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Le créole haïtien : de langue d'alphabétisation des adultes à langue d'enseignement

Authors:
Indiana University
Department of French and Italian
11 avril 2018
Le créole haïtien : de langue d’alphabétisation des adultes à
langue d'enseignement
Renauld Govain
Faculté de Linguistique Appliquée
Université d’État d’Haïti
Laboratoire Langue, Société, Éducation (LangSÉ)
Plan de la présentation
Introduction: situation du créole en Haïti
1. La cohabitation des deux langues dans les différentes sphères de la communauté
2. Les politiques linguistiques et les mesures officielles en rapport du CH et de
l’alphabétisation
3. Les campagnes d’alphabétisation des adultes et leurs résultats
4. Le rôle de l’Académie du créole haïtien dans la valorisation et la standardisation
de la langue
Conclusion: le parcours inachevé de promotion et de militantisme du CH
Introduction : situation sociolinguistique d’Haïti
La République d’Haïti hérite, par son passé colonial, une situation linguistique officiellement
bilingue, où le créole haïtien (CH) langue des 100%de la population et le français,
pratiqué par environ le quart de la population, se côtoient avant même la naissance de la
république, le 1er janvier 1804.
La situation se dessine aujourd’hui comme plurilingue (Govain, 2009). Le CH est dominant en
termes démographiques, mais reste sinon minoré, du moins minorisé dans les représentations
des locuteurs.
Cependant, des événements sociopolitiques et des actes de promotion délibérés ont conduit le
CH àsauter, dès la fin des années 1970,certains verrous.
La réforme éducative de 1979,l’a introduit àl’école àla fois comme langue enseignée et
langue d’enseignement (Chaudenson et Ve r n e t 1983).
La promotion et la valorisation du CH s’inscrivent au premier rang des revendications
populaires de groupes d’activistes.Ces démarches militantes de promotion et de défense du
CH vont jusqu’à accoucher de l’Akademi kreyòl ayisyen (AKA) en 2014.
Introduction : la question de la langue dans l’éducation en Haïti
La problématique de la langue en rapport avec l’éducation en Haïti est explorée par des
nombreux auteurs dont
-Bentolila et Gani (1981),
-Valdman (1964,1986,2005,2010),
-Vernet (1984),
-Chaudenson et Vernet (1983),
-Pompilus (1985), Dejean (2006), Saint-Germain (1997),
-Govain (2009,2013,2014)
-Pierre (1995), Édouard (2017), entre autres.
Mais, les choses continuent d’évoluer entre-temps comme peuvent en témoigner la mise en
place de l’AKA, l’élaboration en cours d’un référentiel de compétences en CH et en français à
l’usage des enseignants, etc.
1. Approche macro-sociolinguistique
Pour comprendre la situation sociolinguistique d’Haïti, il convient de l’étudier du
point de vue macro-sociolinguistique.
Le rapport entre les deux langues n’est plus ce qu’il a jadis été, le CH ayant franchi
des sphères qui étaient réservées au français :
l’école
l’université
la presse
le discours officiel
le parlement…
Cette appréciation du CH est du coup l’occasion d’un certain recul du français.
1.1. Dans l’administration et le discours politique
Les échanges débutent généralement en français mais les locuteurs passent plus ou
moins rapidement au CH une fois l’échange établi.
Jusqu’au début des années 1980, le discours politique se produisait généralement en
français, même le discours de campagne politique se faisait davantage en français.
Depuis les événements sociopolitiques de 1986, qui ont conduit à la chute du
pouvoir des Duvalier, la campagne électorale n’a lieu qu’en CH.
1.2. Dans la religion
Aujourd’hui, le créole est dominant dans le domaine de la religion.Deux religions sont dominantes en
Haïti : protestante et catholique.
La Constitution de 1844 confère au catholicisme (implanté avec la colonisation française au XVIIesiècle)
le statut de religion d’État.Le protestantisme, introduit tardivement (en 1816)par le missionnaire français
Étienne de Grellet.
L’église catholique utilisait pendant longtemps le latin dans les messes.Plus tard, elle utilisera le latin et le
français.Vers les années 1970,elle recourra plus ou moins massivement au CH, grâce àl’autorisation du 2e
Concile du Vatican (1962 1965)de l’usage de langues vernaculaires dans la liturgie.
Aujourd’hui, le CH est dominant dans les offices religieux.Le français est surtout utilisé dans des
occasions solennelles spéciales (Govain 2017).
