Technical ReportPDF Available

58 years of global & systematic Human Rights violations in the name of drug control: Application of the Right to a remedy and reparation for victims of gross violations of international Human Rights law, in the case of people affected by Prohibition

Authors:

Abstract

In May 2018, FAAAT think & do tank submitted to the United Nations High Commissioner for Human Rights this contribution to its follow-up of the 2016 UNGASS (pursuant to resolution HRC 37/42). The document wondered if the victims of human rights violations generated by drug policies could demand and obtain reparation. Concision is due to limitations imposed by the High Commissioner's office. Nowadays, this contribution makes even more sense in light of the increased number of initiatives to reform Cannabis policies that wish to amnesty or pardon offenders to former prohibition policies.
2
by countries of the three international drug
control Conventions has brought broad and
generalized violations of an important number
of fundamental rights. These breaches, severe
and systematized, give relevance to the Right to  
a remedy and reparation for victims of gross
violations of international Human Rights law
and serious violations of international
humanitarian law, as proclaimed by the UN  
General Assembly in 2005 , for all the victims of
2
excessive drug control policies that undermine
human rights and dignity.
Despite the evidence before any policymaker a 
minima aware of the basic fundamental rights
that govern international law that the
Preambles of the 1961 and 1971 Conventions –
and particularly their opening sentences
3
establish health as an inalienable key to reading
the operational measures of these Treaties, the
Right of everyone to the enjoyment of the    
highest attainable standard of physical and
mental health is by far the one that has been 
violated the most systematically by State
Parties, in the name of the respect of
international obligations derivating from the
drug control Conventions.
Unfortunately, infringements to other Human
Rights justified by the same drug policies are
commonplace, and concern a long list of civil,    
social, economic, political, cultural or
environmental rights, inter alia: the Dignity of  
Persons, the Right to Life, and the Right to     
Personal Autonomy, the Right to Privacy, the     
Right to Liberty and Security of persons, the  
Rights not to be subject to unethical, inhumane
treatment or torture, but also series of Rights   
of indigenous people and communities.
Internationally-led drug control measures
deeply affect the enjoyment of these rights by
people who make use of controlled plants or
substances, or those more generally called
"drug offenders". In this regard it is to be noted
that data show in numerous countries the
disproportion of enforcement of these   
measures on the shoulders of the most
part d'ONGs du monde entier, la ratification dans de
nombreux pays des trois Conventions internationales
relatives au contrôle des drogues a entraîné
l’augmentation et la généralisation des violations d'un
grand nombre de droits fondamentaux. Ces violations
graves et systématisées rendent applicable ledit Droit 
à un recours et à réparation des victimes de
violations flagrantes du droit international des droits
de l’homme et de violations graves du droit
international humanitaire, tel que proclamé par 
l'Assemblée Générale de l’ONU en 20052.
En dépit des éléments de preuve dont dispose tout
responsable politique conscient a minima des droits  
fondamentaux qui régissent le droit international que
les préambules des Conventions de 1961 et de 1971
(tout particulièrement leurs phrases introductives3)  
désignent la santé comme un élément clé à la lecture
des mesures opérationnelles de ces traités, le Droit  
qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé
physique et mentale possible reste de loin le droit le     
plus systématiquement violé par les États membres
au nom du respect des obligations internationales
découlant des Conventions relatives au contrôle des
drogues.
Malheureusement, les atteintes à bien d’autres Droits
Humains, justifiées par les politiques relatives aux
drogues, sont monnaie courante et touchent un grand
nombre de droits civils, sociaux, économiques,   
politiques, culturels ou environnementaux. Entre    
autres : la dignité humaine, le droit à la vie, ainsi que       
le droit à l’autonomie personnelle, à la vie privée, le      
droit à la liberté et sécurité des personnes, et le droit    
de ne pas être soumis à des traitements contraires à    
l'éthique, inhumains ou à la torture, mais également  
un ensemble de droits relatifs aux communautés et
peuples autochtones.
Les politiques internationales de contrôle des drogues
nuisent grandement à la jouissance de ces droits par
les individus qui font usage de plantes ou de
substances réglementées, ou plus généralement pour
les personnes désignées comme « toxicomanes ». De
ce fait, il est important de souligner que les données
de nombreux pays démontrent que l'application de
ces mesures est disproportionnée au regard des
populations les plus vulnérables, ce qui compromet le
2 General Assembly resolution 60/147 of 16 December 2005.
3 "The Parties, Concerned with the health and welfare of mankind", Preamble of the Single Convention on Narcotic
Drugs, 1961, as amended by the 1972 Protocol amending the Single Convention on Narcotic Drugs, 1961 and "The
Parties, Being concerned with the health and welfare of mankind" Preamble of the Convention on Psychotropic
Substances, 1971.
