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Abstract

Cet entretien entre Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal et Anik Meunier, professeure titulaire en éducation et muséologie et directrice du Groupe de recherche sur l’éducation et les musées (GREM) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), a eu lieu le 1er novembre 2018 à l’occasion du lancement du livre Culture et éducation non formelle. Cet ouvrage collectif dirigé par Daniel Jacobi est le dixième titre de onze publiés dans la collection « Culture et publics », dirigée par Anik Meunier et Jason Luckerhoff, professeur titulaire en culture et communications de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). L’animation a été assurée par Julie Rose, étudiante à la maîtrise en muséologie et assistante de recherche au sein du GREM de l’UQAM.
La Lettre de l’OCIM
Musées, Patrimoine et Culture scientiques et
techniques
182 | 2019
mars-avril2019
Vers un musée humaniste et inclusif
NathalieBondil,AnikMeunieretJulieRose
Éditionélectronique
URL : http://journals.openedition.org/ocim/2394
DOI : 10.4000/ocim.2394
ISSN : 2108-646X
Éditeur
OCIM
Éditionimprimée
Date de publication : 1 mars 2019
Pagination : 54-57
ISSN : 0994-1908
Référenceélectronique
Nathalie Bondil, Anik Meunier et Julie Rose, « Vers un musée humaniste et inclusif », La Lettre de
l’OCIM [En ligne], 182 | 2019, mis en ligne le 01 mars 2020, consulté le 01 mars 2020. URL : http://
journals.openedition.org/ocim/2394 ; DOI : 10.4000/ocim.2394
Ce document a été généré automatiquement le 1 mars 2020.
Tous droits réservés
Vers un musée humaniste et inclusif
Nathalie Bondil, Anik Meunier et Julie Rose
1 Julie Rose : Les musées sont des lieux de culture par excellence. Culture qui a très
souvent et très longtemps été associée à des logiques savantes et expertes. Pourtant,
dans une idée de démocratisation culturelle et même de démocratie culturelle, on tend
à penser à un musée humaniste et inclusif, idée qui est de plus en plus répandue. On est
donc en droit de se poser la question de la place de l’éducation dans cette dynamique.
Ma première question va à vous, Nathalie Bondil : comment envisager l’éducation dans
cette dynamique ? Le musée humaniste est-il un reflet de la société actuelle ?
2 Nathalie Bondil : En fait, j’ai écrit un Manifeste pour un musée des beaux-arts humaniste
dans le livre du Pavillon pour la Paix (2016) nous nous trouvons1. Cette valeur guide
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ma vie professionnelle. Les musées sont de jeunes institutions qui ont énormément
évolué et qui, probablement, continueront. Ce sont traditionnellement des lieux de
collection, de conservation, de recherche, d’exposition, d’éducation et de médiation,
mais je considère que la définition même du musée doit être élargie à l’inclusion… et
même à la santé ! Je considère le musée comme un puissant vecteur de progrès social. Il
a un rôle politique au premier sens du terme. Beaucoup de musées ont été créés comme
lieux d’éducation : par exemple, le Musée des beaux-arts de Montréal, a été créé à
partir de l’exemple du Victoria and Albert Museum pour montrer les meilleurs
exemples d’artisanat, former les manufacturiers, éduquer le goût. Un siècle auparavant,
le Victoria and Albert Museum de Londres était copié à l’échelle internationale.
Aujourd’hui, naturellement d’autres missions se sont ajoutées. Or, si on apprend à lire
et à écrire, on n’apprend pas à regarder. Pourtant nous sommes dans un univers visuel.
Je pense que les œuvres d’art en particulier de notre collection encyclopédique
peuvent être appréhendées selon différents points de vue. C’est pourquoi j’ai imaginé
Éduc'Art pour ne pas nous limiter au regard d’historien de l’art mais pour adopter une
vision à 360 degrés grâce à d’autres experts : chaque œuvre est interprétée du point de
vue matériel, technique, scientifique, écologique.... Les œuvres ne sont pas créées hors
du monde. Au contraire, elles portent chacune un univers. Oui, les musées sont des
lieux d’éducation, et l’éducation fait partie de cette mission humaniste.
