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Ethnographie linguistique d’un « idiolecte » sur Facebook : identité, ethos et posture numérique.

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Abstract

Dans cette contribution, je m’applique à décrire un profil Facebook particulier à partir de mon expérience de terrain ethnographique des réseaux sociaux et selon des critères socio-énonciatifs. Je puise dans les travaux d’Alain Rabatel différentes notions dont la distinction entre ethos montré et éthos dit, ainsi que celle d’idiolecte (2005) envisagé dans ses rapports avec la représentation de l’autre et dans une dialectique individualité/socialité. Je mobilise également celle de posture (telle que développée par Meizoz 2009, Maingueneau 2009, Rosier 2011) car elle permettent de scruter la co-construction d’une image de l’internaute par des moyens polysémiotiques, inscrits dans une chronologie longue et interactive. Mais la scénographie technologique et énonciative de FB telle que pratiquée par l’énonciateur de mon corpus échoue à lui attribuer clairement un point de vue postural.
Ethnographie linguistique d’un « idiolecte » sur Facebook : identité, ethos et
posture numérique.
Laurence Rosier
ULB
Ladisco/Striges
Je représente la France des terroirs, des clochers, des napperons et des poupées en crochet, des
zones commerciales grises et des employés fourbus, je représente la naÏveté et la candeur
culturelle, les canevas en strass et les chemises de chez Jules, Je représente la France que vous
aimeriez faire taire mais qui est plus que jamais debout (Profil FB « Jo Bassin », texte de
couverture)
Le goût, propension et aptitude à l'appropriation (matérielle et/ou symbolique) d'une classe
déterminée d'objets ou de pratiques classés et classants, est la formule génératrice qui est au
principe du style de vie, ensemble unitaire de préférences distinctives qui expriment, dans la
logique spécifique de chacun des sous-espaces symboliques, mobilier, vêtement, langage ou
hexis corporelle, la même intention expressive.(Pierre Bourdieu, La distinction. Critique sociale du
jugement, 1979)
Introduction générale
Dans cette contribution, je m’appliquerai à décrire un profil Facebook particulier à partir de mon
expérience de terrain ethnographique des réseaux sociaux et selon des critères que je dirais
socio-énonciatifs. Par ailleurs, la question de l’idiolecte a été peu traitée de façon générale mais la
contribution d’Alain Rabatel parue en 2005 dans Les Cahiers de praxématique et intitulée Du
singulier dans le langage, m’a fortement marquée parce que notamment l’idiolecte était envisagé
dans ses rapports avec la représentation de l’autre et dans une dialectique individualité/socialité.
On verra que la conception dialogique de l’idiolecte s’applique particulièrement bien à mon corpus
et à mon observation ethnographique.
Ensuite, les réseaux sociaux sont particulièrement intéressants à observer en termes d’ethos et de
posture (Meizoz 2009, Maingueneau 2009, Rosier 2011) car ils permettent de scruter la co-
construction d’une image de l’internaute par des moyens polysémiotiques, inscrits dans une
chronologie longue et interactive. La scénographie énonciative du réseau social Facebook,
dominée par un hyper-énonciateur désigné comme « l’instance FB » (de Chanay et Rosier 2016),
montre également l’importance des formes de discours en circulation comme les discours récursifs
et les discours partagés qui participent intensivement à la construction d’un ethos à la fois discursif
et , a posteriori, sur celui d’un ethos pré-construit préalable numérique.
Les propositions de Rabatel concernant la posture et l’ethos dans un cadre énonciatif et
interactionnel m’ont également inspirée : la distinction entre ethos dit et ethos montré et, plus
précisément, le rapport instauré entre des niveaux distincts d’expression de la subjectivité, avec
une instance surplombante qui les contraignent, peut, à mon avis avis, affiner et scénariser les
mécanismes énonciatifs et dialogiques reconfigurés par le numérique. Les analyses des postures
énonciatives dans le cas de désaccord (Rabatel 2012) doivent pouvoir montrer en quoi la nature
dite polémique des échanges sur les réseaux sociaux implique pour les énonciateur.trice.s des
postures co-construites et reproduites, avec une forte influence sur l’ethos de l’internaute1.
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Mon corpus est constitué d’environ cinq cents captures d’écran - réalisées systématiquement
pendant les mois de juillet-août-septembre 2017- du profil nommé « Jo Bassin », que je suis et
avec qui j’interagis, de façon publique (sur son mur le plus souvent et parfois, plus rarement sur le
mien) ou privée (chat messenger via FB).