3
vulnerable populations, thus jeopardizing the
Right to Equality and Non-discrimination. 
Furthermore, it is concerning that these
violations increasingly extend to a number of
communities and populations that do not even
have a link with these controlled (or prohibited)
products .
4
Yet, the Joint commitment to effectively  
addressing and countering the world drug
problem "[reiterates the commitment of Heads
of State and Government, ministers and
representatives of Member States...] to
respecting, protecting and promoting all
human rights, fundamental freedoms and the
inherent dignity of all individuals and the rule
of law in the development and implementation
of drug policies".
Tensions and contradictions between
international Human Rights instruments and
the global Drug Control system have repeatedly
been pointed out as irreconcilable and
insolvable.
However, tensions between these two "parallel
universes" (as used to call them a decade ago
the former Special Rapporteur on the right to
the highest attainable standard of health, Paul
Hunt) have been constantly increasing, in
particular since the 1990's (a moment of
scale-up in the international calls for repressive,
if not exception measures, to "fight drugs", in
particular at the occasion of the 20th Special 
Session of the UN General Assembly in 1998 ).
5
An absolute hierarchization between the
commitments made by countries on drug
demand and supply reduction, and the
commitments made on the protection and
development of Human Rights on their
territories, urges.
The Joint commitment to effectively addressing  
and countering the world drug problem calls for    
it when committing to "ensure that all aspects
[of control measures] are addressed in full    
conformity with the purposes and principles of
the Charter of the United Nations, international
law and the Universal Declaration of Human
Rights" while calling for a "full respect for [...] all
droit à l’égalité et à la non-discrimination. Il est    
également préoccupant de voir que l’augmentation de
ces violations s’applique de plus en plus à des
communautés ou à des populations qui ne sont
même pas en lien avec ces produits contrôlés (ou
illégaux)4.
Malgré cela, l’Engagement commun à aborder et   
combattre efficacement le problème mondial de la
drogue affirme que « [les chefs d’État et de
gouvernement, ministres et représentants des États
Membres, s’engagent] de nouveau à respecter,
protéger et promouvoir tous les droits de l’homme,
toutes les libertés fondamentales et la dignité
inhérente à tous les individus ainsi que l’état de droit
lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de
politiques en matière de drogues ».
Les tensions et les désaccords qui règnent entre les
instruments internationaux des droits de l'homme et
le système mondial de Contrôle des Drogues sont
bien souvent vus comme inconciliables et insolubles.
Cependant, les tensions entre ces deux « univers
parallèles » (comme les appelait Paul Hunt, ancien
Rapporteur Spécial sur le Droit qu’a toute personne de
jouir du meilleur état de santé physique et mentale
possible, il y a une dizaine d’années) augmentent de
manière croissante, notamment depuis les années 90,
période durant laquelle les appels internationaux à
des mesures répressives, voire d'exception, pour «
lutter contre les drogues » se sont faits de plus en
plus fréquents, en particulier à l'occasion de la 20ème
 
Session Extraordinaire de l'Assemblée Générale des
Nations unies en 19985).
Il est urgent de mettre en place une hiérarchisation
absolue entre les engagements pris par les pays en
matière de réduction de la demande et de l'offre de
drogues et les engagements pris en matière de
protection et de développement des Droits Humains
au sein de leur territoire.
L’Engagement commun à lutter efficacement contre
le problème mondial de la drogue appelle à cette
hiérarchisation lorsqu’il est dit qu’elle s’engage à «
veiller à ce que tous les aspects [des politiques de
contrôle] soient abordés en totale conformité avec les
buts et principes de la Charte des Nations Unies, du
droit international et de la Déclaration universelle des
droits de l’homme” tout en appelant au “plein respect
[...] de tous les droits de l’homme, des libertés
4 Neil Boister, Penal aspects of the UN drug conventions. Kluwer Law International, 2001.
5 Political Declaration of the Twentieth special session of the United Nations General Assembly, 1998.
4
human rights, fundamental freedoms, the
inherent dignity of all individuals".
Luckily, the academic community has started
assessing the substantive weight of Human
Rights as compared to other international legal
norms, in particular, the three drug control
Convention, and the consistency with Human
Rights law of the interpretation and
implementation of the drug control measures
derivating from these three Conventions. The
researches of Profs. Piet Hein van Kempen and
Masha Fedorova ,on one side, and Rick Lines
6 7 8
on the other side have brought precious
elements to untwist the subject matter. Both
studies were presented in a multi-stakeholder
conference during the 60th session of the
Commission on Narcotic drugs in March 2017,
which is available on video .
