ou Jamais, (2) Rarement, (3) Quelquefois, (4) Fréquemment,
(5) Très souvent. Plus la valeur de la « Projection future » est élevée et plus le(la) doctorant(e)
se projette facilement pour poursuivre sa thèse et continuer dans la recherche.
23
2.2.C. Lien avec la famille et le(s) ami(es)
Selon les estimations, la majorité des doctorant-e-s voient peu leur famille. Un total de 36 %
des doctorant-e-s voient leur famille fréquemment ou très souvent. Environ 46 % des
doctorant-e-s ne voient jamais, presque jamais ou rarement leur famille, et 20 % quelques
fois. La proximité de la famille pourrait jouer un rôle sur le bien-être des doctorant-e-s. Les
doctorant-e-s les plus heureux sont ceux voyant souvent leur famille (Figure 7-A). Il en est de
même pour les ami-e-s, les doctorant-e-s voyants souvent leurs ami-e-s sont plus heureux que
les autres (Figure 7-B).
Figure 7. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction des liens (contact régulier ou non) avec la
famille et le(s) ami(es) en fonction de la variable. Pour rappel, les échelles sur les variables
« Famille » et « Ami » sont (1) Presque jamais ou Jamais, (2) Rarement, (3) Quelquefois, (4)
Fréquemment, (5) Très souvent. Plus la valeur est élevée et plus le(la) doctorant(e) voit sa
famille ou ses ami(e)s.
24
2.2.D. Nombre d’année de thèse
La Figure 8 montre clairement que plus les doctorant-e-s avancent dans leur thèse et moins
ils(elles) semblent heureux(se).
Figure 8. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction du nombre d’années de thèse écoulé.
2.2.E. Pratiquer un sport et un loisir
Les doctorant-e-s heureux(se) font plus de sport que les autres (Figure 8). Cependant lorsque
l’on regarde la Figure 9, les doctorant-e-s qui n’ont pas envie de faire du sport sont
majoritairement heureux(se) et ceux ou celles qui n’ont pas le temps sont majoritairement
malheureux(se). Le facteur temps libre pour faire une activité extérieure au travail pourrait
avoir une influence sur le bien-être de l’individu. Pour tester cette hypothèse, il aurait fallu
intégrer au questionnaire le nombre de travail effectué par semaine et l’opinion de la
personne sur cette quantité. Il en est de même pour les loisirs. Les activités hors
professionnelles amèneraient plus de bien-être aux doctorant-e-s (Figure 11).
25
Figure 9. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction de la pratique ou non d’un sport.
Figure 10. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction des réponses à la pratique d’un sport.
26
Figure 11. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction de la pratique ou non d’un loisir.
Les observations présentées ci-dessus sont des hypothèses, puisqu’il est légitime de se
demander si la personne est mieux car elle pratique une ou des activités extraprofessionnelles
(loisirs et/ou sports) en dehors de son lieu de travail, ou l’inverse, c’est à dire si elle pratique
des activités car elle se sent mieux. Les tests de corrélation ne nous permettent pas de
déterminer le sens de causalité.
2.2.F. Variable prise de substances
Les doctorant-e-s ne consommant pas de substance de type somnifères, et/ou
antidépresseurs, et/ou substances psychoactives sont plus nombreux (77 %) que ceux en
consommant (23 %). Les doctorant-e-s se disant heureux(se) consomment majoritairement
pas de substance (Figure 12).
27
Figure 12. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction de la prise de substance type somnifères,
et/ou antidépresseurs, et/ou substances psychoactives.
3. Modèle statistique
Le modèle statistique a testé l’intégration des variables significatives (du plus fort coefficient
de corrélation au plus faible) : « Climat au travail », « Projection professionnelle », « Famille »,
« Ami », « Année(s) doctorale(s) », « Sport », « Loisir », et « Consommation de substances ».
Selon les valeurs de l’AIC, BIC, DE, et les profils résiduels (Figure 13), le meilleur modèle s’écrit :
(Eq.1) Constat d’état personnel ~ s(Climat au travail) + Projection professionnelle + Famille +
Ami + Année + factor(Sport) + factor(Loisir) + factor(Consommation de substances)
Les résultats du modèle sont cohérents avec les analyses statistiques précédentes. Il possède
une déviance explicative égale à 40.4 % et il révèle une forte significativité des variables
28
« Climat au travail » et « Projection professionnelle ». La Figure 14 montre l’importance des
conditions de travail et de la projection professionnelle sur le bien-être des doctorant-e-s
Français. Pour résumer, le modèle révèle que le mal-être des doctorant-e-s augmente quand
i) le « climat au travail » est moins bon, ii) la « projection professionnelle » diminue, iii) la
« consommation de substances » augmente, iv) la pratique de « sport » et « loisir » diminue,
v) la fréquentation de la « Famille » et des « Amis » diminue, et vi) les « Années » doctorales
augmentent.