Je me suis rendue compte en cours de route que, selon les posts, j’avais plus ou moins
contextualisé le propos : pourquoi ? Au départ, il s’agissait d’étudier un discours que je sentais
comme pouvant être désigné par « politiquement incorrect » mais sous une forme quelque peu
inédite dans les profils FB que je côtoie depuis 2009. J’ai présenté une partie du corpus pour un
séminaire où nous avons travaillé à plusieurs sur mes exemples choisis (séminaire DRAINE
Grenoble décembre 2017) et j’en ai retiré notamment le fait que rendre visible ou non les
technomarques modales (par exemple le post a été perçu comme humoristique car c’est
l’émoticon :-) qui domine) orientait l’interprétation, de même lorsque’j’y incluais parfois la suite de
commentaires ou d’auto-commentaires par JB lui-même. J’avais été biaisée dans l’usage initial
que je comptais faire du corpus (la manière dont s’énonce une parole « politiquement
incorrecte »). Le corpus est donc largement exploratoire.
A noter aussi que je dis régulièrement sur FB que je « fais du corpus » mais que lorsque je me
livre à des captures d’écran je le signale toujours au cas où la personne ne souhaiterait pas que
certains propos, décontextualisés, soient potentiellement détournés de leur sens. Lorsque j’ai
travaillé sur l’ethos féminin, j’ai demandé aux femmes dont j’avais photographié le profil si je
pouvais utiliser ces documents iconiques dans le cadre d’une étude scientifique (Rosier 2015a).
Par contre lorsqu’il s’agit de violences verbales publiques (au sens où mon profil est public), je
capture et je m’en sers ensuite pour nourrir mon corpus de violences mais en anonymisant si le
profil de la personne n’est pas public.
Dans le cas de Jo Bassin, je lui ai demandé après captures d’écran pendant trois mois, si je
pouvais utiliser ces données (demande rétrospective afin d’éviter au possible le biais de
l’observable observé), il m’a répondu que ses mots étaient à moi.
De la sociologie des réseaux sociaux au terrain ethnographique
Pour un grand nombre de disciplines des sciences humaines, si pas toutes, le Web 2.0 est devenu
un observable incontournable. On parle d’anthropologie, d’ethnographie, de sociologie du
numérique, des réseaux sociaux
De 2004 à 2011, Pierre Mercklé a réédité deux fois son ouvrage Sociologie des réseaux sociaux
afin de l’actualiser en regard des pratiques numériques : « L’ambition de la sociologie des
réseaux sociaux est donc de restituer aux comportements individuels la complexité des systèmes
de relations sociales dans lesquels ils prennent sens, et auxquels ils donnent sens en retour. Un
« réseau social », dans cette perspective, c’est à la fois l’ensemble des unités sociales et des
relations que ces unités sociales entretiennent les unes avec les autres, directement, ou
indirectement, à travers des chaînes de longueurs variables ». L’approche de Mercklé repose donc
sur des observables à la fois quantitatifs et qualitatifs.
Du côté de l’ethnographie où je situe davantage mon approche, un certain nombre de travaux ont
interrogé l’épistémologie, les méthodologies et l’éthique des observations sur la toile. Quelles sont
les questions posées à partir de ce terrain nouveau ?
Les ethnologues ont développé de nombreuses réflexions sur leur approche du terrain numérique :
« à la manière d’un ethnographe qui autrefois arpentait de lointaines contrées, muni de son
carnet de note, le chercheur devrait à notre sens explorer ces univers avec la même
rigueur » (Trémel, 2003, p 167).
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« Derrière le terme d’ethnographie du virtuel, il s’agit pour certains de parler d’observation
sur la longue durée et d’insister sur la participation comme une condition sine qua
non » (idem)
« (d’autres) chercheurs estiment qu’une ethnographie du virtuel se distingue d’une
ethnographie classique, non seulement parce qu’elle s’opère derrière un écran (au bureau
ou à la maison) mais plus encore parce qu’elle ne s’intéresse qu’à ce qu’il y a sur l’écran,
qu’à ce qui est produit en ligne. Elle renverse en conséquence l’approche traditionnelle et
travaille autour du persona que projette, dans le cyberespace, celui qui écrit » (Mason 1999
p 61) (Berry, 2012)
Puisqu’il s’agit d’observer un profil dans le cadre de cette contribution la méthode ethnographique
semble être la plus pertinente même si elle pose des problèmes méthodologiques de recueil des
données que j’ai déjà évoquée précédemment et sur lesquels je reviendrai plus avant lors de la
présentation approfondie du corpus.
Venons-en maintenant à la conception de notre observable comme idiolecte. Et de la question :
peut-on parler d’idiolecte pour un profil Facebook, réseau caractérisé par sa socialité ?
Un idiolecte numérique est-il concevable ?
