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Communication (ACSI 2015)
Curation de contenus et veille : un concept nouveau pour une pratique ancienne?
Elsa Drevon
elsa.drevon@umontreal.ca
École de bibliothéconomie et des sciences de l’information
Université de Montréal
Christine Dufour
christine.dufour@umontreal.ca
École de bibliothéconomie et des sciences de l’information
Université de Montréal
Dominique Maurel
dominique.maurel@umontreal.ca
École de bibliothéconomie et des sciences de l’information
Université de Montréal
Abstract
The word content curation appeared on the Web in 2008 to reflect an emerging practice similar to
competitive intelligence in many respects. But at just what point is content curation a new concept?
Through a comparative literature analysis, this presentation looks to compare these two practices
so often confused.
Résumé
Le mot curation de contenus est apparu sur la toile en 2008 pour refléter une pratique en émergence,
cependant semblable à la veille à plusieurs égards. Mais jusqu’à quel point est-ce un concept
nouveau? Par une analyse comparative de la littérature, cet article vise à comparer ces deux
pratiques souvent confondues.
1. Introduction
La société dans laquelle nous vivons en est une d’abondance d’information : à titre
d’exemples, chaque minute, 4 millions de recherches Google sont effectuées et 277 000
micromessages (tweets) sont envoyés (Chantrel, Coëffé et Ropars, 2015). Cette
surabondance informationnelle entraîne des risques d’infobésité. Les organisations doivent
se doter de mécanismes pour la gérer, en particulier pour les ressources d’information
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externes, dans le but, notamment, de demeurer compétitives (Porter, 1982; Fleisher et
Blenkhorn, 2003). Depuis les années 1980, la veille y est devenue nécessaire pour gérer
efficacement cette surabondance.
Notre société est aussi hyper-connectée (Widen et Kronqvist-Berg, 2013), connexion aux
autres par les réseaux sociaux, mais aussi à son téléphone intelligent ou sa tablette. De cette
double problématique de surabondance informationnelle et d’hyper-connexion est née
récemment la pratique de la curation de contenus qui permet de filtrer le Web (Alloing et
Deschamps, 2011) et de se construire une présence sur le Web pour se démarquer dans le
but, par exemple, de développer sa carrière (Gandini, 2014). La curation de contenus est
toutefois souvent confondue avec la veille, bien que plusieurs auteurs en présentent les
différences (Alloing, 2012).
Or, tandis que la veille est bien implantée dans les organisations (Garnier, 2012), la curation
de contenus ne fait pas encore partie des pratiques organisationnelles (Dale, 2014),
demeurant plutôt au niveau de la sphère personnelle. À notre connaissance, aucune
recherche ne s’est attardée à mieux comprendre ce qu’est la curation de contenus par
rapport à la veille, ni ne s’est penchée sur sa place dans les organisations.
Cette communication se veut un premier pas vers une meilleure compréhension du
potentiel organisationnel de la curation de contenus. Il s’agit d’une réflexion théorique
portant sur la comparaison des concepts de « veille » et de « curation de contenus ».
Positionner ces concepts permettra de voir si la curation de contenus est réellement une
pratique nouvelle ou simplement un terme récent pour parler d’une pratique ancienne, la
veille. Sans cet exercice, il serait difficile, voire impossible de se pencher sur la place de la
curation de contenus dans les organisations.
Plus précisément, nous cherchons à apporter des réponses à la question de recherche
suivante : quelles sont les différences et les ressemblances entre la veille et la curation de
contenus?
2. Méthodologie
Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons réalisé deux revues de
littérature, la première sur la veille et la deuxième sur la curation de contenus. Nous avons
recherché les termes veille, intelligence économique, competitor intelligence, competitive
intelligence, business intelligence et environmental scanning ainsi que curation dans Cairn,
CINAHL, ELIS, ERIC, Érudit, GoogleScholar, LISA, LISTA, LLI&S Index, Medline et
Taylor & Francis. Nous n’avons pas retenu data curation, ni digital curation car ces termes
s’inscrivent dans le cadre de la préservation de l’information numérique et des données de
la recherche, thématiques éloignées de notre sujet. Le choix des documents a porté sur la
présence d’éléments définitoires et sur l’autorité des auteurs. Parmi les 108 documents
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sélectionnés, nous avons identifié 27 définitions pour la veille et deux pour la curation de
contenus.