Figure 13. Déviance et fréquence des résidus du modèle GAM sélectionné comme étant le
meilleur (Eq.1).
Figure 14. Prédiction linéaire selon le modèle GAM sur les deux variables, « Climat au travail »
et « Projection professionnelle », ayant les plus fortes significativité et coefficient explicatifs.
29
DISCUSSION
La présente étude avait pour objectif d’évaluer et de comprendre le bien-être des doctorant-
e-s Français toutes disciplines confondues. Plusieurs hypothèses avaient été émises pour
expliquer la diminution du nombre de doctorant-e en France telles, 1) un climat de travail
moins positif, 2) des difficultés pour trouver un emploi stable après la thèse, et 3) des revenus
trop bas, voire inexistants. Les deux premières hypothèses pouvaient être abordées dans ce
travail mais nous verrons plus bas que la dernière hypothèse n’a pu être pleinement explorée
car les variables sur la distinction entre disciplines scientifiques ou matières n’étaient pas
significatives.
Compte tenu de la prédominance des études sur le bien-être auprès des personnels de santé
et des travailleurs en entreprise, et du faible nombre d’étude auprès de l’ensemble des
doctorant-e-s Français, il était nécessaire de mener ce projet.
Résultats de l’étude : facteurs corrélés au bien-être des doctorant-e-s
Tout d’abord, la forte et significative corrélation entre les dimensions renseignant le bien-être
(accomplissement, résilience brève, épuisement, dévalorisation) et le constat personnel
d’état est révélatrice d’une très bonne perception des doctorant-e-s sur leur état
psychologique. La variable de « constat d’état personnel » a ainsi été utilisée comme première
approche pour étudier le bien-être des doctorant-e-s. Les doctorant-e-s se décrivent à 42.84
% heureux(se) ; 27 % neutre ; et 24.42 % malheureux(se), déprimé(e), et/ou dépressif(ve). Ces
chiffres sont cohérents avec les niveaux de stress élevés estimés dans des études précédentes
chez les doctorant-e-s Français (Marais et al. 2018 : ~ 56%, Haag et al. 2017 : ~ 27%).
Les analyses statistiques révèlent que le bien-être des doctorant-e-s diminue par ordre
d’importance lorsque i) le climat au travail est moins bon, ii) la projection professionnelle
diminue, iii) la consommation de substances augmente, iv) la pratique de sport et de loisir
diminue, v) la fréquentation de la famille et des amis diminue, et vi) les années doctorales
avancent. Cette étude montre clairement une forte et significative corrélation entre le climat
au travail et la projection professionnelle du (de la) doctorant(e). Ces résultats étant en accord
avec les études travaillant sur le bien-être au travail, nous allons poursuivre sur ces deux
30
variables pour en exposer les grandes lignes et proposer des pistes de réflexions dans
l’amélioration du bien-être des doctorant-e-s. Il n’en reste pas moins que les autres variables
ont clairement été identifiées comme jouant également un rôle sur le bien-être des doctorant-
e-s. D’ailleurs la 3 ème et 4ème année (voir plus) de doctorat ont des niveaux de stress plus élevés
que les deux premières (Marais et al. 2018).
Climat au travail
Les climats les plus positifs - « détendu et amical » et « encourageant et soutenant de
nouvelles idées » seraient plus étroitement liés au bien-être que les climats négatifs (Viitala
et al. 2015). Notre questionnaire ne s’est pas seulement attaché à évaluer la satisfaction au
travail mais il a cherché à évaluer le climat au travail sous l’angle de l’environnement social et
des relations au travail.
Les modèles de relation employeur-employé prédisent qu'un bon environnement social sur le
lieu de travail est associé au bien-être des travailleurs (Daniels et al. 2017). Ces modèles
concernent généralement plusieurs aspects comme le support organisationnel perçu (SOP)
(Rhoades et al. 2002), le climat organisationnel (CO) (Benzer et al. 2015), l'identité sociale (IS)
(Lee et al. 2015), et la justice organisationnelle (JO) (Colquitt et al. 2013). SOP, CO, IS et JO
seraient liés entre eux (Rhoades et al. 2002 ; Colquitt et al. 2013 ; Tyler et al. 2003) et il semble
donc important de travailler sur l’ensemble de ces aspects pour améliorer le bien-être des
employés. Des interventions spécifiques ont ainsi été étudiées et résumées par Daniels et al.