Dans le numéro des Cahiers de Praxématique déjà cité, Alain Rabatel proposait une approche
originale de ce délaissé des études (socio-linguistiques, par rapport au sociolecte. Généralement
présentés en binôme opposé, l’idiolecte et le sociolecte sont chez notre linguistique énonciativiste
articulés de façon dialectique : à partir d’un exemple emblématique et fondé sur la parodie
stylistique d’énonciateur.trice.s connu.e.s et reconnu.e.s2 :
On ajoutera que dans certains cas (Andersen, I. B. M., Duisenberg), les données idiolectales
émergent sur le substrat sociolectal et indiquent que la représentation idiolectale de l’individu réduit ce
dernier à sa fonction sociale, tandis que dans d’autres cas (Montfort, Rambo), l’effet-idiolecte vise
moins un locuteur particulier qu’un style approprié à un rôle et à un genre. Ces proximités sont bien
évidemment accrues par la visée parodique du texte. L’exemple (7) a le mérite de souligner l’existence de
liens entre idiolecte, sociolecte et dimension générique des discours et d’illustrer la dimension sociale et
interactionnelle qui pèse sur les normes sociales de production et de réception des discours (Rabatel,
paragraphe 25)
Identifier un.e énonciateur.trice en fonction de sa façon de s’exprimer relève d’une identification
idiolectale. La dimension stéréotypée ne relève donc pas que de la typification sociale mais
participe à l’ethos grâce à une singularisation langagière : « l’idiolecte aide à penser les processus
de tension singularisante configurés par la dimension sociale du matériau langagier et par le jeu
interactionnel, afin de rendre compte de la co-construction interactionnelle des identités et des
singularités langagières ».(Rabatel, paragraphe 32)
Mais, comme invite à le faire Rabatel, l’idiolecte peut aussi être traité en termes d’ethos, où vont
encore se jouer et se rejouer les rapports entre l’individuel et le social, caractéristiques des usages
de la toile. Pour certain.e cependant, la notion d’idiolecte est foncièrement opposée à la fluidité
énonciative de la toile :
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Dernier phénomène qui affecte la figure du scripteur-énonciateur : la fluidité des choix de
style et de genre sur le web. En linguistique, on parle d’idiolecte pour désigner la langue
(au sens très large) d’un individu (ses « façons de parler », ses tournures, son parler, ses
usages lexicaux, syntaxiques, etc.), et la notion est souvent appliquée aux écrivains : il y
aurait un idiolecte balzacien, camusien, proustien, etc. Cela veut dire qu’on reconnaît aux
modalités d’écritures d’un auteur des constantes, identifiables par des récurrences. Sur le
web, ce peut être le cas comme ce peut être exactement le contraire : les possibilités
d’inscrire son écriture dans des lieux multiples, sous des noms différents, permettent un
sorte de « polylecte » : le scripteur manie plusieurs styles, plusieurs genres de discours,
plusieurs répertoires langagiers.(Paveau 2012)
Dans cette approche, la vision de l’idiolecte est réduite à la classique singularité alors que la notion
de « polyecte » occulte la perpétuation de la hiérarchie sociale des énonciations numériques, en
fonction notamment de la bonne maîtrise rhétorique et orthographique. Cependant, ci-après je
reviens sur cette question de l’hétérogénéité énonciative.
Par ailleurs on ne peut négliger les recherches sur l’identité numérique, notamment ceux du
sociologue Dominique Cardon (2009) qui distingue 4 facettes de celle-ci : l’identité civile (ce qu’on
est dans la vie hors du web 2.0), l’identité agissante (ce qu’on fait dans la vie hors web 2.0),
l’identité narrative (ou projetée) et l’identité virtuelle (une représentation de soi, comme une sorte
d’idéal) . Les deux façons de se présenter sur la toile sont donc l’extériorisation de soi et/ou la
simulation de soi. On voit donc bien comment articuler ses dimensions de présentation avec les
notions d’ethos et d’idiolecte telles que les noue Rabatel autour du discours de l’ego (l’une des
caractérisations critiques du discours facebookien est son « narcissisme » Paveau op.cit.). De
même, le fait se « se raconter » sur FB relève donc d’une persuasion visant à renforcer l’ethos de
l’identité virtuelle. La distinction entre un ethos dit et un ethos montré permet également d’intégrer
à la perspective « logocentrée » (Paveau 2013) de l’analyse du discours numérique, une
dimension polysémiotique (que par ailleurs les interactionnistes avaient déjà intégré de par la
nature même de leur corpus télévisuels cf Kerbrat et de Chanay par exemple).