Le vodou, pratique religieuse indigénisée (importée d’Afrique à la faveur de la traite négrière) ne reconnait
et n’utilise que le CH.
Il est reconnu depuis le décret du 4avril 2003 comme «une religion à part entière, devant remplir sa
mission sur le territoire national en conformité avec les lois de la République, pouvant célébrer des
baptêmes, des mariages et des funérailles ».
1.3. Dans la famille
Chaudenson & Vernet (1983) ont observé que la conversation en situation
informelle dans la famille alieu dans les deux langues (90% en CH et 10% en
français). Les choses n’ont guère changé depuis.
Aujourd’hui, dans certaines familles aisées, les conversations ont lieu en anglais,
français et CH.
Dans les masses créolophones unilingues, c’est uniquement le CH qui est utilisé
dans toutes les situations de communication. Cette catégorie (les créolophones
unilingues) occuperait 75% de la population (Chaudenson 2006).
1.4. Dans la justice et le droit
Les séances parlementaires ont lieu dans les deux langues avec, aujourd’hui, une dominance du
CH.Mais les textes sont rédigés exclusivement en français.
Les lois sont élaborées et promulguées en français, excepté la loi portant création de
l’Académie du CH qui est rédigée en CH (2014).
Dans les tribunaux, les plaidoiries ont lieu dans les deux langues avec une dominance du
français.Le procès pénal alieu en français :l’avocat pose ses questions en français au juge qui
les traduit pour le justiciable créolophone qui réagit en CH, et le juge traduit en français pour
l’avocat
Tout ceci est mis en place par le système scolaire qui conforte ce que Calvet (2002 :136)
appelle la «suprématie linguistique »qui «accentue le fossé de classe entre les francophones
et les non francophones », cette suprématie constituant la superstructure linguistique.
1.5. Dans la presse et les médias
L’histoire de la presse haïtienne est marquée par l’utilisation du français.Mais, à partir des événements de
1986 marquant la chute de la dictature duvaliérienne, presque toutes les radios ont commencé à diffuser
des nouvelles en CH.Le CH yest employé àplus de 80%(observation empirique).
La publicité orale est diffusée dans les deux langues, avec une dominance du CH.La publicité écrite se fait
dans les deux langues avec une dominance du français;l’anglais est de plus en plus présent. Plus 20 radios
àPort-au-Prince (sur une soixantaine) ont une émission hebdomadaire en anglais, plus de 10 en espagnol.
En 1996,l’IHSI avait recensé une trentaine de périodiques dont 7en CH, mais plus de la moitié a disparu
aujourd’hui.Deux mensuels sont édités exclusivement en CH :Bon Nouvèl vieux de 43 ans aujourd’hui et
Ayiti Fanm (le journal du Centre EnfoFamn,trimestriel devenu un mensuel en 1996)créé en 1991.Les
périodiques créoles Sèl et Boukan qui étaient édités àl’étranger ne paraissent plus.Les hebdomadaires
créoles Libète (1991-1999)et Solèy Leve (fondé en 1976)ont disparu.
Il existe actuellement deux quotidiens :Le Nouvelliste,Le National,édités en français. 3 hebdomadaires :
Haïti en Marche,Haïti Observateur,Haïti Progrès (imprimés aux États-Unis) paraissent en français et en
anglais mais publient parfois des textes en CH.Le journal officiel Le Moniteur ne diffuse qu'en français.
1.6. Dans la littérature
La littérature haïtienne a pris naissance et s’est développée pendant longtemps en français avant de
voir le CH s’y investir, timidement.Un premier poème remarquable, Lisette quitté la plaine,écrit
dans les années 1750 par le Français Duvivier de la Mahautière.Un deuxième « Choucoun’ »
d’Oswald Durand est publié un siècle et demi plus tard, en 1896.
La poésie créole se développe de manière croissante, on dirait même exponentielle.
Le premier roman créole haïtien Dezafi de Frankétienne est publié en 1975,tandis que le premier
roman haïtien francophone, Stella, d’Emeric Bergeau,est publié en 1859.
Le CH est l’un des premiers à avoir acquis relativement tôt un degré de grammatisation avancé
: « Du reste le créole haïtien semble avoir acquis un certain « prestige » bien avant les autres variétés
du créole français.Au début 19ème siècle, on le jugeait même digne d’être utilisé dans la vie
publique» (Vintilă-Rădulescu 1976 :95).