(2017) pour augmenter le bien-être en améliorant les environnements sociaux au travail. Ce
genre d’intervention pourrait être appliqué en France et dans le milieu de la recherche pour
aider les doctorant-e-s à se sentir mieux (ex. amélioration des environnements sociaux,
augmentation de la performance des doctorant-e-s, etc.). Ces interventions portent par
exemple sur i) l'introduction d'activités sociales partagées car elles induisent une facilitation
externe et des attitudes favorables des travailleurs, et ii) sur l'amélioration des perceptions
d'équité en milieu de travail. Mais il semblerait que les interventions de type (i) ont un effet
plus constant sur le bien-être ou la performance que celles de type (ii) (Daniels et al. 2017). Il
peut ainsi être suggéré que les activités soient maintenues, facilitées, variées et bien
présentées pour apporter une vision claire de l’intérêt de ces activités afin d’induire une
31
attitude favorable à l'égard de telles interventions (Daniels et al. 2017). Comme activités, il
pourrait y avoir des ateliers de formation animés par des intervenants extérieurs, des activités
sociales (Hardman et al. 2013 ; Wallen et al. 2010), des programmes de mentorat interne
(Wallen et al. 2010), et des planifications d’action autour d’évènements organisationnelles
spécifiques (DiMeglio et al. 2005 ; Lawrence et al. 2015).
Pour évaluer le climat au travail, notre questionnaire comprenait également une composante
d’évaluation du sentiment d’isolement et de la solitude au travail. Ce sentiment a un impact
négatif sur la qualité de la vie professionnelle et de la vie privée (Erdil et al. 2011). Parce que
de nombreuses études ont révélé la relation significative entre les relations sociales et la
solitude (Erdil et al. 2011), il était indispensable de questionner les doctorant-e-s sur leur
sentiment d’isolement au travail pour avoir un reflet complet de l’environnement social.
Lorsque l’on regarde les distributions des doctorant-e-s se sentant les plus isolés, elles sont
corrélées avec les autres variables de la même dimension et plus particulièrement avec la
variable interrogeant sur le rapport harmonieux avec la hiérarchie (Annexe 7). Ce résultat
n’est pas surprenant puisque le climat social (en tant que facteur de niveau organisationnel)
et la solitude des employés (en tant que facteur de niveau individuel) sont étroitement liés
(Erdil et al. 2011). Bien que la personnalité et la compétence sociale jouent un rôle important
dans le développement du sentiment de solitude (Wittenberg et Reis 1986), des facteurs
organisationnels (tels que le climat social et émotionnel des organisations, le soutien des
superviseurs et des collègues) peuvent également jouer un rôle important sur le sentiment
d’isolement (Wright 2005). La relation avec l’encadrant apparaît en troisième dans les sources
de mal-être auprès de 1 700 doctorant-e-s Français (Haag 2017). La relation entre doctorant(e)
et directeur(trise) de thèse est reconnue comme l’un des principaux déterminants de la
réussite et l’obtention du Doctorat (pour une revue de littérature complète se référer à l’étude
de Haag 2017). Il semble donc primordial que les responsables de thèse puissent mesurer
l’importance de leur rôle dans la réussite et le bien-être des doctorant-e-s. Les modalités de
la relation doivent faire l’objet d’un échange explicite initié par le responsable de thèse. Les
rôles respectifs doivent également être mieux perçu par le(la) doctorant(e) et le(s)
responsable(s) selon les trois dimensions (Gérard, 2014) : 1) scientifique (aide théorique,
méthodologique, rédactionnelle apportée par le directeur de recherche); 2) institutionnelle
(construction d’un planning de travail et de recherche, délais de rétroaction), et 3)
32
relationnelle (qualité de la relation interpersonnelle, modalités verbales et non verbales des
échanges) (Haag 2017).