Tout comme l’ethos dit peut être dialogique (mécanisme de DR, pastiche, etc.), l’ethos montré se
constitue d’images de soi par soi, d’images de soi par les autres, d’images des autres par soi et
d’images des autres par d’autres relayées par soi.
Un corpus « dérangeant « ?
Mon corpus est intitulé » « Corpus Jo Bassin » du nom-pseudonyme- ce qui est loin d’être
systématique sur Fb en particulier- de son utilisateur.
La constitution du cercle d’ami.e.s, rappelons-le, se fait sur le mode d’une invitation envoyée ou
reçue et acceptée (on invite ou on est invité en fonction du nombre d’ai.e.s communs, de pages
likées, de données individuelles partagées sur le réseau, qui favorisent l’extension du réseau),
bref comme le dit Cardon 2009 : « Sur Facebook, le nombre d'amis est corrélé au nombre
d'information sur eux-mêmes, fournies par les utilisateurs ».
Par quel lien en suis-je venue à être amie avec ce profil ? Je ne m’en souviens plus exactement, si
ce n’est que l’observation conjointe du réseau social avec mon collègue et ami linguiste Hugues de
Chanay nous avait amenés l’un et l’autre à ce profil atypique.
Du point de vue du style on pourrait rejoindre les préoccupations des sociolinguistes concernant
l’hétérogénéité stylistique des locuteur.trice.s :
Les énoncés hétérogènes sur le plan stylistique (par exemple, un mélange de traits soutenus et
familiers) sont pourtant considérés par les locuteurs d’une langue comme des ensembles homogènes qu’ils
catégorisent en les nommant (Gadet, 2007). Cette catégorisation pose plusieurs questions en ce qui
concerne les dispositifs cognitifs qui sous-tendent le traitement et les représentations du style.
Premièrement, certains traits linguistiques particulièrement saillants pourraient être perçus prioritairement
par les locuteurs (Landragin, 2004, 2005) et permettre, par un effet de halo (Moreau & Brichard, 1997), de
mobiliser une représentation cohérente du style qui aboutirait à requalifier l’ensemble de l’énoncé en
omettant les éléments linguistiques dissonants. Deuxièmement, on sait que diverses informations sociales
modifient la perception même des variantes sociolinguistiques : voix évoquant un genre, photo mettant en
évidence le groupe social du locuteur, évocation incidente d’une aire géographique par un emblème
(Niedzielski, 1999 ; Johnson et al., 1999 ; Hay et al., 2006a, 2006b ; Hay & Drager, 2010 ; Staum
Casasanto, 2009 ; Squires, 2011). Les stéréotypes et les idéologies linguistiques pourraient donc influencer
les processus qui aboutissent à la catégorisation des énoncés » (Buson et alii 2014).
Cette hétérogénéité s’applique à ce que Rabatel a bien nommé « le déséquilibre éthotique »
(2018) qui va ici de pair avec l’interprétation idéologique controversée des énoncés de Jo Bassin :
lors du séminaire DRAINE 2017, une discussion a polarisé une interprétation de ce profil comme
populiste, voire d’extrême droite (ce que l’expression La France debout dans sa page de
couverture étayait) et, de l’autre, une interprétation d’une sorte d’hyperénonciateur, transcendant
les distinctions idéologiques pour remettre en cause tout discours doxique. Par ailleurs, la question
du bon ou du mauvais goût, selon le vocabulaire bourdieusien -et donc de la sociotypification des
goûts- se pose également dès que je présente ce corpus. Dès lors, - mais c’est aussi un des
arguments pour laisser passer et diffuser des discours de haine et de stigmatisation- , c’est le
recours à l’interprétation humoristique des énoncés qu’on pourrait interpréter parfois comme
outrageants. C’est le principe de la culture troll qui repose sur des mécanismes d’acculturation :
L’orientation générale visée par les utilisateurs est la comédie et l'humour, et ce par tous
les moyens possibles et imaginables. Les messages et les images postés y sont
des plus divers. Il peut avoir un contenu choquant ou violent. Le langage des utilisateurs (qui
se désignent entre eux par le nom de bâtards) est toutefois peu accessible aux
néophytes : un nouveau venu ne pourrait donc pas tout comprendre lors de ses premières
visites. Ils sont donc invités à lurker pendant un bon moment avant de prendre part à
l'activité du board15, le temps d'assimiler la culture du site, de comprendre son humour
particulier, de saisir ses références implicites, de pouvoir choisir les bonnes images à poster,
de comprendre à quel degré on doit prendre une
remarque...http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/09/critique- de-la-culture-troll-2-
autopsie.html
Cependant, Jo Bassin (cf interview en annexe) refuse ce statut de troll, défend le politiquement
correct (« on ne peut pas dire n’importe quoi ») et revendique un côté poétique/trivial/défenseur de
la culture populaire et plutôt situé idéologiquement à droite. Ces caractéristiques pourraient donner
un ethos relativement cohérent si ce n’est que les posts continus le déstabilisent et le
complexifient, le déséquilibrent. Par exemple, l’homosexualité assumée vient encore complexifier
ses prises de position puisqu’il nous présente des posts mettant en scène des désirs crus de sexe,
des personnages homosexuels peu amènes, des désignations de personnalités comme des
« folle, PD » tout en réaffirmant ponctuellement sa haine de l’homophobie.