La grammatisation est àentendre comme un processus consistant àoutiller, décrire, « scripturiser »,
voire automatiser une langue en la rendant disponible à l’écrit au travers de l’imprimé et des
technologies de l’information et des télécommunications (Auroux 1994).
1.7. À l’école et à l’université : problème de didactisation
En effet, dès la naissance de l’école haïtienne, l’enseignement a toujours été fait en
français. Le CH n’a été pris en compte qu’avec la réforme éducative de 1979.
Mais l’enseignement du/en CH se heurte à un problème de contextualisation et de
didactisation.
La contextualisation étant un processus d’adaptation rendant la discipline à
enseigner/faire apprendre adéquate aux spécificités des différents facteurs ou éléments
qui interviennent dans l’acte d’enseignement / apprentissage (Govain 2013).
Parmi les éléments intervenant dans la dynamique de contextualisation, Galisson (1991)
retient les huit suivants : sujet (apprenant), objet (langue-culture), agent (enseignant),
groupe (classe), milieu institué (école), milieu instituant (société), espace (physique et
humain), temps (chronologique et climatique).
1.7’. À l’école et à l’université : problème de didactisation
Et la didactisation est
« un processus qui s’appuie sur des procédés scientifiques (mais aussi sur des techniques
particulières et contextuelles selon les caractéristiques du public cible, du milieu dans
lequel l’enseignement/apprentissage doit avoir lieu, des objectifs visés, etc.) qui rendent
la langue apte à être enseignée selon une démarche qui minimise les risques de fuite dus
à une orientation aléatoire du processus (…). Didactiser une langue, dans cette
perspective, consistera en l’établissement d’une série de démarches ou dispositifs
permettant de modéliser son enseignement/apprentissage en situation formelle et
institutionnelle afin de maximiser l’intervention d’un facilitateur (côté enseignement) et
l’activité d’apprentissage (côté apprentissage) ». (Govain 2014, 14-15).
1.7’’. À l’école et à l’université
En 1898 déjà, Georges Sylvain adéclaré que «le jour (…) le créole aura droit de citer dans
nos écoles primaires, rurales et urbaines, le problème de l’organisation de notre enseignement
populaire sera près d’être résolu »(cité par Vaval 1911).
Depuis le début des années 1980,Yves Dejean fait un plaidoyer dans cette perspective, dont
l’essentiel est consigné dans Dejean (2001,2006). Michel DeGraff (2014)poursuit ce plaidoyer
en faveur de l’utilisation du CH comme langue d’enseignement pour une meilleure rentabilité de
l’action éducative.
L’AKA, depuis sa création en 2014,ne cesse d’aller dans la même direction que Dejean et
DeGraff qui est aussi un académicien.
Àl’université, les cours sont généralement dispensés en français.Les enseignants s’expriment le
plus souvent en français, les étudiants souvent en CH.
Une dizaine de mémoires ont été rédigés et soutenus en CH àl’Université d’État d’Haïti.
1.8. Résume synoptique de la situation macro-sociolinguistique d’Haïti
Situation
Français
Créole
Anglais
Espagnol
Administration
+/
-
+
Affiche publicitaire
+
+/
-
Cinéma / théâtre / comédie
+/
-
+
Conversations familières
+/
-
+
Correspondances administratives / personnelles
+
Diffusion d’informations radio / télévision
+/
-
+
Discours politique
+/
-
+
Émissions socioculturelles radio / télévision
+/
-
+
+/
-
+/
-
Enseignement
+
+/
-
Famille
+/
-
+
+/
-
Informations diffusées à l’aéroport
+
+/
-
+/
-
Jugement au tribunal
+
+/
-
Littérature classique
+
+/
-
Musique haïtienne
+/
-
+
+/
-
Parlement
+/
-
+
Presse écrite
+
+/
-
Publicité radio / télévision
+/
-
+
+/
-
Sermons à l’église
+/
-
+
Transport en commun
+/
-
+
2. Les politiques linguistiques et éducatives en rapport avec les langues
De la Constitution de Toussaint Louverture (1801) à celle promulguée sous l’occupation américaine en
1918,les lois du pays n’ont rien précisé à propos du statut du français mais qui était la langue officielle de
facto.
Une douzaine de versions de la constitution se sont succédé durant cette période. L’e x iste nce du CH ne
sera reconnue que par la constitution de 1957.
Les constitution de 1843 et 1867 écrivent la même chose à propos des langues sans les nommer dans leurs
articles 29 et 34,respectivement : « Les langues usitées dans le pays seront enseignées dans les écoles ».