Projection professionnelle
Si l'employabilité des nouveaux diplômés est un sujet hautement prioritaire dans les débats
politiques sur l'enseignement supérieur, les approches et les niveaux d'engagement diffèrent
considérablement (European Union 2014). La question du devenir des jeunes docteurs se pose
de manière toujours plus aigüe (APEC 2015 ; Haag 2017). La précarité et l’incertitude par
rapport à l’avenir professionnel constituent les principales causes de stress qui affectent les
doctorant-e-s (Haag 2018) et notre étude montre que la perspective des doctorant-e-s à se
projeter pour terminer leur thèse ou pour poursuivre dans la recherche après leur thèse est
significativement corrélée avec leur bien-être. Lorsque l’on s’attarde sur les pourcentages
pour chacune des questions issues de cette dimension « Projection » (Annexe 8), 79 %
ressentent l’envie de poursuivre leur doctorat et seulement 43 % des doctorant-e-s se
projettent dans la recherche après leur thèse. Ces résultats sont cohérents avec l’étude de
Marais et al. (2018) qui montre de manière assez frappante que 94 % des doctorants
(échantillons section Biologie, Université de Lyon) s'inquiétaient pour leur avenir
professionnel. Les doctorant-e-s semblent motivé-e-s à soutenir leur thèse malgré une
mauvaise visibilité sur leur avenir professionnel. Dans cette dimension « Projection », cette
étude montre que l’incertitude de l’employabilité après la thèse a un impact plus important
sur le bien-être que les motivations du(de la) doctorant(e) à poursuivre sa thèse. Selon l’étude
de Harfi (2013), l’employabilité des doctorants Français est problématique. À titre d’exemple,
les doctorat-e-s non pas la même valeur sur le marché du travail entre la France et le
Royaume-Uni (Harfi 2013). En France, le taux de chômage des docteurs est de 9 %, alors qu’il
n'est que de 2 % au Royaume-Uni (Harfi 2013). On peut même dire que le cas des doctorant-
e-s Français est unique puisque le taux de chômage est trois fois celui de la moyenne des pays
de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) (Harfi 2013). Il y
a donc urgence à s’intéresser aux raisons de cette situation ainsi que comprendre les raisons
pour lesquelles les doctorant-e-s ont autant de difficultés à trouver un emploi. Ils sont sous-
représentés dans de nombreux secteurs de recherche. Tel est le cas de la recherche privée où
les ingénieurs dominent (54 %) et les chercheurs sont minoritaires (13 %) (Harfi, 2013).
33
Pour donner le maximum de chances au doctorant(e) à l’issue de leur thèse et réussir leur
transition d'une éducation à plein temps à leur entrée sur le marché du travail, des pistes
commencent à voir le jour. L’acquisition et la valorisation de compétences transversales est
un exemple développé au sein du projet ModES (Modernisation of higher education through
soft skills accreditation). Le(la) doctorant(e) peut améliorer ses qualités relationnelles, sa
capacité d'adaptation (c'est-à-dire la capacité de gérer un problème de manière créative), ses
compétences entrepreneuriales, sa créativité, ses compétences non techniques, sa capacité
d’adaptation, son éthique professionnelle, etc. En 2016, l’article de Maria Cinque, basé sur
une revue de la littérature et sur les résultats de deux projets européens, énumère des
compétences et méthodologies nécessaires pour favoriser l’employabilité des doctorant-e-s.
Il serait ainsi très intéressant que la communauté scientifique et les universitaires débattent
en France sur les propositions de cet article.
Perspectives
Le modèle statistique obtenu dans cette étude explique 41 % de la mesure du « bien-être »
chez les doctorant-e-s. Il existe donc d’autres facteurs jouant un rôle majeur sur le bien-être
des doctorant-e-s. Pour les identifier, certaines pistes de recherche proposées par Pascale
Haag (2017) pourraient être utilisées :
– étudier les perspectives de carrière et les aspirations professionnelles (Litalien et Guay
2015) ;
– étudier la perception de la qualité de l’encadrement (satisfaction des étudiants, les styles de
supervision, la qualité de la thèse (Mainhard et al. 2009), et le rôle d’autres acteurs (pairs,
autres chercheurs, techniciens) (Bravo et al. 2007)) ;
– étudier la relation du point de vue du directeur et comité de thèse afin de mieux
appréhender les dynamiques relationnelles (Mainhard et al. 2009).
Le présent projet d’étude n’a pas montré de corrélation avec les variables « Age »,
« Sexe », « Localisation géographique », « Matière » et « Discipline ». Nous pensons que plus
d’investigation statistique sur ces variables doit être exécuté, notamment concernant le genre
des individus. En effet, l’étude de Marais et al. (2018) montre des niveaux de stress et
34
d'anxiété plus élevés, et un indice de bien-être plus faible chez les doctorantes. Il semble donc
indispensable de poursuivre les analyses sur nos données. D’autres pistes d’amélioration sont
proposées dans ce mémoire, dont celles portant sur le questionnaire (sujet de la partie
suivante).
Pistes d’amélioration du questionnaire
Des études menées dans plusieurs pays ont montré qu’effectuer un doctorat pouvait être une
expérience difficile, entraînant des taux d’attrition élevés et des coûts financiers et humains
importants (Marais et al. 2018). Un rapport du MENESR (2015) avait identifié des différences
financières entre disciplines scientifiques avec 90% des doctorant-e-s en « Science » qui
recevaient un support financier, contre 33% pour les « Sciences Sociales ». En se basant sur
notre échelle du Constat d’état personnel et l’intégration de ces deux disciplines dans notre
étude, nous pensions pouvoir aborder en partie l’hypothèse de l’impact des revenus sur les
doctorant-e-s. Or aucune corrélation n’a pu être révélée (corrélation entre variable
« Discipline » et « Constat d’état personnel », non significative).
