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BEG AR LOUED, ÎLE MOLÈNE, FINISTÈRE
UNE MAISON
SOUS LES DUNES
Identité et adaptation des groupes humains en mer d’Iroise
entre les IIIe et IIe millénaires avant notre ère
SOUS LA DIRECTION DE
YVAN PAILLER & CLÉMENT NICOLAS
AVEC LA PARTICIPATION DE
Ministère de la Culture, Direction générale des Patrimoines,
Sous-direction de l’Archéologie
Conseil départemental du Finistère
Institut national de recherches archéologiques préventives
Parc naturel marin d’Iroise / Agence française pour la Biodiversité
LTSER France Zone Atelier Brest Iroise
Centre national de la recherche scientifique
UMR 8215 Trajectoires
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Sidestone
9789088 903809
ISBN 978-90-8890-380-9
ISBN: 978-90-8890-380-9
Sidestone Press
Depuis 2001, des recherches archéologiques sont
menées dans l’archipel de Molène. Ce secteur
s’avère particulièrement riche en vestiges du
Néolithique et de l’Âge du Bronze. Une concentration
exceptionnelle de monuments mégalithiques y a
été mise en évidence.
Plusieurs habitats sont attestés par la présence
de dépotoirs domestiques. À la pointe de Beg ar
Loued (île Molène), l’un de ses amas coquilliers fit
l’objet d’un premier sondage en 2003 marquant
le début d’une série de campagnes de fouilles.
Dès la deuxième année, celle-ci prit un tournant
décisif avec la reconnaissance des premiers
murs en pierres sèches, correspondant à un
bâtiment conservé sous la dune. Pendant près
d’une décennie, ce site fit l’objet de fouilles
par une équipe interdisciplinaire. Les données
obtenues par l’étude de l’habitat renseignent sur
la chronologie des différentes occupations du
site et permettent de documenter la transition
IIIe-IIe millénaire avant notre ère, fourchette
chronologique encore très mal connue dans la
moitié nord de la France.
PAILLER &
NICOLAS (DIR.)
UNE MAISON SOUS LES DUNES
Outre l’apport d’une chronologie relative, l’approche
architecturale donne une meilleure compréhension
des choix ayant présidé aux différentes phases de
construction du bâtiment occupé pendant plus de
trois siècles. Les éléments de la culture matérielle
(céramique, lithique, métallurgie) viennent aussi
soulever le voile sur une période essentiellement
connue en Bretagne à travers les monuments
funéraires.
Pour la première fois dans cette région, grâce à
la conservation des vestiges organiques, il est
permis d’esquisser l’économie (élevage, agriculture
pêche, collecte des coquillages, etc.) des hommes
ayant occupé les rivages de la mer d’Iroise. Leur
mode de vie suggère une communauté sédentaire
à économie vivrière, exploitant l’ensemble des
ressources insulaires sans pour autant être coupée
du continent (style céramique, métallurgie).
Afin de mieux comprendre l’évolution globale de cet
environnement insulaire, de nouvelles recherches
ont été menées sur les variations du niveau marin
corrélées à l’étude du paysage végétal, de la
géomorphologie, de la géologie et de la faune.