3 J.R. : À un niveau beaucoup plus large, l’éducation non formelle tend donc à prendre sa
place dans la société. Ma question est pour Anik Meunier : comment le musée se
positionne-t-il par rapport à ce rôle ?
4 Anik Meunier : Effectivement les musées sont des lieux d’éducation et s’affirment de
plus en plus dans cette dynamique éducative. C’est en cela qu’on peut les considérer
comme des lieux ou des espaces d’éducation non formelle. La notion d’éducation non
formelle renvoie au concept de l’éducation tout au long de la vie, le « lifelong learning
». On traduit l’expression anglosaxonne de « lifelong learning » par apprentissage tout
au long de la vie. Ça peut sembler un peu étrange comme façon de formuler les choses.
En fait, tout observateur qui serait un petit peu attentif à la société actuelle se rend
compte assez rapidement que les espaces d’éducation sont dorénavant multiformes,
variés et pluriels. Le musée justement est appelé à jouer un rôle au sein de ces espaces
et dans ces territoires éducatifs. Est-ce que la chose est nouvelle ? Sûrement pas. Les
musées, par définition, lorsqu’ils se sont créés avaient dans leur mission des
orientations éducatives. Les musées sont voués en un premier temps à préserver les
collections et structurer le patrimoine comme étant le socle des valeurs symboliques
d’une société. On peut d’ailleurs envisager que les musées constituent ces collections en
vue de ce que l’on peut considérer comme l’identité nationale, notamment dans un
souci d’instituer le patrimoine d’une collectivité. Les musées ont donc pour mission de
constituer ce patrimoine à l’aide des collections, mais également de le transmettre de
génération en génération. La deuxième mission des musées concerne la transmission
du patrimoine et c’est assez intéressant de constater ce qui se transmet à travers le
temps et ce qui est valorisé d’une façon ou d’une autre. Ces formes de valorisation et de
transmission culturelle peuvent être variées et variables selon les points de vue qui
sont adoptés et les époques dans lesquelles on se trouve. Et puis la troisième
orientation du musée c’est celle de la délectation, le fait de créer du plaisir. Ces lieux,
qui sont des lieux totalement magnifiques, des lieux de savoirs par excellence
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proposent des formes d’être. L’éducation muséale participe à cet objectif de former les
visiteurs à la visite pour qu’ils soient également à l’aise dans ces lieux culturels.
5 N.B. : À propos d’éducation, Claude Corbo distingue le savoir-être et le savoir-faire. Je
crois que le musée s’inscrit parfaitement dans cette dimension éducative qui est celle
du savoir-être. Quand j’entends savoir-être, c’est aussi le savoir-être émotionnel qui,
pour moi, est essentiel, une dimension que l’œuvre apporte au visiteur. Ce mode de
compréhension nourrit notre intelligence sensible via l’émotion « esthétique » (soit
étymologiquement des sens). On s’éduque aussi par le ressenti, et parce qu’on le
connaît mieux, on le maîtrise mieux. Nous parlons beaucoup d’intelligence artificielle,
je m’intéresse à l’intelligence émotionnelle. Les musées sont des lieux d’éducation
multiformes, je suis tout à fait d’accord.
6 A.M. : Ils s’inscrivent dans ces espaces qui ne sont plus l’école, ils ne sont pas l’école.
Même si certains programmes d’études par le passé, notamment dans les années 1920,
ont prôné la création de musées au sein même des établissements scolaires. C’était tout
à fait louable et bien entendu, nous sommes tout à fait ravies de cela.
Malheureusement, on voit qu’à travers le temps cette intention de rapprocher la
culture et l’éducation, cette imbrication-là, s’est un peu perdue. Je pense que c’est aux
musées aussi de redéfinir ces espaces d’éducation qui sont situés en marge du cadre
scolaire. Mon propos n’est pas ici de critiquer l’école. C’est l’outil par excellence pour
former aux différentes sources de culture et de savoirs. Mais il faut rappeler que les
formes d’appropriation de ces savoirs culturels sont aussi mises en œuvre à l’extérieur
de l’école.