Je vais donc partir d’« instants de corpus » qui illustrent :
-les catégorisations sociologiques spontanées et leur mise en récit et en voix (à travers des
persona : sa mère, son neveu)
-la composante idiolectale, elle-même articulée à des représentations sociolectales, Jo Bassin
étant à la fois un idiolecté (objet de la représentation d’une parole singulière) et un idiolectant
(auteur du traitement) ( Rabatel 2005, p 98)
-les posts « personnels » permettant de tracer un déséquilibre éthotique, dont la réception et
l’interprétation vont dépendre de l’environnement discursif ( les technomarques, les
commentaires cursifs, le post de videos). Cependant, la manière dont j’ai relevé les posts ne
m’ont pas permis jusqu’ici de systématiser l’interaction posts/commentaires/interprétation. Je
signalerai cependant un comportement déjà observé lors de mes veilles ethnographiques : le
mimétisme des internautes par rapport à la tonalité du post comme par exemple Enfin , Jo
bassin pratique aussi l’auto-commentaire de façon spontanée, sans nécessairement que ces
commentaires soient une réponse à d’autres, ce qui est une pratique moins courante et qu’on
pourrait aussi associer à un dialogisme interlocutif et à une certaine autodérision envers les
pratiques classiques du réseau.
Jo Bassin, sociologue spontané et idiolectant
Pour « catégorisations sociologiques spontanées », je reprends la définition donnée en 2008 dans
Paveau et Rosier : « Ces typologies sociales populaires reflètent des pratiques sociales et
langagières qui n’ont pas bénéficié de beaucoup d’attention, en raison sans doute de leur
caractère humoristique et stéréotypé. Pourtant, Pierre Bourdieu lui-même use des étiquettes
simples de bourgeois, populaire, noble, combinant une analyse sociologique très précise avec des
dénominations banalisées et dépassant l’analyse purement économique des classes (en termes
de rapports de production) pour l’allier à une approche sociale et culturelle (le capital symbolique,
celui qui donne la distinction) ».
Le profil Jo Bassin use de ce type de catégorisations, partagées (cougar, bobo, de droite) ou
individuelles mais reposant sur des figures de style classique comme les antonomases : Bardot du
LIdl….. Les noms propres sont utilisés comme des catégorisateurs sociaux selon leur usage dans
l’espace public : les noms des Lycées sont particulièrement le lieu d’un jeu de représentations
sociales : Lycée Alain Chamfort, Benjamin Biolay, Monica Belluci, Isabelle Adjani…Les prénoms
de classe sont également une ressource pour Jo Bassin : Melody et Mindie, Papouf, Son pseudo
lui-même est érigé en parangon de la culture populaire qu’il défend à travers ses représentants
francophones : Dave (mais qui chante Swann), Michèle Torr, Herbert Léonard, Sheila. Mais il
revendique également un ancrage patrimonial dans la culture classique comme dans ce post : De
Nohant à Abba, à la recherche des derniers romantiques (avec post de video d’Abba the winners
takes it all).
Les usages du nom propre sont également intégrés à des configurations dialogiques, comme ce
post à l’occasion de la mort de Jeanne Moreau :
-Non je n’aimais pas trop Jeanne Moreau
Le morphème de négation est utilisé dans un emploi dialogique classique, qui repose sur une
énonciation antérieure supposée (tu aimais Jeanne Moreau ?) par rapport à une énonciation
sociale collective, sociale, médiatique et numérique qui encensait l’actrice à sa mort le 31 juillet
2017. La composante idiolectale dans cet exemple est de ne pas adopter la rhétorique épidictique
classique de l’hommage, avec une approximation adverbiale (pas trop) qui produit un effet
humoristique.