BEG AR LOUED, ÎLE MOLÈNE, FINISTÈRE
UNE MAISON SOUS LES DUNES
Sidestone Press
UNE MAISON
SOUS LES DUNES
BEG AR LOUED, ÎLE MOLÈNE, FINISTÈRE
UNE MAISON
SOUS LES DUNES
Identité et adaptation des groupes humains en mer d’Iroise
entre les IIIe et IIe millénaires avant notre ère
SOUS LA DIRECTION DE
YVAN PAILLER & CLÉMENT NICOLAS
AVEC LA PARTICIPATION DE
Ministère de la Culture, Direction générale des Patrimoines,
Sous-direction de l’Archéologie
Conseil départemental du Finistère
Institut national de recherches archéologiques préventives
Parc naturel marin d’Iroise / Agence française pour la Biodiversité
LTSER France Zone Atelier Brest Iroise
Centre national de la recherche scientifique
UMR 8215 Trajectoires
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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ISBN 978-90-8890-380-9 (softcover)
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Ministère de la Culture, Direction générale des Patrimoines,
Sous-direction de l’Archéologie
Conseil départemental du Finistère
Institut national de recherches archéologiques préventives
Parc naturel marin d’Iroise / Agence française pour la Biodiversité
LTSER France Zone Atelier Brest Iroise
Centre national de la recherche scientifique
UMR 8215 Trajectoires
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Sommaire
À la mémoire d’Anne Tresset 9
Remerciements 15
Présentation des auteurs et des collaborateurs 17
Préface 29
P. Pétrequin
PARTIE 1 – LE CADRE DE L’ÉTUDE: L’ARCHIPEL DE MOLÈNE 33
1. Introduction 35
Y. Pailler
2. Géomorphologie et dynamique du trait de côte dans l’archipel 39
de Molène
P. Stéphan, B. Fichaut, S. Suanez
3. Contexte géologique et origine des matériaux du site 59
B. Le Gall, J.-R. Darboux
4. Faune et flore actuelles, terrestres et marines, de l’archipel de 69
Molène
P. Yésou, M. Le Duff, J. Grall
PARTIE 2 – MISE EN CONTEXTE: PALÉOGÉOGRAPHIE 81
ET PALÉOENVIRONNEMENT
5. Changements paléogéographiques dans l’archipel de Molène, 83
du Néolithique à aujourd’hui
P. Stéphan, B. Fichaut, S. Suanez, D. Aoustin, D. Marguerie
6. De l’usage de certaines pêcheriesà l’âge du Bronze ancien 123
dans l’archipel de Molène
P. Stéphan, H. Gandois, A. Ehrhold, N. Le Dantec, M. Franzetti,
Y.Pailler, A. Baltzer, G. Jouet
7. Un aperçu de la navigation néolithique sur les côtes du 139
Nord-Ouest de l’Europe, en l’état actuel des sources
documentaires
M. Philippe
8. Des bois sur l’ île de Molène durant la Pré-Protohistoire? 157
N. Marcoux
9. Amphibiens et reptiles du Néolithique final et de l’âge 181
du Bronze
S. Bailon, L. Boury, A. Tresset
PARTIE 3 – LE SITE DE BEG AR LOUED 192
10. Milieu physique et processus d’anthropisation des dépôts 195
F. Sellami
11. La stratigraphie 207
Y. Pailler, C. Nicolas
12. Un habitat en pierres sèches du Bronze ancien: architecture 225
et comparaisons
Y. Pailler, C. Nicolas
13. Datations absolues et comparaisons chronologiques 291
Y. Pailler, H. Gandois, A. Tresset, C. Nicolas
14. Le diagramme de Harris 309
Y. Pailler, C. Nicolas
15. Modèle de séquençage chronologique du site par analyse 313
bayésienne
C. Sévin-Allouet
16. Des restes humains en position secondaire dans un dépotoir 323
P. Chambon
17. Dans le sable, des traces d’occupations contemporaines 325
Y. Pailler avec la contribution de J.-P. Gonidec
18. Un marin ensablé: étude anthropologique 345
A. Mayer
PARTIE 4 – LA CULTURE MATÉRIELLE 351
19. Étude pétrographique de la céramique de Beg ar Loued 353
F. Convertini
20. Les productions céramiques des IIIe et IIe millénaires av. J.-C. 367
L. Salanova
21. Le silex et le cristal de roche taillés 383
L. Audouard
22. Cachette et rejets des silex taillés 413
A. Pineau, Y. Pailler, C. Nicolas
23. Le macro-outillage 425
K. Donnart
24. Industrie sur grès et quartz laiteux: débitage et outils sur éclat 491
A. Lourdeau
25. L’outillage poli et les objets de parure 507
Y. Pailler, M. Errera, J. Rolet. avec la collaboration de
J.-P. Tissier, J.-F. Griveau, L. Troalen, P. Stéphan,
J.-R. Darboux, G. Chazot
26. La métallurgie: artefacts et indices d’activité? 521
H. Gandois, C. Le Carlier, D. Bourgarit, Y. Coquinot
27. L’industrie osseuse 549
J. Treuillot
28. Des pierres ornées en position secondaire 553
Y. Pailler, K. Donnart, C. Nicolas
PARTIE 5 – ÉCONOMIE DE SUBSISTANCE 565