Néanmoins, nous pouvons souligner que la rémunération minimale (autour de 1314 €/mois)
pour des adultes, dont la majorité dans cette étude avait entre 25-30 ans, pourraient être
problématique dans les régions dont le coût de la vie est très élevé. Par exemple, le coût
moyen d’un logement (petite surface) pour un étudiant varie de 830 € à Paris à 327 € à Brest
et l’accès au transport est également très inégal en fonction des villes (UNEF 2018). Dans son
dernier rapport, l’UNEF a estimé une moyenne de dépense des étudiants en France
comprenant l’alimentation, les charges, les loisirs, les frais d’inscription, les dépenses de
consommation, les loyers moyens des logements étudiants par ville, et le coût annuel des
transports (UNEF 2018). Il est de 1 224 € pour la ville la plus chère (Paris) et 721 € pour la ville
la moins chère (Limoges) (UNEF 2018). Au regard du salaire minimal des doctorant-e-s et du
coût de la vie, certaines villes comme Paris et les villes alentours laissent un faible pouvoir
d’achat et très peu de marge de manœuvre pour pallier aux aléas de la vie aux doctorant-e-s
(ex. 1314 € - 1224 € = 90 €/mois, soit 1 080 € par an). Encore pire, cette situation pourrait
entrainer des difficultés financières sur certaines catégories sociales, notamment celles ayant
des enfants. D’après notre étude 51 % des doctorant-e-s sont en couple, 9 % ont un ou
plusieurs enfants, et 1 % sont en situation monoparentale. Selon Rozenn Hotte (2015), les
35
couples avec enfant(s) dépensent en moyenne 8 400 € de plus par an que les couples sans
enfant, notamment car les dépenses d’alimentation sont plus importantes. Olivier Thévenon
(2009) distingue tout d’abord un coût direct de l’enfant, qui correspond aux dépenses
additionnelles supportées par les ménages qui ont des enfants et la perte de bien-être induite
par la modification de la structure de consommation familiale. En 2011, les familles
monoparentales dépensaient en moyenne 5 900 € par an de plus que les personnes seules
(Hotte 2015). Si nous reprenons notre exemple ci-dessus, c’est-à-dire un(e) doctorant(e)
percevant le salaire minimum, vivant à Paris, les dépenses seront nettement plus élevées que
le revenu perçu avec un déficit annuel moyen estimé à 4 820 € s’il a un enfant (situation
monoparentale). Ce cas représente 20 % (4 personnes sur 20 comptabilisées) des doctorant-
e-s en situation monoparentale dans notre étude. Il est donc indispensable de rajouter au
questionnaire la composante financière (ex. les dépenses par foyer moyen mensuel) pour
affiner les estimations sur ce sujet d’étude. De plus, pour faciliter les classements par
discipline, il aurait fallu rajouter une question sur l’appartenance de la discipline (Sciences
formelles, Sciences naturelles, Sciences humaines et sociales, Sciences appliquées) car 5.47 %
ont répondu « Autre », malgré les nombreuses matières mentionnées dans le questionnaire,
rendant la classification par discipline de ces doctorant-e-s impossible.
En addition des pistes d’amélioration précédentes, il faudrait rajouter au questionnaire i) le
temps de trajet et le mode de locomotion entre le travail et le lieu de résidence par jour, ii) la
classe sociale des parents (ouvriers ou non), et iii) les engagements à l’extérieur (bénévolats,
associatifs, quartiers, etc.). Pour finir, il serait intéressant de demander aux doctorant-e-s leurs
avis sur ce qui devrait être mis en place pour améliorer le climat au travail et qu’elles sont les
facteurs déterminants de leur bien-être. À partir de ces réponses, nous pourrions élaborer
une nouvelle étude et un nouveau questionnaire pour approfondir les pistes d’amélioration
du bien-être des doctorant-e-s.
36
Conclusion
Ce travail de mémoire aura permis de dégager des corrélations significatives entre le « bien-
être » du(de la) doctorant(e) et des variables majeures telles que le climat au travail et
l’importance de la projection professionnelle. Il est essentiel de rappeler qu’une corrélation
entre variable ne signifie pas une causalité (cause potentielle) et que cette étude a essayé
d’être prudente pour ne pas négliger des facteurs annexes. Cette étude est le début d’une
première investigation pour comprendre et améliorer les conditions de travail et de vie des
doctorant-e-s. Certaines valeurs sont alarmantes, un quart des doctorant-e-s sont
malheureux(se) et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve). Il y a donc urgence de poursuivre à
étudier la problématique du bien-être chez les doctorant-e-s en France et trouver des
solutions.