7 N.B. : J’étais enchantée de lire dans La Presse un portrait de la nouvelle ministre de la
Culture du Québec, Nathalie Roy, dont l’une des premières décisions, est d’accorder
deux sorties culturelles aux écoles. Bravo ! Beau geste comme première décision
ministérielle ! Cependant, gardons-nous de considérer la visite au musée comme un «
divertissement ». Le musée est sorti de l’orbite éducative ce qui n’était pas le cas il n’y a
pas si longtemps. D’un point de vue étymologique, « se divertir » signifie « se détourner
de soi », c’est donc participer à un courant plus mainstream alors qu’en fait les musées
sont des lieux d’éducation et de recentrement, d’émotion et de réflexion en même
temps : ce n’est pas tant que les musées se soient éloignés de l’éducation qu’une
certaine vision qui les en a éloignés davantage axée sur l’évènementiel. Donc c’est à
nous, professionnels de musée, de rendre accessibles nos collections via les contenus
scolaires, de les externaliser jusqu’aux bancs d’école et dans les classes via nos
plateformes numériques et nos objets nomades. C’est à nous d’écouter les besoins des
professeurs et de nous adapter aux cursus d’enseignement pour co-créer des contenus
pertinents qui seront utiles… et utilisés. C’est pourquoi, pour ÉducArt, j’ai voulu
embaucher des professeurs pour travailler avec leurs collègues. Par exemple, un cours
sur Louis XIV évoquera aussi bien les Filles du Roi en Nouvelle France que le rare
modello du célèbre portrait royal peint par Rigault que nous avons dans notre
collection, qui appartient à notre patrimoine collectif. Pour les enseignants comme
pour leurs élèves, il sera aussi évident d’évoquer le Roi Soleil via un manuel scolaire
qu’une œuvre d’art. L’apprentissage et l’éducation ne se font pas simplement par le
biais du mot mais aussi par le son, la vision : il existe bien d’autres langages. Cette
multiplicité de canaux du savoir nous éduque. Culture et éducation sont des sœurs
siamoises.
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8 A.M. : Cette dimension est toutefois absente de la formation des maîtres. Il faut quand
même le rappeler parce qu’au-delà de ces intentions, tout à fait nobles, il y a une
praxéologie qui doit être mise en œuvre. Malheureusement, cette pratique
professionnelle, cette pratique enseignante ne va pas nécessairement avoir recours à
ces formes d’art, que ce soit le musée des beaux-arts, que soit les musées d’histoire, les
musées de science et technologie également. Il y a cette nécessité de rapprocher les
deux univers. Oui, culture et éducation sont des sœurs siamoises, mais je pense qu’elles
ont été un peu dissociées. L’aspect qui est fort interpelant dans toute cette dynamique
c’est que ceux qui vont être auprès des jeunes, les enseignants, n’ont souvent, eux-
mêmes, pas développé cette pratique de la fréquentation des lieux culturels. Cette
pratique culturelle ne se trouve pas non plus dans leur formation initiale. Il n’y a
malheureusement aucun incitatif, ni aucune mesure enjoignant les enseignants à
développer cette habitude de fréquentation des lieux culturels ou des musées, ni même
leur utilisation avec leur classe. À la limite, si le musée était instrumentalisé, au pire, il
serait instrumentalisé et les enseignants viendraient avec leurs élèves fréquenter les
musées, voir des œuvres d’art. Je m’explique en fait parce que...
9 N.B. : Pourquoi instrumentalisé ? J’ai l’impression que quand on entre dans un musée
on doit justement ne pas instrumentaliser en raison d’une espèce de noblesse et d’un
droit de la parole que l’on ne s’accorde pas. Pour moi, le droit de parole dans un musée
n’appartient pas seulement aux conservateurs, experts et historiens d’art. Il appartient
à tout le monde. L’art est polysémique, c’est sa force. Toutes sortes d’experts ont la
capacité de pouvoir s’exprimer pour interpréter les œuvres avec pertinence et pour
échafauder leur savoir. C’est très important de casser ce monopole de l’interprétation
qui nous cadenasse. Plusieurs cartes peuvent lire le territoire du musée et de ses
collections : quelle chance !