29. Les restes de grands vertébrés du Néolithique final aux âges 567
du Bronze ancien et moyen
P. Hanot, A. Tresset
30. Des graisses sous-cutanées de ruminants et des produits 585
laitiers dans les céramiques
M. Regert, A. Mazuy
31. La pêche des poissons 593
Y. Dréano
32. Exploitation des invertébrés marins au IIIe millénaire av. n. è. 621
C. Dupont
33. Exploitation et utilisation des invertébrés marins durant 647
l’âge du Bronze ancien
C. Mougne
PARTIE 6 – DES ÉLÉMENTS DE COMPARAISON 665
34. Les céramiques en contexte funéraire aux débuts de l’âge du
Bronze en Bretagne 667
C. Stévenin, C. Nicolas
35. Insularité et singularité. Bilan et éléments de synthèse 715
Y. Pailler, C. Nicolas, L. Audouard, F. Convertini, K.Donnart,
Y. Dréano, C. Dupont, P. Hanot, A. Lourdeau, N. Marcoux,
C. Mougne, M. Regert, L. Salanova, F. Sellami, P. Stéphan,
A. Tresset
Résumé 731
Abstract 733
549
27
L’industrie osseuse
J. Treuillot
Résumé
L’industrie osseuse du début de l’âge du Bronze est peu connue en Bretagne. Sur le site de
Beg ar Loued, alors que la faune est relativement bien conservée, seulement quatre outils
ont été identifiés (un outil biseauté, deux outils appointés et une probable pendeloque
en os). Grâce à leur étude technologique, nous avons pu observer des stigmates liés au
façonnage. Bien que ces éléments n’attestent pas formellement le travail des matières
osseuses sur le site, une telle découverte offre de précieux indices quant à l’outillage des
groupes qui s’installèrent sur l’île de Molène au début de l’âge du Bronze.
Abstract
e bone industry at the beginning of the Bronze Age is little known in Brittany. Due to
a good conservation of faunal remains, the site of Beg ar Loued allowed the identification
of four bone tools. rough technological study of those – a bevelled tool, two pointed
tools and a probable bone pendant – we have observed the stigma linked to shaping.
While these do not allow us to formally certify the work of bone materials on the site,
such a discovery provides valuable clues to a clearer understanding of the equipment of
the groups who settled on the Molène Island during the beginning of the Bronze Age.
Introduction
L’exploitation des ressources en matières dures animales est depuis longtemps attestée
comme une composante à part entière des activités des groupes préhistoriques et proto-
historiques. La nature périssable des matières osseuses rend difficile la conservation de
cette industrie dans certains contextes. Dans le Massif armoricain, l’acidité des sols rend
particulièrement rare la découverte d’objets en matières dures animales (Pailler et al.,
2004 ; Dréano et al., 2013). Sur le site de Beg ar Loued, quelques outils ont malgré tout
pu être identifiés. Afin de documenter cette industrie, nous avons passé en revue l’en-
semble du corpus faunique collecté au cours des fouilles. Cet article offre une synthèse de
la lecture technologique des quatre outils en os découverts au cours des fouilles.
Analyse de l’industrie. Étude taphonomique, morphologique et
technologique de l’industrie
La première pièce (fig. 1, n° 1) est un outil appointé fragmentaire qui mesure 57,9 mm
de long, pour une largeur de 7,1 mm et une épaisseur de 3 mm tandis que la pointe,
de section triangulaire, mesure 0,9 mm de large pour 0,9 mm d’épaisseur. L’outil a
été réalisé sur un os long d’un animal de taille moyenne, sans qu’il soit possible d’en
préciser l’origine anatomique et taxinomique. En ce qui concerne l’état de conservation,
in Y. Pailler et C. Nicolas (dir.), Une maison sous les dunes : Beg ar Loued, Île Molène, Finistère.
Identité et adaptation des groupes humains en mer d’Iroise entre les IIIe et IIe millénaires avant
notre ère, Leiden, Sidestone Press, p. 549-552.
550 UNE MAISON SOUS LES DUNES : BEG AR LOUED, ÎLE MOLÈNE, FINISTÈRE
la surface osseuse est altérée par un écaillement général.
Les bords sont par ailleurs recoupés en proximal par deux
pans de fracture à la texture assez irrégulière et affectée par
de petits picots, qui semblent plaider pour une fragmenta-
tion de l’outil alors que l’os était sec. On observe quelques
stries organisées longitudinalement sur les bords de l’outil
au niveau du distal. Ces stries semblent liées à la mise en
forme de la pointe par raclage.