9
A reading of their research shows that the
Human Rights obligations that directly interfere
with drug control measures are those headed
to the protection of individual and public health,
the security of citizens and crime control. They
tend to protect not only the right to health, but
also the right to life, to privacy, or the right not
to be subjected to torture or inhumane
treatment.
While these positive obligations require
countries to be proactive and to take all
possible measures in order to guarantee
fundamental human rights of individuals, and
to progressively enhance their enjoyment,
Countries have systematically prioritized the
enforcement of drug legislation.
Nonetheless, these contradictory and
comprehensive analyses of international law
and norms indisputably give evidence that
Member States should give priority to their
Human Rights obligations over and above the
obligations resulting from the international drug
control Conventions.
fondamentales, de la dignité inhérente à tous les
individus ».
Il est heureux que la communauté académique ait
commencé à mesurer l’importance des Droits
Humains au regard d'autres normes juridiques
internationales, en particulier par rapport aux trois
Conventions relatives au contrôle des drogues, et à la
conformité de l’interprétation et l’application des
mesures de contrôle des drogues qui découlent de
ces trois conventions par rapport aux lois
internationales relatives aux droits humains. Les
recherches des professeurs Piet Hein van Kempen et
Masha Fedorova6,7 ainsi que celles de Rick Lines8ont  
mis en lumière de façon séparée de nouvelles
solutions pour résoudre ces tensions. Les deux
études ont été dévoilées au court d’une conférence
multipartenaires lors de la 60ème session de la
Commission des stupéfiants qui s’est déroulée en
mars 20179.
Leurs recherches montrent que les obligations
internationales liés aux Droits Humains qui interfèrent
directement avec les mesures de contrôle des
drogues sont celles relatives à la protection de la
santé individuelle et publique, à la sécurité des
citoyens et à la lutte contre la criminalité. Ces
obligations ont pour finalité de protéger non
seulement la santé, mais également le droit à la vie, à
la vie privée ou le droit de ne pas être soumis à la
torture ou à des traitements dégradants.
Alors que ces “obligations positives” liées aux droits
humains requièrent aux pays d’être proactifs et de
mettre en place toutes les mesures nécessaires au
respect des droits fondamentaux des personnes,
ainsi que l’ampliation progressive de ces droits, les
États ont systématiquement placé leurs priorités sur
l'application des législations anti-drogues.
Toutefois, ces analyses paradoxales et exhaustives
des normes et du droit international montrent
irréfutablement que les États devraient donner priorité
au respect des obligations découlant des droits
humains avant et malgré les obligations dérivées des
conventions internationales relatives aux drogues.
6 Van Kempen & Fedorova, International law and cannabis I. Regulation of cannabis cultivation and trade for
recreational use: positive human rights obligations versus UN Narcotic Drugs Conventions, Kluwer, 2014.
7 Van Kempen & Fedorova, International law and cannabis II. Regulation of cannabis cultivation and trade for
recreational use: positive human rights obligations versus UN Narcotic Drugs Conventions, Kluwer, 2016.
8 Lines, Drug Control and Human Rights in International Law, Cambridge University Press, 2017.
9 Watch the video: Human Rights and the Drug Control System: hierarchy of norms & flexibility for Member States.
5
Recommendations
In light of these elements, the High
Commissioner should consider taking the
following initiatives.
1. In accordance with operative  
paragraph 4 (a) of the Joint commitment, that
recommends to "Enhance the knowledge of
policymakers and the capacity [...] of relevant
national authorities [...] in order to ensure that
national drug policies, as part of a
comprehensive, integrated and balanced
approach, fully respect all human rights and
fundamental freedoms and protect the health,
safety and well-being of individuals, families,
vulnerable members of society, communities
and society as a whole, and to that end
encourage cooperation with and among the
UNODC, the INCB, WHO, and other relevant
United Nations entities",
and in light of the 21st preambular   
paragraph that "reaffirm the need to strengthen
cooperation between the UNODC and other
United Nations entities, within their respective
mandates, in their efforts to support Member
States in the implementation of international
drug control treaties in accordance with
applicable human rights obligations and to
promote protection of and respect for human
rights and the dignity of all individuals in the
context of drug programmes, strategies and
policies",
the High Commissioner should convene
meetings involving the UNODC and the INCB,
to assess the prioritization of, and hierarchy
between Human Rights and International Drug
Control, with the aim to establish guidelines
for countries to reach conformity with all
international Human Rights obligations.