Celle de 1964 aadopté les dispositions suivantes en son article 35 : « Le français est la langue officielle de
la République.Son emploi est obligatoire dans les services publics.Néanmoins, la loi détermine les cas et
conditions dans lesquels l’usage du créole est permis et même recommandé pour la sauvegarde des intérêts
matériels et moraux des citoyens qui ne connaissent pas suffisamment la langue française ».
2. Les politiques linguistiques et éducatives en rapport avec les langues
La constitution de 1983 reconnaît le CH comme langue nationale.C’est la constitution de 1987 (amendée
en 2011)qui va l’officialiser àcôté du français : « Tous les Haïtiens sont unis par une langue commune, le
créole.Le créole et le français sont les langues officielles de la République »(article 5). Elle a
prévu qu’« Une Académie haïtienne est instituée en vue de fixer la langue créole et de permettre son
développement scientifique et harmonieux » (article 213).
La loi du 28 septembre 1979 introduit, non sans résistance, le CH àl’école comme langue d’enseignement
et langue enseignée.
L’article 1er stipule que «l’usage du créole, en tant que langue commune parlée par les 90%de la
population haïtienne est permis dans les Écoles comme langue instrument et objet d’enseignement ». Cette
même loi de 1979 lance la réforme éducative mentionnée plus haut.
3. Le CH, langue d’alphabétisation
L’alpha b é t i sat i o n est le domaine privilégié de l’utilisation et de développement d’actions en faveur du CH.La plupart des
gouvernements ont entrepris depuis les années 1940 des campagnes d’alphabétisation en vue de réduire le taux d’analphabétisme.Dans
cette perspective, ont été créées des structures visant àdévelopper le CH comme outil d’enseignement, mais n’agissant pas sur son
corpus.
1941 : Comité de littérature et d’alphabétisation
1943 : Bureau haïtien de l’éducation des adultes
1947 : Direction générale de l’éducation des adultes
1948 : Programme d’Éducation Ouvrière développé par le Département des Affaires sociales et qui tentait d’alphabétiser en français
les ouvriers de Port-au-Prince et des villes de province (Chaudenson & Vernet, 1983).
1957 : Office National de Développement Communautaire
1961 : Office National d’Éducation Communautaire
1966 : Comité Protestant pour l’Alphabétisation et la littérature qui a introduit des actions d’alphabétisation financées par l’ONG
américaine ALFALIT international financée par l’agence américaine USAID
1969 : Office National d’Alphabétisation et d’Action Communautaire
1975 : Groupe de Recherches et d’Expérimentation en Alphabétisation
1986 : Office National de Participation et d’Éducation Populaire
1987 : La constitution de 1987 consacre le créole comme langue officielle et prévoit l’institutionnalisation d’une académie de la
langue
1989 : Office National d’Éducation Communautaire et d’Alphabétisation
1995 : Création de la Secrétairerie d’État d’Alphabétisation (SEA)
2014 : Mise en place de l’Akadeémi kreyòl ayisyen (Académie du CH)
3. Les campagnes d’alphabétisation des adultes et leurs résultats
Les différentes campagnes d’alphabétisation entreprises en Haïti des années 1940 ànos jours se
caractérisent par des échecs car plus on alphabétise, plus il y a des analphabètes.
Pour comprendre cet échec, considérons les dernières campagnes de l’air de Secrétairerie d’Etat à
l’alphabétisation (SEA) née en 1995.Le secrétaire d’Etat d’alors s’est donné comme objectif de
«alphabétiser 2.100.000 personnes durant trois ans ; diffuser l’écriture créole, c’est-à-dire rendre l’écrit
créole disponible et accessible partout dans le pays dans la langue parlée et comprise de tous les
Haïtiens ;mettre en place une structure adéquate d’identification et d’évaluation des personnes à
alphabétiser ;élaborer la batterie de matériels pédagogiques nécessaires à l’apprentissage de la lecture
et de l’écriture dans une perspective de formation continue ;assurer une formation adéquate au
bénéfice de tous ceux qui sont désireux d’apporter leur contribution comme moniteurs
d’alphabétisation, en particulier des jeunes ;implanter et impulser des centres en partenariat avec les
collectivités locales ». (http://www.unesco.org/education/wef/countryreports/haiti/rapport_1.html).
Un autre objectif récurrent est d’offrir aux néo-alphabétisés les moyens de pouvoir gérer leur petit
commerce.Le processus, dans cette perspective, se conçoit comme un moyen de débrouillardise
consistant àles aider àpouvoir régler leurs activités par écrit en intégrant des niveaux de base en calcul et
aussi en lecture.