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40
ANNEXES
41
ANNEXE 1. Questionnaire brut en ligne : https://framaforms.org/questionnaire-sur-le-
bien-etre-des- octorants-1551696422
Veuillez lire attentivement les éléments suivants. Nous vous interrogerons sur votre ressenti par les
questions ci-dessous. Ce petit questionnaire dure généralement moins de trois minutes.
Ce questionnaire est anonyme et il ne sera pas accessible publiquement.
1 Début 2 Terminé
1) Avant le questionnaire – Veuillez répondre à ces quelques questions pour établir des catégories :
5 questions
(Case ci-dessus est une instruction à ne pas modifier)
A. Quelle est votre matière ? *
Sciences de la vie
Sciences de la terre
Littérature/Philosophie/Art
Psychologie
Langues
Mathématique
Physique/Chimie
Informatique/Télécommunication/Electronique
Histoire/Géographie
Droit/Sciences sociales/Sciences Politiques/Sciences Juridiques/Société
STAPS/Sciences de l'éducation
Economie/Management/Gestion/Marché
Santé
Autre
B. Quelle est votre année Doctorale ?
42
1ère
2ème
3ème
4ème
Plus
C. Êtes-vous : *
Femme
Homme
Autre genre
D. Votre âge : *
25-30 ans
30-35 ans
Plus de 35 ans
Moins de 25 ans
E. Votre situation personnelle *
Célibataire
En couple sans enfant
En couple avec enfant(s)
Célibataire avec enfant(s)
2) Questionnaire échelle de 1 à 5 :
Répondre selon cette échelle de 1 à 5.
(Case ci-dessus est une instruction à ne pas modifier)
Presque jamais ou Jamais (1) Rarement (2) Quelquefois (3) Fréquemment (4) Très souvent (5)
Cocher une seule case sur les 5 propositions par question.
(Case ci-dessus est une instruction à ne pas modifier)
• Je suis tellement fatigué(e) à la sortie de mon travail que j’ai du mal à trouver l’énergie de faire
autre chose après. *
1
2
43
3
4
5
• Je me sens très fatigué(e) par mon travail. *
1
2
3
4
5
• Je suis physiquement épuisé(e) par mon travail. *
1
2
3
4
5
• Je me remets rapidement d’un conflit ou évènement stressant. *
1
2
3
4
5
• J’ai tendance à avoir besoin de temps pour surmonter les difficultés. *
1
2
3
4
44
5
• Après les moments difficiles, je me rétablis difficilement. *
1
2
3
4
5
• J’ai des problèmes de sommeil. *
1
2
3
4
5
• Je suis épuisé(e). *
1
2
3
4
5
• Les efforts que je fournis au travail seraient mieux utilisés à faire autre chose. *
1-Pas du tout d'accord
2-Rarement d'accord
3-Quelque fois d'accord
4-Fréquemment d'accord
5-Tout à fait d'accord
• Je ne suis plus autant impliqué(e) dans mon travail qu’auparavant. *
1
45
2
3
4
5
• C’est moins important pour moi de réussir dans la recherche qu’avant. *
1
2
3
4
5
• Le travail dans la recherche ne m’intéresse pas trop, pourtant je devrais faire plus d’efforts pour
m’y intéresser. *
1
2
3
4
5
• Je n’ai pas confiance en moi. *
1
2
3
4
5
• Je n’ai pas l’impression de réussir dans mon travail. *
1
2
3
46
4
5
• Compte tenu de ce que je suis capable de faire au travail, je n’obtiens pas les résultats que je
devrais obtenir (ex. nombre de publication). *
1
2
3
4
5
• Il me semble que quoi que je fasse, je n’obtiens pas les résultats que je devrais obtenir au travail. *
1
2
3
4
5
• Je me sens en réussite au travail. *
1
2
3
4
5
• Je me sens épanouie dans mon milieu professionnel. *
1
2
3
4
5
47
• Je me sens à ma place dans l’équipe (ou l’unité). *
1
2
3
4
5
• Je me sens isolé(e). *
1
2
3
4
5
• Je ne me sens pas écouté(e). *
1
2
3
4
5
• Je suis en accord avec mon (mes) responsable(s) de thèse. *
1
2
3
4
5
• J’éprouve des difficultés à communiquer avec mon (mes) responsable(s) de thèse. *
1
2
48
3
4
5
• Mon rapport avec ma hiérarchie est harmonieux. *
1
2
3
4
5
• Mon rapport avec ma hiérarchie est stressant et oppressant. *
1
2
3
4
5
• Je me sens compris(e) dans l’équipe. *
1
2
3
4
5
• Je vois souvent ma famille. *
1
2
3
4
49
5