10 A.M. : Absolument, mais l’interprétation est encore tellement présente. Je ne serais pas
si triste non plus, bien au contraire, si mes propos étaient les suivants : le fait
d’instrumentaliser le musée n’est pas un souci en soi. C’est peut-être même je dirais la
première étape dans l’appropriation véritable du musée. Alors le fait de pouvoir établir
des liens avec les contenus scolaires et culturels serait le degré zéro de l’approche de
l’école au musée, ou des enseignants avec leurs élèves. Mais on n’en est même pas là !
On n’en est même pas à l’instrumentalisation du musée pour des fins éducatives. Alors
on peut imaginer qu’au-delà de la démocratisation, on est bien loin de ça.
11 N.B. : Néanmoins, je pense qu’il faut séparer le contenant du contenu, la scène de son
répertoire ou le musée de ses collections.
12 A.M. : Absolument.
13 N.B. : Que ce soit en musique classique, en théâtre ou en arts visuels, ce contenu doit
être apporté beaucoup plus tôt dans l’éducation. Et en fait, il existe peu de pays qui
intègrent l’histoire des arts au cursus scolaire. Par exemple en Italie, les cours
comprennent une histoire des arts. Les jeunes Italiens sont sensibilisés à leur
patrimoine artistique et à leur passé culturel remarquables. En France, Pierre
Rosenberg, ancien directeur du Louvre, aujourd’hui à l’Académie française, a poussé
l’enseignement de la culture et des arts à même l’éducation, malheureusement sans
professeurs spécialisés d’où des mécontentements et une surcharge pédagogique. La
difficulté que j’ai rencontrée en venant au Québec, c’est qu’il y a non seulement, peu de
place faite à la culture dans les cours mais tout simplement à l’histoire. De plus, une
population d’origine très diversifiée ici en métropole oblige à repenser les narrations,
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moins ethnocentrées et plus globalisées. C’est donc plus compliqué de se rattacher à un
enseignement sans notions basiques d’histoire collective. Pourtant notre Pavillon d’art
québécois et canadien, c’est une leçon d’histoire. C’est un manuel que l’on visite avec
ses pieds au lieu de le parcourir avec ses yeux. C’est exactement la même chose. Mais
encore faut-il qu’il y ait cette volonté dans le cadre même des cursus scolaires de
renforcer cette dimension, au cœur des enjeux interculturels et des questions actuelles.
Puisque l’histoire est si peu présente en classe, j’ai voulu trouver d’autres stratégies
pour amener nos collections, incluant les cultures du monde, dans le quotidien des
élèves. En tant que conservatrice amoureuse de nos collections, ma mission est qu’elles
vivent au travers d’autres regards, d’autres questionnements qui les rendent
pertinentes et intéressantes. J’ai donc voulu explorer les sciences de la vie, sociales ou
humaines… ce qui a donné naissance à notre ambitieuse plateforme pédagogique,
Éduc'Art. Ce projet transdisciplinaire analyse nos collections par d’autres voies que
celles traditionnellement liées à la culture… et ça fonctionne. On est en train de
l’étudier, n’est-ce pas ?
14 A.M. : Éduc'Art est un magnifique projet pour permettre que le musée vienne vers les
écoles ou dans les écoles et ça c’est tout à fait remarquable. Surtout parce qu’il se
déploie dans un univers qui n’est pas géographique. C’est un des avantages en tout cas.
Mais est-ce que ça ne témoigne pas aussi de la difficulté de faire venir les enseignants
dans le musée avec leurs élèves ? Concrètement sur les lieux physiques et parcourir ce
manuel scolaire à pied. Dans ce contexte-là peut-être qu’on aurait réfléchi un projet
comme Éduc'Art de manière différente et c’est pour ça que je me dis qu’à mon sens les
bases entre la culture et l’éducation ne sont encore même pas établies. Elles ne sont pas
encore articulées ou arrimées. Donc la formation initiale des maîtres, pour en revenir
là, me semble tout à fait le créneau ou à tout le moins une des voies à explorer pour
faire bénéficier les jeunes de la culture dont recèlent les musées. Certainement pour
que cette articulation entre l’éducation et les savoirs du musée puisse justement
imprégner les savoirs de l’école.