Les définitions retenues ont été décomposées à l’aide d’une grille d’analyse pour en
systématiser la comparaison. Cette grille s’est inspirée, d’une part, de ce que l’on entend
par une « activité
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informationnelle » et, d’autre part, de ce sur quoi d’autres auteurs ayant
analysé des définitions de veille ont porté leur attention (Brouard, 2004; Dumas, 2005; Jin,
2008), soit les processus sous-jacents et les objectifs visés. Cinq indicateurs ont été retenus,
lesquels ont permis de couvrir l’ensemble des éléments définitoires présents dans les
définitions analysées :
1. Objectifs visés : les buts (ou les finalités) à réaliser dans une activité;
2. Clientèles cibles : l’ensemble des utilisateurs d’une activité;
3. Processus sous-jacents : l’ensemble des étapes qui permettent d’atteindre les
objectifs visés;
4. Sources d’information exploitées : les types d’information (humaine, interne,
externe, sur le Web, etc.) utilisés dans le cadre d’une activité informationnelle;
5. Intervenants : les acteurs impliqués dans le processus, autres que les clientèles.
La veille et la curation de contenus seront comparées, dans la prochaine section, à partir de
ces cinq indicateurs.
3. Résultats
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Dans les définitions de la veille, les objectifs sont clairement définis (prendre des décisions
stratégiques, maintenir un avantage compétitif, s’adapter au changement, mettre à jour ses
connaissances, créer des opportunités et réduire les risques, etc.) tandis qu’ils sont
inexistants dans les définitions de la curation de contenus. Néanmoins, la curation se fait
« par envie, passion ou égo » (Deschamps, 2012a).
Les clientèles de la veille sont des décideurs et la haute direction, des individus ou
l’organisation dans son ensemble. Il s’agit de répondre au besoin informationnel d’un autre
(Jin et Bouthillier, 2008). Les clientèles, pour la curation de contenus, ne sont pas précisées.
Par ailleurs, même s’ils se ressemblent, les processus de veille et de curation de contenus
passent par des étapes différentes. Par exemple, l’analyse est parfois absente d’une activité
de curation (Lehmann et al., 2013; Abram, 2014). Le processus de veille est également
toujours cyclique (Pellissier et Nenzhelele, 2013) tandis que celui de la curation peut être
1
L’OQLF (s.d.) définit une activité comme un « ensemble des tâches ou des travaux exécutés par un
individu ou un groupe et qui conduisent à la réalisation de biens ou de services ».
2
Le tableau 1 en annexe fournit une comparaison détaillée des concepts de veille et de curation de contenus
selon les indicateurs retenus.
4
linéaire (Bhargava, 2009), dénotant ainsi des processus s’inscrivant différemment dans le
temps, l’un quasi-infini, l’autre à plus court terme.
Les sources d’information de la curation sont exclusivement en ligne (Bhargava, 2009),
celles de la veille peuvent aussi être humaines (Fuld, 1995), imprimées, provenant de
signaux faibles (Lesca, 1997), etc.
Enfin, les intervenants sont peu explorés dans les définitions de veille. Seuls deux
textes (Bergeron et Hiller, 2002; Moreau et Rodrigue, 2008) les identifient comme pouvant
être des professionnels de l’information ou des spécialistes de l’information. Dans une des
deux définitions de la curation, le curateur est mentionné (Bhargava, 2009), mais sans en
préciser le profil.
Plusieurs différences sont donc visibles entre la veille et la curation de contenus quant aux
objectifs, clientèles, processus, sources d’information et intervenants, ce qui démontrerait
qu’il s’agit de deux pratiques distinctes.
4. Discussion
L’examen des définitions fait ressortir l’absence ou le manque de précisions pour plusieurs
indicateurs, surtout en ce qui concerne la curation de contenus. On pourrait se demander si
ces manques viennent de sa relative jeunesse ou de sa présence principalement au niveau
de la sphère personnelle. Toutefois, certains objectifs de la veille peuvent exister pour la
curation de contenus, comme la volonté de se démarquer pour demeurer compétitif et le
souhait de mettre à jour ses connaissances.
Les clientèles de la curation de contenus ne sont pas non plus clairement définies. Bien
qu’il ait comme cible les internautes pour gagner en visibilité, le curateur n’a pas de client
direct, il est son propre client. Or, être son propre client pose la question de la compatibilité
avec la mission de l’organisation. La curation devrait-elle être ajustée pour s’adapter au
contexte organisationnel?
L’horizon temporel des visées des deux activités semble aussi différer. Comme le montre
le credo de la veille « Fournir la bonne information à la bonne personne en temps opportun
» (Rouach, 2010, citant Porter, 1982), la dimension temporelle est au cœur de la veille. Le
veilleur a non seulement le souci d’une information à jour, mais il attendra le bon moment
pour fournir l’information à son client. Pour le curateur de contenus, la dimension
temporelle est aussi importante, mais prend une signification différente. Le curateur de
contenus cherchera souvent à être le premier à relayer l’information dans sa communauté,
à diffuser l’information le plus rapidement possible.