• Je vois souvent mes amis. *
1
2
3
4
5
• Je ressens l’envie de poursuivre mon doctorat et de soutenir ma thèse. *
1
2
3
4
5
• Je me projette facilement dans le milieu de la recherche et souhaite devenir chercheur après mon
doctorat. *
1
2
3
4
5
Je ne sais pas
3) Cocher la case correspondante :
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
(Case ci-dessus est une instruction à ne pas modifier)
• Je me décrirais comme *
heureux(se)
malheureux(se)
neutre
50
déprimé(e)
dépressif(ve)
Je ne sais pas/Je ne souhaite pas répondre
• Je consomme des médicaments *
non
somnifères
antidépresseurs
substances psychoactives (particulièrement alcool et/ou cannabis)
autre(s)
• Je pratique un sport *
non, pas envie
non, pas le temps
une heure par semaine
deux heures par semaine
plus de deux heures par semaine
• Je pratique un loisir ou des loisirs *
oui
non
Veuillez saisir votre mail si vous souhaitez recevoir les analyses de cette étude nationale
Votre identité restera confidentielle.
Veuillez saisir votre numéro de département
31
Deux chiffres de votre département.
51
ANNEXE 2. Questionnaire selon les dimensions abordées dans cette étude.
Information personnelle et sociale
A. Quelle est votre matière ?
Sciences de la vie, Sciences de la terre, Littérature/Philosophie/Art, Psychologie,
Langues, Mathématique, Physique/Chimie, STAPS/Sciences de l'éducation,
Informatique/Télécommunication/Electronique, Histoire/Géographie, Droit/Sciences
sociales/Sciences Politiques/Sciences Juridiques/Société, Santé,
Economie/Management/Gestion/Marché, Autre
B. Quelle est votre année Doctorale ?
1ère, 2ème, 3ème, 4ème, Plus
C. Êtes-vous :
Femme, Homme, Autre genre
D. Votre âge :
25-30 ans, 30-35 ans, Plus de 35 ans, Moins de 25 ans
E. Votre situation personnelle
Célibataire, En couple sans enfant, En couple avec enfant(s), Célibataire avec enfant(s)
Dimension « Epuisement »
1) Je suis tellement fatigué(e) à la sortie de mon travail que j’ai du mal à trouver l’énergie de faire
autre chose après.
2) Je me sens très fatigué(e) par mon travail.
3) Je suis physiquement épuisé(e) par mon travail.
7) J’ai des problèmes de sommeil.
52
8) Je suis épuisé(e).
Dimension « Résilience brève »
4) Je me remets rapidement d’un conflit ou évènement stressant.
5) J’ai tendance à avoir besoin de temps pour surmonter les difficultés.
6) Après les moments difficiles, je me rétablis difficilement.
Dimension « Dévalorisation »
9) Les efforts que je fournis au travail seraient mieux utilisés à faire autre chose.
10) Je ne suis plus autant impliqué(e) dans mon travail qu’auparavant.
11) C’est moins important pour moi de réussir dans la recherche qu’avant.
12) Le travail dans la recherche ne m’intéresse pas trop, pourtant je devrais faire plus d’efforts pour
m’y intéresser.
13) Je n’ai pas confiance en moi.
Dimension « Accomplissement »
14) Je n’ai pas l’impression de réussir dans mon travail.
15) Compte tenu de ce que je suis capable de faire au travail, je n’obtiens pas les résultats que je
devrais obtenir (ex. nombre de publication).
16) Il me semble que quoi que je fasse, je n’obtiens pas les résultats que je devrais obtenir au travail.
17) Je me sens en réussite au travail.
18) Je me sens épanouie dans mon milieu professionnel.
19) Je me sens à ma place dans l’équipe (ou l’unité).
26) Je me sens compris(e) dans l’équipe.
Dimension « Spécifique au Doctorant et milieu professionnel : conditions de travail et notamment
relationnelles »
20) Je me sens isolé(e).
21) Je ne me sens pas écouté(e).
22) Je suis en accord avec mon (mes) responsable(s) de thèse.
23) J’éprouve des difficultés à communiquer avec mon (mes) responsable(s) de thèse.
24) Mon rapport avec ma hiérarchie est harmonieux.
53
25) Mon rapport avec ma hiérarchie est stressant et oppressant.