3. Les causes de l’échec des campagnes d’alphabétisation :
1. Absence de recherche
Une première cause est le manque (ou l’absence) de recherche et de suivi dans le domaine de
l’alphabétisation.
Ce sont les recherches qui vont conduire aux mesures administratives, méthodologiques et didactiques
adéquates.
Les méthodes utilisées ne répondent pas aux objectifs d’amener les apprenants àdévelopper et affiner des
habiletés en lecture, en écriture et en calcul :les trois habiletés de base en matière d’alphabétisation.
Les manuels utilisés : « Koute Pale Li Ekri. 4 chemen konnen »et «Aprann 1 et 2». Privilégient les
méthodes classiques de syllabisation et d’oralisation par la méthode syllabique.Aprann # 1 ak Aprann # 2,
1999-2000,52 Klas Radyo,1999-2000,Kat chemen konnen,1995-1996,Kijan pou nou montre granmoun
li ak ekri,1995-1996 ak An naprann kouche chif sou papye,1995-1996
Le programme de formation des moniteurs se centre sur l’apprentissage de la graphie du créole, de
technique d'animation, de sensibilisation, d'utilisation du matériel didactique.
Les intentions annoncées ne sont guère suivies d’actes concrets
3. Les causes de l’échec des campagnes d’alphabétisation :
2. Les finalités ne sont que politiques
Les campagnes servent àdes politiciens de pérenniser leur popularité en restant proches des couches
analphabètes qui sont les plus manipulables, en même temps les plus vulnérables.
Considérons les expériences d’« alfa-ekonomik »et «alfa-lapè »que prônait l’ex-président Jean-
Bertrand Aristide (2001-2004). Le processus d’alphabétisation est lié àl’économie nationale et la
paix, deux thèmes clés de sa politique exercée sur fond de contestation quasi-généralisée.
Avec l’alfa-ekonomik,la question de l’économique nationale apris une orientation populaire avec
l’avènement du phénomène des coopératives qui pullulaient partout et qui accordaient des intérêts de
10% à 12%par mois.
Le président alui-même invité les citoyens à y investir leur argent.Ne pouvant pas honorer leur
contrat avec les sociétaires, les coopératives ont échoué et les responsables ont pour la plupart pris le
maquis.
Par la même occasion, la campagne d’alphabétisation aéchoué :alphabétisation et projet
économique étant liés dans ce contexte économique particulier marqué par une instabilité
incontestable.
3. Les causes de l’échec des campagnes d’alphabétisation :
2. Les finalités ne sont que politiques
Avec l’alfa-lapè,la question de l’alphabétisation est liée àcelle de la paix dans le contexte de la
seconde mandature du président marquée par une instabilité qui invitait àplacer l’expérience de
l’alphabétisation sous le signe d’une très grande fragilité.
Comme le président avait tout concentré sur lui, son départ aparalysé àla fois le développement de
l’économie, le rétablissement de la paix et aprovoqué l’échec du processus d’alphabétisation qu’il
avait volontiers lié àla politique.
Il est regrettable que la SEA ne se montre pas consciente des échecs et que ces néo-alphabétisés se
«désalphabétisent »aussi rapidement qu’ils étaient alphabétisés.
Or, l’alphabétisation devrait être institutionnalisée en devenant, dans le cas d’Haïti où plus de la
moitié de la population est analphabète, une activité formelle protégée par des dispositions juridico-
légales, administratives.Elle devrait aussi être sous-tendue par des recherches systématiques en vue
d’être évaluée et ajustée selon les résultats, au regard des objectifs poursuivis.
3. Les causes de l’échec des campagnes d’alphabétisation : Formation insuffisante,
outils inadéquats et absence d’outils post-alphabétisation
Insuffisance de la formation des formateurs (quelques heures)
Insuffisante de la formation des alphabétisés (4 à 6 mois)
Inadéquation des outils d’enseignement/apprentissage àla situation et aux besoins des
analphabètes
Absence d’outils post-alphabétisation :les soi-disant néo-alphabétisés redeviennent analphabètes
aussi rapidement qu’ils sont passés par le centre d’alphabétisation
On pourrait se servir de la littérature haïtienne d’expression créole (comme outil de post-
alphabétisation), àcondition de conduire les analphabètes au développement de vraies capacités
de lecture, que leur formation dure davantage et que les «alphabétiseurs »les yentrainent déjà.