Cette composante est alors déclinée à travers les postures énonciatives de Jo Bassin, comme cet
exemple attribué à sa mère et, qui, à nouveau, contraste avec un discours social ambiant
canonique d’éloge funèbre :
-Tu te rends compte Jeanne Moreau trouvée morte par sa femme de ménage, on fera pas un
foin pareil si ça m’arrive à moi qui vit seule dans un bled à la con, loin de mon fils unique alors,
je m’en tape de la Moreau
Dans la liste des personnalités qui provoquent des posts critiques, on citera Fabrice Luchini : on
note ici le déséquilibre éthotique cité plus haut mais qui est complexe. Si Jo Bassin rend hommage
à Laurent Terzieff et à Claude Rich, acteurs qui ont réussi à alterner rôles pointus et populaires, il
fustige régulièrement « l’histrion hystérique » (comme Luchini s’autodésigne)
Il y avait Terzieff et Rich et puis les cabotins
Et dire que Luchini va se la jouer héritier de Rich comme il l’a fait avec Terzzieff à sa mort
insupportable cagole tais toi!!!!
Enfin et dans la lignée de la cagole adressée à l’acteur, il égratigne régulièrement Brigitte Macron
et sa « vulgarité » : travestie en talons, tenant la main de son homme comme une Kevina, le
mauvais genre de Madame Macron comme un mauvais présage pour son homme, sosie de Lova
Moor, etc. A nouveau il l’oppose au « bon goût classique et discret » d’autres premières dames,
avec le post d’une photo d’Anémone Giscard d’Estaing : « c’était un temps que les les premières
dames avaient la classe ». Parodiant les séries télé, il poste : Vivement Ingrid Chauvin en Brigitte
Macron dans le téléfilm de la 3 « La première dame de coeur ».
Encore une fois, l’éthos populaire se noue ici avec une conception très grand bourgeois de
l’élégance, la mesure, le talent.
A côté de ces figures du réel correspondent des personnages imaginaires, identifiés par des
photos aléatoires et changeantes, ce qui crée un monde social fictif, même si très ancré dans les
réalités sociologiques. Jo Bassin a ainsi créé une galerie de personnages sexo et socio-typifiés :
Le bébé à lunettes que sa mère trop jeune, droguée ou ivre oublie partout, Mindie et Mélodie, deux
élèves du lycée, délurées, Liliane la cougar, Madame Conardini (citoyenne-concierge des cités, au
patronyme évoquant l’animateur reconverti en journaliste Jean-Marc Morandini), la fille au sarouel
(écologiste baba cool à l’hygiène douteuse), Papouf « mon neveu que j’ai la charge » (homosexuel
comme Jo Bassin dont il gausse le look et les iengagements volatiles, tantôt insoumis, tantôt FN,
tantôt En marche).
Cette galerie de personnages lui permet, encore une fois, de cristalliser, par l’écriture d’instants de
vie, des moments sociaux stéréotypés (la météo, la sortie d’école, le temps de l’apéro, le début
des vacances, le bus du matin, les courses, etc.).
Ces sociotypes idiolectés sont déclinés sous différentes genres : ainsi par exemple de courtes
histoires morales, aux idéologies variables, avec la présence de Jo Bassin énonciateur ou
simplement narrateur-idiolectant :
il fait beau et Denise Liliane la cougar ira faire son marché en maillot mais elle trouvé qu’à Saint
Jean y a pas de magrebiens, y a que des couilles molles de c fran. Pas facile de se faire niquer.
Les bouchons, les gens mal embouchés et pas lavés, qui chient sur les dunes, les queues au
marché, les camping caristes insoumis, la saison est officiellement lancée.
Des foraines fières et tristes installent leur marchandise pour le premier marché de l’été, des noirs
les regardent avec méfiance et je passe dans mon short blanc avec ce petit air faussement
humble qui me caractérise et mon sac Monoprix ramené du Monoprix rue de rennes (pour frimer).
c’est brouillé comme le teint de buzy ou de dani, c’est opaque coemme le regard à un chanteur
drogué. Bref ça ne se lève pas, la météo est pourrite, ça me gave.
Certains posts plus directement politiques oscillent entre cynisme et déférence sociale pour la
diversité :
Oriana la petite migrante fait semblant d’être morte dans une rue d’un des quartiers qui abrite les
bobos qui s’insurgent contre le mur anti-migrants érigé dans le 65+++ pas un d’eux ne lève le petit
doigt
les insoumis remplacent le FN dans la haine inspirée. Voir les idoles tomber en quelques
semaines c’est étranger la France quand même
l’anti raciste outrancière qui supporte pas les pauvres, connasse, barrer toi de saint jean!!!!!
les aoutiens m’apprennent la liberté, une grosse anglaise sosie à kim wilde à l’inter tellement plus
vraie que la de la fressange devant le rayon des nutella, des blacks du 93 GENRE CITE, humains
et joyeux au rayon légumes, une femme voilée des pieds à la tête qui m’a laissé passer à la caisse
avec mes la mes de rasoir je suis parfois moqueur sur FB mais dans la vraie vie je sais bien
reconnaitre les anges des diables faites moi confiance!