15 J.R. : Je n’ai rien eu à faire. On m’a demandé une animation.
16 N.B. : Quel est ton avis, en tant qu’étudiante ?
17 A.M. : Oui ça serait intéressant. Julie s’intéresse à quelque chose de fascinant en
muséologie. Elle va nous en parler un peu.
18 J.R. : La fréquentation, la non-fréquentation des adolescents au musée.
19 N.B. : Qu’est-ce que tu proposerais alors pour amener plus d’adolescents au musée ?
20 J.R. : C’est un peu difficile de se positionner, comme ça, maintenant. J’avoue que je ne
sais pas encore, puisque je viens de terminer ma collecte de données. Donc j’attends de
pouvoir l’analyser pour en sortir un peu plus d’informations, mais il est clair que le
musée reste vital et présent dans la vie des adolescents puisqu’ils sont contents d’y aller
même si c’est à reculons dans certains cas. Notamment, avec l’école, mais ça reste
ouvert à la discussion. À voir plutôt début 2019, quand j’aurai terminé.
21 A.M. : Mais tu peux quand même nous mettre un peu en appétit, parce que tu es allée
rencontrer des adolescents. Qu’est-ce qu’ils t’ont dit ? Il y a les plus jeunes adolescents,
mais il y a ceux qui commencent à avoir leur indépendance, qui deviennent de plus en
plus autonomes. Il y a deux tranches d’âge que tu as observées, c’est ça ?
22 J.R. : Ceux qui ont moins de 14 ans sont très heureux d’y venir en famille et sont super
contents d’y aller, c’est une belle activité. Passé 14 ans, c’est un peu spécial. D’un coup
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ça devient une activité on traîne les pieds, on suit le petit frère, la petite sœur
parce que soudainement ce sont eux qui ont très envie d’aller au musée. Et les
adolescents ont autre chose à faire dans la vie. Quoi ? On ne sait pas, mais ils ont autre
chose à faire. Les plus vieux ont l’impression d’être plus ou moins compris par le
musée. Ils se demandent si on les prend encore pour des gamins. J’ai notamment une
jeune dans un des groupes qui m’a dit : « Est-ce que les musées nous font confiance ? » Voilà,
donc je laisse planer ça et puis on verra plus tard.
NOTES
1. Bondil, N. Manifeste pour un musée des beaux-arts humaniste. Musée des beaux-arts de Montréal,
Pavillon pour la paix Michal et Renata Hornstein, Artinternational et éducation, Atelier
international d’éducation et d’art thérapie Michel de la Chenelière, Montréal, 2016, pp. 20-28.
RÉSUMÉS
Cet entretien entre Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du Musée des
beaux-arts de Montréal et Anik Meunier, professeure titulaire en éducation et muséologie et
directrice du Groupe de recherche sur l’éducation et les musées (GREM) de l’Université du Québec
à Montréal (UQAM), a eu lieu le 1er novembre 2018 à l’occasion du lancement du livre Culture et
éducation non formelle. Cet ouvrage collectif dirigé par Daniel Jacobi est le dixième titre de onze
publiés dans la collection « Culture et publics », dirigée par Anik Meunier et Jason Luckerhoff,
professeur titulaire en culture et communications de l’Université du Québec à Trois-Rivières
(UQTR). L’animation a été assurée par Julie Rose, étudiante à la maîtrise en muséologie et
assistante de recherche au sein du GREM de l’UQAM.
INDEX
Mots-clés : Québec, éducation non-formelle, publics
AUTEURS
NATHALIE BONDIL
Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de
Montréal.
Vers un musée humaniste et inclusif
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ANIK MEUNIER
Anik Meunier est professeure titulaire en éducation et muséologie et directrice du Groupe de
recherche sur l’éducation et les musées (GREM) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
JULIE ROSE
Julie Rose est étudiante à la maîtrise en muséologie et assistante de recherche au sein du GREM
de l’UQAM
Vers un musée humaniste et inclusif
La Lettre de l’OCIM, 182 | 2019
7
... Je considère le musée comme un puissant vecteur de progrès social. Il a un rôle politique au premier sens du terme » (Bondil, Meunier & Rose, 2019). ...
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