La deuxième pièce (fig. 1, n° 2) est un outil appointé
fragmentaire mesurant 32,9 mm de long, avec une
largeur de 6 mm et une épaisseur de 3,8 mm. La pointe,
de section circulaire, mesure 1,9 mm de large et 2 mm
d’épaisseur. Cet instrument présente un état de surface
assez bon bien que l’on observe, sur une face de la
pièce, la présence de petites cupules de dissolution qui
n’ont cependant pas gêné la lecture technologique de
la surface. Nous avons ainsi observé sur trois des faces
de nombreuses stries courtes et fines. Ces dernières sont
orientées en oblique par rapport à l’axe de l’outil et sont
Fig. 1 – L’industrie en os de Beg ar Loued. 1 et 3 : Outil appointé ;
2 : élément perforé, probable pendeloque ; 4 : outil biseauté
(photographies J. Treuillot).
Fig. 2 – Stigmates de façonnage sur la pointe n° 3 (photographies J.
Treuillot).
Fig. 3 – Outil biseauté n° 4. 1. Altération taphonomique de la surface osseuse ; 2. Stries sur la face interne de l’os (photographies J. Treuillot).
551
L’INDUSTRIE OSSEUSE
espacées de façon assez régulière les unes des autres. De
tels stigmates pourraient résulter d’une abrasion trans-
versale (fig. 2).
La troisième pièce (fig. 1, n° 3) est un élément perforé
de petite taille, de 25,7 mm de longueur pour une largeur
de 8,3 mm et une épaisseur de 3 mm. Cet instrument a été
façonné sur un os qu’il n’a pas été possible d’identifier du
fait d’une forte altération de la surface. Outre une fracture
en proximal, qui recoupe la perforation, l’os présente de
nombreuses fissures longitudinales sur les faces et les bords
de la pièce, créant un véritable feuilletage. La surface
étant aussi largement écaillée, du fait d’une importante
météorisation, empêchant toute lecture technologique de
la pièce. On identifie en proximal la présence d’une per-
foration fragmentaire hélas trop altérée pour être décrite
précisément. Notons cependant que celle-ci est unifaciale,
avec un profil conique ce qui laisse à penser qu’elle a été
réalisée sur la face externe de l’os. Morphologiquement,
il serait tentant de rapprocher cet artefact d’un type de
pendeloque mais les nombreuses altérations qui affectent
la pièce nous incitent à la prudence.
La quatrième pièce (fig. 1, n° 4) est un outil biseauté
fragmentaire qui mesure 38,8 mm de long avec une
largeur de 13,8 mm et une épaisseur de 2,9 mm. L’outil
a été façonné dans la diaphyse d’un os long indéterminé.
La partie active est biseau simple au front aplani, dont les
angles sont légèrement convexes. Le biseau mesure 9 mm
de large pour 1,8 mm d’épaisseur. D’un point de vue de
la conservation, la surface externe de l’os est quasi intégra-
lement recoupée par des cupules de dissolution organisées
en plages contigus (fig. 3, n° 1). De légères fissurations
longitudinales se mêlent à ces altérations de surface. Sur la
face interne de l’os, des stries assez larges ont été conser-
vées, organisées de manière hétérogène elles se recoupent
mutuellement, (fig. 3, n° 2). Ces dernières sont en partie
effacées en distal au niveau du biseau où l’on observe, du
reste, un émoussé aplani, probablement liées à l’utilisation
de l’outil. Il est impossible de le confirmer sans étude tra-
céologique de l’outil.
Notons que des outils assez similaires ont semble-t-il
été trouvés sur le site Néolithique final de l’ilôt d’Er Yoh
(archipel d’Houat, Morbihan). S.-J. Péquart soulignait à
leur propos des ressemblances avec les galets biseautés en
pierre, allant jusqu’à supposer une possible concordance
fonctionnelle (Péquart et Péquart, 1926). Si nous notons
pour notre part une certaine analogie de forme, il nous
semble impossible d’aller plus loin dans la comparaison
sans une étude fonctionnelle.
Contexte des découvertes
Toutes ces pièces ont été trouvées dans le sondage II à la
faveur de dépôts coquilliers ou de niveaux riches en reste
organique (US 2100 et 2200), qui ont livré de nombreux
ossements ainsi que des milliers de restes de poissons dans
les carrés voisins (Y. Dréano, com. pers.).