Cette sociologie spontanée reposant sur des connivences et/ou des exclusions socio-culturelles et
idélogiques s’articule à une composante idiolectale dont la première manifestation se donne dans
la mention de compositions originales et inédites de Jo Bassin lui-même :
Petite percée du soleil comme la trainée du jus d’un bouton percé sur la joue, les rayons dans le
ciel JB pas copiet ou cites
Il y a un véritable travail d’écriture chez Jo Bassin qui adopte de façon récurrente des formes
citationnelles, ou poétiques après lesquelles il mention : JB pas copiet. La signature-droit d’auteur
comme signe d’identité à l’ère de la dissolution énonciative (Fraenkel, 2008) se veut-elle ironique ?
Au sens où une énonciation triviale, voire banale est de mise sur les réseaux sociaux où chacun.e
reprend les mots de l’autre, les partage, sans toujours mentionner leur origine (et sans savoir
souvent d’où provient l’énoncé ainsi relayé). Cette dialectique entre l’unique et le commun se
retrouve également dans l’intérêt de Jo Bassin pour les sosies (son patronyme est l’emblème
linguistique de cette fascination pour les doubles), entre ressemblances avec des « stars » plus ou
moins populaires plutôt qu’archétypales et, plus profondément encore, une interrogation sur la
fluidité des identités sexuelles et sociales (Emmanuel Ethis 2008)
De même quelle signification donner à l’erreur orthographique, qui n’est pas la plus courante, les
mots se terminant pas le son (E) oscillant généralement entre le é du participe passé ou le -er de
l’infinitif. les fautes d’orthographe assumées (qui sont bien un travestissement formel puisqu’il écrit
parfaitement sans faute quand nous échangeons : ce jeu orthographique est ambigu : est-ce une
stigmatisation de l’énonciateur.trice ou, au contraire, une volonté de défendre la parole vraie,
indépendamment de la façon de l’exprimer ?
Enfin, La formule -routine anaphorique : Ivre je….évoquant les titrailles des journaux à scandale
permet encore une fois une déclinaison de trivialité et de critique sociale :
Ivre je me confesse à mon slip sale alors que ciel se couvre de rose et de mauve comme le soleil
se couche.
Ivre je baisse le slip devant les pélerins rassemblés sur le parking du Lecler en attendant l’auTocar
pour le pélerinage de Lourdes en criant : cathos = pédofilles!
Ivre je poste des clips à Sheila sur le mur de l’écrivaine de gauche qui se prend pour une intello
Un string des préservatifs des feuilles de Sopalin tel est le petit butin trouvé dans ton sac à main.
Ivre je désactive mon compte et quitte FB pour la centième fois, besoin de recul que je dis mais la
monotonie de ma vie est si grande que trois minutes plus tard je suis revenu.
Pour conclure provisoirement
Le profil Jo Bassin n’est pas un profil comme les autres certes mais la dimension dialogique et le
déséquilibre éthotique qu’il donne à voir montrent les possibilités subversives du média : dérouter,
détourner à partir des faits de réalité, sorte d’autofiction idolectée
Un « provincial viscéral » (Rosier 2012), ainsi pourrait se définir l’ethos de ce profil qui articule
donc des particularités stylistiques paradoxales (formes poétiques/ mauvaise maitrise de
l’orthographe et syntaxe « populaire ») avec des positions idéologiques voguant entre des
postures classistes (elles mêmes ambigües, entre défense d’une tradition du bon goût et d’une
culture populaire « authentique », voire anti parisianisme et une trivialité des propos, et des
postures humanistes).
Les identités numériques décrites par Cardon se trouvent donc augmentées par l’approche
énonciative dont Rabatel, par ses propositions reliant dialogisme, posture, ethos et idolecte
apporte une description affinée. La composante idiolectale interroge telle une figure janusienne le
rapport au social, au public et à la célébrité versus l’individu, l’intime et l’anonymat. Il faudrait
maintenant, à partir d’un autre corpus issu de FB, vérifier nos hypothèses.
ANNEXE 0 :
Vouloir administrer un « petit questionnaire » dans le cours d’une enquête de terrain est une
tentation que bien des ethnographes ont expérimentée à un moment ou à un autre. Aussi banal
qu’il puisse paraître, ce projet n’est pourtant que rarement mis en œuvre, comme si sa légitimité
était au fond douteuse ou mal assurée. Il est certes depuis longtemps des analyses qui combinent
avec profit données « ethnographiques » et résultats d’enquêtes « par questionnaires »?[1]
[1] Si la notion d’« enquête ethnographique » (ou « d’enquête...