Dimension « Projection professionnelle »
29) Je ressens l’envie de poursuivre mon doctorat et de soutenir ma thèse.
30) Je me projette facilement dans le milieu de la recherche et souhaite devenir chercheur après
mon doctorat.
Dimension « Constat personnel d’état »
31) Je me décrirais comme
heureux(se), malheureux(se) , neutre, déprimé(e), dépressif(ve), Je ne sais
pas/Je ne souhaite pas répondre
Pistes de réflexions – hypothèses de liens avec les dimensions évaluées
Liens sociaux
27) Je vois souvent ma famille.
28) Je vois souvent mes amis.
Substances chimiques exogènes
32) Je consomme des médicaments
non, somnifères, antidépresseurs, substances psychoactives (particulièrement alcool
et/ou cannabis), autre(s)
Sport et activités
33) Je pratique un sport
non, pas envie, non, pas le temps, une heure par semaine, deux heures par semaine,
plus de deux heures par semaine
34) Je pratique un loisir ou des loisirs
oui, non
54
ANNEXE 3. Nombre et pourcentage des réponses à la question N°31 sur le constat personnel (« Je
me décrirais comme »).
55
ANNEXE 4. Résumé des méthodes statistiques pouvant être utilisées en fonction des données et
des variables à tester (Table adaptée et modifiée à partir du lien : https://www.scientific-european-
federation-osteopaths.org/les-test-statistiques-2/).
Variable de réponse
Facteur d’étude
Qualitative nominale
(paramétrique telle que par ex.
normale)
Qualitative
ordinale (non
paramétrique
telle que par
ex. non
normale)
Quantitative
(K=2 catégories)
(K > 2
catégories)
Qualitatif (K = 2
groupes)
Indépendants
Z de comparaison
de proportions
Chi au
carré (test
χ2)
Wilcoxon-
Mann-Whitney
t de Student-
Fisher
Chi au carré (test
χ2)
Épreuve de
Welch
Épreuve exacte de
Fisher
Appariés
Épreuve de
McNemar
Q de
Cochran
Épreuve des
signes
t de Student-
Fisher pour
données
appariées
Épreuve exacte de
Fisher
Épreuve des
rangs assignés
de Wilcoxon
Qualitatif (K > 2
groupes)
Indépendants
Chi au carré
Chi au
carré (test
χ2)
Épreuve de
Kruskall-Wallis
Analyse de la
variance (Ex.
ANOVA)
Appariés
Q de Cochran
Q de
Cochran
Épreuve de
Friedman
Analyse de la
variance de
deux voies
Quantitatif
t de Student-Fisher
Analyse de
la variance
(ex.
ANOVA)
Corrélation de
Spearman
Corrélation
de Pearson
Tau de Kendall
Régression
linéaire
56
ANNEXE 5. Résultats des tests de normalité de Shapiro sur l’ensemble des variables.
Variables
Normalité
Age
W = 0.77065, p-value < 2.2e-16
Sexe
W = 0.6388, p-value < 2.2e-16
Localisation géographique
W = 0.020161, p-value < 2.2e-16
Années doctorales
W = 0.88334, p-value < 2.2e-16
Discipline
W = 0.72505, p-value < 2.2e-16
Situation personnelle
W = 0.75645, p-value < 2.2e-16
Constat personnel d'état
W = 0.76778, p-value < 2.2e-16
Lien famille
W = 0.88833, p-value < 2.2e-16
Lien ami
W = 0.9063, p-value < 2.2e-16
Pratique un Sport
W = 0.59892, p-value < 2.2e-16
Pratique un loisir
W = 0.59905, p-value < 2.2e-16
Consommation de
substance(s) chimique(s)
exogène(s)
W = 0.51958, p-value < 2.2e-16
Épuisement
W = 0.98216, p-value = 1.167e-14
Accomplissement
W = 0.98418, p-value = 1.194e-13
Résilience brève
W = 0.97888, p-value = 3.848e-16
Dévalorisation
W = 0.95778, p-value < 2.2e-16
Conditions de travail et
relationnelle
W = 0.93882, p-value < 2.2e-16
Projection professionnelle
W = 0.88705, p-value < 2.2e-16
ANNEXE 6. Le « Constat d’état personnel » ((1) heureux(se) ; (2) neutre ; (3) malheureux(se)
et/ou déprimé(e) et/ou dépressif(ve)) en fonction des réponses à la « Situation personnelle ».
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ANNEXE 7. Distribution du nombre de doctorants entre la variable isolement (question 20) et
l’harmonie avec la hiérarchie (question 24).
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ANNEXE 8. Nombre et pourcentage de doctorants par échelle des réponses sur la question 29 (A)
et 30 (B).