Content uploaded by Cédric Alonso
Author content
All content in this area was uploaded by Cédric Alonso on Feb 18, 2019
Content may be subject to copyright.
Non loin de Montpellier, le causse
d’Aumelas présente une physionomie
particulièrement sèche et aride. Son socle
géologique étant composé de calcaires
jurassiques, il est très filtrant et incapable de
retenir l’eau.
Le couvert végétal est typique de la
garrigue à divers stades de dégradation du
bosquet de Chênes-Verts à des formations
arbustives plus ou moins ouvertes et jusqu’à la
pelouse xérophile.
La zone est toutefois parcourue par de
rares ruisseaux temporaires, actifs seulement
quelques jours par an, après les grosses pluies,
et présente quelques mares éparses de faibles
dimensions qui attestent cependant d’une
grande richesse biologique. La rareté de ces
systèmes hydrologiques joue certainement un
rôle de concentration pour la faune aquatique.
Le causse d’Aumelas est aussi marqué par un
pastoralisme toujours présent, comme en
témoignent l’abondance des milieux ouverts et
la présence de troupeaux. A cet effet, comme
ailleurs dans le département, des lavognes ont
été creusées ça et là, permettant de collecter et
de conserver les eaux de pluies afin d’abreuver
les troupeaux pendant les périodes les plus
sèches.
C’est dans l’une d’entre elles, sur le bord
de la D114, au niveau de La Clapisse, qu’ont
été observés sur plusieurs années consécutives
de très nombreux spécimens du Dytiscinae
Eretes griseus (fig. 1-2).
Cette espèce, considérée très rare en
France, a fait l’objet de quelques captures lors
de ces dernières décennies, captures assez
anecdotiques pour être systématiquement
publiées (P
ONEL
, 1983 ; B
AMEUL
, 1989 ;
T
AMISIER
, 2001 ; C
LÉMENT
, 2010).
Depuis ces observations, le genre a été
révisé (M
ILLER
, 2002) et les spécimens
originaires du Lot, du Lot-et-Garonne et de
l’Aude ont été examinés et rattachés à Eretes
griseus qui, dans l’état actuel des
connaissances, serait le seul taxon présent sur
notre territoire.
Le genre Eretes comprend à ce jour quatre
espèces, réparties dans les régions chaudes du
globe, seuls Eretes griseus et Eretes sticticus
sont susceptibles de se rencontrer dans la zone
paléarctique.
Revue de l’Association Roussillonnaise d’Entomologie - 2019 - Tome XXVIII (1) : 6 – 7.
Présence d’Eretes griseus (Fabricius, 1781) dans le département de l’Hérault
(Coleoptera, Dytiscidae, Dytiscinae)
par Cédric A
LONSO
*
6
Résumé. — L’auteur relate la découverte du Dytiscidae Eretes griseus (Fabricius, 1781) dans le département de l’Hérault
(France).
Abstract. — The author relates the capture of the Dytiscid Water Beetle Eretes griseus (Fabricius, 1781) in Hérault
département (France).
Fig. 2. — Edéage d’Eretes griseus.
a : lobe latéral gauche en vue ventrale ; b : lobe médian
en vue latérale ; c : apex du lobe médian en vue latérale.
Fig. 1. — Habitus d’Eretes griseus mâle.
(*) 16, rue du Bourguet F-34230 Le Pouget
entomo34@orange.fr
Les quatre espèces ainsi définies (M
ILLER
,
2002) sont d’apparence très proches et leur
identification repose essentiellement sur l’étude
des organes génitaux mâles et femelles.
Bibliographie
Clément (F.), 2010. – Eretes griseus (Fabricius, 1781)
retrouvé dans les Corbières orientales (Aude)
(Coleoptera : Dytiscidae). Rutilans, XIII (2) : 35-
43.
Tamisier (J. P.), 2001. – Découverte d’Eretes sticticus
(Linné) en Lot-et-Garonne (Coleoptera :
Dytiscidae). Bulletin de la Société linnéenne de
Bordeaux, 29 (4) : 255-259.
Bameul (F.), 1989. – Eretes sticticus (Linné) capturé
dans le département du Lot. (Coleoptera,
Dytiscidae). L’Entomologiste, 45 (4-5) : 260.
Miller (K. B.), 2002. – Revision of the Genus Eretes
Laporte, 1833 (Coleoptera : Dytiscidae). Aquatic
Insects, 24 (4) : 247-272.
Ponel (P.), 1983. – Sur la présence en France d’Eretes
s t ic ti cu s (L i nn é ) (C o l. Dyt i sc i da e) .
L’Entomologiste, 39 (2) : 91.
Actualité
A la sortie Sud de Perpignan, direction
Espagne, le site classé du « Serrat d’en Vaquer »
constitue un lieu de promenade et surtout un
pâturage pour les moutons. Au pied de cet
espace, au lieu dit « Les Arcades » subsistait une
vaste friche portant quelques peupliers et des
bosquets de genêt d’Espagne mêlés de
broussailles, disséminés dans une « mer »
d’Inules visqueuses.
Ce site était particulièrement riche en
insectes peu communs telles diverses Chrysopes
et autres Myrmeleontidae chez les Névroptères,
nombre de Noctuelles automnales, etc. « était »
car tout cela vient de disparaître à la mi-
septembre 2018 remplacé par une épaisse masse
d’enrobé pour terrain de sport, basquet-bal, hand
-ball, volley-ball, tennis, diverses pistes de
courses : un impressionnant plateau de sport.
Or en juin 2005 j’ai récolté sensiblement au
centre de cet espace un exemplaire resté unique
d’Atralata albofascialis (Treitschke, 1829)
Odontiinae nouveau pour les Pyrénées-
Orientales. Treize années après, cette unique
station connue dans le département étant
détruite, faut-il supprimer la mention d’A.
albofascialis dans la liste des Lépidoptères des
Pyr.-Or. ?
- La réponse « oui » paraît logique sans
autre considération.
- La réponse « non » suppose que
l’exemplaire récolté n ‘est pas sorti du néant et
que le manque d’information traduit plutôt un
défaut de recherche…
Cette situation en appelle d’autres
Au cours de l’été 2002, je récoltais à Clara
(au-dessus de Prades, Pyrénées-Orientales) une
Pyrale manifestement rattachée aux Phycites
mais à aucune espèce connue. Finalement le
papillon est parvenu au Muséum à Paris, via G.
Brusseaux, et reconnu espèce nouvelle par P.
Leraut qui la nomme Epischnia agneleae (in col.
G. Brusseaux) ( Leraut, 2003). Cette bête n’a
pas été retrouvée où que ce soit. L’inclure sans
restriction dans la liste des Lépidoptères des
Revue de l’Association Roussillonnaise d’Entomologie - 2019 - Tome XXVIII (1) : 7 – 9.
Réflexions à propos de situations extrêmes en Entomologie
par Robert M
AZEL
*
Résumé. — La découverte, ou la redécouverte, d’insectes isolés, très éloignés de peuplements connus de leur espèce posent
des questions rituelles paraissant insolubles : comment et quand ont-ils atteint ces territoires ? Comment ont-ils pu passer
inaperçus durant des dizaines d’années ? Et beaucoup plus encore à l’échelle paléontologique ? Quel est l’effectif minimal
nécessaire pour en assurer la pérennité ?
Il semble que ces questions de fond ne progressent plus… Contrairement aux « aménagements » déployés par
l’homme en tout sens.
7