. Divers auteurs ont par ailleurs montré combien la pratique ethnographique pouvait gagner à
quantifier ses données (Peneff 1995 ; Peretz 1998 : 20-21) ; d’autres encore l’invitent à
« coopérer » avec l’économétrie (Gramain et Weber 2001). Mais, pour des raisons qu’il faudra
interroger, la possibilité d’utiliser un questionnaire dans le cours même d’une enquête
ethnographique, en posant aux personnes côtoyées sur le terrain (et à elles seules) des questions
construites « sur mesure » pour comprendre ce qui se joue sur ce terrain, n’a jusqu’à présent
guère été discutée – hors des coulisses de la pratique ethnographique en tout cas.
https://www.cairn.info/revue-geneses-2005-3-page-121.htm
ANNEXE 1 : Questionnaire
1. Depuis combien de temps êtes-vous sur FB ?
2. Avez-vous plusieurs profils ? Si oui, pourquoi ?
3. Etes-vous aussi sur Twitter ? Pourquoi oui/non ?
4. Votre profil est-t-il privé, semi-public, public ?
5. Recevez-vous beaucoup de violences, de menaces en public et/ou en privé ? Comment
réagissez-vous ?
6. Pourquoi avoir choisi le pseudo de JoBassin ? Vous considérez-vous comme un défenseur de
certaines valeurs ? Lesquelles ? Vous considérez-vous comme un défenseur de la culture
populaire ? Pourquoi est-ce important ?
7 Votre profil a un côté poétique et trivial à la fois : d’où vous est venu ce besoin d’alternance ?
8 Vous servez-vous de FB pour dénoncer qq chose ou êtes-vous plus sur un mode ludique ?
9. Lorsque certains voient des extraits de votre profil, ils ont tendance à vous classer très à droite,
Qu’en pensez-vous ?
10 Les photos que vous postez sont-elles de vraies photos au sens où vous les avez faites vous
mêmes ou les empruntez-vous ailleurs ?
11 Pensez-vous que vous avez un certain type de culture troll ?
12 Rencontrez-vous vos amis FB dans la vie non numérique ?
13 et alii Pensez-vous que vous luttez par votre profil et vos interventions contre le politiquement
correct ? Pensez-vous qu’on peut tout dire sur les réseaux sociaux ?
ANNEXE 2 : Réponses
1 une dizaine d’années
2 profils , un à mon vrai nom
3 .Jamais Twitter trop aride pour moi
4. Privé depuis le début
5. Il y a quelques années beaucoup d’insultes et de menaces qui émanaient de certains ex amis
dérangés émotionnellement comme Fb en compte beaucoup
6! J’essaie de parler de la culture populaire car elle est oubliée au profit d’une culture de l’élite
commandée et formatée de façon assez injuste
7 Je pense que je suis un mélange de trivialité et de poésie , on me pardonne certains excès grâce
à cette petite sensibilité poétique qui résiste en moi
8 je suis un ici pour l’amusement et j’essaie aussi de pointer certaines injustices de cette société
en badinant
9Je pense que j’ai forcé le trait volontairement mais au fil des ans j’essaie de calmer ce jeu
même si. Je le sens plutôt à droite
10 les photos de l’océan sont de moi sinon j’emprunte sur le net
11 non je ne pense pas être un troll ou alors ce serait horrible !
12.j’ai rencontré beaucoup de monde , de superbes rencontres !je peux en parler pendant des
heures tellement ces rencontres étaient magique ! Je souhaite vous rencontrer au fait
13 .le politiquement correct est attaqué par tous maintenant , au debout de Fb je pense que cela
avait un sens , plus maintenant
13 non je m’impose des limites je n’aborde pas certains sujets qui blessent certaines
communautés exposées ! Je trouve que c’est criminel parfois de vouloir tout dire ici oui ailleurs !
Bibliographie sélective
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l'éducation - Pour l'Ère nouvelle, vol. 45,(4), 35-58. doi:10.3917/lsdle.454.0035.
Bourdieu, P. 1979, La distinction. Critique sociale du jugement. Paris, Minuit
Buson Laurence (a), Chevrot Jean-Pierre (b) & Nardy Aurélie (c), Abouzaïd Myriam (d), 2014,
« Catégorisations et représentations sociolinguistiques : les variétés stylistiques existent-elles ? »
en ligne : https://www.academia.edu/19618453/
Cardon, Dominique 2009, Sociogeek, réseaux identité numérique et réseaux sociaux, FYP
Editions.
Cardon, D, 2009, « Le design de la visibilité », in l’évolution des cultures numériques : De la
mutation du lien social à l’organisation du travail / sous la direction de C.Licoppe, FYP Editions.
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