C’est ce qu’on pourrait appeler une «alphaliture » : se servir de la littérature créole dans ses
différentes manifestations (romans, poésies, nouvelles, contes, pièces de théâtre, etc.) comme
moyen de post-alphabétisation.
3. Conscience de la SEA de l’échec des campagnes?
Constatant l’échec des différentes campagnes, l’Etat, àtravers la SEA aessayé en 2007 une
nouvelle méthode dénommée Wi, mwen kapab,adaptée du programme Yo ,si puedo
(développé par la Cubaine Leonella Ines Relys Diaz et reconnu par l’UNESCO en 2006)
Programme télévisuel de 65 émissions ayant pour objectif d’alphabétiser 3000 000
personnes de 14 ans à50 ans sur 3ans, selon le secrétaire d’Etat Carol Joseph, le 8septembre
2007,annonçant l’ouverture de 75.000 centres d’alphabétisation devant recevoir chacun 40
participants par jour (deux groupes de 20).
L’e xp éri en ce n’a pu toucher que 4% à 5% de la population.Le séisme du 12 janvier 2010 l’a
interrompue.
Echec prévisible par rapport àla question de l’électricité et àla disponibilité d’un
téléviseur
Le Cuba avait promis 10 000 postes de télévision, 10 000 vidéos et 3millions de livres
4. Le rôle de l’Académie du créole haïtien dans la valorisation et la standardisation
de la langue
La valorisation du CH dans le sens de la promotion est le domaine dans lequel
l’AKA se fait le plus remarquée :
- plaidoyer auprès de l’Etat pour la mise à disposition des documents officiels en
CH selon le vœu de la constitution du pays
- lobbying auprès des différentes institutions de l’administration publique, dont le
parlement et les ministères pour la formation de leurs membres à la pratique de
l’écriture en CH
- formation pour les professeurs de créole pour le compte du MENFP
- organisation de manifestations publiques de sensibilisation à travers le pays sur
l’intérêt du développement d’une littératie en CH.Ces manifestations sont assez
saisonnières (autour du 21 février ou du 28 octobre), etc.
4. Le rôle de l’Académie du créole haïtien dans la valorisation et la standardisation
de la langue
Sur le plan de la normalisation et de la standardisation, l’AKA a, depuis sa création en 2014,publié,
le 1er juin 2017,sa «Premye rezolisyon AKA sou òtograf kreyòl ayisyen »qui adonné lieu àdes
critiques de la part de gens intéressés àla question créole dont Lemète Zéphyr
Un académicien même, Michel DeGraff, a trouvé àen redire, notamment en ce qui atrait aux
propositions relatives àl’alternance forme courte /forme longue des certains éléments pronominaux.
Nous yreviendrons plus loin.
Des annonces sur le plan de la standardisation àl’occasion de la journée internationale de la langue
maternelle (21 février 2017):
- dictionnaire général du CH
-lexique de domaines lexico-sémantiques divers dont un lexique du domaine juridique paraitre en
2019)
-des travaux sur la grammaire de la langue, etc.
4. Le rôle de l’Académie du créole haïtien dans la valorisation et la standardisation
de la langue
Revenons àla proposition sur les formes longue /courte des pronoms (et de certains verbes)
La résolution indique que ce sont des pronoms, des déterminants et des verbes qui sont susceptibles
d’alterner des formes longues et courtes.
Oui pour les pronoms et certains verbes mais non pour les déterminants, si bien que la résolution n’a
proposé aucun exemple les concernant.
La résolution de l’AKA précise : « Gen mo nan lang nan ki gen 2fòm,yo ka parèt swa sou yon fòm
long, swa sou yon fòm kout »sans préciser les contextes d’apparition de l’une ou l’autre.Et
concernant le morphème «w»qui est une forme assouplie du pronom « ou », la résolution indique
qu’il vient dans le voisinage d’une voyelle, soit avant, soit après.
Cette explication est très approximative car c’est le contexte de gauche qui importe dans ce cas
précis; celui de droite importe peu!
4. Le rôle de l’Académie du créole haïtien dans la valorisation et la standardisation
de la langue
M. DeGraff reproche àses collègues de conseiller (dans un bulletin de l’AKA en 2016)de
privilégier la forme longue «Akademisyen yo konseye pou moun plis vi ak fòm long pwonon yo
yo ap ekri. » (alors que cela n’a jamais été discuté dans les débats entre les académiciens) en
partant de l’idée que selon que la forme est longue ou courte, elle induit un sens différent.