Un des outils appointés (fig. 1, n° 2) ainsi que
l’outil biseauté (fig. 1, n° 4) proviennent de l’US 2100
(carré I7). Cette couche, colluviée mais contenant
du matériel en place, est attribuée au Bronze ancien,
l’abandon du site étant daté d’environ 1750 cal BC. Au
même endroit un os de rorqual et plusieurs outils ont été
retrouvés (Pailler et al., 2011).
Le second outil appointé (fig. 1, n° 1) a été trouvé dans
l’US 2203 (carré T7), un dépotoir coquillier, qui a été
daté sur la base d’un charbon entre 2009 et 1883 cal BC
(BAL II ; Pailler et al., ce volume). La conservation de cet
élément pourrait être liée à l’amas coquillier.
La pendeloque (fig. 1, n° 3) a été mise au jour au sein
de l’US 2200 près de l’entrée de cour (carré Q6) de la
seconde maison (BAL VI/VII).
Discussion
La découverte d’outils en os sur le site de Beg ar Loued est
d’un grand intérêt pour l’étude du mode de vie des popu-
lations insulaires du début de l’âge du Bronze. Cependant
la reconnaissance exclusive d’objets finis empêche de dire
si les artefacts étaient réalisés à Beg ar Loued ou s’ils pro-
venaient d’ailleurs. L’absence de déchet n’est cependant
pas, en soit, une preuve suffisante pour réfuter l’idée de
la production locale de ces quelques outils. D’autant plus
que la matière première nécessaire pour leur confection
était aisément accessible sur le site puisqu’il s’agit exclusi-
vement d’os qui a ici été utilisé et que la taille des supports
semble correspondre aux taxons consommés, bien que ce
point nécessite d’être confirmé. Ainsi et même si nous
préférons demeurer prudent quant à nos conclusions, on
ne peut exclure que les habitants de Beg ar Loued aient
produit de manière épisodique quelques outils en os pour
une utilisation liée aux activités du site.
Il est hélas difficile d’aller plus loin dans nos conclu-
sions, au risque de surinterpréter nos données, en raison
de la conservation différentielle observée à l’échelle du
site. Nous pourrions à ce titre nous étonner du nombre
relativement faible d’éléments d’industrie en os au regard
des milliers de restes osseux trouvés à Beg ar Loued. Le
contexte des découvertes ne semble pas plus expliquer
ce fait, seul un outil ayant été trouvé dans un amas co-
quillier alors que de nombreuses couches regorgent de
coquilles. Une autre hypothèse doit donc être avancée
pour expliquer la faible part de l’outillage en os trouvé sur
le site. De manière générale, l’argument taphonomique
pourrait l’expliquer, l’importante fragmentation et la mé-
téorisation de la faune ayant pu gêner la reconnaissance
d’outils ou de déchets.
Beg ar Loued n’est pas l’unique site de la région à avoir
livré une industrie osseuse, puisque de nombreux outils
552 UNE MAISON SOUS LES DUNES : BEG AR LOUED, ÎLE MOLÈNE, FINISTÈRE
en os et en bois de cerf ont été mis au jour sur le site
à dominante Néolithique final d’Er Yoh par M. Péquart,
S.-J. Péquart et Z. Le Rouzic au début des années 1920.
L’assemblage est composé de plusieurs outils appointés et
biseautés en os mais aussi de quelques outils façonnés sur
bois de cerf et de possibles déchets ou préformes. La des-
cription sommaire de l’outillage et l’absence d’illustrations
limitent hélas les comparaisons (Le Rouzic et Péquart,
1925 ; Péquart et Péquart, 1926). À terme, une révision
de ce matériel serait du plus grand intérêt afin de mieux
caractériser la technologie osseuse de cette région.
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n° 2007 – 212, Rennes, SRA Bretagne, 2 vol., 439 p.
P Y., G H., T A., dir. (2011) –
Programme archéologique molénais, rapport n° 17, Beg
ar Loued : un habitat en pierres sèches campaniforme /
âge du Bronze ancien, fouille programmée triannuelle (île
Molène ; Finistère), opération n° 2011 – 222, Rennes,
SRA Bretagne, 2 vol., 194 p.
P Y., G H., T A., N C. (ce
volume) – Datations absolues et comparaisons
chronologiques