Enfin, un aspect peu développé, tant pour la veille que pour la curation de contenus, est la
question des intervenants. On peut s’étonner de ce manque de précisions qui, peut-être,
5
explique en partie la confusion entre les deux concepts et la difficulté à positionner la
curation de contenus d’un point de vue organisationnel. Pour Deschamps (2012b) et
Garnier (2012), les veilleurs devraient être les intervenants qui développent l’activité de
curation dans l’organisation.
5. Conclusion
L’examen des définitions a permis de démontrer que la curation de contenus est une
pratique distincte de la veille à plusieurs égards : des objectifs, des processus sous-jacents,
des sources d’information ainsi que des clientèles et des intervenants impliqués. Bien que
le terme soit nouveau (William, 2009), il ne s’agit pas d’une pratique ancienne, mais bel et
bien d’une nouvelle pratique qui pourrait représenter un potentiel complémentaire à la
veille dans les organisations.
Si cette réflexion théorique a permis de mieux définir les frontières de ces deux pratiques,
d’autres études, notamment notre projet de recherche doctorale, sont nécessaires pour voir
comment elles sont mises en application afin de mieux mesurer le potentiel organisationnel
de la curation de contenus et son positionnement par rapport à une pratique déjà en place,
la veille.
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9
Annexe. Comparaison des concepts de veille et de curation de contenus selon les indicateurs objectifs, clientèles, processus,
sources d’information et intervenants
Indicateurs
Veille
Curation de contenus
Objectifs
- Prendre des décisions stratégiques (Gilad et Gilad, 1988; Jakobiak, 1991;
Fuld, 1995; Pateyron, 1998; Fleisher et Blenkhorn, 2003; Miller, 2009)
- Maintenir un avantage compétitif (Prescott, 1999; Fleisher et Blenkhorn, 2003;
Bensoussan et Densham, 2003; Fuld, 2006; Jin, 2008; SCIP, 2014)
- S’adapter aux changements (Thiétart, 1990; Lesca et Caron-Fasan, 2006)
- Mettre à jour ses connaissances (AFNOR, 1998; Moreau et Rodrigue, 2008)
- Créer des opportunités et réduire les risques (Bergeron et Hiller, 2002)
- Établir une « vision de développement » (Balmisse et Meingan, 2008)
- « Envie, passion ou ego »
(Deschamps, 2012a)
Clientèles
- Décideurs et haute direction (Thiétart, 1990; Choo, 1993; Fuld, 1995;
Audet, 1998; Brody, 2008; Balmisse et Meingan, 2008; Miller, 2009)
- Organisation dans son ensemble (Lesca, 1994; Audet, 1998; Prescott, 1999;
Fleisher et Blenkhorn, 2003; Brouard, 2004; Dumas, 2005; Lesca et Caron-
Fasan, 2006)
- Individus ou acteurs concernés (Moreau et Rodrigue, 2008; Houtekier et al,
2013)
Processus
- Processus cyclique en 5 étapes à partir d’une revue de la littérature (Pellissier et
Nenzhelele, 2013)
- Cycle de l’information en 4 étapes (Martinet et Ribault, 1989; Balmisse et
Meingan, 2008; Guechtouli, 2013; Ghannay, 2015)
- Processus cyclique en 4 étapes (Bergeron et Hiller, 2002)
- Processus cyclique en cinq étapes (Fuld, 1995; Dumas, 2005)
- Processus cyclique en sept étapes orienté apport des technologies (Bouthillier
et Shearer, 2003)
- Processus cyclique en huit étapes orienté implication des acteurs
(AFNOR, 1998)
- Systématique (Prescott, 1999; Lesca et Caron-Fasan, 2006; Rouach, 2010)
- Continue (Lesca, 1997)
- Processus linéaire en trois
étapes : sélectionner,
éditorialiser, partager
(Bhargava, 2009;
Rosenbaum, 2011)
- Constituer des sources
d’information de
confiance, engager une
conversation avec des
experts, des pairs et des
collègues, et partager à
son réseau (Dale, 2014)
Sources
d’information
- Signaux faibles (Lesca, 1997)
- Humaines (Fuld, 1995)
- Publiques (McGonagle et Vella, 1998; Bergeron et Hiller, 2002; Fleisher et
Blenkhorn, 2003; Dumas, 2005; Jin, 2008; Miller, 2009; SCIP, 2014) même si
elles peuvent être confidentielles : la veille est donc une activité éthique et
légale.
Exclusivement en ligne
(Bhargava, 2009)
Intervenants
- Professionnels de l’information (Bergeron et Hiller, 2002; Moreau et
Rodrigue, 2008)
- Spécialistes de l’information (Bergeron et Hiller, 2002)
Le curateur (Bhargava, 2009)
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Tableau 1 Comparaison des concepts de veille et de curation de contenus selon les indicateurs objectifs, clientèles, processus, sources
d’information et intervenants