Pour se justifier, M. DeGraff considère le couple d’exemples : « Foto sa ase pa mwen /Foto sa ase
pa m»en soulignant que gen plizyèkontèks kote chak nan fòm sa yo gen sentaks pa yo oswa
semantik pa yo »et que c’est la forme du pronom qui aide àidentifier le sens de chacun des
exemples.C’est àla fois vrai et faux.
Vrai :La forme longue renvoie au pronom personnel (accentuée) : « Cette photo n’est pas moi »(Ce
n’est pas qui suis sur la photo) et la courte renvoie au pronom possessif (inaccentuée)
Faux :Les deux ont, àla base, le même même sens : « La photo est mienne ». La différence se
retrouve dans l’accentuation ou non.
En outre, on ne peut pas expliquer l’emploi des formes longue ou courte uniquement àpartir de
contextes syntaxique et morphologique sans prendre en considération l’aspect phonologique.
4. Le rôle de l’Académie du créole haïtien dans la valorisation et la standardisation
de la langue
Lemete Zéphyr reproche à la résolution de l’AKA plusieurs choses dont :
-La prise en compte de la voyelle [ũ] (orthographiée ‘oun’) comme possédant un
statut phonémique propre en CH;
- L’explication de l’emploi des formes longue et courte à partir d’explication
syntaxique et morphologique en niant l’aspect phonologique;
- L’emploi d’un style prescriptif privilégiant des formules de forme « dites » et « ne
dites pas »
-La non-prise en compte de la graphie du CH pour orthographier les noms propres
propres peu importe ce qu’ils exprimeraient et leur origine linguistique…
Conclusion : le parcours inachevé de promotion et de militantisme du CH
Le CH connait ces 40 dernières années un parcours positif mais inachevé àbien des égards.Par
exemple, l’Etat n’a pas mis en œuvre ses intentions de promotion de la langue, ce qui pourrait se
manifester dans la rédaction/traduction en CH textes légaux
Ce ne sont pas les discours – de quelque façon qu’on les oriente ou quelque élaborés qu’ils soient qui
confèrent aux langues leur essence linguistique ou qui changent les perceptions dont elles sont l’objet.
Le français continue d’occuper les sphères de pratique génératrices de prestige et le CH se voit encore
réserver les sphères vernaculaires de communication.
Le prestige et la valeur dont une langue peut être l’objet viennent des locuteurs eux-mêmes :leur degré
d’identification à elles, leur sentiment d’appartenance au groupe qui les parle, leur fierté de les
pratiquer, etc.
Car les langues ne sont pas que des instruments de communication, elles sont aussi des médiums
socioculturels d’expression socioculturelle, identitaire, de présentation et de représentation de soi.
Références citées
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Vintilă-Rădulescu, Iona (1976), Le créole français,Paris, Mouton.
Je vous remercie
Thank you very much
Mèsi anpil
Thesis
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Sous le titre de La question linguistique haïtienne : histoire, usages et description se retrace un parcours de recherche où se croisent plusieurs thématiques. De la sociolinguistique à la phonologie en passant par la dialectologie, la didactique des langues, la francophonie et la description du français haïtien, cet itinéraire non linéaire s’inscrit dans une interdisciplinarité s’appuyant sur le créole haïtien (CH). Cette synthèse se divise en deux parties, chacune comportant quatre chapitres. La première partie porte sur les pratiques linguistiques haïtiennes en général, en s’appuyant sur l’histoire et les usages respectifs des deux langues officielles du pays : le CH et le français. Elle questionne les politiques linguistiques et éducatives en rapport avec les langues, et leurs conséquences sur les pratiques linguistiques communautaires et l’enseignement / apprentissage scolaire. Elle aborde le français haïtien, la francophonie haïtienne et ses apports à la francophonie internationale, Haïti représentant une position géostratégique pour la diffusion du français dans les organismes régionaux et internationaux. Elle explore la dialectologie haïtienne et les variations qu’elle met en évidence dans le fonctionnement du CH. Elle analyse, entre autres éléments, un fonds lexical commun entre le CH de souche lexicale française et le créole jamaïcain de souche lexicale anglaise. Ce fonds lexical commun est dû principalement à 1) l’écologie ; 2) l’expérience esclavagiste