Compte tenu de ces éléments, le Haut-Commissaire
devrait envisager les mesures suivantes :
1. Conformément au paragraphe 4 (a) de  
l’Engagement commun qui prescrit de renforcer « les  
capacités des autorités nationales compétentes dans
ce domaine afin de faire en sorte que les politiques
nationales antidrogue, dans le cadre d’une démarche
globale, intégrée et équilibrée, respectent pleinement
tous les droits de l’homme et toutes les libertés
fondamentales et protègent la santé, la sécurité et le
bien-être des individus, des familles, des membres
vulnérables de la société, des communautés et de la
société dans son ensemble, et, à cette fin, encourager
la coopération avec l’ONUDC, l’OICS, l’OMS et d’autres
entités compétentes des Nations Unies »,
et compte tenu du 21ème paragraphe  
introductif qui réitère « qu’il faut renforcer la
coopération entre l’ONUDC et les autres entités des
Nations Unies dans l’action qu’ils mènent, dans le
cadre de leurs mandats respectifs, pour aider les
États Membres à appliquer les traités internationaux
relatifs au contrôle des drogues en respectant leurs
obligations en matière de droits de l’homme et pour
promouvoir la protection et le respect des droits
fondamentaux et de la dignité de tous les individus
dans le cadre des programmes, stratégies et
politiques ayant trait à la drogue »,
le Haut-Commissaire devrait convoquer des
réunions conjointes avec l’ONUDC et l’OICS afin de
discuter de la question de la hiérarchie des normes
et de la priorisation entre Droits Humains et Contrôle
international des drogues, afin d’émettre des lignes
directrices permettant aux États Membres de se
conformer à toutes les obligations internationales en
matière de Droits Humains.
6
2. In accordance with operative  
paragraph 4 (h) of the Joint commitment, which
invites countries to consider "the inclusion of
information concerning, inter alia, the
promotion of human rights and the health,
safety and welfare of all individuals,
communities and society in the context of their
domestic implementation of these conventions,
including recent developments, best practices
and challenges" in their reports to the
Commission on Narcotic drugs,
the High Commissioner could establish
guidance to allow countries modernize their
drug-related metrics, in order to include data
that would allow monitoring the impact of
these policies on the rights of their
populations.
3. In the spirit of the 7th preambular   
paragraph of the Joint commitment, that  
reaffirms the "unwavering commitment to
ensuring that all aspects of demand reduction
and related measures, supply reduction and
related measures, and international cooperation
are addressed in full conformity with the
purposes and principles of the Charter of the
United Nations, international law and the
Universal Declaration of Human Rights",
and having acknowledged the extent of
Human Rights violations to which has been
leading the three drug control Conventions for
the last 57 years,
the High Commissioner might find
appropriate to recommend to countries the   
application of the Basic Principles and   
Guidelines on the Right to a Remedy and
Reparation for Victims of Gross Violations of
International Human Rights Law, for the  
millions of drug offenders and other affected  
populations that have suffered from
continuous breaches in their enjoyment of an
excessively long list of fundamental rights.
2. Conformément au paragraphe 4 (h) de  
l’Engagement commun qui demande aux pays 
d’envisager, dans leurs rapports à la Commission des
stupéfiants, « d’inclure des données concernant,
notamment la promotion des droits fondamentaux, de
la santé, de la sécurité et du bien-être de tous les
individus, de toutes les communautés et de tous les
membres de la société dans le cadre de la mise en
œuvre, par ces derniers, desdites conventions au
niveau national, ainsi que les derniers faits nouveaux,
les meilleures pratiques et les obstacles rencontrés »,
le Haut-Commissaire pourrait guider les pays
dans la modernisation de leurs indicateurs en
matière de drogues, dans la finalité d’intégrer des
données permettant de visualiser l'impact de ces
politiques sur les droits de leurs citoyens.
3. Dans l'esprit du 7ème paragraphe introductif,  
qui réaffirme un « engagement indéfectible à veiller à    
ce que tous les aspects de la réduction de la
demande et des mesures connexes, de la réduction
de l’offre et des mesures connexes et de la
coopération internationale soient abordés en totale
conformité avec les buts et principes de la Charte des
Nations Unies, du droit international et de la
Déclaration universelle des droits de l’Homme »,
et reconnaissant l'ampleur des violations des
Droits Humains auxquelles ont mené l’application des
trois Conventions relatives au contrôle des drogues
au cours des 57 dernières années,
le Haut-Commissaire pourrait juger
nécessaire de prescrire aux pays l'application des
Principes fondamentaux et directives concernant le
droit à un recours et à réparation des victimes de
violations flagrantes du droit international des droits
de l’homme pour les millions de personnes en    
infraction avec les législations sur les stupéfiants et
autres populations touchées qui ont été victimes
d’empêchements et violations continues dans la
jouissance d’une longue liste de leurs droits
fondamentaux.
ResearchGate has not been able to resolve any citations for this publication.
ResearchGate has not been able to resolve any references for this publication.