liée à l’histoire et 3) un imaginaire populaire commun. Cette première partie s’achève sur la description d’un parler artificiel local – le bolith – pratiqué dans le grand nord d’Haïti. Il est construit par les rebelles à tendance paysanne, les Cacos, au début années 1920 parce qu’ils se sont aperçus être espionnés par des Haïtiens au profit de l’occupation américaine (1915-1934). Pour le construire, ses élaborateurs sont partis du CH dont ils ont gardé les voyelles avec leurs valeurs et interverti les consonnes les plus contigües dans une logique de permutation binaire et réciproque. La seconde partie porte essentiellement sur la phonologie du CH (le dernier chapitre aborde un phénomène qui fait le lien entre la phonologie et la graphisation et propose une manière raisonnée d’écrire les éléments hérités du sandhi en français, qui ont survécu en CH qui, néanmoins, n’a pas retenu le sandhi comme un phénomène pertinent). Après avoir établi le système phonologique du CH, elle met un point d’honneur à aborder les phénomènes de la nasalisation (présentant une distribution relativement complexe en CH où elle peut agir sur des domaines morphologiques simples débordant des frontières morphologiques et lexicales, où se rencontrent beaucoup de micro-variations) et de la palatalisation, qui sont récurrents en CH en faisant ressortir les apports substratiques africains du groupe kwa ou du sous-groupe gbé dans le fonctionnement du CH. S’il ne se pose aucun problème à propos de la phonologisation de la nasalisation, celle de la palatalisation n’est évidente que pour quelques exemples.
ces 40 dernières années un parcours positif mais inachevé à bien des égards. Par exemple, l'Etat n'a pas mis en oeuvre ses intentions de promotion de la langue, ce qui pourrait se manifester dans la rédaction/traduction en CH textes légaux…
  • C H Le
  • Connait
Le CH connait ces 40 dernières années un parcours positif mais inachevé à bien des égards. Par exemple, l'Etat n'a pas mis en oeuvre ses intentions de promotion de la langue, ce qui pourrait se manifester dans la rédaction/traduction en CH textes légaux…
L'aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions, Port-auPrince
  • Robert Berrouët-Oriol
Berrouët-Oriol, Robert et al (2011), L'aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions, Port-auPrince, Éditions de l'Université d'État d'Haïti.
Plaidoyer pour une éthique et une culture des droits linguistiques en Haïti
  • Robert Berrouët-Oriol
Berrouët-Oriol, Robert (2014), Plaidoyer pour une éthique et une culture des droits linguistiques en Haïti, Port-au-Prince, Centre oecuménique des droits humains.
Le Marché aux langues. Les effets linguistiques de la mondialisation
  • Louis-Jean Calvet
Calvet, Louis-Jean (2002), Le Marché aux langues. Les effets linguistiques de la mondialisation, Paris, Plon. Chaudenson, Robert (2006), Éducation et langues. Français, créoles, langues africaines, Paris, L'Harmattan.
Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde
  • Jean-Pierre Cuq
Cuq, Jean-Pierre (dir.) (2003), Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, Paris, CLE International.
Men anpil, chay pa lou : an nou sèvi ak lang kreyòl la pou bon jan edikasyon ak rechèch ann Ayiti, in : Arnaud Carpooran (dir.), Langues créoles, mondialisation et éducation
  • Michel Degraff
DeGraff, Michel (2013), Rezilta atelye sou estanda pou ekri kreyòl nan tèks pou lekòl fondamantal, Pòtoprens, MENFP. --(2014), Men anpil, chay pa lou : an nou sèvi ak lang kreyòl la pou bon jan edikasyon ak rechèch ann Ayiti, in : Arnaud Carpooran (dir.), Langues créoles, mondialisation et éducation. Actes du XIIIe colloque du CIEC, Maurice, CSU -ELP, 455-492. Références citées
Yon lekòl tèt anba nan yon peyi tèt anba
  • Yves Dejean
Dejean, Yves (2006), Yon lekòl tèt anba nan yon peyi tèt anba, Port-au-Prince, Deschamps. Galisson, Robert (1991), De la langue à la culture par les mots, Paris, CLE International.
Les enjeux socio-économiques. Pour une école haïtienne efficace, Port-au-Prince
  • Joseph Pierre Luc
Pierre Luc Joseph (1995), Les enjeux socio-économiques. Pour une école haïtienne efficace, Port-au-Prince, Imprimerie Henri Deschamps.
Le problème linguistique haïtien
  • Pradel Pompilus
Pompilus, Pradel (1985), Le problème linguistique haïtien, Port-au-Prince, Fardin.